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00:00 Mais la résistance et notamment l'action armée, on peut penser au Maki, vient en appui des troupes alliées sur tout le territoire.
00:09 Ils font s'importer des lignes de train, faire sauter des ponts par exemple.
00:12 Tout à fait, parce que les résistants, ils reçoivent différentes phrases codées aussi le jour du 6 juin,
00:17 pour mettre en place le plan vert, le plan rouge, le plan violet, qui sont là pour stopper, freiner la retraite,
00:25 en tout cas l'avancée des troupes allemandes vers le front de Normandie et donc couper les lignes de téléphone,
00:30 des sabotages de voies ferrées, de ponts, etc. Donc la résistance, elle est vraiment en appui.
00:36 Et justement, on voit qu'il y a eu beaucoup de parachutages.
00:39 Moi, je dis souvent que le D-Day, là en Normandie, pour le Morvan et la Bourgogne, c'est plutôt la mobilisation,
00:45 en fait le jour de la mobilisation des Maki.
00:47 Et le parachutage aussi de soldats britanniques sur le Morvan, c'est ce que vous me disiez tout à l'heure en rentaine,
00:52 ça commence vraiment le 6 juin 1944.
00:54 Tout à fait, on a beaucoup de forces britanniques, des SAS, une unité d'élite, Special Air Service,
01:01 qui va venir en renfort, appuyer l'action des Maki.
01:05 Et puis on a aussi beaucoup de résistants, notamment de régions parisiennes.
01:09 Je pense à André Rondeney, qui va être le délégué militaire national,
01:13 et qui arrive avec une équipe de saboteurs, ça fait déjà plusieurs années, plusieurs mois,
01:17 qu'ils sont en région parisienne pour saboter des usines autour de Paris.
01:21 Et ils ont pour mission le 6 juin de rejoindre le Morvan, parce que l'action, elle change.
01:26 Incroyable, on en reparle tout à l'heure, Aurore Calverte, on se retrouve dans un instant.
01:30 Et vous qui nous écoutez, appelez-nous, venez nous raconter ce que vous ont confié vos parents,
01:34 vos grands-parents au sujet de la guerre, du débarquement, un seul numéro.
01:38 Cyril, je vous laisse le rappeler.
01:39 Oh c'est gentil, le 03 80 42 15 15, ça va, c'est pas trop compliqué.
01:43 On se retrouve ensemble dans quelques instants.
01:46 Ici Matin, revient dans un instant.
01:50 Bonjour à toutes, bonjour à tous, pour ce nouvel épisode de Rendez-vous chez vous.
01:56 Aujourd'hui, nous sommes en Côte d'Or.
01:58 Quand les journalistes de France 3 viennent à votre rencontre, c'est pour parler de vous.
02:02 Alors rendez-vous chez vous, du lundi au vendredi, dans Ici 19/20,
02:06 sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, et à tout moment sur la plateforme France.tv.
02:12 Tous les samedis à 19h, suivez Guillaume Pierre aux quatre coins de la Bourgogne-Franche-Comté.
02:16 J'ai envie de découvrir, je vais.
02:17 On est prêt à décoller.
02:18 Lieux insolites, activités hors du commun, et rencontres avec celles et ceux qui font vivre votre région.
02:24 C'est mon premier silure, je vais me régaler.
02:27 Prêt pour l'aventure ?
02:29 Elle doit être à 7-8 degrés, je suis prêt.
02:31 Rendez-vous tous les samedis à 19h, dans la tête à l'endroit, sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté,
02:37 et sur la plateforme France.tv.
02:40 Stade 2, toujours au cœur du jeu, tous les dimanches à 20h10, sur France 3, et sur la plateforme France.tv.
02:47 Stade 2, toujours au cœur du jeu, tous les dimanches à 20h10, sur France 3, et sur la plateforme France.tv.
02:54 Stade 2, toujours au cœur du jeu, tous les dimanches à 20h10, sur France 3, et sur la plateforme France.tv.
03:00 Jusqu'à 9h, toute la Côte d'Or se réveille.
03:18 Il est 7h48 ce jeudi 6 juin, c'est donc le D-Day, le jour du débarquement.
03:23 On célèbre le 80ème anniversaire de ce jour, qui a changé le cours de la Seconde Guerre mondiale, Thomas.
03:27 Oui, c'était le début d'une offensive gigantesque, qui a mobilisé des centaines de milliers de soldats,
03:32 de 15 nationalités différentes, sur les plages normandes.
03:35 Trois jours de commémorations sont prévus en Normandie,
03:38 mais on s'intéresse aussi aux répercussions de ce débarquement, chez nous, dans nos maquilles, en Bourgogne,
03:43 il y a 80 ans, Aurore Calverte, vous êtes donc la directrice du musée de la résistance,
03:47 du Morvan de Saint-Brisson, musée dont on a fêté les 40 ans l'an passé.
03:52 C'est l'histoire des maquilles du Morvan qu'on y raconte,
03:55 parce que le Morvan a été un haut lieu de la résistance, en Bourgogne, mais aussi en France, évidemment.
04:00 Oui, tout à fait, parce que le Morvan va être une terre, vraiment une zone refuge,
04:04 pour de nombreuses personnes pourchassées et persécutées, dès le début de l'occupation.
04:08 Et puis, peu à peu, va se développer, notamment à travers la lutte contre le service du travail obligatoire,
04:15 avec de nombreux réfractaires, des jeunes, qui refusent de partir travailler en Allemagne,
04:18 qui ont entre 18 et 25 ans, et qui vont venir trouver refuge, comme ça, à la campagne.
04:22 - Des gens de toute la France ? - Oui, toute la France, et aussi des étrangers.
04:25 - Et donc, ils sont venus se cacher dans les forêts du Morvan ?
04:28 - Au départ, on ne se cache pas tout de suite dans les forêts, mais plutôt dans une ferme,
04:31 trouvant un emploi, etc. Et peu à peu, ça va constituer, comme ça, ces maquilles,
04:35 avec effectivement des hommes et des femmes de toute la France, et aussi d'étrangers.
04:40 Et le Morvan va avoir un rôle stratégique dans la libération du territoire, à l'été 44,
04:44 parce que les troupes allemandes vont devoir passer par le Morvan, pour battre en retraite, en fait.
04:49 - Et vous me disiez qu'avant le D-Day, évidemment, les Allemands étaient assez peu présents dans le Morvan,
04:54 parce qu'ils étaient plutôt dans les grandes villes, à Dijon, par exemple.
04:56 - Oui, tout à fait. En fait, les troupes allemandes vont être en périphérie du Morvan,
05:00 et donc, c'est comme ça que va se développer les maquilles du Morvan,
05:04 parce qu'on a vu, dans le Morvan, les Allemands au début de l'occupation,
05:08 même dans les tout petits villages, et puis, peu à peu, ils vont y en stationner,
05:11 à Autun, à Dijon, à Avalon, et du coup, on est assez loin.
05:15 Mais il faut penser aussi qu'il y a les forces collaborationnistes de Vichy,
05:18 la police, les gendarmes, la milice, qui sont malgré tout présentes.
05:22 - Avec des éléments dont on n'oubliera jamais ce dont ils ont été,
05:27 ce massacre de Dain-les-Places, un petit Horadour sur Glen, Bourguignon.
05:31 - Oui, le petit Horadour Nivernais, même, on dit, appelé Dain-les-Places,
05:35 qui est le village martyr le plus touché de Bourgogne,
05:37 puisque 27 personnes ont été fusillées et massacrées le 26 juin 1944.
05:41 - C'est par ces vers de Verlaine, les sanglots longs des violons de l'automne,
05:45 blesse mon cœur d'une langueur monotone, diffusée sur la BBC,
05:48 entre le 1er et le 5 juin 1944, qu'a été annoncé le débarquement.
05:52 Message qui a été capté et décrypté par les services de renseignement allemands.
05:55 Sait-on pourquoi ils n'ont pas réussi à empêcher la journée du 6, finalement ?
05:59 - Ah, alors, en fait, il y a eu, on pourrait dire, toute une guerre de l'information,
06:04 et de désinformation, à ce moment-là, avec différents plans des alliés,
06:07 pour notamment l'opération Fortitude, pour tromper l'ennemi.
06:10 - Donc, ils pensaient que c'était une fausse piste, quoi, en fait ?
06:13 - Oui, tout à fait, en fait. Ils pensaient surtout que le débarquement
06:16 aurait lieu ailleurs qu'en Normandie, notamment plus au nord.
06:20 Et puis, surtout, la météo, aussi, où on n'imaginait pas, ce jour-là, que c'était possible.
06:27 Et malgré tous les signes d'alerte, eh bien, Hitler, Rommel, ont toujours estimé
06:32 qu'au départ, c'était juste une diversion.
06:35 - Oui. À partir de ce 6 juin, les rangs de résistance ont gonflé.
06:39 Je crois qu'ils étaient 10 000 à l'été 44, dans les maquis du Morvan.
06:44 - Du Morvan, sur les quatre départements, oui.
06:46 En fait, il faut penser, comme je disais, le 6 juin, c'est la mobilisation des maquis.
06:50 Et en quelques jours, on le voit dans les registres,
06:52 qu'ont tenus les maquis à l'été 44, avec la liste des personnes qui en faisaient partie,
06:58 les effectifs, ils triplent en quelques jours.
07:01 Et puis, on peut être... Parce qu'il faut bien penser qu'au départ,
07:03 dans un maquis, on est 3-4 en 43.
07:06 Et puis, avant le débarquement, on peut être une trentaine.
07:09 Et très rapidement, on va être plusieurs centaines, voire un millier, pour certains maquis.
07:15 Je pense au maquis Bernard, d'un autre maquis, directement aux ordres des Britanniques,
07:19 le maquis Louis, il y a 1 500 hommes.
07:22 - Et d'où sortent ces résistants en 44 ? Ce sont des gens qui étaient, donc, dans la région ?
07:28 Ou ce sont des gens qui viennent de toute la France, qui convergent vers le Morvan ?
07:31 - Un petit peu les deux, en fait. Parce qu'il faut toujours penser que c'est normal.
07:37 La stratégie, elle est celle-ci, c'est qu'au 6 juin, on appelle à la mobilisation des maquis.
07:42 Donc c'est bien normal que les maquis ne soient pas aussi importants auparavant.
07:45 Parce que, surtout, on manque d'armes.
07:48 Et les parachutages alliés vont permettre aux maquis, autour du 6 juin,
07:52 les maquis reçoivent énormément de parachutages,
07:54 de lancer la mobilisation et de faire venir les gens.
07:56 Parce que, je dis souvent, ça ne sert à rien d'être 30 dans un maquis,
07:59 si on n'a encore qu'un fusil de chasse.
08:01 - Et c'est pour ça qu'il ne faut pas tirer, si je puis dire,
08:04 sur le résistant qui est entré en résistance en 44 ?
08:07 - Ah bah non, c'est l'ordre des choses.
08:10 En tout cas, il y a évidemment des gens qui ont réagi dès le début.
08:15 Et puis, peu à peu, il faut toujours penser que c'est les circonstances aussi
08:18 qui font qu'on s'engage dans la résistance, les rencontres que l'on peut faire,
08:22 les moments. Et donc, le service travail obligatoire est un élément déclencheur.
08:27 On refuse de partir travailler pour l'Allemagne,
08:29 c'est pour ça qu'on va retrouver de nombreux jeunes dans la résistance.
08:32 - Le service de travail obligatoire, ça a été déclenché en 42, je crois ?
08:35 - En 43. Auparavant, c'est la relève.
08:38 Et puis, en 43...
08:39 - Donc, c'est Vichy qui appelle, clairement, à aller travailler dans des fermes en Allemagne, etc.
08:44 On a tous quelqu'un dans notre famille qui a malheureusement fait partie de ce mouvement-là.
08:50 On parle beaucoup de souvenirs de transmission.
08:52 Ce matin, on a entendu des soldats, des vétérans.
08:55 Ici aussi, on a entendu le témoignage de Georges Mangenet,
08:58 qui lui a combattu de l'Italie à l'Allemagne.
09:00 Ces témoignages, ils ont d'autant plus d'importance aujourd'hui
09:03 qu'il y a de moins en moins de personnes qui sont aptes à les raconter, ces souvenirs.
09:07 Comment est-ce qu'on fait vivre tout ça dans votre musée ?
09:09 - On essaye de rendre toujours les choses très vivantes.
09:15 Moi, je dis souvent qu'on ne raconte pas juste une histoire d'il y a 80 ans.
09:18 En fait, ce qui est intéressant de voir aujourd'hui, c'est la mesure de
09:21 qu'est-ce que c'est que l'engagement ? Qu'est-ce que ça veut dire résister ?
09:24 Résister à quoi ? Et du coup, lutter contre toutes les formes de discrimination, de racisme.
09:29 Et donc, c'est faire vivre à travers...
09:31 Évidemment, on a collecté différents témoignages, des vidéos.
09:34 Donc, donner cette parole, mais aussi rendre les choses très concrètes.
09:38 Qu'est-ce que c'est que ce quotidien, en fait ?
09:40 Pour que les plus jeunes, notamment, ça permette de se rendre compte, en fait,
09:43 de vraiment qu'est-ce que ça veut dire vivre dans un pays sans liberté.
09:46 Pourquoi on se défend ? Contre quoi ?
09:49 C'est difficile à mesurer et de le rendre compte.
09:52 Mais je pense que malheureusement, l'actualité, elle nous montre ce que ça veut dire.
09:56 Ça peut s'appéter. L'histoire, de toute façon, se répète sans cesse, on le sait.
10:00 C'est pas tout à fait ça, mais enfin, de cette façon.
10:02 On n'escape pas, évidemment.
10:03 En tout cas, on sait aujourd'hui ce que les guerres provoquent.