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"Document à base d'archives des différents passages de Fabrice Luchini à la télévision".
Transcription
00:00 *Musique*
00:18 *Musique*
00:22 Alors on disait...
00:23 Coupons !
00:24 Enfoiré ! C'est classeux !
00:25 *Rire*
00:27 Bon... Ah !
00:28 Et puis ensuite...
00:29 *Rire*
00:30 *Rire*
00:31 Bon...
00:32 Coupons !
00:33 *Rire*
00:34 Est-ce...
00:35 *Rire*
00:36 Coupons !
00:37 *Rire*
00:38 Tortue !
00:39 Quoi ?
00:40 Coupons ! Justement !
00:41 Ah oui, je crois qu'on peut pas faire de...
00:42 Fait !
00:43 Et voilà !
00:44 Est-ce que la plus grande est Tortue ?
00:46 La plus grande est Tortue !
00:48 *Musique*
00:49 Fabrice... Fabrice Lucchini ou...
00:51 Comment dites-vous ça à l'italienne ?
00:53 Comme vous voulez, Lucchini.
00:54 Et vous... Comment dites-vous ?
00:55 Il sait plus tout d'un coup.
00:56 Je me nomme jamais moi-même.
00:57 Vous avez du drag, vous, à la télé, non ?
00:59 Euh... Oui.
01:01 *Musique*
01:07 Je sais un peu comment il fonctionne.
01:08 C'est qu'il arrive toujours tout timide.
01:10 Ah ouais ?
01:11 Ou il dit un mot.
01:12 J'adore dire votre nom.
01:13 Bilalian.
01:14 Puis un deuxième.
01:15 Ce que j'aime beaucoup en vous, c'est que vous avez une humanité.
01:18 Il y a quelque chose de discrète et douce.
01:20 Vous avez toujours cette même rigueur et cette même bienveillance, ce sourire.
01:23 Putain, on est là pour parler de vous, hein !
01:25 Je vous ai déjà dit que vous êtes le seul lieu actuel dans la télévision
01:29 où enfin l'espace est rendu.
01:31 Oui, mais n'en profitez pas !
01:33 Et à la fin, il rachète la production.
01:35 Il y a Guillaume qui parle, et il va chanter Adamo dans 5 minutes.
01:38 *Chante*
01:46 Qui a prévu ?
01:47 Eh bien, il y a Géopolis, le clown Sirion.
01:49 Oh, ça c'est rap.
01:50 Sur la pêche industrielle.
01:51 Oh non, mais c'est bien, mais...
01:52 Là-dedans...
01:53 Là-dedans, vous avez...
01:55 C'est très très grave, la vieille Europe va mourir !
01:57 Vous êtes responsable !
01:58 Il se dit "Est-ce que je préférerais pas garder l'émission et pas avoir de gonzesses ?"
02:02 Il est en train de s'interroger, en même temps il cracherait pas sur Kiberlin.
02:05 On voit la relation.
02:07 *Chante*
02:22 Deux ans et demi de chômage après moi.
02:24 Bon, Rachid...
02:26 -Salam alaykom. -Vous revenez demain ?
02:34 Je vais à la télé pour une chose très simple, pour faire de la promotion.
02:37 Le gars qui pense qu'en promo, il va vendre quelque chose...
02:42 est un immense crétin.
02:45 Mais à la télé, j'ai une sorte de réflexe d'acteur en me disant "Attention, fais vite, fais rapide et que ça soit un peu amusant."
02:51 Un acteur, c'est quelqu'un qui...
03:02 C'est quelqu'un qui répète...
03:04 pour faire sien les mots des autres, quoi.
03:06 C'est un métier très dur, le métier d'acteur.
03:10 C'est un métier très dur, acteur, oui.
03:12 Et puis d'être acteur, c'est un métier très formidable.
03:16 Et puis les acteurs, ils font tout ce qu'ils peuvent dans leur film et tout.
03:20 Et des gens diraient dans un film...
03:23 s'ils avaient filmé le quart de ce qui s'est passé là...
03:26 Non, là, ils en font trop.
03:29 [Bruit de pas]
03:31 [Bruit de fusil]
03:39 Est-ce qu'au début, vous avez pensé qu'il fallait en faire des tonnes, qu'il fallait...
03:42 Je crois que le but, c'est d'en faire très peu.
03:44 Le grand conseil de Michel, c'est qu'il m'a dit, je sais pas si tu te souviens, tu m'as dit...
03:48 "Il faut être complètement normal."
03:51 Parce que si vous en faites beaucoup, vous empêchez au spectateur de lire...
03:54 ou d'éprouver les sensations qu'il a éprouvées.
03:57 L'autre avant, et l'un en haut, et l'autre en bas.
04:01 Mais il entend parmi le bois...
04:04 Alors au début, on a essayé de le faire faire.
04:06 Ce chevalier de ce charme...
04:08 Mais qu'attend-il donc pour qu'il s'arme ?
04:11 Peut-être a-t-il la paix jurée ?
04:13 Puis on a vu que c'était pas très efficace, alors on m'a dit, il faut mieux mettre les bras.
04:15 Au début, on est très préoccupés par son moi,
04:18 alors on essaye de rajouter, d'en faire beaucoup.
04:21 Puis après, la pratique concrète du métier vous épure un peu.
04:26 Oui ?
04:27 L'enfant là, tu en es aussi ?
04:31 De moitié ?
04:32 Pas les preuves ?
04:34 Avec les femmes, vous savez ce que c'est ?
04:38 On croit toujours savoir !
04:40 Est-ce que je peux dire constater que je ne suis pas l'agresseur, monsieur Goudin ?
04:44 - Si. - Hein, je vois.
04:46 Monsieur Goudin, constatez que je ne suis pas l'agresseur.
04:49 Je veux... Monsieur Goudin, puis-je vous demander de bien vouloir constater que je ne suis pas l'agresseur ?
04:55 Monsieur Goudin, constatez que je ne suis pas l'agresseur !
04:58 Constatez que je ne suis pas l'agresseur !
05:00 Monsieur Goudin ! Monsieur Goudin !
05:02 Alors quoi ? Qu'est-ce que vous faites là ?
05:07 Vous m'avez foutu une de ces trouilles !
05:09 Parfois, j'ai le sentiment que vous jouez en permanence,
05:12 même quand vous n'êtes pas au théâtre ou devant la caméra.
05:15 Je ne sais pas ce que ça veut dire.
05:17 Décidément, ce n'est vraiment pas la peine que je m'en fatigue.
05:21 Ce qui est important, c'est de jouer quand il faut jouer.
05:23 Si on joue dans la vie pour arriver à bien jouer quand il faut jouer, ça va.
05:26 On demande aux acteurs de penser, d'ailleurs, c'est vous, pas vous,
05:35 mais les journalistes qui demandent aux pauvres acteurs de penser,
05:38 ils ne pensent pas à grand-chose.
05:40 Ils sont très proches de...
05:41 On leur demande leur avis sur tout.
05:42 Oui, ils sont proches de toi.
05:43 Il faut se méfier aussi des mythologies autour des acteurs,
05:46 de l'état d'acteur, de la souffrance de l'acteur.
05:51 Mais en même temps, tous les gens vont au boulot le matin
05:54 et on ne les interview pas tout le temps pour dire comment tu te sens,
05:56 tu vas aborder.
05:57 C'est bien ce que vous dites.
05:58 Ta caméra, tu l'abordes comment ? Difficilement, non ?
06:18 Alors, je suis très en contact avec des jeunes...
06:21 Et qui n'ont plus tellement de choses intéressantes à dire.
06:24 Enfin, non, c'est pas tellement qu'ils n'ont plus de choses intéressantes à dire,
06:26 c'est le langage.
06:27 Moi, j'ai la chance et la malchance d'avoir jamais eu un physique athlétique.
06:32 Et pour séduire les jeunes filles, j'avais très peu de choses, j'avais le langage.
06:37 C'est énorme.
06:38 Ça va, je sais.
06:41 C'est énorme au sens le plus efficace du terme, le plus ramblaisien.
06:45 C'est pas énorme dans le côté lourd.
06:46 Oui, bien sûr.
06:47 C'est énorme au niveau de la réalité.
06:49 La beauté, c'est pas uniquement ce qu'on nous a rabâché,
06:54 cette espèce de convention.
06:55 Mais c'est possible, Fabrice Louquigny, c'est possible, il est beau.
06:58 C'était une petite intervention.
07:00 Mais très importante.
07:02 Très très importante.
07:03 Et puis finalement, je me trouve beau maintenant.
07:05 Il y a un truc encore.
07:07 Il va se passer quelque chose.
07:10 Il va se passer un truc.
07:11 Mais non !
07:14 Pourquoi vous gâchez toujours tout ?
07:16 Parce que tu vois, parce que cette fille,
07:19 parce que cette fille redanse avec moi !
07:22 Alors moi je vais dire à ma bouchère que vous êtes aussi ravissante en vrai que dans le truc.
07:28 Un cinéma de hors champ permettrait en nous filmant, et vous et moi,
07:35 de comprendre qu'il y aura peut-être une histoire après nous là, entre nous,
07:42 et qu'il y en a une avant, quelque chose, qu'il y avait un désir chez vous par exemple.
07:47 Et bien, chez moi nettement.
07:50 Faire l'amour aux femmes depuis 25 ans, vous continuez à leur toucher le bout du nez ?
07:55 Même votre nez ne bouge pas.
08:04 Plus on avançait dans le travail, plus je sentais une lumière qui commençait à me...
08:09 Et plus les succès féminins s'affirmaient, plus mon être se transformait.
08:14 Faire rire est une arme énorme.
08:16 Vous savez, Duras disait, les femmes, c'est elle qui parle,
08:20 prennent du plaisir d'abord par l'oreille.
08:22 Allô ?
08:26 Anna ? Anna Novak ? Attends.
08:28 Anna Novak, c'est vous ?
08:30 Oui, c'est moi.
08:31 Excusez-moi, je ne vous avais pas reconnues.
08:33 Tu n'as vu que la femme en moi, n'est-ce pas ?
08:35 Il y a une manière merveilleuse de séduire les femmes, c'est de parler.
08:38 Justement, tout à l'heure, Fabrice Nukini disait que les femmes prenaient du plaisir d'abord par l'oreille.
08:42 Alors je voudrais que vous réagissiez.
08:44 Je suis de même de son avis.
08:46 Est-ce qu'il y a un type de femme ?
08:48 Moi, je les aime toutes, complètement, mais toutes ne m'aiment pas.
08:51 Ma mère et mon père ont fait le maximum pour que j'aille à l'école longtemps.
09:03 Ils ont tout de suite vu que ce n'était pas peut-être là où je donnais.
09:07 Donc dans leur truc à eux, c'est que quand on n'est pas bon à l'école, on va travailler.
09:11 Elle n'a aucune envie d'être acteur.
09:13 C'était une notion de vocation qui n'était pas du tout, dans ma classe sociale, un terme concret.
09:17 Vous tirez un sujet ?
09:19 Volontiers.
09:20 Alors, une dame arrête un passant dans la rue.
09:24 Il ne comprend pas tout de suite qu'elle ne racole qu'au nom de la transfusion sanguine.
09:28 Vous venez ou vous venez pas ?
09:33 Tu prends combien ?
09:36 Un litre.
09:37 Et vous, vous avez été pompiste, Fabrice Lecky ?
09:42 Non, je n'ai pas été pompiste.
09:43 Non, pompier.
09:44 J'ai été pompier.
09:45 Non plus, vous n'y êtes totalement.
09:47 Tout le monde sait que des pompiers, c'est pas parce qu'il y a le Canal+ qu'il faut pas y avoir des pompiers.
09:50 Pompier ou avoisinant, genre, pompier.
09:52 Comme je n'étais pas assez fort pour être dans l'alimentation ou dans des commerces comme eux, durs, grossistes en poisson et tout ça,
09:59 ma mère m'a proposé la coiffure parce qu'elle était certaine que ça marcherait bien et que je serais à l'abri du besoin.
10:05 Donc j'étais coiffeur, j'ai essayé d'être coiffeur.
10:07 Il y avait certaines femmes un peu frustrées sexuellement qui aimaient bien qui disaient "je veux le petit Fabrice, j'aime bien".
10:13 Je ne sais pas si j'étais maniéré, en tout cas je n'étais pas apte à porter les cajots.
10:17 Compagnie intercontinentale d'assurance.
10:20 Allez-y, allez-y.
10:22 Je ne suis pas sûre que je vais en sucer.
10:23 Je vous dis de sortir.
10:25 Quand même.
10:26 Je vous dis de sortir.
10:27 C'est bien la première fois que ça m'arrive.
10:29 Et après ça, on s'étonne d'être cambriolé.
10:32 Mais justement, j'assure contre le vol.
10:34 Je vais faire un peu de peine à ma maman, mais je n'aurais pas aimé être coiffeur.
10:38 Vous voulez quelque chose ?
10:46 Oui Fabrice, qu'est-ce que tu dis ?
10:47 Alors justement, la chose merveilleuse, c'est que la référence unique, le rapport au texte,
10:53 la chose qui est notre point total de base devient le texte.
10:58 Derrière les mots, il y a des choses qui sont essentielles, qui sont la vie.
11:02 Les mots n'existent pas.
11:04 Les gens qui vous cloisonnent dans "Ah, vous aimez séduire", "Ah, vous, vous aimez les mots".
11:08 Qu'est-ce que ça veut dire d'aimer les mots ?
11:09 Ça ne veut rien dire.
11:10 On aime la langue dans ce qu'elle contient.
11:12 Je vous ai dit, si vous croyez que les mots sont des mots sur une page écrite, vous ne comprenez donc rien.
11:18 Les mots sont la cicatrice du poète.
11:20 J'ai trouvé une formule qui vous va peut-être assez bien, c'est que vous êtes un obsédé textuel.
11:32 Oui, enfin, si le comédien a à faire avec des partitions et avec les auteurs et avec les textes des autres,
11:39 oui, c'est pas mal d'être obsédé textuel.
11:41 On devient un salaud et un immonde si on témoigne de nous-mêmes sur la scène.
11:51 Sur les émissions de télé qu'on divertisse pour mettre de l'ambiance, les gens sont déprimés, on peut.
11:56 Mais si sur scène, tu n'entres pas avec cette obsession de dire "Je ne vais pas me servir".
12:00 Mais je vais servir des gens qui sont plus grands et plus immenses et plus géniaux.
12:04 Comme dirait Céline, c'est mourir ou mentir.
12:07 Heureusement que les gens mentent. Les acteurs ne veulent qu'une chose, c'est la notoriété.
12:12 Ils vous vendent des histoires d'humilité, c'est du baba, tout ça. Ils mentent tous.
12:16 Ce qui est merveilleux dans la nature de la mère.
12:18 Ce qui est merveilleux surtout, c'est que maintenant, quand je vous écoute, je me demande si c'est vous ou si c'est...
12:20 Comment vous avez découvert Céline, par exemple ? Le voyage, qui vous a donné le voyage ? Comment c'est passé ?
12:24 Le voyage, au bout de la nuit, c'était aux Abèses. Il y avait un prêtre qui s'appelait Jean-Claude Barrault.
12:29 Il avait une énorme moto et c'était un vrai prêtre pour les vrais voyous.
12:33 Et un jour, devant le Sacré-Cœur, devant les grilles, il y a un grand garçon qui s'appelait Patrick,
12:38 qui est un des plus beaux garçons que j'ai connus. Et ce garçon me donne le livre, comme ça.
12:43 Et j'ai lu une très belle phrase, une très belle page, et puis j'en suis parvenu.
12:47 Ouais.
12:48 Oh, s'amuser avec la mort tout pendant qu'il la fabrique, ça c'est tout l'homme, Ferdinand.
12:54 Vous avez le souvenir de la suite ?
12:57 Ils la garderont leur chope-pisse, leur vérole, tout leur tubercule, ils en ont besoin.
13:01 Malheureusement, je suis très obsessionnel. C'est-à-dire, je travaille les mêmes textes, toujours les mêmes.
13:07 Ouais.
13:08 Comme des gammes à la sable.
13:10 S'il y a eu un moment une invention, c'est un lieu commun de le dire, c'est l'invention de cette musique.
13:15 Sa langue est une musique.
13:17 Leur rôle, c'est que tu les distraies, les émoustilles, les intrigues, avec leur renvoi, leur gaz, leur craquement,
13:23 que tu leur découvres des gargouillages, des fièvres, des inédits, que tu t'étendes, que tu te passionnes.
13:30 C'est pour ça que tu as des diplômes.
13:32 Les êtres qui pondent une prose comme celle du voyage au bout de la nuit,
13:39 ou comme ce génie de vitalité maîtrisé comme La Fontaine, sont des êtres exceptionnels.
13:45 C'est des gens supérieurs à nous.
13:48 Et l'acteur doit essayer d'être à la hauteur de ces textes-là.
13:52 Alors, je vous fais le corbeau et le renard.
13:54 Oui.
13:55 "Tremets beau corps sur un breuin,
14:01 "Shepherd, n'est-eux dans un log-bay un mâche-fraud ?
14:05 "Tremets narreux par l'odeur alléchée, lui teintent à peu près ce gagelant,
14:08 "et j'ouvre bon sous le noeud du beau corps, que vous êtes de l'igeot, que vous me blessant l'aubaine.
14:13 "Sentir mens."
14:15 Si votre mâche-ras se rapporte à votre mâche-plu,
14:18 vous êtes le nyx fait des teaux de ces lois-bêmes, le beau corps.
14:22 Alors, ces mots ne se sont pas de ouage.
14:24 Et pour Tremets, ça, on peut faire de la démagogie.
14:27 Genre, "Descendons la culture tout en bas,
14:29 "pendant que Pompilio, elle suce ta mère et les ours."
14:31 Ça, c'est immonde.
14:33 Toute l'immondice de l'époque, c'est de dire, "Faut faire descendre la culture."
14:38 Qu'est-ce que ça veut dire, descendre la culture ?
14:40 De quel domaine ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
14:42 "Descendons la culture tout en bas,
14:44 "pendant que Pompilio, elle suce ta mère et les ours."
14:47 "Descendons la culture tout en bas,
14:49 "pendant que Pompilio, elle suce ta mère et les ours."
14:52 Quoi qu'il arrive, le culturel est un événement autant que tel,
14:55 même s'il n'y a pas de fondamentales émotions qui perturbent.
14:59 Mais à partir du moment où c'est culturel,
15:01 les gens sont dans un état qui frise l'hystérie.
15:04 Parce qu'il y a une époque où, à Vignon, on disait,
15:06 "Venez, il y a 17h15,
15:09 "jouez par une bulgare en version originale."
15:12 Il y avait des centaines de gens qui venaient se prendre la tête
15:15 et qui écoutaient ce truc.
15:17 Il n'y avait rien, c'était sur le rien.
15:19 Non, faut pas aller là-dedans.
15:21 -Tant pis !
15:23 -Elle vient de faire un spectacle, le spectacle de Loukini.
15:25 -De Loukini ? -Oui, ben ouais.
15:27 -De Fabrice Loukini. -C'était formidable !
15:29 -Ca m'a connu. -Il faut que ça m'a connu.
15:31 J'ai passé un excellent moment. Oui, je vous ai bien fait, s'il te plaît.
15:33 -Faut penser aux spectateurs qui s'ennuient.
15:35 Ca, c'est mon angoisse, moi.
15:36 Moi, je me dis, les émissions culturelles,
15:38 les gens associés culturels, égales, rasent,
15:40 on va ronfler.
15:42 Mais faut y aller parce qu'on va se forcer, ça fait bien dans le dîner.
15:44 -C'est ça qui était formidable.
15:46 J'ai assisté, qu'est-ce qu'il dit, Loukini ?
15:48 Qu'est-ce qu'il nous dit ? Il nous dit de La Fontaine.
15:50 Il nous dit du Selye, il nous dit du Flaubert.
15:52 Il nous dit du Friedrich Nietzsche.
15:54 -Vous êtes un acteur intello ou pas ?
15:56 Est-ce que ça a un sens ?
15:58 -Tu sais, il est un comédien, déjà.
16:00 -Puis l'image intellectuelle, c'est fini.
16:02 C'est fini. "Les Nuits de la Pleine Lune",
16:04 ça a eu été un immense succès commercial.
16:06 -C'est un peu plus que quand ils essayent de faire des mauvaises recettes.
16:08 -Quand on ose dire que les films sont intellos,
16:10 que "La Discrète" est intello,
16:12 que "Le Colonel Chabert" est intello,
16:14 que "A Vendre" est intello,
16:16 les gens sont complètement délirants, pour une chose simple.
16:18 "Tout", dit Lara Fabian.
16:20 "Tout, tout est fini entre nous."
16:22 Mine de rien, il y a un concept...
16:24 -A présent, je te dis tout.
16:26 -Tout, tout,
16:28 à présent, je te dis tout.
16:30 Tout, tout est fini entre nous.
16:32 Tout, tout,
16:34 de tes mains désabusées.
16:36 -Donc, dans cette phrase toute simple,
16:38 on visualise des mains désabusées.
16:40 Des mains qui, sur un corps sublime,
16:42 sont désabusées.
16:44 Et on voudrait faire le procès des films
16:46 et des grands textes,
16:48 mais moi, je trouve ça extrêmement compliqué à intégrer,
16:50 qu'il y ait une rupture aussi violente.
16:52 Tout, tout,
16:54 à présent, je te dis tout.
16:56 Tout, de ce vide entre nous.
16:58 On va voir s'ils sont bons.
17:00 De ses mains désabusées.
17:02 -De ses mains désabusées.
17:04 -Tout, tout,
17:06 à présent, je te dis tout.
17:08 Tout, tout,
17:10 à ce vide entre nous.
17:12 Tout, tout,
17:14 de tes mains désabusées.
17:16 Tout, tout,
17:18 à présent, je te dis tout.
17:20 Tout, tout,
17:22 de ce vide entre nous.
17:24 Tout, tout,
17:26 de ces mains désabusées.
17:28 Tout, tout,
17:30 de ces mains désabusées.
17:32 Tout, tout,
17:34 de ces mains désabusées.
17:36 Tout, tout,
17:38 de ces mains désabusées.
17:40 Tout, tout,
17:42 de ces mains désabusées.
17:44 Tout, tout,
17:46 de ces mains désabusées.
17:48 Tout, tout,
17:50 de ces mains désabusées.
17:52 Tout, tout,
17:54 de ces mains désabusées.
17:56 Tout, tout,
17:58 de ces mains désabusées.
18:00 Je suis très nourri, fondé et structuré par le Rhythm and Blues.
18:07 Je parle du vrai.
18:11 C'est-à-dire tout ce qui a commencé avec Wilson Pickett, Sam Endeavour.
18:16 -La collection formidable. -La collection formidable.
18:18 Même une fois, ils m'ont filmé en train de chanter avec James Brown.
18:26 Ah, come on!
18:28 Les gars!
18:32 Les gars, les gars, les gars!
18:35 Les gars, les gars, les gars!
18:39 Les gars, les gars, les gars!
18:42 On apprend à faire son métier en écoutant tous ces gens-là.
18:45 On apprend son métier en observant.
18:48 So good! Bon, bon!
18:50 I got you!
18:52 Oser toucher à James Brown, c'est déjà un scandale.
18:54 Pion, pion, pion, pion, pion.
18:59 Comment ça se fait? Comment on peut faire quand on n'a pas été à l'école
19:02 pour rattraper le temps, pour lire les livres et puis pour...
19:06 Il faut aller bien pour lire.
19:09 Nietzsche dit une phrase magnifique.
19:11 -Mais on n'avait dit plus de citation. -Mais oui, mais moi, je suis pas obéissant.
19:14 La citation est pour moi comme un hommage à ce qui a été écrit,
19:18 respiré, éprouvé et merveilleusement dit.
19:21 Je vois pas du tout pourquoi on s'en priverait.
19:24 C'est pas du tout l'expression d'un pédantisme.
19:26 Enfin, c'est pas comme ça que je le ressens.
19:28 Un oeuvre, un livre, un écrivain, un personnage important de la littérature
19:32 était associé à un ennui immense.
19:34 Est-ce que c'est à cause du corps enseignant?
19:36 Pas leur imposer la culture comme une chose qui est un fattum pour la tête.
19:39 La culture dans ce qu'il y a d'essentiellement vivant, d'intraitable, de puissant.
19:43 C'est-à-dire les grands auteurs.
19:45 Les gens totalement schizophréniques, ils parlent chacun de leur truc.
19:47 Les grands auteurs sont dépositaires de vie.
19:51 La vie, c'est les auteurs.
19:53 Les auteurs, c'est pas ce qu'on force au lycée.
19:55 Le problème des lycéens, vous me ferez revenir.
19:57 Vous êtes le meilleur professeur de lettres, n'est-ce pas?
19:59 C'est le meilleur professeur de lettres qu'on connaît.
20:01 Vous voyez par exemple cette phrase merveilleuse.
20:03 Un député du Peuple Orat s'en va, il demande des casques.
20:06 Tu vois, t'as vu l'accélérer? C'est une musique classique et moderne.
20:09 [Musique]
20:11 C'est pendant que je dormais.
20:13 Vous avez dû vous absenter pour aller aux toilettes ou au téléphone.
20:16 Oh, mais enfin, taisez-vous!
20:18 C'est peut-être aussi que tous ces gens-là, ils rêvent par la force d'un étoile.
20:21 Et comme dira Desmond, regarder les gens avec un autre point d'œil,
20:24 c'est comme aller travailler à 100 fois, se taper des poings.
20:27 Mais il a des mots.
20:29 Pour l'enfant, il y a un petit peu de chanteur.
20:32 Il s'agit d'un enfant amoureux.
20:35 Il y a un acteur qui fait des mots.
20:37 [Musique]
20:43 Vous regardez assez régulièrement, mais avez-vous dit Hélène et les garçons?
20:46 [Musique]
20:51 Hélène et les garçons, au premier temps, ma fille, qui a l'âge qu'elle a,
20:54 c'était notre rendez-vous quotidien, parce qu'on n'a rien raté,
20:57 surtout les problèmes du garçon qui s'appelle Cricri,
21:00 qui joue d'une manière étrange.
21:03 Parce que vous, finalement, vous étiez carré.
21:05 Votre rôle était une femme carré,
21:07 qui mettait en scène l'impuissance quand même de ce garçon,
21:10 qui était normal.
21:12 Vous vous rappelez quand il y avait le drogué?
21:15 Vous vous rappelez quand il y avait le drogué?
21:17 Le gars qui avait fait...
21:18 Et alors là, votre mari, le gars, votre gars,
21:20 il était vachement... il incarnait la raison, il incarnait la morale.
21:23 Il disait, tu vas rester comme ça, comme une loque?
21:25 Alors l'autre faisait, mais laisse-moi, mais laisse-moi!
21:27 Maintenant, Libé, dans la plume de ce qu'on a écrit, dit, c'est du romer.
21:31 Ce que j'adorerais dans le feuilleton, c'était quoi?
21:34 C'est les débuts de la musique!
21:36 C'est-à-dire qu'au lieu d'essayer de faire un truc où il s'éclate,
21:38 on le voit aller malheureux avec des instruments.
21:41 Et comme il savait pas hyper bien jouer, les mecs, on les entendait faire...
21:44 "Non, crois-moi, Hélène, sois sympa, pourquoi tu rentres comme ça?"
21:48 Et ce degré zéro de l'inintéressant fait style.
21:53 C'est-à-dire, oui, romer n'est pas loin.
21:57 Je suis client du juste prix, je suis client du millionnaire.
22:00 J'aime énormément combien ça coûte.
22:03 Par provoque ou par goût?
22:04 Non, vraiment par goût.
22:05 Et j'ai les goûts de ma mère.
22:07 Tout Jean-Claude Bourret.
22:09 C'est quand même grand.
22:10 Il y a Proust et Bourret.
22:12 Boyer, Fréquence d'art...
22:15 Chaque présentateur de télévision est un témoignage sur l'identité des êtres humains.
22:24 Pour des journalistes, connaître le monde, ce serait regarder le 20 heures.
22:28 Chazal, Mazur et Nucco, ce serait qu'on comprendrait le monde en les regardant.
22:35 Mais moi, je sais qu'on peut comprendre une nature humaine.
22:39 Par exemple, si tu regardes celui du 13 heures sur la 1 dont j'ai parlé souvent.
22:46 Pernaud.
22:47 Il m'a dit "c'est hallucinant, comment vous savez que je rentre chez moi?"
22:52 "On voit où il peut habiter, Pernaud."
22:54 Il arrivait et faisait "chérie, tu veux que je mette un peu de bûche?"
22:59 La femme dit "merde, tu sais très bien que je ne m'en occupe jamais. Allez, j'y vais."
23:03 "Crac, il met les bûches."
23:05 "Ca va chérie, serre-moi un petit apéro."
23:07 "Merde, je vais garer la bagnole."
23:09 "Il va garer la bagnole, il revient."
23:10 Ca, c'est un être qui va bien.
23:12 Il n'a pas l'Espinosa, il n'a pas l'Uni.
23:15 Ce n'est pas au hasard, attention, il ne faut pas rigoler là-dessus.
23:17 Ce sont des gens énormes, c'est-à-dire des gens qui sont totalement humains.
23:23 Parce qu'entre une dramaturgie moyenne dans un théâtre un peu incertain
23:28 et la manifestation de pathétisme, de gigantesque, d'humain que peut représenter, juste pris, le millionnaire,
23:37 il y a peu d'actes théâtrales qui peuvent révéler autant sur les humains.
23:42 C'est tellement philosophique la télévision !
23:44 Pourquoi ?
23:45 Mais à chaque seconde ! Parce que c'est la démonstration de l'humain.
23:50 A chaque seconde, on est dans l'humain, mais à un point !
23:52 C'est difficilement définissable la qualité de tout ça.
23:57 C'est à chaque fois du bonheur, c'est vraiment du bonheur.
24:03 [Musique]
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24:41 [Musique]
24:49 [Musique]
24:58 [Musique]
25:01 [Musique]
25:07 [Musique]
25:13 Bonjour, moi c'est Jamel Debbouze.
25:21 Il vient à peine de débouler dans le paf qu'il a déjà redéfini le bagout,
25:24 complexer les grandes gueules et réinventer la spontanéité.
25:27 Je te like, tu comprends ?
25:29 Come on, les boles !
25:31 Jamel !
25:34 Plus qu'une ascension, un raz-de-marée désopilant.
25:37 Tous les jours, on est un petit peu...
25:39 Ça va, ça va, ça va, ça va...
25:40 Jamel !
25:41 Jamel à la télé, le conte de fées cathodique du petit prince de trappe,
25:45 samedi 25, 19h30.
25:47 [Musique]
25:52 Il suffit d'infiltrer les soirées de la route.
25:54 Alors tu tapes la cruste en te faisant passer pour un prince ou un truc dans le style.
25:57 Si, si !
25:58 Et puis une fois dans la place, là, tu sympathises avec les VIP,
26:01 les stars du showbiz, les marquises de mes couilles, tout ça.
26:04 Et hop, tu fais, tu vas emmener tout ça au Bombay.
26:06 Ladies and gentlemen, bienvenue dans la jet set.
26:09 Tu sors celui-là ?
26:10 Il faut du cachou !
26:11 Mais bien sûr, du cachou, du Florent Pagny, du Carla Bruni !
26:14 Ça c'est quoi ?
26:16 Je suis invité ce soir au VIP avec Omar Sharif et un des mecs des 2B-Free.
26:21 Bande de nasses !
26:22 Omar Sharif, le mec de Tiers et Magazines ?
26:24 Ouais.
26:25 Top 1 des morts aussi !
26:26 José Garcia, Samuel Lebihan, Lambert Wilson, Bruno Solo et Ornella Mouti
26:30 dans une comédie délicieusement décadente.
26:33 Le succès phénoménal de Fabien Otteniente est déjà sur Canal+.
26:38 Mais attention, des codeurs exigés à l'entrée.
26:41 Jet set, vendredi 24, 22h30.
26:46 SDF, sans difficulté financière.
26:49 Plus d'infos sur le web, très VIP de Canal+.
26:54 Le kilé de l'eau !
26:57 Sous-titres par Juanfrance
27:00 Abonnez-vous !
27:04 Sous-titres par Juanfrance
27:07 Abonnez-vous !
27:11 Sous-titres par Juanfrance
27:13 Abonnez-vous !
27:16 *Bruit de truc qui tombe*

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