Pour les 80 ans du Débarquement en Normandie, Europe 1 vous propose de découvrir ou redécouvrir des lieux qui portent encore les traces de cette offensive. Dans ce cinquième et dernier épisode, Europe 1 s’est rendue dans les carrières refuges où se sont cachés les civils au lendemain du D-Day.
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00:00 Le jour se lève sur les plages du débarquement, la grande messe des hommages est bientôt terminée,
00:04 deux cérémonies sont encore prévues aujourd'hui, notamment à Bayeux et à Cherbourg,
00:08 mais le chant des partisans va résonner bien après encore,
00:12 car le 6 juin 1944 n'était qu'un point de départ.
00:15 Il a fallu reconquérir tout un pays, rue par rue, ville par ville,
00:20 et pendant que nos héros marchaient sur l'ennemi, les civils, eux, se sont mis à l'abri comme ils ont pu,
00:25 parfois des dizaines de mètres sous terre.
00:28 Reportage Théo Grévin.
00:30 Je n'avais pas peur, je ne voyais pas le danger, on ne voyait rien.
00:34 Nicole Madeleine a 9 ans, lorsqu'au lendemain du débarquement,
00:38 elle descend avec sa famille dans les anciennes carrières de pierre qui entourent Caen.
00:42 Je me rappelle, j'ai frissonné, je croyais qu'on descendait une journée ou deux,
00:47 mais je ne me rendais pas compte qu'on allait y vivre.
00:49 Pour les réfugiés, pas le choix, il faut apprendre à survivre à des dizaines de mètres sous terre.
00:55 Ça devait être très angoissant pour tout le monde.
00:56 Frédéric Coyer, responsable du pôle carrière à la mairie de Caen.
01:00 Tous les jours, ils devaient remonter en surface au péril de leur vie
01:04 pour aller chercher ne serait-ce que le légume qu'il y avait dans leur potager.
01:08 Pour la dizaine d'enfants présents, plongés dans l'obscurité quasi totale 24 heures sur 24,
01:14 l'attente est interminable.
01:16 Mais l'activité trouvée par Nicole a laissé une trace encore visible aujourd'hui.
01:21 Nicole, elle avait mis 1944.
01:25 Donc ça avait été gravé par la petite fille qui était Nicole.
01:28 Je suis couchée à plavante et puis j'écrivais mon nom comme ça.
01:31 Je n'avais pas fini de l'écrire quand on a été libérés.
01:34 Six semaines après cette mise à l'abri, c'est la délivrance.
01:38 Un retour à la normalité sans jamais oublier cette vie souterraine et ses conséquences.
01:43 La guerre, il n'y a rien de pire.
01:44 Quand on voit tout ce qu'on voit à la télé, la Russie et l'Ukraine, tout ça,
01:49 c'est ce qu'on a vécu, les bombardements.
01:52 Une guerre, c'est une guerre.
01:55 Il n'y a pas de sentiments, vous savez.
01:58 Le touchant témoignage de Nicole qui clôt cette série de reportages consacrée au lieu du débarquement
02:03 sirit signé Théo Grévin avec Sébastien Guydier.