Elections européennes, mode d'emploi
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00:05 Les informés de l'Europe sur France Info, la radio et la télévision, le canal 27 de la TNT, en ce jour d'élection européenne.
00:11 C'est le D-Day un petit peu pour cette émission avec vous, François Bonnenet. Bonjour François.
00:15 Bonjour Jean-Rémi, bonjour à tous.
00:16 Rédacteur en chef de la rédaction internationale de France Télévisions, éditorialiste, on vous retrouve tous les matins sur France Info TV.
00:23 C'est donc cette émission, alors que les bureaux de vote ont déjà ouvert en France.
00:27 Alors on le rappelle, émission un peu particulière puisque nous sommes dans ce qu'on appelle depuis hier matin une période de réserve.
00:32 Ça veut dire qu'on a le droit de diffuser aucune parole politique, aucun sondage bien évidemment.
00:39 Les politiques eux-mêmes n'ont pas le droit de les diffuser.
00:43 Mais on va en profiter pour explorer et réexpliquer le fonctionnement du Parlement européen et de l'Union européenne.
00:49 Mais avec quels invités François ?
00:51 Alors nous avons deux informés de l'Europe ce matin.
00:54 Nous sommes tout d'abord en direct de Bruxelles avec Angélique Bouin qui est la correspondante de Radio France à Bruxelles.
01:02 Bonjour Angélique.
01:03 Et également ici en studio avec Théo Bourgerigons qui est journaliste à Euractiv et qui nous rejoint souvent dans les informés de l'Europe le dimanche matin.
01:14 Alors bonjour à tous les trois et merci d'être ce matin avec nous.
01:17 On va commencer par ces élections qui ont débuté donc en France ce matin.
01:20 Comment est-ce que ce scrutin fonctionne François ?
01:23 Alors il s'agit d'abord d'un scrutin à la proportionnelle à un tour.
01:27 Alors on l'a répété souvent ici mais si vous voulez voter c'est aujourd'hui.
01:30 Il n'y aura pas de deuxième tour dans 15 jours.
01:33 Il y a pour la France une circonscription nationale.
01:36 Il y avait eu par le passé des circonscriptions régionales.
01:39 C'est terminé.
01:40 C'est une circonscription nationale donc les listes sont nationales.
01:44 Ce sont des listes ce qu'on appelle des listes bloquées ou fermées.
01:47 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas choisir par exemple de faire remonter un nom dans la liste.
01:52 Comme c'est le cas dans d'autres pays comme par exemple en Italie.
01:55 Sur cette liste et sur ces listes il y a nécessairement 81 noms.
01:59 Parce que 81 noms c'est le nombre de députés européens français qui seront élus ce soir à Bruxelles et à Strasbourg.
02:06 Et donc plus une liste obtient de suffrages plus elle aura d'élus.
02:10 Les listes doivent être paritaires.
02:12 Une femme, un homme en alternance.
02:14 Et pour avoir un élu il faut au minimum 5% des voix.
02:18 Et puis enfin deux derniers chiffres.
02:20 3% pour avoir ses frais de campagne remboursés.
02:24 En dessous de 3% ce n'est pas le cas.
02:26 Enfin pour voter en France il faut 18 ans et on verra que dans d'autres pays d'Europe cet âge est plus bas.
02:31 Alors justement Théo Bourgeois-Rigon, journaliste à Euractiv, ça c'est pour la France.
02:35 Dans d'autres pays en haut niveau européen ça se passe pas du tout de la même manière.
02:38 C'est vrai en commençant par le nombre d'eurodéputés potentiellement éligibles
02:42 qui changent d'un pays à l'autre en fonction de la taille de la population.
02:45 François Ladis est 81 euros députés pour la France.
02:47 Mais c'est 96 pour l'Allemagne qui est le pays le plus peuplé de l'Union.
02:50 C'est 76 pour l'Italie, 21 pour la Hongrie ou pour le Portugal.
02:54 Jusqu'à 6 euros députés pour Malte qui est le pays le moins peuplé dans l'Union européenne.
02:59 Puis il y a l'âge minimum. 21 états membres votent à 18 ans.
03:04 Pour la première fois en Belgique et en Allemagne cet âge est abaissé à 16 ans.
03:08 C'est déjà le cas en Autriche depuis 2007 et à Malte depuis 2018.
03:12 Et enfin la Grèce fait cas à part puisqu'il faut avoir 17 ans pour pouvoir voter.
03:16 Il y a ensuite les modalités de vote. François en a parlé.
03:19 C'est une liste bloquée en France mais aussi en Espagne et en Roumanie.
03:22 Mais dans 19 pays comme l'Italie ou encore la Bulgarie, c'est un vote préférentiel
03:28 où on peut choisir l'ordre et modifier l'ordre des candidats au sein d'une liste.
03:32 C'est un sacré cassette. Et encore je ne vous ai pas parlé de l'Irlande et de Malte
03:36 qui ont un vote unique, transférable, qui est une sorte de vote préférentiel
03:41 mais avec des modalités tout à fait particulières.
03:44 Donc différentes approches et différentes modalités scrutin.
03:47 Et enfin le seuil minimum n'est pas le même partout.
03:49 C'est 5% en France, 4% en Italie et dans certains pays il n'y a même pas de seuil minimum
03:54 pour faire entrer un eurodéputé au Parlement.
03:56 Et ce qui est certain c'est qu'à la fin tous ces eurodéputés se retrouvent tous de la même manière
03:59 à Bruxelles et à Strasbourg.
04:01 Et ils ont d'ailleurs le même salaire parce qu'il y a quelques années ce n'était pas le cas.
04:04 Par exemple les députés qui venaient de l'Europe de l'Est gagnaient parfois 3 ou 4 fois moins
04:09 par exemple que les eurodéputés italiens.
04:11 Alors on va prendre la direction de Bruxelles, on vous retrouve Angélique Bouin.
04:14 Merci d'être en duplex avec nous en direct.
04:16 Le Parlement européen c'est la seule institution européenne à être élue au suffrage universel direct.
04:21 Mais Angélique, en fait ça n'a pas toujours été le cas.
04:24 Non, avant ce Parlement tel qu'on le connaît aujourd'hui, il y avait une assemblée parlementaire
04:27 où siégeaient des représentants nationaux envoyés par les capitales
04:31 mais ils n'avaient qu'un pouvoir consultatif.
04:33 1979 c'est effectivement la première élection au suffrage universel direct
04:38 avec 63% de participation, donc un vrai engouement.
04:41 Et puis des personnalités politiques de premier rang qui émergent,
04:45 l'ancien chancelier Willy Brandt ou alors évidemment Simone Veil
04:48 qui va devenir la présidente de ce premier Parlement élu
04:52 qui n'a pas encore beaucoup de pouvoir mais progressivement de traité en traité,
04:55 finalement il va progressivement devenir co-législateur avec le Conseil qui représente les États
05:01 dans de plus en plus de domaines.
05:03 Aujourd'hui ce Parlement vote et négocie les législations
05:06 mais il a aussi un pouvoir pour voter le budget, ce qui est important.
05:10 Il a un droit de veto sur la Commission et les commissaires
05:13 et il peut aussi voter une motion de censure de la Commission.
05:16 Il n'a pas le même pouvoir que le Conseil qui représente les États
05:19 mais tout de même il a vraiment les moyens de peser sur la façon dont l'Europe peut évoluer.
05:24 Et on rappelle que les eurodéputés sont là pour cinq ans.
05:26 Théo, on dit souvent que le Parlement européen a de plus en plus de pouvoir
05:29 par rapport aux autres institutions de l'Union européenne. Est-ce que c'est vrai ?
05:32 Alors par rapport aux autres institutions je ne sais pas
05:34 mais ce qui est certain c'est que depuis 2009 et l'adoption d'un traité européen
05:37 qu'on appelle le traité de Lisbonne, les prérogatives du Parlement ont été largement développées
05:43 par rapport au Conseil européen, donc les chefs de gouvernement et d'État
05:48 et la Commission européenne qui est l'instance exécutive si je puis dire de l'Union européenne.
05:53 Angélique en a déjà dit un mot.
05:55 C'est d'abord des compétences beaucoup plus étendues pour les eurodéputés
06:00 et les responsabilités qui leur incombent.
06:02 Et puis c'est surtout l'approbation formelle par le Parlement européen
06:05 de toute directive ou règlement avant d'être adopté.
06:09 C'est ce qu'on appelle la co-législation que le Parlement et le Conseil partagent.
06:15 Donc voilà en gros ce qui les distingue.
06:19 Et peut-être une chose, il y a un rôle de contrôle très important
06:22 où les eurodéputés vont être appelés à investir et potentiellement retoquer
06:26 les candidats à la présidence de la Commission européenne.
06:29 Je voudrais quand même qu'on refasse un point sur les histoires de compétences
06:31 parce que François c'est important.
06:33 Ces dernières années, les compétences de l'Europe ont évolué
06:37 pour plein de raisons différentes.
06:39 Mais aujourd'hui quand on vote, on vote pour quel type de compétences ?
06:42 Vous avez raison de le rappeler.
06:43 En fait l'Union européenne a des compétences
06:45 mais elle ne peut intervenir que dans ces compétences-là.
06:48 Et le Parlement européen, lui, peut intervenir dans à peu près 70%
06:52 des compétences de l'Union européenne.
06:54 Donc ça veut dire qu'il n'est pas compétent sur tout.
06:57 Alors par exemple, il a quand même beaucoup de pouvoirs
06:59 mais l'agriculture, la pêche, l'environnement, l'immigration...
07:02 Le Parlement européen vote aussi le budget de l'Union européenne,
07:07 pas le budget des États membres mais le budget de l'Union européenne.
07:09 Et puis on vient de le dire, c'est lui qui élit
07:12 le ou la président de la Commission européenne
07:14 dont le nom, lui, sera soumis, d'abord quand même,
07:17 ça se passe dans ce sens-là, par les chefs d'État et de gouvernement.
07:20 Angélique Boin, vous êtes à Bruxelles pour Radio France, pour France Info.
07:24 Mais on dit souvent aussi, on parle du Parlement de Strasbourg.
07:27 Or, on sait qu'en fait, la plupart du temps, il travaille à Bruxelles.
07:30 Casse-tête totale, vous vous êtes basée d'ailleurs à Bruxelles pour suivre l'Europe.
07:33 Expliquez-nous un petit peu pourquoi tout ça ?
07:35 Le travail a été organisé comme ça, en fait,
07:38 le travail en commission parlementaire, les négociations, les échanges,
07:41 parfois même avec les représentants, évidemment, des groupes d'intérêt.
07:44 Ici, ça se passe à Bruxelles et il y a quelques mini-sessions dans l'année.
07:47 Mais le siège officiel du Parlement, il est bien à Strasbourg, en France,
07:51 où 12 sessions plénières chaque année sont organisées,
07:54 des sessions vraiment importantes où on vote les lois.
07:57 Donc, effectivement, une fois par mois, il y a cette grande transhumance
08:00 qu'on rappelle souvent avec les eurodéputés qui vivent ici,
08:03 une partie de leur staff qui vont à Strasbourg.
08:05 C'est compliqué, c'est cher, ce n'est pas écologique,
08:08 c'est remis en question très régulièrement, mais la France y est attachée.
08:11 Pour une raison simple, la plupart des grands pays ont des institutions sur leur sol,
08:17 par exemple la Banque Centrale Européenne à Francfort ou Frontex aussi en Pologne.
08:21 Et puis, il y a quand même une question, un argument souvent qui est amené
08:24 pour maintenir ce siège, ce double, cette transhumance et le fait de travailler dans les deux États.
08:30 Ça maintient quand même des eurodéputés sur leur territoire.
08:33 Parce que si tout le travail se faisait ici à Bruxelles,
08:35 beaucoup plus d'eurodéputés vivraient ici et pas sur leur territoire.
08:38 Alors, c'est compliqué pour eux parce qu'ils quittent leur pays,
08:40 ils viennent en commission, ils repartent chez eux, ils vont à Strasbourg.
08:43 Mais ça maintient quand même une diversité et un peu moins d'entre-soi
08:47 qu'on reproche d'ailleurs souvent l'Union Européenne, ce qu'on appelle la bulle.
08:51 Donc, les pros maintien des deux sièges ont quand même un argument, je trouve, à titre personnel qui s'entend.
08:56 Et ce qui est intéressant, vous le disiez, c'est effectivement ça coûte cher, c'est pas écolo.
08:59 Mais on a posé la question lors des différentes interviews dans cette campagne aux différentes têtes de listes
09:04 de savoir est-ce qu'il fallait arrêter d'avoir ainsi un Parlement qui est entre Bruxelles et Strasbourg.
09:09 Et en fait, on n'en a pas trouvé un seul qui souhaitait revenir,
09:12 enfin en tout cas sur les grands, comment dire, les grands candidats, les principaux candidats.
09:19 Aucun ne voulait remettre ça en question.
09:20 On va se retrouver dans un instant les informés de l'Europe, il nous reste quelques minutes.
09:23 Mais pour l'heure, il est 9h50, c'est l'heure du Fil Info avec Claire Chekaguini.
09:27 Quatre blessés côté forces de l'ordre, trois côté manifestants lors de la manifestation interdite contre l'A69 hier.
09:35 Bilan donné par le préfet du Tarn sur France Info,
09:38 Michel Vilbois dénonce un rassemblement d'une extrême violence
09:41 et une organisation quasi paramilitaire des opposants au chantier de l'autoroute.
09:45 600 d'entre eux restent sur le camp depuis Lorent ce matin.
09:48 360 millions d'Européens appelaient à renouveler le Parlement de Strasbourg.
09:53 Si certains ont déjà voté, pour la majorité, le scrutin des votes débute aujourd'hui.
09:57 Il sera clos au plus tard en France à 20h.
10:00 RCF en deuil après la disparition de Christophe Deloire.
10:04 Le journaliste est mort à 53 ans hier.
10:06 Il était à la tête de Reporters sans frontières depuis 2012.
10:10 C'était un avocat inlassable et talentueux du journalisme et de la liberté des médias,
10:15 estime Roc Olivier Mestre, président de l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel.
10:19 Jamais un club breton n'avait joué dans la cour des grands du championnat de rugby.
10:23 Le RC Van accédera la saison prochaine au top 14.
10:27 Les rugbymen morbillonnais ont gagné hier face à Grenoble, 16 à 9, et finissent en tête de la Pro D2.
10:34 France Info
10:38 Les informés de l'Europe. François Bodonnet, Jean-Rémi Baudot.
10:44 Les informés de l'Europe en cette journée de vote pour les élections européennes.
10:48 On le rappelle, c'est aujourd'hui, il n'y a qu'un seul tour.
10:50 Et c'est aujourd'hui que les Français choisissent les eurodéputés qu'ils envoient à Bruxelles et Strasbourg, bien évidemment.
10:57 François Bodonnet est avec moi et en duplex, on a Angélique Bouin, qui est la correspondante de Radio France à Bruxelles,
11:02 et Théo Bourgeraigons, journaliste active et aussi en plateau.
11:06 François, on va revenir un instant sur cette campagne électorale qui s'est achevée hier, vendredi soir.
11:11 Est-ce qu'on peut dire que ces élections ont passionné les Européens ? Je mets des petits guillemets.
11:16 Alors passionné, peut-être pas, mais en tout cas, je crois intéressé.
11:21 D'ailleurs, je pense que ces élections ont plus intéressé, la campagne électorale a plus intéressé que les campagnes...
11:27 À mon avis, c'est grâce à notre émission.
11:28 Exactement, tous les dimanches matin et depuis, le taux d'intérêt augmente fortement.
11:34 Alors, il faut... Evidemment, ce qu'il y a dans le fond de ça, c'est le taux de participation ensuite.
11:38 Ça sera très scruté.
11:39 Très scruté. En France, il est bien plus faible qu'à l'élection présidentielle, en général, mais il est plus fort qu'aux législatives.
11:46 On le rappelle assez rarement, il faut le faire. Il est plus fort en général qu'aux législatives et aux régionales.
11:51 Alors la cible, évidemment, pour que des gens aillent voter, ce sont les primo-votants.
11:55 En France, c'est des personnes qui ont eu 18 ans cette année. Ailleurs, on le rappelait, ça peut être 16 ou 17 ans.
12:01 Donc le Parlement européen a financé un clip de 4 minutes où on y voit Monique, qui est une Française de 96 ans,
12:07 qui raconte à son petit-fils, Romain, pourquoi il est important d'aller voter aux européennes.
12:12 On écoute un extrait de ce clip qui a été vu plus de 500 millions de fois en Europe.
12:18 Moi, je garde ça dans le fond de mon cœur depuis des années.
12:24 J'y pense tous les matins, mais j'en parle pas.
12:28 Eh bien, Romain, c'est que je devrais pas être ici aujourd'hui.
12:32 J'aurais dû être morte le 17 juin 1940.
12:38 J'avais 11 ans quand la guerre a commencé, et 12 quand les soldats sont arrivés.
12:45 Il y en avait partout.
12:47 Je descends mes démarches avec mon compotier, j'arrive dans le jardin,
12:52 tatatatata, maman a été tuée sur moi pour me protéger.
12:57 Vous savez, quand on a 12 ans qu'on se relève avec sa maman morte qui vous protège, on n'oublie pas.
13:03 Voilà, alors ce clip émouvant, qu'on a raccourci pour les besoins de l'émission,
13:09 je vous le disais, a été vu 504 millions de fois.
13:12 Et il rappelle quoi ? Il rappelle finalement que l'Europe, c'est basé sur un projet ?
13:15 En fait, c'est pour appeler à voter, c'est pour appeler à défendre la démocratie.
13:20 Et d'ailleurs, le slogan de ce clip, c'est "utilisez votre voix ou d'autres décideront pour vous".
13:26 Voilà, et effectivement, c'est aussi en filigrane une manière de rappeler que l'Europe,
13:31 c'est basé sur un projet de coopération des Etats et de paix après la Seconde Guerre mondiale.
13:36 Théo, les élections européennes sont souvent marquées par un fort taux d'abstention,
13:39 on en parlait avec François à l'instant. Est-ce que ce sera le cas cette année ?
13:42 Est-ce qu'on sait si les Français sont plus abstentionnistes que les autres ?
13:45 C'est la grande question.
13:46 Alors, vous l'avez dit, les élections européennes par le passé ont été marquées par des taux d'abstention record,
13:51 même si les choses ont commencé à changer dès 2019.
13:54 C'était 43% de taux de participation en 2014, 50% en 2019.
13:58 Alors, ce n'est pas parfait, loin s'en faut, mais c'est une évolution positive
14:02 et qui, selon toute vraisemblance, devrait continuer en 2024.
14:05 Le retour de la guerre sur le continent européen et les questions socio-économiques
14:09 sont vraiment au cœur des inquiétudes des Européens,
14:11 sont autant de sujets qui pourraient en fait mobiliser les lectorats.
14:14 Et selon les chiffres récents de l'Eurobaromètre, qui est une grande enquête pan-européenne
14:19 publiée il y a quelques semaines, 60% des Européens se disent intéressés par les élections.
14:25 C'est 11 points de plus qu'en 2019.
14:28 Quant à la France spécifiquement, en fait, elle n'est pas si mauvaise élève qu'on a mal pensé.
14:32 En 2019, je regardais les chiffres avant d'arriver sur le plateau,
14:35 c'est la moyenne européenne parfaite, 50,66% de participation
14:39 contre 61% en Allemagne en 2019, 54% en Italie, mais aussi 37% en Estonie et 33% en Lettonie.
14:46 Donc des sujets qui mobilisent plus et une campagne peut-être plus intéressante que les autres années,
14:50 sont autant de raisons qui peuvent faire penser qu'il y aura un taux de participation plus important aujourd'hui.
14:55 Et on suivra ça évidemment tout au long de la journée sur France Info.
14:58 La participation à midi, la participation dans l'après-midi et en fin de journée, c'est un point évidemment important.
15:02 Angélique Bouin à Bruxelles, vous allez vous donner les résultats ce soir aux auditeurs de Radio France.
15:08 François, vous le ferez pour France Télévisions.
15:11 Est-ce qu'on sait exactement, Angélique, à partir de quelle heure on aura une idée précise
15:15 de la composition du futur Parlement européen ?
15:18 Puisqu'en fait, c'est ça, au-delà du scrutin à la française, enfin ce qui se passe en France,
15:22 la question ensuite c'est quelle composition pour quel Parlement ?
15:25 Alors écoutez, en fait, il faut attendre pour avoir une estimation globale.
15:29 Il va y avoir des estimations partielles à partir de fin d'après-midi, 20h, 21h, 22h, 23h,
15:34 mais il faut attendre la fin des bureaux de vote, la fermeture des bureaux de vote en Italie.
15:38 Donc avant 23h, 23h15, on n'aura quand même pas un panorama vraiment complet des votes
15:44 et des équilibres dans les différents partis politiques.
15:47 Mais après, il va y avoir une série de négociations qui vont s'ouvrir entre les partis politiques
15:52 de différents pays pour se constituer en famille politique.
15:55 Et là, il y a des enjeux où on risque d'avoir besoin encore de peut-être une semaine
15:59 pour avoir un panorama très précis et très complet de ces élections.
16:03 Il y aura évidemment une première photo dans la nuit entre 23h et minuit,
16:06 dernière estimation une heure de la part du Parlement.
16:09 Mais après, il faudra quand même attendre quelques jours pour y voir quand même très clair
16:14 sur la façon dont ces groupes vont se constituer et peser pour pouvoir travailler en coalition.
16:19 Parce qu'ici, évidemment, c'est un travail parlementaire en coalition, un système très particulier
16:24 où il faut nouer des alliances pour pouvoir voter des textes.
16:27 Voilà, et c'est là qu'en fait, en réalité, le résultat qu'on aura ce soir en France
16:30 ne sera pas représentatif des équilibres qui seront au niveau européen.
16:33 C'est vraiment important de le dire, puisqu'après, nos eurodéputés vont aller s'installer au Parlement européen.
16:39 Ils seront au sein de groupes qui pèseront plus ou moins fort.
16:42 Voilà, et c'est évidemment ça qui mettra en œuvre la future politique européenne.
16:45 Merci beaucoup à tous les trois d'avoir participé à cette émission spéciale
16:48 des informés de l'Europe en ce jour de vote.
16:50 Merci beaucoup Angélique Bouin depuis Bruxelles.
16:52 Merci d'avoir été en direct.
16:53 Théo Bourjorigonz, journaliste à l'heure active, merci encore.
16:56 Et François Bodonnet, on vous retrouve évidemment la semaine prochaine.
16:59 Pour continuer à décrypter la semaine prochaine, on pourra parler des résultats
17:02 et de tout ce qui va suivre après cette élection.
17:04 Merci beaucoup.
17:05 [Musique]