Le Maire du Creusot, David Marti, commente les résultats des élections européennes dans sa ville et de façon plus générale
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Quels premiers enseignements vous tirez des résultats au Creusot ?
00:05Les résultats au Creusot, alors pour certains aspects, en tout cas dans mon analyse, sont bien entendu inquiétants du fait du score du Rassemblement National.
00:16Le Rassemblement National avait déjà fait un bon score aux dernières européennes, c'était déjà le cas.
00:22Là, il accentue quelque part ce bon résultat, comme partout en France, et nous n'avons pas échappé à cette montée du Rassemblement National.
00:32Et ça, bien entendu, je ne peux pas m'en satisfaire, et c'est même désolant.
00:39Les motifs de satisfaction, étant moi-même un élu socialiste, c'est le score de M. Glucksmann, qui a presque doublé son résultat depuis 2019.
00:54Donc ça, c'est un motif de satisfaction.
00:57Mais voilà, globalement, le sentiment qui ressort, c'est plutôt de l'inquiétude par rapport à cette montée du Rassemblement National à l'échelle nationale,
01:07sans doute à l'échelle de l'Europe. Nous verrons les résultats dans les autres pays.
01:12Mais il ne fait aucun doute que l'extrême droite au niveau européen a le vent en poupe, et c'est ça qui est inquiétant pour, bien entendu, la solidité de l'Europe,
01:24puisqu'il s'agit d'une élection européenne, que beaucoup ont voulu ramener, notamment le Rassemblement National, sur des débats plutôt nationaux,
01:32et avec une thématique sur l'immigration qui est complètement fausse, nous le savons bien, puisque dans d'autres pays,
01:40quand les nationalistes sont passés au pouvoir, eh bien ça n'a pas arrangé le sujet de l'immigration. Il ne faut pas tout confondre.
01:48Nous sommes à moins de deux ans des élections municipales. Quand vous regardez l'édition des listes qui sont dans votre majorité, est-ce que vous êtes serein, inquiet ?
02:01Non, je pense qu'il ne faut pas comparer une élection à une autre. On a vu en 2019 que le Parti socialiste était très bas. Je le disais tout à l'heure.
02:10D'autres partis étaient très hauts. Le résultat au municipal, on le connaît, puisqu'avec ma majorité plurielle, nous avons gagné à près de 60 % les élections municipales au premier tour.
02:23Donc il ne faut pas comparer une élection et une autre, bien entendu. Ça n'a rien à voir. Le résultat des européennes aujourd'hui ne préjuge pas ni des municipales,
02:36ni des présidentielles à venir, parce que beaucoup de choses peuvent se passer d'ici là. Et puis sur une élection municipale, nous sommes sur quelque chose de local.
02:44Je crois que l'approche est complètement différente. Donc il n'y a pas de comparaison possible, quels que soient d'ailleurs les résultats, qu'ils soient positifs ou négatifs.
02:53Il n'y a pas de comparaison, non. Là où il y a des choses et des enseignements attirés par rapport à l'élection qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'il y a quand même une mobilisation plus forte qu'aux dernières européennes.
03:08Et cette mobilisation s'est portée surtout sur un électorat jeune qui ne se déplaçait pas forcément pour une élection européenne et qui s'est porté très majoritairement sur Jordan Bardella.
03:23Et c'est ça qu'il faut vraiment avoir à l'esprit. Et c'est là où les partis politiques doivent prendre conscience de cela et en tirer les conséquences, même si ce n'est pas facile.
03:35Bien entendu, la tête de liste du Rassemblement national a attiré, parce qu'il est jeune lui-même aussi, sans doute un certain nombre de voix, mais c'est surtout dans le discours.
03:45Et c'est là qu'il faut absolument que nous-mêmes, à gauche, mais aussi les autres partis traditionnels, à droite, au centre-droit, portent un discours qui est beaucoup plus offensif sur ce qu'est l'Europe,
03:59sur ce que doit être l'Europe et les dangers de porter un parti nationaliste au pouvoir.
04:04Est-ce que les cartes, finalement, ne sont pas rebattues ce soir, avec d'un côté le score de partis qui sont dans la radicalité et qui ne sont pas forcément des partis de gouvernement,
04:16et d'un autre côté des partis qui aspirent à gouverner ?
04:21Je crois que c'est le résultat aussi du « ni droite ni gauche », comme je l'ai toujours dit.
04:30À partir du moment où on ne se définit pas clairement, automatiquement, des voix vont vers les extrêmes qui, eux, se positionnent très clairement.
04:41Je pense que le fait d'avoir eu la volonté, à un moment donné, et je pense particulièrement au président de la République, d'effacer les clivages politiques pour dire,
04:52d'un côté, il y a des démocrates, de l'autre côté, il y a des personnes qui ne sont pas démocrates et pas, on va dire, normaux dans le paysage politique,
05:02ça crée ce genre de choses, et que non, même dans les partis traditionnels, il y a des clivages politiques.
05:08Et d'ailleurs, nous l'avons vécu lors des dernières législatives, alors qu'il n'y avait pas de proportionnel, alors que c'était un scrutin majoritaire,
05:17le RN est rentré en force dans l'Assemblée, comme l'extrême gauche est rentrée en force.
05:25Même si je ne situe pas au même niveau le RN et la France insoumise, bien entendu, je ne fais pas la comparaison.
05:31Mais il n'empêche que ce sont ces parties-là qui en ont profité, et les partis traditionnels ont, pour la plupart, extrêmement souffert et étaient en voie de disparaître.
05:42Et voilà, le résultat, il est là aussi. Il faut afficher ce qu'on est et savoir où on habite.