Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale sortante, était l'invité de BFMTV - RMC.
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00:00 Vous êtes bien sur RMC et BFM TV, il est 8h32. Bonjour Sébastien Chenu.
00:04 Bonjour Madame.
00:04 Merci d'être dans ce studio ce matin. Vous êtes le vice-président du Rassemblement National
00:09 et vice-président de l'Assemblée Nationale, mais de l'Assemblée Nationale sortante bien sûr.
00:13 Une nuit particulièrement agitée après votre double victoire hier,
00:17 victoire dans les urnes et puis victoire de votre scénario,
00:19 puisque vous faisiez partie de ceux qui, au RN, avaient évidemment demandé la dissolution.
00:25 Dans la nuit, vous vous êtes réunis, vous avez fini à 3h40 du matin, me semble-t-il,
00:31 votre réunion de commission d'investiture après le bureau exécutif. Vous êtes prêt ?
00:36 Nous sommes prêts. Nous avons préparé cette dissolution, nous l'avions réclamée.
00:42 Et donc, puisque nous l'avions réclamée, nous avions imaginé qu'à un moment ou à un autre,
00:45 Emmanuel Macron pouvait appuyer sur le bouton.
00:48 Est-ce que c'était maintenant ou est-ce que c'était en septembre ou plus tard ?
00:52 Nul ne le savait, mais à partir du moment où nous avions réclamé cette dissolution,
00:56 nous avons préparé celle-ci, que ce soit les candidats, que ce soit la plateforme,
01:00 la stratégie, le matériel de campagne. Oui, nous sommes prêts.
01:04 À la fin de la semaine, nous aurons aligné nos 577 candidats.
01:07 Prêts à avoir des candidats, mais serez-vous prêts à gouverner et à répondre aux attentes des Français ?
01:12 Moi, je voudrais qu'on rentre tout de suite dans le vif du sujet.
01:15 Avant que vous nous disiez, effectivement, qui sera candidat, qui ne le sera pas,
01:18 quels seraient les contours d'un gouvernement, rassemblement national.
01:23 Ce matin, j'avais le témoignage de ceux qui ont voté pour vous, qui ont appelé sur RMC.
01:27 Il y a Kevin, 28 ans, DJ. Il dit « j'ai peur pour ma sœur, voilà pourquoi j'ai voté RN ».
01:32 Il y a Laurent, il est chef d'entreprise, il a 53 ans. Il dit « moi, j'ai voté RN
01:37 parce que je ne comprends pas que les OQTF ne soient pas appliqués ».
01:41 Il y a Maxime qui lui avait voté pour les Verts, mais envisage de voter pour vous le 30 juin.
01:47 Il est infirmier, il dit « nous sommes mariés, nous avons trois enfants et pourtant,
01:51 du point de vue du pouvoir d'achat, on ne s'en sort pas ».
01:53 Il y a Sylvain, ouvrier agricole, il dit « nous étions sur les ronds-points,
01:57 on nous a promis monts et merveilles, mais ça n'a rien changé ».
02:00 Et d'ailleurs, dit-il, si rien ne change, alors on redescendra sur les routes,
02:04 pas cet été parce qu'on a les moissons, mais dès septembre.
02:07 Est-ce que vous pourrez répondre à chacun de ceux-là ?
02:11 Est-ce que vous serez au rendez-vous de leurs attentes qui sont immenses ?
02:15 Nous serons au rendez-vous. Nous savons que la France a besoin de voir être rétablie
02:20 une certaine forme d'ordre, d'autorité, que ce soit dans ses comptes publics,
02:26 dans sa vie sociale, dans sa sécurité, mais aussi d'unité.
02:30 Et c'est exactement ce qui nous guide. L'unité des Français.
02:33 Emmanuel Macron a beaucoup divisé les Français.
02:35 Et puis la restauration de l'équilibre et de l'ordre.
02:38 Emmanuel Macron a déséquilibré, a désordonné notre pays.
02:42 Donc oui, nous sommes prêts. Nous ferons un certain nombre de propositions programmatiques
02:45 pour montrer ce que nous pouvons et saurons faire.
02:48 Cette plateforme que nous sommes en train de construire, c'est un programme.
02:52 Ce sont les grands engagements que nous prenons devant les Français
02:55 et qui permettront à chacun de se déterminer pour savoir s'il veut ou pas nous rejoindre
02:59 en termes de candidats, mais aussi ce que nous faisons et ce que nous pourrons faire immédiatement.
03:04 Il y a des choses qu'on pourra faire immédiatement, nous nous considérons.
03:06 Mais quelles ? Surtout ces points-là.
03:08 Je vous donne...
03:09 Quels seront vos moyens de changer les choses ?
03:11 Qu'est-ce que vous pouvez promettre aux Français ?
03:13 Je vous donne... Exactement pour rebondir sur les exemples ou les témoignages des Français que vous avez notés.
03:18 Par exemple, sur le pouvoir d'achat.
03:19 On peut immédiatement, un gouvernement peut immédiatement arrêter, stopper la hausse,
03:25 la prévision de hausse de prix du gaz.
03:27 Vous savez qu'il y a une hausse réglementaire qui a été annoncée par le gouvernement.
03:30 Eh bien, demain, un Premier ministre comme Jordan Bardella, à la tête d'une majorité, peut revenir là-dessus.
03:35 Sur les OQTF, très intéressant ce dossier OQTF.
03:38 Eh bien, nous, ce que nous proposons déjà, c'est par exemple d'abroger les accords qui nous lient à l'Algérie de 1968.
03:45 Vous savez que l'Algérie est, je crois, le deuxième pays qui importe un certain nombre de travailleurs.
03:51 Vous abrogeriez ces accords ?
03:53 Eh bien oui, ces accords n'ont aucune raison d'être aujourd'hui.
03:56 En tout cas, on les remettra en discussion, c'est-à-dire qu'on les redéfinira totalement
04:00 ou de façon à ce qu'ils ne soient plus dérogatoires, si vous voulez, du droit des migrations,
04:07 de façon à pouvoir permettre à l'Algérie de reprendre un certain nombre de ses ressortissants.
04:11 On va mettre ça immédiatement sur la table.
04:12 Vous savez, Edouard Philippe, par exemple, ne l'avait pas fait.
04:15 Aujourd'hui, il nous dit qu'il faut abroger ces accords de 1968.
04:18 Donc, nous, on dit voilà quelque chose que le gouvernement peut tout de suite enclencher.
04:21 Donc, il y a des mesures immédiates, des mesures à court terme, des mesures à moyen terme, des mesures à long terme.
04:27 Et puis, il y a des mesures pour lesquelles il faudra que nous ayons tous les leviers
04:31 et que Marine Le Pen devienne ensuite présidente de la République.
04:33 La plateforme, comme vous dites, ça veut dire que vos candidats ne seront pas tous issus du RN ?
04:38 Absolument. Nous avons vocation à rassembler les Français.
04:41 Donc, la plateforme, ça permet de savoir qui est d'accord avec quoi.
04:44 Mais maintenant, vous pouvez venir de la gauche, vous pouvez venir de LR,
04:48 vous pouvez venir de la société dite civile, ne pas avoir d'engagement,
04:52 vous reconnaître dans ce que nous proposons, avoir envie de participer à l'effort de redressement du pays,
04:57 avoir aussi quelque chose à apporter.
04:59 Eh bien, vous êtes les bienvenus. On n'est pas des gens sectaires.
05:02 On veut unir les Français. Le pays a été beaucoup abîmé.
05:05 Emmanuel Macron a beaucoup divisé les Français.
05:07 Et nous, nous sommes pour une majorité qui soit la plus large possible, la moins sectaire possible.
05:13 Alors, immédiatement, on pense à Marion Maréchal, qui elle-même a mené une liste pour ses Européennes.
05:18 Elle a passé la barre des 5 %. Est-ce qu'elle pourrait vous rejoindre ?
05:22 Marion Maréchal vient d'être élue députée européenne.
05:24 Donc, je ne pense pas qu'elle veuille devenir députée nationale.
05:27 Mais en tous les cas, on peut parler si elle est d'accord avec notre plateforme.
05:31 Nous sommes l'épicentre de l'opposition aujourd'hui.
05:34 Nous sommes la force d'alternance. C'est autour de nous.
05:36 C'est les Français qui l'ont décidé. C'est autour de nous que ça se passe.
05:39 Donc, si elle est d'accord, elle et un certain nombre de ses amis,
05:42 si, pareil chez LR, il y a des gens autour d'Éric Zemmour...
05:45 Éric Zemmour pourrait être candidat avec l'étiquette RN ?
05:47 Non, parce qu'on ne fait pas d'accord d'appareil.
05:50 Éric Zemmour est à la tête d'un parti. Il n'y aura pas d'accord avec LR.
05:53 Il n'y aura pas d'accord avec des appareils comme Reconquête, parce qu'on veut dépasser ça.
05:57 Mais individuellement, Éric Zemmour peut être candidat RN ?
06:00 Je crois qu'il est tellement en désaccord avec nous, lui-même, individuellement.
06:04 Il a été tellement, j'allais dire, dans une opposition à la candidature de Jordane Bardella
06:08 pendant cette campagne, que je ne crois pas qu'il soit lui-même la cible,
06:12 en tous les cas, des candidats qu'on ait envie d'avoir.
06:15 Pas d'accord avec LR, mais potentiellement...
06:18 Il y a des gens très bien chez Reconquête, individuellement,
06:20 à qui il n'y a pas de raison de tendre la main.
06:23 Mais à gauche, c'est pareil. Moi, j'ai identifié des gens qui viennent...
06:26 Qui pourront vous rejoindre ?
06:28 De la gauche patriote, il y a des gens qui étaient dans les environnements d'Arnaud Montebourg,
06:32 de Jean-Pierre Chesnon, des gens comme ça, ils ont vocation à venir.
06:34 On leur dit d'ailleurs, venez, la porte est ouverte chez les Républicains.
06:37 Il y a des gens, puis il y a beaucoup de gens avec qui on travaille déjà,
06:40 qui sont souvent des gens expérimentés, qui ont travaillé dans le monde de l'entreprise,
06:45 des syndicats, etc., et qui pourraient faire de très bons candidats
06:49 et demain de très bons parlementaires, et apporter leur expérience.
06:52 Donc, s'ils sont d'accord avec ce que nous proposons,
06:55 nous, nous sommes prêts à tendre la main aux plus nombreux Français possibles.
06:58 On imagine évidemment qu'il y aura une très faible abstention.
07:02 C'est des élections qui devraient, selon toute vraisemblance, mobiliser beaucoup plus les Français.
07:08 Est-ce que vous pensez que parmi ces Français qui n'ont pas voté hier, vous avez des réserves de voix ?
07:13 Oui, encore beaucoup. Il suffit de regarder le taux d'abstention.
07:17 Il y a eu une plus forte participation qu'attendue aux élections européennes,
07:20 moi je le vois dans ma circonscription, il y a encore beaucoup de gens qui ne sont pas allés voter,
07:24 qui votaient par exemple aux présidentielles et aux législatives.
07:27 Et puis, on est devenu un vote d'espoir.
07:30 Longtemps, nous avons été le réceptacle de nombreux scolaires, de remises en cause du système,
07:34 et c'est très bien, et nous le demeurons. On ne veut pas ressembler aux autres.
07:38 Mais maintenant, nous incarnons un espoir.
07:40 Beaucoup de Français se disent qu'avec les propositions qui sont les nôtres,
07:43 celles que je vous ai énoncées par exemple, les choses pourraient être différentes.
07:46 La France pourrait se redresser, on pourrait vivre mieux.
07:49 Eh bien oui, on incarne ce vote d'espoir, c'est une grande responsabilité que nous avons,
07:53 mais nous sommes prêts, nous sommes prêts et déterminés à appliquer ce que nous proposons.
07:59 Sébastien Chenu, Marine Le Pen acceptera-t-elle de débattre avec Emmanuel Macron ?
08:03 Il faudra lui poser la question.
08:05 J'imagine que vous en avez discuté hier jusqu'à 30h40 du matin, vous aviez l'occasion.
08:08 Non, nous n'en avons pas discuté, pour être honnête, nous n'en avons pas discuté.
08:11 Marine Le Pen s'exprimera elle-même sur tous ces enjeux-là.
08:14 Mais vous savez, nous ne fuyons pas nos responsabilités.
08:17 Il n'y avait pas d'autre solution pour Emmanuel Macron que de dissoudre.
08:20 Mais rappelez-vous, il avait dit qu'il n'y avait pas de raison qu'il y ait des conséquences nationales
08:24 à un vote sur les élections européennes.
08:26 Eh bien si, évidemment, et il s'en est aperçu hier soir,
08:28 il y a évidemment des conséquences nationales à un vote sur des élections européennes.
08:33 Et nous, nous sommes prêts à assumer des responsabilités, à débattre, à confronter nos idées.
08:38 Qui sera ministre ? On l'a bien compris, c'est Jordan Bardella,
08:41 qui est votre candidat au poste de Premier ministre.
08:44 Il est d'ailleurs lui-même candidat aux législatives.
08:47 Il a été élu hier député européen et quelque part il a été hier candidat dans les 577 circonscriptions.
08:53 Et il est arrivé avec notre liste en tête dans beaucoup de ces circonscriptions.
08:57 Il n'y aurait pas de logique à ce qu'il aille en trois semaines trouver un terrain d'atterrissage.
09:01 Tout le monde trouverait ça un peu bizarre.
09:03 Qui seraient donc les ministres de demain ? Ce bureau exécutif que vous avez réuni en urgence hier à 22h30 ?
09:09 Est-ce qu'il constitue une sorte de pré-gouvernement ?
09:13 C'est quelque chose qu'on ne fait pas, nous, parce que nous respectons le vote des Français.
09:17 C'est de se distribuer les places avant que les Français en aient décidé.
09:20 C'est les Français qui décident, qui décident de qui gagne, de l'ampleur de la victoire.
09:25 Et ensuite, on saura choisir, trouver les gens pour assumer ses responsabilités.
09:30 Je me souviens qu'à une époque, par exemple, Marine Le Pen avait indiqué que Jean-Paul Garraud,
09:34 ancien magistrat, ancien directeur de l'École nationale de la magistrature,
09:38 aujourd'hui député européen pour un second mandat, ferait un très bon garde des Sceaux.
09:42 Eh bien, nous avons des gens expérimentés. Vous avez pu voir des gens sur notre liste européenne
09:47 arriver, apporter des compétences. Vous en verrez d'autres arriver à l'Assemblée nationale si nous gagnons.
09:52 Et puis, vous avez des députés aujourd'hui qui sont maintenant des gens expérimentés,
09:56 qui connaissent de nombreux sujets. Et puis, vous avez tous ceux qui vont devenir nos partenaires
10:00 et qui, aujourd'hui, ne sont peut-être pas encore entrés dans la lumière médiatique.
10:03 Vous pourriez être ministre ?
10:04 Ah, mais on se… Moi, vous savez, je ferais ce que Marine Le Pen veut, parce que ce qu'on veut,
10:07 c'est redresser le pays. Ce qu'on veut, c'est que ça fonctionne.
10:11 On veut redonner de l'espoir, mais aussi du bonheur aux Français.
10:14 Ça fait sept ans de macronisme. Les Français ont vraiment envie de passer à autre chose.
10:18 Sur la question des moyens de pouvoir changer les choses, il y a la question des budgets,
10:24 la question des sous. Il faut trouver 20 milliards d'euros. Vous arriveriez, si les Français confirment,
10:30 vous donnez une majorité le 30 juin prochain, au pouvoir dans un pays qui est quasiment
10:36 au bord de la faillite, si l'on en croit certains économistes. Bruno Le Maire, justement,
10:40 à l'instant le ministre de l'Économie, a parlé de ces législatives comme des législatives
10:46 qui auront, je cite, "les conséquences les plus lourdes de la Ve République".
10:51 Oui, ces législatives auront des conséquences, parce que lorsqu'on fait des choix politiques,
10:55 il y a des résultats. Et lorsqu'on en fait dans une certaine direction, on a des résultats,
11:00 et dans une autre direction, d'autres résultats. Marine Le Pen a été la première à dire,
11:04 contrairement par exemple à l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, que la dette, ça devait se payer,
11:08 que nous prenions au sérieux le fait que la dette, on doit s'acquitter de notre dette.
11:13 Donc c'est le cadre budgétaire que nous lèguons, Emmanuel Macron, dans lequel nous allons devoir évoluer.
11:17 On fera des choix, parce que faire de la politique, c'est choisir. François Azogirou, je crois,
11:21 disait même, c'est choisir entre tous les inconvénients. Donc on fera des choix qui seront évidemment faits
11:26 à l'aune de la situation budgétaire, mais surtout à l'aune de l'intérêt du peuple français.
11:31 On n'est pas uniquement des comptables, on est là pour redresser le pays dans l'intérêt des Français.
11:36 Il y a évidemment des marges de manœuvre. Quand nous proposons une taxe sur les surprofits,
11:40 ça se met en place assez rapidement, une taxe sur les surprofits, et ça peut rapporter immédiatement
11:45 pas mal d'argent. La privatisation du service public de l'audiovisuel, c'est 3 milliards d'euros.
11:50 Donc vous voyez, nous avons identifié... - Et ça, vous pourriez faire très vite, privatiser l'audiovisuel.
11:54 - Oui, toujours. Mais ça se fait dans le cadre d'un mandat, oui, et ça amène évidemment, j'allais dire, un peu de marge de manœuvre.
12:01 - Un peu de marge de manœuvre, avec des questions évidemment fondamentales. Qu'est-ce que vous feriez
12:05 pour l'éducation nationale ? Qu'est-ce que vous feriez pour la santé ? Qu'est-ce que vous feriez pour la sécurité ?
12:11 Quelles sont les grandes lignes de cette plateforme, Sébastien Joliot ?
12:14 - Vous allez avoir évidemment... Les grandes lignes, elles seront présentées par Marine Le Pen.
12:18 - Je veux dire, maintenant, il faut rentrer dans le dur. - Bien sûr, on est en train de la construire.
12:21 - On est en train de construire la plateforme, mais vous connaissez les grandes lignes de notre programme,
12:24 qui se résumait souvent à rendre aux Français leur pays, rendre aux Français leur argent.
12:27 D'abord, sur le régalien, évidemment, revoir les échelles de peine, les peines minimales, avoir une justice qui soit moins laxiste.
12:34 Évidemment, l'autorité sur les familles, enfin, que les familles prennent davantage de responsabilités.
12:39 On avait parlé de tester tout ce qui était les systèmes de sanctions sur les allocations familiales pour les parents dont les gamins...
12:45 - Tout cela, vous pourriez l'appliquer très vite ? - Oui, tout ça, nous pouvons le mettre en place et l'appliquer, évidemment.
12:50 - Est-ce que sur les questions de santé, par exemple, vous pourriez débloquer, là, on en est sûr désormais, c'est aussi une question de moyens.
12:58 Encore une fois, on le disait à l'instant, vous allez potentiellement arriver au pouvoir dans une France où on est à moins 20 milliards,
13:05 où on est en train de chercher 20 milliards rien que pour ce budget.
13:07 - C'est la raison d'ailleurs pour laquelle la majorité actuelle va avoir très peu l'occasion de nous faire la leçon.
13:13 Il nous laisse une ardoise épouvantable.
13:15 Si les Français seuls veulent que nous gérions le pays, nous allons le faire dans le cadre qui est donné par 7 ans après 7 ans de macronisme.
13:22 Il y a des marges de manœuvre.
13:24 Par exemple, le coût des normes a été évalué, je crois, pour les entreprises à 5 ou 6 milliards d'euros.
13:29 Donc, il faut arrêter cette inflation normative.
13:33 Tous les chefs d'entreprise nous l'ont dit. Là, nous avons des marges de manœuvre.
13:36 - Ça, pour le coup, c'était le projet du gouvernement, du gouvernement à s'aider.
13:39 - Ils ont eu 7 ans pour faire les choses. Ils ont augmenté de 900 milliards les déficits publics.
13:44 Donc, si vous voulez, à un moment, ils ne pourront pas nous donner la leçon et surtout, ils ne pourront pas faire peur aux Français.
13:49 Nous, nous allons prendre les choses dans l'ordre.
13:51 Nous allons expliquer aux Français ce qu'on peut faire immédiatement, ce qu'on peut faire à moyen terme
13:54 et les sujets sur lesquels il nous faudra probablement plus de temps et notamment plus de leviers politiques
14:00 pour pouvoir décider, notamment, organiser le référendum sur l'immigration.
14:03 C'est quelque chose qu'on fera si on a les leviers, si Marine Le Pen est présidente de la République.
14:07 Je ne pense pas qu'Emmanuel Macron nous fasse la fleur d'organiser immédiatement un référendum sur l'immigration.
14:11 Mais on dit banco.
14:12 Un référendum sur l'immigration, par exemple, qui était l'une des premières mesures que vous promettiez si vous arriviez au pouvoir.
14:18 Là, vous arriveriez, mais à moitié.
14:20 C'est une étape.
14:21 Mais ça veut dire que typiquement, ce genre de choses, vous avez toujours dit que sans ce référendum,
14:25 vous ne pourriez pas appliquer tout autre programme sur les questions d'immigration, par exemple.
14:30 Non, mais une partie. Je vous ai parlé tout à l'heure de l'accord de 68 sur l'Algérie.
14:33 Est-ce que ce n'est pas un piège dans lequel vous vous retrouvez, finalement ?
14:35 Ah non, pas du tout. Ce n'est jamais un piège que de gérer la France et que d'avoir la confiance des Français.
14:39 Ce n'est jamais un piège. Et si Emmanuel Macron imagine piéger le Rassemblement national, je crois qu'il en aura pour ses frais.
14:46 Non, sincèrement, nous, nous sommes des gens honnêtes.
14:49 Nous expliquons aux Français les étapes que nous pouvons mettre en place, les objectifs que nous pouvons mettre en place.
14:55 Et vous savez, les Français sont des gens adultes.
14:56 Ils savent qu'à partir du moment où vous avez un Premier ministre et une majorité,
14:59 mais que le président n'est pas de cette couleur politique,
15:02 eh bien, vous n'avez pas 100% de possibilité d'appliquer votre programme.
15:06 Mais c'est notre objectif.
15:07 Sébastien Chenu, il y a des textes en ce moment même en discussion à l'Assemblée.
15:10 Il y a le texte sur la fin de vie, il y a le texte sur l'assurance chômage.
15:13 Sur la fin de vie, d'abord, est-ce que vous reprendriez ce texte ?
15:16 Non.
15:17 Est-ce que vous poursuivrez ce texte ?
15:18 Non. Marine Le Pen avait indiqué qu'elle souhaitait un moratoire sur les questions sociétales.
15:21 Notre pays n'a pas besoin d'être fracturé sur des questions sociétales.
15:25 Et aujourd'hui, ça ne ferait pas partie des priorités immédiates que de reprendre ce texte.
15:30 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire.
15:31 On a très envie, par exemple, de travailler sur les soins palliatifs.
15:34 Nous, c'est la proposition qu'on a faite, c'est de donner des moyens sur les soins palliatifs.
15:38 C'est là la proposition qui est la nôtre, les soins palliatifs pour éviter la douleur,
15:42 pour permettre aux Français qui sont dans cette situation d'abréger leur souffrance,
15:45 de terminer leur vie dans la plus grande dignité.
15:47 L'assurance chômage, là, pour le coup, ce n'est pas par l'Assemblée, c'était par décret.
15:52 Ça, c'était le plan antisocial d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire la réforme de l'assurance chômage.
15:57 Puis derrière, on voyait bien ce qu'il y avait, la désindexation des retraites,
16:00 probablement travailler sur les jours de carence.
16:02 Nous allons, évidemment, arrêter tout ça.
16:05 Nous allons redonner un peu d'oxygène aux Français, aussi un peu de paix sociale.
16:09 Vous savez, ces réformes-là, on nous a démontré, on a démontré nous-mêmes, d'ailleurs,
16:13 qu'elles allaient ramener très peu dans les comptes publics et qu'elles étaient excessivement peu efficaces.
16:18 Donc, nous, nous allons essayer de mobiliser nos moyens vers l'efficacité, vers le changement,
16:22 vers les attentes des Français.
16:24 Emmanuel Macron assure ce matin qu'il a confiance dans les Français,
16:29 sous-entendu confiance pour qu'il ne fasse pas le mauvais choix, voter RN.
16:33 Non, le mauvais choix, ce serait de reconduire Emmanuel Macron.
16:35 C'est un peu stop ou encore Emmanuel Macron.
16:37 Est-ce que vous voulez encore redonner du pouvoir à un Emmanuel Macron
16:40 qui sera totalement sans limite s'il avait une majorité demain ?
16:44 Ou est-ce que vous voulez une autre politique pour le pays qui n'a peut-être jamais été essayée ?
16:48 Parce que finalement, de Sarkozy à Emmanuel Macron, en passant par François Hollande,
16:52 ce sont les mêmes politiques soumises à l'Union européenne.
16:55 Les Français nous ont dit tout le mal qu'ils en pensaient, mondialistes,
16:59 excessivement libérales qui ont été menées, et les Français veulent autre chose.
17:03 Nous, nous proposons un autre chemin politique, on le sait,
17:06 et je crois qu'on ne se cache pas derrière notre petit doigt.
17:08 Avez-vous consulté ou irez-vous discuter avec des personnalités comme Gérard Larcher,
17:15 par exemple, président du Sénat ?
17:17 Est-ce que vous estimez que vous pouvez discuter avec des personnes comme lui ?
17:21 Est-ce que vous allez discuter, y compris avec des LR comme Laurent Wauquiez ?
17:25 Est-ce que vous considérez qu'il peut y avoir des discussions possibles ?
17:28 Quand il s'agit de l'avenir et de l'intérêt de la France, on ne s'interdit rien.
17:33 On ne s'interdit de discuter avec personne dans le cadre de ce que les Français ont souhaité.
17:38 C'est-à-dire que c'est les Français qui décident,
17:40 c'est les Français qui élisent les hommes et les femmes politiques de ce pays
17:43 et qui fixent finalement les règles du jeu.
17:45 Nous, nous ne nous interdisons rien.
17:47 Nous savons l'immense défi qui est devant nous, qui est celui de redresser le pays,
17:52 l'immense échec et désaveu d'Emmanuel Macron hier.
17:57 Mais ça veut dire que les Français espèrent autre chose.
17:59 Est-ce que si Jordane Bardella arrive à Matignon,
18:04 Marine Le Pen ne va pas se retrouver en quelque sorte désœuvrée ?
18:07 Pourquoi ce n'est pas elle qui y va ?
18:08 Qu'est-ce qu'elle va faire pendant les deux ans qui restent ?
18:10 Marine Le Pen va se préparer pour devenir présidente de la République.
18:14 Elle est le stratège quelque part de toute cette organisation,
18:19 de ce que nous faisons depuis les présidentielles de 2022.
18:23 Marine Le Pen aura beaucoup de pain sur la planche.
18:25 Elle sera probablement la vigie de cette majorité.
18:28 Elle sera probablement comme elle l'est aujourd'hui.
18:31 La conscience sociale de cette majorité,
18:35 celle qui sera le point d'orgue pour savoir si ce que nous faisons
18:39 va toujours dans l'intérêt de la France et des Français
18:41 et ne sert que cet intérêt.
18:42 Prochaine réunion du RN, c'est quand ?
18:44 Là, je vous quitte et j'y retourne.
18:46 Donc vous y retournez et c'est la commission d'investiture qui se poursuit ?
18:49 Absolument. C'est aussi la rédaction de cette plateforme,
18:52 les discussions avec les uns et les autres,
18:54 et puis nos candidats qui vont se mettre en campagne cette semaine.
18:56 Merci Sébastien Chenu d'être venu entre deux réunions répondre à mes questions ce matin.
19:01 Vous qui êtes vice-président du RN et toujours au moment où on se parle vice-président
19:04 de l'Assemblée nationale sortante.
19:08 Donc merci à vous.