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00:00Le 6-9, France Bleu, Belfort Montbéliard.
00:03Il est 8h moins le quart, l'invité du 6-9, on parle politique ce matin Thierry.
00:06Vous le savez, après la débâcle de la majorité présidentielle aux élections européennes,
00:11Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale et provoquer ainsi des élections législatives anticipées.
00:18Ce sera les 30 juin et 7 juillet prochains, un scrutin à l'issue incertaine.
00:23Et ce matin, on vous aide à comprendre et à mesurer les enjeux de cette séquence politique majeure.
00:27Vous pouvez nous appeler dès maintenant au 03 84 22 82 82 pour poser toutes vos questions.
00:32Et pour vous répondre, nous sommes avec Vincent Lebroux. Bonjour.
00:38Vincent Lebroux qui devrait être avec nous par téléphone.
00:41Vincent Lebroux qui est maître de conférences en sciences politiques à l'université de Franche-Comté à Besançon.
00:48Donc pour parler de cette période exceptionnelle qu'en général les élections législatives suivent les élections présidentielles.
00:56Ce ne sera pas le cas cette fois.
00:58Vincent Lebroux, je ne sais pas si vous êtes là avec nous ce matin.
01:02En tout cas, vous pouvez nous appeler d'ores et déjà au 03 84 22 82 82 pour nous parler justement de ces élections législatives.
01:11Les élections législatives anticipées Thierry.
01:14Qui auront lieu les 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second tour.
01:19C'est un événement assez exceptionnel puisque en général les élections législatives suivent la présidentielle.
01:25Là, c'est le contraire. Je me retourne une dernière fois vers votre technicien Jean-Luc.
01:30Est-ce que notre invité est avec nous ce matin Vincent Lebroux ?
01:33Via WhatsApp.
01:34Allo, Vincent Lebroux, il n'est pas là. Vous savez ce qu'on va faire Thierry ?
01:37Non, vous allez chanter une chanson.
01:39Ah il est là, ça y est, on me fait signe. Parce que sinon j'allais chanter.
01:42Oui, Vincent Lebroux, on a échappé à ma chanson. Allez-y.
01:45Vincent Lebroux, bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
01:48Je vous le disais, c'est une élection un peu exceptionnelle puisqu'en général les élections législatives suivent les élections présidentielles.
01:54Ce ne sera pas le cas cette fois. A quel point cette situation peut provoquer un scrutin inédit selon vous ?
02:00Alors c'est effectivement quelque chose d'assez inédit puisque c'est la première fois depuis le début des années 2000
02:06que les élections législatives et présidentielles sont désynchronisées.
02:09Donc s'il y a quelque chose de tout à fait incertain qui se joue, d'habitude c'est après ça suit une élection présidentielle
02:16et du coup assez facilement le parti présidentiel obtient la majorité.
02:19Là, c'est l'inconnu total. On ne sait pas du tout quelle majorité va ressortir du scrutin de la fin du mois de juin.
02:27Alors l'ERN souhaite faire un score aussi important que l'or des Européennes, environ 32%.
02:32Est-ce que les résultats des Européennes peuvent se copier-coller avec les législatives ?
02:38Alors c'est évidemment très difficile à prévoir. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a des dynamiques qui sont enclenchées.
02:45Du côté du RN, on peut imaginer que le score sera important.
02:49Peut-être pas aussi important que celui de dimanche, mais on peut imaginer qu'il sera important
02:53puisque la dynamique est là et ça dépendra ensuite de ce que font les autres partis,
02:58des alliances qu'ils parviendront à tisser et de la mobilisation qu'ils parviendront à susciter auprès de leur électorat.
03:05Est-ce que le FPG arrivera à mobiliser un électorat important ?
03:10Est-ce que la majorité présidentielle gardera encore une mobilisation forte ?
03:14C'est des inconnus qui vont se jouer dans les prochaines semaines.
03:17Justement, le PS et les FI, le PCF et les Verts ont trouvé un accord de candidature commune tard hier soir,
03:24candidature dans chaque circonscription. Est-ce que vous pensez que cette union de la gauche va fonctionner jusqu'au bout ?
03:30Quand on sait que pendant les Européennes, ils se sont quand même bien chamaillés.
03:36Les tensions sont là, on les connaît. Elles n'ont pas disparu du jour au lendemain.
03:42On peut imaginer que même s'ils arrivent à se mettre d'accord sur des candidatures uniques dans chaque circonscription,
03:49il y aura des tensions. Il y aura sûrement des candidats dissidents.
03:53Il y aura sûrement aussi une partie de l'électorat qui contestera éventuellement certaines candidatures.
03:59Est-ce que les anciens du PS seront prêts à suivre des candidatures et les FI ? On peut en douter.
04:05Il y aura des tensions.
04:08On sent depuis hier, depuis dimanche, une volonté de faire front commun, quelque chose qui est assez important.
04:15Mais les dissidences et les tensions ne disparaîtront pas complètement.
04:19Il faudra arriver le plus possible pour la gauche à les gommer.
04:23De ce côté, le RN cherche également des alliés à droite. Pas simple non plus.
04:29Surtout qu'on l'a vu, le RN accepte de négocier avec Marion Maréchal, mais pas avec Zemmour.
04:39Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'il marche un peu sur des œufs.
04:43Ça veut dire que c'est loin d'être acquis également.
04:45Le RN a compris qu'il avait atteint peut-être aussi un certain plafond.
04:51Et donc, s'il veut continuer à en ranger des voix, il lui faut tisser des alliances qui sont loin d'être tout à fait acquises.
04:58Aussi en raison des tensions qui ont lieu, qu'on a constatées pendant la présidentielle de 2022.
05:03Et qui restent là aussi très importantes.
05:05Que pensez-vous de ces élections législatives anticipées, scrutées à l'issue incertaine ?
05:11On attend vos questions. 0384 22 82 82.
05:14Et Valérie, il y a une question pour vous.
05:17Notre invitée ce matin, Vincent Liobrou, maître de conférence en sciences politiques à l'université de Franche-Comté à Besançon.
05:23Elle dit que les Français boudent les urnes, mais certains aimeraient, comme elle, exprimer des idées,
05:28comme sous la reconnaissance du vote blanc. Ecoutez, elle vous pose cette question.
05:32Pourquoi est-ce qu'il n'est pas pris en compte ? Il n'est pas reconnu comme une expression en tant que telle.
05:36Donc ce serait bien qu'il le soit. Ce serait aussi une forme d'expression.
05:39Parce qu'on a envie d'aller voter, mais si on ne s'y retrouve pas, c'est une façon d'exprimer son opinion.
05:43Vu le taux de l'abstention qui est sans cesse grandissant, peut-être que ça ne solutionnerait pas les choses.
05:48Mais au moins, les gens ne pourraient pas se cacher en disant « je ne vais pas voter, il n'y a rien qui me plaît ».
05:52Ce fameux vote blanc, qu'est-ce que vous en pensez ? Il n'est toujours pas reconnu.
05:58Depuis 2014, il est comptabilisé. C'était déjà un progrès, mais évidemment, vous le dites, le vote blanc et le vote nul d'ailleurs.
06:08Mais on parle du vote blanc. Le vote blanc n'est pas comptabilisé dans les résultats.
06:12Or, on sait qu'au deuxième tour de l'élection présidentielle, c'était quasiment 10% des suffrages exprimés.
06:17C'est quelque chose de très important du point de vue du nombre de bulletins exprimés.
06:23C'est un phénomène tout à fait important et qu'il serait sûrement opportun de prendre en compte dans le décompte des résultats.
06:31Il y a régulièrement des projets de loi qui sont déposés.
06:33Il y en a une soixantaine au cours du siècle dernier qui ont été déposés pour faire reconnaître ce vote blanc.
06:40Le pouvoir hésite pour des raisons évidentes de légitimité.
06:44Si on tient compte du vote blanc, sa légitimité baisse. Les résultats sont moins importants.
06:49Une autre question pour vous. Jean-Michel habite à Belfort.
06:54Lui, il a eu l'idée, pourquoi pas, d'imposer le vote obligatoire à l'image de nos voisins suisses.
07:00Écoutez ce qu'il en pense.
07:01Le vote, c'est très important. Je trouve que c'est un droit, bien sûr.
07:04Mais je pense aussi que ça devrait être un devoir.
07:06Et je dirais même plus, ça devrait être une obligation.
07:08C'est-à-dire pénalisable quand ces gens ne vont pas voter.
07:10Tout simplement. Par exemple, si on dit que demain, les Français qui n'ont pas voté, qui n'ont pas une excuse valable,
07:15devraient être pénalisés à la hauteur de 90 euros, il y aurait peut-être plus de Français qui iraient voter.
07:21Je trouve que c'est un devoir obligatoire.
07:24Des amendes pour ceux qui ne vont pas aux urnes, qu'est-ce que vous en pensez ?
07:29C'est difficile parce que passer par la sanction, ça veut dire que ce serait en quelque sorte une sorte d'aveu d'échec.
07:36C'est-à-dire qu'il y a des pays voisins qui fonctionnent très bien et qui ont rendu le vote obligatoire.
07:41Évidemment, on note que la participation mécaniquement est beaucoup plus importante.
07:46C'est quelque chose qui pose beaucoup de questions.
07:48Je trouve que ce serait un peu un aveu d'échec au sens où ça veut dire qu'on n'aura pas réussi à intéresser les gens,
07:56à les faire participer un petit peu d'eux-mêmes.
07:59Le fait que de plus en plus de gens ne participent plus aux élections veut dire quelque chose.
08:03Ça doit être pris en compte et la classe politique doit parvenir à les intéresser et à les faire aller au vote.
08:12Je suis plus pour l'incitation que pour la sanction.
08:14Et on espère une campagne digne de ce nom.
08:17Merci beaucoup Vincent Lebroux.
08:19Je rappelle que vous êtes maître de conférences en sciences politiques à l'université de Franche-Comté.
08:24A Besançon, merci d'avoir été avec nous ce matin.

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