• il y a 6 mois
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, était l’invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.

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Transcription
00:00 Il est 8h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Bruno Le Maire.
00:04 Bonjour.
00:05 Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:07 Elles sont nombreuses, mes questions, mais aussi celles des auditeurs
00:10 qui peuvent à tout moment intervenir en nous appelant au 32 16.
00:14 Vous êtes ministre de l'Économie encore.
00:17 Vous êtes ministre en sursis, puisque l'on est en campagne,
00:20 à 19 jours d'un premier tour surprise des élections législatives.
00:26 Est-ce que vous êtes candidat d'ailleurs vous-même ?
00:28 Je le dirai ce soir puisque je vais dans l'heure ce soir, dans mon ancienne circonscription.
00:33 Donc je réserverai l'annonce aux habitants de mon ancienne circonscription.
00:37 Après vous savez, je suis un homme de parole.
00:39 Si vous y allez, ce n'est pas pour leur dire je viens ou je ne viens pas ?
00:41 Non, c'est pour leur annoncer en premier ma décision.
00:45 Mais ils me connaissent, je suis un homme de parole.
00:47 Quand je dis qu'il faut limiter le nombre de mandats de députés à trois,
00:50 en général je tiens parole.
00:52 Quand je dis qu'il faut que les hauts fonctionnaires qui font de la politique
00:55 démissionnent de la haute fonction publique,
00:57 je l'ai fait il y a des années.
00:58 Ce qui fait que si le 8 juillet je me retrouve sans fonction ministérielle,
01:03 je n'ai pas de point de chute, je n'ai pas de parachute.
01:06 Et je pense que c'est comme ça qu'on doit mener sa vie politique,
01:09 libre, sans protection particulière et surtout en respectant sa parole.
01:13 Vous êtes le seul à se risquer quand même à ce point.
01:15 Pardon, mais c'est vrai que c'est assez rare pour être souvenir.
01:19 Oui, après de ma mère, mais tous les Français prennent des risques.
01:21 Donc comment est-ce qu'on peut expliquer aux Français qu'ils doivent prendre des risques
01:24 et soi-même quand on est responsable politique se garder son petit parachute
01:27 dans le dos de haut fonctionnaire ?
01:29 C'est pathétique.
01:30 C'est aussi ça qui explique la montée des extrêmes de notre pays.
01:32 Des politiques qui ne tiennent pas parole,
01:34 des politiques qui demandent des risques aux Français
01:36 mais qui n'en prennent pas pour eux.
01:38 Quand on est haut fonctionnaire et qu'on veut faire de la politique,
01:41 on fait comme je l'ai fait, comme l'a fait d'ailleurs le président de la République,
01:44 on démissionne de la haute fonction publique.
01:46 Donc je comprends que vous ne serez vraisemblablement pas candidat,
01:50 vous-même, dans la première circonscription de l'heure dans laquelle vous aviez été élu.
01:55 Vous n'y étiez pas représenté précisément,
01:58 disant que l'on ne faisait pas plus de trois mandats,
02:01 que vous vous l'appliquiez à vous-même.
02:03 Entre-temps, c'est une candidate Rassemblement National
02:05 qui a été élue précisément dans votre circonscription.
02:08 Au fond, c'était peut-être déjà le présage.
02:10 J'ai 55 ans.
02:11 Il peut y avoir aussi des jeunes générations qui sont prêtes dans l'heure,
02:15 comme partout ailleurs,
02:17 et qui peuvent reprendre le flambeau,
02:18 et qui sont complètement consacrées à la vie politique,
02:20 et qui, par ailleurs, partagent les idées que je défends.
02:23 Pas plus de trois mandats,
02:24 démission de la haute fonction publique,
02:25 quand on fête de la vie politique,
02:27 et surtout pas de rétablissement du cumul des mandats.
02:29 Parce que j'entends qu'on veut revenir à la vieille politique,
02:31 rétablir le cumul des mandats.
02:32 Pour moi, c'est une erreur.
02:33 Alors, on va parler dans un instant aussi des mesures précises
02:36 que vous pourriez encore prendre,
02:37 parce que, je le disais, il reste 19 jours.
02:39 Il y a un certain nombre de points,
02:40 comme la réforme de l'assurance chômage,
02:43 comme la hausse du gaz.
02:44 Vous êtes encore au moment où on se parle aux manettes,
02:46 mais d'abord, la politique, vous dites,
02:48 pas de retour de la vieille politique.
02:50 Comment vous jugez les accords électoraux
02:53 qui sont en train de se nouer ?
02:55 À gauche d'abord, aux RN et LR peut-être,
02:58 également la gauche,
02:59 qui donc, hier soir, a annoncé, par un communiqué commun,
03:03 une résurgence d'un front populaire,
03:06 avec un candidat unique,
03:08 PS, LFI, PC, Europe Écologie Les Verts,
03:11 dans toutes les circonscriptions.
03:14 Il y en a qui doivent avoir du mal à dormir.
03:17 Le spectacle que donnent aujourd'hui les oppositions
03:20 est un spectacle pathétique.
03:22 C'est Dostoyevsky qui disait,
03:23 "Si Dieu n'existe pas, tout est permis."
03:26 Si les valeurs n'existent pas, en politique,
03:29 tout est permis.
03:30 Alors oui, on peut avoir des élus
03:34 qui défendent le Hamas
03:35 comme une organisation de résistance,
03:37 alors que c'est une organisation terroriste
03:39 qui a perpétré le pire massacre en Israël
03:41 depuis des décennies.
03:42 S'allier avec des gens du PS
03:45 qui, soi-disant, sont attachés à la sécurité d'Israël.
03:48 Plus de valeurs, tout est permis.
03:50 Donc oui, M. Glucksmann nous avait dit
03:51 qu'il n'y a plus de l'UPS, plus d'alliance,
03:53 et on voit se reconstituer
03:55 autour de valeurs qui sont irréconciliables,
03:57 qui touchent à la vie humaine,
03:58 qui touchent à la géopolitique,
04:00 qui touchent à l'idée même que l'on se fait de la personne,
04:03 qui se rassemblent pour le bénéfice
04:05 de quelques points électoraux et de quelques places.
04:08 Et du côté droite,
04:09 je vois que M. Ciotti nous dit
04:12 que jamais, au grand jamais,
04:13 il ne fera d'accord avec la majorité présidentielle.
04:17 Moi, je demande gravement,
04:18 solennellement, ce matin, M. Ciotti,
04:21 est-ce que vous pouvez dire avec la même clarté
04:23 que vous ne ferez, vous,
04:25 et que votre parti ne fera jamais d'accord
04:27 avec le Rassemblement national,
04:29 comme l'ont toujours défendu Jacques Chirac,
04:32 Nicolas Sarkozy,
04:33 parce que l'origine de ce parti, c'est le gaullisme,
04:35 et que le gaullisme, c'est l'opposition totale
04:37 à l'extrême droite.
04:39 Est-ce que M. Ciotti peut le dire
04:40 avec la même clarté, avec la même gravité ?
04:43 Et j'en appelle à tous les députés que je connais,
04:45 des Républicains,
04:46 - C'est votre ancienne famille, évidemment, politique.
04:48 - Qui sont des gens bien,
04:49 des femmes et des hommes qui sont engagés.
04:52 Est-ce que vous allez renier l'engagement d'une vie ?
04:56 Est-ce que vous allez renier vos valeurs ?
04:58 Est-ce que vous allez renier l'idée même
05:00 que vous faites de la France,
05:01 en acceptant qu'il y ait le moindre lien,
05:04 la moindre discussion,
05:06 les moindres préalables,
05:08 les moindres accords entre vous et l'extrême droite ?
05:12 Le moment est un moment de clarté,
05:14 et c'est le moment où il faut savoir défendre
05:16 pas simplement des projets,
05:17 pas simplement un programme,
05:19 les valeurs les plus profondes
05:21 qui fondent un engagement et une vie politique.
05:25 Est-ce que vous imaginez
05:26 que le macronisme, ça allait accoucher de ça ?
05:29 Et ce que ça doit accoucher, le 7 juillet ?
05:32 De cette France-là, dans laquelle vous vous retrouvez.
05:34 Mais c'est tout l'enjeu,
05:35 vous avez parfaitement raison de poser la question,
05:37 c'est tout l'enjeu de l'élection du 30 juin et du 7 juillet.
05:40 Et moi j'ai un appel ce matin à lancer...
05:42 Mais est-ce que ce n'est pas l'enjeu aussi
05:43 des dernières élections présidentielles ?
05:45 Je ne vais pas regarder dans le rétroviseur,
05:47 je vais plutôt regarder devant moi
05:48 un moment où l'élection qui se joue
05:50 est celle qui aura les conséquences les plus graves
05:52 de l'histoire de la Ve République, depuis 1958.
05:55 Je voudrais lancer ce matin un appel à toute la majorité,
05:58 à tous les présidents de nos partis.
06:01 J'ai vu la position claire, courageuse
06:04 qu'a pris Édouard Philippe ce matin,
06:06 à Stéphane Séjourné, à François Bayrou,
06:08 à tous les anciens premiers ministres,
06:10 à Elisabeth Borne, à Gabriel Attal,
06:12 à tous les ministres de premier plan,
06:13 à tous les députés.
06:14 Affirmons sans faille l'unité du bloc majoritaire.
06:19 Dans cette élection, où une fois encore,
06:21 ce n'est pas simplement le programme économique
06:24 ou le programme de sécurité pour le pays qui se joue,
06:27 c'est les valeurs les plus essentielles
06:29 de la République et de la nation française.
06:30 Affirmons l'unité de notre famille politique,
06:33 parce que quand je regarde,
06:34 soit sur l'extrême droite, soit sur l'extrême gauche,
06:37 je ne vois que marchandage et tripatouillage
06:39 et il n'y a que notre majorité qui fait preuve de clarté
06:42 sur son projet comme sur ses valeurs.
06:44 Oui, mais la manière dont vous le dites laisse entendre
06:46 que quand même il y a un doute,
06:47 qu'il faut sonner le tosquin.
06:49 Oui, il ne faut pas simplement sonner le toxin,
06:51 mais sonner la mobilisation générale
06:53 de toute la majorité qui, lorsque je regarde
06:56 à l'extrême droite comme à l'extrême gauche,
06:58 est la seule qui est unie sur son projet et sur ses valeurs.
07:02 Et la seule, je le rappelle...
07:03 Et pardon, c'est quoi votre projet ?
07:04 Le projet, c'est la sécurité et l'autorité,
07:07 priorité numéro un, parce que nos compatriotes...
07:10 Mais vous avez vu que c'est précisément sur ces points-là
07:12 qu'ils ont, pour nombre d'entre eux, été vos terraines.
07:15 Ça veut dire que vous ne les avez pas convaincus,
07:17 sur ces points-là précisément.
07:18 Si nous avions tout fait parfaitement,
07:19 Napoléon de Malherbe, nous n'aurions pas eu
07:20 les résultats électoraux que nous avons eus.
07:22 Il faut faire preuve d'humilité,
07:23 il faut reconnaître les messages
07:24 que vous adressent nos compatriotes.
07:26 Vous savez, moi je ne vis pas enfermé dans Bercy,
07:28 autour de Médouve, je circule en France,
07:30 je me promène, j'écoute, je discute,
07:33 j'entends les critiques, j'entends les interrogations.
07:35 Oui, nos compatriotes ne supportent plus,
07:37 et ils ont raison, le laisser aller.
07:41 Les règles qui sont bafouées, l'impunité
07:43 pour ceux qui ne respectent pas les règles,
07:45 et parfois les sanctions pour ceux qui les respectent.
07:47 Ils supportent plus que dans les transports publics,
07:49 que dans l'hôpital, que dans les écoles,
07:51 que dans les collèges, l'autorité soit remise en cause.
07:53 Il y a beaucoup de choses qui ont été faites.
07:54 Emmanuel Macron, ce soir, qui va tenir une conférence de presse,
07:57 devrait précisément s'adresser aux Français
08:00 en proposant un programme avec ces questions d'autorité.
08:03 Mais vous choisissez quoi ?
08:05 Je souhaite que nous puissions prendre des mesures
08:08 très fortes, par exemple sur la délinquance des mineurs,
08:11 qui est devenue aujourd'hui, partout où vous circulez en France,
08:14 un vrai sujet. Gérald Darmanin s'est beaucoup mobilisé sur le sujet,
08:17 les forces de l'ordre se sont pleinement mobilisés sur le sujet.
08:19 Est-ce qu'il ne faut pas changer notre politique pénale ?
08:21 Voilà la question que je pose.
08:23 Mais précisément là-dessus, sur ce point-là,
08:25 il y a eu des discussions les dernières semaines,
08:28 il y a eu des propositions, elles n'ont pas convaincu.
08:31 C'est le moment de décider.
08:33 C'est le moment de décider une nouvelle politique pénale
08:35 pour les mineurs, pour aller plus loin et répondre.
08:37 Il faut envisager de supprimer l'excuse de minorité ?
08:39 Je ne vais pas rentrer dans le détail.
08:41 C'est le moment, on n'a que 19 jours.
08:43 Je pense être très clair sur le fait que je suis favorable
08:45 à une nouvelle politique pénale pour les mineurs,
08:47 pour durcir les sanctions et surtout, surtout, surtout,
08:50 s'assurer que quand un policier, au risque de sa vie,
08:53 a arrêté un mineur délinquant, le mineur délinquant
08:56 est immédiatement, je dis bien immédiatement, sanctionné.
08:59 Je sais que le ministre de l'Intérieur partage cette vue.
09:02 Il est convaincu comme moi que nous avons besoin
09:04 de durcir sur ce sujet.
09:06 Si nous avions tout fait parfaitement,
09:07 il n'y aurait pas besoin d'avoir une nouvelle élection
09:09 et une clarification.
09:10 Il y a un autre point de préoccupation des Français.
09:12 Oui, allez-y, allez-y.
09:13 Je pense que ça fait d'autres points de préoccupation.
09:14 Oui, c'est le pouvoir d'achat.
09:15 C'est le pouvoir d'achat, bien sûr.
09:16 Et le pouvoir d'achat, pour le coup, c'est vous.
09:18 Bien sûr, mais nous avons…
09:20 Le pouvoir d'achat, c'est quoi ? C'est le travail.
09:22 Edouard Philippe, ce matin, dit « le travail doit vraiment payer ».
09:26 Bien sûr.
09:27 Parce que j'ai entendu, ce n'est pas vraiment le cas.
09:28 Non seulement nous le disons, mais nous le faisons.
09:30 Et là aussi, je voudrais qu'on regarde carte sur table
09:32 les projets des uns et des autres.
09:34 C'est effectivement le deuxième point du projet
09:36 que nous devons porter.
09:37 L'autorité, la prospérité pour chacun par le travail.
09:41 D'abord, par le travail, ça suppose qu'on crée des emplois.
09:43 On en a créé deux millions.
09:44 Moi, je veux bien qu'on dise que cette majorité a été totalement incapable,
09:47 qu'elle n'a rien fait.
09:48 On a créé deux bidons d'emplois.
09:49 On a ouvert 600 usines.
09:51 On a recréé des filières industrielles.
09:52 Personne ne l'avait fait avant nous.
09:54 Maintenant, il faut que le travail paye.
09:55 Est-ce qu'on n'a rien fait ?
09:56 Non, on a fait des choses.
09:58 D'abord, on a fait l'exonération des charges sur les heures supplémentaires.
10:01 Je le dis parce que toute l'extrême-gauche
10:03 veut supprimer les exonérations de charges sur les heures supplémentaires.
10:07 Je dis aux ouvriers, aux salariés, aux employés,
10:10 avant qu'ils aillent mettre un bulletin de vote pour la NUPES,
10:12 qu'ils sachent qu'on va leur retirer 200 à 400 euros par an.
10:15 Qu'ils le sachent.
10:16 Parce que ça, c'est du pouvoir d'achat bien concret que nous avons mis en place.
10:20 La prime Macron, totalement défiscalisée,
10:23 500 euros en moyenne par an pour des millions de salariés.
10:26 Si l'extrême-gauche, demain, a une majorité,
10:29 ou l'extrême-droite qui a voté contre,
10:31 elle est supprimée.
10:33 C'est 500 euros en moins de pouvoir d'achat par an.
10:36 Voilà des choses très concrètes.
10:38 Alors après, est-ce qu'il faut aller plus loin ?
10:39 Oui, je souhaite qu'il y ait de nouvelles mesures pour le pouvoir d'achat
10:43 qui soient annoncées par le président de la République
10:45 et par notre majorité dans les jours qui viennent.
10:48 Je souhaite qu'on accélère les travaux sur la question des charges
10:51 qui pèsent encore sur les bas salaires.
10:53 Je souhaite qu'on apporte des réponses claires sur la diminution de l'écart
10:56 entre le salaire brut et le salaire net.
10:59 Parce que ça décourage tous les petits salariés.
11:01 Et c'est là-dessus qu'il faut qu'on travaille.
11:03 Bruno Le Maire, le lendemain matin de ce coup de ténèbres,
11:05 on apprend que les factures de gaz vont augmenter de 12%
11:09 par un petit problème de timing.
11:11 On a Sébastien Chenu, vice-président du RN,
11:14 qui ici même, hier matin, disait qu'une de ses premières mesures,
11:17 s'ils arrivaient au pouvoir,
11:19 ce serait de supprimer cette hausse en baissant les taxes.
11:23 Il est grandiose, Sébastien, bien sûr, en baissant les taxes.
11:26 Il est grandiose, Sébastien Chenu, toute le Rassemblement national est grandiose.
11:29 Et on fait comment pour entretenir les réseaux de gaz ?
11:31 J'ai entendu ce matin une spécialiste sur votre antenne
11:33 qui disait à très juste titre que l'augmentation du prix du gaz,
11:36 qui, je le rappelle, reste...
11:37 C'était la personne en charge des questions d'énergie à l'UFC Cochoyer,
11:39 qui répondait chez moi sur la AMC.
11:41 ...en dessous du bouclier tarifaire que nous avions mis en place.
11:43 Elle a dit très bien, il faut rénover les réseaux de gaz.
11:45 Ils vont faire quoi, le Rassemblement national ?
11:46 Ils ne vont pas rénover les réseaux de gaz ?
11:48 Par ailleurs, le Rassemblement national a dit très clairement,
11:50 par la voix de Marine Le Pen,
11:52 qui, il me semble, a un rôle important dans ce parti,
11:55 qu'ils ne croyaient pas dans les énergies renouvelables.
11:57 Donc, ils vont faire quoi ?
11:59 Ils vont laisser les Français aux mains des producteurs de gaz et de pétrole,
12:03 avec pas le risque, la certitude que le prix du gaz demain
12:07 et le prix du pétrole explosent,
12:09 soit parce que leur ami Vladimir Poutine a attaqué l'Ukraine,
12:11 soit parce qu'il y aura une demande forte en pétrole
12:15 et que le prix augmentera.
12:16 Autrement dit, Marine Le Pen et tout le Rassemblement national
12:19 sont en train d'exposer tout le pouvoir d'achat des Français.
12:23 La facture de gaz, la facture d'essence à la pompe
12:26 a une flambée dans les années qui viennent,
12:28 sans apporter de solution,
12:30 puisqu'ils refusent le véhicule électrique
12:32 et qu'ils refusent les énergies renouvelables
12:34 en nous disant que ce n'est pas renouvelable et que ce n'est pas propre.
12:36 Donc, d'un côté, vous avez notre majorité
12:38 qui s'engage totalement pour l'indépendance énergétique,
12:41 le nucléaire, les énergies renouvelables,
12:44 et donc à terme, des factures beaucoup moins chères.
12:48 Et de l'autre, vous avez le Rassemblement national
12:50 qui vous expose à être le parti de la capitulation de la dépendance
12:54 aux producteurs de gaz et de pétrole
12:56 et donc qui expose le pouvoir d'achat des Français.
12:58 Et je terminerai en vous disant que sur l'électricité,
13:01 comme nous on investit, nous on croit en nucléaire,
13:04 contrairement à Marine Le Pen qui vous explique que c'est dangereux.
13:06 En février prochain...
13:07 Qui explique ? Qui aujourd'hui dit que...
13:09 Oui, mais bien sûr, de toute façon, elle change d'avis tous les matins.
13:11 Non, non, mais c'est important de préciser.
13:12 Le Rassemblement national, c'est l'air du temps.
13:13 Un jour, ils sont pour l'euro, un autre, ils sont contre.
13:15 Un jour, c'est la retraite à 62 ans, un autre jour, c'est 60.
13:17 Là, c'est une élection où on va mettre cartes sur table,
13:20 que chacun réagit avec ses propositions et qu'il nous explique comment ils vont faire
13:23 pour nous sortir de la dépendance les pays du Golfe, du gaz et du pétrole
13:27 qui sont en train de plomber le pouvoir d'achat des Français.
13:29 Nous, on apporte des solutions, on produit de l'électricité,
13:32 on rouvre des centrales nucléaires.
13:33 En février 2025, la facture d'électricité de chaque Français baissera de 10 à 15 %.
13:41 En 2025 ?
13:42 En février 2025.
13:43 10 à 15 %.
13:44 C'est l'engagement que je prends ce matin.
13:46 En février 2025, la facture d'électricité de tous les Français baissera de 10 à 15 %.
13:50 Pourquoi ?
13:51 Parce que nous avons relancé le nucléaire.
13:53 Parce que nous avons produit 330 TWh d'électricité nucléaire l'année dernière.
13:58 Parce qu'on a investi sur les renouvelables.
14:00 Parce que nous, nous croyons à l'indépendance de la France
14:03 et à son indépendance énergétique, contrairement au Rassemblement national
14:06 qui nous met pied et poing lié dans les mains des pays du Golfe et de la Russie.
14:11 Entre-temps, est-ce que vous allez réformer l'assurance chômage par décret ?
14:15 Vous n'avez pas besoin de l'Assemblée nationale pour ça.
14:17 C'est le président de la République et le Premier ministre qui le décideront.
14:19 Mais moi, je suis favorable à cette réforme.
14:21 Il faut inciter le retour au travail.
14:22 Oui, maintenant, on sait bien qu'un modèle social constant n'aura pas le plein emploi.
14:26 Cette élection est un moment de grande clarification.
14:28 Vous souhaitez notamment rallonger le temps travaillé pour pouvoir enclencher les droits au chômage.
14:35 L'exemple de Gabriel Attal, qui sera resté donc six mois à Matignon.
14:39 Par exemple, lui n'aurait pas le droit au chômage dans un poste normal.
14:42 Oui, six mois, c'est deux mois qui manquent pour pouvoir prétendre toucher au chômage.
14:47 Ce sera rebondir très bien.
14:48 Moi, je défends cette réforme.
14:50 Je considère que réduire la durée d'indemnisation du chômage,
14:54 tout en accompagnant mieux les chômeurs,
14:56 est la meilleure solution pour que chacun reprenne vite un emploi
15:00 et qu'on arrive enfin, après un demi-siècle de chômage de masse,
15:04 au plein emploi qui se situe autour de 5%.
15:07 Je suis favorable à ce qu'à la fois on accompagne mieux les demandeurs d'emploi,
15:11 qu'on les forme mieux, qu'on les qualifie,
15:13 mais qu'on réduise la durée d'indemnisation
15:15 pour inciter le plus possible au retour à l'activité
15:18 et le plus rapidement possible le retour à l'activité.
15:20 La réforme des retraites, on a Marc sur Direct Studio qui nous envoie cette question.
15:24 Est-ce que vous êtes prêt à revenir sur des réformes très impopulaires
15:27 comme la réforme des retraites par exemple,
15:29 au moment même où la commission de consultation sur les retraites
15:35 dit que le déficit est en réalité bien pire encore que ce que vous n'imaginiez ?
15:39 Je comprends parfaitement que ce ne soit pas populaire,
15:43 mais être responsable c'est expliquer les choses le plus clairement,
15:48 le plus sereinement possible et le plus gravement aussi.
15:50 Qui va payer ? Nous avons un pays qui vieillit.
15:54 Nous avons de plus en plus de personnes qui sont en la retraite,
15:57 de plus en plus de personnes qui sont en situation de dépendance
15:59 et qui ont droit à une vie digne,
16:02 donc il faut bien payer les retraites, payer l'accompagnement,
16:04 payer la situation de dépendance.
16:06 Vous ne pouvez pas complètement laisser entendre
16:09 que vous ne désindexeriez pas les retraites pour trouver des milliards ?
16:13 Je n'ai jamais dit que c'était la bonne solution pour rétablir les comptes publics.
16:16 Vous pouvez rassurer les retraités qui vous écoutent ?
16:19 Oui, je rassure les retraités, je ne suis pas certain que ce soit la meilleure solution.
16:22 Je dis simplement qu'à partir du moment où on a moins de gens qui travaillent
16:25 et une population qui vieillit,
16:27 oui, il était responsable et raisonnable de réformer les retraites.
16:30 Et quand j'entends le Rassemblement National, l'extrême droite et l'extrême gauche
16:34 qui main dans la main, parce que dans le fond,
16:36 ils ont à peu près la même vision d'économie,
16:38 le programme du Rassemblement National est un programme marxiste,
16:41 purement et simplement marxiste,
16:43 qui veut le retour à la retraite à 62 ou 60 ans,
16:46 je pose la question, qui va payer ?
16:47 Qui va payer la facture ? C'est des milliards d'euros.
16:50 Qui va payer la baisse de TVA que propose Marine Le Pen ?
16:52 Qui va payer la suppression de tout impôt pour les moins de 30 ans ?
16:56 Mais c'est formidable, le cadeau, soit disant juste, du Rassemblement National
16:59 à un jeune start-uper qui a créé sa boîte à 28 ans et qui est millionnaire,
17:02 grâce à Marine Le Pen, il ne paiera pas d'impôt.
17:04 Qui va payer la facture ? C'est les ouvriers, les salariés modestes,
17:07 qui vont payer la facture du jeune qui aura réussi
17:10 et qui n'aura plus d'impôt grâce à Marine Le Pen.
17:12 Mettons carte sur table, je souhaiterais savoir
17:15 qui va payer la facture du programme marxiste de Marine Le Pen.
17:19 Et j'en appelle au monde économique.
17:21 J'en appelle aux chefs d'entreprise, aux artisans, aux commerçants, aux indépendants.
17:25 Je ne vous demande pas de prendre des positions politiques.
17:27 Je dis juste à la CPME, je dis juste au MEDEF,
17:30 je dis juste à l'Association française des grandes entreprises
17:33 de dire clairement ce qu'elles pensent des programmes économiques des uns et des autres.
17:38 Parce que les paroles d'Estrade, c'est très bien,
17:40 mais la réalité économique, c'est autre chose, il est bon de la rappeler.
17:43 Mais que les gens se mouillent.
17:45 C'est l'élection la plus grave, je le redis, depuis 1958.
17:48 Que les gens se mouillent, que les chefs d'entreprise
17:50 à qui nous avons baissé l'impôt sur les sociétés,
17:52 les industriels à qui nous avons supprimé les impôts de production
17:55 pour qu'ils soient compétitifs face à l'Allemagne,
17:57 pour qu'on puisse rouvrir des usines de voitures, des usines d'avions,
17:59 des usines de batteries électriques,
18:01 fasse comprendre au reste de la population.
18:03 C'est vous qui décidez, mais sachez que si ce programme la passe,
18:06 on ferme nos usines et on supprime des emplois.
18:08 Vous avez regardé, j'imagine, les premières estimations.
18:11 Alors certes, il y a 19 jours de campagne,
18:13 mais enfin c'est à la fois très peu, ça peut certes changer les choses,
18:15 mais c'est très peu.
18:16 Au moment où l'on se parle, les différentes projections
18:18 montrent que personne n'aurait en vérité la majorité absolue.
18:21 Le RN serait très largement en tête, mais sans majorité absolue,
18:25 donc sans moyen réellement de gouverner.
18:28 Il n'y a pas un risque, tout simplement, que le pays soit ingouvernable
18:31 et qu'il faille carrément retourner à nouveau aux urnes pour une présidentielle ?
18:35 Vous aurez une crise de régime.
18:37 Une crise de régime, ça veut dire que le président sera obligé de démissionner ?
18:41 Vous aurez une crise de régime.
18:43 Si bien pour cela que l'élection des 30 juin et 7 juillet prochains,
18:47 alors même que l'économie française se redresse,
18:50 que nous créons des emplois, que la croissance est là,
18:52 que le pays a accompli des choses absolument exceptionnelles,
18:55 les salariés, les entrepreneurs, ce qui se joue dans quelques semaines,
19:00 c'est l'avenir de la nation française.
19:02 C'est de savoir si nous avons une majorité qui a, je l'ai redit,
19:05 les mêmes valeurs, les mêmes convictions, le même projet,
19:09 l'autorité, la prospérité.
19:11 Je rajouterai un troisième volet de ce projet que je mets sur la table,
19:15 la défense de la culture française,
19:17 qui n'a pas à être prise en étau entre le wokisme d'un côté
19:20 et l'islam politique de l'autre.
19:22 Est-ce qu'il y a des mesures différentes à apporter sur la question de l'immigration ?
19:27 Je vais y venir, mais soit il y a une majorité claire,
19:30 soit effectivement nous courrons le risque de la crise de régime.
19:33 Est-ce que vous estimez qu'il y a une culture française menacée aujourd'hui
19:36 qui n'a pas été suffisamment prise en compte là-dessus ?
19:38 Bien sûr que la culture française est attaquée de toutes parts.
19:40 Au cœur de la culture française, vous avez la laïcité.
19:42 La laïcité, c'est très simple.
19:44 La loi religieuse n'emporte pas cette loi de la République.
19:46 Est-ce que vous croyez que c'est vrai sur tous les territoires français ?
19:48 On sait bien tous que non.
19:50 Réaffirmer cette culture, réaffirmer que la loi de la République
19:53 l'emporte partout, dans les services publics, dans la rue,
19:56 partout dans l'espace public, sur la loi de la religion,
20:00 ça fait partie de la défense de la culture française.
20:02 La culture française, c'est une mémoire, c'est une histoire,
20:04 c'est des grandes figures, c'est pas se jeter des sacs de chambre sur la tête
20:07 tous les quatre matins en expliquant qu'on a tout fait mal dans le passé.
20:10 C'est réaffirmer que nous sommes une grande nation qui a un grand passé.
20:13 C'est pour ça qu'elle a un grand avenir.
20:15 Bruno Le Maire, toujours ministre de l'Économie,
20:19 merci d'être venu répondre à mes questions.
20:21 On retiendra, tiens, pour notre pouvoir d'achat,
20:23 que la facture d'électricité des Français, vous nous l'annoncez ce matin,
20:26 baissera de 10 à 15% en février 2025.

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