GRAND DÉBAT / Dissolution de l'Assemblée nationale : un nouvel élan ou le chaos ?
« Le récap » par Bruno Donnet
Du 6 au 9 juin 2024, les 27 Etats membres de l'UE ont élu un nouveau Parlement européen. En France, le Rassemblement national est sorti largement vainqueur de ces élections. La liste de Jordan Bardella a ainsi obtenu 31,4% des voix, soit 30 sièges au Parlement, tandis que la liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, a obtenu 14,6% des suffrages. L'équipe de Raphaël Glucksmann est arrivée en troisième position avec 13,8%, suivie par La France insoumise avec 9% des votes exprimés. Le parti des Républicains avec 7,2% surpasse légèrement les 5,5% des écologistes, eux-mêmes au coude-à-coude avec Marion Maréchal de « Reconquête ! ».
Au niveau européen, cette percée des partis d'extrême droite est également visible mais moins importante qu'en France avec un résultat général de 18,2 %.
Les résultats français ont conduit Emmanuel Macron à prendre une décision historique lors de son allocution ce 9 juin 2024 : « Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale », a-t-il déclaré solennellement. À la surprise générale, le Président de la République a convoqué des élections législatives qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet 2024. Le Rassemblement national, fort de son avance très conséquente au scrutin européen, n'a jamais semblé aussi proche du pouvoir et Jordan Bardella de Matignon. En face, le front républicain est divisé. La majorité présidentielle se présente toujours comme l'unique rempart face à l'extrême-droite. La gauche parviendra-t-elle à s'unir pour prolonger la Nupes et présenter une alternative crédible ?
Invités :
- Martial Foucault, politologue et professeur des universités à Sciences Po,
- Corinne Lhaïk, journaliste à l'Opinion,
- Antoine Oberdorff, journaliste à l'Opinion,
- Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion à l'institut de sondage Ipsos.
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
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« Le récap » par Bruno Donnet
Du 6 au 9 juin 2024, les 27 Etats membres de l'UE ont élu un nouveau Parlement européen. En France, le Rassemblement national est sorti largement vainqueur de ces élections. La liste de Jordan Bardella a ainsi obtenu 31,4% des voix, soit 30 sièges au Parlement, tandis que la liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, a obtenu 14,6% des suffrages. L'équipe de Raphaël Glucksmann est arrivée en troisième position avec 13,8%, suivie par La France insoumise avec 9% des votes exprimés. Le parti des Républicains avec 7,2% surpasse légèrement les 5,5% des écologistes, eux-mêmes au coude-à-coude avec Marion Maréchal de « Reconquête ! ».
Au niveau européen, cette percée des partis d'extrême droite est également visible mais moins importante qu'en France avec un résultat général de 18,2 %.
Les résultats français ont conduit Emmanuel Macron à prendre une décision historique lors de son allocution ce 9 juin 2024 : « Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale », a-t-il déclaré solennellement. À la surprise générale, le Président de la République a convoqué des élections législatives qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet 2024. Le Rassemblement national, fort de son avance très conséquente au scrutin européen, n'a jamais semblé aussi proche du pouvoir et Jordan Bardella de Matignon. En face, le front républicain est divisé. La majorité présidentielle se présente toujours comme l'unique rempart face à l'extrême-droite. La gauche parviendra-t-elle à s'unir pour prolonger la Nupes et présenter une alternative crédible ?
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NewsTranscription
00:00Générique
00:06Bonsoir et bienvenue.
00:07Édition spéciale ce soir dans Savourgarde
00:10après l'annonce surprise d'Emmanuel Macron
00:13de la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:16Il y aura donc une campagne éclair.
00:19Les élections législatives ont lieu dans 3 semaines.
00:21Le chef de l'Etat peut-il gagner son pari ?
00:25Le risque est immense et les questions nombreuses.
00:28La gauche va-t-elle partir unie ?
00:31Y aura-t-il une union des droites ?
00:33Et le RN est-il prêt à gouverner ?
00:35Grand décryptage spécial dans Savourgarde,
00:38tout de suite avec mes invités.
00:40Générique
00:42...
00:51Ils ont 20 jours pour convaincre.
00:53Les 577 députés remettent donc leur mandat en jeu.
00:57Emmanuel Macron a répondu au choc des élections européennes
01:01par un autre choc, la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:04Après la surprise générale,
01:07les grandes manoeuvres ont commencé dans les étages majeurs
01:10et on va prendre le temps, ce soir, en direct,
01:13de comprendre vers quoi le pays peut basculer.
01:16Bonsoir, Martial Foucault.
01:18Vous êtes politologue,
01:19professeur de sciences politiques à Sciences Po Paris.
01:22Corine Laïc, ravie de vous avoir sur ce plateau,
01:25journaliste à l'Opinion, en charge du suivi de l'Elysée.
01:28De nombreux ouvrages à votre actif sur Emmanuel Macron.
01:32Bonsoir, Stéphane Zumsteg.
01:34Bienvenue. Vous êtes le directeur du département Opinion
01:37à l'Institut de sondage Ipsos.
01:39Bonsoir, Antoine Auberdorre.
01:41Ravie de vous retrouver.
01:42Vous êtes journaliste à l'Opinion,
01:44en charge du suivi des partis de gauche.
01:46On commence par ce coup de poker présidentiel.
01:49Pourquoi dissoudre et pourquoi maintenant ?
01:51C'est dans le récap de Bruno Denez.
01:55...
02:00Allez.
02:01Bonsoir, mon cher Bruno.
02:03Bonsoir, Myriam. Bonsoir à tous.
02:05Ce soir, un coup de poker est une stratégie et un symbole.
02:09Oui, et le coup de poker, Myriam, l'est français.
02:12L'ont découvert hier soir,
02:14médusé une heure à peine après les résultats
02:16des élections européennes.
02:18J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire,
02:23par le vote.
02:25Je dissous donc, ce soir, l'Assemblée nationale.
02:29Le président de la République a pris toute la classe politique
02:33par surprise.
02:34La majorité était totalement opposée,
02:37la droite, qui n'y était pas préparée,
02:39et la gauche, qui a résumé dans cette formule choc
02:42combien elle trouvait son initiative suicidaire.
02:45Avec un melon énorme, ils jouent notre pays à la roulette.
02:48Russes.
02:49Oui, à la roulette russe, sauf qu'ici,
02:51il y a 5 balles dans le barillet.
02:53En somme, l'unique formation politique
02:55qui appelait ce scénario improbable de ses voeux,
02:58c'est le Rassemblement national de Jordan Bardella.
03:01Le président de la République doit choisir
03:03de s'en remettre à l'esprit des institutions.
03:06Nous lui demandons solennellement de prendre acte
03:09de cette nouvelle donne politique, d'en revenir au peuple français
03:13et d'organiser de nouvelles élections législatives.
03:16Acclamations
03:18Derrière cette annonce,
03:19quelle est la stratégie du président de la République ?
03:22La stratégie, Myriam, est simple, c'est toujours la même.
03:25On peut la résumer d'une formule, c'est moi ou le chaos.
03:28Et pour que la stratégie opère très efficacement,
03:31la majorité a même choisi d'y ajouter
03:33un petit ingrédient supplémentaire, la dramatisation.
03:37Voilà pourquoi deux ministres régaliens
03:39ont répété de concert exactement les mêmes éléments de langage.
03:44Ce sera l'un des votes les plus importants
03:46que les Français auront eu à faire dans toute l'histoire.
03:49C'est l'élection législative
03:51qui aura les conséquences les plus lourdes
03:54pour la France, pour les Français, de l'histoire de la Ve République.
03:57Le hic, c'est que cette stratégie,
03:59qui a beaucoup réussi déjà au camp présidentiel,
04:02est un peu usée et qu'elle risque même de se retourner contre lui.
04:05Car le chaos, c'est bien, à condition que ce soit l'autre le chaos,
04:09pas vous. Or, Jean-Luc Mélenchon,
04:11qui sait tout de la tactique de l'arroseur arrosé,
04:14a remis le mystic gris dans les pattes d'Emmanuel Macron.
04:17Qui a créé le chaos en Nouvelle-Calédonie sinon lui ?
04:21Qui a créé le chaos en matière sociale sinon lui ?
04:24Qui a provoqué le... Eh ben alors...
04:28Conclusion.
04:29-"Conclusion", un symbole, Myriam,
04:31qui incarne à lui tout seul cette stratégie,
04:34mais peut-être aussi ses limites.
04:36Ce symbole, c'est le débat télévisé
04:38entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
04:40On a failli y avoir droit juste avant les élections européennes.
04:44Le président de la République avait dit banco.
04:47Si elle respecte ses militants et qu'elle est prête à débattre,
04:50elle aurait fait ses idées.
04:52Seulement, Marine Le Pen avait posé une condition.
04:56Elle avait demandé à Emmanuel Macron
04:58qu'il dissolve l'Assemblée nationale en cas de défaite.
05:01Ecoutez sa réponse, très goguenarde.
05:03C'était il y a seulement 15 jours.
05:06Il vous a répondu, j'accepte, s'il engage sa responsabilité,
05:09s'il dissout l'Assemblée ou s'il démissionne en cas de défaite.
05:12Si on change la Constitution, c'est une élection européenne.
05:16Il faut aller sur les enjeux européens,
05:18il ne faut pas rester caché, c'est tout.
05:20Ce n'est pas une élection qui doit changer la Constitution.
05:23C'est toujours difficile, parfois, pour Mme Le Pen.
05:26Elle veut changer la Constitution chaque jour.
05:29Voilà.
05:31Tout a changé, Myriam.
05:32Figurez-vous que ce débat a même toutes les chances d'avoir lieu
05:37avant les prochaines élections législatives.
05:39Emmanuel Macron souhaite, m'a-t-on dit,
05:42s'engager personnellement dans la campagne.
05:44Le président de la République peut-il être la solution ?
05:47Le pari est risqué, surtout au moment
05:49où toutes les oppositions affirment qu'il est devenu le problème.
05:53Merci beaucoup, Bruno Donnet.
05:55Je vais commencer avec vous, Corinne Leïc.
05:57On l'entendait il y a seulement 15 jours,
05:59le président, à élection européenne,
06:01conséquence européenne et non pas nationale.
06:04Comment ce scénario de la dissolution
06:06a-t-il fait son chemin dans la tête du président ?
06:09Ce n'est pas une idée qui est apparue
06:11la veille ou l'avant-veille du scrutin européen.
06:14C'est une idée qui mijote depuis un certain temps
06:16avec toutes les idées qu'Emmanuel Macron agite
06:19depuis plus de deux ans pour sauver son quinquennat
06:22de l'absence de majorité absolue.
06:24Il s'est essayé à diverses formules,
06:26les conventions citoyennes,
06:28l'initiative politique d'ampleur, etc.
06:30Il refusait jusqu'à présent d'utiliser
06:32des outils politiques plus lourds,
06:34comme le référendum ou la dissolution.
06:36Ca traînait quelque part dans sa tête.
06:39Il y a eu aussi, au mois d'avril,
06:40l'hypothèse d'un accord avec l'Etat
06:43et d'un accord avec les LR
06:45qui anticiperait la motion de censure
06:47que les LR étaient censées et sont censées
06:49déposer à l'automne.
06:51L'idée, c'était de faire à froid un accord avec les LR,
06:54ce qui permettait de les payer moins cher
06:57qu'à chaud, où ils pouvaient se vendre plus cher.
06:59Ils n'ont jamais accepté.
07:01Je ne suis pas sûre non plus qu'Emmanuel Macron
07:04voulait vraiment cette histoire de...
07:06C'est une sorte de tango que personne n'a vraiment voulu danser
07:09tout en disant qu'il voulait le danser.
07:11Est-ce qu'il y a un goût du risque, de la transgression ?
07:14Comme toujours chez Emmanuel Macron,
07:17il prend le risque maximum,
07:18parce qu'il a envisagé d'autres alternatives,
07:21de faire une dissolution, par exemple, différée,
07:24après avoir modifié le mode de scrutin
07:26et institué une proportionnelle.
07:28Ca a été agité par les macronistes.
07:30Et donc, de faire une dissolution,
07:32une élection législative avec un scrutin proportionnel
07:35qui aurait limité les dégâts pour sa majorité,
07:38mais non, il a décidé d'agir tout de suite.
07:40La raison qu'il donne, c'est que la gauche a passé son temps
07:43à se disputer pendant la campagne européenne,
07:46donc le puzzle de la NEPES n'est pas prêt à se reconstituer.
07:49Je ne sais pas s'il a tort ou s'il a raison,
07:52mais c'est en Paris, et les LR, aussi, sont à la baisse.
07:55Donc, il profite de la faiblesse.
07:57Paris raisonnait, pour vous, pas Kamikaze ?
07:59Kamikaze est raisonné, comme toujours,
08:01parce qu'il y a réfléchi.
08:03Kamikaze, parce qu'on voit très bien les inconvénients
08:06de ce qui pourrait se passer,
08:08les avantages, lui seul les voit,
08:10c'est-à-dire qu'il y va en étant persuadé qu'il va gagner.
08:13Il ne peut pas penser autre chose,
08:15car un combat perdu d'avance ne peut pas se gagner.
08:18Il va s'impliquer personnellement ?
08:20Il pourrait y avoir un débat ?
08:21Un débat Marine Le Pen-Macron ?
08:23Je ne sais pas. En tout cas, c'est un sujet
08:25qui va probablement revenir sur le tapis,
08:28car le débat sur le débat est éternel.
08:30Est-ce qu'il aura lieu à ce stade ? C'est difficile de le dire,
08:33mais il va s'impliquer et il veut montrer
08:35que les Français se sont défoulés pour le scrutin des Européennes
08:39et que maintenant, il faut revenir à la maison,
08:42garder raison et voir pourquoi et pour qui on vote.
08:46Voulez-vous ou pas que le RN gouverne, en fait ?
08:48C'est un peu ça, l'enjeu de cette législative.
08:51Il veut aussi faire un peu ce qu'il n'a pas fait
08:53pour les législatives de 2022,
08:55c'est-à-dire faire un programme et faire campagne sur ce programme.
08:59En trois semaines, bon courage, on va voir tout ça.
09:02C'est une décision qui ne fait pas l'unanimité.
09:04Une partie de la majorité s'interroge ouvertement,
09:07notamment sur la présidente sortante de l'Assemblée nationale.
09:11Je pense qu'il y avait un autre chemin
09:13qui était le chemin d'une coalition, d'un pacte de gouvernement.
09:16Le président de la République a estimé en conscience
09:19que ce chemin n'existait pas.
09:21Il a pris ses responsabilités
09:23et je prends acte de cette décision, évidemment.
09:26Marcel Foucault, comment vous comprenez ce choix
09:30ou ce calcul politique du chef de l'Etat ?
09:32Je rejoindrai ce que vous dites à l'instant
09:35parce que c'est vrai qu'on a beaucoup disserté
09:38sur l'adjectif, le qualificatif de ce pari.
09:40Est-ce que c'est fou, rationnel, raisonné ?
09:43Je pense qu'il y a une vraie dimension assez mystique
09:46dans ce pari. Ca me fait penser au pari de Pascal.
09:49Il ne s'agit pas pour le président de la République
09:52de vérifier l'existence de Dieu, mais d'une certaine manière,
09:55on s'interroge sur la logique
09:57qui a conduit Emmanuel Macron à choisir la dissolution.
10:00Il me semble, c'est une hypothèse,
10:03parce que le pari s'appuie déjà sur l'effet de surprise.
10:06Je crois qu'Emmanuel Macron doit être très satisfait
10:09d'avoir réussi...
10:10-"Elle est maximale", c'est le moins qu'on puisse dire.
10:13-...à brouiller un peu l'écart.
10:15Deuxièmement, et c'est important, le calcul.
10:17J'ai du mal à penser qu'Emmanuel Macron considère
10:20qu'aujourd'hui, toutes les conditions sont réunies
10:23pour obtenir une majorité absolue à l'issue de ces élections.
10:26Il faut partir de l'hypothèse qu'il n'y aura pas
10:29une majorité absolue pour son camp,
10:31à l'issue du rapport de force politique
10:33dans le pays après ce scrutin.
10:35S'il n'y a pas de majorité absolue,
10:37est-ce qu'Emmanuel Macron envisage de mettre
10:40le Rassemblement national face à l'exercice du pouvoir
10:44et peut-être vérifier que ce parti n'est pas en capacité
10:48de gouverner, mais c'est un risque démocratique considérable ?
10:51Rendez-vous en 2027, il aura permis peut-être à son successeur
10:55de rafler la mise après un mécontentement des Français
10:58si le RN ne parvient pas à gouverner,
11:01ou bien, deuxième hypothèse,
11:03parce qu'on ne sait pas quel héritier
11:05Emmanuel Macron souhaite installer pour lui succéder.
11:09Est-ce que c'est une manière de se donner trois ans de plus
11:12pour user de cette éventuelle, on ne sait pas,
11:15mais probablement une cohabitation avec le RN ou avec la gauche,
11:19on verra ce qui se passe dans les prochains jours,
11:22pour faciliter l'arrivée d'un héritier
11:24dont il se préserve bien le soin de désigner...
11:27-...dans ce que vous dites.
11:28-"Cohabitation et pas de majorité absolue possible pour le RN",
11:32c'est ce que vous nous dites ce soir.
11:34C'est important de comprendre,
11:36parce que ça n'est pas du tout le même scrutin
11:38que celui d'hier, que les législatives.
11:41On va regarder les résultats définitifs avec Stéphane Zumsteg.
11:44Jordan Bardella pour le RN, 31-36 %,
11:46ce sont les résultats du ministère de l'Intérieur.
11:49C'est deux fois plus que Valérie Aiguet
11:51pour Renaissance, 14,6,
11:53talonnée par Raphaël Glucksmann, 13,83,
11:56Manon Aubry pour LFI, 9,89,
11:57François-Xavier Bellamy pour Les Républicains,
12:007,24, les écologistes, 5,5,
12:02Marie Toussaint, 5,47
12:04pour la liste de reconquête de Marion Maréchal.
12:07Et si on regarde la carte de France,
12:10alors là, c'est très impressionnant,
12:12puisque le RN arrive en tête partout,
12:15ou presque, vous voyez, il y a Paris
12:17et une petite partie de la petite couronne
12:20dans laquelle le RN n'est pas en tête,
12:22parce que le reste, c'est du bleu marine,
12:25le RN en tête dans 93 % des communes de France.
12:29Ce rapport de force-là,
12:31dans 15 jours, dans 20 jours, précisément,
12:33il n'a aucune chance de s'inverser.
12:35On a du mal à imaginer comment, en trois semaines,
12:38le président de la République pourrait améliorer cette situation.
12:41La carte est très intéressante.
12:43Rappelez-vous ce qu'on disait du RN il y a quelques années.
12:47C'était un parti qui progressait,
12:49qui avait une forte assise électorale,
12:51les jeunes, les seniors, les urbains,
12:53l'ouest de la France,
12:54c'est-à-dire des zones où ils ne réalisaient,
12:57élection après élection, que des scores de témoignages.
13:00Les retraités, les CSP+, les Bretons mettent le RN en tête.
13:03Il y a eu une époque où, à certains scrutins,
13:05le RN faisait moins de 5 % à différentes élections.
13:08Le RN est aujourd'hui un parti attraptou,
13:11et c'est le seul parti qui est fort,
13:13pas toujours en tête, mais qui est puissant
13:15dans tous les segments de la population,
13:17genre, âge, profession ou zone géographique.
13:20C'était tout l'inverse, sa principale faiblesse.
13:23C'est le seul parti aujourd'hui qui est fort partout.
13:25Les autres ont tous des angles morts.
13:27Les jeunes ne votent plus pour Renaissance,
13:30pour les Républicains...
13:31C'est un vote d'adhésion, c'est un vote assumé, clair,
13:35un parti populiste, comme beaucoup d'autres,
13:38finalement, aujourd'hui.
13:39Surtout qu'à un moment donné,
13:41les partis de droite, la coalition UDF-RPR
13:43ou le PS sont puissants dans tous les segments de la population.
13:47Il y a un autre élément, aussi,
13:48qui concourt à considérer que ce pari est quand même,
13:52pas insensé, mais quand même assez fou du président de la République.
13:56On a beaucoup parlé des 31,5 % de Jordan Bardella,
13:59mais on a un peu moins parlé, je trouve, hier soir,
14:01des moins de 15 % de la liste de Valérie Heillet.
14:04Une seule liste représentait la majorité présidentielle,
14:07la Macronie, et c'est une gifle électorale,
14:10car jamais une liste d'un président de la République
14:12n'a obtenu des scores aussi faibles si ce n'est en 2014.
14:16Il n'avait pas dix sous, pour autant.
14:18Sauf qu'à l'époque, les Verts avaient quitté le gouvernement,
14:22mais faisaient partie de cette coalition.
14:24Au total, la majorité présidentielle avait obtenu
14:27à peu près 23 % des voix.
14:28Là, il n'y a qu'une seule liste qui représente Renaissance,
14:31le Modem, Horizon, des personnalités et des incarnations fortes
14:35et qui ne bénéficient des suffrages que de moins de 15 %.
14:38C'est une catastrophe électorale.
14:40Je ne vois pas comment, en trois semaines,
14:42le président pourrait renverser cette situation.
14:45Une élection européenne n'obéit pas au même ressort
14:47qu'une élection législative.
14:49Elle a servi un peu de sondage...
14:51-...de défouloir. -...de défouloir,
14:53de déversement de la mauvaise humeur contre lui et sa politique.
14:57Pour les élections législatives, qui sont plus sérieuses,
15:00aux yeux de beaucoup de Français,
15:02dont les résultats sont plus tangibles,
15:04ils vont se ressaisir. C'est son pari.
15:06Justement, on a entendu ce mot de majorité relative
15:11pour l'ORM plutôt qu'absolue dans 20 jours.
15:13On aura les résultats, mais pendant ces trois semaines,
15:16il va y avoir des projections.
15:18Vous n'en avez pas fait, je crois, à Ipsos.
15:20Vous allez projeter quoi ? Sur quoi ?
15:22Les résultats des Européennes ?
15:24Dans les circonscriptions,
15:26comment on peut mesurer le nombre de sièges potentiels de chacun ?
15:29Il y a déjà eu une simulation...
15:31-...Aris Interactive. -...qui se fonde
15:33sur les résultats de dimanche soir d'hier.
15:36Vous avez raison de le dire, les gens,
15:38quand ils ont voté, ne connaissaient pas les résultats
15:40et ne savaient pas que l'Assemblée nationale
15:43serait dissoute avant 21h le jour même.
15:45Ce que nous allons faire, nous et nos confrères,
15:48c'est réaliser des sondages d'intentions de vote
15:51en proposant dans chacune des 577 circonscriptions
15:53l'offre réelle que l'on connaîtra à partir de vendredi prochain,
15:57date limite pour déposer sa candidature,
15:59et tout ça sera fait sur offre réelle,
16:02avec les noms des candidats, avec les configurations.
16:04Y aura-t-il un candidat socialiste, un LFI,
16:07ou un candidat NUPES ?
16:08Est-ce qu'il y aura un candidat du RN et un candidat au Concret
16:11ou est-ce qu'il y aura un candidat...
16:13On va regarder l'hémicycle actuel.
16:1588, c'est le nombre de sièges du Rassemblement national.
16:21Ce qu'on peut d'ores et déjà dire, c'est qu'il y en aura beaucoup plus.
16:24Beaucoup, beaucoup plus.
16:26Le RN, il y a deux ans, ne fait pas campagne
16:28pour les élections législatives.
16:30Tout le monde est étonné de l'attitude de Marine Le Pen.
16:33Les observateurs se disent que le RN a du mal à digérer
16:36cette nouvelle défaite au second tour.
16:38Ils vont préparer l'avenir,
16:40mais pas dans le cadre des élections législatives.
16:42Résultat, 89 élus RN envoyés à l'Assemblée nationale.
16:45A l'époque, le RN n'obtient, je crois, au premier tour
16:48qu'à peu près 18-19 % des suffrages.
16:50Le RN est à 31 %.
16:52On peut avoir un chiffre d'Ipsos, au moins, quoi, 150 de plus ?
16:55C'est tout à fait envisageable.
16:57On ne peut pas encore, évidemment, se prononcer...
17:00Il faut se figurer les choses.
17:02Atteindre la majorité absolue,
17:03c'est-à-dire progresser de 200 sièges,
17:06me paraît assez ambitieux.
17:07Ce qui est une certitude, c'est que le RN va progresser...
17:11289, c'est une barre trop haute. La marge est trop élevée.
17:14Là encore, c'est une hypothèse.
17:16C'est une hypothèse, mais évidemment que le RN
17:19va progresser très sensiblement, en progressant de plus de 100 sièges.
17:22Marcel Foucault.
17:24Il y a deux éléments importants.
17:26Quand vous avez montré la carte du score du RN
17:28au niveau départemental, il faut faire très attention.
17:32Au niveau des départements, on a cette impression,
17:35la liste qui arrive en tête a tout écrasé.
17:37Quand on regarde attentivement les choses,
17:39l'écart avec la liste arrivée en 2e ou 3e position,
17:42on voit que la carte n'est plus la même.
17:45J'ai été frappé dans les éléments nouveaux,
17:47qui sont importants pour comprendre le scrutin législatif,
17:50pour la première fois.
17:52On disait souvent, le RN, c'est le parti des champs,
17:55mais il ne parvient pas à être le parti des villes.
17:57Il s'est produit quelque chose, hier, je crois, de très important
18:01parce que, pour la première fois, le RN est en tête
18:04dans près d'une dizaine de métropoles.
18:06Toulon, Nice, Aix-en-Provence, Dijon.
18:10On a des villes qui, jusqu'à présent,
18:12étaient imperméables à la percée du RN.
18:15Dans ce scrutin européen, quelque chose de nouveau s'est produit.
18:19Un deuxième élément, je rejoins ce que dit Stéphane,
18:22c'est que quand on cherche à avoir une projection
18:24du nombre de sièges,
18:26n'oublions pas que les règles de ce scrutin législatif
18:30vont être déterminantes.
18:32Ce n'est pas la même chose d'avoir des duels,
18:34des triangulaires ou des quadrangulaires.
18:37Ce qui est peut-être nouveau, si on s'en tient à ce scrutin,
18:40c'est que c'est là où le pari d'Emmanuel Macron
18:43est particulièrement osé, audacieux.
18:45On aura, me semble-t-il, très très peu de triangulaires,
18:48très très peu de quadrangulaires,
18:50mais on aura essentiellement des duels.
18:53Il y a la règle des 12,5 % des inscrits.
18:55Voilà, des inscrits.
18:57Ca veut dire, sur une participation,
18:59si on prend la dernière participation
19:01au législatif de 2022, à peine 50 %,
19:03donc il faut faire 25 % des suffrages exprimés.
19:06C'est un score immense pour certains partis.
19:08Quand on voit les difficultés pour les gauches à s'organiser
19:12et pour le parti de la majorité présidentielle,
19:14certains ont indiqué qu'ils préféraient jeter l'éponge
19:17plutôt que de repartir en campagne.
19:19Je me dis qu'on aura très peu de situations
19:22autre que des duels, et dans les duels,
19:24tout va reposer sur ce fameux front républicain,
19:27privage, populistes, progressistes.
19:29Est-ce que ça peut encore marcher ?
19:31Ca, c'est une question pour vous, pour le sondeur.
19:34Qu'est-ce qu'ils disent, les Français, de ce front ?
19:37Vous avez une illustration concrète.
19:39Je reviens sur ces 89 députés RN, élus contre toute attente,
19:42à ce niveau-là, il y a deux ans.
19:44Le front républicain qui a fonctionné
19:46pendant des décennies, depuis 1984,
19:48et l'émergence du Front national
19:50aux élections européennes de 1984,
19:52c'est que ça a toujours fonctionné,
19:54sauf il y a deux ans, où ce front républicain
19:57a très imparfaitement fonctionné.
19:59Là où la gauche était éliminée,
20:01les électeurs de gauche n'allaient pas voter,
20:04ou pas assez allaient voter pour le candidat
20:06de la majorité présidentielle contre le RN.
20:08De la même manière, là où un candidat Renaissance
20:11était éliminé au premier tour, l'électorat de gauche
20:14ne se déplaçait pas.
20:15La stratégie du rempart ne fonctionne plus.
20:18Il y avait des exemples de circonscriptions.
20:20Le candidat RN obtenait au premier tour 25 %,
20:23un score trop insuffisant pour espérer
20:26que quand on est un candidat du RN,
20:28il l'emportait, et ces candidats-là ont pu,
20:30dans certains cas, passer la barre des 50 %.
20:33Pourquoi ? Parce que toute une partie
20:35de l'électorat non RN n'a pas considéré
20:37qu'il était utile de se prononcer
20:39pour un candidat qui n'était pas le leur.
20:41J'arrive vers vous, Antoine Auberdorff,
20:44parce que la gauche va devoir se poser
20:46cette question du rempart républicain.
20:48Est-elle prête à faire front dans les cas
20:51où elle ne serait pas qualifiée dans un deuxième tour ?
20:54On comprend que la clé de ce scrutin
20:56dans trois semaines est aussi détenue par la gauche.
20:59En additionnant ses scores aux Européennes,
21:01elle totalise 32 %.
21:02C'est un point de plus que le RN,
21:04mais les fractures sont très profondes,
21:06notamment avec Jean-Luc Mélenchon.
21:09L'union, jusqu'où est-elle possible ?
21:11Marco Pommier, vous êtes à Bastille,
21:13à Paris, devant le siège des Verts,
21:15où se sont rassemblés les insoumis,
21:17les communistes, les écologistes,
21:19et je crois même que les socialistes
21:21se sont joints à la réunion.
21:23Qu'en est-il ressorti ?
21:26Oui, exactement, Myriam.
21:28On est exactement au 10e arrondissement de Paris.
21:31Très peu d'informations, pour le moment,
21:33fuite de ce siège des écologistes,
21:35de ce huis clos entre les chefs de file de la gauche.
21:38Il n'y a pas de fumée blanche,
21:40depuis 16h, la France insoumise,
21:42les communistes et les écologistes négocient,
21:45et ils ont été rejoints à 19h
21:46par les socialistes coup de théâtre.
21:48On a vu arriver Olivier Faure,
21:50le 1er secrétaire du Parti socialiste.
21:53Il a déclaré qu'il voulait éviter à la France
21:55une aventure avec l'extrême droite.
21:58On a vu aussi Marine Tondelier,
22:00secrétaire nationale des écologistes,
22:02qui nous a dit que tout se passait bien,
22:04que les négociations avançaient,
22:07que personne n'avait claqué la porte.
22:09Depuis hier soir, à gauche,
22:11tout le monde veut l'union,
22:12veut partir unis pour les législatives,
22:15une union qui doit être forte et claire,
22:17elle est urgente, selon Jean-Luc Mélenchon,
22:20mais une union pas à n'importe quel prix,
22:23car beaucoup de socialistes ne veulent pas s'aligner
22:26sur le leader des insoumis accusé d'ambiguïté
22:29sur l'antisémitisme.
22:31Et puis aussi, les socialistes,
22:33eh bien, veulent bousculer le rapport de force à gauche
22:36après la 1re place à gauche de Raphaël Glucksmann
22:39hier aux Européennes.
22:41Une union difficile,
22:42donc un chemin difficile vers l'union.
22:45Et qui, d'ailleurs, ne se fera peut-être pas
22:47sous la bannière de la NUPES,
22:49comme en 2022, certains appellent à l'idée
22:51d'un front populaire.
22:53Merci beaucoup pour cet éclairage.
22:55Marco Pomnier, Antoine Auberdoff,
22:57vous avez passé la journée à suivre ces tractations.
23:00On en est où, précisément ?
23:02Est-ce que c'est reparti pour la NUPES version 2 ?
23:05Alors, la NUPES version 2,
23:07c'est objectivement ce que voulaient éviter
23:09les socialistes, parce que ça leur appelle
23:12de mauvais souvenirs,
23:14une époque où ils sortaient
23:15l'élection présidentielle avec un score de 1,7 %,
23:18et où ils n'avaient aucun levier de négociation
23:21face à la France insoumise.
23:23A l'époque, pour sauver les meubles,
23:25ils s'étaient remis entre les mains de Jean-Luc Mélenchon,
23:28avaient décroché à l'arraché 70 investitures,
23:31et ça avait permis de préserver un groupe à l'Assemblée nationale.
23:35Donc, la NUPES saison 2, ça ne rappelle pas
23:38de très bons souvenirs à Olivier Faure.
23:40En revanche, les gauches se savent condamnés
23:43si elles ne veulent pas être balayées
23:45par la vague d'extrême-droite.
23:47Elles ne pourront pas...
23:48Quand on a un intérêt électoral, ça amoindrit les divergences ?
23:52Ca amoindrit les divergences dans un premier temps.
23:55Je dois dire qu'il y a eu, hier,
23:57on a parlé de l'effet de souffle
23:59dans les Etats-majors de campagne.
24:01Il y a eu un effet de sidération,
24:03un premier effet de sidération à la découverte
24:05du score du RN, un second au moment de la dissolution,
24:08et là, tout de suite, ce sont des appels à l'unité,
24:11à un sentiment de grande déclaration d'intention,
24:14le sens des responsabilités,
24:16mais très vite, les mécaniques de partie
24:18se remettent en place.
24:19Avec Jean-Luc Mélenchon ?
24:21On a vu un Raphaël Glucksmann,
24:23qui est le garant de ce score,
24:24présenté comme le garant d'une ligne sociale-démocrate
24:27à Cap Clair, 14 %,
24:29et on a vu un Raphaël Glucksmann nous dire,
24:31d'entrée de jeu à son QG de campagne,
24:33qu'il n'était pas question de frayer
24:35avec les méthodes de la France insoumise,
24:38qui lui ont joué des tours au cours d'une campagne
24:40de tranchée entre les gauches.
24:42Dans un second temps, on a vu les choses s'inverser,
24:45parce que, précisément, l'appareil socialiste
24:48a repris ses droits, et ils ont, quelque part,
24:50une boutique à faire tourner,
24:52des sortants à renouveler et à surtout sanctuariser.
24:55Il faut, chaque groupe, les écologistes,
24:57les communistes en position de faiblesse,
25:00les socialistes en position de force,
25:02les insoumis ont intérêt à sanctuariser
25:04leurs 151 députés sortants et à voir dans quelles mesures,
25:07sur les circonscriptions sortantes,
25:10de n'envoyer qu'un seul candidat.
25:12Quelle est la base de la discussion ?
25:14On a compris qu'ils essaient d'avoir un candidat
25:16par circonscription dans les 577,
25:18et donc pour l'ensemble de la gauche,
25:20l'Union de la gauche, mais c'est la base des européennes ?
25:24Et le programme ? Ou des présidentielles ?
25:26C'est un peu le problème, parce que lorsque,
25:28comme Jean-Luc Mélenchon, on a voulu faire
25:31de cette élection européenne le premier tour
25:33de l'élection présidentielle de 2027,
25:35il est un peu difficile de minorer l'agitimité de ce scrutin.
25:39En particulier, on a vu que la mobilisation
25:41avait été encore forte hier,
25:43du moins, on peut regretter l'abstention,
25:45mais plus forte en 2019.
25:46L'argument qui consistait, chez les insoumis jusqu'à présent,
25:50à dire qu'il s'agissait d'un scrutin sensitaire
25:52sur la base duquel on ne pouvait négocier
25:55aucun rapport de force tombe un peu.
25:57Certes, il y a la jurispondance de Yannick Jadot,
25:59l'écologiste qui, malgré son score en 2019 de 13 %,
26:02avait ensuite chuté à la présidentielle,
26:05mais là, on a affaire à des socialistes
26:07qui ont repris des couleurs, la vieille Maison Rose,
26:10et ils sont bien décidés, on l'a senti,
26:12à renégocier le rapport de force.
26:14Il s'agit, dans ces tractations, d'établir un accord de gouvernement,
26:18imaginons qu'il soit largement majoritaire,
26:20pourquoi pas Olivier Faure à Matignon,
26:22ou Jean-Luc Mélenchon, ou je ne sais pas, Manuel Bompard.
26:26L'idée, c'est quoi ? On se met d'accord sur quoi ?
26:28Sur les institutions, sur l'Ukraine,
26:30sur le nucléaire, sur tous ces sujets,
26:33il y a des très grosses fractures.
26:34D'heure en heure, on a vu les choses évoluer.
26:37Peu de choses filtrent du conciliabule
26:39qui se tient depuis 16 heures, maintenant, au siège des Verts.
26:42Ce qui est sûr, c'est que, dorénavant,
26:45les socialistes ont posé des conditions programmatiques
26:48à un futur, même s'il ne s'agissait qu'à un accord électoral,
26:53ils ont, par exemple, remis sur la table
26:55l'abrogation de la réforme des retraites,
26:57une certaine position également sur le conflit au Proche-Orient.
27:01Gaza, le retour des 60 ans pour la retraite.
27:03C'est une requête de Raphaël Glucksmann,
27:06une certaine méthode, une certaine manière de faire de la politique
27:10débarrasser des outrances et des infectives
27:12qui distinguent Jean-Luc Mélenchon.
27:15Il appelle ça la brutalisation du débat.
27:17Foucault ne s'est pas gagné, clairement.
27:19Comment voyez-vous les choses ?
27:21On comprend qu'Emmanuel Macron parie sur la faiblesse
27:24ou les divisions de la gauche. Est-ce qu'il a raison ?
27:27Je crois qu'au fond, pour les gauches,
27:30il y a trois options.
27:32Certains veulent faire revivre la NUPES,
27:34version 2022,
27:36donc tout le monde se met d'accord,
27:38mais se pose la question de la légitimité
27:41de quel score pour définir les circonscriptions.
27:43C'est une bataille des discussions pour savoir
27:46quel candidat dans quelles circonscriptions.
27:49Ca peut être très long, 577 circonscriptions.
27:51Certes, il y a 150 sortants,
27:53mais il y a manifestement
27:55près de 300 circonscriptions à négocier.
27:58Il y a la deuxième option,
28:00c'est la gauche plurielle, 1997.
28:02Pas d'accord au premier tour.
28:03Peut-être qu'on aura le Parti socialiste,
28:06le Parti communiste et les Verts au premier tour,
28:09et seulement une négociation pour le second tour.
28:11Il faut avoir des candidats qualifiés au second tour.
28:14Il y a une troisième option,
28:16peut-être celle qui est discutée aujourd'hui,
28:19c'est-à-dire une NUPES sans l'hégémonie
28:21de la France insoumise de 2022.
28:23Je crois que c'est l'enjeu,
28:25c'est que le PS essaie de reprendre sa part dans la discussion
28:28et arriver au moins à égalité,
28:30en se disant qu'on a remporté le scrutin européen,
28:33la France insoumise a remporté 2022,
28:35donc on coupe la poire en deux.
28:37Pour bien défendre le problème principal,
28:40le coeur de ces fractures, c'est Mélenchon ou c'est LFI ?
28:43Précisément, on a un François Ruffin,
28:47qui, dans la séquence, a ouvert la voie
28:49à une forme d'émancipation de l'hégémonie
28:53de Jean-Luc Mélenchon.
28:54Il n'a pas encore rompu,
28:56acté une rupture d'une quelconque manière.
28:59En revanche, comme souvent dans son histoire,
29:01quand la gauche va mal, elle se tourne vers son passé glorieux,
29:05il a décidé de se référer au front populaire
29:07pour créer une dynamique,
29:09une dynamique qui concerne à la fois les appareils politiques,
29:12qui permettent d'aspirer une partie de l'appareil insoumis,
29:16mais aussi la gauche hors les murs, et les syndicats.
29:19François Ruffin fait un pari très clair aujourd'hui,
29:22il pense que sans dynamique, il ne parviendra pas
29:25à contester l'hégémonie de Jean-Luc Mélenchon.
29:27Et il a pris, clairement, sa position de capitaine d'équipe
29:31que beaucoup de frondeurs de la France insoumise
29:34espéraient depuis des mois et des mois.
29:36-"Vivre sans Jean-Luc Mélenchon ou mourir avec lui",
29:39c'était un titre d'un papier de L'Express,
29:42Corinne Leïc.
29:43Comment vous regardez ça et comment les macronistes
29:46regardent ça ?
29:47Ils regardent l'LFI comme un ennemi.
29:51Ils font le calcul suivant.
29:53Ils disent que les Français, pour les Européennes,
29:56ont voté à 40 % pour l'extrême droite
29:58et à 50 % pour des extrêmes.
30:01Donc, on retrouve le concept d'arc républicain
30:03avec lequel Emmanuel Macron a flirté à diverses reprises,
30:07qui est un peu flou, mais qui exclut les extrêmes.
30:10Pour eux, Mélenchon, ils s'y sont beaucoup attaqués
30:13pendant la campagne, c'est l'ennemi à abattre.
30:15Donc, s'il y a des accords...
30:18Il pourrait y avoir une indulgence
30:20de la majorité présidentielle sortante,
30:23renaissance dans certaines circonscriptions
30:25où la gauche de gouvernement, socialiste, écologiste,
30:28a des chances.
30:29On peut imaginer qu'ils ne mettent pas de candidats
30:32contre certaines personnalités, mais en échange de quoi ?
30:35Il faudrait qu'il y ait une sorte d'accord.
30:38Je rappelle qu'ils n'avaient pas mis de candidats
30:40contre Aurélien Pradié, qui était un député LR,
30:43et Aurélien Pradié a été l'auteur de la fronde
30:46au sein de LR contre la réforme des retraites.
30:48Donc, il faudrait qu'ils arrivent à structurer
30:51une sorte d'accord.
30:52Il y a des contacts qui sont pris ?
30:54Je ne sais pas à ce stade, mais je pense que probablement,
30:57oui, pour le moment, rien n'est sorti,
30:59mais ils peuvent essayer de fracturer
31:03cette gauche en attirant à eux la gauche la plus raisonnable,
31:07la gauche de gouvernement.
31:09Stéphane Zumstag, il y a un désir de gauche dans le pays.
31:12Les Français, les électeurs, attendent l'union de la gauche ?
31:16Les électeurs de la NUPES, de la NUPES 2022,
31:18attendent une union de la gauche.
31:20Il y a des enquêtes d'opinion.
31:22Les militants de ces quatre principaux partis
31:25étaient absolument désolés du spectacle de division
31:28qui leur a été offert par les appareils
31:30de ces quatre formations politiques.
31:32Il y a un désir de gauche en France.
31:34Quand vous totalisez le score des quatre principales listes,
31:38vous êtes au-dessus des 30 %,
31:39il y a un peu moins d'un tiers des Français
31:42qui votent pour des partis politiques
31:44ou des listes identifiées à gauche,
31:46qu'on aille de la France insoumise
31:48pour dire qu'il y a un désir de gauche.
31:50Il y a des électeurs qui, au centre-gauche,
31:53ne voteraient pas pour la liste de gauche
31:55en cas d'alliance avec Mélenchon ?
31:57Vous gagnez ce que vous perdez.
31:59Compte tenu de tout ce qui s'est passé ces deux dernières années
32:02au sein de la NUPES avant qu'elle n'éclate,
32:05les électeurs de gauche seront très attentifs
32:07à l'étiquette politique, socialiste, communiste, écologiste
32:11ou insoumise dans le cadre de la NUPES.
32:13Si la NUPES, appelons-la comme ça,
32:15je ne sais pas où le Front populaire fait des affiches,
32:18ne parlera pas de l'étiquette, il faudra le faire,
32:21parce que là, compte tenu de ce qui s'est passé,
32:23vous demandez à un social-démocrate
32:25qui aurait pu voter Macron, mais qui n'a pas fait les prêts
32:28pour un député insoumis, je n'en suis pas sûr.
32:31Pour répondre à votre question,
32:33il n'y a pas un gros désir de gauche en France,
32:35mais il y a une belle opportunité pour ces partis de gauche
32:38de faire un très beau score à ces élections législatives.
32:42Vous l'avez dit, très probablement que ces 150 sortants
32:45seront les candidats uniques de ce cartel électoral,
32:48compte tenu du score de Valéry Eyer.
32:50Il n'y aura probablement que deux candidats
32:52dans chacune des circonscriptions.
32:54Il n'y a eu que trois triangulaires, je crois, il y a deux ans.
32:57En cas de duel, candidat de gauche contre un candidat RN,
33:01l'électorat centriste, Macroniste, compte tenu du pari du président,
33:04aura, à mon avis, tendance à se reporter
33:07vers le candidat de gauche, compte tenu de la dramatisation
33:10de l'enjeu, bien plus qu'un militant de gauche
33:13ne se rallierait à une candidature Macroniste
33:15contre RN.
33:17Il y a des vraies opportunités pour progresser.
33:19Je ne dis pas que la gauche va gagner ces élections législatives,
33:23mais ces 150 sièges, pardon,
33:26peuvent être démultipliés compte tenu de l'impopularité
33:30du président de la République.
33:31La question, c'est qui va mener la campagne à gauche ?
33:34Au fond, il y a les accords électoraux
33:36sur des programmes de gouvernement, on en a parlé,
33:39les divisions sont là, mais Olivier Faure est prêt
33:42à céder la place à Jean-Luc Mélenchon.
33:44Qui sera sur l'affiche ?
33:45C'est trop tôt ?
33:47Il y a une hypothèque qui n'est pas encore levée,
33:49c'est de savoir si Mélenchon sera candidat à ces élections.
33:52Ce qu'il nous a laissé entendre ce soir,
33:55c'est qu'il avait très envie de remettre les pieds
33:57dans les mécicles. On a senti cette envie-là, quand même.
34:01Il regrette son choix de se mettre en retrait ?
34:03Difficile à dire, compte tenu de l'isolement de Mélenchon,
34:07mais beaucoup disent, parmi ceux qui le connaissent le mieux,
34:10qu'il regrette amèrement
34:13de ne plus être dans l'enceinte du Palais-Bourbon
34:16depuis un certain temps.
34:17A présent, s'il se met à faire activement campagne,
34:20nul doute que Jean-Luc Mélenchon est un émetteur
34:23infiniment plus fort, il nous l'a démontré encore
34:26au cours de ces élections européennes,
34:28sur la question précise de Gaza et les affects qu'il a su cultiver,
34:32c'est un émetteur infiniment plus fort
34:34que tout autre émetteur à gauche.
34:36La question de l'affiche est centrale,
34:38parce que c'est celui qui mènera la campagne
34:41et potentiellement qui pourrait gagner la place de Premier ministre.
34:44On en est là. Emmanuel Macron sera sur les affiches,
34:47d'après nos informations.
34:49Est-ce que le président a pris la mesure
34:53du carburant du vote sanction qu'il était ?
34:55On a l'impression parfois qu'il ne mesure pas
34:58l'ampleur du rejet dans le pays qu'il suscite.
35:01Oui, il est clair que c'est la grille de lecture
35:04des résultats du scrutin européen.
35:06Un vote, un vote sanction, un vote d'opposition
35:09à la politique menée par Emmanuel Macron,
35:11mais aussi à sa propre personne.
35:13Ca, je crois que c'est un élément qui compte beaucoup
35:16et qui explique, parce que le pari d'essayer de nouveau
35:19d'attirer, je dirais, des candidats de gauche compatibles
35:24avec le projet présidentiel, que nous ne connaissons pas encore,
35:29bute sur ce que dégage Emmanuel Macron.
35:32Et je crois qu'on entend les commentaires
35:35depuis quelques heures maintenant
35:37que cette dimension très presque narcissique
35:40du président de la République à choisir la dissolution
35:43révèle quand même une personnalité
35:46qui ne voit non pas un intérêt personnel,
35:49mais ne voit que sa bonne étoile dans ce jeu de bonnes taux politiques.
35:53Ensuite, vous posez une très bonne question,
35:56est-ce qu'Emmanuel Macron, comme président de la République,
35:59souhaitera davantage une période de cohabitation,
36:02s'il y a cohabitation, avec Jordan Bardella,
36:05Premier ministre, ou Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre ?
36:08J'ai l'impression que ces deux personnalités
36:11ont été désignées comme les adversaires,
36:14vraiment, à défaire par le camp présidentiel.
36:18Et je ne suis pas certain que Jean-Luc Mélenchon
36:21ne soit pas un élément, une inconnue de cette équation
36:26qui est en train de se dénouer actuellement
36:29dans ces négociations des partis de gauche
36:32autour de la personnalité qui conduira la campagne de gauche.
36:36Il me semble qu'aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon,
36:39vous l'avez rappelé, a un effet repoussoir.
36:41Les positions de Macron et de Glucksmann
36:43sont assez révélatrices du frottement des tensions
36:46aujourd'hui au sein des gauches,
36:48d'où certains, d'ailleurs, responsables de gauche,
36:51appelant une gauche allant de Pascal Canfin
36:54ou de François Ruffin à Pascal Canfin.
36:57On voit bien qu'au sein même du PS,
36:59n'oublions pas qu'en général, on perd une campagne,
37:02non pas parce qu'on a été mauvais,
37:04mais parce qu'en son sein, on a des adversaires.
37:06Je crois qu'au sein du PS,
37:08tout le monde n'est pas sur la ligne des négociations
37:11qui se déroulent actuellement.
37:13On parle de cohabitation,
37:14mais la dernière en date qu'on ait vécue,
37:17c'est terminée en 2002,
37:18donc de l'eau a coulé sous les ponts.
37:20Une cohabitation aujourd'hui,
37:22imaginons avec Bardella ou avec Marine Le Pen,
37:26ou d'un autre côté avec Mélenchon,
37:29serait beaucoup plus rugueuse
37:32et sauvage que n'ont été celles avec François Mitterrand
37:35ou avec Jacques Chirac.
37:37C'est parfois...
37:38Il n'y aurait aucune marge de manoeuvre,
37:40le président de la République ?
37:42Matignon a des moyens d'empoisonner la vie de l'Elysée
37:46de diverses manières.
37:47On peut imaginer une guerre telle
37:49qu'Emmanuel Macron soit contraint à la démission.
37:52Il faut voir que dans tous les scénarios...
37:54Dans tous les scénarios, scénarii, qui circulent actuellement,
37:58l'hypothèse d'une démission est envisagée.
38:01Du président de la République ?
38:02Oui.
38:03On aurait parlé de la dissolution il y a une semaine,
38:06on aurait dit que c'était un scénario fou.
38:09La démission est un scénario complètement fou,
38:11mais on peut imaginer une cohabitation impossible
38:14qui pousse le président à démissionner.
38:16On peut imaginer que, face à une vague
38:19qui porterait le RN au pouvoir
38:21et à Matignon, Emmanuel Macron tire un constat d'échec
38:24et démissionne,
38:25on peut imaginer qu'il soit amené à le faire
38:28parce que la cohabitation le mettrait
38:30dans une situation impossible.
38:32Ce sont des scénarios qui sont examinés
38:34par certains de ses proches.
38:36Je ne dirais pas qu'ils soient probables, plausibles,
38:40mais ce sont des choses dont on parle
38:42et ça lui permettrait peut-être de partir avec Panache, etc.
38:46Mais on est quand même dans une situation
38:48qui est un peu folle,
38:50un peu vertigineuse,
38:53et cette hypothèse-là n'est pas complètement à négliger.
38:56Quand c'est vous qui le dites,
38:58sachant que vous êtes bien informée,
39:00effectivement, on prend la mesure du vertige.
39:03Je ne suis pas en train d'annoncer quoi que ce soit,
39:06je dis que c'est une hypothèse
39:07avec des hypothèses de pouvoir se représenter aussi.
39:10Pour Emmanuel Macron.
39:11Sur le plan constitutionnel, ce n'est pas possible,
39:14car les constitutionnalistes disent
39:17que tout mandat entamé est un mandat effectué.
39:19Donc, il serait considéré...
39:21On ne remet pas les compteurs à zéro.
39:23Il serait considéré qu'il a effectué ces deux mandats
39:26en 2027.
39:27Il y a un doute constitutionnel ?
39:29Il n'y a pas de jurisprudence.
39:31Il y a une clarté dans la Constitution.
39:33Pas de mandat consécutif, dit la Constitution aujourd'hui.
39:37Le Conseil constitutionnel sera amené à se prononcer
39:40et peut-être qu'il aura une interprétation
39:42différente de celle que l'on peut envisager.
39:45Il a entamé un deuxième mandat,
39:46donc, a priori, il ne pourrait pas être candidat.
39:49Mais vous avez raison de souligner que la démission,
39:52c'est une arme qu'il faut avoir à l'esprit.
39:55Au moment où on a dégainé la dissolution,
39:57la prochaine arme politique pour Emmanuel Macron,
40:00c'est soit dissoudre dans un an...
40:02Il ne peut pas le faire constitutionnellement avant un an.
40:05Il ne peut pas dissoudre, mais en juin 2025,
40:08il peut de nouveau utiliser la dissolution
40:10ou bien, effectivement, l'arme de la démission.
40:13On va parler de la droite, les Républicains,
40:15mais aussi le Rassemblement national.
40:17Regardez cette affiche.
40:19Jordan Bardella est en route pour Matignon.
40:21Bardella, Premier ministre,
40:23ça en rappelle une autre, évidemment,
40:25celle de Jean-Luc Mélenchon en 2022.
40:28Le président du RN, qui veut capitaliser
40:30sur la dynamique des Européennes,
40:32sans compter qu'un accord avec Reconquête de Marion Maréchal
40:36pourrait voir le jour.
40:37Marine Le Pen, Jordan Bardella et Marion Maréchal
40:40se sont rencontrés en fin d'après-midi.
40:42Vous y étiez, Stéphanie Despierres.
40:45Qu'en est-il ressorti de cette réunion ?
40:48C'est presque un retour aux sources pour Marion Maréchal,
40:52sa tête de liste Reconquête, désormais députée européenne,
40:55à rencontrer Marine Le Pen et Jordan Bardella
40:58au siège du RN, dans le XVIe, à Paris.
41:00La réunion a duré un peu moins d'une heure et demie.
41:03Le RN avait fait savoir qu'il n'y aurait pas forcément
41:06d'accord d'appareil pour ces législatives anticipées,
41:09mais dès hier soir, Marion Maréchal avait tendu la main au RN.
41:12Elle va rendre compte de ces discussions à son patron,
41:15Éric Zemmour.
41:16À la sortie de la réunion,
41:18elle espérait pouvoir faire l'union des droites
41:21qu'elle promeut depuis longtemps.
41:24Je prends donc aujourd'hui acte de leur volonté
41:29de rassembler d'autres mouvements, d'autres courants
41:32autour du RN,
41:34et je prends aussi acte
41:36d'un certain nombre de conditions qu'ils ont posées.
41:40Ils m'ont notamment exprimé le souhait
41:42de travailler à Reconquête avec des personnes
41:45dont ils considèrent qu'ils ont eu une attitude constructive
41:49vis-à-vis du RN.
41:50Rien n'a été acté.
41:52Pour l'instant, ce sont des discussions.
41:54J'ai eu également un certain nombre de discussions
41:57avec des cadres des Républicains,
41:58à qui je souhaite aussi tendre la main,
42:01parce que je crois qu'il est peut-être difficile
42:04de gagner seul et que nous avons besoin aussi
42:07de faire ce rassemblement.
42:11Marion Maréchal a aussi fait état de contact
42:13avec les Républicains, mais aucun nom n'a été cité
42:16ni par Jonathan Barnella ni par Marion Maréchal.
42:19Difficile de vérifier ces informations.
42:21Merci infiniment, Stéphanie Lépierre.
42:23Merci à vous.
42:24Stéphane Zumsteg, 40 %, on y est, là,
42:28avec un accord électoral Reconquête-RN.
42:31Ca veut dire que dans certaines circonscriptions,
42:34je sais pas, le Sud-Est, par exemple,
42:36l'extrême droite,
42:37ça pourrait être élu au premier tour ?
42:39Peut-être pas au premier tour.
42:41Ca me paraît compliqué.
42:42Ca pose la question ?
42:43Après, vous avez raison de dire 40 %, c'est le score...
42:46C'est pas le score des deux listes hier soir,
42:49mais ce n'est pas de l'arithmétique.
42:51S'il devait y avoir alliance, il y aurait peut-être
42:54quelques... ou des candidatures uniques,
42:56quelques fuites du côté de Reconquête
42:58vers la droite conservatrice,
43:00parce qu'une partie de cet électorat,
43:02arc-bouti sur les questions identitaires,
43:04ne veut pas non plus voter pour la marque.
43:07Il y a une partie de cet électorat.
43:09C'est la partie la plus aisée, la plus conservatrice,
43:12parfois la plus réactionnaire,
43:13si on parle des termes du 20e siècle,
43:15qui ne souhaite pas spécialement
43:17mettre son bulletin à bulletin Front National
43:20ou Rassemblement National.
43:21Ceci dit, ce serait une très belle opération électorale.
43:25Il y aura très peu de triangulaires.
43:27Il faut être passé le premier tour dans les deux premiers
43:30en s'alliant, en présentant des éventuelles candidatures uniques,
43:33dans les circonscriptions prioritaires, stratégiques.
43:36Avec des scores canons,
43:38dans certaines circonscriptions, au sud-est, au nord-est,
43:42c'est une dynamique qui fait que...
43:44Le second tour est facilement atteignable.
43:46Dans les zones de conquête, dans les bastions de l'extrême-droite,
43:50ce serait une razia électorale.
43:52Et les Républicains dans tout ça ?
43:54Ils ont un peu rendez-vous avec l'histoire,
43:56est-ce que les digues pourraient sauter
43:59d'ici le premier tour, le second tour ?
44:02Clairement, Jordan Bardella tend la main aux Républicains,
44:05à certaines personnalités de la droite républicaine ce soir.
44:08Elle peut être saisie ou pas ?
44:10Je crois que le stratagème
44:13que tente d'élaborer ce soir le Rassemblement national,
44:16c'est d'avoir la plateforme électorale
44:19la plus large possible, donc reconquête.
44:21On a très peu parlé des patriotes de Filippo,
44:24mais c'est aussi un élément qui va rentrer en équation,
44:27alors beaucoup moins présent territorialement.
44:30Concernant la droite ou les droites,
44:32les positions semblent moins ambiguës aujourd'hui
44:36qu'elles ne l'étaient peut-être hier.
44:38Eric Ciotti a indiqué qu'il n'y avait pas d'alliance possible
44:41avec la majorité présidentielle
44:43et a indiqué que, concernant le Rassemblement national,
44:47c'était hors de question.
44:49Et puis, on sent quand même
44:51qu'un bureau s'est tenu, je crois, aujourd'hui...
44:54Au Sénat.
44:55Voilà, et que peut-être qu'il y aura
44:58quelques initiatives individuelles,
45:00pas forcément de députés LR,
45:03mais de candidats qui ont été, par le passé, députés LR,
45:07qui pourraient rejoindre le Rassemblement national.
45:09Il suffit de regarder, vous l'avez cité,
45:12la zone PACA, sud-est,
45:15il y a un certain nombre, je dirais,
45:18de potentiels prises par le parti Rassemblement national.
45:22Mais quand on voit aujourd'hui le poids de Les Républicains
45:26dans le rapport de force politique,
45:28on peut s'interroger,
45:29est-ce que le Rassemblement national a vraiment besoin,
45:33au premier tour, du soutien de quelques prises LR ?
45:37Je ne crois pas.
45:38En revanche, dans le cadre d'un second tour,
45:40cet élément-là peut avoir son importance.
45:43Les recherches d'alliés seront indispensables.
45:45Comment regardez-vous cette digue ?
45:47Est-elle encore solide avec le parti d'Éric Ciotti ?
45:50On entend déjà des propositions de portefeuille
45:53qui sont faites pour un futur gouvernement Bardella.
45:56Les LR sont une digue très fissurée depuis longtemps,
46:00parce qu'il y a au moins trois LR.
46:02Il y a le LR du Haut avec le parti,
46:05il y a les députés LR,
46:06il y a le LR du Sénat,
46:08il y a le LR de l'Assemblée nationale,
46:10et la majorité présidentielle est bien placée
46:13pour savoir à quel point les points de vue peuvent être divergents
46:17au sein des LR,
46:18et même avec un LR du matin et un LR du soir.
46:20Parce qu'il y a énormément...
46:22C'est un parti qui n'a plus vraiment de gouvernail,
46:26qui n'a plus vraiment de pensée politique,
46:28qui a une existence électorale
46:30qu'on sent quand même en perte de vitesse,
46:33qui a eu un bon candidat pour les élections européennes,
46:36mais qui n'a pas fait un score...
46:38Il a eu un score, disons, d'estime.
46:40Donc, je ne pense pas que ce soit des...
46:43Et la majorité a eu beaucoup de difficultés,
46:46elle-même n'étant pas d'ailleurs très motivée,
46:49pour conclure un accord électoral ou de gouvernement avec eux.
46:52C'est un partenaire très friable, très difficile à saisir,
46:55mais dont les électeurs peuvent être, évidemment,
46:58une force d'appoint importante entre deux tours.
47:01Les électeurs, même question,
47:03y a-t-il un désir d'union des droites ?
47:05D'union des droites auprès de qui ?
47:07Auprès de l'électorat LR ? Pas spécialement.
47:09Cet électorat est un peu perdu, il ne sait pas très bien
47:12où il habite, est-ce qu'il faut se rapprocher
47:15du RN ou de Reconquête ou d'Emmanuel Macron et de la Macronie ?
47:18Il y a toutes ces sensibilités.
47:20Je veux juste ajouter une chose sur les LR,
47:23c'est que la marque LR est en grand danger,
47:25non pas par une défaite dans les urnes,
47:27mais par une implosion.
47:29Vous évoquiez tout à l'heure des éventuels ralliements
47:32vers l'extrême droite, mais pensez à ce petit tiers
47:36de ces 60 et quelques députés LR,
47:37qu'on a toujours considérés comme Macron compatibles,
47:40ils ont tout intérêt, eux, à essayer de négocier
47:43à titre individuel la non-présence d'un candidat renaissance
47:47pour essayer de sauver leur siège.
47:49Pourquoi ? Parce que quand on regarde
47:51la typologie de ces 60 et quelques circonscriptions
47:54sauvées par les LR il y a deux ans,
47:56elles sont souvent en zone rurale,
47:58c'est-à-dire là où le Rassemblement national
48:00a progressé en quelques années.
48:02Sur ces gens-là, sur ces députés...
48:04-...qui ont arraché leur circonscription
48:06au RN, ceux-là, ils voudront repartir au combat ?
48:09Ils ne vont pas vouloir négocier avec le RN ?
48:12Ca, ça dépend des sensibilités,
48:13mais on a vu ces deux dernières années
48:15qu'il y avait une vingtaine de députés
48:18qui étaient penchés plus du côté de la majorité présidentielle
48:21et poussés vers un accord de gouvernement.
48:23Ces gens-là sont en danger à titre individuel.
48:26Je parlais de typologie de circonscription,
48:29ces gens-là, ce sont souvent des députés jeunes,
48:31considèrent qu'ils ont été réélus
48:33par une équation personnelle et pas sur la marque LR.
48:36Il y a une impression, une envie d'indépendance
48:39et d'émancipation qui leur permet de faire ce qu'ils veulent.
48:42Ce matin, Louis Alliot, le maire de Perpignan, RN,
48:46a eu cette formule, je trouve très révélatrice,
48:48de la relation avec LR en disant...
48:50Ecoutez, un certain nombre d'élus locaux,
48:53les LR sont encore présents
48:54dans un certain nombre de municipalités,
48:57un certain nombre d'élus locaux, aujourd'hui,
48:59peuvent s'interroger sur leur survie
49:01comme élus locaux pour les futures échéances électorales
49:06s'ils ne prennent pas, finalement, aujourd'hui en compte
49:09la poussée du RN,
49:11laissant entendre qu'ils étaient les bienvenus
49:14au sein du RN
49:16pour garantir leur réélection en tant qu'élus locaux.
49:19On voit bien que c'est...
49:20Ils vont jouer la carte de...
49:23De la menace.
49:24Je te menace, tu seras battu si tu ne t'allies pas à moi.
49:27Les municipales se préparent.
49:29A ce moment-là, un délitement par le bas au niveau local,
49:32en particulier au moment des municipales,
49:34et un délitement aussi par les jeunes,
49:36parce que ce que démontrait encore remarquablement dernièrement
49:40l'ouvrage de Marie-Lou Magal et Nicolas Massol,
49:43c'est que cette union des droites s'opère aussi à bas bruit
49:46au niveau des jeunes, précisément.
49:48Un ouvrage sur la jeunesse RN et identitaire
49:51qu'on a les Russies.
49:52Ce vieux fantasme de l'union des droites
49:55passerait peut-être par là.
49:57Il n'est pas non plus anodin de voir
49:59combien Marion Maréchal-Le Pen a eu à coeur
50:02de sortir de son entrevue avec sa tante,
50:04combien il lui avait été dit
50:06qu'on saurait faire la différence entre les gens chez Reconquête,
50:10qui avaient eu une attitude constructive
50:12vis-à-vis du RN au cours des européennes,
50:14et puis les autres.
50:16C'est une manière aussi d'enfoncer habilement un coin
50:19au sein de Reconquête,
50:20entre l'équipe Marion Maréchal-Le Pen
50:22et l'équipe Sarah Knafo et Eric Zemmour.
50:25J'ai quelques questions pour essayer de comprendre,
50:27même si ce n'est pas de la politique-fiction,
50:30ce sont des hypothèses, tout est possible.
50:32Est-ce qu'Emmanuel Macron, si, au soir du deuxième tour,
50:36clairement, il y a une majorité relative RN,
50:38qui se dégage sans avoir les 289,
50:41peut ne pas appeler Jordan Bardella ?
50:44Est-ce que c'est possible ?
50:46Histoire politique, constitutionnelle,
50:48il pourrait trouver une alternative ?
50:51Théoriquement et constitutionnellement,
50:53c'est le président de la République
50:55qui choisit son Premier ministre,
50:57et non pas, comme ça a été indiqué aujourd'hui,
51:00lorsque Jordan Bardella indiquait
51:02qu'il était candidat au poste de Premier ministre.
51:04On n'est pas candidat au poste,
51:06on est choisi par le président.
51:08Ca, c'est la théorie.
51:09La pratique, Emmanuel Macron,
51:11s'il voit à l'issue du 7 juillet
51:13une majorité relative pour le RN,
51:15pourra difficilement, sauf à provoquer
51:18une nouvelle crise politique,
51:20ne pas choisir un responsable
51:22parmi, finalement, la majorité qui sort des urnes.
51:26Il faut s'il arrive à trouver un Premier ministre
51:29qui soit soutenu par une autre majorité
51:31plus forte que la majorité relative RN.
51:33Ca voudrait dire quoi ?
51:35On entend parler de ce scénario,
51:37une sorte de Premier ministre un peu consensuel, technique,
51:40qui forcerait... Macron forcerait
51:42à l'Union nationale derrière lui,
51:44avec des gens de gauche et des gens de droite ?
51:47On entend parler de ce scénario,
51:49c'est ça, un gouvernement, je sais pas,
51:52d'Atala Wauquiez, on va dire,
51:53pour faire... Enfin, en termes de positionnement idéologique,
51:57qui pourrait être incarné par une personnalité
52:00un peu technique, comme l'ont été en Italie,
52:02Enrico Letta ou bien Mario Draghi.
52:05Mais c'est vraiment des supputations,
52:07des rumeurs.
52:08Il a donné Jean-Diaméloni après.
52:10Il faudrait arriver à...
52:12Il faudrait quand même arriver aussi
52:14à trouver un soutien politique
52:16à ce... On tourne en cinq pattes.
52:18Ca impliquerait une culture politique parlementaire,
52:21que la France n'a pas.
52:22Emmanuel Macron en particulier.
52:24Est-ce que les Français pourraient comprendre,
52:27encore une fois, ce sont des hypothèses,
52:29que le chef de l'Etat n'appelle pas le président du RN
52:33si c'est Jordan Bardella qui arrive largement majoritaire
52:37à l'Assemblée, en n'étant pas forcément au-delà des 289 ?
52:40Oui, ils pourraient le comprendre,
52:42parce que d'abord, le RN ne recueille pas 50 % des voix.
52:45Plus de Français ont une mauvaise image,
52:48même si les choses se sont améliorées pour ce parti.
52:51Il y a plus de personnes hostiles au RN
52:53que de personnes bienveillantes à l'égard de ce parti.
52:56Ca améliore, c'est un parti qui ne fait plus peur,
52:58qui devient de plus en plus comme les autres,
53:01mais qui suscite toujours une forte opposition
53:04d'une partie de la population.
53:05Ce que veulent les Français, c'est la stabilité.
53:08Ils ont été satisfaits du résultat, il y a deux ans,
53:11où Macron ne disposait pas d'une majorité absolue.
53:14Après, ils ont été échaudés par autre chose,
53:16les deux ans qui ont donné l'impression d'un blocage,
53:19un gouvernement a gouverné, un président a présidé,
53:22des lois sont passées.
53:24De différentes façons, le 49, on est pour, on est contre,
53:27mais le Parlement n'a pas été bloqué.
53:29Ce que les Français veulent, c'est de la stabilité.
53:32Une victoire du RN, les 250 députés,
53:35avec un gouvernement technique de l'ensemble de l'arc républicain,
53:39c'est la stabilité, ils le comprendraient.
53:41D'accord avec ça ?
53:42On avait l'impression, je vous rejoins,
53:45d'une paralysie institutionnelle, alors qu'il faut le rappeler,
53:48que des réformes importantes étaient en cours et sont passées.
53:53On a eu un projet de loi immigration,
53:55la réforme des retraites a eu lieu,
53:57on se projetait, les journalistes,
53:59et je pense une partie de la population française,
54:02vers ce grand projet de loi fin de vie.
54:04On avait suivi entièrement, ici, sur LCP.
54:08L'impression, quelque part, que, comme l'a dit hier soir
54:11le président de la République,
54:13une fièvre aurait envahi l'hémicycle
54:15et que, par conséquent,
54:17les oppositions neutraliseraient l'action du gouvernement,
54:20est en réalité une impression à relativiser.
54:22Il y a eu, effectivement, des effets de manche
54:25assez spectaculaires ces dernières semaines,
54:27mais la conduite législative suivait son cours.
54:30Les premiers concernés, alors, les députés sortants,
54:33comment vivent-ils tout cela, ce retour forcé en campagne ?
54:37Elzamond Ndangava a suivi le sortant Guillaume Vuilletet
54:40pour Renaissance, reportage.
54:42Il souffle.
54:43Vous avez encore votre bureau ?
54:45J'ai encore mon bureau.
54:47Pour combien de temps ? Je sais pas.
54:49On va voir comment ça se passe.
54:51Au fur et à mesure, on découvre un peu.
54:53Il n'y a pas besoin de solutions qui existent, donc...
54:56C'est une vie de tous les jours qui change, mine de rien.
54:59Est-ce qu'il prouve bien que ça a été une énorme surprise, hier,
55:03que rien n'a été préparé, en fait ?
55:05Vous avez trouvé des tas de gens qui vont dire
55:08que je m'en doutais, que c'est sans doute vrai,
55:10que j'en fais pas partie, donc...
55:12Oui, pour moi, mais comme pour nous, c'était une surprise.
55:16C'était la dernière commande.
55:18Mettez-le là, on va voir.
55:20Ah non, non, ça, c'est le rapport sur l'outre-mer.
55:23Vous voyez, ça aussi, ça fait partie des choses.
55:25Normalement, le 13, on avait une conférence de presse
55:28pour présenter la commission d'enquête
55:30sur les risques naturels outre-mer,
55:32un sujet assez important.
55:34Ça fait partie des choses, on verra ça plus tard.
55:37Tout s'arrête, en fait.
55:38C'est brutal, c'est vraiment le côté...
55:41Vous étiez lié à la télé, ça s'arrête complètement.
55:43Le bureau, en combien de temps on doit avoir vidé les lieux ?
55:48Il faut qu'on regarde un peu, pour que tout ça s'organise.
55:51Comment vous allez le traiter ?
55:53On se pose plein de questions, c'est une période angoissante.
55:56On a croisé des gens dans les couloirs,
55:58on est dans le flou.
55:59On va retrouver les collègues de Circo par vision.
56:03OK ? Voilà.
56:05Voilà, ils sont un peu désemparés.
56:08Il faut repartir...
56:09C'est pas évident, trois semaines de campagne éclaire.
56:13Pas le temps de rédiger un programme.
56:16Il faut juste trouver le temps d'aller en préfecture
56:19dans les délais et d'imprimer des affiches.
56:21Y compris sur le plan pratique.
56:23La réaction que tout député a
56:24lorsqu'un journaliste l'interroge sur ce sujet,
56:27c'est de dire que sa circonscription
56:29est bétonnée, elle est bétonnée.
56:31C'est ce qu'ils vous diront à peu près tous.
56:34En vérité, il y a eu quand même un vent de panique,
56:37ne serait-ce que pour des considérations
56:39très pratiques, de savoir comment,
56:41dans des temps records, réimprimer la propagande électorale,
56:44reprendre contact avec son imprimeur
56:47et puis repartir sur sa Circo,
56:49la sillonner de long en long.
56:50Il faut aller chercher l'énergie.
56:52C'est pas facile.
56:54Je pense que beaucoup vont abandonner la partie.
56:56Y compris au sein de la majorité.
56:59Au sein de la majorité, je pense que certains...
57:01Joel Giraud l'a dit aujourd'hui.
57:03Certains qui avaient l'intention de ne pas se représenter
57:06vont en profiter pour lâcher la partie dès maintenant.
57:10Je voudrais vous soumettre les quelques mots
57:12de Raphaël Glucksmann chez nos confrères de TF1.
57:16Pas question de refaire la nupe, dit-il.
57:18Le candidat Place publique, élu député européen,
57:21compare le président de la République
57:23à un adolescent qui joue avec le feu.
57:25Il pose trois conditions, soutien à l'Union européenne,
57:28à l'Ukraine et rejette la brutalisation.
57:31Vous nous apprenez qu'il propose un candidat pour Matignon ?
57:34Il a pris tout le monde de vitesse, Raphaël Glucksmann.
57:37On a-t-il parlé avec Olivier Faure ?
57:39En tout cas, il propose la figure consensuelle,
57:43probablement à gauche, de Laurent Berger,
57:45l'ancien patron de la CFDT.
57:47Pour Matignon, ce qui est effectivement
57:50un joli pied de nez à Jean-Luc Mélenchon,
57:53une manière aussi de doubler Olivier Faure, en vérité.
57:58Parce que...
58:00On ne sait pas quelles étaient les tentations réelles
58:03d'Olivier Faure.
58:04Il faut qu'il soit d'accord, on lui avait posé la question.
58:08Beaucoup de personnes font des travaux d'approche
58:10auprès de Berger, en lui disant que le pays a besoin de lui.
58:13Il les écoute avec intérêt, mais jusqu'à présent,
58:16il n'a rien laissé passer de ses intentions.
58:19Quand il était secrétaire général de la CFDT,
58:21il disait toujours la politique, moi, jamais.
58:24Le fait qu'il y ait un risque rassemblement national,
58:27c'est quelque chose de très fort.
58:28Il pourrait se laisser tenter.
58:30Qu'est-ce qu'il va faire en cours ?
58:32On va donner le mot de la fin à Foucault.
58:34Il nous reste une poignée de secondes.
58:37Cette hypothèse est intéressante.
58:39Souvenons-nous des relations tendues
58:41entre le président de la République et Laurent Berger.
58:44Ca parle au centre gauche macroniste, Laurent Berger.
58:47Je crains qu'on ait, comme ça, chaque jour une figure
58:50qui fera consensus pour essayer de dépasser toutes les divisions
58:53de ces quatre forces de la gauche en train de négocier.
58:56Merci. On va s'arrêter là.
58:58Merci infiniment pour vos éclairages.
59:00J'espère qu'ils vous ont éclairés.
59:02Vous êtes les bienvenus,
59:03parce qu'on va avoir besoin d'experts aussi bons que vous.
59:08Merci de nous avoir suivis.
59:10Tout de suite, Jean-Pierre Gratien et ses invités
59:12continuent cette soirée législative à venir
59:15avec un documentaire sur les électeurs
59:17du Rassemblement national, suivi d'un débat.
59:20Très belle soirée sur LCP, bien sûr.
59:22A demain, 19h30. Merci, madame.
59:26Sous-titrage ST' 501