Le Clitoris, ce cher inconnu" lève le voile sur l'anatomie et le rôle du clitoris dans le plaisir féminin, un sujet longtemps tabou et méconnu . Avec un ton humoristique et pédagogique, le film revient sur l'histoire de la découverte du clitoris et les idées reçues qui l'entourent . Réalisation : Le documentaire est réalisé par Michèle Dominici . Contenu : À travers des témoignages d'expertes, de médecins et de femmes, le film aborde les fonctions du clitoris, son importance dans l'orgasme féminin, ainsi que les tabous et le manque de connaissances autour de cet organe . Diffusion : "Le Clitoris, ce cher inconnu" a été diffusé à la télévision en 2004 . Il est considéré comme l'un des premiers documentaires français entièrement consacrés à l'étude du clitoris . Les résultats et contiennent des extraits vidéo et des analyses de ce documentaire pionnier qui a contribué à briser un tabou sur la sexualité féminine.
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00:31Le clitoris est la seule partie du corps dont l'unique fonction est de procurer du plaisir.
00:36C'est ce qui le rend tellement extraordinaire.
00:39Et justement, c'est très étrange de penser que les femmes imaginent que leur sexualité est plus inhibée que celle des hommes.
00:45Parce qu'en fait, le clitoris n'est là que pour procurer du plaisir.
00:49Il réagit pratiquement comme le pénis, dans la mesure où le sang y afflue quand on est excité.
00:56Il se rédit et se met à gonfler légèrement.
01:00D'ailleurs, on peut se rendre compte, il se redresse. C'est un peu comme une érection.
01:09C'est intéressant de constater l'absence même de surnoms pour une chose comme le clitoris.
01:15On dit souvent aux petites filles « Non, tu n'as pas de pénis ».
01:19Au mieux, on leur dit qu'elles possèdent un vagin.
01:24Mais on parle vraiment bien peu de ce qu'il y a à cet endroit-là.
01:28En fait, cela renforce en quelque sorte l'idée freudienne que les filles sont envieuses.
01:33Mais je crois qu'aucune petite fille rêve d'avoir un pénis.
01:37Toutefois, je pense que cela pose un problème quand on dit à un enfant « Non, tu n'as pas ci ou ça ».
01:43Comme s'il lui manquait vraiment quelque chose.
01:53Malheureusement, la connaissance concernant les mécanismes de la sexualité féminine est extrêmement pauvre.
02:03Et petit à petit, on voit progresser la connaissance chez l'homme.
02:09Mais la femme reste, on peut dire, la grande inconnue.
02:24Je pense juste qu'il est très très important que les femmes sachent qu'elles sont toutes capables d'avoir des orgasmes.
02:30Et d'essayer de démystifier toutes les histoires à propos de la frigidité.
02:36Et de toutes ces choses que l'on ne comprend pas bien à propos des femmes.
02:40Sur le plan physique ou sur le plan mental.
02:44En plus, je pense qu'il est très très important que les femmes sachent qu'elles sont toutes capables d'avoir des orgasmes.
02:49Sur le plan physique ou sur le plan mental.
02:52En plus, je pense qu'avoir des orgasmes, c'est vraiment important.
03:19J'avais 10 ans quand on m'a dit que je devais faire ma première communion.
03:37C'était un événement très très important.
03:41On m'a dit que ce serait le plus beau jour de ma vie.
03:45Et donc on m'a soigneusement habillée comme une épouse du Christ.
03:48Avec une longue robe blanche, un voile, un chapelet autour du cou.
03:52Malheureusement, j'avais un très gros rhume.
03:55Et comme cette robe n'avait pas de poche, j'ai fourré mon mouchoir dans ma culotte.
04:01Après la cérémonie, j'allais prendre mon petit déjeuner en bas.
04:07Quand à un tournant du couloir, la mère supérieure m'a surprise, la main dans ma culotte.
04:13« Oh John ! » s'est-elle écriée.
04:16« Qu'est-ce que tu fais là malheureuse ?
04:19Tu sais que c'est un péché mortel.
04:22Et toi qui es encore le Christ en toi.
04:24Oh mon Dieu ! » ai-je pensé.
04:26Qu'est-ce qu'il y a donc là ?
04:27Qu'est-ce que j'ai fait ?
04:28Qu'est-ce que j'ai touché ?
04:29Alors après j'ai eu envie de voir s'il y avait quelque chose là.
04:32J'ai plutôt aimé ce que j'y ai découvert.
04:35Si vous regardez les replis des lèvres,
04:37dans cette sorte de petit abri constitué par les replis des lèvres,
04:41on trouve le clitoris.
04:43Et on peut dire qu'il est très mignon.
04:46Moi vraiment, je pense que c'est quelque chose de très mignon,
04:48même si ma fille qui a 6 ans et demi trouve ça dégoûtant.
04:52Je trouve que sa forme en elle-même est très belle.
04:56C'est un peu comme si elle avait une petite tête.
05:00Le clitoris est bien plus sensible que le pénis.
05:03C'est le tissu le plus sensible qui existe.
05:06Il comporte plus de terminaisons nerveuses à son extrémité
05:09que n'importe quel autre organe,
05:11qu'il s'agisse de la langue ou de n'importe quoi d'autre.
05:15Le clitoris comporte 4 000 terminaisons nerveuses de chaque côté
05:19et 8 000 convergent à l'extrémité.
05:22C'est un peu comme si le pénis n'existait pas.
05:27Le pénis n'en a que 4 à 6 000 en tout.
05:30Donc le clitoris en a beaucoup plus.
05:33Par ailleurs, elles sont comprimées dans un espace bien plus petit.
05:37C'est pour cela que le clitoris est si sensible.
05:40Voilà pourquoi beaucoup de femmes n'aiment pas qu'on y touche directement,
05:43parce que c'est trop.
05:45Elles préfèrent donc un contact indirect.
05:57Le clitoris n'est pas qu'un petit bouton magique.
06:00Il est bien plus grand qu'on ne le pense.
06:03Le corps de l'organe remonte sous le capuchon,
06:06puis se recourbe et se scinde en deux longues racines
06:09qui se prolongent le long de l'os pubien.
06:12Quand le clitoris est excité, le sang afflue,
06:15l'organe double de volume se tend et se rédit,
06:19comme c'est le cas lors d'une érection masculine.
06:23Après l'orgasme, ces muscles ne se relâchent pas de la même façon,
06:27et c'est l'une des raisons pour lesquelles les femmes
06:30peuvent avoir des orgasmes à répétition.
06:33J'ai souvent pensé qu'il n'y avait aucune raison
06:36d'être jalouse du pénis, parce que lui, c'est une sorte de fusil.
06:39Alors, en ce qui me concerne du moins,
06:42le clitoris est une sorte de nutrayeuse.
06:45Il peut tirer en rafale pendant un bon moment.
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07:25Élaine O'Connell est la seule à avoir aujourd'hui
07:27l'anatomie du clitoris – avec les moyens de la médecine moderne.
07:30Aussi surprenant que cela puisse paraître,
07:33rien n'avait été fait depuis près d'un siècle.
07:40Une science fondamentale, comme l'anatonie,
07:43ne renseigne guère à ce sujet.
07:46En fait, la plupart des descriptions des manuels
07:48ou même inexactes. Et si vos principaux instruments d'études sont erronés,
07:55il est probable que beaucoup de choses qui en découlent sont également erronées.
07:59Je suppose qu'à un certain point, l'idée m'est venue que ce serait vraiment formidable
08:14d'explorer l'anatomie féminine. C'est toujours un domaine de recherche où il reste beaucoup à
08:23faire, alors qu'on pourrait croire que c'est un sujet muable qui a été bien étudié. Il est
08:30indéniable que l'on a réalisé d'excellentes études au 19e siècle, mais en même temps,
08:34pourquoi ne trouve-t-on pas les illustrations dans les manuels dont nous disposons maintenant ? Qu'est-il
08:40arrivé au savoir, qui en quelque sorte a disparu ? En 1559, un anatomiste italien,
08:48Reynaldo Colombo, est le premier à étudier le clitoris. Il décrit sa découverte avec passion.
08:54Un organe si joli et tellement utile, amor veneris. A la même époque, son maître,
09:00le célèbre anatomiste Vesalius, décrit les organes reproducteurs des femmes. Vesalius
09:06est resté dans l'histoire et le travail de Colombo a totalement disparu.
09:10Cent ans plus tard, l'anatomiste hollandais Reynaldo Graaf a cru être le premier à se
09:16pencher sur la question. Il souligne l'importance de l'organe, convaincu que sans les plaisirs du
09:22clitoris, aucune femme n'accepterait de faire des enfants. Et pourtant, pendant 200 ans,
09:29le clitoris retombe dans l'oubli. En 1844, l'allemand Georges Cobelte le déflore enfin,
09:38en publiant une série d'excellents dessins. Désormais, la médecine ne peut plus l'ignorer.
09:45D'ailleurs, des illustrations plus ou moins fantaisistes commencent à apparaître dans
09:49les livres d'anatomie. En 1900, le clitoris figure bien dans la bible des chirurgiens,
09:56la Grace Anatomy. Mais dans l'édition de 1948, il a de nouveau disparu.
10:01Ce livre est mon fidèle manuel d'anatomie, dans lequel j'ai étudié pendant des années au milieu
10:09et à la fin des années 1980. Il a probablement exercé une grande influence en m'incitant à
10:17travailler en priorité dans ce domaine. Car de fait, on n'y trouvait pas la moindre description
10:23du clitoris lui-même. Alors qu'il comportait tout un chapitre sur le mécanisme de l'érection,
10:30avec des informations sur l'anatomie neurologique et l'alimentation vasculaire du pénis, sans jamais
10:41mentionner le clitoris. J'ai pensé, hmm, ce n'est pas vraiment normal. Le docteur O'Connell a montré
10:49que le clitoris est bien plus grand qu'on ne l'avait imaginé. Il mesure en moyenne près
10:54de 8 cm et constitue un organe plus complexe qu'on ne le pense. Il existe deux bulbes de
11:01tissu érectile qui descendent le long de la vulve et qui sont connues par les spécialistes comme
11:05les bulbes du vestibule. Hélène O'Connell a découvert qu'il ne constituait pas des organes
11:11distincts du clitoris, mais qu'ils en faisaient bel et bien partie. Eux aussi se gonflent lors
11:16de l'afflux de sang, créant ainsi une zone particulièrement érogène autour de l'urètre et du vagin.
12:16Là, c'est moi à l'époque. Là aussi. Je pense que la plus intéressante, c'est celle-ci. Je suis avec
12:31mes camarades officiers des corauxcilières féminins. Me voilà, je n'étais pas une splendeur, mais je
12:38n'avais pas beaucoup de concurrence. Regardez-moi un peu ces femmes incroyables. Elles ont toute l'air
12:44terriblement respectables et elles sont plutôt enveloppées. J'ai l'air assez mignonne en
12:48comparaison. Je pense que j'avais l'air plus sexy que toutes les autres. Je partageais une chambre
12:57avec deux jolies filles au quartier des officiers à Inverness. Pandora qui était assez snob et
13:04Gussie qui ne l'était pas du tout. Et nous fréquentions tous le même groupe de marins
13:11norvégiens. Nous aimions comparer nos impressions en particulier sur leurs prestations au lit et nous
13:18arrivions toutes à la conclusion qu'ils n'étaient pas à la hauteur. Nous adorions les calinés. Ils
13:24nous plaisaient, mais nous n'éprouvions jamais le plaisir avec eux. Nous ne savions pas pourquoi. Un
13:30jour, Gussie m'a dit, j'ai entendu parler d'un médecin, le docteur Leichmann. Il est spécialiste
13:37de quelque chose qui s'appelle le clitoris. Oh oui, j'en ai entendu parler, je crois. Elle a ajouté,
13:45c'est comme une gâchette, ça te permet d'avoir un orgasme formidable. Nous n'avions jamais eu
13:51d'orgasme de notre vie. Mince alors, nous avons dit, il faut l'appeler tout de suite. Nous l'avons
13:56fait et nous avons pris rendez-vous l'après-midi même. Donc nous avons rencontré le docteur
14:03Leichmann avec ses petites lunettes à double foyer. Nous avons dû nous déshabiller et il a procédé à
14:11une exploration très embarrassante de notre corps. Quand ça a été mon tour, il m'a dit, oh vous
14:18n'avez pas eu d'homme dans votre bateau. Il semblait presque heureux de le constater. Voilà ce qu'on
14:25appelle le clitoris. C'est la gâchette qui déclenche tout ce que vous voulez, des orgasmes et ainsi de
14:31suite. Mais le vôtre est bien trop petit. Je vais vous donner une crème avec laquelle vous devez le
14:36frotter chaque soir. Et avec un peu de chance, dans deux ou trois semaines, votre clitoris sera
14:43assez long et résistant pour soutenir une bouilloire de cuivre. C'est parfait, nous avons pensé. Nous
14:51avons toutes acheté nos petits tubes de crème. Il coûtait 30 shillings pièce. Puis nous sommes
14:56rentrés chez nous avec. Alors nous nous sommes frottés, frottés, frottés. Et après nous avons eu des
15:03quantités d'orgasmes. On n'arrivait pas à y croire. La science n'a jamais été à l'aise avec le clitoris.
15:13Selon elle, il échappe à toute logique théorique. Après tout, la finalité biologique du sexe n'est
15:20que la reproduction. L'amour, c'est seulement pour faire des enfants. Qu'en penses-tu, ma chérie ?
15:30Cette théorie ne me satisfait pas vraiment. Pourtant, le clitoris n'a pas toujours été ignoré.
15:38Quand les savants pensaient qu'il œuvrait à la bonne fertilité des femmes, il lui prêtait toutes
15:43les vertus. Le père de la médecine, Hippocrate, croyait que les femmes aussi avaient du sperme
15:48et qu'elles devaient avoir un orgasme pour en produire. Pour faire des enfants, il faudrait
15:54donc qu'elles éprouvent du plaisir. Oui, c'est recommandé. Et comment peut-on faire ? Essayez
15:59donc le clitoris. Le clitoris. Allons essayer. Cette théorie a eu une longue et belle vie. Ainsi,
16:07au Moyen Âge, malgré la profonde méfiance de l'Église pour tout ce qui touchait au plaisir,
16:12les médecins proposaient des traitements inattendus.
16:14Enduire le doigt d'huile parfumée et frotter la vulve d'un mouvement circulaire.
16:23Si l'on en prend les auteurs de l'époque, Boccaccio et Chaucer, l'appétit des femmes
16:29pour le sexe était bien supérieur à celui des hommes. De Rome à Londres,
16:34les hommes étaient logiques et les femmes lubriques.
16:38La science, c'est passionnant.
16:45Mais toutes les bonnes choses ont une fin. En 1875, Van Beneden dévoile les véritables
16:55mécanismes de la reproduction. Exit le clitoris.
16:59Je déclare le clitoris inutile à la reproduction.
17:02Nous ne devrions peut-être plus faire l'amour. Oh, crois-tu ? Voyons chérie,
17:09nous avons déjà trois enfants. Oui, et bien ? Et bien, il faut savoir être raisonnable.
17:13Quelques années plus tard, Freud propose une nouvelle théorie. Il admet l'importance
17:19de l'orgasme, mais déclare l'orgasme clitoridien infantile. Une vraie femme doit
17:25pouvoir transférer ses orgasmes du clitoris vers le vagin. Et si je n'y réussis pas ? Alors,
17:30vous êtes immature, sexuellement handicapée. Oh mon dieu, j'ai peut-être besoin d'une thérapie.
17:36Quel jour vous convient-il ? Seuls 30 % des femmes ont des orgasmes au cours des rapports
17:42sexuels. Et donc, suggérer que les 70 % de femmes qui n'ont pas d'orgasme au cours des
17:49rapports sexuels souffrent d'un dysfonctionnement ou sont en quelque sorte immatures, c'est une chose
17:57que je me garderais bien de défendre. Pourquoi ne pas dire simplement que la pénétration n'est
18:03pas un moyen vraiment efficace pour exciter sexuellement les femmes ? En réalité, ce que
18:09l'on appelle l'orgasme vaginal vient de l'intérieur, mais c'est le même complexe clitoridien qui est
18:14stimulé. Et donc, qu'on en soit fiers ou non, on finit toujours par se servir du même organe.
18:21Mais il semble qu'il s'agisse d'une expérience pratiquement universelle. Le clitoris doit jouer
18:27son rôle dans l'orgasme où ce dernier n'a pas lieu. Si le vagin y participe, il doit être associé
18:34de quelque manière avec la stimulation du clitoris, ou bien encore une fois, il n'y a pas d'orgasme.
18:40Cela peut donc être associé à la pénétration vaginale, mais on ne peut pas envisager que seule
18:46la pénétration vaginale, sans aucune référence au clitoris, permette que l'orgasme ait lieu.
18:50Et pourtant, toutes les images véhiculées par les médias le montrent clairement. Quand on voit un
18:56film, quand on montre un couple en train de faire l'amour, on ne prête absolument aucune
19:00attention aux activités susceptibles de provoquer l'orgasme chez la femme.
19:10Il y a très peu de nerfs dans le vagin, ou presque pas. Cela se comprend, quand on accouche, le bébé doit
19:27passer par le vagin, ça fait déjà mal, mais imaginez que cet organe soit entièrement sensible
19:33de haut en bas, ce serait inimaginable. Il est donc conçu pour être relativement inerte et insensible
19:39au niveau interne. Quand on s'y enfonce assez profondément et que l'on presse sur les parois,
19:47vers le haut ou vers le bas, parce que les mêmes faisceaux de nerfs s'étendent aussi vers l'anus,
19:52on commence à ressentir les choses, mais on ne ressent rien directement dans les tissus de la paroi vaginale.
19:59Pendant l'excitation, le vagin se gorge de sang, produit un fluide permettant la lubrification de
20:12ses parois et s'allonge. Il est admis que la partie sensible du vagin se situe autour de son orifice
20:19et dans sa paroi supérieure, au cœur même du complexe clitoridien. Des théories placent
20:26justement le point G à cet endroit, sur la paroi vaginale, tout à côté de l'urètre. Mais ce célèbre
20:32point G existe-t-il vraiment ? Quand on considère ce que les gens ou ce que Grafenberg en particulier
20:40disent du point G, il est censé se situer sur la paroi du vagin. Ça ne correspond à rien sur le
20:45plan anatomique. Bien sûr, dans le vagin, des deux côtés de l'urètre, il y a beaucoup de tissus érectiles.
20:51Il est donc très probable qu'il soit assez sensible. Mais aucune dissection n'a permis de
20:57vérifier l'existence d'un tel point. Certaines personnes ont prétendu qu'il s'agissait d'un
21:10faisceau de nerfs distinct, situé plus haut et capable de provoquer des orgasmes sans aucune
21:15participation du clitoris. Mais l'une des raisons qui me rendent sceptique, c'est qu'en parlant à
21:20pas mal de personnes appartenant à la communauté transsexuelle, à qui on a modifié chirurgicalement
21:25les organes génitaux, j'ai appris que si elles ont perdu leur clitoris, elles ne peuvent pas avoir
21:31d'orgasme. Elles essaient tout. Elles essaient de solliciter tous les points internes qui subsistent.
21:37Mais une fois que ce noyau nerveux a disparu, tout se bloque. Il est tentant de croire que le clitoris
21:45a été victime d'une certaine discrimination et que la morale est souvent venue troubler
21:49l'objectivité des savants. Dans la tradition chrétienne, les plaisirs de la chair sentent le
21:56souffre et les femmes y sont particulièrement disposées. La nature a déposé une bête dans
22:02leurs parties intimes, un organe que les hommes ne possèdent pas, observe Rabelais, auteur et
22:07médecin de la Renaissance. A l'époque, des chasses aux sorcières et un grand clitoris étaient souvent
22:14pris pour la marque du diable. Mais la science a enfin balayé bêtes et démons pour les remplacer
22:19par maladies et des violences. Au XIXe siècle, le lesbianisme et la nymphomanie sont considérés
22:26comme des maladies. Quant à la masturbation, elle provoque la jaunisse, la cécité, voire même une
22:32mort prématurée. Les médecins sont persuadés que l'excitation sexuelle détruit l'équilibre
22:38mental des femmes. Soucieux de trouver une origine à ces maux, ils jettent le blâme sur le clitoris.
22:44En 1865, le président de la British Medical Society, le docteur Baker Brown, soupçonne le clitoris
22:51d'être responsable de l'hystérie, de l'épilepsie et d'autres formes de folies. Le traitement qu'il
22:58préconise est redoutablement efficace.
23:02Ma chère enfant, il est nécessaire de te retirer ton clitoris pour soulager ta nervosité.
23:06Qu'en pensez-vous, madame ?
23:10Je m'en remets entièrement à vous, docteur.
23:13Vous faites bien, madame. La folie est une chose terrible.
23:17Les pratiques de Baker Brown furent contestées par ses pairs et le bon docteur fut sommé de démissionner.
23:23Malheureusement, ces méthodes ne disparurent pas pour autant et des centaines de femmes furent ainsi mutilées jusque dans les années 1920.
23:31Au Royaume-Uni, comme aux Etats-Unis, des centaines de petites filles naissent avec un clitoris hypertrophié suite à des problèmes hormonaux.
23:45La médecine préconise alors l'ablation partielle du clitoris.
23:49Melissa Cole a 34 ans. À l'âge de 4 ans, elle a été excisée.
23:56Quand j'étais jeune, je n'avais personne à qui en parler, ni les médecins, ni les enseignants, ni mes amis.
24:02J'avais trop peur de leur en parler, j'avais peur qu'ils pensent que j'étais différente ou qu'ils soient désagréables avec moi.
24:08On n'en parlait pas non plus en famille.
24:12C'était difficile de grandir en ne sachant pas ce qui se passait, en sachant qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas vraiment,
24:18une chose me concernant, en quoi j'étais différente, mais je ne savais pas de quoi il s'agissait et je n'ai jamais pu obtenir de réponse.
24:26Quand je suis née, j'avais des organes génitaux ambigus. Mon clitoris était hypertrophié.
24:32Mes lèvres étaient soudées de sorte qu'on ne voyait pas l'ouverture du vagin.
24:36J'avais l'air un peu masculine ou ambigu.
24:40Puis les résultats des tests effectués par les médecins ont montré que j'avais bien des chromosomes féminins XX,
24:44que les ovaires et l'utérus étaient bien là.
24:48Mais à cause du clitoris hypertrophié et des problèmes que j'aurais rencontrés à la puberté,
24:54à cause que j'aurais des menstruations, ils ont décidé de m'opérer très tôt,
25:00également pour que la famille accepte mieux le fait que j'étais une petite fille.
25:04On a donc procédé à une clitoridectomie.
25:08Il s'agit de l'ablation complète de la partie externe du clitoris,
25:12des nerfs, des glandes et d'une partie des tissus érectiles
25:16qui me donnaient une apparence ambiguë, ni masculine, ni féminine.
25:21C'était pour me donner une apparence plus féminine,
25:25alors que j'étais bien une fille.
25:29Mais en fait, il s'agissait de me rendre conforme aux yeux de la société.
25:33C'était un choix entièrement esthétique et non fonctionnel ou autre.
25:37Ça n'était pas nécessaire sur le plan médical.
25:41Avant l'opération, je ne souffrais pas du tout.
25:45Le clitoris hypertrophié ne me dérangeait pas.
25:49Ça m'a laissé un tas de cicatrices et quand je demandais au docteur
25:53ce que l'on m'avait fait, je n'ai jamais pu obtenir d'autres réponses
25:57que « tu es encore trop petite, tu n'as pas besoin de le savoir ».
26:13Je n'ai pas choisi de me faire enlever le clitoris.
26:18Ça m'a causé beaucoup de chagrin, beaucoup de douleur et de stress émotionnel.
26:24Et j'aimerais bien qu'on me remette ce qu'on m'a enlevé sans mon consentement.
26:36Ça a vraiment pesé lourdement sur ma vie, au niveau des relations avec les hommes,
26:40pour trouver quelqu'un qui accepte le fait que j'ai subi cette opération.
26:45La douleur endurée au cours des relations sexuelles est horrible.
26:49Quand j'avais un partenaire, j'avais l'habitude de prendre des analgésiques.
26:55Et donc je ne sentais rien, ni plaisir, ni douleur.
26:59Je dirais que j'éprouvais 95% de douleur pour 5% de plaisir.
27:03Nous travaillons beaucoup avec les médecins pour améliorer les traitements,
27:07faire prendre conscience aux gens
27:11et aider à éduquer la société en général.
27:17Nous avons beaucoup travaillé avec le ministère de la Santé
27:21et nous avons écrit à la Commission des droits de l'homme
27:25pour dénoncer les violences sexuelles.
27:30Et nous avons écrit à la Commission des droits de l'homme
27:34pour dénoncer ce que nous estimons être une atteinte aux droits de l'homme,
27:38comme de faire subir à un enfant sans son consentement
27:42une opération esthétique qui va affecter tout son avenir,
27:46au niveau de ses rapports avec ses partenaires sexuels et de sa vision de la vie.
28:00On considère qu'environ une naissance sur 2000,
28:04ce qui est assez peu,
28:08comporte une anomalie génitale
28:12faisant que l'on ne peut pas dire immédiatement
28:16s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille.
28:20En fait, il existe toutes sortes de cas.
28:24Chez le fœtus, le pénis et le clitoris se forment à partir du même bourrelet génital.
28:28Au départ, il s'agit exactement des mêmes tissus,
28:32de sorte que ce qui devient le pénis chez le garçon devient le clitoris chez la fille.
28:36La structure de base est donc très semblable.
28:40Tant qu'il développe sa double potentialité, le fœtus pourrait être mâle ou femelle.
28:44Au début, il possède tous les traits des deux sexes,
28:48et à un certain point de son développement, des hormones et différents facteurs
28:52amènent pratiquement l'un des deux sexes à disparaître.
28:56Le fœtus peut être mâle ou femelle.
29:27Vous savez, les filles ont de fortes pulsions sexuelles
29:31qui surgissent de toutes parts.
29:35Elles veulent faire des choses et elles pensent peut-être
29:39qu'elles ne devraient pas pour un certain nombre de raisons.
29:43Mais elles les ont. Elles ressentent ces pulsions.
29:47Et donc, on ne peut pas dire qu'elles y soient seulement poussées par leurs petits amis
29:51et qu'elles ne répondent pas à leur propre envie.
29:55Les filles se disent « Oh, je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose d'anormal chez moi.
29:59Je suis une salope. »
30:03Naturellement, les filles subissent une pression pour qu'elles ne deviennent pas des salopes.
30:07Ce type de problème semble être très constant.
30:11Comment faire pour qu'une fille surmonte cela ?
30:15Comment faire pour qu'elle accepte sa sexualité sans exagérer et se mettre à coucher à droite et à gauche
30:19et sans faire des choses qui peuvent être dangereuses ?
30:23C'est une question qui est souvent posée.
30:27C'est une question qui est souvent posée.
30:31C'est une question qui est souvent posée.
30:35C'est une question qui est souvent posée.
30:39C'est une question qui est souvent posée.
30:43C'est une question qui est souvent posée.
30:47C'est une question qui est souvent posée.
30:51Les journaux anglais l'ont d'ailleurs surnommé « l'évangéliste du clitoris ».
30:55Les journaux anglais l'ont d'ailleurs surnommé « l'évangéliste du clitoris ».
30:59L'un des principaux problèmes de l'enseignement lié à la sexualité et au rapport sexuel de nos jours
31:03c'est comment aborder certains sujets tabous
31:07très longtemps considérés comme des choses dont on ne parle pas.
31:11Il est intéressant, je trouve, de voir que parmi ces choses figurent la masturbation,
31:15l'avortement, l'homosexualité, la sexualité homosexuelle,
31:19mais aussi tout ce qui concerne le plaisir, le clitoris et notre corps.
31:23Pour une bonne part, l'éducation sexuelle est toujours centrée sur la reproduction.
31:27Elle considère encore avant tout la sexualité comme s'il s'agissait uniquement
31:31d'être enceinte et d'avoir des bébés.
31:35Une étude intéressante réalisée il y a trois ans environ montrait
31:39que sur les quinze principaux manuels d'éducation sexuelle utilisés en Grande-Bretagne,
31:43dix ne mentionnaient pas le clitoris et les dix, les mêmes j'imagine,
31:47ne mentionnaient pas non plus l'orgasme féminin.
32:17J'ai travaillé il y a quelques années avec quelqu'un de mon équipe
32:41qui est assistante sociale auprès des jeunes.
32:45Elle formait des filles destinées à devenir éducatrices.
32:49Elle avait organisé une session sur la sensualité, la connaissance de notre corps
32:53et la notion de plaisir sexuel indépendant des rapports sexuels.
32:57C'était un cours en internat et le même soir, elle a entendu l'une des filles
33:01parler au téléphone à son petite amie et lui dire,
33:05Yann, Tracy a dit que j'avais un clitoris et que tu devais me le frotter.
33:09Et Tracy a pensé, je ne crois pas lui avoir dit qu'il devait le faire.
33:13Mais en fait, elle a été plutôt encouragée par le message que les filles retenaient,
33:17à savoir que certaines parties de leur corps étaient faites pour le plaisir
33:21et que leurs petits amis devaient s'intéresser à ces parties plutôt que d'insister sans arrêt
33:25pour avoir des rapports sexuels qui risquaient probablement de ne pas être aussi agréables
33:29et certainement d'être beaucoup moins sûrs.
33:43Musique
33:58Je pense que cette génération est beaucoup plus capable de parler d'elle
34:04et est plus prête à parler d'elle, parce que d'habitude, c'est partout,
34:08les commerces, la télévision, tout le monde parle de ça,
34:11C'est la mot de la rue, tu es enceinte, etc.
34:14Si tu ne parles pas de ça,
34:16il va y avoir encore plus de femmes enceintes,
34:18ce qui n'est pas ce que tu veux vraiment.
34:20Parfois, on a de la pression des copains,
34:22ou des copines,
34:24je veux être enceinte avec toi,
34:26donc tu vas être enceinte avec moi.
34:28C'est de la pression, de l'inconfort,
34:31de te faire sentir enceinte.
34:33Je dois, c'est ce que tout le monde fait.
34:35Je dois faire ça, parce qu'il ou elle dit que je dois.
34:38La première fois que j'ai eu de l'amour,
34:41j'ai parlé à ma mère.
34:43Elle m'a demandé si j'avais fait de la contraception.
34:45J'ai dit oui, bien sûr que oui.
34:47Elle m'a demandé si j'avais apprécié.
34:49C'était mon copain, j'étais avec lui pendant 7 mois.
34:52On était tous prêts.
34:54Je lui ai dit que j'étais très fière de lui.
34:56Je suis contente que tu l'aies fait pour de bonnes raisons,
34:59et que tu l'aimes, pas parce que tu as été pressée,
35:01ou parce que tu as dû,
35:03parce que tu étais à 16 ans.
35:05C'est ce que tous les 16 ans font.
35:08Merci.
35:12J'ai écrit une bonne leçon sur le PSHA aujourd'hui.
35:14Tu l'as écrite ?
35:15Oui.
35:16C'était quoi ?
35:17C'était comment tu as appris à s'exprimer.
35:20Ah oui ?
35:21C'était drôle.
35:22Des bonnes petites histoires qui ont été racontées.
35:25Je voulais te demander,
35:27comment tu as été racontée sur le sexe ?
35:31Tu as eu du PSHA à l'école ?
35:33Non, pas du PSHA.
35:35J'ai eu une soignante qui m'a montrée avec un chien,
35:38avec un napkin,
35:40et un toilet.
35:44Je pense que c'était tout.
35:46Je n'ai pas beaucoup appris.
35:47Comment ça t'a appris à s'exprimer ?
35:49Ils ne l'ont pas fait dans ces temps-là.
35:51C'était tout doux.
35:54Ta mère t'a raconté ?
35:56Un peu,
35:57un peu,
35:58mais ce n'était pas un sujet à parler.
36:00Elles ne t'ont pas raconté
36:02que c'était pour plaisir ?
36:04Comment as-tu appris à s'exprimer ?
36:06Les attitudes ont changé, n'ont-elles pas ?
36:08Au cours des décennies,
36:10les attitudes vers la sexualité ont changé.
36:14J'ai eu un amoureux copain à l'âge de 15 ans.
36:18Je ne veux pas le savoir.
36:20C'est trop d'informations.
36:24Les parents n'ont pas de sexe.
36:34Je ne veux pas le savoir.
36:44Non, non, arrête.
36:46Va-t'en.
36:47Qu'est-ce qui se passe ?
36:48Va-t'en.
36:49On s'est fait chier.
36:50On est seul.
36:51Tu m'aimes, je t'aime.
36:52Tout est là.
36:53Regarde.
36:55Ne me touches pas.
36:56Allez.
36:57Qu'est-ce qu'ils font ?
36:59Rien.
37:00Qu'est-ce que tu as là ?
37:04Allez.
37:34et on partage des choses, on s'amuse, c'est ce qu'on fait.
37:38C'est un bon moyen de se sentir aimé et de se sentir proche de quelqu'un.
37:41Dans une relation, je pense que ça fait plus de succès
37:46tant que vous voulez.
37:48Dans ma dernière relation, c'était basé sur
37:51de m'amuser très bien, de m'amuser bien et de m'aider.
37:55C'était bien, mais on s'est séparés
37:58parce qu'on se sentait plus des amis plutôt que des partenaires sexuels.
38:02Dans une nouvelle relation, on a tout ça ensemble
38:05et ça fait une fondation plus forte.
38:10On surestime trop souvent la force des filles.
38:13Mais leur pouvoir est mince comme du papier.
38:17Et en dessous, on trouve toujours le même niveau d'impuissance
38:20et toujours la même incapacité d'assumer leurs décisions et leurs besoins.
38:24Je pense que nous devrions insuffler le féminisme dans la vie des filles
38:28ainsi que la notion qu'elles ont des droits,
38:31de faire des choix, de refuser de se comporter et d'être comme on l'attend d'elles.
38:35Un des droits des filles est de situer leur propre plaisir au centre de leur vie,
38:39avant leurs responsabilités vis-à-vis des autres.
38:42Je ne dis pas qu'elles n'ont pas de responsabilités vis-à-vis des autres,
38:45mais qu'elles ont besoin d'affirmer un peu plus leurs droits au plaisir.
38:53Il y a tellement de choses à apprendre.
38:55La première fois, c'était juste de tester l'eau.
38:58C'est un peu comme une expérience.
39:00Tu peux faire n'importe quoi, tu peux grandir.
39:03Et le seul moyen d'être un bon amant, c'est de parler avec ton partenaire,
39:07de trouver ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas,
39:09et encore une fois, de leur dire ce qu'ils sont d'accord avec.
39:11Parce qu'il n'y a pas de bon, c'est juste d'imaginer.
39:14Vous devez vraiment parler avec l'autre,
39:16parce que si vous ne le faites pas, vous ne le trouverez jamais.
39:18Et encore une fois, c'est juste un manque de communication.
39:28C'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:30c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:32c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:34c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:36c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:38c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:40c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:42c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:44c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:46c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:48c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:50c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:52c'est la première fois qu'il y a de l'eau,
39:54c'est la première fois qu'il y a de l'eau.
40:22le plateau, l'orgasme et la résolution.
40:29Dans son laboratoire de recherche, le Dr Giuliano poursuit ce travail
40:33sur le fonctionnement physiologique sexuel de l'homme et de la femme.
40:38L'effort qui est fait actuellement en matière scientifique,
40:41c'est de, derrière ces concepts, de savoir quels sont les systèmes
40:46au sein du cerveau, de la moelle épinière,
40:48et puis au sein du petit bassin, du vagin, du clitoris,
40:51les mécanismes qui sont mis en jeu lors de ces différentes phases.
41:03C'est à l'université d'Amsterdam, en Hollande,
41:06que sont menées des expériences très pointues
41:08dans le domaine de la réponse sexuelle féminine.
41:11Raven Godwin, comme une centaine d'autres femmes,
41:14participe au projet de recherche du Dr Hélène Lanne.
41:22Bonjour.
41:23Oui, bonjour, Raven.
41:24Oui, oui.
41:25Heureuse de vous rencontrer.
41:26Heureuse de vous rencontrer.
41:27Est-ce que je peux prendre votre masque?
41:28Oui.
41:31OK, je vais vous expliquer maintenant ce que vous allez faire.
41:37Expliquez-moi.
41:38Oui, ce que vous allez faire.
41:39Vous savez que nous allons mesurer le flux de sang du vagin.
41:42Oui, oui, oui.
41:43Et c'est le dispositif que nous utilisons.
41:45Vous pouvez le toucher et voir ce que ça ressemble.
41:51C'est la lumière.
41:52C'est le capteur de lumière.
41:54Et ce que vous faites, c'est que quand vous êtes dans l'autre chambre,
41:58vous insérez le tampon vous-même.
42:00OK.
42:01Et vous apportez de la lumière dans votre vagin.
42:03Et comme votre mur vaginal devient plus engorgé de sang,
42:07plus de lumière est reflétée du mur vaginal.
42:11C'est ça.
42:12C'est ça.
42:13C'est ce que c'est vraiment.
42:14C'est comme ça que nous mesurons le flux de sang.
42:16OK?
42:17Alors, voulez-vous venir et aller dans la chambre?
42:20Oui.
42:21OK.
42:22Asseyez-vous.
42:27C'est la chaise sur laquelle vous serez assis.
42:29Vous voyez que votre tampon est ici.
42:31Il y a un peu de lumière.
42:32Oui, celui-ci est en place.
42:34C'est en fait votre lumière rouge.
42:36Vous avez d'autres questions?
42:38Non, ça semble assez simple.
42:39Bien.
42:40OK, je vais quitter la chambre.
42:41Et n'oubliez pas, quand vous aurez terminé,
42:43de appuyer sur ce bouton.
42:45OK?
42:46OK.
42:47Bonne chance.
42:48Merci.
42:51OK.
42:52OK, on commence.
43:11Le sujet regarde maintenant un film neutre.
43:14Et ce que vous voyez ici,
43:16c'est l'amour du sang qui est dans le mur vaginal.
43:30Vous avez maintenant appuyé sur la vidéo érotique.
43:33Et ce que vous voyez,
43:35c'est que l'amour du sang dans le mur vaginal
43:39augmente.
43:46Toutes les femmes répondent avec une augmentation immédiate du flux de sang
43:49à quelques secondes après l'arrivée du film érotique.
43:52Et les femmes ne sont pas au courant que cela se passe.
43:57Donc elles ne se sentent plus sexuellement agressées au début.
44:01Cela se passe seulement plus tard.
44:03Mais cet augmentation,
44:05il semble que cet augmentation du flux de sang est vraiment automatique.
44:08Vous n'avez pas besoin de le vouloir.
44:09Vous n'avez pas besoin d'en être consciente.
44:11Il ne s'agit pas vraiment de ce que vous pensez du stimulus,
44:14si vous l'aimez ou pas.
44:16La réponse physiologique va se produire de toute façon.
44:18Nous sommes probablement nés pour répondre au stimulus sexuel.
44:31Les centres de commande de l'engorgement sanguin,
44:35l'espèce d'interrupteur,
44:37ils se situent au niveau de la moelle épinière.
44:39Mais ces centres de commande sont sous la dépendance
44:43de centres cérébraux.
44:45C'est-à-dire qu'on sent bien qu'il y a besoin
44:48d'une espèce d'acceptation ou de renforcement
44:52par des structures au sein du cerveau
44:54de cette perception
44:58pour qu'elle devienne à la fois consciente
45:02et surtout source de plaisir.
45:04Pour que la sensation de plaisir
45:06coïncide au niveau du cerveau et du sexe,
45:10il semble que l'on ait besoin d'une sorte d'apprentissage
45:12pour les mettre en relation.
45:14Je ne sais pas vraiment pourquoi c'est vrai pour les filles
45:18et pas pour les garçons.
45:20Mais cela semble vrai.
45:23Je pense qu'il est rare qu'une fille puisse commencer
45:26à avoir des orgasmes de façon tout à fait spontanée.
45:30Je pense qu'un certain niveau d'apprentissage est nécessaire.
45:34Mais l'analogie parfaite, je trouve, c'est faire du vélo.
45:38Comment est-ce qu'on y arrive ?
45:40Tout d'un coup, on trouve son équilibre
45:43et on ne l'oublie jamais.
46:11Il y a des rapports dans la littérature
46:13que les femmes sont le sexe le plus lent
46:15et qu'il les prend du temps pour avoir un orgasme.
46:18Et ce qu'on voit dans cet expériment,
46:22c'est que les femmes sont très rapides
46:24et très intelligentes.
46:26C'est ce que l'on voit dans la littérature.
46:28C'est ce que l'on voit dans la littérature.
46:30C'est ce que l'on voit dans la littérature.
46:32C'est ce que l'on voit dans la littérature.
46:34C'est ce que l'on voit dans la littérature.
46:36C'est ce que l'on voit dans la littérature.
46:38Les femmes sont très rapides
46:40à avoir un orgasme.
46:44Le sujet indique qu'elle a un orgasme en ce moment.
46:54Elles voulaient avoir cette première réponse.
46:56Maintenant, on va faire une pause.
47:01Un peu flushé.
47:02Oui, bien.
47:03Stimulé.
47:04Magnifique.
47:05C'était bien, n'est-ce pas ?
47:08Ce que l'on pense en ce moment,
47:10c'est que tout le monde qui est en bonne santé
47:12et qui n'a pas d'objection physique
47:14à avoir un orgasme,
47:16peut avoir un orgasme.
47:18On peut l'apprendre.
47:20Le seul traitement,
47:22le seul traitement de la thérapie sexuelle
47:24qui a été prouvé efficace
47:26est en fait la masturbation directe.
47:28est en fait la masturbation directe.
47:30C'est une thérapie courte
47:32où les femmes apprennent
47:34comment obtenir un orgasme
47:36à travers des instructions
47:38sur comment masturber.
47:40C'est un programme très succès.
47:42On ne parle plus
47:44des femmes qui sont anorgasmiques.
47:47On parle maintenant des femmes
47:49qui sont pré-orgasmiques,
47:51qui suggèrent qu'elles n'ont pas encore appris
47:53comment devenir orgasmiques.
47:55Chaque corps a besoin d'orgasmes.
47:57Ainsi, tout le monde,
47:59hommes, femmes, transsexuels,
48:01tous ceux qui sont capables d'avoir des orgasmes
48:03en ont besoin.
48:05Nous sommes des créatures sexuées.
48:07C'est d'ailleurs pour cela que nous existons.
48:09Le plaisir sexuel représente
48:11une part considérable de notre vie humaine.
48:13Je ne pense pas que les gens
48:15devraient penser
48:17nous sommes saturés de sexe.
48:19Oui, c'est ridicule la manière
48:21dont on nous jette partout à la face.
48:23Mais encore une fois,
48:25nous ne pouvons pas nier
48:27que nous sommes profondément des êtres sexués.
48:29C'est vraiment une partie
48:31de ce qui fait de nous ce que nous sommes.
49:01Il y a un avant et un après Viagra.
49:03Et si aujourd'hui,
49:05on s'intéresse un peu plus
49:07au mécanisme de l'orgasme sexuel,
49:09on peut se dire que
49:11ce n'est pas l'orgasme sexuel
49:13mais l'orgasme sexuel
49:15qui est le plus important.
49:17C'est le plus important.
49:19C'est l'orgasme sexuel
49:21qui est le plus important.
49:23Ce n'est pas l'orgasme sexuel
49:25qui est le plus important.
49:27C'est l'orgasme sexuel
49:29qui est le plus important.
49:31Si on s'intéresse un peu plus
49:33au mécanisme de la sexualité féminine,
49:35c'est également parce que
49:37Viagra a fait
49:39prendre conscience
49:41qu'il y avait
49:43une recherche pharmacologique
49:45possible en matière de sexualité
49:47en général.
49:49Donc ça représente
49:51vraiment un tournant
49:53très important
49:55dans la médicalisation
49:57Viagra,
49:59la nouvelle drogue la plus profitable
50:01de tous les temps,
50:03valable pour Pfizer
50:05et ses 93 000 propriétaires.
50:07Les femmes, comme les hommes,
50:09sont curieuses de Viagra.
50:11C'est plus difficile pour moi
50:13d'atteindre l'orgasme
50:15et je pense que
50:17je sais que
50:19s'il y avait quelque chose
50:21que je pouvais prendre aujourd'hui
50:23qui m'aiderait
50:25à atteindre ça,
50:27signez-moi.
50:29Au cours d'une étude sur le Viagra
50:31menée chez des femmes bien portantes,
50:33nous avons constaté que le Viagra
50:35augmentait l'afflux de sang dans le vagin.
50:37Mais les femmes
50:39ne se sentaient pas plus excitées sexuellement
50:41quand elles prenaient du Viagra.
50:43Donc elles ne remarquaient pas
50:45cette différence.
50:47Docteur Jennifer Berman est un urologiste
50:49et sa soeur,
50:51Docteur Laura Berman, est un thérapeute sexuel.
50:53Elles sont les premières chercheuses au pays
50:55sur les effets du Viagra sur les femmes.
50:57Comme nous le savons, 43% des femmes américaines
50:59ont des problèmes de dysfonction sexuelle.
51:01Donc c'est un problème important.
51:03Nous nous sommes unis,
51:05nos forces médicales
51:07et psychologiques
51:09pour mieux approcher le problème.
51:11Le Viagra est assurément
51:13un médicament très efficace.
51:15Mais peut-être qu'il n'est pas aussi efficace
51:17que les gens le pensaient à l'origine.
51:19Il ne s'attaque pas au véritable problème.
51:21Il ne s'attaque pas au problème relationnel
51:23entre les partenaires.
51:25Il ne s'attaque pas au manque
51:27de stimulation sexuelle.
51:29Et on a besoin de stimulation sexuelle
51:31pour que le Viagra se montre efficace.
51:33Ce n'est pas un aphrodisiaque.
51:35Est-ce que quelqu'un pense vraiment
51:37que l'immense majorité des gens
51:39dont la vie sexuelle n'est pas satisfaisante
51:41sera aidée par un médicament ?
51:43Est-ce que quelqu'un pense vraiment ça ?
51:45Non.
51:47La réalité,
51:49c'est que les gens
51:51vont acheter un médicament
51:53parce que leur vie sexuelle
51:55ne les satisfait pas.
51:57Leur vie sexuelle
51:59les laisse en partie insatisfait.
52:01Peut-être en grande partie
52:03à cause de la publicité
52:05pour ces médicaments
52:07qui disent
52:09est-ce que votre orgasme
52:11est aussi intense
52:13que vous le voudriez ?
52:15C'est quoi cette question ?
52:17Tout d'un coup me voilà moi
52:19une personne normale en train de penser
52:21je ne me suis jamais posé cette question avant.
52:23Je ne sais pas
52:25quelle est son intensité
52:27ni quelle intensité il est censé avoir.
52:29Je sais seulement
52:31si j'apprécie ma vie sexuelle avec mon partenaire.
52:33Il y a 20 ans
52:35on pensait que toutes les causes
52:37étaient d'ordre psychologique.
52:39En revanche, la tendance actuelle
52:41voudrait que toutes les causes soient d'ordre physique.
52:43Bien que beaucoup de gens,
52:45certains trouvent que cette vision
52:47est également trop simpliste.
52:49Car les problèmes sexuels
52:51ont des causes multiples,
52:53pas une seule cause.
52:55À mon avis, nous les humains
52:57nous voulons toujours déterminer
52:59LA cause de nos problèmes.
53:01Mais la réalité n'est jamais aussi simple que ça.
53:03Il a fallu attendre l'an 2000
53:05pour parvenir à ce fabuleux consensus
53:07en réunissant des chercheurs du monde entier
53:09s'intéressant au problème
53:11afin de définir les catégories
53:13féminines de ces troubles
53:15et de sa fonction,
53:17et de créer un cadre opérationnel
53:19permettant de continuer à progresser dans ce domaine.
53:21La recherche médicale
53:23essaie de comprendre plus ou moins
53:25comment fonctionne le corps,
53:27le rapport entre l'esprit et le corps.
53:29Et il faut répondre à un milliard de questions.
53:31L'industrie pharmaceutique
53:33ne s'intéresse pas à ce type de recherche.
53:35Elle finance des tests cliniques.
53:37Le médicament A
53:39agit-il mieux que le médicament B
53:41ou le médicament A agit-il mieux qu'un placebo ?
53:43Et tout s'arrête là.
53:45C'est tout ce qui l'intéresse.
53:47Mais les recherches sur la sexualité,
53:49parce que le sexe est un sujet
53:51si délicat sur le plan politique
53:53et si difficile compte tenu de notre histoire,
53:55la recherche sur la sexualité,
53:57ça ne l'intéresse pas.
53:59La sexualité ne peut pas se résumer
54:01à un air,
54:03à une substance libérée par un air
54:05qui va agir sur un vaisseau
54:07ou sur une cellule musculaire.
54:09Mais aujourd'hui,
54:11le déficit de connaissances est tel
54:13dans ces domaines que
54:15je pense que
54:17en quelque sorte militer
54:19contre la médicalisation
54:21de la sexualité va aboutir
54:23à ce que
54:25l'embryon de recherche
54:27qui existe dans ce domaine
54:29soit menacé.
54:31Je pense que nous arriverons à cerner
54:33de mieux en mieux les composants permettant
54:35d'envisager un traitement,
54:37à les mettre à la disposition
54:39des malades et à trouver
54:41quelle assistance va leur profiter
54:43au niveau des relations sexuelles
54:45en faisant appel à une thérapie
54:47pluridisciplinaire.
54:49C'est d'ailleurs ce dont les hommes
54:51ont vraiment besoin également,
54:53c'est évident,
54:55car on peut accroître l'activité érectile,
54:57mais si les partenaires ont
54:59des problèmes relationnels,
55:01ils vont éprouver
55:03des difficultés,
55:05mais le gain final fonctionne parfaitement.
55:35Excellent.
55:37Je t'aime.
55:39Je t'aime.
55:41Vous savez ce qui sous-entend le plaisir
55:43chez les femmes ?
55:45Que l'homme vide la poubelle.
55:47Que l'homme s'intéresse aux enfants.
55:51Que l'homme se rappelle la date
55:53de l'anniversaire de la mère de la femme.
55:57Ça crée
55:59une sorte de sensation spécifique
56:01à la femme,
56:03de se sentir aimée,
56:05d'être en sécurité,
56:07de sentir
56:09qu'il s'agit d'un homme
56:11qui s'intéresse vraiment à elle
56:13en tant que personne.
56:15Cela tranquillise énormément
56:17une femme de se sentir en sécurité
56:19et d'être aimée de cette façon
56:21et beaucoup de phénomènes physiques
56:23intéressants peuvent en découler.
56:25Ainsi l'idée que la sexualité
56:27est une chose qui se pratique au lit
56:29est une très grosse erreur.
56:31La sexualité c'est quelque chose
56:33qui naît de la relation entre deux personnes.
56:35Une relation entre deux personnes
56:37ça se construit 24 heures par jour
56:39et 7 jours par semaine.
56:55Les femmes qui profitent
56:57le plus de leur sexualité,
56:59les femmes qui atteignent le plus simplement
57:01l'orgasme, qui ont facilement
57:03des orgasmes multiples,
57:05ce sont celles qui prennent leur sexualité en charge
57:07et qui n'attendent pas que l'homme fasse tout ce qu'il faut.
57:13Je pense que la sexualité doit être
57:15une chose à double sens.
57:17On donne et on prend.
57:19Mais en règle générale, si c'est parfois la femme
57:21et parfois l'homme qui prend l'initiative,
57:23ils finissent par mieux s'accorder sexuellement.
57:25Chacun arrive à comprendre le rythme de l'autre.
57:27Mais si vous laissez simplement l'initiative
57:29à l'homme et que vous pensez
57:31« Oh, il ne s'y prend pas comme il faut, qu'est-ce que je vais faire ?
57:33C'est terrible, je dois trouver un bon amant. »
57:37Il y a des chances pour que vous
57:39soyez déçus par votre vie sexuelle.
57:41Vous devez la prendre en charge,
57:43sinon vous ne vous amuserez jamais autant que vous pourriez le faire.
57:57C'est ce qu'il y a de plus important
57:59dans la vie sexuelle.
58:27Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
58:57Abonnez-vous !