• il y a 5 mois

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00:00 20 ans ?
00:01 20 ans ?
00:02 20 ans, non.
00:03 Arrête, dis pas n'importe quoi.
00:04 20 ans, t'es sérieux ou pas ?
00:05 20 ans, c'est comme si c'était hier, quoi.
00:06 C'est beaucoup d'anecdotes.
00:07 Que des grands souvenirs, hein.
00:08 Ouais, c'est des moments qui sont toujours avec toi.
00:09 Un doublé, tu peux pas l'oublier, quand même.
00:10 Si tu prennes ce scénario, tu te dis « non, c'est trop gros ».
00:11 Tu peux écrire le meilleur film que tu veux, c'est difficile de faire aussi bien que
00:12 ça.
00:13 Ça n'a pas de sens.
00:14 Même dans un rêve, tu vois ce que je veux dire.
00:15 Tu peux écrire le meilleur film que tu veux, c'est difficile de faire aussi bien que ça.
00:16 Ça n'a pas de sens.
00:30 Même dans un rêve, tu vois ce que je veux dire.
00:31 Ouais, c'est ça.
00:32 C'est la magie du football.
00:33 C'est à voir et à revoir.
00:34 Après la Coupe du Monde, je voulais arrêter.
00:55 J'avais quand même un certain âge ou un âge certain.
00:59 J'avais vraiment réfléchi à la possibilité d'arrêter l'équipe de France.
01:07 Et puis, j'avais eu cette visite de Roger.
01:10 J'étais un peu en pleine carrière ou au bout.
01:14 Je savais avant de commencer la compétition que ça allait être ma dernière compétition
01:23 avec l'équipe de France, quoi qu'il se passe.
01:25 De pouvoir enchaîner après ce titre mondial en France, confirmer deux ans après, ça
01:31 prenait encore un peu plus d'ampleur.
01:34 Roger, peut-être, il va venir me voir en me disant "Bon écoute, tu sais quoi ? Tu
01:37 veux arrêter ? Continue deux ans, fais le rôle, on encadrera les jeunes, on encadrera
01:42 les super jeunes qui sont là pour leur montrer un petit peu."
01:50 Non, je ne voulais pas de ce discours-là.
01:51 Je voulais surtout qu'il dise "Je veux te garder parce qu'avec les jeunes qu'il
01:57 y a, on va gagner l'Euro."
01:59 Ou "On va avoir la possibilité de gagner l'Euro."
02:02 J'en étais convaincu.
02:03 Et c'est ce discours qui m'a tenu.
02:05 On arrive dans un état d'esprit avec beaucoup de confiance.
02:12 Beaucoup de confiance parce qu'on avait un grand génie, énormément d'expérience.
02:19 Pour nous, à cette époque-là, c'était confirmer notre domination sur le plan européen,
02:28 avoir été champion du monde.
02:30 Deux ans après, de pouvoir enchaîner et être champion d'Europe, ça prenait encore
02:39 un peu plus de valeur.
02:40 On y croyait, on pensait qu'on avait une génération de talent.
02:44 On était tous à l'étranger dans des grands clubs, marqués par cette culture de
02:52 la gagne et du haut niveau.
02:53 Mais il a fallu attendre 90 minutes pour se dire "Là, on est champion du monde, donc
02:58 on est capable de gagner les plus grands matchs et les plus grandes compétitions."
03:02 Donc on y va en se disant "On est capable de le refaire."
03:05 Donc on est finalement dans ce qu'il faut en termes de préparation et sur le plan mental.
03:10 Attention, pendant les qualifications, peut-être qu'il nous a manqué des trucs.
03:16 Et en même temps, on a les joueurs, et même offensivement, je pense qu'on avait encore
03:22 plus de potentiel, plus de joueurs offensifs, de qualité.
03:26 Notre groupe a bien évolué parce qu'on a amené de la fraîcheur, de la jeunesse et
03:32 de la qualité surtout.
03:33 Donc oui, on est parmi les favoris.
03:36 Mais il y a des grosses équipes, comme l'Italie, comme les Pays-Bas, comme l'Allemagne,
03:42 toujours la même histoire.
03:43 Mais finalement, c'était pas mal que les qualifs aient été un petit peu difficiles
03:49 parce qu'on y va avec l'humilité qu'il faut.
03:54 On n'y va pas en se prenant pour les rois du monde.
03:57 Donc oui, ça a été difficile ces qualifs, mais du coup, ça te remet un petit coup d'attention.
04:02 On est passé entre le mur et l'afficheur sur les qualifications.
04:08 Je pense que c'est peut-être la première fois où on avait une équipe aussi forte
04:17 devant comme derrière.
04:18 On avait les meilleurs attaquants sur le marché européen, on avait le meilleur milieu de
04:26 terrain, les meilleurs défenseurs, les meilleurs gardiens, on avait tout de bon.
04:30 Je crois qu'on avait surtout une envie et une confiance au football qu'on avait développé
04:41 pendant tant d'années.
04:42 En 98, on était fort, mais on était conscient qu'en 2000, il fallait monter encore, monter
04:50 le niveau.
04:51 Je pense qu'on avait une équipe avec plein de qualités au niveau physique, au niveau
04:58 technique, mais surtout au niveau mental.
05:01 Si on doit faire l'analyse du jeu de l'équipe de France en 2000, la plupart des experts
05:05 vont dire que c'est un jeu beaucoup plus spectaculaire offensivement.
05:09 Alors, c'est vrai.
05:10 On avait trouvé des armes, on avait beaucoup de potentiel dans ce domaine-là.
05:17 On avait Thierry Henry, David Trezeguet, qui avait deux ans de plus, donc plus d'expérience,
05:22 donc forcément encore plus fort.
05:25 On avait Nicolas Nelka, on avait Robert Pires, on avait Sylvain Wiltord et en plus, bien
05:31 entendu, le duo Yuri Djorkaeff, Zinedine Zidane.
05:36 Je pense, tout le monde est unanime pour le reconnaître, que le groupe 2000 était supérieur
05:44 au groupe 98 en qualité, je parle en qualité de football.
05:48 La qualité de cette équipe à l'Euro 2000, c'était sa capacité à faire du jeu, à
05:55 faire du beau jeu, à se créer des occasions.
05:57 En même temps, son défaut, c'était de se laisser un petit peu aspirer et du coup,
06:03 d'être beaucoup moins discipliné défensivement, même si c'était la même défense et tout
06:10 ça.
06:11 Mais je sentais que ça pouvait être notre faille.
06:12 Là, il y avait des aspirations vers l'avant qui faisaient qu'à un moment donné, tu
06:17 devrais laisser quelques brèches et il fallait faire attention à ça.
06:22 Le premier match est très important parce que de le gagner, il n'est pas décisif mais
06:30 après, on peut composer.
06:33 S'il n'y a pas de victoire au premier match, en général, on est obligé d'aller au bout
06:37 sur les trois matchs.
06:38 Tu sors d'une grosse préparation, tu ne sais pas complètement où tu te situes physiquement
06:45 parce que parfois, quand tu as trop travaillé, tu peux avoir du mal à rentrer dans une compétition,
06:49 tu peux avoir les jambes lourdes.
06:50 Donc, tu as les doutes de la préparation.
06:55 Tu ne sais pas exactement si elle a été juste ou pas.
06:58 Le Danemark, je dirais que c'est un adversaire qui nous met toujours en difficulté mais
07:06 qui nous donne aussi le ton pour bien commencer une compétition.
07:09 J'ai l'impression que les Danois, on les rencontre tout le temps.
07:15 J'ai l'impression qu'on fait des matchs amicaux.
07:17 Souvent contre les Danois, il doit y avoir un bon rapport entre la France et le Danemark
07:22 et toujours dans les tirages, on a le Danemark.
07:26 Leur jeu, on le connaît.
07:28 Alors, ils doivent connaître certainement le nôtre mais leur jeu, leurs principes de
07:32 jeu, leur stratégie, on la connaît mais souvent, ils posent des problèmes à beaucoup
07:38 de gens.
07:39 Je me souviens de certaines occasions, c'était surtout au début du match, c'était chaud
07:48 mais il y avait cette confiance, cette sérénité.
07:54 On sentait l'équipe mature.
07:58 Nico s'en va et puis il bute sur Schmeichel et le ballon me revient.
08:22 Je suis là, je ne sais pas trop pourquoi mais je suis là.
08:25 Je n'ai plus qu'à la mettre dans les filets vides.
08:28 Je m'en souviens parce que moi, je n'y remarque pas tellement quand même aussi en phase finale
08:33 d'un championnat d'Europe ou d'un Coup de Monde.
08:36 Ça avait été un match difficile.
08:38 Un match difficile, beaucoup de duels aériens, beaucoup de duels physiques.
08:42 C'est des mecs qui sont taillés dans du marbre.
08:44 C'est compliqué.
08:45 C'est compliqué contre les Danois.
08:46 C'est toujours compliqué.
08:47 Quand tu gagnes 3-0, tu te dis bon, c'est bon, on a fait ce qu'il fallait sur ce premier
09:04 match et ça te lance en fait le premier match.
09:06 Donc c'était le match idéal.
09:07 Sur le deuxième match contre la République tchèque, j'ai un petit incident à l'échauffement.
09:22 Sur un sprint, je ressens une douleur musculaire.
09:26 On préfère prendre les précautions et ne pas insister.
09:31 Donc je ne joue pas ce deuxième match.
09:33 C'est vrai que ça a été un peu la surprise puisque j'étais à l'échauffement et puis
09:36 tout d'un coup, quand il y a eu la composition des équipes, je n'y étais pas.
09:40 C'était juste une petite tension musculaire et on a pu régler le problème quelques jours
09:45 après.
09:46 C'est vrai que ce match-là, je me souviens des deux très grands attaquants devant parce
09:52 que quand il y avait des duels de la tête, on se sentait un peu ridicule et donc on avait
09:59 l'impression qu'ils cachaient le ballon.
10:00 Je me rappelle avec Marcel, c'est à toi, c'est à moi.
10:04 Comment on fait ?
10:05 On fait semblant d'y aller et on revient.
10:07 On avait essayé avec Marcel de dire qu'on ne va pas tout le temps sauter avec eux parce
10:12 que c'était dur.
10:13 Ils sont grands, costauds, ils mettent les coups.
10:16 Même moi, on va dire, parce que j'anticipais tout le temps la déviation.
10:26 C'est souvent un ou deux immenses et toujours des petits, entre guillemets, toujours au
10:32 deuxième ballon.
10:33 C'est les deuxièmes ballons qu'il faut faire attention contre ces équipes-là parce
10:36 que dans l'élaboration du jeu, c'est minime.
10:39 Enfin, c'était minime, peut-être ça a changé.
10:42 Mais c'était assez direct.
10:45 Les cibles étaient là et si on touchait la cible, il y avait des gens qui avaient pour
10:50 mission de prendre les espaces.
10:51 C'était un match compliqué.
11:07 Même en deuxième demi-tour, j'ai eu deux duels, deux têtes à tête.
11:11 Match serré, mais toujours quand même pas d'affolement.
11:19 Il y avait une certaine maîtrise.
11:21 Je ne parle pas de dominer, comme ça se fait dans certaines occasions.
11:27 Non, c'était vraiment le collectif, on sentait cette sérénité.
11:30 Mais en même temps, on avait les armes pour résoudre ces problèmes-là.
11:42 Je pense qu'on se sentait vraiment très forts.
11:45 L'expérience de la Coupe du Monde nous avait fait prendre conscience que ce troisième
11:59 match, même si compté pour du beurre, il fallait vraiment ne pas tomber dans le relâchement.
12:10 Il fallait bien se préparer pour ceux qui jouent et bien se préparer pour ceux qui
12:16 ne jouent pas et qui re-espèrent ou re-intègrent les cibles vers un huitième de finale.
12:21 On va dire qu'on ne s'était pas autant bien préparé en 98 qu'en 2000.
12:27 Pourquoi ? Parce qu'on manquait de ce petit truc.
12:31 Donc, ça, c'est des trucs qu'on a rectifiés, mais qui se sont rectifiés naturellement.
12:35 On avait dit à Roger, préparons tout ce qu'il y a à préparer parce que le match
12:41 est important demain contre les Pays-Bas, qui avait une très bonne équipe.
12:46 Mais ceux qui ne sont pas concernés au départ, il faut qu'on rajoute un petit peu plus.
12:51 Et on avait fait un bon rajout.
12:53 Une bonne séance.
12:57 On a pu faire tourner sur le troisième match et c'est quelque chose d'important
13:06 pour la vie de groupe, pour ceux qui ne sont pas titulaires et qui ont envie de participer
13:12 à l'aventure.
13:13 Et là, c'était possible de le faire.
13:14 Si effectivement, tout le monde peut jouer, tout le monde se sent impliqué.
13:24 Et aussi, c'est une très bonne chose parce qu'on peut faire reposer des titulaires.
13:30 Et puis, c'est très compliqué lorsque vous êtes dans une équipe et que vous ne participez pas.
13:35 On a montré qu'on était vivant, que même les joueurs qui étaient moins présents,
13:43 ils voulaient aussi montrer ses qualités.
13:46 Et même si on a perdu, je pense qu'on a fait un très bon match et on a montré
13:51 qu'on était prêt à la suite.
13:54 Un match à Amsterdam super intéressant.
13:57 Grande qualité technique.
14:00 Très bon match engagé, offensif.
14:04 Mais surtout, c'est bien parce que tout le monde joue, tout le monde est haut niveau.
14:10 Ce n'est pas un match où on se dit "Allez, on va se reposer, on a un match de haut niveau
14:14 et tout le monde est haut niveau".
14:15 L'objectif était de finir premier.
14:17 On n'a pas réussi à le faire sur ce troisième match face aux Pays-Bas que l'on a perdus.
14:23 Moi, après finir premier second, c'est quelque chose qui ne m'a jamais...
14:28 où je n'ai jamais attaché l'importance parce qu'il faut gagner quoi qu'il arrive.
14:33 Si le quart final se passe bien, il n'y a rien qui ressort.
14:36 "Ouais, mais pourquoi ils n'ont pas fini premier ? Pourquoi ils n'ont pas fait en sorte de...
14:40 comme on passe le passage des quarts, il n'y a pas d'incidence."
14:45 Mais sur le moment, malgré la qualification qui était l'objectif,
14:49 tu restes sur une défaite au troisième match et une qualification, mais en étant deuxième.
14:57 Quand tu sors du groupe, tu sais pratiquement que tu vas jouer contre une grosse nation
15:14 parce qu'on est en train de jouer 2 euros et plus tu vas vers la finale,
15:19 et quoi qu'il arrive, tu vas rencontrer que des belles équipes.
15:21 Il y a les matchs de poule et puis il y a soit tu gagnes, soit tu perds.
15:28 Soit tu continues, soit tu rentres à la maison. Donc ça change tout.
15:32 Pour moi, c'est ça la vraie compétition en fait. C'est ça, c'est que t'es au pied du précipice.
15:38 C'est-à-dire que tu joues ta vie et si tu ne gagnes pas, tu tombes.
15:44 Les matchs de l'Espagne nous font rentrer dans le vif du sujet parce que, à cette époque-là,
15:53 l'Espagne n'était pas encore l'Espagne d'aujourd'hui par exemple, mais ils avaient des super joueurs.
15:59 Tous les matchs contre l'Espagne, c'était toujours un match plus important que les autres.
16:05 C'est un match que je voulais gagner parce que je suis frontalier.
16:09 Tu veux gagner tous les matchs, mais je veux dire, il y a des équipes, il y a des nations
16:12 où tu as encore plus envie de gagner. Pour moi, il y a un vrai challenge contre les Espagnols.
16:19 Sur un plan personnel, oui, c'est affectif. C'est dur parce que je sais ce que je suis en train de réaliser.
16:26 D'un côté, je vais décevoir ma mère parce qu'elle est Espagnole.
16:30 En plus, on les bat et ensuite, sur notre chemin, on joue le Portugal.
16:37 Je sais qu'avant le match, je risque de refaire mal à mon père parce qu'il est portugais.
16:42 C'est ce qui se passe. C'est ce que je disais à mes parents.
16:46 Après, eux, ils sont hyper fiers de ce que j'ai fait et de ce que l'on a fait avec la France.
16:54 Mais honnêtement, ils étaient tristes.
16:58 C'est le football, tu sais que tu as des techniciens devant, que c'est fait.
17:03 Et puis pareil, ça fait partie des grandes nations. Il y avait du bon monde après ça.
17:13 Un match assez incroyable, intensité, technique. On se fait bouger au départ, les buts sont magnifiques.
17:21 Ce match contre l'Espagne, je me souviens très bien, mais vraiment très bien.
17:25 Parce que sincèrement, je ne comprenais pas grand-chose à Monitis.
17:31 Je crois que c'est la première fois sur un terrain où je me sentais dépassé par un joueur.
17:37 Et pourtant, j'essayais quand même de rectifier.
17:41 Parce que quand tu es en match, une fois tu te sens dépassé, tu te sens dépassé.
17:47 Parce que quand tu es en match, une fois tu te fais dribbler,
17:51 tu essaies d'analyser la situation pour essayer de donner la bonne réponse au prochain duel.
17:58 Et à chaque fois, il passait. Et j'avais l'impression, je me disais, mais c'est qui lui ?
18:02 Il était trop fort. Voilà, c'est des choses qui arrivent.
18:05 Et puis c'est surtout quand vous rentrez dans une certaine fragilité, c'est très compliqué.
18:11 Je veux dire que lorsque vous êtes dans un duel, très souvent, c'est...
18:19 Ce n'est pas de l'esbrouf, mais c'est aussi d'imprimer quelque chose dans le cerveau de l'autre.
18:29 Et là, franchement, je crois qu'il m'avait bien en main.
18:33 Je crois qu'après le match, il a dû dire, "Ah ouais, tu vois, on m'a dit qu'il était bon, mais quand même..."
18:39 - C'était un calvaire. - Ouais, c'était un calvaire.
18:41 En plus, j'ai provoqué pénalty sur lui.
18:44 Il fait partie des trois grands matchs qui resteront à jamais avec les Bleus.
18:59 Un des buts que je préfère, avec une remontée de ballon de grand pate.
19:04 Et derrière, je l'ai marqué à super but.
19:08 C'était un vrai match très disputé, avec beaucoup de duels.
19:14 Un match difficile qui aurait pu aller jusqu'à la prolongation.
19:20 Colina, il n'a pas fait un truc bizarre, l'arbitre ?
19:24 Je pose la main sur le ballon, et le gars se laisse tomber.
19:29 Et t'as Colina qui siffle le pénalty.
19:32 De mémoire, en tout cas, c'était très inmérité, le deuxième pénalty.
19:36 Moi, Colina, j'ai toujours eu un peu de mal à l'aise.
19:42 Je me suis dit, "Ah, il va me faire un pétard."
19:45 Et je me suis dit, "Ah, il va me faire un pétard."
19:48 C'était très bizarre.
19:50 Je savais qu'il n'y avait pas du tout pénalty.
19:53 C'était ce truc de revache.
19:59 Je me suis dit, "Ah, il va me faire un pétard."
20:02 Et je me suis dit, "Ah, il va me faire un pétard."
20:05 Et je me suis dit, "Ah, il va me faire un pétard."
20:08 Et je me suis dit, "Ah, il va me faire un pétard."
20:11 Et je me suis dit, "Ah, il va me faire un pétard."
20:14 C'était ce truc vraiment de revache.
20:19 Tu essaies de perturber le gars quand il est en face de toi.
20:23 Du regard...
20:25 Ça ne s'explique pas, ça se vit.
20:28 C'est dur à expliquer.
20:30 Tu sais que c'est lui qui a la pression.
20:35 C'est pas le gardien.
20:37 Le gardien n'a jamais de pression sur le pénalty.
20:39 Celui qui a vraiment la grosse pression, c'est le tireur.
20:43 Mais sincèrement, je pense qu'on méritait notre victoire.
20:48 Sur ce match-là.
20:50 J'en avais discuté avec Pep Guardiola.
20:52 Il m'avait dit, "On savait que si on passait contre vous, on pouvait aller au bout."
20:57 Mais que...
21:00 Le Rocher était difficile.
21:03 Parce qu'il me disait, "Vous avez une superbe équipe."
21:06 Ce match-là, je trouvais qu'on avait dominé l'Espagne.
21:08 Je trouvais qu'on avait mérité de le gagner.
21:12 La réussite a été de notre côté.
21:15 Mais je trouve qu'on a mieux abordé le match contre l'Espagne que les Espagnols.
21:19 On a été supérieurs aux Espagnols, je pense.
21:22 Après l'Espagne, j'avais une petite douleur derrière la cuisse.
21:37 On a eu une longue discussion avec le coach Roger Lemaire.
21:42 Pour lui, l'objectif, c'était la finale.
21:44 Il m'a mis "en repos".
21:49 J'ai vécu un match incroyable.
21:52 Du banc de touche.
21:54 Il mettait les noms des Portugais.
21:57 Vous allez voir qui il y avait sur le terrain.
21:59 Et tous, ils vous le diront, c'est à cette époque-là qu'ils doivent gagner les Championnats d'Europe.
22:02 En 2016.
22:04 C'était incroyable.
22:06 C'était incroyable ce match-là.
22:08 De toute façon, oui, les Portugais sont très forts.
22:12 On savait qu'ils jouaient très bien.
22:13 Un très beau match portugais.
22:15 Avec une équipe de très bons joueurs qui jouent dans les meilleurs clubs européens.
22:19 Comme l'équipe de France, ailleurs.
22:21 Ça a donné un très bon match.
22:24 Zinedine a fait un de ses meilleurs matchs de 7 euros.
22:28 J'ai envie presque d'associer le match contre l'Espagne et le match contre le Portugal.
22:32 Parce que ce sont des scénarios qui se ressemblent un petit peu.
22:35 Ça se joue à pas grand-chose.
22:37 Ce sont des matchs hyper serrés.
22:39 Beaucoup d'agressivité dans les duels.
22:44 Beaucoup de tension.
22:45 Ils gagnaient un 0, non ?
22:47 Un superbe but.
22:52 Je me souviens qu'ils se retournent en pivot.
22:55 Là, c'est beaucoup plus difficile pour nous puisqu'ils ouvrent le score.
23:00 Même s'il n'y a pas eu de peur particulière.
23:05 Il y avait quand même de la sérénité.
23:07 Et il y avait du temps pour revenir au score.
23:09 Et on n'a pas paniqué du tout.
23:11 On a pris le but.
23:12 On ne s'affole pas.
23:14 On garde nos principes de jeu.
23:17 On savait qu'on pouvait marquer.
23:27 On va en prolongation.
23:28 Et puis, il y avait cet épisode.
23:31 À l'époque, il n'y avait pas la VAR.
23:33 Il y avait ce pénalty que l'arbitre central ne voit pas.
23:37 Qui est signalé par l'arbitre de touche.
23:39 Les Portugais font un harcèlement sur l'arbitre de touche.
23:45 Sur l'arbitre central.
23:46 Je n'ai pas eu peur.
23:47 Mais je voyais le doute.
23:49 Le doute sur le visage de l'arbitre.
23:51 Il repousse un peu tout le monde pour aller voir.
23:54 Pour qu'il soit vraiment sûr de l'arbitre assistant.
23:57 Qu'il avait vu.
23:58 Je n'ai pas lâché l'arbitre.
24:00 Pour qu'il puisse avoir un doute plus important.
24:04 Mais il avait le doute.
24:05 Si tu vois les images.
24:08 Pour moi, il y a même.
24:10 Je tire par là.
24:11 Du moment qu'il y a même.
24:13 Il y a le pénalty.
24:14 Pour moi, je sais qu'il marque.
24:16 C'est drôle.
24:17 C'est la première fois.
24:19 Je crois qu'en compétition.
24:21 Il y a la règle du but en or.
24:23 Et donc, c'est la première fois.
24:25 Qu'on profite de cette règle.
24:27 En demi-finale.
24:28 C'était magnifique.
24:30 Qu'ils aient pu mettre.
24:32 Le but en or.
24:33 Et que le but en or.
24:35 A été fait.
24:36 C'est un moment.
24:37 Je pense que c'est un moment.
24:39 Je pense que c'est un moment.
24:41 Je pense que c'est un moment.
24:43 Je pense que c'est un moment.
24:45 Qu'ils aient pu mettre.
24:47 Le but en or.
24:49 Quand on est du bon côté.
24:51 C'est fantastique.
24:53 Ça n'existe plus.
24:55 Mais c'est quand même spécial.
24:57 Il y a l'espace.
24:59 De 1 ou 2 secondes.
25:01 On se dit.
25:02 Ils vont remettre le ballon.
25:04 Ils vont faire le coup d'en.
25:06 Non, c'est fini.
25:07 Parce qu'on n'était pas habitué à ça.
25:09 Ce match-là a été compliqué.
25:11 Très difficile.
25:12 A l'image de 7 euros.
25:14 C'est un match qui a été très difficile.
25:16 C'est un match qui a été très difficile.
25:18 C'est un match qui a été très difficile.
25:20 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:22 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:24 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:26 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:28 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:30 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:32 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:34 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:36 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:38 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:40 Et c'est un match qui a été très difficile.
25:42 Il y a des émotions qui sont différentes.
25:46 Parce que tu joues contre l'Italie.
25:49 Et moi à l'époque, je jouais en Italie.
25:51 Et donc, c'est pas la même chose que jouer le Portugal ou l'Espagne.
25:55 Moi de mon côté, j'avais signé, après la demi-finale contre le Portugal,
26:03 mon contrat avec la Juve.
26:05 Ça veut dire que oui, entre guillemets, c'était un match un peu pas évident.
26:10 On a l'habitude de préparer ce genre de match ou ce style de match.
26:14 L'expérience de 98 nous sert beaucoup dans ces moments-là.
26:17 On sait comment préparer une demi-finale.
26:19 On sait comment préparer une finale.
26:21 On sait ce qu'il faut faire, ce qu'il faut pas faire, ce qu'il faut moins faire.
26:23 On a pas eu de soucis comme ça peut l'être quand c'est une première fois,
26:27 à gérer le côté émotionnel, tout ce qu'il y a autour.
26:30 On était dans notre truc, on savait pourquoi on était là.
26:32 Mais c'est l'Italie.
26:33 C'est compliqué de les gagner.
26:37 Le passé, on a souvent perdu contre l'Italie.
26:40 On a toujours l'impression que ça va tourner dans leur sens.
26:45 Même s'ils jouent pas bien, il va y avoir un coup froid, un corner ou quelque chose comme ça.
26:50 On sait que ça va être compliqué.
26:52 On le sentait qu'ils nous la faisaient un peu à l'envers.
26:55 On a peur de vous.
26:57 On les connaît tous, on joue tous ensemble.
26:59 Vous allez gagner, on a peur de vous.
27:01 Tous ces petits gestes, mais derrière, tu sentais qu'il y avait un vrai plan.
27:06 "Les yeux sont à nous, et nous nous remettons à nous."
27:13 Quand tu es un sportif de haut niveau, en plus quand tu représentes la France,
27:18 enfin ton pays, en fait, le plus important c'est de soulever le trophée.
27:23 Et là, c'est la dernière marche, et c'est certainement la plus difficile,
27:29 parce que c'est les Italiens.
27:32 L'approche de l'Italie a été meilleure que la nôtre sur cette finale.
27:36 Ils nous ont fait déjouer complètement.
27:39 On a vu qu'ils étaient bien en place, ils sortaient pas, ils défendaient bien.
27:43 Ça prend pas, c'est pas l'équipe de France de l'Euro 2000.
27:46 Pas bien rentré, voilà, ils mènent au score, et puis les minutes qui passent, qui passent, qui passent.
27:53 Et c'est ce qu'on appelait le fameux "catenaccio",
27:55 c'est-à-dire qu'une fois qu'on a gagné, on a gagné.
27:58 Et c'est ce qu'on appelait le fameux "catenaccio", c'est-à-dire qu'une fois qu'ils marquent, c'est terminé.
28:03 Ils ont fait un match tactiquement incroyable, ce qu'on avait fait nous,
28:07 ce qu'on avait réussi à faire nous en 88, en 2000, eux ils le faisaient à la perfection.
28:12 Je me souviens d'un match très fermé, tendu.
28:15 On se sentait désarmés, on se sentait un peu impuissants.
28:19 On n'arrivait pas à jouer notre football, on n'arrivait pas à dominer.
28:22 Ouais, on est tombés dans le piège, ils étaient prêts.
28:26 Ils étaient plus que prêts, ils avaient fait un plan pour nous battre.
28:30 Offensivement, on n'a rien pu faire.
28:32 On est tombés sur un gardien, un toldo, qui était au sommet de son art.
28:39 Non, non, je vais être honnête avec toi, je te le dis, et je l'ai déjà dit, moi je n'y croyais pas.
28:44 Ce n'est pas un bon match de l'équipe de France.
28:46 C'est un match où on s'est fait piéger tactiquement par les Italiens.
28:50 Vers la fin du match, je crois qu'il y a Del Piero qui part en profondeur.
28:55 Et moi, je suis derrière lui, et je suis énervé.
29:00 Je me dis, putain, le mec, il va marquer, je vais lui mettre une boîte derrière.
29:04 Je lui dis, écoute, quitte à faire, le mec, je vais le sécher.
29:08 Et je me dis, on ne sait jamais, il peut rater.
29:11 Et il a raté.
29:13 Je crois qu'il y a de mémoire deux occasions où vraiment il peut faire le 2-0.
29:17 Les dix dernières minutes ont été fatales pour eux.
29:20 Ils se sont créés, je crois, trois occasions, mais seuls face à Barthez.
29:25 Tu te dis, ce n'est pas possible.
29:28 Comment ils ont pu ne pas mettre ce deuxième but ?
29:32 Si Fabien ne fait pas deux ou trois arrêts formidables, il tue le match.
29:37 Mais ils n'arrivent pas à le tuer.
29:39 La fin s'approche.
29:41 Roger a fait des changements audacieux et judicieux.
29:46 On était conscients qu'il fallait rentrer, essayer d'apporter quelque chose de différent.
29:54 Le coach tente un coup, un coup offensif.
29:56 On passe à trois en défense et Robert rentre pour avoir un attaquant supplémentaire.
30:01 Et moi, dans ma tête, je l'ai dit, je le répète, je dis, mais en fait, ça ne sert à rien.
30:06 Le niveau est très, très élevé parce que là, tu es en train de me dire que Robert Pires était remplaçant quand même.
30:11 Et David Treseguet aussi, donc imagine.
30:14 Et Sylvain aussi, il était rentré ? Sérieux ?
30:17 Ah non, mais là, c'est pas du coaching gagnant, c'est du coaching de très, très haut niveau.
30:24 Après, je vis quelques minutes sur le banc.
30:28 Je vois sur le banc qu'il y a une tension qui est forte.
30:31 Je me dis, mais qu'est-ce qui se passe ?
30:33 Je me dis, les Italiens, je ne vais pas dire les mots.
30:36 Les Italiens, ils nous chambrent depuis qu'ils mènent au score.
30:42 C'est chaud.
30:44 Les remplaçants italiens chambraient les Français.
30:48 Il ne restait très peu de temps.
30:50 Je voyais les Italiens, je regardais les Italiens sur ma droite, sur le banc de touche.
30:55 Ils étaient tous debout, prêts à partir en courant sur le terrain.
30:59 Pour eux, ils avaient déjà gagné.
31:02 Ce qui se passe derrière, c'est un coup.
31:05 C'est un long ballon de la part de Fabien.
31:09 On a de la tête et après, une part et fini l'action.
31:12 C'est la magie du football.
31:23 Ça se joue à rien.
31:25 Et le but de Sylvain nous a remis sur le croix-cheveux.
31:30 Quand Sylvain marque,
31:34 à ce moment-là, moi, je n'ai aucun doute qu'on va gagner.
31:39 J'ai aucun doute.
31:40 L'instant où se joue, à mon avis, la finale, c'est là.
31:43 Et eux, ça les a…
31:45 C'est un retournement total.
31:47 C'est-à-dire que nous, tout d'un coup, on a des épaules comme ça
31:51 et on mesure 2,50 mètres et les Italiens, ils mesurent 1 mètre.
31:56 Tu sais que tu as quelques minutes d'être champion d'Europe
31:58 et que tu prends ce but, cette égalisation-là,
32:00 et qu'il faut tout faire pour que tu puisses gagner.
32:02 Tu prends ce but, cette égalisation-là et qu'il faut tout recommencer,
32:04 tu prends une énorme tarte dans la gueule.
32:06 Nous, on a hâte que ça reparte, en fait.
32:09 C'est-à-dire qu'à la limite, on n'a même pas besoin de l'arrêt.
32:12 Parce que nous sommes dans une dynamique.
32:14 Il faut continuer parce qu'on est proche de la victoire, en fait.
32:20 Donc, Roger fait son speech.
32:23 Et donc, on rentre sur le terrain.
32:27 Et puis, moi, je suis tout seul.
32:29 Et puis, arrive derrière moi, mais discrètement, Marcel Desailly.
32:33 Donc, il se met là, comme ça, derrière, et il me glisse.
32:36 Maintenant, on va voir de quoi tu es capable.
32:39 Mais le truc, c'est qu'il repart direct.
32:43 Je veux dire, je n'ai même pas le temps de lui répondre.
32:47 Et là, je me dis, mais qu'est-ce qu'il me veut, lui ?
32:50 Mais vraiment n'importe quoi, pas à ce moment-là.
32:53 En plus, déjà, tu as la pression, c'est la finale.
32:57 Tu ne sais toujours pas ce qui va se passer.
33:00 Donc, c'est du Marcel Desailly tout craché.
33:04 Peut-être qu'indirectement, ça m'a fait du bien.
33:07 On ne peut pas le savoir.
33:09 Et après, le but anor, il est dans toutes les mémoires.
33:13 À un moment donné, c'est une inspiration individuelle.
33:15 Robert, il a décidé de faire ça.
33:18 Quand j'étais au FCMS, c'est ce que j'avais fait pendant six ans.
33:23 Et là, je me suis retrouvé sur le côté gauche à prendre le ballon,
33:28 à prendre des risques, à prendre des responsabilités,
33:31 même si je sais que le maillot bleu, il est lourd.
33:35 Mais il faut y aller.
33:37 On aime bien expliquer le football avec des théories tactiques.
33:46 Mais à un moment donné, il y a des joueurs de foot
33:49 qui déclenchent des actions parce que dans leur tête,
33:52 il s'est passé quelque chose et qui fait que ça change le cours d'un match.
33:55 Parfois, ça change le cours d'une histoire.
33:57 C'est une action fantastique.
34:09 Mais un but, c'est une merveille.
34:12 Tu regardes le geste, la position du corps, l'équilibre qu'il a,
34:17 où il la met, il va la chercher derrière.
34:20 Mais ce but, c'est une merveille, ce but.
34:22 Sans réfléchir, sans trop penser si le ballon allait vers le but en dehors.
34:34 Et je me suis fait cette frappe quadrée pied gauche.
34:39 Je vois Roger qui part de son bas de touche avec les bras en l'air.
34:44 C'est pour ça qu'on joue au foot, d'ailleurs. C'est pour ces moments-là.
34:49 J'ai des frissons. C'est un truc de malade.
34:53 On s'est tous levés du banc en passant devant le banc italien.
34:57 Avec des petits...
35:00 Ils n'ont pas été sympas, donc il y avait des petits coucous.
35:05 On est au fond du trou et on remonte au ciel.
35:10 En l'espace de quelques minutes.
35:12 Le scénario était fabuleux.
35:14 Tout le monde devrait avoir le droit de vivre des émotions comme ça une fois dans sa vie.
35:18 C'est surréaliste.
35:20 J'étais tellement heureux que je me souviens que je ne pouvais plus attendre la coupe.
35:29 J'avais vu la coupe et j'avais été la chercher.
35:32 Ça ne me ressemble pas trop, mais bon...
35:35 J'étais ailleurs.
35:36 Je me souviens très bien.
35:38 Il y a tous les coéquipiers qui étaient derrière en train de rigoler.
35:43 Je voyais ça et je me disais "Mais attends, je ne vais pas attendre, il faut attendre".
35:48 Je suis parti prendre la coupe.
35:50 Bien sûr, on fait comme d'habitude le tour d'honneur, mais on n'a pas envie de rentrer.
35:59 On n'a pas envie de rentrer et surtout on a envie de savourer.
36:02 Parce que c'est juste magnifique ce qu'on vient de faire pour la France.
36:06 Ce moment-là, il est génial parce qu'à la Coupe du Monde 98, on n'a pas eu le temps.
36:11 On a pris une vague dans la gueule, on a pris un tsunami dans la tronche
36:16 et on n'a pas eu le temps de profiter du truc entre nous.
36:19 Et là, on a pu rester après les célébrations.
36:24 Même le stade, je crois qu'il était presque vide et nous, on était encore sur le terrain
36:29 en train de discuter.
36:31 Je ne me rappelle même plus de quoi on parlait.
36:34 On refaisait le moment.
36:35 Enfin, on parlait de plein de choses et pas forcément de ça d'ailleurs,
36:38 mais on profitait du moment et de l'instant présent.
36:40 C'est-à-dire qu'on savourait en fait.
36:41 Non, mais quand tu gagnes, tu veux savourer tout le temps.
36:44 Que tu aies 20 ans ou 30 ans ou 35 ans, tu veux savourer parce que c'est des moments
36:49 qu'il faut vraiment profiter parce que je te dis, c'est dur de gagner un équipe nationale.
36:53 Je me souviens, il y a une image de Roger qui parle avec Didier, je crois,
36:59 pendant longtemps, tu vois.
37:01 Et on est là sur le terrain, on rigole, on s'amuse.
37:04 On est en train de raconter des conneries, des trucs.
37:07 Tu vois, comme des enfants en fait.
37:09 Tu prends goût à ces moments-là parce que tu sais que c'est le dernier moment qui t'appartient.
37:15 Il y avait une espèce de satisfaction de se dire, waouh, on a fait le doublé.
37:20 On a fait le doublé.
37:21 Ça, c'était merveilleux.
37:23 C'est-à-dire qu'il y avait une conscience en fait.
37:25 Champion du monde, champion d'Europe, je ne vais pas me la raconter ou faire croire,
37:29 mais avec le recul, on se rend compte du poids que ça a et dans l'histoire déjà.
37:37 Et il fallait le faire quand même.
37:39 C'est incroyable de se dire que c'était il y a 20 ans parce que 98-2000, pour moi, dans ma tête,
37:49 c'était il n'y a pas si longtemps, même si je n'ai pas tous les souvenirs.
37:52 Mais voilà, c'est un petit peu de nostalgie, mais en même temps, c'est une immense fierté.
37:58 C'est une immense fierté d'avoir réussi à faire ce doublé parce que 2000, c'est la confirmation.
38:06 98, on est champion du monde.
38:07 La première fois dans l'histoire du football français, on est champion du monde.
38:10 En France, tu ne peux pas rêver de quelque chose de plus beau que ça.
38:14 Une affiche extraordinaire contre le Brésil.
38:17 Mais après, il faut confirmer.
38:20 Et c'est ça qui est le plus difficile.
38:22 C'est confirmer après avoir été sur le toit du monde.
38:26 C'est la consécration d'une génération, de pouvoir enchaîner, ou dans un sens ou dans l'autre.
38:33 Quand tu fais Euro, Coupe du monde, Coupe du monde Euro.
38:36 Voilà, c'est pas rien.
38:41 Cette génération qui a connu 98 et surtout 2000, ça a resté dans la mémoire d'un pays.
38:52 Et surtout, ça a été une génération inoubliable.
38:56 Le niveau était très, très élevé.
38:58 Et c'est quand même fantastique d'avoir la chance de jouer dans une équipe comme ça.
39:02 C'est juste incroyable.
39:04 Même s'il y avait des gens nouveaux, on les a inclus dans le groupe.
39:09 Il y avait une vraie cohésion.
39:11 En plus, entre toutes les générations.
39:14 Et ce qui est marrant, c'est que moi, j'étais entre les deux.
39:17 C'est une bande de copains.
39:19 Des gens qui ont vécu des bons moments ensemble.
39:22 Et qui ont toujours eu le même objectif.
39:26 C'est de gagner ensemble et de faire le maximum ensemble.
39:30 J'adorais cette équipe. Je me sentais bien dans cette équipe.
39:33 Il y avait une force collective.
39:36 Il y avait du professionnalisme, de la discipline.
39:41 Du savoir-vivre.
39:44 Du sourire.
39:45 De l'intelligence.
39:47 C'était fluide en fait.
39:49 Même nous, quand on jouait, on sentait qu'on était fort.
39:53 C'est un groupe qui gagne.
39:55 C'est pas seulement les heureux que tu vois tous les matchs.
39:59 C'est les 22.
40:03 C'était très agréable.
40:06 C'était très agréable même en dehors du terrain.
40:10 Du plaisir, du régal.
40:13 Le régal, du bonheur.
40:16 On reste nostalgique.
40:22 C'est ça.
40:24 C'est la magie du football.
40:26 Je vais partir pour quelques mois de bonheur.
40:30 Tu m'as mis ça en tête.
40:32 Peut-être recommencer ma carrière.
40:35 ♪ ♪ ♪

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