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00:00Club Culture d'Europe Un Matin. Alors je vais apporter ma petite contribution ce matin. On vient d'apprendre que le musicien Marc Seron
00:06ferait partie de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques avec son fameux titre Super Nature.
00:17Voilà ça Marc Seron, Ayana Kamoura, peut-être la chanteuse britannique Dua Lipa, voilà la programmation se précise pour les Jeux Olympiques.
00:24Venons-en au livre du jour Nicolas Caro ce matin, un livre réconciliant sport et littérature.
00:30Qui n'était pas particulièrement fâché mais qu'on associe mal, c'est vrai malgré les grands écrivains qui se sont emparés du sujet comme Jean-Gyraud Doux
00:36qui rappelait il n'est pas un héros de racine qui ne soit un sportif, c'est vrai,
00:41mais là c'est pas de la poésie sur le curling ou un roman de footeux, c'est un livre d'histoire avec un grand H.
00:46Les Jeux Olympiques de littérature, c'est le titre, chez Grasset, signé Louis Chevelier.
00:51C'est quoi ces Jeux ? C'est un concours du meilleur écrivain ?
00:53Mais quasiment. En fait Louis Chevelier nous apprend, m'apprend en tout cas, que de 1912 à 1948
00:58les Jeux Olympiques comprenaient des épreuves de littérature, il y avait déjà des joutes musicales et littéraires lors des JO de l'antiquité.
01:04Ça fait un peu penser au match de foot des philosophes des Montipitons, vous savez, avec Nietzsche qui passe à Kant et dribble Socrate, c'est un peu ça.
01:11En 1924, pour les JO de Paris, écoutez les noms des jurés des épreuves littéraires, Gyraud Doux, Maurice Matherlink, prix Nobel de littérature et haltérophile.
01:19Paul Valéry, Paul Claudel, Edith Wharton, Barès, Gabriel Edanoncio, excellent escrimeur paraît-il et côté compétiteur un certain Henri de Monterland.
01:28Qui propose un texte intitulé « Le paradis à l'ombre des épées ».
01:32Dorothy Margaret Stuart obtiendra la médaille d'argent pour chant d'escrime, au passage la littérature fait partie des rares épreuves ouvertes aux femmes à l'époque.
01:40Et la médaille d'or ?
01:41On l'a oublié, inconnue au bataillon, un certain Géo Charles, mais adoubé par Blaise Sandrard quand même.
01:46Le livre revient sur ces épreuves, mais pas seulement, il évoque aussi tout ce qui se passe autour du sport, les enjeux non sportifs des JO, la figure de Coubertin,
01:54plein évidemment, l'auteur cherche tout ce qui incarne la formule « mens sana in corpore sano » tiré de la dixième satire du poète latin juvénal, au cas où vous vous demandiez.
02:02Paul Valéry explique d'ailleurs regretter d'appartenir à une génération qui a sous-estimé le sport.
02:07Alors que dit-il, l'utilisation des forces dans un but toujours renouvelé, c'est le fond même de la vie du sage.
02:12Ça fourmille d'anecdotes et de bons mots, et le livre se termine par la liste des écrivains qui contribuent au sport,
02:18comme J.K. Rowling, qui a inventé le quidditch, ou Murakami, qui raconte ses courses de fond.
02:23Ça aurait de la gueule, dit Louis Chevalier, de remettre la littérature au centre du grand jeu, histoire d'aller moins vite, moins haut, moins fort, enfin.
02:33« Mens sana in corpore sano », un esprit saint dans un corps sain, je traduis pour ceux qui ne sauraient pas.
02:38Les Jeux Olympiques de littérature, signé Louis Chevalier, à I-2-L-I-E-R, séparu chez Grassel.
02:45Il a passé sa vie à dire « c'est pas chevalier, c'est cheveli ».
02:47Oui, vous avez bien fait d'être minutieux dans la prononciation.
02:50Le cinéma ! Avec vous, Laurie Choleva, le retour au cinéma de Monica Bellucci.
02:55Eh oui, dans le film de la réalisatrice franco-iranienne, Marjan Sattrapi, « Paradis Paris », l'icône italienne se glisse dans la peau de Giovanna,
03:03une ancienne star de l'opéra qui a été déclarée morte par erreur, et qui attend désespérément des hommages de la presse, qui malheureusement ne viendront jamais.
03:11Mais « Paradis Paris », c'est surtout une multitude d'histoires qui se croisent dans Paris et qui ont comme point commun la mort.
03:17La mort future avec un présentateur télé incarné par André Dussolier, malade.
03:21La mort que l'on repousse avec Rossi de Palma, génial, dans le rôle d'une asthmatique qui enchaîne les cigarettes, c'est toujours mieux,
03:26et qui décide de passer un pacte avec Dieu pour rester en vie plus longtemps que prévu.
03:30La mort passée avec Alex Lutz, qui ne fait pas le deuil de sa femme.
03:33La mort que l'on évite avec un cascadeur.
03:35Ou encore la mort que l'on espère avec une ado mal dans ses pompes.
03:39C'est une chanteuse d'opéra, elle a été déclarée morte par erreur et depuis elle ne s'en remet pas.
03:43Il faut dire que tout le monde l'a oublié.
03:51C'est une différence de taille.
03:53C'est un film atypique, haut en couleurs, qui met en scène des personnages attachants.
03:57On parle de la mort pour mieux parler de la vie, pour mieux l'apprécier.
04:00C'est une ode à la vie très réussie.
04:02Un portrait de femme saisissant, c'est un autre film.
04:04Juliette au printemps avec Isia Higelin, Noémie Lwowski et Jean-Pierre Daroussin.
04:08Après la ménopause dans Horreur, l'avortement dans Annie Colère ou encore la dépression aujourd'hui.
04:14Avec ce film, Blandine Noire continue à s'intéresser à des femmes, à des jolis portraits de femmes.
04:19Isia joue le rôle de Juliette qui part soigner sa dépression au sein de sa famille, très loin de la ville.
04:25C'était quand ça ?
04:26Je vous ai traumatisées tant que ça ?
04:28C'est inévitable, tous les parents traumatisent leurs enfants.
04:30Oui, et c'est comme ça que naissent les grands artistes.
04:34C'est qui qui est mort ?
04:36Personne.
04:40Un cinéma intelligent dans la veine de Bakri Jaoui, on aime beaucoup.
04:43Juliette au printemps avec Isia Higelin et Jean-Pierre Daroussin.
04:46Merci beaucoup Laurie Cholet, merci Nicolas, merci Vincent.
04:49On se retrouve demain.