Pubalgie - Table ronde

  • il y a 3 mois

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00:00:00à la reprise de la compétition. Je vais vous présenter nos experts en
00:00:07commençant par le docteur Gilles Reboul, célèbre chirurgien qu'on ne présente
00:00:12plus presque, qui travaille sur la pubalgie depuis 2000, qui a oeuvré
00:00:19pour beaucoup de sociétés savantes, qui opère à Bordeaux à la clinique de
00:00:25Mérignac, à Paris à la clinique du sport, qui a collaboré aussi avec le centre
00:00:29d'Aspéta et qui a opéré un nombre important de sportifs professionnels.
00:00:35On a aussi avec nous ce soir le docteur Bertrand Tamalé, médecin rééducateur
00:00:40de médecine physique, qui est officier au centre national du football, au centre
00:00:45médical depuis 2013, qui est enseignant de longue date dans le DIU de
00:00:52traumatologie du sport de Paris 6, également dans la capacité de médecine
00:00:56du sport et qui a fait ses armes à l'hôpital Saint-Maurice avec notre maître à
00:01:01tous, le docteur Rodineau. On a aussi avec nous, c'est une chance,
00:01:06monsieur Clément Gautreau, mésie-thérapeute du sport, qui a fait ses armes au centre
00:01:13national du football avant de partir dans le basket où il est officier pendant
00:01:18quatre ans au club de Proa de Gravelines. Après il a partagé l'aventure de l'Euro
00:01:222016 en France avec l'équipe de France de football, puis l'AS Monaco pendant
00:01:27deux saisons et maintenant, après un passage à l'Atletico Madrid, il est officier
00:01:32comme kiné personnel d'un joueur international. Et enfin, Guillaume Vassou,
00:01:37kinésithérapeute au centre national du football depuis 2013, qui a intégré le
00:01:42staff médical de l'équipe de France de football en 2016 après l'Euro et donc
00:01:48qui a partagé la grande aventure de la Coupe du Monde 2018 et qui peut donc
00:01:53se vanter d'être champion du monde avec l'ensemble du staff de l'équipe de
00:01:58France. On va démarrer par une question pour Gilles.
00:02:03Première question, quels sont les arguments qui te font poser une indication chirurgicale
00:02:11ou plutôt un traitement fonctionnel lorsqu'un patient vient de consulter pour une pubalgie ?
00:02:18Bonsoir déjà à tout le monde et tous les participants, aux experts. Merci de
00:02:22m'avoir invité. Bien entendu, ce qui est important dans un premier temps, avant de
00:02:28porter une indication, c'est de bien démembrer le type de pubalgie que
00:02:33présente le patient. Donc, il est indispensable d'avoir un examen clinique
00:02:37qui est clair et qui est pratique, qu'on peut faire au cabinet, de manière à faire
00:02:44rentrer le patient dans une des formes de pubalgie. Alors, vous connaissez mon
00:02:48implication dans le démembrement qui a eu lieu d'abord en France, puis après
00:02:54qui s'est passé avec Doha et donc avec des influences qui ont été multiples
00:03:00puisque quand on était à Doha, c'était des influences à la fois européenne mais
00:03:05également américaine, australienne, d'Afrique du Sud, pour aboutir à des
00:03:09variétés aussi de quatre formes. Aujourd'hui, puisqu'on va vraiment parler de 2020,
00:03:17pour moi, c'est la forme de la pubalgie qui va me dire si je dois faire une
00:03:25opération ou pas. Bien entendu, c'est aussi l'évolution. Si quelqu'un présente des
00:03:30douleurs de type pubalgie, entre guillemets, mais pariétal qui n'évolue que depuis
00:03:33une semaine, je ne vais pas me précipiter bien sûr, on aura toujours les mêmes
00:03:38traitements qui seront le repos, les traitements antasiques au départ.
00:03:44Mais pour en revenir à la question bien précise, si le patient, dans la forme
00:03:52pariétale, a d'emblée un délabrement pariétal, c'est-à-dire lorsque je
00:03:57l'examine, et notamment au toucher scrotal, c'est-à-dire que je vais invaginer le
00:04:02scrotum, je vais remonter au niveau de l'orifice profond, et là on s'aperçoit
00:04:05qu'on peut passer deux doigts par exemple, ça veut dire qu'il y a vraiment
00:04:10un défaut d'insertion du tendon conjoint majeur, et je pense que dans ce cas-là,
00:04:16c'est une indication d'emblée avant de le proposer à la kinésithérapie.
00:04:21Si on a dans la forme pariétale une ouverture qui est moins importante,
00:04:28je pense qu'il est possible de commencer par un traitement conservateur
00:04:34de type kiné, mais avec des protocoles bien adaptés, ce n'est pas mettre des
00:04:40électrodes, ce n'est pas faire un massage, c'est avoir des exercices, et je pense que
00:04:44vous allez y revenir bien après. Ça c'est pour la forme pariétale. Pour la
00:04:49forme adducteur, c'est pareil. Pour moi, aujourd'hui, lorsqu'il y a une désinsertion
00:04:55du loin adducteur de manière aiguë, c'est une indication opératoire d'emblée.
00:05:02Pourquoi ? Parce que les désinsertions complètes du loin adducteur sont
00:05:05exceptionnelles, même si les radiologues vont nous dire que lorsqu'ils font une
00:05:12IRM très précocement, on a le plus souvent dans les comptes rendus
00:05:18le terme de désinsertion complète, mais c'est très difficile d'interpréter
00:05:23parce qu'on a un hématome qui est important, on voit effectivement que
00:05:27quelquefois on voit le tendon qui est rétracté. On peut céder une
00:05:33échographie en demandant au patient de contracter pour voir si le tendon est
00:05:37vraiment descendu ou pas, mais c'est exceptionnel que la désinsertion soit
00:05:41complète. Pour moi, lorsqu'il y a une désinsertion, et autant plus qu'on est
00:05:45dans du haut niveau, il faut les opérer dans les 10-15 jours qui suivent cette
00:05:50désinsertion, qui est le plus souvent incomplète, pour aller compléter la
00:05:53désinsertion. Je pense qu'on va revenir également dans les questions
00:05:57plus tard sur quel type de chirurgie il faut faire dans les adducteurs, dans les
00:06:00ténotomies. Je complète la ténotomie et je nettoie, j'absorbe l'hématome
00:06:07d'une manière bien propre et qu'on ait une cicatrisation qui soit la
00:06:12plus correcte possible. Aujourd'hui, il y a les deux autres formes de tubalgie qui
00:06:18sont la forme symphysaire, pour lequel depuis à peu près un an, un an et demi,
00:06:24j'ai une indication opératoire, mais qui apparaît après un long cheminement
00:06:32dans la forme symphysaire et pubienne. Ce long cheminement, c'est le repos, les
00:06:38traitements physio conservateurs, les infiltrations, on pourra en parler,
00:06:43corticoïdes, PRP. Lorsqu'on est à plus de 9 mois, un an d'évolution et qu'on
00:06:51n'a aucune amélioration, on peut proposer, moi je propose maintenant, une
00:06:55désinsertion des pyramideaux associée, une désinsertion associée des adducteurs.
00:07:00Ça, c'est des indications. Dans la forme pso-occiliaque, je n'ai pas
00:07:07d'indication chirurgicale, ce n'est qu'à faire soit du radiologue lorsqu'il y a
00:07:12une infiltration au niveau du tendon du pso-occiliaque avec une bursite qui
00:07:17permet de faire passer le caractère douloureux, et c'est surtout la clinique
00:07:21qui est principale dans ce traitement.
00:07:26Merci Gilles. On va poursuivre en posant une question dans la continuité à Bertrand.
00:07:32Pour toi Bertrand, quels sont les tests cliniques qui sont déterminants dans ton
00:07:37démembrement des pubalgies ? Dans les tests cliniques, bien sûr, on ne peut parler
00:07:42que des tests cliniques, mais déjà l'interrogatoire va nous donner les
00:07:45petites notes de celui qui a un petit peu mal quand il tousse, quand il est
00:07:49ternu, qui vont nous orienter plutôt sur la paroi ou la symphyse.
00:07:54La localisation de la douleur n'est pas forcément très fiable parce qu'on sait
00:07:57bien que la pubalgie abdominale irradie vers les adducteurs, qu'une
00:08:00anthésopathie des adducteurs remonte assez facilement à des douleurs qui
00:08:03peuvent remonter un peu vers l'abdomen.
00:08:04Donc effectivement, on va céder des tests cliniques et pour démembrer,
00:08:09c'est simple, on va utiliser des tests pour reprendre un peu la chronologie
00:08:13qui a utilisé Gilles, c'est-à-dire les tests de la paroi.
00:08:16Alors, vous savez tous, ceux qui avaient l'expérience que, curieusement,
00:08:20les formes abdominales n'ont pas mal quand on les teste sur les abdominaux et
00:08:23c'est plutôt le patient qui vous dit j'ai mal quand je fais du gainage.
00:08:25Donc, il ne faut pas se priver de le mettre en position de gainage.
00:08:28Parfois, le fait de lui faire décoller les deux jambes du plan de la table
00:08:32peut déclencher un peu sa douleur abdominale, mais le testing des grands
00:08:35droits, des obliques n'est pas forcément douloureux.
00:08:38Donc, on va reprendre le testing dont a parlé Gilles, effectivement,
00:08:41avec l'invagination du scrotum pour aller regarder cette dilatation,
00:08:45mais aussi des douleurs au niveau du tendon conjoint des obliques
00:08:48et qui peut nous donner une indication.
00:08:51Le testing de la symphyse, c'est souvent un testing un peu flou,
00:08:55c'est-à-dire que c'est plutôt le testing des adducteurs qui va vous
00:08:58donner des douleurs très diffuses, qui remontent un peu vers le haut,
00:09:01qui descendent un peu vers le bas.
00:09:03Et plutôt, quand on fait un squeeze test, les hanches en flexion.
00:09:06Ça, c'est ce qu'on a remarqué au fil du temps à force de tester les patients.
00:09:10Finalement, un squeeze test en flexion, c'est plutôt la symphyse,
00:09:12alors que le squeeze test en extension est peut-être un peu plus sensible
00:09:15pour ceux qui ont l'enthésopathie des adducteurs.
00:09:18Et puis, pour les enthésopathies des adducteurs, on va tester les
00:09:20adducteurs évidemment avec ce squeeze test, mais aussi avec un test
00:09:25qu'on va faire en course moyenne ou externe, c'est-à-dire avec la
00:09:28jambe plus ou moins écartée.
00:09:30On va le faire un peu en concentrique, un peu en excentrique.
00:09:33Et puis, bien sûr, la palpation de l'enthèse des adducteurs avec
00:09:36simplement, je dirais, la petite nuance que quelqu'un qui a eu déjà
00:09:40une tendinopathie chronique des adducteurs va rester sensible à
00:09:42la palpation.
00:09:43S'il n'a que cette douleur à la palpation, il ne faut pas en tenir
00:09:47forcément compte.
00:09:47Elle va peut-être rester, elle peut rester pendant des années.
00:09:50Mais la combinaison test isométrique des adducteurs sensibles
00:09:54plus palpation de l'enthèse du non-adducteur a une bonne valeur.
00:09:58Et puis, bien sûr, on fera les autres examens pour éliminer le
00:10:01conflit fémoral-cétabulaire et la pathologie qui viendrait du
00:10:04SOAS que les anglo-saxons ont mis dans le gros in pain, mais qui,
00:10:07pour nous, clairement, on sait que c'est un peu en dehors,
00:10:11latéralement par rapport à la syngèse.
00:10:18On retourne sur Gilles pour parler un petit peu des conceptions
00:10:24anglo-saxonnes.
00:10:25Il y a de nombreuses publications internationales qui proposent des
00:10:27traitements autres que la théotomie des adducteurs, genre une réinsertion
00:10:32du non-adducteur ou de la ponévrose pulvienne.
00:10:35Gilles, qu'est-ce que tu en penses et est-ce que tu peux nous donner
00:10:39des arguments sur ce qui est l'attitude française, en tout
00:10:43cas, sur cette pathologie ?
00:10:48Des publications internationales, oui, de nombreuses, mais je
00:10:51nuancerai, en tout état de cause.
00:10:56Dans la littérature internationale, ce n'est pas toujours très,
00:11:00très bien décrit.
00:11:01Par exemple, Ernst Schilders, qui a beaucoup publié sur les
00:11:06théotomies, quand je discute avec lui, il fait des insertions et de
00:11:17temps en temps, il fait une réinsertion.
00:11:19Ça dépend vraiment beaucoup des indications.
00:11:21Pour moi, aller réinsérer un tendon, je ne comprends pas trop le
00:11:28principe parce que la douleur, elle vient d'une transformation
00:11:33du tendon et de la fissure, voire de l'inflammation.
00:11:37La douleur, elle est liée à un tendon pathologique qui vient
00:11:41s'insérer sur une symphyse qui peut également être pathologique.
00:11:44Le but de la chirurgie, en ce cas-là, c'est de faire disparaître
00:11:48la zone où est la douleur.
00:11:51Pour moi, c'est aller enlever la fibrose et c'est pourquoi j'ai
00:11:56proposé cette thénotomie que j'ai fait évoluer dans le temps,
00:12:02depuis pratiquement un an et demi, deux ans maintenant.
00:12:04J'ai vraiment bien l'intention à sectionner non seulement le tendon
00:12:08du long adducteur, mais également le muscle du long adducteur,
00:12:11car je suis en train de réévaluer les patients que j'ai opérés en
00:12:162015, 2016, 2017.
00:12:17Ça fait à peu près 570 thénotomies et les résultats, quand ils sont
00:12:22mauvais, sont liés, je pense, à une corde qui persiste, à des lâchages
00:12:27d'adhérence, et on pourra peut-être y revenir, qui pour moi sont liés
00:12:30au fait qu'on n'a pas fait une désinsertion complète musculaire.
00:12:35Elle n'est pas toujours réalisable, cette désinsertion musculaire,
00:12:38parce qu'on sait très bien qu'il y a des dispositions modales
00:12:42différentes de l'anatomie des adducteurs, mais grosso modo, il
00:12:47faut quand même savoir qu'on a vraiment le grand adducteur qui
00:12:50s'insère par du muscle, on a le long adducteur, c'est que du
00:12:53tendon et du muscle, et le pectiné qui s'insère également par
00:13:01essentiellement du muscle, et le but, c'est d'obtenir cette section
00:13:05complète du long adducteur et en enlevant le muscle également pour
00:13:09que, en enlevant la partie tendineuse ensuite, qui est souvent
00:13:13pathologique, on laisse s'insérer le long adducteur sur le grand
00:13:16adducteur en nourrice, c'est-à-dire sans le rattacher, parce que sinon,
00:13:19ça serait source de douleur.
00:13:20Donc, pour moi, faire une ténolise, c'est-à-dire, en fait, c'est ce qu'on
00:13:25appelle en France les plasties en Z, c'est aller casser la fibrose pour
00:13:30refaire la fibrose, ça va refaire la fibrose, aller réinsérer un
00:13:35adducteur, oui, si on a un arrachement osseux, mais il faut qu'il y ait
00:13:39un arrachement osseux qui soit conséquent pour pouvoir rattacher l'os.
00:13:44Donc, c'est arrivé, il y a un joueur célèbre en Angleterre qui a
00:13:48bénéficié de ce geste, qui était un joueur de Liverpool, qui a mis
00:13:52presque neuf mois à un an à revenir, et aller réinsérer la
00:14:01ponébrose pubienne, franchement, je veux dire, tu ne la vois pas bien.
00:14:06Quand tu fais ta ténotomie, la ponébrose, on ne la voit pas bien,
00:14:09on ne peut pas bien la disséquer.
00:14:11Donc, voilà, moi, je pense que ce qu'il faut, c'est faire disparaître
00:14:15la source de douleur.
00:14:16Il faut faire un geste qui est conséquent.
00:14:18Il faut être rigoureux et si on peut faire vraiment le tendon et le
00:14:25muscle en même temps, en laissant s'attacher que le muscle, on va
00:14:28diminuer le nombre de lâchages d'adhérence et on va surtout permettre
00:14:34à nos confrères de pouvoir débuter le travail excentrique qui est
00:14:38indispensable et majeur le plus tôt possible, puisque le patient va l'accepter.
00:14:43Très bien, on va partir un peu du côté terrain avec une question
00:14:49pour Clément.
00:14:51La gestion de la charge de travail en club est souvent un paramètre
00:14:54important dans l'apparition de la pubalgie, notamment avec les
00:14:58changements d'augmentation brutale.
00:15:01Pour toi, en tant qu'inésithérapeute de terrain, quels sont les signes
00:15:04d'alerte et comment tu peux intervenir pour essayer un petit peu de
00:15:09prévenir ou en tout cas de limiter l'importance de la pubalgie ?
00:15:13Les signes d'alerte, c'est de bien connaître ses sportifs, de bien connaître
00:15:17son groupe déjà, parce qu'on se rend bien compte au jour le jour,
00:15:20c'est qu'on vit au jour le jour avec les gars ou avec les filles.
00:15:26Par exemple, une chose pratique, c'est quelqu'un qui n'a pas l'habitude
00:15:31de venir en salle de soin et qui, du jour au lendemain, vit en salle
00:15:33de soin pour un massage, qui ne va pas forcément se plaindre de la
00:15:36zone des adducteurs, mais on sait bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
00:15:40Donc, il faut être vigilant, il faut bien connaître les personnes
00:15:45et savoir aller voir le doc, on dit bon là, il y a quelque chose
00:15:48de pas normal, il vient me voir et il n'a pas l'habitude de venir me voir.
00:15:52C'est aussi de se balader un peu en salle de muscu avec les préfets
00:15:56physiques ou aller sur le terrain en fonction de ce que permet le staff
00:16:00technique pour aller voir un petit peu les courses, les déplacements,
00:16:05un peu l'implication des joueurs pour se rendre compte d'un point
00:16:10de vue fonctionnel, comment on se déplace, comment on pousse,
00:16:16comment résiste le sportif.
00:16:19S'il y a des petits gestes où on voit qu'il se met la main sur l'isclio,
00:16:24sur la cuisse, sur l'adducteur, sur la zone des abdominaux.
00:16:28Je pense qu'il y a pas mal d'observations à faire de terrain
00:16:31qui sont intéressantes.
00:16:34Et puis, si on a la chance d'avoir le contact avec les coachs en direct
00:16:38et les prépas physiques, c'est souvent arrivé de croiser
00:16:43dans le couloir et de dire, ce joueur-là, qu'est-ce qu'il y a ?
00:16:46Il ne va pas, il ne va pas bien, il ne s'enseigne pas comme d'hab,
00:16:50qu'est-ce qu'il y a ?
00:16:51Il y a un souci.
00:16:52Et donc, on arrive à instaurer une discussion et de voir justement
00:16:56les signes d'alerte, on va dire, plus observationnels.
00:17:01Et puis après, bien entendu,
00:17:04tout ce qui est testing clinique, généralement,
00:17:07chaque joueur, même s'il vient pour un massage de préparation
00:17:11ou un massage de récupération, je pense qu'il est important
00:17:13de faire un petit testing clinique global.
00:17:15Ça prend cinq minutes et bien souvent, on est surpris des fois
00:17:18parce qu'il peut y avoir un match important, une compétition
00:17:22et que le sportif ne vise pas forcément tout.
00:17:25Et bien souvent, a posteriori,
00:17:29quand il y a des petites tensions, des courbatures, des douleurs,
00:17:32le match a été plein, a été intensif.
00:17:35Ça peut être un arrêt d'une semaine.
00:17:38Et un peu plus après.
00:17:39Donc voilà, c'est des signes d'alerte que moi,
00:17:41j'utilise au jour le jour.
00:17:45Toi qui as une expérience dans différents sports,
00:17:47notamment dans le basket, mais également dans différents pays,
00:17:50la France, l'Espagne aujourd'hui.
00:17:52Est-ce que tu as pu noter des différences d'attitude en termes
00:17:55de prévention déjà et en termes de gestion, que ce soit entre
00:18:00différents sports collectifs ou entre les différents pays ?
00:18:05Alors, les deux sports majoritaires que j'ai fait, c'est le basket
00:18:09et le foot.
00:18:10C'est deux philosophies complètement différentes de prise en charge.
00:18:14Le basket, c'est très américanisé.
00:18:18Il y a pour moi beaucoup plus de musculation.
00:18:21Les corps doivent être transformés, et peut-être de la même façon
00:18:26dans le rugby que je connais moins.
00:18:30On a cette différence culturelle, sportive déjà, qui est présente.
00:18:38Et dans la prise en charge globale, la philosophie reste la même.
00:18:44Du traitement conservateur à un traitement kinésithérapeute
00:18:49après opération, ça reste identique.
00:18:51Sauf que les gabarits sont pas les mêmes.
00:18:53Si on prend un milieu de terrain d'un mètre 70, 68 kilos et un poste
00:18:585 intérieur qui fait 2 mètres 10 et 115 kilos, forcément, la progression
00:19:03des exercices, les logiers de travail à la main sur les machines
00:19:07seront complètement différents.
00:19:11Il faut s'adapter aux joueurs qu'on a en face de soi, à l'activité
00:19:16qu'on a en face de soi, et après à la culture.
00:19:19Même si le mode de fonctionnement d'un club en France et en Italie
00:19:24de l'expérience que j'ai, reste relativement identique.
00:19:29Très bien.
00:19:31Une question pour Gilles, toi, dans tous les joueurs que tu peux voir,
00:19:36est-ce que tu as l'impression que l'utilisation des terrains synthétiques,
00:19:40par exemple, pour l'entraînement, pour le haut niveau, mais fréquemment
00:19:44pour le niveau inférieur, a une influence sur la survenue des pubs algiques ?
00:19:48Je dirais que oui, mais pas le fait que les joueurs ne font que du synthétique.
00:19:59Je dirais que c'est le passage gazon synthétique régulier qui entraîne ça.
00:20:05J'ai plutôt l'impression que s'ils ne font que du gazon tout le temps,
00:20:09ça se passe bien, ou du synthétique tout le temps, ça se passe assez bien
00:20:13aussi.
00:20:14Je dirais que c'est le passage régulier entre les deux qui est plutôt délétère
00:20:18et qui entraîne plus de pathologies, notamment de l'adducteur.
00:20:26Un mot rapide sur les examens complémentaires.
00:20:29Bertrand, bilan de première intention dans le bilan d'une pub algie,
00:20:34en termes d'examens complémentaires, tu prescris quoi ?
00:20:37Ça va vraiment dépendre de la forme et puis, je dirais,
00:20:43de la précocité des symptômes.
00:20:45Évidemment, on va parler de la pub algie dans le sens un peu chronique.
00:20:50Je ne parle pas de la désinsertion aiguë, mais d'abord sur la forme
00:20:53abdominale, c'est une approche essentiellement clinique.
00:20:56Les examens complémentaires ne sont pas utiles et l'échographie est
00:20:59souvent trompeuse par sa négativité et n'apporte pas grand-chose de plus
00:21:04que ce que nous disait déjà l'interrogatoire et le doigt par
00:21:09voie scrotal.
00:21:10Dans la forme adducteur, c'est un petit peu pareil.
00:21:13Je pense qu'on est avant tout dans l'appréciation clinique pour
00:21:16une première ligne de traitement.
00:21:18En tout cas, on n'a pas besoin d'examens complémentaires et on va
00:21:21peut-être aller un peu plus vite sur les examens complémentaires
00:21:24pour la forme où on suspecte une arthropathie pubienne et pas
00:21:28tellement pour en faire le diagnostic, mais plutôt pour savoir si ça
00:21:30va guider notre traitement et peut-être prendre une décision un
00:21:34peu plus rapide pour une infiltration au niveau de la symphyse.
00:21:38Dans les formes chroniques, globalement, assez peu d'examens
00:21:40complémentaires, sauf pour mettre en place une ligne de traitement
00:21:44qui n'aurait pas été faite.
00:21:45Là, on est chez un joueur non pro.
00:21:49En revanche, chez un joueur qui vient vous consulter pour une
00:21:53pubalgie chronique et qui a déjà épuisé un certain nombre de
00:21:57traitements, on va utiliser de temps en temps la IRM à visée
00:22:01diagnostique, mais beaucoup à visée orientation thérapeutique.
00:22:06Et les autres examens sont assez peu utiles puisqu'une radiographie
00:22:09d'un footballeur montre toujours une symphyse très revaniée.
00:22:14Et puis oui, dans la pubalgie de l'enfant, il faut absolument
00:22:18faire une radio puisqu'on peut avoir des anomalies au niveau des
00:22:21noyaux apophysaires.
00:22:23Et ça, c'est un peu le piège.
00:22:25Tu l'as évoqué tout à l'heure, et c'est peut-être la place
00:22:28de la radio, le lien entre les conflits fémuraux astabulaires
00:22:33et les pubalgies.
00:22:35Les Italiens nous disent que c'est fortement lié et qu'il y a
00:22:40souvent une composante et que ça modifie la biomécanique et
00:22:43entraîne la pubalgie.
00:22:45Qu'est-ce que tu en penses ?
00:22:46Et donc, la place de la radio dans ce cas-là ?
00:22:50Oui, c'est vrai que dans ce lien entre conflits fémuraux
00:22:53astabulaires et pubalgie, il y a plein de liens, en fait.
00:22:56D'abord, parce qu'effectivement, la morphologie du footballeur qui
00:23:00s'est modifiée, je dirais, sa croissance s'est modifiée au
00:23:03fil de son parcours de haut niveau, et un peu comme la danseuse
00:23:07qui a plus de dysplasie, la morphologie du footballeur,
00:23:12c'est une morphologie avec une influence directement sur la
00:23:18morphologie de la jonction tête-colle qui est moins creuse ou un peu
00:23:22plus bombée, une petite perte de la rotation interne, et qui sont
00:23:26des morphologies acquises et qui sont à la fois cause et conséquence
00:23:31du conflit fémural-astabulaire.
00:23:32Ça, c'est la première chose.
00:23:34Et puis ensuite, les publications ne sont pas toutes d'accord,
00:23:37mais certaines montrent que la perte de rotation interne de hanche
00:23:40peut être un facteur favorisant de la pubalgie, y compris la forme
00:23:45symphysaire, par augmentation des contraintes dans la symphyse,
00:23:47par manque de rotation interne coxophémorale.
00:23:51Et puis après, sur le plan clinique et radiologique, c'est plus
00:23:56compliqué parce qu'effectivement, on a des joueurs qui ont et des
00:23:58vrais signes de pubalgie, que ce soit symphysaire, abdominal
00:24:01ou adducteur, et de véritables signes de conflit fémural-astabulaire.
00:24:05Tantôt, on a de la chance, le joueur dit oui, non, ça, c'est mon
00:24:08conflit, je sais, mais ce n'est pas ça qui me gêne, parce qu'il a
00:24:11bien réussi à faire la différence entre les deux.
00:24:13Mais parfois, c'est plus compliqué.
00:24:15C'est un point intéressant aussi chez la joueuse parce qu'on s'aperçoit
00:24:18que la pubalgie chez la femme et chez la footballeuse n'est pas
00:24:22très fréquent.
00:24:23Et quand on regarde bien, c'est beaucoup plus les formes
00:24:25coxophémorales que les formes adducteurs qui sont un peu plus
00:24:28rares et les formes abdominales encore un peu plus rares.
00:24:31Et dans le bilan, la radio.
00:24:34La radio, oui et non, parce que finalement, des études ont montré
00:24:38qu'il y a probablement à peu près 30 % de footballeurs qui ont une
00:24:43morphologie de type conflit fémural-astabulaire, donc avec
00:24:47cette perte de la concavité de la jonction tête-colle et qui
00:24:51sont asymptomatiques.
00:24:52Donc, on va voir sur la radio, finalement, des signes qui vont
00:24:55nous orienter, mais il faut vraiment toujours le faire coller
00:24:58à la clinique parce que l'imagerie seule va nous donner finalement
00:25:02une morphologie, mais pas forcément un diagnostic.
00:25:08Guillaume, on va parler un petit peu du traitement conservateur.
00:25:12Pour l'instant, on a évoqué la chirurgie.
00:25:14Pour toi, dans le cadre du traitement conservateur,
00:25:17quelle est la place de la thérapie manuelle ?
00:25:21Bonjour à tous.
00:25:22Déjà, globalement, en fait, nous, ce qui est important quand
00:25:26on va commencer à prendre en charge une pubalgie, c'est les
00:25:29démembrements médicaux qu'on a pu en faire parce que, comme
00:25:33l'a très bien dit Gilles Reboul, finalement, les adducteurs,
00:25:35les abdominaux, tout ça est imbriqué.
00:25:38Et du coup, on va prendre pas mal de recul pour avoir une prise
00:25:41en charge qui soit très globale afin de restaurer vraiment
00:25:44l'équilibre entre la mobilité et la stabilité, ce qui veut dire
00:25:48qu'un des outils principaux qu'on va utiliser en début de
00:25:51rééducation est la thérapie manuelle dans le sens où, forcément,
00:25:55c'est une pathologie un peu insidieuse à part sur les formes aiguës.
00:25:58C'est des joueurs qui ont ça depuis pas mal de temps,
00:26:00qui se développent et qui ont amené un tas de compensations au
00:26:04niveau articulaire, qui peuvent être des pertes de rotation
00:26:07interne, des pertes de l'ordose ou des choses comme ça.
00:26:11Donc, une des premières choses pour moi en thérapie manuelle
00:26:14est d'aller identifier toutes les pertes de mobilité articulaire,
00:26:18d'essayer de les restaurer, de faire ce travail-là avant de
00:26:21reconstruire par la suite des fondations plus solides et plus
00:26:25rapides.
00:26:26Ça a une bonne rééducation.
00:26:31Très bien.
00:26:33Clément, toi, dans ta pratique, auprès des joueurs professionnels,
00:26:39quelle est la place de techniques comme le TK, le dry needling,
00:26:44le crochetage ?
00:26:45Quelle place tu fais à ces techniques ?
00:26:50Le dry needling, moi, je ne l'utilise pas.
00:26:52Il y a beaucoup de kinés espagnols qui l'utilisent.
00:26:55Par contre, le TK, on en voit de plus en plus dans beaucoup
00:26:59de clubs différents.
00:27:00Le TK, je l'utilise pour plusieurs choses, pour justement,
00:27:06comme disait Guillaume, restaurer des mobilités articulaires,
00:27:09mais aussi pour pouvoir travailler sur des tissus environnants
00:27:12et puis de pouvoir relâcher des fois des tensions musculaires,
00:27:17préparer pour une séance, préparer pour un type de mouvement
00:27:19qu'on va faire dans une rééducation.
00:27:21Ça peut être très sélectif ou ça peut être un peu plus global.
00:27:26Aussi bien dans la préparation ou dans la récupération.
00:27:28Après, il y a beaucoup de joueurs qui l'utilisent aussi dans une
00:27:32routine quotidienne pour, on va dire, échauffer les adultesurs.
00:27:37Ils le disent comme ça.
00:27:39Donc, c'est assez utilisé.
00:27:41Il y en a qui en deviennent même très dépendants.
00:27:44Il faut savoir faire la part des choses.
00:27:46Et le crochetage, oui, c'est quotidiennement.
00:27:49C'est assez intéressant pour travailler dans un plan assez
00:27:53différent.
00:27:55Les adulteurs, j'utilise beaucoup en vitus ventrales pour prendre
00:27:59le paquet des adulteurs et le traquer très doucement et le mêler
00:28:05avec du massage pour avoir le ressenti sous le doigt et puis
00:28:08reprendre au crochetage doucement.
00:28:09Donc, ça fait partie de deux techniques que je peux utiliser
00:28:14dans ce souci de contracture d'adulteurs, de problèmes d'adulteurs
00:28:18ou de réhabilitation d'adulteurs après la conversion.
00:28:20Guillaume, est-ce que tu penses qu'on peut réintroduire du travail
00:28:28excentrique dans le cas d'une tubalgie avec des douleurs en
00:28:35isométrique au testing coté entre 0 et 3 par le joueur ?
00:28:41Ou est-ce qu'il vaut mieux traiter la douleur complètement et commencer
00:28:43le protocole excentrique après ?
00:28:45Je pense que de toute façon, l'excentrique, on peut le réintroduire
00:28:51de toute façon à chaque fois le plus précocement possible,
00:28:54puisque le travail excentrique est une chose.
00:28:56Après, il y a les modalités avec lesquelles on va pouvoir le faire.
00:28:59Effectivement, on va pouvoir faire varier l'amplitude, on va pouvoir
00:29:02faire varier la vitesse de travail dans laquelle on va le faire.
00:29:05On va pouvoir faire travailler aussi bien sur des vitesses très lentes,
00:29:10voire en se rapprochant quasiment d'un étirement, puisque finalement,
00:29:15un étirement coordonné par un kiné est déjà une sorte de petit
00:29:18travail excentrique léger.
00:29:21Pour moi, le plus précocement, on va pouvoir faire du travail
00:29:24excentrique quand bien même on aurait cette douleur en isométrique.
00:29:28De toute façon, on ferait à la fois le traitement de cette douleur
00:29:32avec des traitements un peu manuels pour essayer de mécaniser un peu
00:29:37le tissu et on continuerait cette mécanisation, ce guidage de
00:29:41cicatrisation très précocement par le travail excentrique.
00:29:45De manière, comme l'a dit aussi le docteur Reboul tout à l'heure,
00:29:48à avoir des fibroses, avoir le moins de fibroses possible et
00:29:52avoir une cicatrice qui soit finalement là, mais qui soit la
00:29:55plus qualitative possible.
00:30:01Gilles, une petite question pour faire le lien entre la chirurgie
00:30:05et la rééducation.
00:30:06Toi, en tant que chirurgien, qu'est-ce que tu attends de l'équipe
00:30:08de rééducation en post-opératoire ?
00:30:10Et pour toi, en tant que chirurgien, quel est le piège principal à éviter ?
00:30:15Alors, je dis toujours qu'on n'aura pas de bons résultats si on n'a
00:30:21pas la chirurgie et une bonne rééducation derrière.
00:30:24Donc ça, c'est immuable.
00:30:26Pour moi, il va y avoir deux actions.
00:30:29La première, c'est une action un petit peu passive, mais pour la
00:30:34qualité cicatricielle qui est indispensable et pour l'anthalgie.
00:30:39Et puis, deuxièmement, l'équipe de rééducation va redonner
00:30:45confiance, entre guillemets, aux patients dans des mobilisations
00:30:49et dans des actions excentriques.
00:30:54Le patient, il va voir mal, mais pour moi, l'équipe de rééducation,
00:30:59elle doit redonner confiance aux patients pour refaire des gestes
00:31:04pour lesquels il avait au départ une notion de douleur qui va
00:31:08au fur et à mesure disparaître.
00:31:09Donc, il y a ces deux actions et comme je dis, il n'y aura pas de
00:31:13bons résultats si on n'a pas cette rééducation et cette bonne
00:31:20rééducation derrière.
00:31:21Après, moi, je n'ai pas de drapeau rouge, c'est-à-dire que tant
00:31:33qu'on peut faire et que le patient, il accepte le projet qu'on lui
00:31:38propose, eh bien, il n'y a pas de drapeau rouge.
00:31:42Il y a un délai de cicatrisation qui est immuable au départ,
00:31:49mais ça ne doit pas empêcher au commencer à l'éducation.
00:31:52Normalement, la cicatrisation, c'est huit semaines, quoi qu'il
00:31:55se passe, que ce soit malorganisme, mais heureusement qu'on n'attend
00:31:59pas huit semaines.
00:32:00Sinon, on n'aurait pas de bons résultats.
00:32:02Donc, il n'y a pas vraiment de drapeau rouge, il faut juste être
00:32:06à l'écoute et ne pas hésiter à voir la probation du patient et à
00:32:14lui expliquer que la douleur, elle est normale, mais qu'elle va
00:32:16évoluer.
00:32:17Donc, refaire des tests qui montreront que là où il avait une douleur
00:32:24de 3, 4 sur 10 au départ, il n'en a plus qu'un, deux après,
00:32:27et après, plus de douleur.
00:32:28Ça, c'est ce que j'attends de la rééducation.
00:32:33Bertrand, en post-opératoire, quels sont, pour toi, tes délais
00:32:37de reprise et comment définis-tu les objectifs sur le plan de la
00:32:43progression sportive ?
00:32:46Alors, c'est vrai que notre attitude, elle est vraiment le fruit
00:32:52de nos réflexions, mais aussi des réflexions qu'on a souvent
00:32:55eues avec Gilles, qui, dans sa chirurgie, qui est une chirurgie
00:33:00très fonctionnelle, à la fois réparatrice, mais aussi
00:33:02fonctionnelle, nous a souvent poussé au fait d'aller finalement
00:33:08assez vite et nous a rassurés.
00:33:10Et on n'est pas du tout, même dans une chirurgie d'allure un
00:33:13peu réparatrice, comme celle de la paroi abdominale, où certains,
00:33:17ce n'est pas du tout comme une réparation d'achilles ou une
00:33:19réparation de coiffe.
00:33:21On n'est pas en train d'attendre qu'on ait la cicatrisation pour
00:33:24commencer à mettre en œuvre déjà des reprises de terrain.
00:33:29Effectivement, plutôt que des délais à proprement parler,
00:33:33on est plutôt sur des passages de phase, mais qui finalement,
00:33:37par exemple, si on prend le cas de la chirurgie abdominale isolée,
00:33:43c'est assez rapide.
00:33:44Et globalement, l'objectif, en tout cas ce qu'on obtient le plus
00:33:50souvent, c'est une reprise du début du footing à la fin du premier
00:33:52mois.
00:33:53Et chez la plupart des joueurs, ça se passe de manière confortable.
00:33:58Et puis, pour la chirurgie des adducteurs, là encore,
00:34:01finalement, c'est une chirurgie et un protocole qui nous laissent
00:34:04assez libres, puisque c'est une désinsertion.
00:34:06Donc, c'est guider la fibrose ou guider la cicatrisation,
00:34:10une fibrose qualitative, en fait.
00:34:12Et donc, on va assez vite dans du travail en actif.
00:34:15Et donc, quand le patient vient chez nous, en général vers J10,
00:34:18J15, on commence d'emblée un travail excentrique qui, au départ,
00:34:21est à visée cicatricielle.
00:34:22Et donc là, on a un premier objectif de mobilisation et de
00:34:27visée cicatricielle.
00:34:28Et ensuite, on va être sur des objectifs de gain de force et de
00:34:30récupération de la force et qu'on peut mesurer justement avec nos
00:34:34outils type isocynétique.
00:34:37Et là, on va se donner quand même des objectifs de récupération,
00:34:41d'équilibration, notamment chez ceux qui ont été opérés d'un seul côté.
00:34:44Et on va être dans la récupération de force jusqu'à obtenir une sorte
00:34:50de plateau où, finalement, on sait que le travail ne lui fait
00:34:54plus vraiment gagner.
00:34:55Il est arrivé à l'équilibre.
00:34:57Et là, on va pouvoir introduire, au-delà de la course à pied,
00:35:00du travail de véritable réalisatisation avec des accélérations,
00:35:04des changements de direction.
00:35:06C'est vrai que les objectifs sont assez différents.
00:35:08Dans la pubalgie abdominale opérée, finalement, on a confiance dans
00:35:13la cicatrice qui tient et qui suit toujours les objectifs qu'on veut
00:35:16se donner et qui ne freine pas.
00:35:17Et dans la chirurgie des abducteurs, on est assez calé sur, au départ,
00:35:22cet objectif de qualité cicatricielle, puis récupération de force
00:35:26pour ensuite entrer sur le travail des changements de direction
00:35:30et ensuite le travail de ballon.
00:35:32Gilles, sur cette même question, toi, en tant que chirurgien,
00:35:35quant au père à un joueur, grosso modo, son parcours sportif,
00:35:39reprise du vélo au bout de combien de temps, de la course au bout
00:35:42de combien de temps et objectif terrain au bout de combien de temps ?
00:35:46Effectivement, il faut quand même différencier la chirurgie
00:35:49pariétale unique de la chirurgie d'abducteurs, voire de l'association.
00:35:54Dans la chirurgie pariétale, il est quand même très douloureux
00:35:57quand il s'en va, puisqu'on retend et il a donc une petite semaine
00:35:59qui est vraiment assez difficile.
00:36:01Mais comme Bertrand le dit très bien, il récupère assez vite.
00:36:05Et je pense que si on le pousse assez rapidement, à 10 jours,
00:36:09on peut déjà le mobiliser, il peut faire un travail de gainage
00:36:14et même un travail de course.
00:36:18Dans la chirurgie d'adducteurs, au contraire, il a moins mal au départ
00:36:22parce que ce n'est pas si douloureux que ça, mais par contre,
00:36:25il va y avoir cette période où il y aura une mobilisation et un travail
00:36:29excentrique qui va lui donner mal.
00:36:31J'espère qu'en améliorant ma technique, c'est-à-dire en vraiment libérant
00:36:37complètement ce muscle adducteur qui reste attaché, on pourra le travailler
00:36:41encore plus vite en excentrique de manière à le remettre sur un terrain
00:36:48plus vite.
00:36:49Mais je suis persuadé que de toute façon, tout le travail dans l'axe
00:36:52se fait de manière pratiquement indolore et que c'est quand on va commencer
00:36:55à travailler les appuis que ça va être le vrai challenge.
00:37:00Et alors après, bien sûr, retour au ballon, etc.
00:37:03Et alors après, si on associe les deux, je pense que, j'en ai discuté
00:37:08avec Christophe Baudot il n'y a pas très longtemps, on se demandait
00:37:11même si quelquefois, le fait d'associer une paroi à un adducteur
00:37:15par rapport à un adducteur tout seul, ça ne complexifiait pas finalement
00:37:19la rééducation de l'adducteur tout simple.
00:37:22Et donc du coup, c'est une question que j'espère qu'on pourra répondre
00:37:27dans les semaines ou les mois à venir avec des protocoles.
00:37:31Peut-être qu'il va falloir adapter ça et ne faire qu'une chirurgie d'adducteur
00:37:37ou la paroi plus tard, ou rééducation, ou alors éventuellement,
00:37:42on pourra discuter plus tard d'autres techniques, les PRP par exemple,
00:37:45qui sont, pardon, toxines botuliques, qui sont un moyen éventuellement d'attendre.
00:37:51Donc du coup, il y a ces étapes, et puis ça dépend aussi des patients,
00:37:56bien entendu, il y en a qui réagissent beaucoup plus vite.
00:37:58Voilà, donc c'est un peu ma réflexion par rapport à ça.
00:38:03Guillaume, dans la rééducation post-opératoire,
00:38:06quelles sont pour toi les incontournables et peux-tu nous parler notamment
00:38:09de la place du muscle transverse ?
00:38:12Alors, en post-opératoire, le premier élément pour moi essentiel,
00:38:18et Dr.
00:38:19Reboul en a parlé, c'est déjà de redonner confiance aux joueurs,
00:38:23parce que finalement, on s'aperçoit, on va faire une petite analogie
00:38:27à de la maçonnerie, mais c'est comme si les fondations étaient
00:38:30de mauvaise qualité.
00:38:31La chirurgie a permis de restaurer ces fondations-là et pour qu'elles
00:38:36restent de qualité, nous, on va les consolider.
00:38:39Donc, pour ça, dans un premier temps, nous, on va surtout mettre
00:38:43en place un premier protocole qu'on appelle le First PTRSI.
00:38:47C'est un protocole dans lequel on va avoir cinq domaines de travail
00:38:51qui sont essentiels et qui, finalement, vont être à travailler,
00:38:54peu importe la forme de pubalgie qu'on va avoir.
00:38:56Ces cinq domaines vont concerner effectivement le muscle transverse
00:39:00et la respiration, les mobilités du bassin, les mobilités
00:39:04des coxophémorales, le renforcement des adducteurs,
00:39:08voir son éveil déjà dans un premier temps.
00:39:10Et puis, le cinquième point, qui est un peu ce qu'on a appelé
00:39:12le Core Stability, c'est de réintégrer tous ces éléments afin
00:39:16de redonner le maximum de stabilité dans des bonnes proportions
00:39:20de mobilité au carrefour pubien.
00:39:22En salle transverse et au vu de ces insertions anatomiques,
00:39:27c'est un muscle essentiel à réharmoniser pour moi.
00:39:32La plupart du temps, on s'aperçoit que déjà, de toute façon,
00:39:34un patient ne sait pas forcément ce que c'est.
00:39:37On va avoir un premier temps qui va vraiment aussi l'apprentissage.
00:39:40On fait beaucoup d'éducation thérapeutique.
00:39:42Et ça, dès les premières séances de rééducation,
00:39:45c'est extrêmement important.
00:39:47Il ne s'agit pas que de donner des exercices, mais de savoir
00:39:49pourquoi il les fait.
00:39:50Je crois que dans la pubalgie, c'est certainement une des plus
00:39:53grandes priorités.
00:39:54Parce que ce qu'on veut aussi, c'est que dans une prévention
00:39:56secondaire, il soit à même d'appliquer lui-même l'ensemble
00:40:00du protocole.
00:40:01C'est pour ça que ce First PTR est à la fois un protocole qu'on
00:40:04va utiliser en post-opératoire et qui, au fur et à mesure de sa
00:40:08rééducation, va devenir aussi un protocole de prévention qui peut
00:40:12mettre en place sur une vingtaine de minutes, avec au cœur de ce
00:40:15protocole, du coup, le transverse, qui, de part ses insertions,
00:40:19est un élément stabilisateur dynamique important de la synthèse.
00:40:24Voilà pourquoi le transverse a une part aussi importante
00:40:27dans le programme.
00:40:31Toujours Guillaume, dans quelle mesure le type d'opération a une
00:40:34influence sur ta rééducation ?
00:40:36Est-ce qu'il y a des schémas de protocoles différents pour
00:40:42chaque type d'opération ?
00:40:45Comme je viens de le dire, nous, ce qu'on a mis en place,
00:40:48ça fait quelques années qu'on travaille maintenant avec Gilles,
00:40:52et qui m'a permis surtout de pouvoir venir, comment ça se passait
00:40:55au bloc.
00:40:55Ça, ça a été vraiment, en quelque sorte, une petite révélation
00:40:59parce que ça peut largement modifier la façon dont on va appréhender
00:41:03la rééducation.
00:41:04Comme je le disais jusqu'à présent, ce qu'on va mettre en place,
00:41:07de toute façon, pour chaque forme de pubalgie, puisque de toute façon,
00:41:10elles sont toujours imbriquées.
00:41:11Donc, on va faire prendre conscience aussi de ce phénomène-là
00:41:14aux joueurs.
00:41:15Quand bien même il aurait une pubalgie avec une prédominance
00:41:18adducteur forte, un des premiers objectifs est de lui faire
00:41:21comprendre qu'ils sont en association avec les abdominaux,
00:41:25avec les hanches, et plus il va comprendre ça, meilleur seront
00:41:28les résultats.
00:41:29Donc, le first PTR, finalement, est un socle commun à chacune
00:41:33de ces formes de pubalgie.
00:41:35Après, on a mis en place le Eleven Part, qui sont finalement
00:41:4011 outils, dont les cinq premiers sont le first PTR.
00:41:44Et à partir du sixième outil, on a des techniques qui vont
00:41:47s'adapter en fonction de l'opération.
00:41:50Pour être un petit peu plus clair, si on prend des opérations
00:41:53type l'éthanotomie adducteur, un des sixièmes outils du Eleven
00:41:58Part va être le travail excentrique, à viser les cicatriciels
00:42:01dans un premier temps, puis dans un second temps,
00:42:04en reforcement.
00:42:05Pour chacune des opérations, on va devoir s'adapter,
00:42:09mais globalement, on a quand même un tronc commun qui est vraiment
00:42:12essentiel à la prise en charge.
00:42:15Quelques questions du live.
00:42:17Une première pour Gilles, qui nous vient d'un kinésithérapeute
00:42:22qu'on connaît bien, Aurélien Gauthier, au centre de formation
00:42:25A3, qui est un club partenaire du centre médical.
00:42:28Est-ce que chez un jeune du centre de formation, si le test
00:42:32crotal est positif, est-ce qu'il peut y avoir une indication
00:42:35chirurgicale dès le plus jeune âge ?
00:42:38Et à partir de quel âge opère-t-il les pubs algiques ?
00:42:42Je crois que les premières, j'ai dû faire 13-14 ans,
00:42:46mais ce n'est pas une question d'âge civil, c'est plutôt un âge
00:42:49physiologique.
00:42:50Si, c'est bien entendu, la personne est d'une taille adulte
00:42:56à 13-14 ans et qu'on a quand même une évolution qui est un peu
00:43:04chronique, on ne va pas, bien sûr, se jeter sur un gamin pour lequel,
00:43:08en faisant un screening, on va s'apercevoir qu'il y a,
00:43:14et encore, il faut le faire, mais dans le centre de formation,
00:43:17une forme pariétale qui ne s'exprime pas.
00:43:21Si, par contre, il a une longue pathologie de l'adducteur
00:43:25quand il était jeune, qu'il se plaint de manière récurrente
00:43:29et puis que le repos n'a pas été efficace, 14 ans, ça m'est arrivé.
00:43:36Et si, physiologiquement, c'est pas un problème, ça ne posera
00:43:39pas de problème pour la croissance après.
00:43:41Donc, oui, je le ferai.
00:43:44Clément, dans ton expérience dans les différents sports et dans les clubs
00:43:48où tu es passé, est-ce que tu as une expérience de l'utilisation
00:43:50du shorty strap ?
00:43:51Et qu'est-ce que tu en penses ?
00:43:53Oui, j'ai déjà utilisé à l'Athlético, notamment.
00:43:59En fait, je pense qu'il faut que ça soit utilisé comme un strap.
00:44:02C'est quelque chose qui doit être utile à la personne ou au sportif
00:44:07qui est dans la situation d'inconfort.
00:44:10Et il faut savoir trouver le bon moment pour lui proposer.
00:44:16Et souvent, de l'avoir dans son sac à dos ou dans sa mallette
00:44:20avant les matchs, s'il le demande 5 minutes ou 10 minutes avant le match,
00:44:24ça peut pouvoir sauver des situations.
00:44:27Donc, moi, je conseillerais.
00:44:28C'est quelque chose qui est un plus et qui permet un confort
00:44:35supplémentaire, surtout si le joueur dit ça y est, je l'ai et je me sens mieux.
00:44:40Je pense que c'est ça le plus important.
00:44:44Bertrand, est-ce que tu peux nous dire un mot sur les connaissances
00:44:48actuelles et l'indication des infiltrations dans la pubalgie et
00:44:52l'utilisation d'un produit dont on parle beaucoup actuellement,
00:44:55le PRP, plasma riche en plaquettes ?
00:44:59Oui, c'est intéressant parce que sur une revue littérature que j'avais
00:45:03faite il n'y a pas si longtemps, on a finalement très peu de choses
00:45:09qui nous montrent l'efficacité de l'injection de corticoïdes dans
00:45:13la symphyse pubienne.
00:45:14Et les articles sont peu nombreux et ne sont pas forcément d'une
00:45:19énorme qualité.
00:45:20Donc, oui, on a quelques articles qui montrent un effet positif de
00:45:24l'infiltration de corticoïdes dans la symphyse pubienne.
00:45:27Ça, c'est pour la forme symphysaire.
00:45:29Mais toute réserve gardée que ce ne sont pas des études de très
00:45:34bon niveau de preuves pour les injections de corticoïdes dans
00:45:40les tendons adducteurs, puisque ça se fait dans certaines
00:45:42antézopathies.
00:45:44Ça fait partie des rares antézopathies des membres inférieurs
00:45:47où on peut se le permettre, puisque certains pensent qu'y compris
00:45:52si ça peut se suivre d'une rupture partielle ou complète,
00:45:56finalement, ce ne serait pas forcément si délétère que ça,
00:45:58voire curateur.
00:46:00Et là, il n'y a vraiment rien du tout en termes d'évaluation
00:46:05d'intérêt des injections de corticoïdes.
00:46:07Et pour le PRP, qui est une technique plus récente,
00:46:10on est sur un grand désert pour l'instant de l'évaluation en
00:46:14termes d'articles et de séries et de choses bien faites versus
00:46:20placebo, versus corticoïdes, voire versus acides hyaluroniques,
00:46:24comme on l'a fait dans les articulations type genou,
00:46:26hanche ou cheville.
00:46:28Donc, on la pratique ou certains la pratiquent, mais pas de
00:46:34référence solide en termes d'articles sur ces techniques-là.
00:46:39Clément, est-ce que tu peux nous dire, dans ton expérience actuelle
00:46:45de prise en charge individuelle d'un joueur de haut niveau,
00:46:49sur quoi tu mets l'accent préférentiellement en termes de
00:46:52prévention des pubalgies ?
00:46:55La vigilance.
00:46:58Il faut être au taquet tous les jours.
00:47:01Il faut, comme je le disais tout à l'heure, si on fait un massage
00:47:05de récupération, je préfère faire un check-up de la tête au pied.
00:47:10Parce qu'on parle de la pubalgie, on parle des problèmes d'adducteur,
00:47:14mais où vient le problème ?
00:47:16Est-ce que ça vient vraiment de là ?
00:47:17Est-ce que ça vient pas d'un problème de genoux ?
00:47:19Est-ce que ça vient vraiment d'un problème de posture ?
00:47:21Est-ce que ça vient pas d'un problème de cheville ?
00:47:24Et il faut regarder dans la globalité.
00:47:28Il faut tester, il faut mobiliser, il faut faire des mobilisations
00:47:31passives, actives.
00:47:33Il faut aller sur les stretching et il faut aller vérifier au jour le jour.
00:47:40Moi, la priorité, c'est un examen clinique avant de commencer
00:47:44quoi que ce soit, parler, interroger le sportif, savoir un petit peu
00:47:50son état de fatigue, s'il a bien dormi, faire attention à la nutrition,
00:47:55à l'hydratation, à toutes ces choses-là, et pas le voir comme
00:48:00une entité seule.
00:48:02C'est quelque chose de globalisant et il faut aller chercher des fois,
00:48:07là où on ne pense pas, trouver la solution.
00:48:09Et bien souvent, on peut la trouver à cet endroit.
00:48:14Une petite question un peu titillante.
00:48:18Qu'est-ce que tu penses ?
00:48:20Où est-ce que tu penses qu'il peut y avoir divergence entre la prise
00:48:23en charge du kiné, la prise en charge du médecin, dans la prise
00:48:28en charge d'une pub alger chez un joueur ?
00:48:30La question qui va avec ça aussi, c'est quand prendre la décision
00:48:34de s'arrêter chez un joueur de haut niveau qui a atteint d'une pub alger ?
00:48:37Ça me rappelle des bons souvenirs.
00:48:40Ça fait presque 15 ans déjà, mais je me souviens des allers-retours
00:48:44entre la salle de soins et la salle du doc.
00:48:47Et c'est comme ça dans les clubs aussi, en fait.
00:48:50Ça fait une caractère qui est plus des clubs.
00:48:54Il faut vraiment aller voir les médecins.
00:48:55Et ce que disait Guillaume tout à l'heure, aller voir une opération,
00:48:58se prendre compte de choses, s'imaginer.
00:49:01On voit ça dans les livres, mais il faut aller voir.
00:49:04Si les chirurgiens me laissent la chance de partager ces moments-là,
00:49:07il faut y aller.
00:49:08Il faut sauter sur l'occasion.
00:49:10La convergence, je la verrais plutôt là-dedans.
00:49:12C'est dans l'échange des connaissances.
00:49:15Aller voir une échographie, regarder une résonance.
00:49:20Les points de divergence, ça serait plutôt se situer sur le timing.
00:49:26C'est-à-dire qu'un kiné, à un moment donné, il va arriver dans la salle du doc.
00:49:29À la doc, on peut faire avancer les choses un petit peu plus rapidement
00:49:33parce que le joueur, il est bien.
00:49:34Ou peut-être que le joueur pousse un petit peu.
00:49:36Et là, le doc vient dire non, non, on se calme un petit peu.
00:49:39Et puis, on y va, on respecte le protocole qu'on a parlé tout à l'heure à Guillaume.
00:49:45Voilà, les points de divergence, ça serait plutôt dans la discussion.
00:49:48Mais c'est une discussion qui va apporter quelque chose.
00:49:50Parce que si le chirurgien, il dit, c'est un délai de six à huit semaines,
00:49:54on se positionne là-dessus.
00:49:56Des fois, si on peut gagner quatre jours, ça peut toujours être important.
00:50:00Et surtout si le coach, il vient titiller à côté.
00:50:03Sur un centre de rééducation, c'est un peu différent,
00:50:05mais on est toujours en contact avec le staff technique.
00:50:07Donc voilà, c'est travailler main dans la main.
00:50:10Et puis aussi, savoir se dire les choses quand on pense que les choses
00:50:14peuvent être bénéfiques.
00:50:15Et pour la santé du sportif, parce que c'est ça le plus important.
00:50:18Est-ce que dans les clubs, tu observes une prise en charge multidisciplinaire,
00:50:23mais articulée entre médecins, kinés, mais aussi ostéopathes,
00:50:28podoposturologues, psychologues, diététiciennes, bref,
00:50:31une prise en charge globale du joueur autour d'une blessure récurrente
00:50:35et souvent qui est avec une indisponibilité longue pour le joueur.
00:50:41Est-ce que tu as observé cette prise en charge multidisciplinaire
00:50:43autour du joueur ?
00:50:45Oui, c'est indispensable.
00:50:47C'est la vie du spécialiste, le médecin qui discute avec
00:50:53les spécialistes et les kinés qui viennent autour.
00:50:55Comme je disais tout à l'heure, la lecture des examens complémentaires.
00:51:00Est-ce que le joueur, il est fatigué ou pas ?
00:51:03Est-ce qu'il a besoin d'une étude de sommeil ?
00:51:04Est-ce qu'il a besoin d'un régime ?
00:51:06Est-ce qu'il a besoin d'être vu psychologiquement ?
00:51:09Ou tout d'un coup, on voit apparaître la psychologue au rentrée dans la
00:51:14salle de soins pour dire, attention, il ne va pas très bien.
00:51:16Il faut qu'on se voie tous ensemble pour faire un staff.
00:51:19Aller faire une analyse posturale chez les podos.
00:51:22Moi, je me souviens, au basket, dans le Nord de la France,
00:51:25c'était primordial pour nous parce que ça faisait vraiment partie
00:51:29d'une chose centrale pour nous.
00:51:31Oui, c'est obligatoire.
00:51:34Il n'y a pas d'autre moyen de faire comme ça.
00:51:39Deux questions pour Guillaume qui viennent du live.
00:51:43Une question qui est, quid de l'utilisation des ondes de choc
00:51:48sur une antésopathie ?
00:51:52On a combien de chocards déjà, Pascal ?
00:51:58Du coup, ondes de choc, oui.
00:52:01C'est vrai qu'aujourd'hui, nous, à Clairfauten, on a les ondes
00:52:03de choc radiales et les ondes de choc focales.
00:52:06Et c'est vrai que depuis qu'on a les ondes de choc focales,
00:52:09on utilise de moins en moins les ondes de choc radiales parce que
00:52:13j'observe qu'on a quand même d'excellents résultats sur
00:52:16l'antésopathie de l'onde du cœur, même si après, c'est vrai que
00:52:21l'onde de choc focale nécessite, elle le porte dans son nom,
00:52:24mais nécessite une précision importante.
00:52:28Du coup, c'est quelque chose qu'on utilise quand même assez
00:52:32fréquemment aujourd'hui, surtout dans des indications non
00:52:34opératoires de tendinopathie adducteur, que ce soit au niveau
00:52:37de l'anthèse ou de la jonction.
00:52:41Globalement, ça peut être une des premières pistes de travail
00:52:44avec tout le travail de mécanisation du tendon en excentrique
00:52:48par derrière.
00:52:50Deuxième question pour toi toujours, qui nous vient du live.
00:52:54Sur le plan mobilité articulaire, quand vous bilantez les joueurs
00:52:59qui sont là pour la prise en charge d'une pub algae,
00:53:01quels sont les déficits principaux que vous pouvez constater ?
00:53:06Il y en a un, c'est vraiment quelque chose.
00:53:09Autant, comme on disait tout à l'heure, on regarde la littérature
00:53:12et puis on voit des profits très identifiés, mais globalement,
00:53:15ce n'est pas la majorité des joueurs, mais un qui est flagrant,
00:53:18c'est la perte de mobilité des rotations de hanches.
00:53:21En interne, quelquefois, on se retrouve avec des amplitudes
00:53:25à zéro degré.
00:53:27Et l'air d'Orient, on a aussi des amplitudes de rotation
00:53:30externe qui sont souvent diminuées.
00:53:33Globalement, en termes de mobilité articulaire, les coques ophémorales,
00:53:37c'est flagrant.
00:53:38Après, je dirais qu'on a aussi antéversion, rétroversion de bassin,
00:53:42mais que quelquefois, ce n'est pas tellement une perte de mobilité
00:53:45articulaire, mais c'est comme si on avait une perte de la
00:53:47synchronisation musculaire, c'est-à-dire que c'est des patients
00:53:50pour lesquels, finalement, avec quelques heures de rééducation,
00:53:54ils vont être capables de restaurer ces mobilités-là en resynchronisant
00:53:58de façon correcte les muscles.
00:54:00Mais au niveau des coques ophémorales, c'est flagrant.
00:54:07Une question pour Gilles, assez médicale.
00:54:11Est-ce que dans le suivi de tes joueurs en poste que tu as pris
00:54:14en charge et que tu as opéré, tu as parfois affaire à des sportifs
00:54:18dont la douleur s'est chronicisée et qui vont garder une douleur
00:54:22résiduelle ?
00:54:23Deux questions avec ça.
00:54:25Est-ce que tu les confies à des centres antidouleurs ?
00:54:27Est-ce qu'il y a un accompagnement psychologique ?
00:54:29Et est-ce que tu considères qu'on peut reprendre le football avec
00:54:33une douleur résiduelle derrière une pub, Algie ?
00:54:37Oui, effectivement.
00:54:38Il y a des patients qui ont des douleurs.
00:54:42Alors, ce qui est important déjà de différencier, c'est de savoir
00:54:46si la douleur qu'ils ont était celle qu'ils avaient avant l'intervention.
00:54:50Auquel cas, ça voudrait dire qu'on a pu se tromper en tant
00:54:54qu'indication opératoire.
00:54:56Et dans ce cas-là, il y aura besoin de reprendre tout le bilan
00:55:01pour rechercher une autre cause.
00:55:03Ça, c'est la première des raisons.
00:55:04Et à ce moment-là, on va assez facilement le confier à un collègue
00:55:09ou à un rééducateur ou un médecin du sport.
00:55:16Et puis, il y a malheureusement les douleurs qui apparaissent
00:55:20après la chirurgie, qui sont liées à la chirurgie.
00:55:22Et il y a deux types de douleurs.
00:55:24Il y a les douleurs liées à l'acte chirurgical de paroi et les douleurs
00:55:29liées à l'acte chirurgical sur l'adducteur.
00:55:31Et il ne faut pas les méconnaître.
00:55:34Quand on fait une réparation pariétale, on peut avoir des douleurs
00:55:37qui se chronicisent, qui sont liées parfois à une atteinte nerveuse.
00:55:43On a des petits nerfs.
00:55:44On a le nerf idéo-anguinal, idéo-fémoral et la branche
00:55:47gélitoclérale.
00:55:48Elle peut être prise dans une suture.
00:55:50Elle peut être prise dans la fibrose.
00:55:52Il y a pu y avoir un saignement à la fibrose qu'ils le prennent.
00:55:55Et ça donne des douleurs qui se chronicisent.
00:55:57Et donc, il y a besoin d'une prise en charge psychologique,
00:56:00mais également de centres antidouleurs.
00:56:01Et malheureusement, il y a quelques patients qui sont comme ça.
00:56:05Heureusement, peu, mais qui posent un problème.
00:56:08Et quelquefois, on a parlé avec Bertrand, il sait très bien de qui
00:56:13je parle, et on peut se poser la question de savoir s'il ne faut pas
00:56:17des fois les réopérer, sachant qu'on a déjà été délétères sur une
00:56:21première intervention, mais on a tellement peu de choses derrière,
00:56:24malgré les traitements, que quelquefois, c'est la fibrose ou c'est
00:56:28pris par le nerf.
00:56:29Et du coup, ça va également dans le sens du fait que je ne préconise
00:56:33pas et je ne préconiserai jamais de mettre des plaques, qu'elles soient
00:56:37mises en antérieur ou en postérieur.
00:56:39Car en mettant des plaques, c'est pas le problème dans ce type
00:56:44de pathologie.
00:56:45Et on a de gros risques de poser une plaque sur un nerf, de chroniciser
00:56:51une inflammation.
00:56:52Et après, dans certaines techniques chirurgicales, notamment par
00:56:57stéréoscopie, il faut savoir qu'une plaque a été posée, on ne peut
00:57:00jamais l'enlever.
00:57:01Donc, ce sera un problème majeur.
00:57:03Et donc, il y en a, heureusement, pas nombreux, mais ceux-là,
00:57:08en général, on se rappelle du nom des patients.
00:57:10Après, il y a les douleurs liées à la thénotomie, qui nous ont fait
00:57:16d'ailleurs, qui, liées une fois de plus, je pense à l'optimisité du
00:57:22chirurgien, moi-même, mais également de mes prédécesseurs avant,
00:57:27qui ont fait qu'on disait qu'il fallait toucher qu'au tendron,
00:57:33pas le muscle.
00:57:34Une fois de plus, je le répète, pour ceux qui n'étaient pas là au
00:57:35début, j'ai modifié la technique pour vraiment libérer complètement
00:57:39ce long-adducteur pour qu'il ne soit plus jamais attaché à la synthèse.
00:57:42Même si ce n'est pas toujours possible, parce qu'il peut y avoir
00:57:46le long-adducteur qui est fusionné au grand-adducteur, voire au pectiné.
00:57:49Et donc là, c'est plus compliqué de l'isoler complètement.
00:57:52Et donc, on peut avoir des douleurs liées à cette thénotomie,
00:57:55ces douleurs, qui, pour moi, étaient liées à un effet irritogène
00:58:02du positionnement du tendon ou du muscle sur le grand-adducteur,
00:58:08entraînant des contractures.
00:58:09Et c'est pourquoi, avec Alexandre Creuset sur Bordeaux,
00:58:12on avait discuté de l'éventuelle indication de la toxine botulique
00:58:17dans ces indications, qui, pour moi, sont des bonnes indications
00:58:20pour pouvoir mettre au repos ce grand-adducteur et ce long-adducteur.
00:58:23Il y a également des douleurs liées au fait qu'on a une mauvaise cicatrice,
00:58:27d'où l'importance de confier nos patients au kiné le plus rapidement
00:58:33possible pour avoir une vraie et une belle cicatrisation.
00:58:37Donc, il y a ces problèmes-là, bien sûr, et on essaye de lutter
00:58:44contre ça par une meilleure technique chirurgicale, encore plus de précision
00:58:48et en même temps, une meilleure prise en charge post-opératoire.
00:58:53Également, bien sûr, une bonne indication.
00:58:56Bertrand, toi, dans le même ordre d'idées,
00:58:59lorsque dans la phase de réathlétisation, quel seuil de la douleur tu acceptes
00:59:02et est-ce que tu vas utiliser le recours à des antalgiques ou à des
00:59:07anti-inflammatoires ou au contraire, est-ce que c'est contre-productif ?
00:59:11Oui, c'est important, effectivement, quand on a l'objectif d'un
00:59:17traitement de pubalgie, de ne pas promettre aux joueurs ou aux
00:59:22sportifs, d'une manière générale, que la reprise du sport ne sera
00:59:25possible qu'en l'absence de douleur.
00:59:27Souvent, le sportif s'est fait opérer pour ne plus avoir mal.
00:59:30Donc, c'est un objectif louable, mais ce n'est pas toujours le cas.
00:59:33Il peut rester un petit fond douloureux ou en tout cas, un certain
00:59:37seuil au-delà duquel, notamment dans la réathlétisation,
00:59:39réapparaissent certaines douleurs.
00:59:40Par exemple, un joueur qui a été opéré parce qu'il a une forme
00:59:44pariétale prédominante, quand il va prendre sa phase de réathlétisation,
00:59:47il va se réveiller un peu, ça partit en thésopathie adducteur
00:59:50ou sa petite part de symphyse pubienne qui pouvait rester.
00:59:54On va tout à fait tolérer des exercices douloureux jusqu'au seuil
00:59:59de 2-3 sur 10.
01:00:00Et puis aussi, parce que la répétition des exercices n'engendre
01:00:04pas toujours la répétition de la douleur et avec la familiarisation
01:00:08des exercices, y compris sur des exercices en termes d'intensité,
01:00:12terrain, changement de direction, accélération, on s'aperçoit qu'avec
01:00:15la répétition, la douleur va diminuer.
01:00:17C'est plutôt ça qu'on va utiliser.
01:00:19C'est-à-dire que chez un certain nombre de joueurs, on ne va pas
01:00:21donner d'anti-inflammatoire ou d'antacide parce que notre critère,
01:00:24c'est pas ta douleur va diminuer, c'est on va augmenter ta charge
01:00:28et tu pourras faire de plus en plus de choses et ce que tu perçois
01:00:31comme douleur ne va pas augmenter.
01:00:33Et c'est plutôt ça notre critère.
01:00:35Exceptionnellement, on remet parfois un peu d'anti-inflammatoire
01:00:37quand on sent qu'il y a une part symphysiaire qui s'est réveillée,
01:00:40mais c'est à peu près tout.
01:00:41Et c'est pour une semaine, histoire de passer un cap associé
01:00:44à une semaine de break dans la rééducation.
01:00:45Très bien.
01:00:49On va, je pense, libérer Clément et Gilles qui ont des impératifs.
01:00:55On vous remercie chaleureusement d'avoir participé à cette première
01:00:58e-table ronde et à très bientôt.
01:01:05Merci Pascal.
01:01:06Merci à tous.
01:01:07Bonne continuation.
01:01:07Et puis, j'espère qu'on aura l'occasion de, de nouveau, d'échanger.
01:01:12Et on va accueillir donc les nouveaux arrivants.
01:01:15J'offrais mes mains du centre médical de Clairefontaine,
01:01:21préparateur athlétique spécialisé dans la ratification des blessés,
01:01:25qui est à Clairefontaine maintenant depuis six ans, qui a une expérience
01:01:31en club professionnel féminin au Paris Football Club ex-Juvisy,
01:01:37qui a été ici un certain nombre d'années à l'INSEP, et qui,
01:01:43à titre personnel, est triathlète après avoir été footballeur
01:01:47dans sa jeunesse.
01:01:49Et puis, nos deux témoins, nos deux sportifs professionnels,
01:01:54Sofiane Guitoun, rugbyman professionnel international,
01:01:59deux Coupes du Monde à son actif, neuf sélections, qui joue au Stade
01:02:03Toulousain avec lequel il a été champion de France en 2019,
01:02:08et qui a été opéré d'une pub algie par le docteur Reboul,
01:02:12si je me souviens bien, et qui, à cette occasion,
01:02:15a fait un séjour de rééducation à Clairefontaine.
01:02:19Et Adrien Trébel, footballeur, 29 ans, footballeur professionnel,
01:02:24formé à Nantes, avec lequel il a joué en D1, et qui fait depuis
01:02:29un joli parcours en Belgique, d'abord au Standard du Liège,
01:02:33puis maintenant à Anderlecht, avec lequel il a gagné la Coupe
01:02:36de Belgique et le titre national.
01:02:39Merci déjà de nous rejoindre et de participer à cette première
01:02:42étable ronde.
01:02:44On vous espère au top dans cette sortie de période un peu difficile
01:02:47de confinement.
01:02:49On va commencer justement par des questions pour Sofiane et Adrien.
01:02:55Sofiane, est-ce que tu peux un petit peu nous parler de ton parcours
01:02:58de pub algique ?
01:03:01Salut à tous.
01:03:02Eh bien, mon parcours de pub algique, ça a été un peu galère.
01:03:07Et ça a commencé en janvier 2016, où j'avais des douleurs à la
01:03:15symphyse, ce qui n'était pas très, très gênante.
01:03:18Mais j'allais avoir des échéances assez importantes, donc je me suis
01:03:23fait infiltrer à la symphyse et ça s'est passé super bien.
01:03:28Et ça m'a fait beaucoup de bien et je n'ai plus eu de douleurs.
01:03:32Du coup, après, j'ai pu enchaîner la saison sans aucune douleur.
01:03:36Et j'ai commencé la prépa olympique pour les JO et la prépa s'est
01:03:44super bien passée.
01:03:45Les premiers matchs amicaux aussi.
01:03:47Et sur le dernier match amical, les cinq dernières minutes,
01:03:52je prends un coup de genou sur la symphyse et là, sur le coup,
01:03:56j'ai un peu mal.
01:03:57Normal, un coup de genou.
01:03:58J'essaie d'accélérer sur une action et sur une action, je sens comme
01:04:01un cloque.
01:04:02Je ne sais pas trop ce qu'il se passe au niveau de grands droits à l'abdomen.
01:04:07Donc, je continue.
01:04:09Je m'arrête un peu.
01:04:10Après, je dis au kiné que je ressens ça.
01:04:14Mais bon, le soir même, il y a l'annonce de la liste pour partir
01:04:18aux JO.
01:04:19Du coup, quand on dit que tu vas faire les JO olympiques, tu serres
01:04:23les dents et tu ne veux pas dire trop que tu as mal.
01:04:26Donc, voilà, j'ai refait une infiltration.
01:04:30Mais cette fois-ci, elle n'a pas marché parce qu'en fait,
01:04:32quand tu fais une infiltration, tu as un protocole de rééducation
01:04:36où il faut attendre un peu de repos et reprendre progressivement.
01:04:39Moi, je me suis fait infiltrer.
01:04:40J'ai eu une semaine de repos et je suis reparti à fond parce qu'on
01:04:43avait les JO olympiques qui commençaient.
01:04:47Donc, de là, les JO, ça a été compliqué parce que j'avais mal
01:04:51tout le temps et au rugby à 7, il faut faire des sprints tout le temps.
01:04:55Donc, ce n'était pas génial.
01:04:57Donc, je rentre et du fin août, j'arrive dans un nouveau club
01:05:02au Stade Toulousain, qui m'a gentiment laissé partir
01:05:06à la JO olympique.
01:05:09Donc, je ne peux pas arriver et dire que je suis blessé.
01:05:12Donc, je serre les dents et voilà, pareil, je fais un, deux matchs,
01:05:18mais je n'ai pas le niveau.
01:05:20Donc, il va falloir dire que ça ne va pas.
01:05:24Et du coup, avec le docteur, ça a été un peu galère parce qu'il n'y avait
01:05:28pas eu trop de cas de pubalgie, donc on était un peu dans le flou.
01:05:32On a essayé un premier protocole de rééducation sans se faire opérer.
01:05:36Donc, pas mal d'étirements, de guénages, tout ça.
01:05:40Mais au bout du compte, à chaque fois, c'était pareil.
01:05:43Quand il fallait re-sprinter sur le guillemot, je n'arrivais pas,
01:05:47j'avais mal.
01:05:47Du coup, on a décidé de me faire opérer par Agile Repoul
01:05:53à Bordeaux en décembre.
01:05:56Ça, ça se passe en décembre.
01:05:57Je me fais opérer par Agile, de la paroi abdominale.
01:06:02Donc, voilà, il y a un peu de mieux, il y a du mieux.
01:06:05Mais pareil, quand je dois accélérer vraiment sur du long,
01:06:08je n'y arrivais pas.
01:06:10Donc, j'ai quand même fait un ou deux matchs parce que le staff pensait
01:06:14que ça allait passer en tirant dessus.
01:06:16Et c'était, pour reprendre les mots, c'était dans ma tête.
01:06:20Et bon, voilà, ils ont vu qu'au bout du premier match,
01:06:23je ne pouvais pas courir.
01:06:25Donc, on a décidé de se refaire opérer.
01:06:28Ce fois-ci, je me suis opéré des adducteurs.
01:06:32J'ai eu une complication parce que j'ai eu staphylo.
01:06:35Donc, les points ont pété, du méchage.
01:06:38Ça a pris un peu plus de temps que prévu.
01:06:41Et du coup, après, je suis venu au centre de rééducation à Clairefontaine,
01:06:45où on a bien bossé.
01:06:46Je me rappelle encore la phrase de Guillaume qui m'a dit
01:06:49quand je suis parti,
01:06:51c'est bien, mais maintenant, il faut faire attention
01:06:54à la reprise et à ta charge de travail, surtout.
01:06:57Donc, je me rappelle, j'ai attaqué avec le club en juillet 2017.
01:07:02Je crois.
01:07:03Et on a attaqué le précédent,
01:07:06on a réduit à fond 10 kilomètres par jour.
01:07:11Et là,
01:07:12puisqu'il y a eu des choses...
01:07:20Il y a reparti pour une reprise progressive.
01:07:24Et après, c'est communaitre à la poche.
01:07:27OK.
01:07:28Un peu la même chose pour Adrien.
01:07:32Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton histoire et ton parcours ?
01:07:35Bonjour à tous.
01:07:37Donc, moi, je me suis fait opérer de ma petite balle d'yeux
01:07:40il y a maintenant deux ans.
01:07:42Les symptômes ont apparu.
01:07:44On avait un match d'Europa League et je me suis levé un matin
01:07:47et j'avais l'impression d'avoir un pot au niveau des abdos.
01:07:52Donc, je suis parti faire la séance d'entraînement la veille du match.
01:07:56Et ensuite, ça n'allait pas trop,
01:07:58mais le doc m'a donné un anti-inflammatoire
01:08:01pour pouvoir jouer le week-end,
01:08:04donc le lendemain.
01:08:05C'est ce que j'ai fait.
01:08:08Une fois chaud, ça allait.
01:08:10Par contre, à la fin du match,
01:08:12une fois qu'on avait tout fait, les traitements,
01:08:14bain froide, tout ça,
01:08:15impossible de pouvoir lever mes jambes
01:08:19une fois que j'étais assis sur une chaise,
01:08:21sans l'aide de mes mains.
01:08:23Impossible de m'étirer le psoas.
01:08:26Donc, de là, on est rentré sur Liège.
01:08:31On a fait tous les examens.
01:08:33Voilà, le doc m'a dit que ça devait être une surcharge.
01:08:36Donc, j'ai continué à jouer, à m'entraîner tous les jours au quotidien
01:08:40avec à côté un programme de prévention, de gainage, de renforcement.
01:08:46Qui est quelque chose qu'on faisait régulièrement.
01:08:50Mais voilà, moi, j'avais trois à quatre séances en plus par semaine.
01:08:54C'est quelque chose qui m'a aidé sur le long terme.
01:08:57Parce qu'ensuite, dès que j'ai signé à Anderlecht,
01:09:01pendant six mois, même une saison pleine,
01:09:04plus de douleurs, plus de problèmes.
01:09:06Vraiment, plus rien du tout.
01:09:07Et ensuite, les vacances n'ont pas arrivé.
01:09:11Et à la reprise, là, d'un coup, j'ai ressenti les mêmes douleurs.
01:09:18Donc, voilà, pareil, on a essayé de garder le même traitement
01:09:22avec du renforcement, tout ça, avec beaucoup de mésothérapie,
01:09:27des anti-inflammatoires, tout ce qui était possible.
01:09:30Mais à un moment, j'ai dit stop, parce que je pouvais plus.
01:09:34Le fait de tourner dans mon lit quand j'étais sur le dos,
01:09:36me mettre sur un côté, c'était un calvaire.
01:09:40Sortir de ma voiture, c'était un calvaire.
01:09:42Donc, moi, j'ai dit stop, et j'ai décidé de...
01:09:45Voilà, avec le docteur, on a décidé d'aller au plus court.
01:09:48Vu que moi, j'ai pas été touché au niveau des adducteurs,
01:09:50j'avais vraiment mal qu'aux abdominaux.
01:09:53Et donc, par l'intermediaire d'un ami qui s'était fait opérer,
01:09:57j'ai décidé d'aller me faire opérer en Allemagne,
01:09:59chez Ulrich Mouchawak.
01:10:01Un protocole rapide, enfin, ouais, ça a été rapide pour moi.
01:10:05Ensuite, après l'opération, trois jours après,
01:10:08je suis venu à Clairfontaine, et on a commencé ma rééducation.
01:10:12Et au bout de cinq jours,
01:10:15vous m'avez remis sur les terrains pour la course,
01:10:19sans douleur, plus les mêmes douleurs qu'avant,
01:10:21lever mes jambes et tout, c'était bien.
01:10:22Les seules douleurs que j'avais, c'était vraiment les cicatrices
01:10:24qui me tiraient.
01:10:27Mais voilà, je suis resté deux semaines complètes chez vous,
01:10:29avec tout le protocole de soins.
01:10:32Ce qui, je pense, m'a surtout aidé, c'est l'isotron.
01:10:35J'ai chanté chaque jour que je passais une étape dans ma guérison.
01:10:40Et voilà, et ensuite, ces deux semaines finies à Clairfontaine,
01:10:45je suis retourné en club, on est parti en stage.
01:10:48Et là, j'ai repris avec le groupe en Charente.
01:10:52Donc voilà, c'est une opération pour moi qui a duré trois semaines.
01:10:56Très bien.
01:10:58Depuis, tu es asymptomatique, tu vois bien,
01:11:00c'est une histoire ancienne et tu n'as plus de gêne.
01:11:02Tu as oublié ta pub alger.
01:11:03Oui, clairement, j'ai complètement oublié ma pub alger.
01:11:06Je n'ai plus de douleur, je n'ai plus rien.
01:11:09Je continue à faire tout le protocole, mes routines
01:11:11qu'on a mis en place à Clairfontaine.
01:11:13Je les fais tous les jours au quotidien.
01:11:15Et voilà, je continue aussi à bien en prendre soin,
01:11:18à masser, à bien traiter mes abonnés.
01:11:21Même question pour toi, Sofiane.
01:11:22Est-ce qu'aujourd'hui, ta pub alger, c'est de l'histoire ancienne
01:11:25et que tu ne ressens plus rien ou il y a encore une petite gêne
01:11:27de temps en temps ?
01:11:28Tu as coupé ton micro.
01:11:38Je disais, oui, de temps en temps, j'ai quelques petites gênes.
01:11:43C'est des périodes, ça dépend.
01:11:45Il n'y a pas de secret.
01:11:49Pourtant, je continue mes protocoles.
01:11:51Pareil, toutes les semaines, j'ai mis des routines en place
01:11:54que je continue, qu'on m'a apprises à Clairfontaine.
01:11:57Et des fois, au niveau symphyse et psoas, des fois, un peu des douleurs.
01:12:04Mais voilà, on pense beaucoup.
01:12:07On travaille beaucoup là-dessus aussi au rugby.
01:12:10Donc, c'est peut-être pour ça aussi.
01:12:13Mais ça revient tout le temps dans l'ordre.
01:12:14Ça n'a rien à voir avec ce que j'ai connu.
01:12:19Et voilà, on avait parlé avec toi, Pascal, aussi.
01:12:21Tu m'as dit que ta pub alger, c'était à vie
01:12:23et qu'il fallait savoir, il va falloir bosser avec
01:12:26et jouer avec, et des fois, c'est ce que j'arrive à faire.
01:12:29– Très bien, Guillaume, donc là, on va s'orienter un peu sur la phase RTP.
01:12:37Pourquoi ?
01:12:38Quelle est la place du kinésithérapeute dans cette période-là ?
01:12:42Et quelle est la place et comment mettre en place l'autorééducation ?
01:12:46– Alors, chez nous, c'est assez simple.
01:12:51Parce que finalement, quand on rentre en phase de RTP,
01:12:53t'es toujours main dans la main avec le préparateur physique.
01:12:56Et de toute façon, le rôle du kiné, il se fait du début jusqu'à la fin.
01:13:03Et surtout, comme je le répète souvent,
01:13:05c'est vraiment de l'éducation thérapeutique avant tout.
01:13:08Moi, je considère que manuellement,
01:13:10je vais pouvoir faire le travail nécessaire tissulaire.
01:13:13Et que tout le reste du travail, il va être fait par le joueur.
01:13:17Donc, le rôle certainement le plus important,
01:13:20c'est de s'assurer que le joueur, il ait compris ce qu'il avait,
01:13:23qu'il ait compris comment il pouvait travailler.
01:13:25Et peut-être le plus important,
01:13:27qu'il ait compris comment travailler de façon qualitative.
01:13:30Parce qu'en plus, par expérience, on sait très bien que,
01:13:33quand on arrive en club, les situations en club sont parfois compliquées.
01:13:37Parce que les kinés sont peu nombreux pour un effectif important.
01:13:40Et que finalement, pour un joueur,
01:13:43il va savoir se prendre en charge de façon autonome.
01:13:46Et mieux ce sera pour lui.
01:13:49Il ne restera qu'une partie, je dirais, observance de la part des kinés en club.
01:13:53Donc, pour moi, l'essentiel est vraiment l'éducation thérapeutique.
01:13:59Geoffrey, toujours dans l'attaque un petit peu de cette phase RTP.
01:14:04Pour toi, quelles sont les spécificités du retour terrain
01:14:07pour lesquelles tu vas plus particulièrement mettre l'accent
01:14:10chez un sportif professionnel ?
01:14:12Déjà, bonjour tout le monde. Bonsoir.
01:14:16Alors, pour le retour terrain, ce qui va nous intéresser le plus,
01:14:20au départ, en tout cas, c'est tout ce qui est lié à la dissociation des ceintures
01:14:23et à réussir à remettre en place une bonne coordination
01:14:26entre le haut, le bas du corps, avec un tronc à la fois stable,
01:14:30mais qui permet aussi une certaine mobilité dans le mouvement.
01:14:33Donc, ça va être lié à tout ce qui est changement de direction, demi-tour.
01:14:37Je pense que ça soit un petit peu...
01:14:39Que ce soit avec Adrien ou avec Sofiane, notamment les demi-tours.
01:14:43Au départ, c'est quand même assez sensible,
01:14:45avec une sensation vraiment de verrouillage.
01:14:49Et donc, au départ, on va vraiment travailler beaucoup là-dessus,
01:14:52sur le déverrouillage au niveau du bassin.
01:14:56Et donc, la capacité à faire des demi-tours,
01:14:57des changements de direction, ainsi de suite.
01:15:02Merci, Geoffray.
01:15:05Adrien et Sofiane, on va commencer par Adrien.
01:15:08Est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu comment
01:15:11vous avez vécu votre rééducation ?
01:15:12Et surtout, cette phase particulière qui est la sortie de la rééducation
01:15:16avec la reprise terrain au sein de vos clubs ?
01:15:23Adrien ?
01:15:26Le micro.
01:15:28Excusez-moi.
01:15:29Excusez-moi, le micro.
01:15:31Moi, je l'ai très, très bien vécu,
01:15:33parce que, comme je le disais tout à l'heure,
01:15:36j'ai vraiment senti chaque jour une étape importante
01:15:39dans la guérison de ma pub-ballet,
01:15:42sur des exercices simples.
01:15:44Au début, avec Guillaume, il y avait un exercice vraiment basique,
01:15:47basé sur la respiration, expirer, souffler.
01:15:51Et ces choses-là m'ont vraiment fait passer des capes.
01:15:55Donc, chaque jour, je vois une évolution.
01:15:57Et après, la reprise terrain, c'est vraiment fait naturellement.
01:16:00Comme Geoffray le disait, j'avais vraiment besoin, au début,
01:16:03de retrouver ma mobilité.
01:16:04Donc, c'est pour ça qu'au départ, on était basé sur des courses dans l'axe.
01:16:07Mais dès qu'on a repris tous les appuis,
01:16:10le premier jour, c'était un peu raide, le lendemain, c'était mieux.
01:16:13Et voilà, ça a suivi crescendo.
01:16:15Donc, c'était top.
01:16:16Et puis ensuite, nous, avec le club,
01:16:20ce qu'on avait mis en place, c'était vraiment de se dire
01:16:22qu'on fait une guérison rapide, en fait.
01:16:24Voilà pourquoi on a choisi cette intervention.
01:16:27Et ça a apporté ses fruits, parce que trois semaines après,
01:16:30j'ai pu être sur le terrain et j'ai rejoint l'équipe en stage.
01:16:34Et tout s'est bien passé.
01:16:35Même si, comme je l'ai dit, j'avais toujours mes cicatrices.
01:16:39C'était vraiment les cicatrices qui me gênaient sur le haut,
01:16:41au niveau des psoas, mais vraiment sur la fin de la cicatrice.
01:16:44C'est là que j'étais gêné le plus.
01:16:45Mais tout ce qui a été central, plus de soucis.
01:16:49Sophiane, ta reprise terrain, toi, avec le club,
01:16:51et cette sortie de la phase patient-rééducation.
01:16:55Moi, il y a eu plusieurs reprises, on va dire.
01:17:00Il y a eu la reprise sans chirurgie,
01:17:02et la reprise après la première chirurgie des abdos.
01:17:05Et la troisième, on va dire que j'avais vraiment besoin
01:17:10des deux opérations.
01:17:11Le passage à Clairefontaine m'a fait beaucoup de bien,
01:17:14parce que, franchement, j'ai travaillé sur des choses
01:17:18que je n'avais jamais faites avant.
01:17:20Au club, on était un peu sur la pub algique, comme je disais.
01:17:23Il n'y avait pas eu beaucoup de cas.
01:17:25Le staff médical n'avait pas eu beaucoup de cas.
01:17:27Donc, on était un peu dans le flou quand on bossait.
01:17:30Et mon arrivée à Clairefontaine, franchement, m'a fait beaucoup de bien.
01:17:33Et quand je leur ai dit que je faisais de l'isotron,
01:17:35de l'iso sur les adducteurs,
01:17:38ils ne connaissaient pas trop ça.
01:17:41Et finalement, aujourd'hui, on en fait un paquet d'isotrons
01:17:44et tous les joueurs y passent.
01:17:46Et même sur les adducteurs.
01:17:47Donc, on va dire que ça m'a permis de faire bouger un peu tout ça aussi
01:17:52au stade.
01:17:53Et après, j'ai repris trop.
01:17:56Moi, j'ai repris trop à fond.
01:17:59C'est quasiment un an et demi que je ne jouais pas.
01:18:02Donc, j'avais envie aussi.
01:18:03Il a fallu une reprise progressive.
01:18:05Et maintenant, c'est du passé.
01:18:07Mais je sais que mon passage à Clairefontaine
01:18:11m'a permis d'apprendre beaucoup de choses sur la pub algique.
01:18:14Et comment la gérer.
01:18:15Et ça, c'est cool.
01:18:17Est-ce que dans ton club et aussi en équipe de France,
01:18:23il y a des protocoles de prévention de pub algique qui sont mis en place ?
01:18:28Oui, il y en a.
01:18:30Mais comme je disais, aujourd'hui, avec mon passage...
01:18:33Moi, je sais qu'au club, avec mon passage,
01:18:36la période douloureuse que j'ai eue,
01:18:38aujourd'hui, on fait beaucoup de prévention là-dessus.
01:18:40Et je sais que tous les protocoles que vous m'avez donnés
01:18:43de rééducation, d'étirements et tout ça,
01:18:45aujourd'hui, le stade en profite un paquet.
01:18:48Parce que depuis, on a eu pas mal de joueurs
01:18:52qui ont eu des pubs algiques aussi au Stade Toulouse.
01:18:56Une question en binôme pour Geoffrey et Guillaume.
01:19:00Sur les tests de RTP,
01:19:02il y a beaucoup de tests de RTP assez codifiés
01:19:05pour les retours post-ligamentoplastie d'un genou.
01:19:11Rien pour une pathologie comme les pubs algiques.
01:19:14Est-ce que si on devait créer un RTP pub algique,
01:19:17quels seraient pour vous les bons tests
01:19:20et les bons critères à mettre en place ?
01:19:23Geoffrey, pour commencer, puis Guillaume qui complètera.
01:19:27Déjà, comme pour toute pathologie,
01:19:30on va avoir un socle commun sur le RTP.
01:19:32C'est-à-dire que la finalité, c'est que le sportif,
01:19:35qu'il soit footballeur, rugbyman ou autre,
01:19:39il doit être capable de réaliser tous les mouvements
01:19:41de sa discipline à des intensités maximales.
01:19:43Il doit être capable de sprinter, de réaliser des sauts,
01:19:46d'être au contact duel, ainsi de suite,
01:19:49de prendre des décisions, de prendre des informations.
01:19:51Donc, il y a un socle commun.
01:19:53C'est-à-dire que pour un croisé, pour un ischio, pour une pub algique,
01:19:58on doit avoir des testings plus liés à la performance
01:20:02qu'à la pathologie en elle-même.
01:20:04Donc, la répétition de sprint, les hop-tests, ainsi de suite.
01:20:08Et après, on va avoir quand même une partie
01:20:10beaucoup plus spécifique à la pathologie.
01:20:12Donc, ce sera à Guillaume le soin de compléter,
01:20:16mais notamment tout ce qui est lié au test ISO
01:20:20sur force adducteur, force sur l'isotron.
01:20:25Voilà.
01:20:27Je pense que, clairement, on devrait s'orienter
01:20:31sur ce type de RTP, Guillaume.
01:20:33Effectivement, je pense que, comme tu as dit, Pascal,
01:20:37tu fais ça, tu poses la question, je pense,
01:20:39en référence au RTP qui peut exister,
01:20:41qui sont un peu nombreux aujourd'hui sur le LCA,
01:20:43par rapport à des tests de saut et tout ça.
01:20:45Une question que je me posais aussi,
01:20:48c'est que, finalement, quand tu veux faire un RTP de pub algique,
01:20:51il y a une question qu'on se pose un peu moins
01:20:53et qu'on se pose souvent pour le LCA.
01:20:55Ça va être, est-ce qu'il va récidiver ?
01:20:57Quand tu fais un RTP sur un LCA,
01:21:00c'est quand même une question qui devient un peu centrale,
01:21:02avec celle, évidemment, de la reprise.
01:21:04J'ai l'impression que, du coup, dans la pub algique,
01:21:08le RTP va se faire de façon beaucoup plus naturelle
01:21:12tout au long de la rééducation.
01:21:14Pour autant, s'il serait nécessaire d'objectiver ces éléments-là,
01:21:18on a forcément toute la batterie isocynétique,
01:21:22que ce soit l'isocynétique excentrique-con,
01:21:24excentrique-adducteur, des tests musculaires
01:21:28qui vont nous permettre d'objectiver
01:21:30que le joueur a complètement récupéré,
01:21:32voire de faire des comparaisons avec des groupes de joueurs identiques.
01:21:36On peut également utiliser des questionnaires
01:21:38qui sont aujourd'hui référencés
01:21:40et qui ont été traduits, d'ailleurs, en français
01:21:43par le Dr Reboul, comme le questionnaire à gosses,
01:21:45où il est intéressant, du coup, de les faire remplir
01:21:47dès l'entrée en rééducation, de les faire remplir à leur sortie.
01:21:50Mais globalement, la finalité, et ce qu'a dit Geoffrey,
01:21:53c'est qu'on arrive à ce que le joueur opéré,
01:21:56ou pas d'ailleurs, soit en mesure d'effectuer son sport.
01:22:03Guillaume, une question plus live,
01:22:05où on nous demande si tu peux un peu décrire
01:22:08le travail de respiration et des transverses.
01:22:12Alors, globalement, avant même de parler transverse,
01:22:16une des premières choses que je vais faire,
01:22:18c'est de mettre le joueur sur la table à plat
01:22:20et lui demander de respirer sans consigne particulière.
01:22:23La plupart du temps, c'est pour essayer d'identifier,
01:22:25c'est une respiration qu'on va appeler un peu paradoxale,
01:22:29c'est-à-dire que le joueur va vraiment respirer
01:22:32avec la cage thoracique, avec la partie supérieure,
01:22:35et va finalement très peu utiliser la respiration abdominodiaphragmatique,
01:22:39qui est forcément liée aussi à l'utilisation du transverse,
01:22:45notamment sur une expiration active.
01:22:49Moi, je n'hésite pas à passer du temps sur ces éléments-là,
01:22:52à faire prendre conscience au joueur.
01:22:54Donc, dans un premier temps, c'est juste l'observation,
01:22:57l'étude de la respiration.
01:22:59Dans un second temps, on va lui demander de contracter le transverse,
01:23:02ce qui revient finalement à faire une expiration active
01:23:06et de rentrer son ventre à fond.
01:23:09L'idée étant aussi d'utiliser quand même les mots les plus simples
01:23:14pour faire comprendre à tout patient ce que ça veut vraiment dire.
01:23:18Et puis, une fois que j'ai entre guillemets resynchronisé le transverse,
01:23:22que j'ai un peu reconnecté le cerveau au muscle transverse
01:23:26et que le patient a bien compris ce que ça voulait dire,
01:23:28l'objectif est de vraiment le réintégrer dans l'ensemble
01:23:32des groupes musculaires du complexe du bassin.
01:23:35Et c'est pourquoi on va dans les différents niveaux du First PTR.
01:23:39Vous avez un niveau 1 où on va commencer vraiment par des choses simples
01:23:43et basiques.
01:23:44D'ailleurs, Sofiane et Adrien l'ont très bien dit,
01:23:47le BHA et la base, ça va être très simple.
01:23:49Voir la première fois, il peut se dire, c'est bon, je sais respirer.
01:23:52Pourquoi tu fais ça ?
01:23:54Et puis, au fur et à mesure, il s'aperçoit que c'est la base.
01:23:57Il faut en être sûr.
01:23:58Et puis, finalement, il s'aperçoit qu'il y en a beaucoup
01:23:59qui ne savent pas forcément très bien le faire.
01:24:01Et dans un second temps, c'est de resynchroniser aussi le transverse
01:24:06avec les autres abdominaux, avec les adducteurs, avec le périnée aussi,
01:24:10parce qu'on parle souvent du caisson abdominaux diaphragmatique.
01:24:13Mais un caisson, ce n'est pas que la face avant, la face arrière et le dessus.
01:24:17On ne parle pas trop souvent du périnée.
01:24:20Donc pour moi, l'objectif est vraiment de remettre le transverse au milieu
01:24:24de tout ça, parce que finalement, le transverse est le muscle qui va
01:24:29être le contenant de ce caisson.
01:24:32Donc voilà un peu comment on va procéder.
01:24:35C'est les trois niveaux de difficulté qui vont constituer, pour moi,
01:24:39le premier domaine du socle commun dans le protocole de rééducation
01:24:43à Clairefontaine.
01:24:45Mais vous pourrez retrouver ces éléments.
01:24:47Je pense que l'équipe en régie s'occupera de le faire, mais vous
01:24:51pourrez trouver ces éléments un peu plus précisément sur le transverse.
01:24:55Une question commune aussi pour Joffrey et Bertrand.
01:24:58Joffrey, pour ton expérience de terrain dans le football féminin et
01:25:02ton expérience au centre, est-ce que dans la prise en charge du pub
01:25:05algie chez les garçons et chez les filles, tu as observé des différences
01:25:09significatives ?
01:25:10C'est une question du live.
01:25:13Déjà, chez les filles, très peu, très peu de pub algie, très peu
01:25:18de pub algie, peu de lésions adducteurs.
01:25:21C'est une zone qui est vraiment moins touchée dans le public féminin,
01:25:27en tout cas au niveau football.
01:25:28Par contre, avec une problématique beaucoup plus liée au périnée chez
01:25:34la femme footballeuse.
01:25:36Du coup, des différences, s'il y en a une à sortir, c'est vraiment
01:25:43chez les garçons.
01:25:44Je trouve qu'il y a un côté contrôle du bassin beaucoup plus
01:25:50difficile à travailler.
01:25:53On vient d'un peu plus loin là-dessus, un vrai travail neuromoteur sur
01:25:59la gestion du bassin, à la fois en salle au départ, mais surtout après
01:26:02sur le terrain, être capable de garder à la fois une bonne stabilité,
01:26:06mais quand même une mobilité qui permet d'effectuer les mouvements
01:26:09sportifs.
01:26:10Au départ, en réathlé, mais aussi après dans des situations
01:26:14d'incertitude.
01:26:15Ce n'est pas du tout la même chose quand on est tout seul face à son
01:26:17prépa en réathlé et quand on est à l'entraînement avec cinq,
01:26:21dix, douze joueurs autour, avec beaucoup d'incertitudes.
01:26:24Et là, le maintien de ce contrôle postural est beaucoup plus délicat.
01:26:30Donc, on doit le rendre automatique.
01:26:32Et du coup, chez les garçons, je dirais plutôt ça, vraiment le
01:26:35travail sur la mobilité et la stabilité de bassin.
01:26:38Par contre, en tant que médecin.
01:26:40Oui, en tant que médecin, je trouve que, évidemment, la question,
01:26:45elle se pose d'abord au point de vue diagnostique.
01:26:48En fait, la pubalgie, effectivement, quand on regarde bien,
01:26:51elle reste très rare malgré l'augmentation du nombre de
01:26:54joueuses de football.
01:26:56Avant, on pensait que c'était parce que les filles ne pratiquent pas
01:26:59les mêmes sports que les garçons ou qu'elles ne pratiquent pas au
01:27:01même niveau.
01:27:02Et puis, on voit les niveaux monter, on voit le nombre de licenciés
01:27:04augmenter.
01:27:05Et finalement, la prévalence de la pubalgie chez la fille,
01:27:07elle reste rare.
01:27:08C'est du 4, 5 % des sujets pubalgiques sont des filles.
01:27:11C'est vraiment rare.
01:27:13Et puis, pour plein de raisons, et probablement des raisons
01:27:16anatomiques, la forme du bassin qui n'est pas la même, l'insertion
01:27:20des adducteurs qui est un peu différente, le canal inguinal qui
01:27:23n'existe pas chez la fille.
01:27:24Ce qui fait que quand on va voir une fille qui se plaint de
01:27:27pubalgie, même si elle raconte une histoire un peu typique,
01:27:29on va être un peu méfiant.
01:27:33Un peu méfiant d'abord, et un peu prudent, et une clinique qui est
01:27:39parfois plus compliquée, puisque justement, on peut avoir des
01:27:41filles qui ont des douleurs un peu de ligament inguinal, de paroi
01:27:45abdominale, et on n'a pas accès au canal inguinal puisqu'elles
01:27:47n'en ont pas.
01:27:48Et le diagnostic de son équivalent, qui serait la hernie
01:27:51crurale ou un peu un bulging, finalement, dans l'orifice
01:27:54crural est extrêmement difficile d'accès clinique.
01:27:57Donc là, c'est un premier piège.
01:27:59Ensuite, quand on regarde bien sur les articles, j'ai un peu fouillé
01:28:03sur la question de la pubalgie féminine, dans les articles,
01:28:05on s'aperçoit qu'il n'y a quasiment pas de pubalgie qui soit
01:28:10isolée, abdominale, et quasiment pas de pubalgie adducteur vrai.
01:28:16Donc, on va retrouver de la symphyse, un peu, et puis du conflit
01:28:20fémoracétabulaire, mais qui a encore une forme un peu différente
01:28:23du garçon, où peut-être elles n'ont pas les mêmes hanches,
01:28:26pas ces mêmes pertes de rotation interne.
01:28:27C'est plutôt des conflits avec des effets pince plutôt que des
01:28:31effets CAM.
01:28:33Et la plupart des gens qui ont publié sur cette prise en charge
01:28:35de la pubalgie chez la fille, s'aperçoivent que dans le traitement,
01:28:38finalement, on va être toujours dans une association, c'est-à-dire
01:28:41qu'elles ont un conflit, elles vont avoir une infiltration de la hanche.
01:28:43Et puis, finalement, il y a une forme abdominale,
01:28:45il peut y avoir une chirurgie de type crural.
01:28:49Et puis, on regardera aussi les formes neuropathiques.
01:28:53Et après, globalement, c'est-à-dire qu'on va très rarement
01:28:58à la chirurgie abdominale.
01:28:59On n'a quasiment pas de toniopathie adducteur.
01:29:02Et finalement, avec tout ça, comme la prévalence est faible,
01:29:05on n'en a pas une aussi grande expérience.
01:29:08Donc, c'est vraiment encore plus, je dirais, comme chez tous,
01:29:11une prise en charge très individuelle, mais avec un vrai problème
01:29:15de diagnostic au tout départ, puisque, évidemment, le traitement
01:29:19du conflit n'est pas le même que celui de la pubalgie à
01:29:22forme abdominale.
01:29:24On va repasser à Adrien et à Sofiane avec une question un petit peu
01:29:29pratique et toujours un petit peu touchy.
01:29:31En tant que sportif de haut niveau, par rapport à votre symptomatologie,
01:29:34comment vous avez géré vos communications par rapport à votre
01:29:37staff technique, à votre staff médical, par rapport à votre envie
01:29:42de jouer et aux objectifs sportifs ?
01:29:44Sofiane, tu nous parlais des Jeux olympiques quand ta symptomatologie
01:29:47a commencé.
01:29:48On va commencer par Sofiane.
01:29:49On passera à Adrien après.
01:29:52Comme je disais, c'était compliqué.
01:29:54Ça se passait très bien.
01:29:55La prépare physique s'est super bien passée et les matchs à micro
01:29:59aussi.
01:30:00Donc, on nous dit que tu vas faire les Jeux olympiques.
01:30:01Tu n'as pas envie de dire « je suis blessé ».
01:30:04Donc, tu essaies de faire ça gentiment, de faire passer, de dire « j'ai
01:30:09un peu mal, mais ça va ».
01:30:10Et pareil, ensuite, après, quand je suis rentré au club, je venais
01:30:12d'arriver et j'étais un peu redevable aussi.
01:30:18Ils m'ont laissé partir faire les Jeux olympiques et tu arrives dans
01:30:20un grand club où ils avaient misé sur moi.
01:30:23Donc, on n'est jamais obligé de quoi que ce soit, mais je me sentais
01:30:28obligé de moi d'être sur le terrain.
01:30:30Et en plus, c'est sur une saison où on n'était pas forcément bien placé.
01:30:33Donc, j'avais envie de jouer et je pense que déjà, c'est des erreurs
01:30:39que je n'aurais pas dû faire.
01:30:41Mais je pense qu'aujourd'hui, je referais les mêmes choses parce
01:30:45que moi, je suis un joueur.
01:30:47J'ai envie de jouer tout le temps, surtout sur des matchs importants.
01:30:50Donc, après, par contre, ça a été un peu plus compliqué quand je me
01:30:56suis fait opérer la première fois où ils pensaient que ça allait
01:31:00être réglé.
01:31:01Ça ne s'est pas réglé.
01:31:02Et là, ça a été vraiment compliqué.
01:31:03Et quel est le moment un peu clé qui fait basculer, qui fait que tu
01:31:09passes de cet essai à continuer de jouer, à maintenir un niveau de
01:31:12jeu et finalement, je passe du côté patient avec des décisions opératoires?
01:31:17Le fait, c'est que moi, à l'entraînement, j'ai un poste où je
01:31:24peux amener de la vitesse, où je suis l'un des plus rapides de l'équipe.
01:31:28Et quand tu fais tes lancements de jeu, tu te fais dépasser par tout le monde.
01:31:31Tu te dis, putain, merde, c'est pas normal.
01:31:33Il faut faire quelque chose.
01:31:35Et je me rappellerai, on avait un match important le samedi contre
01:31:39le Stade français.
01:31:40Je suis titulaire et le vendredi, je vais le voir.
01:31:43Franchement, je dis, sors-moi, je ne peux pas jouer un match aussi
01:31:47important.
01:31:48Je ne fais qu'une illusion.
01:31:50Il suffit qu'il y ait une action de mon côté pour ma gueule.
01:31:53Donc, j'ai dit, sors-moi, on arrête.
01:31:57Adrien, pour toi, la communication avec ton staff technique,
01:32:00médical, dans le cadre de la pathologie et le moment-clic qui te fait
01:32:03basculer vers la prise de décision?
01:32:06Moi, ça a été très compliqué parce qu'on avait des échanges importantes.
01:32:10Donc, j'ai survenu quand j'étais au Standard de Liège et en Europa League.
01:32:16Donc, voilà, j'expliquais aux médecins que mes nuits étaient un calvaire,
01:32:21mon quotidien était un calvaire.
01:32:23Mon niveau de jeu était en train de chuter, que je ne pouvais pas continuer
01:32:27ainsi.
01:32:28Et finalement, il m'a dit qu'avec du travail, du renforcement,
01:32:31ça allait passer.
01:32:32Chose qui est arrivée, mais après de nombreux mois.
01:32:38Donc, voilà.
01:32:39Ensuite, j'ai eu ce transfert à Anderlecht, où ma pub alger m'a laissé
01:32:44tranquille pour pratiquement une saison.
01:32:46Et ensuite, c'est revenu, mais vraiment pire qu'au départ.
01:32:52Donc là, pareil, je disais au coach et au staff médical, je ne peux plus.
01:32:57Mon corps me dit stop et le coach ne voulait pas entendre parler
01:33:03de l'opération.
01:33:04Je ne m'entraînais pas de la semaine, mais je jouais le week-end.
01:33:07Donc, ce n'était pas bon pour moi, mais ce n'était pas aussi bon vis-à-vis
01:33:12de l'équipe.
01:33:13Parce que voilà, on peut se considérer comme un joueur important
01:33:18dans l'effectif, mais vis-à-vis des autres, ce n'est pas toujours bon.
01:33:21Donc, à arriver à un moment, j'ai dit au coach, même le repos ne me
01:33:26fait pas du bien.
01:33:27Au contraire, j'ai l'impression que moins j'en fais, plus j'ai mal.
01:33:30Donc, voilà, mon niveau est en train de chuter.
01:33:33Le but pour moi, pour le club et pour tout le monde, c'est que je
01:33:37preste au niveau où j'ai presté la saison passée.
01:33:40Donc, voilà, là, il y avait cinq matchs de championnat.
01:33:44Je leur ai dit que c'était bon.
01:33:45Donc, ensuite, j'ai forcé le coach et le docteur du club à faire
01:33:53une réunion en leur donnant ma décision.
01:33:58Ils ont aussi vu que je ne me sentais vraiment pas bien, que j'étais
01:34:03à un stade où ce n'était pas gay, que ce soit pour moi, pour mes
01:34:09proches.
01:34:10Voilà, c'était vraiment un calvaire.
01:34:12Je vivais un calvaire.
01:34:13Donc, voilà, on a décidé d'aller en Allemagne et ensuite, tout le monde
01:34:20était content parce que j'ai peut-être joué six matchs en ayant
01:34:25des grosses douleurs et en ayant un niveau vraiment, vraiment, vraiment
01:34:29bas, qui avait chuté.
01:34:30Et ensuite, après ces trois semaines, j'ai vite retrouvé mon niveau.
01:34:34C'était vraiment une période très courte pour moi.
01:34:37Très bien.
01:34:38Geoffrey, quand tu es dans la période de reprise terrain, est-ce que tu
01:34:44peux m'expliquer un peu comment tu monitores les douleurs et le ressenti
01:34:47du joueur et comment tu vas adapter tes séances en fonction de ça ?
01:34:50Comme l'a dit Bertrand tout à l'heure, sur le niveau de douleur qu'on
01:34:54accepte, sur le terrain, on se fixe à une barrière à environ 3 sur 10
01:35:00sur la cotation de la douleur.
01:35:03On essaie de jamais passer au-dessus.
01:35:05Parfois, ça arrive dans la progression qu'on passe un petit peu au-dessus.
01:35:10Quand on atteint ce niveau de douleur, comment je gère ?
01:35:15J'essaie d'abord de gérer l'intensité, l'intensité qu'on met dans les
01:35:21accélérations, dans les sauts, dans la frappe.
01:35:25Comment on gère l'intensité ?
01:35:27On gère notamment avec le matériel.
01:35:29On réduit les distances de course, on réduit les distances d'accélération,
01:35:33on réduit les distances de saut, de frappe, ainsi de suite.
01:35:36Après, il y a tout ce qui est lié à l'amplitude de mouvement, notamment
01:35:40pour ceux qui ont eu des formes un petit peu plus au niveau adducteur,
01:35:43où on réduit les pas latéraux, les changements de direction.
01:35:47On a un petit peu moins d'amplitude, on ferme un petit peu moins les angles.
01:35:51Et puis après, il y a le côté complexité.
01:35:54C'est toujours la même chose.
01:35:55Dès qu'il y a de la prise d'infos, de la prise de décision, de la
01:35:59confrontation, que le mouvement est un petit peu plus automatisé.
01:36:07Il y a plus de contraintes, donc on réduit ces contraintes.
01:36:10On fait des tâches un petit peu plus simples et comme ça,
01:36:13on peut jouer sur l'adaptation de la séance.
01:36:17Donc, intensité, amplitude et complexification.
01:36:21Dans la suite de ça, il va y avoir le retour dans le groupe et toi,
01:36:25en tant que préparateur physique, il devrait être étisé, tourner
01:36:28vers la prise en charge de ses blessures.
01:36:30Comment tu gères cette phase de transition entre le travail
01:36:33individuel et le retour dans le groupe, dans le collectif ?
01:36:36La première chose qui paraît évident, mais qui n'est pas toujours respectée,
01:36:41pour moi, c'est de mettre le joueur en confiance, c'est-à-dire qu'on
01:36:45ne lâche pas au mieux des fauves directement.
01:36:47C'est bon, t'as passé toutes les étapes de rééduc, de réathlé et c'est parti.
01:36:51Donc, voilà, pratiquement le plus important, quel que soit
01:36:54l'apathos, c'est d'être en confiance.
01:36:56Donc, on va faire une reprise progressive et le but,
01:36:59c'est vraiment de retourner dans le groupe, mais en adaptant.
01:37:02Et voilà, c'est toujours plus facile quand vous avez un coach qui est
01:37:06d'accord avec ça pour adapter les contenus, etc.
01:37:08C'est le plus compliqué quand vous ne pouvez pas.
01:37:11Donc, pour une reprise avec le groupe, au début, vraiment,
01:37:14on préconise déjà, au tout départ, de commencer avec les échauffements
01:37:18pour le football, tout ce qui est lié au travail technique, répétition
01:37:22de gamme, cheminement, où du coup, on a peu de courses.
01:37:26On s'arrange pour que le joueur ait peu de courses intenses à faire.
01:37:30On peut aussi gérer le nombre de répétitions.
01:37:33Il fait un passage sur deux pour éviter qu'il fasse trois jeux longs
01:37:36par minute et peut-être qu'il n'en fera que un ou deux par minute.
01:37:39Comment gérer un petit peu la charge et puis, petit à petit,
01:37:42on va augmenter la durée de la séance.
01:37:45La première séance, il fera peut-être 30 minutes, puis 40, puis 50.
01:37:49Puis après, au bout d'une semaine, 10 jours, il fera la séance en entière.
01:37:52On va gérer la durée.
01:37:54Après, dès qu'on va le remettre dans des tâches plus difficiles,
01:37:58notamment le jeu réduit au football ou les duels ou les skills pour le rugby,
01:38:03on va essayer, notamment sur le foot, de mettre dans des statuts privilégiés
01:38:07pour lui donner plus de temps pour gérer sa prise de balle,
01:38:11pour gérer la prise d'informations et de décisions,
01:38:13éviter les contacts au départ, qu'il soit vraiment focalisé sur son mouvement.
01:38:17Par exemple, un statut de joker où on ne peut pas l'attaquer,
01:38:21où il ne fait que d'attaquer au départ et on ne peut pas défendre sur lui.
01:38:24Plein de choses comme ça, pour essayer vraiment de mettre le joueur
01:38:28le plus en confiance et de passer les dernières étapes pour finir
01:38:32sur une séance totalement normale.
01:38:37Guillaume, un mot sur les programmes de prévention.
01:38:40Un des problèmes souvent qu'on rencontre dans les programmes de prévention,
01:38:43c'est l'observance.
01:38:44Est-ce que tu as une idée de comment il faut communiquer là-dessus
01:38:48et qu'est-ce qu'on pourrait adapter pour essayer d'avoir une observance
01:38:52la plus régulière possible ?
01:38:57Je pense que Sophiane et Adrien en seront témoins,
01:39:00mais globalement, je vais me répéter encore ce que j'ai dit tout à l'heure,
01:39:03mais il ne faut pas avoir peur de passer du temps sur les premières séances,
01:39:08même si c'est des choses simples.
01:39:10Passer du temps, bien faire comprendre à quoi ça sert,
01:39:13parce que je crois qu'il n'y a rien de pire que...
01:39:18de faire des choses quand on n'en voit pas forcément l'utilité.
01:39:21Après, faire comprendre aussi que l'utilité, elle ne va pas être
01:39:23instantanée, que c'est un travail de longue haleine.
01:39:26Souvent, ils ne s'en aperçoivent pas, mais c'est vachement insidieux.
01:39:29Quoique pour les deux, l'histoire le dit, ce n'est pas quelque chose
01:39:32qui va venir du jour au lendemain, donc on ne va pas espérer non plus
01:39:36de la rééducation qu'elle se fasse du jour au lendemain.
01:39:40La première des choses sur laquelle j'ai toujours insisté,
01:39:43que ce soit avec Sophiane ou Adrien, c'est travailler en qualité.
01:39:46La quantité, on y viendra.
01:39:48Mais travailler en qualité d'abord, tu dois apprendre ce protocole-là,
01:39:52ce programme, parce qu'à la fin de ton séjour, le premier objectif
01:39:56pour moi, c'est qu'il soit une routine pour toi et que tu sois capable
01:39:59de le faire seul avant les entraînements, de savoir le répéter
01:40:02deux, trois fois par semaine, mais que pour rejoindre un peu Geoffrey,
01:40:05que tu sois aussi capable de réduire la charge sur le programme
01:40:09si tu sens que tu es un peu plus fatigué.
01:40:12Mais l'autonomiser, autonomiser les joueurs, c'est essentiel.
01:40:17C'est essentiel à la réussite du programme et essentiel à ce qu'ils
01:40:21puissent le poursuivre le plus longtemps possible.
01:40:24Est-ce que tu peux nous détailler un petit peu le travail fait au niveau
01:40:29du centre médical de Clairefontaine et nous détailler un petit peu
01:40:33le First PTR et le Eleventh Park ?
01:40:38Le First PTR, c'est vraiment le protocole de base qui va constituer
01:40:42le socle de rééducation.
01:40:44Comme je l'ai déjà dit, peu importe la forme prédominante
01:40:48depuis Belgique, on va l'appliquer à toutes les formes.
01:40:51Il y a cinq domaines.
01:40:52Un premier domaine qui va être axé sur respiration et sollicitation
01:40:57du transverse.
01:40:58Un deuxième domaine qui va être axé sur la mobilité du bassin.
01:41:03Un troisième axé sur la mobilité cruxoflémorale.
01:41:07Un quatrième domaine qui va être axé sur l'utilisation, dans un
01:41:12premier temps, on va dire certainement des fois l'éveil,
01:41:14la stimulation des muscles du cœur, puis dans un second temps,
01:41:17le renforcement.
01:41:18Et un cinquième domaine du First PTR qui, pour le coup,
01:41:22lui, va être axé sur l'utilisation en synchronisation de tous
01:41:25ces éléments.
01:41:26On va vraiment se diriger vers la partie Core Stability.
01:41:30Dans le First PTR, en anglais, c'est vraiment First Pubalgia
01:41:35Task Rehab, task qui veut dire routine.
01:41:38C'est vraiment l'objectif de constituer une routine qui doit
01:41:41se faire en 20 minutes.
01:41:43Là, on peut vraiment faire l'analogie au programme qui existe
01:41:46déjà par rapport au LCA, au FIFA 11, puisque finalement,
01:41:50on est un peu dans le même type d'échelle.
01:41:52On a cinq domaines avec trois exercices, qui va faire 15 exercices
01:41:56en tout, qui devront être réalisés en 20 minutes maximum.
01:42:02On prend beaucoup aussi, on attache beaucoup d'importance à ce que
01:42:05les exercices qu'on donne soient réalisables et qu'on n'aille pas
01:42:10donner des objectifs dans une quantité importante, parce qu'on sait
01:42:14d'office que les joueurs ne le feront pas.
01:42:17Autant se dire que deux fois par semaine, ils vont le faire et qu'ils
01:42:20le feront en qualité, plutôt que leur dire tous les jours, tu vas
01:42:23faire 30 minutes de ça, 30 minutes de ci, parce qu'à la fin, finalement,
01:42:27ils ne feront rien du tout.
01:42:29Et en fait, dans un second temps, on a ce qu'on appelle chez nous
01:42:33le Eleventh Part.
01:42:35Donc, Eleventh Part, en anglais, ça va être Eleventh Pubalgia
01:42:40Athletic Rehab Tools.
01:42:44L'objectif de ces outils-là, il y en a 11, et l'objectif,
01:42:50c'est vraiment d'aller jusqu'au terrain, voire même le 11e outil qu'on
01:42:55met vraiment en avant, c'est la prise en charge autonome,
01:42:57l'éducation thérapeutique.
01:42:59Mais dans tous ces outils-là, on va avoir une prise en charge qui
01:43:03va vraiment être multimodale.
01:43:04On va prendre beaucoup de recul, et on a pu le faire avec Adrien,
01:43:08avec Sophia.
01:43:09C'est-à-dire qu'à un moment, on va être sur du travail du pied,
01:43:12ou forcément, des fois, on peut se dire, pourquoi tu me fais travailler
01:43:14à la plante du pied ?
01:43:16Si on prend cet élément, concrètement, c'est vraiment pour réduire
01:43:19les cisaillements au niveau de la symphyse.
01:43:21Donc, le fait qu'on puisse en plus leur faire comprendre à quoi ça
01:43:25sert est vraiment un élément important.
01:43:27Donc, le First PTR et le Eleventh Part sont du coup utilisés tout
01:43:33le temps chez nous, et plus que d'être utilisés, ils sont
01:43:36surtout appris aux patients.
01:43:40Geoffrey, est-ce que tu peux nous dire un mot dans la continuité
01:43:44des routines de préactivation, avant entraînement et avant match
01:43:48dans le cadre de la pubalgie ?
01:43:52Sur les routines, plusieurs parties.
01:43:57Déjà, une partie un peu plus musculaire avec un travail excentrique.
01:44:03Quand je dis excentrique, on est bien sûr sur du sous-max.
01:44:07Un travail excentrique, adducteur.
01:44:10On va être sur un travail de gainage, plutôt au départ statique et très,
01:44:16très rapidement envers du dynamique.
01:44:18Une routine, ça ne doit pas durer très longtemps, 10-15 minutes,
01:44:22si on veut qu'elle soit bien faite et de manière régulière avant
01:44:25les entraînements, avant les matchs.
01:44:26Donc, de l'excentrique, adducteur, du gainage statique vers le dynamique.
01:44:33Un travail avec de la rotation, de la rotation de troncs pour avoir
01:44:36de la dissociation de ceinture et surtout, remettre en place la synchronisation
01:44:40entre membres infs, troncs, membres supérieurs, ce qui est quand même
01:44:44extrêmement important.
01:44:46Et après, on va glisser tranquillement vers des choses un peu plus
01:44:50dynamiques, sur des appuis, avec un peu de mobilité de hanche et
01:44:57toujours de la dissociation et de la prise d'informations.
01:44:59Voilà.
01:45:02Petite question pratique pour Adrien et Sophiane.
01:45:05Dans votre parcours, et notamment par rapport à toutes les appréhensions
01:45:09que vous avez pu traverser, les incertitudes de retour,
01:45:13la gération de l'indisponibilité, est-ce que vous avez eu un accompagnement
01:45:16pluridisciplinaire, notamment psychologue du sport ?
01:45:20On sait que dans le haut niveau, ça s'implante de plus en plus,
01:45:24mais parfois avec encore quelques réticences, ou podoposturo ou
01:45:28bout de diététicienne, est-ce que vous avez été accompagné un peu
01:45:31sur tous ces niveaux ?
01:45:34Adrien ?
01:45:37Effectivement, nous, dans tous les clubs que j'ai pu faire,
01:45:41on est accompagné par un psy.
01:45:46Moi, ce qui a basculé à Anderlecht, c'est aussi la vie du psy,
01:45:50parce qu'elle voyait bien que ma façon de parler au quotidien pendant
01:45:54ma pub à Alger avait changé.
01:45:57Son appui a aussi été important vis-à-vis du coach et du docteur,
01:46:02en lui disant que psychologiquement, on est aussi en train de le perdre
01:46:06parce qu'il ne se sent pas bien dans son corps.
01:46:10Ça m'a vachement aidé.
01:46:12Ensuite, sur ma reprise, elle m'a aussi aidé,
01:46:16parce qu'on me parlait, elle voyait que pour moi,
01:46:20c'était de l'histoire ancienne et que j'étais concentré à son tout
01:46:23sur le terrain.
01:46:25Sofiane, de ton côté ?
01:46:27Oui, nous aussi, au stade, on est suivi, que ce soit par un psy
01:46:32ou des tétiens, des podologues, tout ça.
01:46:35Moi, je sais que je ne marche pas, je n'aime pas trop ça,
01:46:38donc je me la suis fait perso tout seul.
01:46:41Et voilà, mais après, il y a des accompagnements possibles
01:46:45si on en a envie.
01:46:49Pour finir avec vous deux, les garçons,
01:46:52est-ce que vous pouvez nous donner un peu ce qui a été marquant
01:46:56pour vous dans votre parcours, des deux ou trois moments clés
01:47:00qui nous ont semblé être des moments vraiment importants
01:47:03dans votre évolution, dans votre parcours depuis Belgique ?
01:47:07Sofiane ?
01:47:10Moi, sûr, à 100 %, le passage à Clairefontaine, franchement,
01:47:15parce que, comme je dis, en route vide depuis Belgique,
01:47:19il n'y en a pas trop, même s'il y en a de plus en plus.
01:47:21Et j'ai découvert des nouvelles méthodes de travail
01:47:25et j'ai pu les emmener avec moi.
01:47:27Et voilà, aujourd'hui, je sais qu'on les utilise beaucoup au stade.
01:47:33Et après, la reprise au club où je suis allé à fond un peu trop
01:47:40et où il a fallu que je reprenne un peu progressivement.
01:47:44Adrien ?
01:47:46Alors, moi, me concernant, le premier moment clé,
01:47:49c'est à mon réveil de l'opération.
01:47:50Où j'avais cette habitude de prendre mes jambes avec mes mains
01:47:54et de sortir de la table, ou peu importe, quand j'étais assis.
01:47:58Et donc, là, le chirurgien me dit, non, tu dois reprendre un rythme normal.
01:48:02Et là, j'ai réussi à lever mes jambes sans la moindre douleur.
01:48:07Le deuxième moment clé, c'était avec Guillaume, sur les respirations.
01:48:14Parce que les respirations, quand je devais rentrer tout mon ventre
01:48:18et mes abdos, avant l'opération, ce n'était pas possible.
01:48:21Donc, au bout de quatre jours après l'opération, c'était top.
01:48:27Ça passait comme une lettre à la poste.
01:48:29Et puis ensuite, avec Geoffrey, quand on a repris les sprints à 100%
01:48:33et que j'avais plus ce cisaillement au niveau de la saphispulienne,
01:48:38je me suis dit que voilà, ça va être l'histoire ancienne.
01:48:40Il fallait juste que maintenant, je prenne une bonne routine.
01:48:44Mais ce qui m'a aussi beaucoup aidé, c'est qu'avant ça,
01:48:47je n'étais pas un joueur beaucoup blessé.
01:48:49Donc, je n'avais pas besoin de tout ce qui était massage,
01:48:51tout ce qui était prévention, tout ça.
01:48:54Mais en sortant de Clairefontaine, j'ai appris à connaître mon corps
01:48:57et à l'écouter.
01:48:58Et ça, c'est important pour un sportif de haut niveau.
01:49:02Donc voilà, aujourd'hui, merci à vous.
01:49:05Parce qu'il devient plus mature.
01:49:09Une question conjointe pour Geoffrey et Guillaume.
01:49:15D'après vous, pour diminuer le nombre de pubs altruistes
01:49:17dans le sport de haut niveau, dans quel domaine doit-on progresser ?
01:49:20Dans la prévention, dans l'hygiène de vie, le matériel, le terrain,
01:49:24la charge de travail ?
01:49:25Qu'est-ce qui vous semble être primordial et quelles seraient
01:49:28les idées que vous pourriez donner ?
01:49:32Je commence, Gui ?
01:49:33Oui, vas-y.
01:49:34Alors, hygiène de vie, de toute façon, quelque soit l'apathos,
01:49:39quand à partir du moment où on est un sportif de haut niveau,
01:49:41on a des demandes spécifiques.
01:49:43Donc, bien sûr, l'hygiène de vie, ça joue.
01:49:45La charge de travail, on en parle énormément dans la littérature,
01:49:50mais ce n'est pas toujours respecté.
01:49:53Après, il y a des fois où c'est compliqué de respecter.
01:49:55On a des gros objectifs et les matchs s'accumulent.
01:50:00À un moment donné, vous avez besoin de votre joueur pour comprendre
01:50:03aussi les staffs ou on ne peut pas toujours faire reposer les joueurs.
01:50:07Donc, on peut faire mieux là-dessus.
01:50:10Et après, sur la prévention, il y a beaucoup de travail,
01:50:15mais quand je parle de prévention, je n'irai pas dans la prévention
01:50:20dont on a parlé depuis le début.
01:50:21J'irai vraiment plus sur ce que certains appellent,
01:50:25notamment Anne-Laure Mourini et Christophe Keller,
01:50:27l'athlétisation préventive.
01:50:29C'est-à-dire que de plus en plus, on a des sportifs qui deviennent
01:50:33des footballeurs, des rugbymans avec une spécialité très jeune,
01:50:38sans avoir un socle de base athlétique de qualité.
01:50:44C'est-à-dire que ça devient des sprinters, ça devient des rugbymans,
01:50:46ça devient des attaquants, etc., sans avoir un tronc gainé,
01:50:51sans avoir une qualité de pied, sans savoir gérer son genou
01:50:57sur des changements de direction, sur des atterrissages,
01:50:58sans savoir respirer, sans avoir une base énergétique de qualité.
01:51:03Et du coup, je pense que vraiment, la première des préventions
01:51:06et ce sur quoi on doit vraiment faire des efforts,
01:51:10notamment en France, puisqu'on a quand même un petit retard,
01:51:13notamment le sport à l'école, etc., sur cette culture athlétique,
01:51:16c'est ça, c'est l'athlétisation préventive.
01:51:18Être d'abord un athlète avant d'être basketeur, rugbyman, footballeur.
01:51:22Et si déjà, on arrive à faire ça, tous nos protocoles de prévention
01:51:27et notre gestion de charges de travail sera bonifié.
01:51:31Guillaume ?
01:51:33C'était beau, ça.
01:51:34Je n'ai plus rien à ajouter, là, je crois.
01:51:37Globalement, j'ai peut-être ajouté une chose, mais Adrien et Sofiane
01:51:41viennent d'en parler, c'est la prise de conscience.
01:51:44Adrien vient de le dire, en fait, quand tu n'es jamais blessé,
01:51:46tu penses déjà que ça ne va jamais t'arriver.
01:51:48Et finalement, le jour où tu es blessé, une chose que je répète souvent
01:51:53aux joueurs ici, c'est qu'être blessé, c'est une opportunité quelquefois,
01:51:58parce qu'en termes de connaissances corporelles, d'hygiène de vie,
01:52:01on apprend beaucoup de choses.
01:52:03Et Sofiane a eu un parcours certainement un peu plus long,
01:52:07mais lié aussi aux échéances de compétition qu'il voulait faire,
01:52:12qu'il ne pouvait pas, etc.
01:52:15Mais n'empêche que la prise de conscience qu'il a pu avoir,
01:52:19et puis on le voit très bien avec le fait qu'il ait pu emmener
01:52:22tous les outils nécessaires au Stade Toulousain.
01:52:25Franck, pour moi, la prévention, elle va déjà passer par une information,
01:52:30parce qu'on le disait aussi, le PUBG, finalement,
01:52:34il n'y a pas forcément beaucoup de joueurs qui savent exactement ce que c'est.
01:52:37C'est une douleur, c'est une douleur par là.
01:52:39Donc, c'est peut-être que déjà, si on avait un peu plus d'informations,
01:52:43de prise de conscience, et forcément un peu de prévention,
01:52:47mais plutôt, comme l'a dit Geoffrey aussi, une prévention qui puisse
01:52:52commencer le plus jeune possible.
01:52:55Une question du live, dans la continuité de cette prévention,
01:52:59il y a un certain nombre de protocoles qui existent au Toronto,
01:53:02à Omlich, à Spetta.
01:53:04Est-ce qu'on les utilise à Clairefontaine ?
01:53:06Quelle est leur place et quel est celui qu'on utilise ?
01:53:11Alors, le First PTR, il a un petit peu plus d'un an aujourd'hui.
01:53:17Globalement, avant, c'est vraiment travailler avec tous ces protocoles-là,
01:53:21que ce soit à Spetta, Omlich, pour Toronto,
01:53:26qui sont finalement aussi des fois des protocoles qui sont longs
01:53:29à mettre en application, notamment pour Toronto.
01:53:32Si on veut le faire de façon qualitative, c'est un protocole qui va demander
01:53:36beaucoup de temps.
01:53:37Et puis, c'est un protocole qui va être basé vraiment sur un objectif.
01:53:44C'est là qu'on a eu, entre guillemets, l'idée de se dire qu'il fallait
01:53:49absolument qu'on crée un protocole qui regroupe l'ensemble des objectifs.
01:53:54Aujourd'hui, le First PTR et le 11 Parts sont vraiment là pour ça.
01:53:59Ils sont là pour recroiser un peu tous ces protocoles-là,
01:54:03et c'est surtout lié à notre expérience, que ce soit auprès de l'ISO,
01:54:08même si tout le monde ne l'a pas.
01:54:09Mais l'ISO cinétique nous a vraiment permis aussi d'apporter plus
01:54:15d'objectivité à l'utilisation de ces protocoles-là.
01:54:21Bertrand, si tu avais une préconisation de ce qui est indispensable à faire
01:54:26et de ce qu'il faut surtout éviter dans la prise en charge d'une pub
01:54:29algique, tu dirais quoi ?
01:54:31En partageant la question avec Guillaume aussi.
01:54:34Juste comme les hommes politiques, je vais rebondir sur la question
01:54:37d'avant quand même.
01:54:38Je pense qu'il y a un truc qui est hyper important dans la prévention
01:54:41des pubs algiques, c'est de détecter toutes les petites blessures
01:54:44adducteurs qui sont parfois pas très bien soignées, pas très bien
01:54:47reconnues, ou ils sont tellement habitués que finalement,
01:54:51une petite blessure adducteur, allez hop, et souvent la déstabilisation
01:54:54va venir de ça, l'accumulation de petites blessures adducteurs
01:54:57mal soignées.
01:54:58Une blessure adducteur musculaire, ça va, mais une blessure insertion,
01:55:02ça va se transformer assez facilement en une pub algique abdominale
01:55:05après.
01:55:06Donc, attention à ces petites formes mal soignées.
01:55:10Et donc, qu'est-ce qu'il ne faut surtout pas faire dans la prise en
01:55:13charge d'une pub algique ?
01:55:19Je pense que ce qu'il ne faut pas faire, oui, c'est se bourrer
01:55:22d'anti-inflammatoires et jouer avec, mais tous les joueurs vont vous
01:55:24dire que ce qu'on voit passer, ben voilà, ils ont fini la saison
01:55:27sous anti-inflammatoires parce qu'ils ne pouvaient pas faire autrement
01:55:29et qu'il y avait quelque chose à finir.
01:55:30Mais c'est certain que pour tenir, on fait ça, mais clairement,
01:55:35les lésions s'aggravent, se chronicisent, le schéma moteur se
01:55:38perturbe complètement et le joueur s'enraye complètement dans sa
01:55:42statute de protection.
01:55:43Donc, ça, c'est les contraintes et les exigences des clubs.
01:55:48C'est le calendrier.
01:55:50Et ce qu'il faut faire absolument, oui, c'est vraiment systématiser
01:55:59la prise en charge en rééducation des joueurs qui ont des symptômes
01:56:02de pub algie et comme le dit Guillaume, ce n'est pas parce que
01:56:05c'est les adducteurs qu'il ne faut pas, il faut déjà avoir un œil
01:56:08sur l'abdomen, il faut déjà avoir un œil sur la mobilité des hanches.
01:56:12Et pareil, dans les formes abdominales, aller regarder les adducteurs
01:56:15et ne pas se focaliser simplement sur telle partie douloureuse et
01:56:21traitée juste, le tendon qui fait mal.
01:56:23C'est toujours prendre la pub algie comme quelque chose de global.
01:56:26Et comme disait Guillaume, aller jusqu'aux routines de stabilité
01:56:29du pied ou d'intra-seigne des pieds, si c'est là qu'il faut aller
01:56:32le chercher.
01:56:33Guillaume, tu as quelque chose à rajouter ?
01:56:36Comme un divertant, ce qu'il ne faut pas faire, c'est surtout rien.
01:56:41Parce que souvent, on peut voir qu'on dit repos, donc il est évident
01:56:47que pour nous, c'est repos relatif parce que de toute façon,
01:56:50en post-opératoire direct, il y a beaucoup de choses qu'on peut faire.
01:56:54Adrien a remis l'accent dessus en parlant de ce moment clé,
01:56:57mais la respiration, c'est quelque chose d'extrêmement simple.
01:57:00Et ce n'est pas parce qu'on a des symptômes de pub algie qu'on ne
01:57:04peut rien faire du tout.
01:57:05Je pense que ce serait même une erreur que de ne rien faire du tout
01:57:07et d'être au repos complet.
01:57:09Parce qu'il faut justement, c'est vraiment toujours un équilibre
01:57:13entre...
01:57:14Il faut redonner de la mobilité et en même temps, être stable.
01:57:17Donc, dans ce qu'il faut faire, c'est plus l'idée d'en prendre
01:57:21conscience et d'être apte et ouvert à recevoir une certaine éducation,
01:57:26une certaine éducation thérapeutique, un certain apprentissage aux exercices.
01:57:31Très bien.
01:57:32Je pense qu'on a bien balayé tout ce qui tourne autour de cette pub
01:57:36algie et notamment chez les sportifs professionnels.
01:57:39Merci à ceux qui nous ont suivis.
01:57:42Ils pourront revisionner en replay l'ensemble de cette visioconférence
01:57:49et il va y avoir la publication d'infographies, notamment le
01:57:5511-PARC, le first PTR, qui vont être mis en ligne et que vous
01:57:58pourrez consulter.
01:57:59Merci à Sofiane et à Adrien pour leur participation et leur témoignage.
01:58:06Et on espère que c'est la première d'une longue série et d'échanges
01:58:11surtout entre les sportifs, les différents professionnels au
01:58:15niveau multidisciplinaire.
01:58:17Merci à tous et bonne soirée.
01:58:19Merci à vous.
01:58:20Bonne soirée.
01:58:21Merci.
01:58:22Bonne soirée.

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