Regardez Un point, c'est tout ! avec Alba Ventura du 13 juin 2024
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00:00RTL Matin
00:02Bonjour Alba Ventura
00:04Bonjour à tous
00:06Alba c'est donc Emmanuel Macron lui-même
00:08qui a lancé la campagne de son camp pour les législatives
00:10on le rappelle des 30 juin
00:12et des 7 juillet prochains, le président
00:14a choisi de faire une conférence de presse
00:16comment l'avez-vous trouvé ?
00:18J'ai trouvé qu'il se répétait beaucoup quand même depuis
00:202017, j'ai trouvé que le refrain
00:22était toujours le même après toutes les crises
00:24qui sont survenues, un peu comme un disque
00:26rayé, et donc au bout de la
00:28énième prise de parole, on a entendu
00:30le président dire en substance que
00:32les français n'avaient rien compris ou en tout cas
00:34qu'ils n'ont pas su percevoir ce qui avait
00:36été fait, il a fustigé les
00:38partis politiques tellement incohérents
00:40bon, pas plus que son en même temps
00:42et il s'en est pris à des journalistes à côté
00:44de la plaque et finalement le seul qui n'est pas
00:46responsable de la situation c'est lui
00:48Emmanuel Macron est président depuis 7 ans
00:50depuis 7 ans il martèle qu'il fera reculer
00:52le Rassemblement National
00:54il a été réélu en 2022
00:56sans campagne, sans élan, il a imposé
00:58une réforme des retraites sans vote
01:00une loi immigration qui a été retoquée par le
01:02Conseil Constitutionnel après avoir
01:04été brinqueballé entre le Sénat,
01:06l'Assemblée, Matignon, l'Elysée
01:08et au final il est déjugé aux européennes
01:10et il décide de dissoudre l'Assemblée mais à part ça
01:12il n'est responsable de rien
01:14Emmanuel Macron c'est le chef de la tribu
01:16des Panous-Panous.
01:18Comment vous expliquez tout ça ?
01:20Il est victime d'un syndrome
01:22qu'on a connu par exemple avec Giscard
01:24lors des deux dernières années de son mandat
01:26c'est à dire enfermé à l'Elysée, entouré de conseillers
01:28qui lui soumettent des idées et qui
01:30le flattent et totalement déconnecté
01:32de la réalité du pays. Hier
01:34lorsque le Président s'est exprimé on a eu
01:36la parfaite illustration de l'isolement
01:38du pouvoir. Alors
01:40attention, il fait le bon diagnostic
01:42le danger des extrêmes
01:44et ça ne veut pas dire qu'il n'a rien fait
01:46comme il l'a rappelé, près de 2 millions
01:48d'emplois ont été créés, c'est loin d'être anodin
01:50les chantiers de réindustrialisation
01:52sont amorcés sur le nucléaire, la transition
01:54écologique, le mouvement
01:56est enclenché. Mais il y a des pans
01:58entiers qui n'avancent pas et surtout des sujets
02:00qui crispent la société depuis longtemps
02:02la laïcité, le séparatisme
02:04la délinquance, la justice des mineurs
02:06Emmanuel Macron en fait le constat
02:08à chaque fois, mais les réponses
02:10concrètes tardent à venir.
02:12Mais Alba, imaginez-vous que le Président puisse
02:14renverser la table et que la dynamique
02:16soit finalement en sa faveur ?
02:18Non, même s'il a répété qu'il n'avait
02:20pas l'esprit de défaite et on le sait
02:22combatif, mais non parce que malgré
02:24tout ce qu'il peut dire, il y a une forme de déni
02:26chez lui. Rien ne l'atteint, rien n'est de sa faute
02:28et il n'est au fond coupable de rien
02:30c'est toujours fascinant de voir un Président dans
02:32un exercice brillant mais qui ne reconnait
02:34aucune erreur ou presque. Emmanuel
02:36Macron n'a pas tenu compte de la situation
02:38depuis les législatives de 2022
02:40à chaque fois, vous savez, il promet
02:42il dit votre vote m'oblige
02:44sauf que son caractère fait que rien
02:46ne l'oblige jamais. Ce qui faisait
02:48sa force, cette auto-persuasion, cette
02:50conviction affichée est aujourd'hui
02:52sa principale faiblesse et vous savez
02:54il y a un signe qui ne trompe pas, c'est qu'Edouard
02:56Philippe, François Bayrou et
02:58Gabriel Attal ont demandé au Président
03:00d'arrêter de parler.