• il y a 6 mois

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00:00Des manifestations sont organisées contre l'extrême droite à Montpellier, à Lodev et à Sète ce soir, Anne.
00:06Oui, effectivement, il y en aura ailleurs en France, samedi notamment, à Béziers par exemple, à Saint-Ponce-de-Taumière ce sera dimanche.
00:13On est ce matin avec Serge Ragazzacci, secrétaire de l'Union Départementale de la CGT, dans les Rodonques. Bonjour.
00:19Bonjour.
00:20Pourquoi vous avez décidé, donc avec d'autres syndicats, il n'y a pas que la CGT, la CFDT aussi, l'UNSA, FSU, Solidaires, d'organiser ces rassemblements ?
00:28Tout simplement parce que notre pays vit une crise politique majeure. On le savait, le président de la République, en passant en force sa réforme des retraites,
00:35avait perdu la bataille politique et il s'est enfermé dans l'autoritarisme qui l'a conduit finalement à perdre les élections européennes
00:42et à dissoudre l'Assemblée Nationale, ce qui nous place dans une situation complètement instable, avec un pays qui peut être gouverné demain
00:49par un représentant de l'extrême droite, ce qui est contraire aux valeurs de notre République. Et vous le savez, l'extrême droite,
00:56puisque certains s'intéressent sur la place des syndicats, a très clairement annoncé la couleur. C'est la fin des instances représentatives du personnel,
01:04remise en cause du droit de grève et du syndicalisme.
01:06C'est la question que j'allais vous poser, est-ce que c'est votre rôle en tant que syndicat d'organiser ce genre de manifestations ?
01:11Est-ce que c'était le rôle de la CGT et de la CFTC d'être présents dans le CNR ?
01:15Le CNR ?
01:17Conseil National de la Refondation, si je ne m'abuse.
01:19C'est la résistance en 1945, c'est le programme des jours heureux, c'est la sécurité sociale, c'est la retraite, c'est le relèvement de notre pays,
01:27c'est le redressement économique de la France au sortir de la collaboration et de la guerre, c'est la cohésion après la honte de la collaboration.
01:35Alors oui, c'est toujours la place de la CGT d'être présente dans ce type de mobilisation. On est fidèle à notre histoire, fidèle à nos valeurs.
01:42Et puis vous le savez, quand on est syndicaliste, on est aussi citoyen. Et personne ne va nous priver de notre droit de citoyen et de parler en tant que syndicaliste
01:48des affaires qui concernent le monde du travail.
01:50Il y a forcément dans les rangs des syndicats, le vôtre mais les autres aussi, des syndicalistes, des adhérents qui votent pour le Rassemblement National par exemple
01:59ou l'extrême droite de manière générale.
02:01Ils se trompent. Ils se trompent et on leur dit. C'est aujourd'hui contraire à leurs intérêts, d'ailleurs un exemple quand même.
02:08Avant même d'être élu, Jordan Bardella abandonne déjà, trahit déjà une promesse de campagne, celle de revenir sur la réforme des retraites.
02:15Au moins il a gagné du temps. Il n'est pas élu, qu'il abandonne déjà ses promesses, ça doit être quand même un signal pour celles et ceux qui ont des problèmes de fin de mois,
02:22qui pensaient qu'avec l'extrême droite on pouvait changer leurs conditions de vie, leurs conditions de travail.
02:26Eh bien ce n'est pas du tout le cas. Vous savez, hormis la boutade, s'il fait cette annonce, c'est pour rassurer les marchés financiers,
02:33c'est pour rassurer le patronat. Il n'y aura pas de mesure sociale pour le monde du travail, pour les jeunes, pour les retraités.
02:39Et donc, celles et ceux qui se sont trompés la semaine dernière, je les invite à revoir leur position.
02:44Et dans la CGT, nous allons mener les débats qu'il faut pour que l'ensemble de nos adhérents ne se trompent pas de bulletin de vote.
02:50– Vous avez déjà organisé une manifestation contre l'extrême droite à Béziers, il y a quelques semaines.
02:54Sophie Binet notamment était descendue pour ça. Est-ce que ça sert à quelque chose ?
03:00On a vu, malgré ces rassemblements-là par exemple, les scores du Rassemblement national aux européennes.
03:05Est-ce que ça sert à quelque chose ? Dans le sens, est-ce que ceux qui vont se mobiliser ce week-end
03:09ne sont pas déjà les gens qui sont convaincus par ce que vous dites ce matin ?
03:13– Alors, le 23 avril à Béziers, l'intérêt, ce n'était pas la manif.
03:16L'intérêt, c'était le périmètre intersénical que nous avions construit,
03:21et le fait que nous avions déjà réuni les forces progressistes et les associations autour de cette manifestation.
03:26C'était ça, le signal que nous envoyons le 23 avril à Béziers.
03:29Et on avait peut-être eu raison un peu tôt, puisque vous le savez,
03:32on avait alerté le camp progressiste en leur disant, attention, il faut aller à l'unité.
03:37N'attendons pas le 10 juin pour construire l'unité pour empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir.
03:42Et donc le 23 avril, c'était les prémices de ce qu'on est en train de connaître depuis dimanche soir dans notre pays.
03:47– L'unité, elle n'existe pas tout à fait dans le sens où FO, la CFTC,
03:51il y a plusieurs syndicats qui n'appellent pas à rejoindre ces manifestations.
03:54– Oui, mais l'unité avec celles et ceux qui étaient là le 23 avril, elle existe.
03:57Et puis surtout l'unité que le monde du travail a poussée, c'est celle des partis politiques,
04:01puisque, in fine, c'est eux qui présentent les candidats,
04:03c'est eux qui auront siégé à l'Assemblée nationale.
04:05Et nous, ce qu'on voulait leur dire, c'est que l'intérêt des travailleuses et des travailleurs,
04:07c'était qu'ils se retrouvent unis, qu'ils cessent leur division,
04:10et qu'ils permettent de donner des perspectives politiques à aujourd'hui,
04:14ce qui fait le quotidien, votre quotidien, mon quotidien.
04:17C'est-à-dire les problématiques de fin de mois, la fin du mois, la fin du monde,
04:20ces questions-là, elles ne seront pas réglées par l'extrême droite.
04:22Et on voit bien qu'Emmanuel Macron et sa majorité sont en incapacité totale de les régler.
04:26Donc c'était cela le signal qu'on voulait envoyer.
04:28Et je regrette effectivement que Force Ouvrière ne soit pas de notre côté,
04:32que la CFTC, qui était à nos côtés dans le Conseil national de résistance,
04:36renonce à venir cette fois-ci avec nous.
04:39Le monde du travail a besoin d'unité.
04:41On l'a montré pendant la réforme des retraites.
04:43Et ce qui est en train de se produire dans le pays,
04:45c'est ce que nous avons souhaité depuis de nombreux mois,
04:47avec d'autres syndicats, et très fortement avec Sophie Binet.
04:50Je vous rappelle son discours à Béziers.
04:528h15 sur France Bleu Héros.
04:53Notre invité, Serge Ragazzacci, leader de la CGT dans l'héroïne.
04:57Est-ce que vous pensez que vous aurez justement plus de monde
04:59sur ces manifestations héroltaises localement
05:02que ce qu'il y a eu par exemple à Béziers ?
05:04Écoutez, c'est de toute autre nature.
05:06Il y a eu encore un nouveau pas franchi, d'après vous ?
05:08C'est de toute autre nature.
05:09Aujourd'hui, ce que nous disions au mois d'avril,
05:12trouver une concrétisation.
05:14Vous savez, les sondages ne s'étaient pas trompés.
05:16Il n'y a pas de réelle surprise.
05:17La surprise, c'est la dissolution.
05:19Brutale, annoncée de cette façon-là.
05:21Mais vous savez, des fois, il faut un électrochoc.
05:23Et donc l'électrochoc qu'il a eu,
05:25je sais qu'il y a eu déjà des rassemblements
05:27qui se sont organisés très vite.
05:29Je pense à Gignac, je pense à Frontignan,
05:31où il y a des centaines de personnes qui se sont réunies.
05:33Et puis surtout, cette unité naissante,
05:36le fait qu'il y ait autour des partis politiques
05:39l'envie de bouger notre pays
05:41avec des associations, des syndicats,
05:43ça va redonner de l'espoir.
05:44Et oui, toutes les mobilisations
05:46qui ont lieu aujourd'hui dans le pays sont très nombreuses.
05:49Parmi les pistes, on le sait,
05:50il y a eu énormément de rebondissements cette semaine
05:52dans tous les camps politiques.
05:54Parmi les pistes évoquées,
05:55notamment au début de semaine,
05:56Laurent Berger, ancien leader syndical,
05:58comme non proposé pour être Premier ministre,
06:02qu'est-ce que vous en pensez ?
06:04– Non mais Glucksmann...
06:06– C'est lui qui a fait cette proposition, effectivement.
06:08– J'allais dire qu'il avait fumé la moquette,
06:09mais ce n'est pas très gentil.
06:10– Donc pas Laurent Berger en Premier ministre.
06:12– C'est pas Laurent Berger,
06:13ils ne lui ont même pas posé la question.
06:14C'est en plus, honnêtement, je ne suis pas la CFDT,
06:18mais Laurent Berger, on ne lui a pas posé la question.
06:20Un leader syndical, ce n'est pas un responsable politique.
06:24– Il pourrait le devenir.
06:25– Et on l'a mis là, dans l'arène,
06:27mais enfin, on n'est pas dans les mêmes mondes.
06:29Et c'est totalement...
06:31Voilà, je pense que c'était un peu...
06:35Ça manquait de retenue et de respect
06:37pour le leader syndical Laurent Berger,
06:39pour son organisation syndicale, la CFDT.
06:41– Ce qui n'est pas crédible, d'après vous, du coup ?
06:43– Ce qui n'est pas crédible, du coup,
06:45c'est celui qui a prononcé cette proposition.
06:47Et d'ailleurs, on voit bien que du coup,
06:49il n'est plus crédible du tout.
06:51– Est-ce que, on sait que l'Assemblée nationale a été dissoute,
06:53ce qui veut dire pour les députés, arrêt des travaux,
06:56ils ne sont plus députés jusqu'à leur réélection éventuellement,
07:00arrêt des projets, arrêt des textes.
07:03Comment ça se passe, vous, du côté syndical ?
07:05Est-ce qu'il y a toujours des négociations en cours ?
07:08Est-ce que vous discutez encore de projets ?
07:10Ou bien, est-ce que de fait, puisqu'il n'y a plus d'Assemblée nationale,
07:13le travail syndical est lui aussi à l'arrêt ?
07:15– D'abord, dans les ministères, c'est la panique.
07:19Quand on interpelle, c'est aujourd'hui des droits de réserve qu'on nous oppose,
07:24donc il faudrait trouver quelqu'un pour discuter.
07:26Puis les ministres qui portent aujourd'hui des dossiers,
07:29ne seront plus ministres demain, tout le monde le sait.
07:31Donc effectivement, ça freine, ça paralyse un certain nombre de choses,
07:33des discussions qui étaient déjà difficiles.
07:35Mais je note que du coup, le gouvernement ne renonce pas
07:37à sa réforme de l'assurance-chômage,
07:39et du coup, une nouvelle fois, une nouvelle brutalité,
07:42on va passer ça en décret,
07:44puisque l'Assemblée nationale du coup est dissoute,
07:48avec surtout, le 13 juin, il y avait un projet dans la niche Lyot,
07:54de sacraliser l'assurance-chômage,
07:57et donc il y avait, on le pense, un texte qui avait de très fortes chances
08:00d'être voté à l'Assemblée nationale, ça nous aurait changé des 49-3,
08:03et bizarrement, Emmanuel Macron dissout l'Assemblée nationale,
08:06et nous on avait plutôt pensé agir en soutien de ce texte,
08:09puisque l'ensemble des organisations syndicales soutenaient ce texte,
08:12et étaient opposés à la réforme proposée par le gouvernement.
08:15Vous voyez, c'est encore une brutalité, y compris en ayant dissout l'Assemblée nationale,
08:18quand j'entends hier dire qu'il a compris, qu'il a tiré les leçons,
08:21visiblement, il n'a pas tout compris, les gens disent, on a faim,
08:23il dit, il ne faut plus aux policiers,
08:25ce n'est pas tout à fait la réponse qu'ils attendent,
08:28et donc, il va falloir aller à celles et ceux qui proposent des solutions
08:32pour la fin du mois, vous savez, les gens disent, on n'en peut plus à la fin du mois,
08:35et les caddies coûtent trop cher, on leur dit, mais non,
08:37vous n'avez pas bien lu les statistiques,
08:39il faut arrêter de prendre les Françaises et les Français pour des imbéciles.
08:42– Le travail syndical est un peu gelé, de fait, lui aussi.
08:45– Non, vous savez, je dors cinq heures par nuit, donc tout va bien.
08:47– Non, je parlais dans les négociations avec le pouvoir.
08:50– On est en train de s'expliquer dans les syndicats,
08:52on est en train de voir ce qu'on est en train de lancer, effectivement,
08:54puisqu'une partie du patronat a décidé de soutenir ces régressions sociales,
08:58vous avez par exemple un certain nombre d'entreprises,
09:01il n'y aura plus, en nous appelant nos camarades,
09:03à ne plus se rendre dans les réunions,
09:05mais à aller discuter avec les salariés,
09:07à aller discuter avec nos syndiqués, à aller débattre,
09:09et c'est le travail syndical que nous allons faire pendant les trois semaines,
09:12nous allons organiser des réunions publiques,
09:14et nous allons confronter les débats,
09:16et continuer de démasquer l'imposture de l'extrême droite.
09:19J'ai noté qu'à Béziers il y avait un petit Vaudville,
09:21mais ça ne remet pas en cause
09:23ce que j'ai pu dire sur Robert Ménard il y a quelques mois.

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