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Transcription
00:00Ça a été un bouquet, un feu d'artifice, le fait de devenir champion olympique.
00:14Je m'appelle Guy Lacombe, j'ai été joueur de haut niveau
00:18et entraîneur de plusieurs équipes de Division 1 en France.
00:24Je suis né à Villefranche-d'Auvergne et fier d'être averonné.
00:28J'ai eu la particularité en tant que footballeur d'être champion olympique,
00:32on n'est que 17 comme ça, donc c'est bien.
00:341984 pour moi c'est une année magique, pour beaucoup de raisons.
00:41La première c'est que je me suis marié, j'ai eu mes deux enfants,
00:45ce sont des jumeaux, donc c'est l'année 1984.
00:48Et bien sûr j'ai été champion olympique le 11 août à Los Angeles.
00:53C'est vraiment un souvenir, c'est le point d'orgue de ma carrière de footballeur professionnel.
01:04Tous les joueurs qui avaient eu une sélection A dans un championnat d'Europe,
01:08un mondial, ne pouvaient pas participer aux Jeux.
01:12Donc ça s'est limité, en fait c'est une équipe B.
01:15Et en fait pour aller à Los Angeles, il fallait d'abord passer d'un groupe à Napoli,
01:21c'est un peu comme en France, ils sont obligés de passer soit à Saint-Etienne, soit à Marseille.
01:28Nous on était à Napoli, on jouait à Boston, et on a joué trois matchs,
01:34le premier contre le Qatar, ça a été difficile.
01:37Et je pense que ça a été quelque chose d'important, parce qu'on est français,
01:42et les français il faut qu'ils soient dos dans les murs pour qu'ils soient performants.
01:47On fait deux partout, on joue la Norvège qui était l'équipe A norvégienne à ce moment-là,
01:52on bat les Norvégiens 2 à 1 pour se retrouver pour une mini finale contre le Chili.
01:59Si les deux équipes faisaient match nul, on allait en quart de finale l'un et l'autre, c'est ce qui s'est passé.
02:05Donc là on a eu le droit de partir à Los Angeles et de participer vraiment aux Jeux.
02:11Puisque là on se retrouvait dans le village olympique, dans une CTU, ça m'a rappelé ma jeunesse.
02:21Je pense que ça c'est quelque chose qui a favorisé l'union de ces équipes.
02:31C'est tout le charme de cette compétition, c'est de se retrouver ensemble, vraiment unis pour un objectif,
02:39mais également avec d'autres athlètes et on a profité de côtoyer les athlètes,
02:44de voir, d'être émerveillé par la foulée de Carl Lewis par exemple.
02:49J'ai vu la demi-filade du 100 mètres, c'était impressionnant.
02:56On a eu la chance d'avoir un entraîneur qui nous a responsabilisés,
03:00qui était exceptionnel sur le plan de la cohésion et c'était Henri Michel.
03:06Franchement, on est allé à la pêche, c'était vraiment une façon décontractée de concerner une équipe.
03:19J'ai trouvé ça remarquablement bien fait de la part d'Henri.
03:23La finale, on fait 98 000 en demi-finale, 100 000 là.
03:28Waouh, j'ai jamais joué devant autant de spectateurs.
03:33C'est un public pour l'enfance certes, mais c'est quand même très impressionnant.
03:38On a cette chance de marquer ce magnifique but de François Brisson.
03:43Je sais que je reçois le ballon, je décale Jean-Philippe Rorre qui fait un centre magnifique.
03:50Et François, il met un but à la Jordan.
03:54Vous savez le basketeur, il monte, c'est impressionnant.
03:58Et là, je pense qu'il aurait fallu vraiment une très très grosse équipe en face.
04:03Et donc sur un contre, Bibi fait la différence, il frappe et le ballon est repoussé.
04:10J'ai remarqué 2-0, j'avais 29 ans, je devenais père de famille.
04:16Tout un ensemble, ça a été un bouquet, un feu d'artifice, le fait de devenir champion olympique.
04:28Quand j'ai gagné les Jeux olympiques, on s'appelle et je l'appelle et je lui dis à ma femme, on va sortir.
04:34Et elle me dit, tu ne vas pas sortir, je suis enceinte des deux enfants, tu ne vas quand même pas sortir.
04:41Donc effectivement, je ne suis pas sorti.
04:44J'ai profité complètement de cette médaille avec elle et à la limite les futurs enfants que j'avais.
04:52Ça a été mon don à ma petite femme à ce moment-là.
05:02Quand on est rentré en France, ça a fait deux lignes dans les journaux.
05:06Un journal télévisé qui a dit qu'on avait gagné, ça n'avait rien à voir avec l'euphorie de certaines compétitions.
05:14On ne faisait pas trop les malins.
05:17J'espère de tout cœur que les joueurs qui auront envie d'y participer puissent le faire en 2024.
05:23Je pense que tous les dirigeants des clubs devraient comprendre que c'est très important pour un athlète de gagner les Jeux olympiques.
05:35Et donc faire la meilleure équipe de France pour gagner 40 ans après, ça suffit, il faut tourner la page.
05:46C'est ça qui est important pour moi.

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