Ce cinéma historique des Champs-Élysées (Paris VIIIe) a définitivement fermé, après une dernière séance, mercredi, et une vente aux enchères, jeudi. Nous y étions.
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00:00C'est une journée assez pénible, la fermeture d'un cinéma comme le Normandie, c'est vrai que c'est triste.
00:08L'UGC Normandie, c'est fini, fréquentation en baisse, loyers qui augmentent,
00:12le célèbre cinéma des Champs-Elysées a définitivement fermé ses portes, après une dernière séance mercredi soir,
00:17puis une vente aux enchères de quelques objets jeudi.
00:20En attendant de savoir ce que va devenir l'adresse,
00:22les cinéphiles et les habitués sont venus dire au revoir à ce lieu historique des Champs.
00:26Ça me rappelle des souvenirs, quand je suis venue à Paris, il y a une quarantaine d'années,
00:31pour travailler comme fille au père, et on venait souvent ici au cinéma, à l'époque.
00:38Je vais continuer la visite, mais là je me suis posée pour m'imprégner du lieu en Corse,
00:45des derniers instants.
00:48Il y a un peu de nostalgie, un petit peu de tristesse,
00:50je venais sur les Champs-Elysées au Virgin Megastore, écouter de la musique,
00:54je venais manger, pour ne pas trop trocher encore à l'époque,
00:57puis faire une toile.
00:59Bon, les temps changent, maintenant c'est des flagships de marques.
01:03C'est différent, mais effectivement c'est une page qui se tourne, définitivement.
01:07C'est un cinéma qui a bercé mon enfance, je suis venu ici dès que j'étais gamin,
01:10et même si je fréquente d'autres cinémas, il reste très ancré dans mon cœur.
01:15C'est vraiment un pan de l'histoire cinématographique qui part,
01:18il y a surtout une architecture, un design.
01:20Nous en tant que Parisiens, on vient beaucoup moins sur les Champs-Elysées,
01:23on s'est transformé en artère de luxe, en centre commercial,
01:26et les cinémas sont partis petit à petit,
01:28alors qu'avant c'était vraiment un lieu pour venir au cinéma,
01:31peut-être pour redonner un peu d'envergure aux Champs,
01:34au-delà de sa transformation, il ne faut pas faire que la place au commerce,
01:38mais aussi à la culture.
01:40Ce cinéma, en fait, c'est une histoire, je ne vais pas dire d'amour, mais presque.
01:45Je suis arrivé pratiquement le jour de l'avant-première de Cyrano de Bergerac.
01:51C'était en 1990, donc vous imaginez, moi j'arrivais de ma province profonde,
01:56et puis je me trouve propulsé dans une salle où il y avait tout Paris qui était là,
02:02tout le showbiz français, je ne m'y suis plus tout de suite en fait.
02:05Quelques fauteuils bleus, emblématiques de ce cinéma,
02:08des plaques en laiton, des portraits photos, des lettres de la Deventure.
02:11En tout, 35 lots étaient mis en vente.
02:13Une rangée de 7 fauteuils est partie pour 5500 euros,
02:16les autres lots pour quelques centaines d'euros chacun.
02:18Ah du G600, merci.
02:20C'est un cinéma pour moi qui est mythique, parce que c'est ici que j'ai découvert le cinéma.
02:24Mon père m'y amenait, et c'était surtout un lieu d'échange, de partage.
02:29À la dernière séance, j'ai vu une retraitée qui a commencé à discuter
02:32avec des jeunes étudiants de cinéma, et ils ont parlé à bâton gonflé.
02:36Je lui ai dit, voilà, ça c'est quand même magnifique, et ça, ça va disparaître.
02:40Moi, je ne suis pas fétichiste, mais il y avait un truc aussi un peu symbolique.
02:43Il me dit, avoir rien qu'une plaque du cinéma, que je veux bien encadrer,
02:47j'ai les souvenirs dans la tête, c'est énorme,
02:49mais je les ai de manière un peu plus concrète,
02:51avec cette petite plaque que j'ai poussée de nombreuses fois,
02:54et que je vais mettre dans mon salon, voilà, un souvenir.