Nelson Monfort, journaliste sportif emblématique de France Télévisions, a fait ses adieux à Roland-Garros après 37 années de couverture du tournoi. À 71 ans, il a été contraint de prendre sa retraite en raison de la règle interdisant de travailler dans l'audiovisuel public au-delà de 70 ans. Lors de la finale messieurs opposant Carlos Alcaraz à Alexander Zverev, remportée par Alcaraz, Nelson Monfort a reçu de nombreux hommages de ses collègues. Sa consœur Olivia Leray a notamment salué son "empreinte indélébile" et sa "trace visible, incontestée et incontestable" à Roland-Garros. Un magnéto retraçant les moments forts de sa carrière au tournoi a été diffusé, très émouvant pour Monfort. Bien qu'attristé de devoir partir, il a souligné avec philosophie que "la jeunesse est un état d'esprit" qu'il conserve. Monfort restera dans les mémoires pour ses célèbres interviews bilingues traduites en direct, qui ont marqué l'histoire du tournoi. Après ces adieux, il sera de retour à l'antenne pour couvrir les Jeux Olympiques de Paris 2024 pour France Télévisions.
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SportTranscription
00:00Dimanche, c'est une édition singulière qui s'est conclue porte d'auteuil.
00:03Rafael Nadal éliminé dès le premier tour, Novak Djokovic contraint à l'abandon en quart de finale après une blessure.
00:08Deux grands champions qui ont cette année tiré leur révérence un peu plus tôt que prévu.
00:13Et une institution qui a carrément fait ses adieux dimanche sur le cours central après avoir disputé à sa façon 37 Roland-Garros.
00:21Bonjour ! Bonjour !
00:28Ça va, remets-toi mon grand !
00:31Ça c'est vrai que ça fait plaisir, évidemment.
00:33Go ahead, please, go ahead, no problem.
00:365, 4, 3, 2, 1, 5, 4, 3, 2, 1, très bien, parfaitement.
00:39Roland-Garros sans Nelson, c'est pas Roland-Garros.
00:41Quand on me dit dans les allées que mon souvenir est un petit peu allié à ce tournoi, ça fait extrêmement plaisir, oui.
00:48Nelson Monfort, je le suis depuis que je suis tout petit.
00:51Pour moi, c'est un monument des journalistes sportifs.
00:56Ça a été un grand vide pour Roland-Garros.
00:58Triste, du coup.
00:59Nelson, bon courage pour cette nouvelle vie.
01:03Il y a un message de ma fille en plus.
01:07Tout le monde en fierté absolue.
01:09Parce que c'est vrai qu'on se parle l'anglais souvent, moi et Victoria.
01:13It's the beginning of a very new and exciting things ahead.
01:17I'm so proud of you.
01:18Vous avez compris.
01:20Ça, c'est plus important que tout le reste, n'est-ce pas ?
01:25Même les SMS de votre fille, vous nous les traduisez en simultané Nelson.
01:29Je ne me fais pas souvent, mais votre reporter, Camille, était tellement sympa.
01:33Elle est dingue, votre popularité.
01:35Elle est telle à Roland-Garros que la direction du tournoi vous a proposé un quasi garde du corps.
01:41Ce que je ne souhaitais pas, d'ailleurs.
01:44Travaillant sur une chaîne de services publics, je me dis que l'avis du public,
01:48c'est peut-être ce qui compte le plus, d'une certaine manière.
01:51C'est vrai que ce qu'il faut bien appeler une certaine popularité fait extrêmement plaisir.
01:54Je dirais même que c'est la récompense la plus belle.
01:56Celle-là et celle des sportifs, tennis-man.
01:59J'ai eu tous les sportifs du monde.
02:02Le seul, c'est un pari avec Jean-Baptiste, c'est l'interview d'un cheval.
02:06Je lui propose donc de venir à Versailles.
02:09Au pied du château de Versailles, c'est le seul.
02:11Mais il y a interviewé un cheval à Versailles le 2 juillet.
02:14La direction du tournoi qui a voulu vous adjoindre, un accompagnateur, disons, un petit peu gorille,
02:21mais qui a voulu aussi vous expulser parce que quand en 1996,
02:26il y avait 15 000 personnes sur le cours central qui hurlaient votre nom,
02:29ça perturbait le déroulement du tournoi.
02:32Ce qui se passait, pour faire court à Anne-Elisabeth,
02:34c'est que les interviews étaient regardées par 15 000 personnes,
02:39mais elles n'étaient pas entendues parce que le son du micro était uniquement pour nous.
02:43Assez vite, j'ai suggéré, si on fait ces interviews sur le cours,
02:47il faut que le public puisse les entendre.
02:49Parce que sinon, le public frondeur dont vous parliez il y a quelques instants,
02:52le public parisien-français un peu frondeur, c'est vrai que ça criait dans tous les sens.
02:55Même si, effectivement, on entendait mon prénom, oui.
03:01Après, de mon fait, d'ailleurs, sur mon initiative,
03:04nous sommes revenus un peu dans les coulisses.
03:07Oui, Roland-Garros sans Nelson, ça n'est pas Roland-Garros.
03:10Vous êtes là depuis que le tournoi est retransmis sur le seismic.
03:13J'avais peur que vous me disiez depuis qu'il existe, en 1924.
03:17Non, depuis 1988, cette année-là.
03:20Qui arrive en demi-finale pour la première fois de sa carrière ?
03:23Alors, en 1980, Henri Lecompte,
03:27Mats Wielander, qui est remporté du tournoi,
03:30Michael Chang, John McEnroe,
03:34André Agassi !
03:56C'est ce qui fait aussi votre popularité,
03:58c'est que vous rendez le tennis accessible.
04:00Ça ne s'adresse pas qu'aux passionnés, aux spécialistes
04:02qui pourront dire...
04:04Ça, c'est très important.
04:06Quitte à parler chiffon avec André Agassi.
04:08Comment ?
04:09Quitte à parler chiffon avec André Agassi.
04:11Non, effectivement.
04:12Mais c'est exactement ça.
04:13On ne s'adresse pas qu'à un public de spécialistes de tennis.
04:16Là, la finale que nous avons transmise avant-hier
04:19a fait plus de 4 ou 5 millions de téléspectateurs.
04:21Alcaraz contre Zverev.
04:23Donc, je veux dire, voilà, 4 ou 5 millions.
04:25Il n'y a pas 4 ou 5 millions de passionnés de tennis.
04:27Je crois même que sur la balle de match, c'était 6 ou 7.
04:29Je n'ai pas exactement les chiffres en tête.
04:31Donc, un grand succès qui dépasse largement
04:33le cadre des spécialistes de tennis.
04:35Nelson, votre verve légendaire peut se retourner parfois contre vous.
04:38Comme en 2020, lorsque vous intervenez en duplex,
04:41en totale roue libre, vous êtes tellement dans votre bulle
04:43que vous ne vous rendez pas compte que vous perturbez le match
04:45qui se déroule au moment même sous vos pieds.
04:47Ah, mais ça, je...
04:48On aura l'explication après.
04:50Le Français, Eliott Benchetrit.
04:52L'Américain, Johnny Snare, forcé de s'interrompre
04:54en attendant la fin de votre intervention.
04:56Nelson, on a les images.
04:59Oh non, non, non.
05:02Non, on a une inquiétude.
05:03Excusez-moi, monsieur.
05:04Nous avons, sur le cours numéro 7,
05:07Johnny Snare m'amène sérieusement,
05:09le Français Benchetrit.
05:10Merci.
05:11Monsieur le journaliste, s'il vous plaît.
05:13Je suis ici sur cette magnifique terre.
05:15Nelson, s'il vous plaît.
05:16Le village, un petit peu...
05:20Un petit peu comme la météo sur Roland-Garros,
05:22des hauts et des bas.
05:23S'il vous plaît.
05:24Ah, Nelson, il y avait le Covid, les tribunaux étaient vides.
05:26Est-ce que c'est l'endroit pour chanter
05:28« Singing in the rain » ?
05:29Vous le savez.
05:31On vient de voir l'explication sur les images.
05:33C'était l'année de la crise sanitaire.
05:35Le tournage, par conséquent,
05:37avait lieu au mois d'octobre.
05:39Il faisait l'air assez froid.
05:40On était quasiment en anorak
05:42pour présenter le tournoi.
05:43Et la seule chose que j'avais oubliée,
05:45c'est effectivement, dans un tournoi normal,
05:47c'est un cours annexe,
05:48mais il y avait 2-3 000 personnes.
05:50Là, il y avait zéro.
05:51Évidemment.
05:52« Singing in the rain », ça, il n'y a pas d'explication.
05:55Sauf que l'arbitre ne se serait pas rendu compte.
05:57Et les joueurs, encore moins.
05:58J'avais oublié ça à l'espace d'un instant,
06:00a fortiori avec les deux oreillettes.
06:03Mais en même temps,
06:04cette belle histoire de votre longévité à Roland-Garros
06:08aurait pu s'interrompre beaucoup plus tôt.
06:10Ça a commencé en 1988,
06:11mais en 1995,
06:13pour une traduction un peu enroulée...
06:15Rien ne me sera épargné.
06:17Mais vous êtes un festival !
06:19Tout le monde l'attend, le Michael Chang
06:21qui vient de Batmustère.
06:24J'aimerais remercier mon frère et mon coach.
06:28Il s'agit bien entendu de Karl.
06:30Ma maman, mon papa.
06:32J'aimerais remercier le Seigneur Jésus,
06:34parce que sans lui, je n'aurais pas ce talent de jouer au tennis.
06:36Et j'aimerais également remercier Luigi,
06:38me semble-t-il avoir compris,
06:40car sans lui, je ne serais pas un joueur de tennis.
06:42C'est Michael qui donne rendez-vous, bien entendu.
06:44À l'année prochaine.
06:45Nelson, il a remercié Jésus.
06:49Jésus, c'est le nom de la famille.
06:51Jésus, c'est le nom de la famille.
06:54Alors là aussi,
06:56si je me peux permettre pour ma défense,
06:58j'entends Jésus,
07:00et à la place d'entendre Jésus, j'entends Gigi, Luigi.
07:02C'est son copain Pizzaiolo.
07:04Le Pizzaiolo du coin.
07:06Que j'avoue ne pas connaître,
07:08alors que celui au pied de Pizzaiolo,
07:10je connais quand même un petit peu.
07:12Mais vous voyez, c'est assez drôle,
07:14parce que Michael a donc su que cette séquence existait,
07:16et chaque fois, y compris cette année,
07:18je l'ai revue il y a 3 ou 4 jours,
07:20il joue le théâtre de Toin les Vétérans,
07:22et il vous demande des nouvelles de Luigi.
07:24Oui, c'est lui-même dans House Luigi.
07:26Ce n'était pas cette année,
07:28mais en plus c'est un garçon très sympa,
07:30qui est gentil, sans plus de me citer dans son livre.
07:32C'est un joli souvenir partagé.
07:34Il y a eu des tentatives aussi d'interview,
07:36quand vous essayez d'alpailler quelqu'un qui s'en va,
07:38par exemple certains présidents,
07:40et parfois vous y arrivez,
07:42et vous avez notamment interviewé Bill Clinton.
07:44Je suis sûr que vous avez eu l'opportunité
07:46de rencontrer André Agassi plusieurs fois.
07:48Je pense que vous avez dû rencontrer André Agassi,
07:50mais peut-être pas Sébastien Grosjean.
07:52Avez-vous connu Sébastien Grosjean ?
07:54Non, mais je connais André Agassi.
07:56Je l'ai connu pendant des années.
07:58Je le considère comme un ami,
08:00il a été un supporter,
08:02et c'est un très bon homme.
08:04Mais je dois dire que son adversaire jeune
08:06a des pieds très rapides,
08:08et il a fait de merveilleux tirs aujourd'hui.
08:10Ces dernières deux Jeux,
08:12ils sont aussi bons que ceux que j'ai vu jouer depuis longtemps.
08:14Comment vous avez fait pour décrocher
08:16cette interview exclusive de Bill Clinton ?
08:18Le temps passait, il était dans la tribune présidentielle,
08:20le temps passait,
08:22ça serait bien d'avoir le président.
08:24Et là, je le vois se diriger vers les toilettes,
08:26bon alors pas les toilettes publiques,
08:28les toilettes de la tribune présidentielle.
08:30Là, c'est peut-être ma chance.
08:32Je ne le mets pas dans les toilettes,
08:34mais à la sortie des toilettes,
08:36c'est cette séquence avec deux lumières rouges,
08:38c'est un professionnel.
08:40Et derrière ça, les propos sont entourant
08:42une certaine banalité,
08:44mais c'est surtout le fait de l'avoir eu comme ça.
08:46C'est le gros Jean dont ils n'avaient jamais entendu parler.
08:48Et donc voilà,
08:50c'est les petits secrets.
08:52Il faut surveiller les années venues des présidents.
08:5437 ans de Roland Garros,
08:56bravo pour tout ça.
08:58Vous allez nous manquer l'année prochaine,
09:00mais cet été, on peut se régaler de vos commentaires
09:02à l'athlétisme, au parathlétisme,
09:04à la natation, à la paranatation.
09:06Une petite question comme ça,
09:08combien de fois Björn Borg et John Markenroh
09:10se sont affrontés en match officiel, Nelson ?
09:12Je dirais une trentaine de fois.
09:14Moi, j'ai 14.
09:16Ah oui, mais à l'époque,
09:18pardonnez-moi, parce qu'il y a aussi
09:20tout ce qu'on appelle les matchs exhibitions, etc.
09:22Donc là, évidemment, c'est un match officiel.
09:24Je dirais une quinzaine,
09:26combien vous disiez ?
09:2814.
09:30C'est l'une des questions qui sont posées dans ce quiz
09:32du cahier de vacances
09:34pour adultes, un été sport
09:36avec Nelson Monfort,
09:38pour être incollable.
09:40Les cahiers de vacances, ça existe en France depuis...
09:421936,
09:44l'époque des premiers congés payés, fondée par
09:46M. Magnard, en l'occurrence.
09:48C'est aux éditions Magnard.
09:50Et puis, c'est vraiment inscrit dans la tradition française.
09:52Et là, nous avons envisagé,
09:54pour la première fois, un cahier de vacances pour adultes.
09:56Alors, il y a des quiz,
09:58il y a des questions très difficiles, du genre,
10:00qui a gagné le titre olympique des moins de 48 kilos
10:02à Sydney en 2000 ?
10:04J'ai pas la réponse !
10:06Et les Français ?
10:08Je ne sais pas de qui il s'agit,
10:10il nous a fait pleurer tout à l'heure,
10:12en nous reparlant de ce moment-là,
10:14c'est Brahim Assou.
10:16Qui est le recordman du monde du 100 mètres, par exemple ?
10:18Usain Bolt.
10:20Eh ben voilà, vous avez le droit de répondre.
10:22Le cahier de vacances, un été sport avec Nelson Monfort.