• il y a 6 mois
Yann, Dalia, Juliette, Simon, Antoine et Claire ont moins de 34 ans. Ils galèrent, espèrent, s'engagent. Ils veulent un autre monde. Un monde écolo, féministe et anti-raciste. Et pour faire advenir ce monde, ils soutiennent Mélenchon. Comment la réalité et les rêves de cette jeunesse résonnent-ils avec le parcours du septuagénaire ? La personnalité du leader de gauche s'accorde-t-elle totalement au projet Insoumis de "changer le système" ? "Faites-mieux" a lancé Jean-Luc Mélenchon aux jeunes, au soir de sa troisième défaite. Comment ?

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Transcription
00:00Comment distinguer une grande histoire d'une simple aventure ? Faut-il se fier au premier
00:23rendez-vous ? Jean-Luc Mélenchon, j'ai découvert un jour
00:25où je partais à la mairie et il y avait plein de petits prospectus à ce moment-là
00:29et je me suis dit, c'est qui ce monsieur ? On dirait un tonton.
00:33Tonton, on t'aime tonton ! Ça me fait marrer, c'est gentil, je vois bien
00:40que c'est gentil donc pour moi le mot tonton ça renvoie à François Mitterrand.
00:44Une belle rencontre, est-ce que ça ne demande pas de dépasser sa première impression ?
00:49Je suis resté sur cette image de Jean-Luc Mélenchon pendant quelques années, c'est-à-dire
00:54un vieux fou qui se parle plus que tout le monde.
00:58Faut-il forcément admirer l'autre pour que ça dure ?
01:01C'est un sacré personnage, c'est quelqu'un avec du caractère, qui parle bien, qui prend
01:07les foules avec lui quand il parle.
01:09Quel est le secret de la réussite d'une relation entre un homme politique et ses soutiens ?
01:14Qui sont ces 30% de jeunes français qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon ?
01:19Comment le fondateur de la France insoumise est-il devenu le rival de l'abstention chez
01:27la nouvelle génération ? Pourquoi Yann, Juliette, Dalia et tant d'autres citoyens et citoyennes
01:34de moins de 30 ans ont décidé de faire confiance aux plus âgés des candidats, trois fois
01:39perdant à la présidentielle ?
01:41Moi, ce qui m'a poussé à voter pour Jean-Luc Mélenchon, déjà c'était le programme
01:46environnemental.
01:48Si on veut un pays où on vit bien, forcément il faut faire des réformes par rapport à
01:51la police.
01:52La lutte contre les violences sexuelles, donc un milliard pour lutter contre les violences
01:57patriarcales.
01:58On est face à quelqu'un qui, même s'il est plutôt jeune, il n'est pas jeune du tout,
02:02il est quand même à l'écoute de ce qui se passe.
02:04C'est important.
02:05C'est la jeunesse, en fait, qui va subir l'avenir du pays, et je dis bien subir.
02:10Tu te sens écouté, mais tu te sens écouté par un ancien.
02:13C'est assez rare, mine de rien.
02:18Les jeunes et Jean-Luc Mélenchon, sur quoi repose cette union ?
02:24Tout ce que ça provoque, c'est de la colère.
02:26Je ne peux être qu'en colère.
02:27Ça, ça me met en colère.
02:28Il y a quelque chose dans la colère insoumise qui relève de l'indignation, c'est-à-dire
02:34dire, mais vous êtes fous, quoi.
02:37La personnalité de Mélenchon est-elle compatible avec le projet de ses neveux et nièces ?
02:42L'enjeu pour ma génération, c'est de changer le système.
02:45Jean-Luc comprend-il vraiment les préoccupations de la jeunesse insoumise ?
02:48Je ne me suis pas dit un jour, les jeunes, c'est formidable, ils vont m'apprendre des trucs.
02:52Ou sa capacité de mise à jour a-t-elle atteint ses limites ?
02:56Bonsoir.
02:57Je ne suis pas obligé de réviser ma position à cause de vous.
03:00Ben pourquoi pas ?
03:01Non, non, non, non, non, non, j'ai plus envie.
03:04Jean-Luc Mélenchon va-t-il laisser sa place ?
03:07Pourquoi passer le flambeau paraît-il si compliqué ?
03:13Il a vraiment construit la génération qui vient après.
03:17Les plus jeunes vont me dire, eh bien, on n'y est encore pas arrivé.
03:25C'est pas loin.
03:28Faites mieux.
03:29Merci.
03:30Pour commencer, il faut poser les bases.
03:43Une bonne relation, c'est avant tout une bonne communication.
03:46Hello !
03:47Comment ça va ?
03:48Sauf qu'en politique, c'est pas tout à fait comme dans la vraie vie.
03:52On a la chance de pouvoir faire appel à des professionnels.
03:56Je suis Antoine Léaumant, j'ai 33 ans et je suis député de l'Essonne pour la France
04:03Insoumise.
04:04Avant ça, j'étais responsable de la communication numérique de Jean-Luc Mélenchon, c'est-à-dire
04:08que je m'occupais de ses réseaux sociaux globalement.
04:11Moi, je pense que ça serait pas mal de faire des plans de ce sens-là.
04:14Parce que là-bas, t'as des bâtiments qui montrent qu'on est dans un quartier pop,
04:19sinon t'as l'impression qu'on est à la campagne.
04:22Pendant dix ans, Antoine a œuvré en coulisses pour que son patron soit plus qu'un homme
04:26politique.
04:27Léaumant a les codes des réseaux, Mélenchon le talent oratoire.
04:31Ensemble, il crée Jean-Luc, l'influenceur.
04:34J'ai commencé en 2013, je crois qu'il devait y avoir quelque chose comme 200 000 abonnés
04:40sur son compte Twitter et 100 000 sur sa page Facebook et aujourd'hui, on a 2 millions
04:44sur Twitter et plus d'un million je crois sur Facebook.
04:47La ligne générale pour moi, c'est que tous les médias m'intéressent, tous, sans
04:50exception, quel que soit le lieu, quel que soit le format.
04:53Il y a plein de jeunes qui sont passés pour vérifier que c'était bien ici, donc ouais,
04:58moi je suis plutôt confiant.
05:00J'ai connu la période où on faisait des tracts avec des renais hauts, on se mettait
05:03de l'encre jusque dans les trous de nez et quand on avait fait 5 000 tracts, on pensait
05:08qu'on était les maîtres du monde.
05:10Bon, si j'avais su à l'époque que je ferais en une semaine 11 millions de vues sur TikTok,
05:16je ne sais pas, peut-être que je me serais évanoui.
05:18Jusqu'au dernier moment, on aura l'impression qu'il ne va y avoir personne.
05:20On arrive à être l'homme politique numéro 1 sur les réseaux sociaux en considérant
05:25que ce n'est pas des outils de communication mais que ce sont des outils d'information
05:28qui permettent de faire passer des idées et qui permettent de construire quelque chose
05:32dans la durée.
05:33C'est le contournement de la sphère officielle.
05:36Donc nous qui sommes pointus, aigus, qui avons calibré un message, on va pouvoir, broum,
05:42passer à travers ça.
05:43Qu'est-ce qu'on prend ? Je ne vous dis pas que ça marche à tous les coups.
05:45Qu'est-ce qu'on impose dans l'agenda médiatique ?
05:47Et l'agenda médiatique, des gens qui nous intéressent, nous.
05:51Avec Antoine, Jean-Luc a trouvé un de ses meilleurs entremetteurs politiques.
05:55En même temps, qui de mieux qu'un ancien centriste pour convaincre les citoyens de
06:00se laisser séduire par la gauche ?
06:02Moi, j'étais plutôt de droite.
06:03J'étais plutôt côté Beyrou.
06:05Si j'avais pu voter en 2007, j'aurais voté Beyrou au premier tour, j'aurais voté Sarkozy
06:09au deuxième.
06:10Donc j'étais vraiment bien parti à droite et c'est vraiment le moment où c'est le
06:14hasard, mais c'est comme ça, où j'ai découvert Mélenchon avec un bouquin qui
06:18s'appelle « Qui de s'en aille tous ? ». Je me suis dit qu'il était génial, que j'étais
06:22d'accord avec tout ce qu'il racontait.
06:23Levé !
06:24Levé !
06:25Parce qu'en fait, on a fait un snap avec un rappeur local et j'ai dit il faut voter
06:33pour Levé.
06:34Voter pour Levé, comme ça.
06:35Maintenant, je suis devenu Levé.
06:36Je m'appelle Levé Les Jeunes.
06:37Si on a beaucoup investi les réseaux sociaux, c'est parce qu'on s'est dit que les jeunes
06:42votaient peu dans l'ensemble et que donc, il fallait les convaincre d'aller voter.
06:46Là, chez Les Jeunes, on a fait des scores vraiment hyper impressionnants.
06:52Chez Les Jeunes et particulièrement chez les jeunes dans les quartiers populaires.
06:57Ce qu'on essaye de faire, c'est de les convaincre des idées politiques qu'on porte et du fait
07:03que c'est les idées de l'avenir.
07:05Un projet d'avenir, pas une histoire d'un soir d'élection.
07:09Il y a l'aspect électoral, bien sûr, qui est un aspect d'urgence, il faut qu'on gagne.
07:13Mais il y a l'aspect de plus long terme.
07:16On essaye de gagner une bataille culturelle.
07:18Construire une relation durable avec les citoyens, les convaincre d'adhérer à un projet de
07:23rupture, ça demande d'y croire à fond, quitte à paraître un peu fan.
07:28Merci à toutes et à tous d'être venus si nombreux.
07:31Je suis Antoine Léaumant, le candidat dans la dixième circonscription de l'Essonne.
07:36Beaucoup me connaissent sous le nom de Monsieur V par ailleurs, mais bon.
07:38Je vous dis juste une chose, on a la possibilité de tout changer dans ce pays.
07:42On a la possibilité de faire le SMIC à 1 500 euros, le blocage des prix, la retraite
07:46à 60 ans, supprimer Parcoursup dont je sais que c'est un énorme problème ici.
07:50Nous aurons celui que vous attendez maintenant pour prendre la parole, comme Premier ministre,
07:55Jean-Luc Mélenchon.
07:57C'est plus qu'un patron pour moi, ça a été d'abord un mentor.
08:01J'ai coupé la parole aux presque meilleurs des nôtres.
08:06On prend tous les bulletins pour que personne ne sache ce qu'on va faire, ensuite on rentre
08:11dans le machin, on tire le rideau, on choisit le bulletin, le plus intéressant, c'est celui
08:16où on voit le « Faites voir avec les mains, votez, victoire ».
08:21En France, les personnes plus âgées vont plus voter que les autres, et il arrive que
08:29quand l'âge vient, on devient plus craintif, plus conservateur, et on n'aime pas trop
08:36que tout change, tout bouge tout le temps.
08:38Et on trouve que les jeunes sont bien agités et qu'ils devraient être un peu plus calmes.
08:43Mélenchon, l'homme qui a trouvé le secret de la jeunesse éternelle.
08:47Une histoire vraie, ou juste une story de plus ?
08:51Le profil des élus vise à toucher les citoyens au cœur.
08:55Âge, origines géographiques et sociales, valeurs, façons d'être, les points communs
09:00et les différences sont scrutés, jugés.
09:03En politique, l'algorithme peut donner des matchs improbables, comme un homme de 71 ans
09:09avec des jeunes, ou un Antoine Léaumant avec des habitants des quartiers populaires.
09:14Je n'ai pas grandi dans un quartier populaire, je n'ai pas grandi non plus dans une ville
09:19de la périphérie de Paris, j'ai grandi dans une petite ville de province, comme on dit à Châteauroux.
09:24Ok, je suis blanc, c'est ça la question, c'est je suis blanc.
09:27Mais en réalité, moi, les problèmes que j'ai rencontrés dans mon enfance,
09:29qui sont des problèmes liés à la ruralité et pas aux quartiers populaires,
09:32c'est énormément des problèmes qui sont similaires aux quartiers populaires, moins le racisme.
09:35Selon vous, est-ce qu'il n'y a pas des moyens de faire en sorte que la jeunesse qui vit en banlieue
09:40ait plus envie de s'investir en politique et de se représenter ?
09:43Non, non, il doit faire le boulot.
09:45Rien n'est jamais cadeau, les jeunes, ça n'existe pas.
09:48Surtout si tu es pauvre, surtout si tu viens du milieu populaire.
09:52La seule consigne, c'est bat-toi.
09:54Rien n'est jamais cadeau.
09:55Mais certaines mesures politiques peuvent aider à faire sa place et donc s'engager.
10:00Si chacun est responsable de son destin, l'environnement social joue aussi un grand rôle.
10:06Pour rappel, la lutte contre Parcoursup et son système scolaire élitiste
10:11figurent au programme de la France Insoumise.
10:15En quoi Mélenchon serait-il le mieux placé pour représenter la jeunesse de banlieue ?
10:22Une jeunesse connectée, certes.
10:25Il n'y a pas de belles photos de Jean-Luc et moi quand on se prend dans les murs ?
10:29Il y a la petite vidéo de Pierre.
10:32C'est bon, c'est pas de chance.
10:35Mais une jeunesse qui attend surtout l'étape d'après.
10:38Trouver enfin cette personne qui comprend leurs besoins,
10:41une personne qui incarne le progrès social.
10:44Tu sais, parfois je me dis que la journée, elle est finie.
10:53Mais non, elle n'est pas finie.
10:55Comment ça se passe la première fois ?
10:57La première fois qu'on se motive pour aller voter
11:00et qu'il faut donner sa confiance à un inconnu.
11:03Est-ce qu'on se lance tête baissée, les yeux fermés ?
11:06Ou plutôt avec prudence ?
11:08J'ai voté utile.
11:10C'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas le choix parfait.
11:13C'est vraiment juste un bon début pour atteindre des objectifs.
11:17Je m'appelle Dalia, j'ai 25 ans.
11:20J'ai toujours grandi et vécu en banlieue.
11:22J'ai une licence de japonais et je travaille dans une épicerie spécialisée asiatique.
11:26Le système de vote déjà en lui-même est biaisé.
11:29Mesdames et messieurs, avant de revenir en France,
11:31le travail prend du temps.
11:32Il y a des grandes vies dans le Nord, mais la circulation continue.
11:35Vous pouvez aller sous le pied, juste en face d'un train qui vous attend.
11:40Si Dalia et sa sœur Yasmine ont décidé de soutenir Jean-Luc Mélenchon,
11:44c'est avant tout une question de foi et de trauma.
11:47J'ai grandi dans une ville où j'avais des amis quand j'étais au collège
11:51qui arrivaient un jour à l'école et ils avaient des bleus sur le corps
11:55parce qu'ils étaient partis en garde à vue.
11:57Parce que leur seule erreur, c'était d'être partis faire des courses
12:00sans leur justificatif d'identité.
12:02En banlieue, en fait, on est conditionné à penser à ça.
12:05C'est-à-dire que si on ne le fait pas, on sait qu'on risque d'avoir des problèmes.
12:11Sarcelles, au nord de Paris.
12:13Comme dans beaucoup d'autres banlieues, la moitié des votants
12:16a glissé un bulletin Mélenchon dans l'urne à la dernière présidentielle.
12:21Promesse de réformer la police, soutien à la communauté musulmane,
12:25Jean-Luc a rallumé un espoir.
12:30Je vais aller prier, habibi.
12:32Vas-y, ça marche.
12:33Faut que je coupe des légumes en attendant ?
12:38Je veux bien, s'il te plaît.
12:41La prière, c'est quelque chose qui a une place importante,
12:44sauf que de base, je suis censée prier à des moments précis dans la journée.
12:48Mais pour des raisons de laïcité, je ne prie pas sur mon lieu de travail
12:51et du coup, les jours où je travaille, je rate mes prières.
12:54Donc en rentrant, forcément, je les rattrape.
12:56C'est un moment où je sais que personne ne va me déranger.
12:59C'est mon moment à moi.
13:01Ça me prend quelques minutes dans la journée
13:04et c'est quelques minutes de pur silence autour de moi.
13:25Je comprends de quoi il s'agit.
13:27J'ai moi-même été un jeune croyant.
13:29Puis les circonstances de l'existence m'ont éloigné
13:32du discours et de la pratique de la foi catholique.
13:36Donc je ne suis pas surpris qu'un jeune soit croyant.
13:39Ça ne me paraît pas être une monstruosité.
13:41De temps en temps, comme ça, dans les médias,
13:43il y a des médias qui disent qu'il y a des faits,
13:45que c'est pas vrai, que c'est pas vrai,
13:47que c'est pas vrai, que c'est pas vrai,
13:49que c'est pas vrai, que c'est pas vrai,
13:51que c'est pas vrai, que c'est pas vrai,
13:53que c'est pas vrai, que c'est pas vrai.
13:55De temps en temps, comme ça, dans ma vie,
13:57je suis choquée par ce qui m'entoure.
13:59C'est-à-dire que je peux rencontrer quelqu'un,
14:01être amie avec cette personne pendant des années et des années,
14:04et d'un coup, cette personne me dit une monstruosité raciste.
14:07On m'explique qu'on me déteste
14:09et qu'on déteste ceux qui me ressemblent.
14:11Enfin non, qu'on ne me déteste pas moi
14:13parce que moi, je ne suis pas comme les autres, justement.
14:16Ben si, en fait, moi aussi, je suis comme ça.
14:19Je suis exactement comme les autres.
14:21C'est-à-dire les Arabes et les Musulmans,
14:23ben devine quoi ?
14:25Mauvaise nouvelle, j'en suis une.
14:28La patrie républicaine, elle est à tous ces enfants.
14:31Cette jeune femme, c'est ma compatriote.
14:34Je ressens une profonde idée d'attachement.
14:39Et je ne supporte pas
14:41ceux qui voudraient provoquer dans ce pays cette coupure abominable.
14:45La voie de passage, c'est pas essayer d'extirper la religion du cœur des gens.
14:49Ça ne sert à rien.
14:51C'est un truc qui a changé depuis que tu t'es mise à prier tout doucement.
14:55C'est que moi, je te sens beaucoup plus sereine depuis.
14:58Ben c'est le cas.
15:00C'est le cas, je suis beaucoup plus sereine.
15:03J'ai moins de pression, j'ai l'impression d'avoir moins de pression sur les épaules.
15:06Un discours de tolérance vis-à-vis des religions, étonnant.
15:10Connu et reconnu pour ses positions anticommunautaristes,
15:14Jean-Luc Mélenchon renie-t-il son passé ?
15:17Mais je ne sais pas, peut-être qu'il y a 30 ans, je n'aurais pas réagi comme ça.
15:20Tout m'insupportait.
15:22Les bonnes sœurs qui passaient en cornettes.
15:24Et puis après, vous recevez la leçon de la vie.
15:27Vous vous dites, ça n'a pas de sens d'être comme ça.
15:29Ça n'a pas de sens.
15:31Parce que si vous êtes un anticlérical forcené qui ne supporte aucune pratique religieuse,
15:36ça vous élimine un nombre de gens considérables autour de vous.
15:39Opportunisme électoral ?
15:41Antiracisme sincère ?
15:43Jean-Luc Mélenchon met sa capacité de remise en question
15:46au service de la lutte contre un ennemi que lui et Dalia ont en commun.
15:51J'ai grandi à Garges-les-Gonesse dans le 95.
15:54J'avais envie de faire mon devoir de citoyenne d'une manière ou d'une autre.
15:57Donc je me suis proposée pour dépouiller.
16:00Et Garges, c'est une ville, c'est un melting pot en fait.
16:04Il y a toutes les cultures qui sont mélangées.
16:06Et quand on marche dans les rues à Garges, on n'a pas l'impression que le racisme existe.
16:11Et après on se retrouve, on ouvre le premier vote et c'est Marine Le Pen.
16:15Et on se dit « Ah ! Ils sont où ces gens dans la vraie vie ? »
16:19Exactement, ils sont où en fait ?
16:21Je me suis dit « Mais dans quel monde je vis finalement ? »
16:24Tout de suite on se dit « Mais qu'est-ce qui va se passer pendant ces élections ? »
16:29Je suis franco-égyptienne.
16:31Je n'ai pas envie de continuer de vivre dans un pays qui me déteste.
16:34Parce que j'ai envie d'avoir des enfants un jour.
16:36Je n'ai pas envie de leur donner un pays qui les déteste non plus.
16:39Ce n'est pas un objectif.
16:41Combattre l'extrême droite par tous les moyens.
16:44Lutter contre le racisme quotidien.
16:47C'est aussi partir en guerre contre un adversaire bien plus difficile à neutraliser.
16:55Ce serait mentir de dire qu'il n'y a pas de racisme d'État.
16:57C'est-à-dire qu'on est dans un pays où, quel que soit notre statut social,
17:01à partir du moment où on n'est pas blanc, on aura des difficultés.
17:04Quand on ressent justement ce privilège d'être un homme blanc.
17:07Je ne sais pas, on ne s'en rend pas compte. Il faut que les autres vous le disent.
17:09Au début, j'ai commencé par dire non mais ça ne va pas.
17:11C'est quoi le privilège d'un homme blanc quand il est pauvre ?
17:14On m'a dit on va te le raconter.
17:16Et puis quand on vous le raconte, vous dites que ce n'est pas que faux.
17:20Parce que ça touche à tout, ça touche à l'intime.
17:22Vous vous définiriez comment alors ?
17:24Être humain. Je n'appartiens à aucune communauté fondée sur la couleur de peau.
17:28Ça jamais, quelle horreur.
17:30Qui peut affirmer aujourd'hui ne pas se définir par sa couleur de peau ?
17:35Pour qui l'intime n'est-il toujours pas politique ?
17:39Peut-être pour ceux qui peinent à prendre conscience de leurs privilèges.
17:44On pourrait commencer récomportant comme plat.
17:46Jean-Luc Mélenchon, il n'incarne pas vraiment l'antiracisme tel qu'on aimerait le voir en France.
17:51Mais c'est un bon début.
17:53C'est-à-dire que si je devais faire des choix par rapport à l'antiracisme en France politiquement parlant,
17:58je ne voterais pas Jean-Luc Mélenchon.
18:00C'était quelque chose qui était bien plus présent dans le discours de Poutou que dans le discours de Mélenchon.
18:04Sauf qu'encore une fois, il s'agirait d'unir la gauche.
18:07C'est trop bon d'aller après.
18:08On passe un bon moment là.
18:09Je t'aime.
18:12Moi aussi je t'aime Jean-Luc.
18:15Je ne sais pas si je t'aimerais autant si tu ne savais pas cuisiner.
18:22Désolée, la vérité est sortie.
18:34La passion du début, à la découverte de l'autre et de son univers.
18:39Les yeux, le cœur, tout est grand ouvert.
18:43C'est la première fois que je le vois porter du maquillage et en plus c'est moi qui le fais.
18:46Il est beau mon cœur.
18:48Il est beau ton cœur.
18:49Oui il est beau mon cœur.
18:52On se laisse prendre par la main jusqu'à Annecy pour la marche des fiertés,
18:56en soutien à la communauté LGBTQIA+,
18:59et pas avec n'importe qui, avec toute la famille.
19:05On parle assez peu politique dans ma famille
19:08et en arrivant à Paris, j'ai rencontré des personnes qui m'ont politisé.
19:13T'en as combien là ?
19:14Plein.
19:18Je m'appelle Yann Guérin.
19:20J'ai 24 ans depuis cet été,
19:22fraîchement diplômé des arts et métiers à une école d'ingénieur
19:26et donc je suis ingénieur en CDI.
19:28La vie parisienne, la politique, Mélenchon,
19:31Yann a tout découvert en même temps.
19:33En 2017, je n'étais pas politisé.
19:36J'avais eu un papier dans ma boîte aux lettres d'Emmanuel Macron
19:40qui avait dit le candidat des jeunes, c'est notre projet et tout.
19:44Et du coup j'ai voté Emmanuel Macron.
19:48J'assume plus maintenant.
19:50Mais c'est une erreur de parcours, une erreur de jeunesse.
19:56Une erreur que peu reconnaissent.
19:58Le vote gay pour Mélenchon ne va pas toujours de soi.
20:01Macron, Le Pen et même Zemmour sont aussi appelés dans les urnes par la communauté.
20:06Même si Mélenchon reste un des rares à penser à elle dans son programme.
20:11Chez Jean-Luc Mélenchon, j'aime beaucoup sa capacité à accepter de changer d'avis.
20:16L'humilité qu'il a de dire « j'ai eu tort ».
20:20À cette époque-là, j'avais dit quelque chose mais j'ai eu tort
20:24parce que j'ai eu de nouvelles informations depuis
20:27et avec ces nouvelles informations, j'ai changé d'avis.
20:30Et maintenant mon avis c'est ça.
20:32Exemple, c'était sur les personnes transgenres il me semble.
20:35Je pars de rien du tout à me dire c'est quoi cette histoire.
20:38C'est pas mon sujet quoi.
20:40Et puis je participe à la moyenne un peu narquois.
20:44Franchement, vraiment c'est un sujet.
20:46Tu sais pas si t'es un homme ou une femme, c'est quoi cette histoire.
20:49Le truc niveau zéro quoi.
20:52Vous êtes interpellé par des jeunes camarades.
20:56Vous avez de l'estime pour eux, de l'affection.
20:59Tout d'un coup, vous amènez un problème comme ça.
21:01Bon, on va réfléchir.
21:03Puis vous, il y a les expériences.
21:06Je rencontre une personne transgenre.
21:10Et puis tout d'un coup, le regard change.
21:13Et sur plein de choses.
21:14Faire de la place à toutes les identités.
21:17Faire la gay pride avec sa mère.
21:19C'est aussi ça la génération Mélenchon.
21:22IL, c'est qu'ils sont ni IL ni L.
21:24Allez, non binaire.
21:25NB, du coup. Non binaire.
21:27IL, c'est le pronom.
21:30IL, le pronom IL.
21:32Une génération qui réinvente le présent.
21:35Et imagine un futur vivable.
21:37On est là pour pécho.
21:38Ah oui, le but c'est pécho.
21:40Ben oui.
21:41Enfin moi.
21:42Toi, tu fais ce que tu veux.
21:43Regarde, free kiss.
21:45Faut faire des bisous aux gens.
21:49Peut-être parce que cette génération, tout comme Mélenchon, apprend du passé.
21:54Et non, j'ai pas envie de revoir les gens qui m'ont harcelé au collège
21:57et de leur parler en mode
21:58« Ah ouais, trop bien, on est trop potes du collège. »
22:01Au début des années 90, Jean-Luc est sénateur
22:04et propose dans la foulée la première loi
22:07pour créer un partenariat civil, le fameux PACS.
22:11Et j'avais un peu un remord parce que
22:13en 1982, quand François Mitterrand et ses gouvernements
22:16ont aboli la punition,
22:20c'était criminaliser l'homosexualité,
22:22j'ai fait partie, je pense,
22:24je n'ai pas de souvenirs très précis de ces gens qui disaient
22:26« Non mais franchement, on n'a pas autre chose de plus urgent ? »
22:29C'était que ça la mentalité.
22:31C'était « Non mais attends, on n'a pas dit qu'on allait faire le socialisme ?
22:34Alors il est où ? »
22:36C'est le côté un peu rustre.
22:38Je pense que, en tout cas, je n'ai pas compris à l'époque de quoi on parlait
22:41et ça ne m'intéressait pas.
22:43Et quand ces gens arrivent,
22:46tout d'un coup, je découvre ce monde de cruauté,
22:50de brutalité qu'on avait tous sous les yeux.
22:53Il y a eu des pensées très sombres.
22:55J'ai voulu faire des trucs qu'il ne faut pas faire.
22:58Il y a eu un moment où ça n'allait pas du tout
23:04et où je me faisais harceler beaucoup.
23:08C'était en quatrième, si je ne dis pas de bêtises.
23:11J'ai eu des pensées suicidaires à l'époque.
23:14J'ai eu des moments où je n'étais pas loin du tout.
23:20Et heureusement que je n'ai rien fait.
23:27Et heureusement que je n'ai rien fait,
23:30mais l'idée était là.
23:45Il a une énorme bite !
23:47C'est incroyable.
23:48J'aime beaucoup. Il me faut la même chose.
23:50Si vous ne savez pas quoi m'offrir pour mon anniversaire,
23:52je veux une grosse bite.
23:54Nous sommes féministes et en colère.
23:56Ok, j'ai les paroles.
23:58Nous sommes queers, nous sommes fiers.
24:02Et il faut chanter les chants d'extrême-gauche.
24:06Allez, les islamo-gauchistes, on chante ensemble.
24:09Racisme, discrimination de genre, justice écologique et sociale.
24:14Jean-Luc a su capter les intérêts d'une jeunesse progressiste.
24:18Tout droit venu du monde d'avant,
24:20Mélenchon parviendra-t-il à tenir le rythme de ses nouveaux partenaires ?
24:24Car cette jeunesse-là n'attend pas qu'on lui donne la permission
24:28pour embrasser le nouveau monde et ses combats.
24:31D'être moi à 100% et de le montrer autant,
24:35c'est une revanche sur toutes les personnes
24:38qui m'ont dit que ce n'était pas normal d'être moi.
24:41Mon orientation sexuelle fait de moi une minorité.
24:44Même si je suis un homme blanc cisgenre, je reste une minorité.
24:48Et ça m'a permis aussi de m'ouvrir aux personnes discriminées.
24:52Et du coup, politiquement, ça me fait aller vers des partis
24:55qui vont aider ces personnes.
25:12L'entrée à la fac.
25:14On change de vie, on se fait de nouveaux amis.
25:17C'est comme se choisir une nouvelle famille.
25:20Une famille réunie autour de valeurs et de causes communes.
25:24C'est au meeting de Mélenchon dans lequel il présente
25:28ce que sera l'union populaire que j'ai rencontré
25:32les gens qui sont aujourd'hui mes plus proches amis.
25:35Et du coup, c'est à partir de ce meeting-là
25:38que je me suis vraiment engagée et que je n'ai pas arrêtée par la suite.
25:43Je m'appelle Juliette Malbois, j'ai 20 ans.
25:46Je suis étudiante en information et communication à Rennes 2.
25:50Et je milite aussi à côté de mes études.
25:53Venez, venez, venez !
25:57Première chose, merci beaucoup d'être venu nous aider.
26:00Après avoir fait la campagne présidentielle et la campagne législative,
26:03je m'étais dit que je ne pouvais plus rien faire.
26:06Et du coup, j'ai décidé de m'engager pleinement
26:10dans un syndicat étudiant pour lutter contre la précarité étudiante.
26:13Juliette découvre Jean-Luc Mélenchon en 2017.
26:17Elle a 16 ans et voit son frère militer pour la présidentielle.
26:20Trois ans plus tard, elle commence des études supérieures à Rennes
26:24et s'engage auprès des jeunes insoumis, loin de son milieu d'origine.
26:28Je suis née à Angers, j'ai grandi dans une petite commune
26:32du Maine-et-Loire dans le 49 à Saint-Martin-d'Arcée.
26:35Et mes parents sont gardes.
26:38Et du coup, je suis la petite bourgeoisie des campagnes.
26:41On en revient à la distribution.
26:43Donc, vous avez vu qu'on a réparti les produits par table
26:46selon les types de produits.
26:48Les féculents, l'épicerie salée, l'épicerie sucrée, les fruits et les légumes.
26:52Le rôle des gens, une fois qu'on a tout installé,
26:55c'est de se mettre derrière les tables.
26:56Et je suis désolé, il n'y a pas un travail très amusant,
26:58mais c'est de vérifier que les gens, le par table,
27:00est plus que ce qu'on est capable de leur donner.
27:02Donc, sur les épiceries salées et sucrées,
27:04il y a deux produits.
27:05Donc, évidemment, il va falloir le répéter, beaucoup.
27:07Dès que les personnes arrivent, vous leur redites.
27:09Et surtout, il y a du bruit ambiant.
27:11Il faut le faire avec les doigts.
27:13Vous dites deux produits.
27:15La moitié de la jeunesse étudiante, la moitié,
27:17sur deux millions, ça fait un million,
27:19travaille pour suivre ses études.
27:21Quand moi, j'étais étudiant,
27:23je ne sais pas, on devait être rien, quoi, 10%.
27:27Qui travaillait un peu le soir, un peu ici, un peu là.
27:29Maintenant, c'est la moitié.
27:31Donc, c'est une jeunesse qui a les deux caractéristiques.
27:35Impliquée dans la vie, comme on dit,
27:37concrète, matérielle,
27:39et dans l'état de disponibilité intellectuelle
27:44pour regarder le monde.
27:45Donc, oui, on peut apprendre beaucoup.
27:47La précarité étudiante, on a commencé vraiment
27:49à en parler pendant le Covid,
27:51mais depuis, ça ne s'est pas arrêté.
27:53Cette année, ça varie entre 500 et 600 étudiants
27:56à chaque distribution.
27:58L'Union Pirate, c'est un syndicat étudiant à Rennes
28:02qui est majoritaire.
28:04Donc, nous, avec l'Union Pirate,
28:05on essaie de faire en sorte que ça se déroule au mieux
28:08pour pas que ce soit non plus trop un moment chiant,
28:12parce que, bon, c'est pas toujours agréable
28:14déjà d'aller à ces distributions.
28:15Ça prend du temps.
28:16Ça prend des fois du temps sur certains cours.
28:18C'est pas toujours agréable, je pense,
28:20de montrer aux autres que, voilà,
28:22on est dans une situation de précarité
28:23qui nous oblige à devoir faire 30 minutes de queue
28:25pour récupérer un sac.
28:27T'as eu droit à deux articles sur l'ensemble de la table.
28:31Je sais pas si t'as déjà pris deux articles.
28:36Tu veux reposer ça ?
28:38Tiens.
28:40C'est le dégoût, en fait.
28:42J'ai vraiment beaucoup de colère envers le gouvernement
28:45qui se rend pas compte de cette détresse-là
28:48de la jeunesse et des étudiants.
28:53Comme Juliette, de plus en plus de jeunes privilégiés
28:56se reconnaissent dans le mouvement de la France insoumise.
28:59Un non-sens ?
29:01Pas tant que ça quand on connaît la situation de Jean-Luc Mélenchon.
29:05Issu d'un milieu modeste,
29:07le populiste déclare un patrimoine
29:10d'un peu plus d'un million d'euros.
29:12Vous êtes bourgeois ou vous ne l'êtes pas,
29:14vous voyez bien que ça ne peut pas durer comme ça,
29:16qu'on est en train de saccager la planète.
29:18Je veux dire, c'est pas parce que vous êtes un bourgeois
29:19que vous n'avez pas de conscience.
29:20Mais la conscience sociale,
29:22c'est toujours la chose qui retarde le plus chez le bourgeois.
29:25Il faut donc amener, je dis le bourgeois pour caricaturer,
29:28mais tout le monde peut être convaincu.
29:30Moi, je ne rêve que de ça,
29:31notamment dans la pratique, dans mon idée de la révolution citoyenne.
29:36Mais pas pour moi.
29:37Quand je demande une meilleure répartition des richesses,
29:39c'est pas pour mes parents,
29:41parce que mes parents s'en sortent globalement très bien.
29:43C'est vraiment une question, je ne sais pas, d'égalité.
29:46J'ai envie que tout le monde soit...
29:48Enfin, puisse vivre dans les mêmes conditions
29:50et que personne n'ait à s'inquiéter de comment il va finir le mois
29:53ou comment il va nourrir ses enfants ce soir.
29:55En fait, tu rencontres ceux pour qui et ceux pour quoi aussi tu te bats ?
30:00C'est génial.
30:01Tu connaissais l'Union Pirate avant ?
30:03De non, oui.
30:04Ça fait un an que je suis à la PAC, je me suis réorganisé cette année.
30:06OK, trop bien.
30:07Et du coup, ça va, les distribs alimentaires, tu trouves ça...
30:10Enfin, genre, en termes de quantité, ça te suffit ou pas ?
30:13Qu'est-ce que tu en penses ?
30:14Du coup, j'ai pas les moyens,
30:16parce que je vis que avec la bourse.
30:19L'année dernière, du coup,
30:20je n'avais pas du tout envie de parler de tout ça.
30:23Et du coup, ce que j'ai fait, c'est juste que je l'ai vécu en mangeant des pâtes.
30:26L'avenir de la France, l'avenir des insoumis,
30:31c'est en partie ici qu'il se joue.
30:33OK, donc ça te permet de manger plus varié
30:38et peut-être plus équilibré aussi ?
30:39C'est ça.
30:40Même si ça, c'est pas forcément très...
30:41Oui, mais par exemple, j'ai pris...
30:43Oui, il y avait des fruits et des légumes.
30:44Oui, ça, c'est bien.
30:45J'essaie de diversifier.
30:46Oui, mais c'est cool.
30:47OK.
30:49Entre les boîtes de conserve et les stickers de l'Union pirate,
30:52on aide ceux qui en ont besoin.
30:54On réseaute.
30:55On fait de la politique.
30:59Avoir un taf en parallèle de ses études,
31:01c'est la première cause de l'échec de ses études.
31:05C'est un cercle vicieux.
31:06Tu vois, t'es en difficulté économiquement.
31:08Du coup, pour payer tes études, tu travailles.
31:10Et au final, tu mets en danger aussi tes études.
31:13Et c'est ce que la Macronie appelle la méritocratie.
31:15Tu sais, ce qui n'existe pas vraiment.
31:18Mais du coup, voilà.
31:19C'est un peu indirectement verser un discours de gauche aussi
31:24dans les esprits, en fait.
31:26Voilà, c'est la solidarité.
31:28On organise ça parce que le gouvernement fait rien à côté.
31:31Et je pense que c'est aussi transmettre des discours de gauche
31:34qui sont indispensables.
31:48Le moment où on s'installe.
31:50Ça y est, on est dans le vrai, dans le concret.
31:52La tête dans le chantier.
31:54Du coup, là, en fait, on met des cales pour pouvoir avoir un plancher
32:00pour mettre ensuite la cuve souple
32:03qui nous permettra de stocker l'eau de la source.
32:06En 2017, il y a les élections présidentielles.
32:09On est en train d'envoyer les élections présidentielles
32:11et de stocker l'eau de la source.
32:14En 2017, il y a eu les élections présidentielles.
32:17Moi, j'étais beaucoup sur les réseaux, beaucoup à commenter, machin,
32:20beaucoup derrière mon ordi, à lire,
32:22à répondre aux gars qui faisaient des commentaires.
32:24Je n'étais pas un troll.
32:26Je n'aime pas le mot troll, toi.
32:27Moi, j'arrivais, je te faisais des pavés comme ça,
32:29avec tout l'argumentaire.
32:30Et parfois, ça marchait.
32:32Je m'appelle Simon Brachmar.
32:34J'ai 31 ans.
32:36Et je suis régisseur sur des tournages de fiction.
32:41Je suis néo-rural, j'aime bien dire ça,
32:43parce que je suis encore un vrai citadin dans l'âme,
32:45mais j'habite maintenant à la campagne.
32:49Il y a 12 ans, je ne m'imaginais pas du tout
32:51habiter dans un hameau avec Simon
32:55et faire des projets potagers et compagnie.
32:58Marianne et Simon sont tous les deux intermittents du spectacle.
33:01Après des années à Paris et Bruxelles,
33:04ces deux militants de la France insoumise
33:06ont décidé de partir vivre au fin fond de l'Alsace,
33:09à Sainte-Marie-aux-Mines, dans le Haut-Rhin.
33:11Un gros projet.
33:12C'est du travail, oui.
33:13C'est du travail de s'occuper d'une maison,
33:15de devenir autonome, etc.
33:17La maison, en général, c'est beaucoup de travaux manuels.
33:20Moi, je ne suis pas du tout bricoleur,
33:21donc ça va arriver, j'espère.
33:23De toute façon, ça viendra par la force des choses.
33:25Déjà, je ne pensais pas prendre du plaisir
33:28autant à couper du bois, etc.
33:30Donc ça, c'est déjà coché.
33:32Je m'en sors pas trop mal.
33:33On est motivés, la sécheresse, ça motive ?
33:36Qu'est-ce que...
33:38On est motivés par la nécessité.
33:40Si, dans les années qui arrivent,
33:42on arrive à être indépendants en légumes,
33:46indépendants en fruits,
33:48c'est tout bénef et c'est...
33:50On aura réussi ce qu'on veut faire.
33:52Le couple qui installe une cuve,
33:54je comprends la démarche.
33:56La crise de l'eau, j'ai dû être le seul homme politique
33:59qui a essayé de sonner l'alerte.
34:01Au niveau de la présidentielle,
34:03il y avait déjà des gens,
34:04sur le plan associatif, qui faisaient beaucoup de choses,
34:06mais pareil, c'est une prise de conscience,
34:08il y a 5 ans, 6 ans,
34:10et on comprend que c'est vital
34:11et que c'est en train de tourner à la catastrophe.
34:13Et donc je me dis,
34:14je commence ma campagne présidentielle avec ça.
34:16Alors, pfff, résultat, Oualou, zéro.
34:18C'est-à-dire que ça n'a pas pris.
34:20Personne n'a rebondi,
34:22personne n'a voulu entrer dans la discussion.
34:28Donc en 2012,
34:29mon premier vote pour une présidentielle,
34:31ça a été pour Mélenchon.
34:33Il a une sorte de vision.
34:35Il a compris que c'était ça
34:37qu'il fallait porter comme idée,
34:39qu'il fallait allier l'écologie,
34:41le social, l'anticapitalisme.
34:43Il y a une sorte de...
34:44Moi, c'est ça que j'aime beaucoup dans le programme.
34:50Il y a une volonté de réduire ma dépendance,
34:52un système pour être plus en accord
34:54avec mes idées politiques aussi,
34:56les idées que je défends en tant que militant.
34:58C'est important aussi d'être le plus en adéquation possible
35:00dans ta vie de tous les jours.
35:02Il y a aussi cette idée-là,
35:04quand j'ai un enfant,
35:05on s'est posé la question de faire un enfant,
35:07c'était déjà dans quel monde notre fille grandira.
35:12Avoir la responsabilité d'un autre être humain,
35:15ça remet en question ses priorités,
35:17ça peut aussi accentuer certaines angoisses.
35:20C'est rouge, ce sera jaune.
35:22Avant, on avait un petit jardin
35:24qui faisait 80 m2.
35:26Là, il fait 3 000.
35:28Donc oui, ça change.
35:30Là, on a notre petit aplomb à perso.
35:35Il y a aussi le fait que pour moi,
35:37il y a plus de sécurité à habiter à la campagne.
35:39Il y a un côté de moi qui me dit
35:41que l'effondrement peut peut-être arriver un jour
35:43et à ce moment-là, il faudra être protégé.
35:46Mais je leur dis,
35:48je comprends ce que vous faites,
35:50mais attention les amis,
35:52la solution, ce n'est pas chacun pour soi.
35:54Chacun s'occupe de flotte,
35:56chacun son générateur d'électricité.
35:58Non, la solution, elle est collective.
36:01C'est une autre gestion de l'eau dans le pays,
36:03économique, prudente, méthodique.
36:07Et là, ce n'est pas en régulant l'eau
36:09au moment de se brosser les dents
36:11qu'on va régler le problème de l'eau dans le pays.
36:13C'est en expropriant les compagnies privées
36:15qui exploitent l'eau.
36:17C'est en organisant des coopératives.
36:19Bref, c'est en ayant une action sociale.
36:21Agir pour la cause,
36:23agir pour soi.
36:25Le dilemme de toute personne engagée.
36:27Et si les deux étaient compatibles ?
36:29Moi déjà, je suis un fils de militant.
36:31Je suis un enfant d'SOS Racisme.
36:33Mes parents se sont rencontrés
36:35à SOS Racisme à l'époque.
36:37J'ai grandi avec mon père qui me racontait
36:39sa vie de militant,
36:41qui m'a appris ce que c'était qu'être de gauche,
36:43ce que c'était les inégalités,
36:45ce que c'était de lutter
36:47contre les inégalités.
36:49Donc j'ai grandi dans la politique.
36:51Le truc, c'est que là, moi, j'arrive à un stade
36:53où il va falloir que je recommence à militer
36:55dans pas très longtemps parce que
36:57on ne doit rien.
36:59Quand t'es loin des choses qui se passent,
37:01t'es tout de suite largué.
37:03Et moi, ça commence
37:05à me manquer un petit peu aussi.
37:09Un matin, on se lève.
37:11Tout est devenu mécanique.
37:13Ça y est, la routine nous a piégés.
37:15Bonjour monsieur, il faut aller voter dimanche.
37:17C'est le second tour des législatives.
37:19Donc là, on est arrivés en tête dimanche dernier
37:21donc on peut gagner cette fois.
37:23Sauf que sur notre route,
37:25une rencontre va nous réveiller.
37:27Du genre, femmes brillantes et expérimentées.
37:29Ses passions,
37:31le changement et l'environnement.
37:33C'est vous ça ?
37:35Oui, c'est moi.
37:37Donc là, on est devant au premier tour
37:39mais de pas grand-chose.
37:41C'est Claire Lejeune, j'ai 28 ans
37:43et je suis en thèse de sciences politiques.
37:45Et à côté, je suis militante
37:47depuis un certain nombre d'années maintenant.
37:49Bonjour !
37:51Vous allez faire baisser les taxes de licence à 60% ?
37:53On va bloquer les prix surtout.
37:55C'est une des mesures clés dans le programme.
38:01Au moment de la montée en puissance
38:03du mouvement climat
38:05et notamment du mouvement climat jeune en France,
38:07j'ai été co-secrétaire fédérale
38:09des jeunes écologistes.
38:13Des jeunes femmes comme Claire Lejeune
38:15sont les personnes qui,
38:17dans la génération d'Akari,
38:19vont être les organisatrices de la planification
38:21dans notre pays.
38:23Qui, elle ?
38:25Je vous promets une chose,
38:27elle existe en plusieurs exemplaires.
38:29Des jeunes gens qui ont cette puissance
38:31de caractère, de volonté d'engagement
38:33et clarté intellectuelle.
38:35De ce point de vue, je dors tranquille.
38:37La relève est vraiment rassurée.
38:39Des jeunes gens engagés.
38:41Avec Claire, Jean-Luc a trouvé
38:43une camarade solide pour faire
38:45sa révolution citoyenne.
38:47J'ai voulu faire la campagne de Mélenchon
38:49parce que c'était, à mon sens,
38:51une campagne qui se donnait comme but
38:53de gagner. Rien d'autre.
38:55Quand on regarde le bilan,
38:57on a recréé
38:59une forme d'unité à gauche
39:01sur la base d'un score de 22%,
39:03ce qui est immense.
39:05C'est-à-dire que là, on s'est remis
39:07du hollandisme. On a mis à distance
39:09cette gauche
39:11qui avait complètement
39:13intégré le système
39:15tel qu'il est et on va essayer
39:17de le rendre un peu moins brutal.
39:19Et en fait, ce n'est pas l'enjeu de notre époque.
39:21L'enjeu pour ma génération, c'est de changer le système.
39:23Sauf que sortir du capitalisme,
39:25c'est comme sortir de son canapé
39:27quand on y est confortablement installé
39:29depuis des années et des années.
39:31On ne voit pas tout de suite l'intérêt,
39:33et ça, même quand on est de gauche.
39:35Le cœur de la doctrine à l'époque,
39:37comme le professait le socialisme,
39:39c'était le développement des forces productives.
39:41Donc c'était vraiment une vision
39:43extrêmement productiviste.
39:45En gros, je me rappelle avoir dit
39:47qu'avec le capitalisme, c'est une deux-chevaux pour les pauvres
39:49et une Mercedes pour les riches. Avec nous,
39:51Mercedes pour tout le monde. Quelle bêtise.
39:53Bon, ben oui, c'est le productivisme,
39:55ça, c'est aller en avant.
39:57L'avoir fait l'être.
39:59Bon, de tout ça, si vous voulez,
40:01j'ai compris que l'écologie
40:03politique
40:05offrait un angle,
40:07un balcon complètement différent pour regarder
40:09le monde, qui me permettait de refaire
40:11une synthèse entre
40:13mes objectifs sociaux, parce que pour moi,
40:15l'écologie, c'est une question sociale, c'est que sociale.
40:17Remettre en question tout son modèle
40:19de vie pour se lancer dans la grande
40:21aventure de la planification
40:23écologique. C'est beau sur le papier,
40:25mais c'est parfois un peu risqué.
40:27Surtout quand on a besoin d'embarquer
40:29un maximum de gens pour que ça marche.
40:31Le candidat, il est là !
40:33Je ne t'en veux pas !
40:35Au moment où vraiment cette politisation
40:37s'est transformée en engagement, ça faisait
40:393-4 ans que je ne faisais que travailler
40:41et j'avais vraiment une perte de sens.
40:43On passe nos vies dans les bouquins,
40:45c'est extrêmement instructif
40:47pour nous sur le plan personnel,
40:49mais je suis là aussi parce que
40:51je veux que les choses changent.
40:53On raconte un autre monde
40:55possible, et le but c'est
40:57de faire que ça devienne
40:59possible dans la tête des gens.
41:01Et à partir du moment où ça devient possible dans la tête des gens,
41:03ça se traduit dans
41:05les urnes, et puis ça se traduit,
41:07on l'espère,
41:09dans une prise de pouvoir.
41:11Marier la théorie et la pratique.
41:13Après des années à militer
41:15sur le terrain, auprès des migrants,
41:17des sans-logement, Claire,
41:19la doctorante, est là.
41:21Comme ça,
41:23ça montre
41:25qu'on est vraiment venus en vrai de vrai.
41:29Pas le choix.
41:31Claire et sa génération doivent composer
41:33avec l'héritage des 30 glorieuses.
41:35Bonsoir monsieur.
41:37Blip ? Oui.
41:39Ça passera pas.
41:41Ici ça peut passer, on est en tête
41:43au premier tour.
41:45Ça peut passer.
41:47Ça peut ? Même vous, vous n'êtes pas sûr que ça passe ?
41:49Bah oui, mais si on faisait que des choses
41:51pour lesquelles on était absolument sûr dans la vie,
41:53on ferait pas grand-chose.
41:55On est au moins une dizaine ici.
41:57On est tous en galère,
41:59il n'y a personne qui veut nous voir.
42:01Donc on vote pas.
42:03C'est toi qui vas rentrer, tu vas aller chez toi.
42:05Au calme. C'est ça qui n'est pas normal.
42:07Avec tous mes amis, on va être où ?
42:09On va être sur le banc.
42:11C'est ça qu'on essaie de changer, monsieur.
42:13Ah, vous pouvez le changer.
42:15Avant les élections, vous pouvez le changer très très fort.
42:17Il y a beaucoup d'appartements,
42:19il y a beaucoup de concessions.
42:21Sans avoir le pouvoir politique,
42:23on n'a pas le pouvoir là-dessus.
42:25Le pouvoir politique, on le connaît,
42:27il faut arrêter, on est délaissé.
42:29Je le comprends.
42:31Vous ne le comprenez pas parce que vous ne le savez pas.
42:33Claire et sa génération doivent
42:35accepter la dure réalité.
42:37Les nouveaux partenaires payent souvent
42:39les pots cassés de nos histoires passées.
42:41J'ai 27 ans,
42:43je ne suis pas responsable de toutes les politiques de droite
42:45qui ont été menées dans le pays
42:47sur la question du mal-logement
42:49et la question de la précarité.
42:51Justement, nous, on essaie de faire changer tout ça.
42:53Après, moi,
42:55je comprends sa colère et je n'ai pas
42:57d'argument à lui opposer.
42:59Juste peut-être l'écouter.
43:01Essayer de montrer qu'on comprend
43:03et qu'on essaie
43:05de faire de notre mieux.
43:07Merci, merci beaucoup.
43:09Bonsoir.
43:11Ça va ?
43:13Un insoumis, en général,
43:15on peut le distinguer de tous les autres
43:17parce que c'est lui qui vous pourrit le repas du dimanche.
43:19Donc, il va amener le sujet politique
43:21et provoquer le bazar.
43:25La période délicate des désaccords.
43:27Impossible d'y échapper.
43:29Comment gérer ça au mieux ?
43:31On peut s'asseoir autour d'une table
43:33et discuter.
43:35Alors, à table,
43:37on fait toujours comme ça, on éteint les téléphones.
43:39Mon père, Pascal,
43:41est cadre dans l'entreprise du coin
43:43et il y a
43:45ma mère, Yolaine,
43:47qui est fonctionnaire, qui travaille dans un lycée.
43:49Voilà.
43:51Bon appétit, les jeunes.
43:53Et les moins jeunes.
43:55Les moins jeunes.
43:57Maman va faire la grève jeudi.
43:59Première grève de sa vie.
44:01Oui.
44:03Mais attends, c'est important.
44:05Mon père, lui,
44:07politiquement, il se situe à droite.
44:09Mais bon, on discute quand même
44:11plutôt bien avec lui, de plus en plus.
44:13Ma mère, elle avait pour habitude
44:15de voter comme mon père.
44:17Et depuis 2022,
44:19elle s'est mise à voter à gauche
44:21et un peu plus selon
44:23ses propres idéales.
44:25Nous, on va à Paris, chez les jeunes.
44:27Tu vas à Paris, toi ?
44:29Avec les jeunes en sous, l'union pirate, tout ça.
44:31Attention, il faut y être prudent.
44:33Oui, oui.
44:35C'est tranquille.
44:37Tu sais, le problème, c'est que des fois, ça dégénère
44:39et puis tu n'y es pour rien et puis tu te prends
44:41des coups.
44:43Non, mais tu n'es jamais allé dans une mairie.
44:45Sans déconner, on a fait dix fois
44:47plus que toi.
44:49Exprimer son point de vue,
44:51se confronter aux autres
44:53et si le conflit permettait aussi d'avancer.
44:55J'ai toujours trouvé que Mélenchon, c'est un très
44:57bon orateur. C'est un des meilleurs.
44:59C'est vrai que quand on l'écoute...
45:01Non, pas de Mélenchon.
45:03T'as voté Sarko toute ta vie.
45:05Non, j'ai voté Sarko, oui.
45:07Oui, mais
45:09je trouve que...
45:11T'as aussi voté Macron et Macron, il avait prévenu
45:13qu'il voulait la recevoir.
45:15C'est vrai.
45:17Oui, ben voilà.
45:19Enfin, attends.
45:21Chaque homme politique raconte des bêtises.
45:23C'est l'effet Juliette, c'est peut-être l'effet
45:25des enfants de manière générale.
45:27On est quand même trois enfants.
45:29J'ai pas changé.
45:31Non, j'ai pas changé.
45:33Je trouve que les écarts sont de plus en plus
45:35importants et c'est pas normal.
45:37Les écarts n'étaient pas aussi importants que ça
45:39il y a dix ans. Non, je vous assure.
45:41Ça implique quoi d'écouter la jeunesse aujourd'hui ?
45:47D'accepter de se remettre en cause.
45:49Non, c'est pas...
45:51Non, non.
45:53Je suis pas sûr d'être de gauche.
45:55J'en sais rien.
45:57Je sais pas.
45:59Mais en politique, d'abord,
46:01j'y connais pas grand-chose.
46:03Je suis désolé, mais c'est pas parce que
46:05Juliette, elle est fiste.
46:07Trop du tout.
46:09Je me suis pas dit un jour, les jeunes, c'est formidable,
46:11ils vont m'apprendre des trucs.
46:13C'est quelque chose que j'ai appris sur moi-même.
46:15Comment, moi, je m'étais enfermé.
46:17Peut-être que si.
46:19Peut-être, mais...
46:21La vie démentait
46:23absolument tout ce à quoi on avait cru.
46:25On s'est donc tellement
46:27trompés.
46:29Peut-être, peut-être.
46:33Mais si vous acceptez pas de vous faire secouer,
46:35ah bon, je sais pas.
46:37Vous aimez qu'on vous secoue ?
46:39Pas trop.
46:41Mais oui, j'aime bien
46:43aller au contact de ce que je comprends pas.
46:45Ou qui trouble
46:47mes certitudes, oui.
46:49Oui, oui.
46:51Mais mollo, c'est pas de l'extérieur, c'est moi qui décide.
46:53Moi, je comprends pas ce qui t'est arrivé.
46:55Non, mais t'entendais juste pas
46:57ce qu'on te disait à l'époque.
46:59C'est possible, mais à l'époque,
47:01j'avais peut-être un problème d'oreille.
47:03Oui, sans doute.
47:05J'avais peut-être des bouchons.
47:07Et toi aussi, je pense que de ton côté,
47:09t'as mûri aussi.
47:11Tu réfléchis peut-être un peu plus
47:13avant de parler, je pense que...
47:15Et moi aussi, peut-être, probablement.
47:17Faire preuve de maturité.
47:19Qui doit montrer l'exemple ?
47:21Les parents ou les enfants ?
47:23Les représentants
47:25ou les citoyens ?
47:27Dans les familles politiques,
47:29comme dans les vraies familles,
47:31les rôles sont parfois inversés.
47:33Je suis résolé, parce qu'en fait, tu vois, je trouve que même Mélenchon,
47:35parfois, il y a des grosses conneries, ça me saoule.
47:37Je le trouve un peu con, parfois.
47:39Après, il y a pas de couille, hein.
47:41C'est cool, mais ça me fait chier.
47:45C'est cool ou ça te fait chier ?
47:47C'est juste que c'est chiant, tout ce qui touche à la politique,
47:49moi, ça m'emmerde.
47:51J'ai eu l'espoir un jour, c'est parti vite.
47:53L'affaire Katnins
47:55et le soutien de Jean-Luc Mélenchon
47:57aux députés condamnés pour violences conjugales.
47:59Comment ne pas être déçu
48:01quand on croit à de meilleurs rapports
48:03hommes-femmes ?
48:05Comment ne pas douter de ses propres choix politiques
48:07quand on est féministe
48:09pour la France insoumise ?
48:11En tant que responsable politique de gauche,
48:13comment c'est possible
48:15que ça ait pu arriver ?
48:17On est arrivé là, quoi.
48:19Après, c'est quand même...
48:21C'est dans une vie privée.
48:25Je sais pas si on a le droit de...
48:29Je sais pas.
48:31Oui, ça c'est sûr.
48:33Non, bah...
48:35Au moment de l'affaire,
48:37quand j'ai lu sa lettre,
48:39je me souviens avoir été
48:41très triste,
48:43pour être honnête.
48:45Et puis,
48:47par derrière,
48:49j'ai pensé aussi à la victime,
48:51du coup, à sa femme.
48:53Et donc, voilà.
48:55C'est une histoire
48:57qui a fait vachement parler.
48:59Et tant mieux si c'est pour parler
49:01des violences que subissent
49:03les femmes.
49:05Jean-Luc Mélenchon a fait des tweets,
49:07du coup, qui...
49:09Qui étaient pas forcément
49:11nécessaires, je pense.
49:13Qui étaient un peu maladroits
49:15et qui auraient pu être bien meilleurs.
49:25Bien meilleurs, c'est sûr.
49:27C'est vrai ? Vous pensez ça, vraiment ?
49:29Bah, il faut apprendre de tout.
49:31Si vous communiquez et que vous n'arrivez pas
49:33au but que vous fixez, vous pouvez vous dire
49:35il faut faire mieux, quoi.
49:37Donc, clairement, ma manière de m'exprimer
49:39dans cette circonstance,
49:41vous ne pouvez pas s'entendre
49:43comme je voulais.
49:45J'ai commencé par vous dire, à la raison de dire,
49:47que c'est maladroit. Pas parce que c'est faux.
49:49Parce que ça ne correspond pas à ce que je veux dire.
49:51Et à l'époque, pourquoi, madame ?
49:53Attendez, parce que...
49:55Et qu'est-ce que vous vouliez dire, alors ?
49:57L'exemplarité. Bon, ok, donc on en parle.
49:59Mais on en parle comme des sujets,
50:01si vous voulez, où on essaye d'avoir tous
50:03une attitude rationnelle.
50:05Et une attitude qui va essayer de
50:07penser au futur,
50:09d'être conforme
50:11à nos principes.
50:13Je ne suis pas obligé de réviser ma position à cause de vous.
50:15Bah, pourquoi pas ?
50:17Non, non, non ! J'aurais mieux fait de me taire,
50:19c'est ce qu'il y a de mieux.
50:21Non, non, je n'ai plus envie.
50:23Ah, juste la conclusion ?
50:25Ah, juste avec le fait mieux, ce que vous vouliez dire
50:27quand vous nous avez dit fait mieux.
50:29Démerdez-vous, voilà ce que j'ai à vous dire à tous. Faites mieux si vous pouvez.
50:31Tant pis, on se relèvera.
50:33Comment poursuivre la relation
50:35quand la confiance est abîmée ?
50:39On peut se consoler avec des choses simples,
50:41comme un bon vieux principe.
50:45On n'est jamais mieux servi que par soi-même.
50:47Tu m'adoubes.
50:49Oui, c'est ça.
50:51Merci.
50:53Merci.
50:59Faites mieux.
51:01Comment interpréter les mots de Jean-Luc Mélenchon ?
51:03Faites mieux.
51:05Est-ce une invitation ?
51:07Ça disait, j'ai fini ma tâche.
51:09Et maintenant, faites mieux, c'est la vôtre.
51:11Déjà, ça m'incite encore plus
51:13à donner de moi-même
51:15et à faire mieux, justement.
51:17Faites mieux. Ça sonne un peu comme un défi, non ?
51:19Faites mieux, c'est
51:21de gagner nos idées. Faites en sorte
51:23qu'on arrive au pouvoir et qu'on change vraiment les choses.
51:35Faites mieux. C'est peut-être un conseil.
51:37Toi aussi, fais mieux, Mélenchon,
51:39en fait. Tu contrôles pas ce que tu dis.
51:41T'es tout le temps en colère.
51:43Tu contrôles mal ta colère.
51:45C'est un peu culotté, je trouve, venant d'une certaine génération
51:47de dire aux jeunes, faites mieux,
51:49sachant que tout le comportement des jeunes,
51:51au final, c'est des résultats de la génération précédente.
51:53Donc, on fait mieux,
51:55on essaye de faire avec ce qu'on a, en fait.
51:57C'est plus chaud ! Plus chaud !
51:59Plus chaud que le climat !
52:01Comment ne pas tomber dans le piège de nos schémas ?
52:03Je m'adresse pas à un jeune comme un jeune
52:05au sens de, ah, t'es un petit jeune,
52:07attention, je te caresse la tête,
52:09je vais t'expliquer la vie, je fais pas ça.
52:11Comment échapper à nos contradictions ?
52:13Je suis un paternaliste
52:15absolument incorrigible.
52:17Comment se libérer de celui qui nous a
52:19ouvert le chemin ?
52:21Quand la loyauté et le respect s'emmêlent.
52:23Aujourd'hui, sans Jean-Luc Mélenchon,
52:25la France Insoumise
52:27ne serait pas avec 75 députés
52:29à l'Assemblée nationale.
52:31Au final, il n'y a ni grand amour,
52:33ni un politique providentiel.
52:35Il y a des histoires simples
52:37Dans un monde idéal, on mange à sa faim.
52:39et de grandes aventures.
52:41Mon rêve, c'est qu'on arrive à refaire
52:43collectif, en fait, déjà.
52:45Ensemble tous, ensemble Grève générale !
52:47Et peut-être qu'en
52:49essayant de sortir de nos rôles,
52:51Faire mieux en quelque sorte,
52:53y compris en tant qu'individu,
52:55il faut qu'on arrive à s'améliorer
52:57et à être conscient de ses mécanismes patriarcaux.
52:59Peut-être qu'en sonnant
53:01la fin d'une culture, celle du père,
53:03peut-être
53:05qu'en arrêtant d'attendre qu'on nous passe
53:07le flambeau, on réussira
53:09un jour à faire mieux.
53:11Je dirais que mon chef politique
53:13idéal, ce serait une femme écolo.
53:15Des cœurs.
53:17Plein de cœurs. Je préfère des cœurs partout.

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