Alexis Corbière dénonce "une volonté de Jean-Luc Mélenchon" après sa mise à l'écart des investitures LFI

  • il y a 3 mois
Nouveau rebondissement dans la campagne, cette fois à gauche. Si le député du Nord Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, a été investi vendredi 14 juin par La France insoumise pour les législatives, des figures historiques du parti comme Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet n'ont pas été reconduites.

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00:00Une image qui n'a même pas 24 heures, c'était à la Maison de la Chimie, tout allait bien à gauche, le nouveau fonds populaire était lancé,
00:07les partis de gauche unis pour partir à l'assaut des législatives, tout allait bien, jusqu'à la fin de soirée, où on apprenait que chez les Insoumis,
00:14au moment des investitures, plusieurs députés, et non des moindres, sortants, n'étaient pas réinvestis par le mouvement.
00:21Ils sont considérés en interne comme des opposants à Jean-Luc Mélenchon.
00:24Parmi eux, il y a Daniel Simonnet, il y a Raquel Garrido, il y a vous, Alexis Corbière, vous êtes député sortant LFI de Seine-Saint-Denis,
00:31vous ne vous y attendiez pas du tout, comment vous avez réagi quand vous avez vu que vous n'étiez pas investi dans votre circonscription ?
00:37Imaginez qu'à 23h, sans un coup de fil, vous découvrez un tableau, et quand vous regardez, il n'y a plus votre nom, on ne vous a pas expliqué pourquoi.
00:43Je crois que dans aucune entreprise privée, ou du moins dans les plus brutales, on fonctionne comme ça.
00:47Et je dis à mes amis, souvent de gauche, qui dernièrement ont défendu un humoriste de Radio France qui a été évincé,
00:53on ne peut pas s'indigner à ce qu'on évince comme ça des humoristes et faire avoir ce genre de pratiques.
00:58Mais je garde l'esprit clair, ce qui est important, vous l'avez dit, c'est ça.
01:01Le grand événement depuis ce qui s'est passé, la dissolution, la menace que l'extrême droite prenne le pouvoir, c'est ça, le grand événement.
01:08Et dans les grands moments, on ne se comporte pas mesquinement, mais d'abord, il y a eu une bonne réaction.
01:12Les forces politiques se sont rassemblées, on fait un programme, il y a une dynamique qui se met en oeuvre, la victoire est possible.
01:18Il y a 23 millions d'abstentionnistes qui ne sont pas allés voter dimanche dernier.
01:21Si on les mobilise, si on mobilise une partie, 4-5 millions, on peut gagner, on peut éviter que l'extrême droite, que Jordan Bardella soit le prochain...
01:28Est-ce que Jean-Luc Mélenchon, avec cette décision de ne pas vous investir, aide le Rassemblement national ?
01:32Il ne faudrait pas, mais c'est irresponsable, c'est irresponsable, alors qu'il faut tous aller au combat, être unis, jeter les vieilles rancunes à la rivière,
01:39profiter d'une occasion pour, en quelque sorte, mesquinement, vous savez, au moment où la grande course se met en oeuvre, vous avez un petit croche-pattes,
01:45pour dire cela, je les dégage, parce que ça ne sera pas remarqué.
01:49Ou alors, on veut m'enfermer dans l'idée que je défendrais des sièges, mais moi, je défends un principe, on ne change pas la société,
01:55on ne rend pas la société plus démocratique avec des pratiques antidémocratiques.
01:59On ne dénonce pas le 49-3, ce n'est pas crédible si on fait ça dans son propre mouvement.
02:04Donc, je dis à mes amis insoumis, que haut les cœurs, nous restons tous insoumis.
02:08Déjà, clair, j'appelle à voter pour toutes les candidates et les candidats du Front populaire.
02:12Ce sont des femmes et des hommes extraordinaires.
02:14C'est vraiment ce qu'il y a de meilleur, il y a des syndicalistes...
02:16Et vous appelez à voter pour vous Alexis Corbière ?
02:18Attendez, déjà, que tous mes copains croyent bien qu'il faut que vous meniez la campagne,
02:23et vraiment, il ne faut pas que ces incidents, ces pratiques débiles vous posent un problème.
02:28Mais précisément, à partir de là, moi, dans ma circonscription,
02:32et les cinq collègues qui sont concernés, qui faisaient entendre une volonté plus démocratique,
02:37possibilité de débat...
02:38Qui était critique vis-à-vis du fait, en fait, disons-le clairement,
02:40c'est une sanction parce que vous avez osé critiquer Jean-Luc Mélenchon.
02:43Évidemment, une volonté de Jean-Luc Mélenchon, et que de lui,
02:46qui a été mise en exécution par je ne sais pas qui, d'ailleurs je ne sais même pas qui,
02:49mais effectivement, c'est un problème.
02:50Vous éprouvez quoi comme sentiment vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon ?
02:52Ce n'est pas le sujet à l'heure actuelle, franchement.
02:53Bah si, c'est le sujet en l'occurrence.
02:54Non mais je veux dire, moi, vous savez, en plus, je suis un grand sentimental,
02:56je suis milité avec lui depuis 27 ans, j'ai fondé beaucoup de choses,
03:00j'étais à ses côtés, j'ai eu du plaisir à mener des campagnes à ses côtés.
03:04C'était un homme qui pouvait être très grand à un moment donné,
03:06là, c'est rikiki, ça ne correspond pas au moment.
03:08Alors que l'extrême droite peut prendre le pouvoir, c'est petit, je ne peux pas le dire autrement.
03:14Mais surtout, qu'est-ce qu'on va faire ?
03:16Avec mes amis, on va se présenter, évidemment, on va être élus,
03:20pour participer à ce Front Populaire, pour que les députés unitaires participent à ce Front Populaire.
03:24Si vous êtes élu, vous irez au groupe LFI à l'Assemblée Nationale ?
03:26Non, je parle du groupe Front Populaire.
03:28Moi, je ne sais pas qui va être élu.
03:30Là, j'ai bien compris que la manière dont le groupe LFI se comporte pose un petit problème.
03:34Mais je vais lancer un appel, vous allez me poser la question,
03:36amis LFI qui allaient être élus, et je souhaite que vous soyez les plus nombreux possibles.
03:40Réglez ce problème, pas là, dans la campagne, mais une fois élus.
03:42Parce que les prochains, sinon, c'est vous.
03:44On ne peut pas accepter ce genre de métier.
03:45Réglez le problème, ça veut dire se débarrasser de Mélenchon comme chef et se tenir autour de quelqu'un d'autre.
03:49Il faut garder le meilleur de la France insoumise. Je reste un insoumis.
03:51Vous restez un insoumis ?
03:53Je reste un insoumis idéologique, j'entends.
03:55Mais est-ce que vous restez au parti LFI ?
03:57J'ai bien compris que là, les pratiques qui sont là,
03:59sont en train de me dire, va-t'en, dehors, on ne veut pas de discussion.
04:03Mais il va falloir construire autre chose, différemment.
04:06Mais d'abord, ça passe par la victoire de nos candidatures,
04:09qui démontrera que quand on prend le peuple de gauche à témoin,
04:12c'est notre ligne plus démocratique, plus unitaire qui l'emporte,
04:15plutôt que des petits coups dans un coin.
04:17Et après, évidemment, et c'est passionnant, j'ai envie de dire,
04:19c'est l'occasion aussi de refonder un peu les choses à travers cette dynamique.
04:23C'est-à-dire qu'il faudra des groupes plus larges, je n'en sais rien.
04:26C'est possible qu'au sein du mouvement insoumis et des députés élus
04:30vont faire la campagne pour être élus.
04:31Et les amis, si je peux vous aider, je le ferai.
04:33Mais une fois qu'ils seront élus, ils n'accepteront pas ce genre de pratiques.
04:36Alexis Corbière qui utilise un mot qui n'est pas anodin.
04:38Il parle de sectarisme.
04:39Bien sûr.
04:40Il y a ce côté mouvement sectaire chez les insoumis tels qu'ils sont actuellement.
04:44Indiscutablement.
04:45Ceux qui ont fait ce sale coup sont des sectaires, des petits sectaires
04:48qui ne correspondent pas à l'idée que je me fais de la gauche, de l'écologie,
04:51d'un combat pour l'émancipation, le libre débat.
04:54Ça ne donne pas envie de voter pour eux en tout cas.
04:56La petite équipe, ce n'est pas eux les candidats, d'accord ?
04:59C'est ce petit appareil ou ce petit groupe qui a fait ça.
05:02Mais les candidats, les femmes et les hommes qui sont candidats, ce n'est pas ça.
05:05Ce sont des gens qui ont un grand cœur, qui ne sont pas d'accord avec cette pratique.
05:08Écoutez, je le répète, je reste lucide par rapport aux choses.
05:12Évidemment, je ne peux pas laisser passer ça.
05:14Parce que c'est une question éthique.
05:16Nous avons besoin d'éthique en politique.
05:18Et on a besoin que ce que nous faisons soit un peu conforme à notre projet de société.
05:22On ne vend pas la 6ème République et la démocratie si on a des petites pratiques
05:27de principauté, si je puis dire, monégasque.
05:30On a compris votre colère et on aimerait se projeter…
05:32Mais je ne suis pas en colère !
05:33Je ne suis pas en colère, je suis déterminé.
05:35On a compris votre détermination et aussi le sentiment que vous éprouviez vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon.
05:40Mais sur la suite, vous dites qu'on va construire autre chose.
05:42Oui, il le faut.
05:43Mais ça va passer par quoi ?
05:44Est-ce que ça va passer par la construction d'un nouveau parti ?
05:46Est-ce que ça va passer par un rapprochement avec le Parti socialiste, avec les écologistes, avec les communistes ?
05:50Déjà, l'existence du Front populaire, le fait qu'il existe, nous démontre que face à l'extrême droite,
05:55on est dans un moment stratégique où il faudra garder cette alliance.
05:58Ce n'est pas un truc uniquement pour une élection.
06:00Le moment est tel qu'on est bloc contre bloc, deux blocs contre deux blocs.
06:02Ce n'est pas la nupèce.
06:03Moi, de mon point de vue, il faudra qu'on ait des pratiques de discussion de tous les partis
06:07pour que toutes les composantes restent ensemble.
06:09Donc là, il y a quelque chose qui doit exister, se pérenniser.
06:12Et moi, je serai là-dedans.
06:13Où exactement ? Je n'en sais rien.
06:14Vous avez cité le nom de François Ruffin.
06:15C'est une personnalité qui, manifestement, permet une forme de consensus.
06:19À ce stade, j'ai aussi une très bonne relation avec Clémentine Autain.
06:22Il y a des bons insoumis qui peuvent être des facteurs d'agrégation de ce que nous sommes.
06:26C'est-à-dire rejoindre un nouveau parti ou en créer un autre ?
06:29Pardon, j'ai appris à 23h que j'étais plus un insoumis.
06:33Donc, laissez-moi le temps de la réflexion.
06:35Ça fait longtemps qu'il y a des divisions.
06:36Oui, mais moi, je ne suis pas un scissionniste.
06:41Je suis un unionniste.
06:42D'accord ?
06:43Et précisément, ce travail d'union m'était reproché.
06:45C'est-à-dire que je pensais, et la responsabilité était souvent partagée,
06:48que la division de la nupèce devait amener à ce que nous,
06:50qui étions la colonne vertébrale de la nupèce,
06:52nous créions les conditions que la nupèce se perpétue.
06:54Et je trouve que parfois, des tweets, des machins,
06:56notamment de Jean-Luc Mélenchon, n'aidaient pas à cela.
06:58Il a traité l'un de doriotiste, l'autre de « tu vas capituler ».
07:01Il est devenu le handicap de son mouvement.
07:02J'en sais rien à ce que j'observe.
07:03Oui, enfin, je veux dire, il a apporté beaucoup.
07:05Si Jean-Luc m'écoute, il a apporté beaucoup.
07:07Il a rassemblé 7,7 millions de voix, 22 %.
07:10Donc, d'un certain point de vue, moi, j'ai été fier de militer à ses côtés.
07:13Je ne règle aucun compte.
07:14Maintenant, le moment historique dans lequel on est,
07:16qui n'est jamais arrivé depuis 1945,
07:18l'extrême droite peut prendre le pouvoir par les urnes,
07:20doit nous amener à être impeccables, nickel, tous en dynamique.
07:23Et ce genre de pratiques irresponsables ne correspondent pas au moment.
07:26Les gens qui ont fait ça n'ont aucune compréhension historique du moment dans lequel on est.
07:29Ils croient que c'est un moment où on peut faire des petits coups.
07:31Ils ne souhaitent peut-être pas la victoire, même sincère, du Front populaire.
07:34C'est fou d'imaginer ça.
07:36Oui, c'est eux qui sont forts.
07:37Non, non.
07:38Donc, on revient à des choses simples.
07:40Ami qui m'écoutait, on vote pour les candidats du Front populaire.
07:44Quelles que soient ces mesquineries,
07:46oubliez-les d'un certain point de vue dans les autres circonscriptions.
07:49Votez.
07:50C'est des belles personnes.
07:51Ensuite, dans les circonscriptions d'Hendrik Davies, de Frédéric Mathieu,
07:54Hendrik Davies, c'est un marseillais.
07:55Frédéric Mathieu, il est à Rennes.
07:57On n'a pas le droit de faire le tour des circonscriptions.
07:58Non, mais c'est important.
07:59Rackel Guerrino, il est à Saint-Denis.
08:00Et Daniel Simoni, il est à Paris.
08:01Votez pour nous parce que vous aurez des députés plus unitaires, plus unionistes.
08:05Et on en aura besoin dans ce Front populaire qui sera victorieux.
08:08Vous n'avez pas parlé de Mélenchon depuis hier soir ?
08:10Ça fait un petit moment qu'il ne me parle plus.
08:12Non, mais écoutez, c'est notre campagne en tout cas qui commence pour vous désormais.
08:15Plus solitaire sans doute.
08:16Ah non, je ne crois pas.
08:17On est en dynamique.
08:18Vous n'aurez pas le soutien logistique des Insoumis, mais en tout cas, la campagne continue pour vous.
08:23J'ai une investiture, l'investiture populaire.
08:25Et c'est celle-là qui m'apprécie le plus.
08:26Demain, le dépôt des candidatures.
08:27Merci beaucoup Alexis Corbière.
08:28Merci beaucoup.

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