L’invité du jour - Davy Sardou
L'invité du jour est le comédien Davy Sardou.
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00:00Place à la culture, Damien, vous recevez le comédien David Sardou.
00:03Bonjour David. Bonjour Damien.
00:04Bienvenue sur notre plateau. Merci.
00:06Vous êtes à l'affiche de la pièce L'Amie du Président.
00:09Ça va jouer au Festival d'Avignon dans quelques jours.
00:12Du 29 juin au 21 juillet.
00:15C'est au Théâtre des Gémeaux, donc ce sera à 17h15.
00:17On va en parler plus en détail.
00:18Damo, vous êtes dans quel état d'esprit, là ça y est ?
00:20Ah ça y est, là on est prêt.
00:21Le texte est su au cordeau, tout est bon ?
00:23Enfin j'espère que j'aurai pas de trou de mémoire le soir de la première.
00:25Mais non, on est prêt, là on sort de résidence.
00:27On a fait une résidence à Avignon.
00:28Une résidence, vous êtes tous ensemble.
00:30On est tous, pendant une semaine, on a travaillé de 9h du matin à 11h du soir
00:34pour créer tout le spectacle.
00:36Et donc normalement on est prêt.
00:37Bon, on va en parler dans quelques minutes.
00:38On va raconter l'histoire de cette pièce.
00:40J'avais envie de commencer, on aime bien commencer par des choses un peu différentes
00:43chaque jour avec nos invités.
00:44Petite séquence photos souvenirs.
00:46Je vous montre des photos.
00:47Ça parle de vous, donc vous allez normalement avoir des choses à nous dire.
00:50Normalement je devrais connaître les photos.
00:51Voilà, et vous allez nous dire les souvenirs que vous en gardez.
00:53Première photo, vous êtes pas bien grand, regardez.
00:55Oh là là, je suis moche.
00:56Mais non !
00:57Mais si, il faut arrêter de dire que les bébés sont mignons, c'est pas vrai.
01:00Vous êtes choupi, là.
01:01Regardez-moi cette tête.
01:02Et puis alors les bretelles, je dois dire que j'aurais dû garder les bretelles de mon père.
01:05Elles sont assez cultes.
01:06Elles sont collectants.
01:07C'était un petit garçon comment ? On vous l'a dit ?
01:09Apparemment très calme, très doux, très joueur.
01:13Plutôt facile à vivre.
01:15C'est ce qu'on dit, maintenant.
01:16Joueur, pour quelqu'un qui se dessine à être comédien, c'est bon signe.
01:19Deuxième photo.
01:20Là, vous êtes encore plus beau, regardez.
01:22Faites voir.
01:24Alors là ?
01:25On est à New York.
01:27Je suis étudiant en cours de théâtre.
01:30Je suis serveur dans un restaurant le soir.
01:32Et je débute ma carrière de comédien, si j'ose dire.
01:37J'apprends mon métier dans un cadre, comme vous pouvez le voir, qui est assez magique.
01:42Vous avez quel âge, David ?
01:43Là, j'ai 18 ans.
01:44D'accord.
01:45Donc ça veut dire que si je vous suis, vous avez envie d'être comédien.
01:48Et vous êtes parti là-bas.
01:50Est-ce que c'est pour ne pas être en France ?
01:52Parce que le nom s'arboue, etc.
01:53Il y a un peu de ça, quand même.
01:54Être anonyme au milieu d'autres…
01:56Il n'y avait pas que ça.
01:57Évidemment, il y a des cours de théâtre extraordinaires aux États-Unis.
02:01J'étais vraiment passionné par les acteurs américains.
02:03C'était vraiment mes idoles.
02:04C'est qui, vos idoles ?
02:05Mes idoles, c'était Al Pacino, Robert De Niro, Gene Hackman, Dustin Hoffman.
02:09Tous ces acteurs de cette génération-là.
02:11Ils ont tous été formés à New York.
02:13Il y avait un petit peu de mimétisme aussi, de vouloir ressembler à ces idoles.
02:17Et il y avait aussi un peu le côté…
02:19Au moins, là-bas, ils n'arrivaient même pas à prononcer mon nom de famille.
02:22Ils disaient comment ?
02:23Sardieu.
02:24Sardieu.
02:25Et vous êtes bilingue, à l'époque ?
02:26À l'époque, je parle plutôt bien.
02:28Et je me suis évidemment perfectionné en cours de théâtre.
02:32Et vous avez donc fait quoi ? Le Lee Strasberg Théâtre, c'est ça ?
02:35Oui, Lee Strasberg Institute.
02:36C'est un cours de théâtre qui a été créé dans les années 50,
02:39par M. Lee Strasberg, qui est un grand professeur de théâtre.
02:42Vous connaissez la façade ?
02:43Oui, la porte rouge, la fameuse porte rouge.
02:45Oh là là, c'est des souvenirs, tout ça.
02:47Et c'est un très, très bon cours de théâtre.
02:49Très bonne école.
02:50Vous avez appris plein de choses qui vous servent encore aujourd'hui ?
02:53J'ai pris toutes les bases du métier qui sont importantes.
02:56Et puis surtout, c'est l'endroit où on trébuche, c'est-à-dire c'est là où on débute.
02:59Donc, on a le droit de faire des erreurs, on a le droit de recommencer.
03:02Et c'est très important d'avoir cette formation-là.
03:07Et quelques années plus tard, le petit David devenu grand est rentré à Paris.
03:112014, Molière.
03:13Molière, du second rôle pour l'affrontement aux côtés de Francis Huster.
03:17Ça change quoi d'avoir un Molière, sincèrement, pour le métier ?
03:20Ça reste qu'une petite statuette qu'on aime bien mettre chez soi.
03:25C'est un peu un reflet des vanités.
03:27Mais moi, ce que ça m'a apporté, en tout cas, c'est...
03:32J'avais besoin d'être adoubé par le métier, si vous voulez.
03:35Je suis quand même un fils d'eux, j'arrive là-dedans.
03:37Ah bon ? Vous êtes un fils d'eux ?
03:38Oui, il paraît, oui.
03:39Ah bon ?
03:40Fils d'eux, petit fils d'eux.
03:42Quand vous riez, c'est votre père.
03:44Vous allez rire de votre papa.
03:45Et le Molière m'a un peu, on va dire, réconforté.
03:49Il m'a dit, voilà, le métier t'apprécie, tu t'es pas trompé.
03:54D'accord.
03:55Je faisais allusion au rire de votre papa.
03:57Il n'y a pas que le rire.
03:58Le visage, je trouve que vous les ressemblez énormément.
04:00Est-ce vrai, David, qu'il vous a donné comme conseil,
04:02« Joue dans des pièces que t'aimerais voir ».
04:05Oui.
04:06Et c'est un très bon conseil, finalement.
04:08Ça paraît simple comme conseil.
04:10Mais oui, quand on lit un texte et qu'on se dit…
04:13Alors au début, on ne choisit pas, je vous dis la vérité.
04:15Au début, on est content d'avoir du travail, donc on prend ce qui passe.
04:18Mais au bout d'un moment, on se dit, pourquoi j'irais jouer ça si moi-même, je n'ai pas…
04:23Ou si je m'ennuierais dans la salle, ce n'est pas la peine.
04:25Exactement.
04:26Je risque de m'ennuyer sur scène.
04:27Exactement.
04:28En tout cas, je suppose que…
04:29Regardez cette affiche, l'ami du président, que vous allez jouer,
04:31je le répète, à partir du 29 juin jusqu'au 21 juillet,
04:34au Théâtre des Gémeaux à Avignon à 17h15.
04:36Je suppose que le texte, il vous a plu.
04:38Oui, beaucoup.
04:39Le texte de Félicien Marceau.
04:40Alors en deux mots, expliquez-moi ce qui se passe dans cette pièce.
04:43Vous êtes un gars bien sympathique qui adore les cérémonies.
04:46Voilà, il a une passion assez étrange, c'est qu'il adore les cérémonies officielles.
04:50Oui.
04:51Il squatte tout, il va…
04:52Voilà, il s'invite.
04:53Alors il s'invite, il n'est pas invité, attention.
04:54Il squatte, il trouve toujours des moyens.
04:56D'ailleurs, il l'explique dans la pièce, il a quelques trucs comme ça pour squatter les cérémonies.
05:01Et puis la pièce débute, il y a deux mecs de l'ORG,
05:04que jouent Jean-Pierre Michael et Stéphane Cotin,
05:06qui sont là et qui regardent des photos des cérémonies
05:08et qui tombent toujours sur ce mec qui était toujours là.
05:10On se dit qu'est-ce qu'il fout là, le gars ?
05:12Et les ORG se disent, mais c'est qui ce mec qui est assis à côté du ministre de l'Intérieur,
05:15qui est assis à côté du député, qui est là, il est aussi là.
05:18Et donc, ils vont commencer à enquêter.
05:20Et ce type va se retrouver un peu, malgré lui, dans les arcanes du pouvoir.
05:26On va lui prêter des intentions peut-être qu'il n'a pas.
05:28On va créer sa légende, on va créer sa légende malgré lui.
05:31Et il va se balader comme ça, sans dire un mot.
05:33Et puis finalement, il se rend compte que sans rien dire et sans rien faire,
05:35les choses se font malgré lui.
05:37Et il va se retrouver quelqu'un d'influent.
05:39Mais c'est une comédie, on est d'accord.
05:41C'est une comédie, c'est une satire sur la politique.
05:43Donc, elle tombe à point nommé, avec tout ce qu'on vit actuellement.
05:45On ne l'a pas cherché, Damien, ce n'était pas voulu.
05:47Ah, ce n'est pas vous qui avez passé un coup de fil ?
05:49Il faut dissoudre.
05:50On l'a préparé il y a six mois et on ne savait pas, malheureusement,
05:52que ça allait terminer comme ça.
05:54Bon, en tout cas, ça va jouer au Festival d'Avignon.
05:57Quand on regarde votre famille, évidemment, David,
06:01vous êtes un peu comme chez les Brasseurs.
06:03Vous êtes comédien de père en fils.
06:05Je voulais qu'on ait une pensée pour vos grands-parents,
06:07Jacqui et Fernand Sardou.
06:09Vous les avez connus ?
06:11Alors, pas Fernand, malheureusement.
06:13Fernand, il est parti un an avant que moi j'arrive.
06:15Mais ma grand-mère, oui, elle m'emmenait au théâtre.
06:17J'allais dans les coulisses, je lui faisais répéter ses textes.
06:19Je l'ai bien connue, Jacqui.
06:21Elle était truculente.
06:23Est-ce que c'était la grand-mère aussi marrante, aussi cash,
06:26que celle que nous on voyait à travers l'écran ?
06:28C'était la même.
06:30C'était la même.
06:32Et d'ailleurs, parfois, c'était assez gênant.
06:34Elle est en freestyle.
06:36On allait déjeuner à la Brasserie Lip,
06:38qui est une brasserie parisienne assez connue,
06:40où il y a beaucoup de gens du métier.
06:42On s'asseyait à l'entrée, et elle taillait des costards
06:44à tous les gens qui rentraient.
06:46Moi, j'étais là.
06:48Elle était merveilleuse.
06:50Merci pour cet hommage à cette grand-mère qu'on adorait.
06:54Ce n'était pas la nôtre, mais franchement, Jacqui Sardou,
06:56les gens l'aimaient beaucoup.
06:58Vous restez avec nous, David ?
07:00On marque une toute petite pause.
07:02On va parler séries avec Benoît Lagalle,
07:04qui va nous donner des conseils.
07:06On ne pouvait pas ne pas partir en pause avec Michel.
07:08Ça, c'est obligé.
07:10Allez, à tout de suite !