Transformer les territoires par la coopération pour une alimentation durable et solidaire
Animateur : Benjamin Delcourt, chargé de mission territoires durables et citoyenneté écologique, Comité 21
Intervenants : Julien Mast, délégué général d’E-Graine
Elodie Potin, chargée de mission co-animation Guid’Asso, Réseau Échanges Services Associations pays de Morlaix (RESAM)
Cécile Robert, chargée de mission agriculture et circuits courts, Parc naturel régional Périgord Limousin
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✅ Pour plus d'informations, rendez-vous sur la plateforme de COMETE, la COMmunauté Écologie et Territoires
▶︎ https://territoires-en-transition.ecologie.gouv.fr/#welcome
Animateur : Benjamin Delcourt, chargé de mission territoires durables et citoyenneté écologique, Comité 21
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Elodie Potin, chargée de mission co-animation Guid’Asso, Réseau Échanges Services Associations pays de Morlaix (RESAM)
Cécile Robert, chargée de mission agriculture et circuits courts, Parc naturel régional Périgord Limousin
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00:00Oui, bonjour à tous, bonjour à toutes. Je partage juste l'écran.
00:04Je sais pas pourquoi je peux pas le partager. Ah c'est bon. Ok, est-ce que tout le monde va bien?
00:17Oui, merci.
00:19Donc bonjour à tous, bienvenue à l'atelier intitulé Transformer les Territoires par la
00:27coopération pour une alimentation durable et solidaire. Avant de présenter les intervenants,
00:31je vais vite fait me présenter à la structure dans laquelle je travaille. Je m'appelle Benjamin
00:34Delcourt et je suis chargé d'admission aux territoires durables et citoyenneté écologique
00:37au comité 21. Le comité 21, qu'est-ce que c'est? C'est le plus grand réseau multi-acteurs du
00:43développement durable, un réseau historique qui est né dans les années 90 et qui vise à fédérer
00:48autour de cinq collèges, un collège entreprise, un collège association, un collège recherche et
00:52enseignement supérieur, un collège citoyen et un collège collectivité, des structures qui veulent
00:56œuvrer pour le développement durable. Et donc on a tout un panel d'activités qui font des
01:01publications pour les informer des grands enjeux environnementaux à des formations sur mesure ou
01:06des accompagnements. Mais tout de suite, je vais présenter nos trois intervenants qui vont parler
01:14de l'alimentation durable et de la coopération dans les territoires. D'abord on a Julien Mast,
01:20qui est le délégué général de l'union des associations IGREN, qui va venir nous parler
01:25de la mise en oeuvre de projets alimentaires coopératifs dans un quartier défavorisé de
01:30Bordeaux. Ensuite on a Elodie Potin, qui est chargée de mission coanimation guide-assaut dans
01:35le réseau échange services associations du pays de Morlaix, RESAM, et qui va nous expliquer comment
01:40une dynamique coopérative s'est structurée et qui aboutit sur un projet de création d'une
01:45sécurité sociale de l'alimentation dans le pays de Morlaix. Et enfin, Cécile Robert, chargée de
01:49mission agriculture et circuit court, qui travaille pour le parc naturel régional du Périgord-Les
01:53Mousins, va nous parler des enjeux de la transition alimentaire dans la restauration collective sur
01:58son territoire. Donc comme on commence un peu en retard et qu'on doit quand même finir à 16h,
02:01je compte sur les intervenants pour être très scrupuleux quant au respect du timing,
02:06qui est dix minutes, et je me permettrai au bout de neuf minutes de vous signaler qu'il ne vous
02:10reste plus qu'une minute, et au bout de dix minutes de vous interrompre le plus poliment
02:14possible. Tout de suite, je passe la parole à madame Elodie Potin. Oui, bonjour à tous,
02:25vous m'entendez bien ? Très bien. Eh bien, je suis en effet Elodie Potin, je travaille au RESAM,
02:34c'est le réseau d'échanges de services des associations du pays de Morlaix, donc Morlaix
02:38qui est situé dans le Finistère Nord. Alors le RESAM, c'est à la fois une maison des assos,
02:44donc qui apporte du conseil aux associations, mais qui anime aussi la vie associative sur le
02:50territoire. Et donc depuis 2023, on a eu la volonté d'aller un peu plus loin sur les questions des
02:57transitions écologiques, et donc on a répondu à un appel à la manifestation d'intérêts qui
03:02était portée par le RNMA, le réseau national des maisons des assos et la FONDA, pour porter une
03:08expérimentation, pour améliorer on va dire la structuration des coopérations sur le pays de
03:13Morlaix, autour des transitions écologiques. Et donc nous nous sommes rapprochés au niveau local
03:20de deux autres structures, à savoir l'ULAMIR CPI Bleu, qui est un centre social et un centre
03:26permanent d'initiatives pour l'environnement, et également le Pôle ESS de l'économie sociale et
03:32solidaire. Donc on est trois structures, trois têtes de réseau, on va dire, qui s'est réunies
03:42pour lancer cette dynamique et mettre en place une communauté d'action sur le territoire. Donc
03:50nous nous sommes fixés des objectifs, à savoir pour les habitants, c'est de permettre à chacun
03:56de comprendre les enjeux et d'être doté d'un pouvoir d'agir pour y répondre. Pour le territoire,
04:03c'est vraiment de faire converger les envies, les projets, créer des vraies solidarités,
04:09des dynamiques collectives pour répondre aux besoins locaux, et également d'essayer de renouveler,
04:16ou en tout cas de renforcer les liens avec les politiques publiques locales. Et pour notre
04:22communauté d'action, c'est vraiment d'optimiser notre savoir-faire individuel et collectif en
04:30matière de coopération et d'adopter une vision systémique, d'être vraiment dans des démarches
04:35très très globales et de relier l'ensemble de nos actions. Donc depuis 2023, on a organisé environ
04:48huit journées de travail, on a réuni une cinquantaine d'acteurs d'horizons très variés,
04:56on a à la fois des assos environnementaux, mais aussi des centres sociaux, des groupements
05:01d'achats, on a la monnaie locale, un web média, des recycleries, enfin énormément d'assos du
05:08territoire, des citoyens, mais aussi des porteurs de projets individuels, d'entreprises et des
05:14collectivités. Le point de départ, c'était vraiment toute personne qui avait envie de
05:17s'engager dans une démarche collective pour que le territoire pouvait rejoindre la dynamique. Et
05:24on a une grande séquence de travail autour de la démarche photographiée, les différents acteurs
05:29aussi du territoire, et nous sommes aussi concentrés sur des questions qui ont précédé, à savoir les
05:34questions d'autonomie alimentaire, c'est un sujet qui ressortait en fait beaucoup des échanges. Alors
05:41là, ce qui est présenté, c'est un schéma qui reprend vraiment notre structuration, qui est
05:49pilotée au niveau local par les trois structures dont je vous avais parlé tout à l'heure, avec
05:53chacun ses champs d'intervention. Et on a vraiment posé des principes de travail, on va dire, en
06:00complémentarité entre nos différentes structures, mais aussi de subsidiarité, c'est-à-dire que s'il
06:07y avait déjà des dynamiques qui étaient en place, ou une association qui portait un projet, l'idée
06:13c'était pas d'aller faire les choses à sa place, mais plutôt de les relier et de faire en sorte que
06:18tout s'articule et se complète sur le territoire. Actuellement là, on est en train de finaliser notre
06:24charte, on a eu un gros travail pour essayer de déterminer un peu nos valeurs, nos intentions,
06:29et puis aussi nos règles de fonctionnement, parce qu'une fois qu'on a nos valeurs, l'idée c'est de voir
06:33un peu comment on arrive à les faire vivre sur le long terme. On a un espace ressources et de rencontres,
06:40donc l'idée là c'est vraiment d'être sur la montée en compétences de l'ensemble des membres
06:44collectifs, partager des infos, partager aussi des formations aussi possibles pour le territoire,
06:51créer vraiment cette instance un peu de concertation, de réflexion, et puis c'est aussi de renforcer
06:56nos actions de sensibilisation, vraiment de les relier les unes aux autres, et porter certaines actions de
07:04manière collective. Donc ça c'est vraiment sur la partie, on va dire, communauté d'action, et puis
07:12on a également, de par nos trois structures, on va dire une mission d'accompagnement projet,
07:18donc là qui sont peut-être plus individuelles en tout cas, mais l'idée c'est de réussir à faire
07:23du lien entre tout ça, et donc là on va par exemple mettre en réseau des personnes qui viennent
07:30voir, qui ont envie de monter un projet sur une thématique, ça peut être aussi du lien avec le conseil qui est
07:37proposé soit au RÉSA, soit au pôle de l'économie sociale et solidaire, lié vers les différents incubateurs,
07:43etc. Et il y a aussi une mission qui va être d'accompagner à l'expérimentation, cette idée d'innover,
07:52et de favoriser l'émergence et la structuration de projets. Et nous depuis quelques mois, nous sommes sur la
08:02structuration d'un projet d'expérimentation sur une sécurité sociale de l'alimentation,
08:06donc on peut passer à la diapositive. Sur cet axe-là, on a essayé de se redonner des objectifs,
08:23donc pour nous c'était vraiment la nécessité de repenser le modèle agricole local, et de
08:27soutenir une autre agriculture plus respectueuse de l'environnement, défendre un droit à l'alimentation
08:33de qualité, et pour toutes et tous, agir sur la demande, enlevant les freins financiers,
08:39et puis accompagner vers de nouvelles pratiques alimentaires, en s'appuyant sur des démarches
08:45d'éducation populaire, et imaginer des modèles de financement innovants. Donc voilà, nous aînons
08:53vraiment notre envie d'expérimenter un projet de sécurité sociale de l'alimentation. Je ne sais
08:59pas si vous connaissez, j'imagine que vous en avez entendu parler, il y a un site national qui reprend
09:07la sécurité sociale de l'alimentation, qui explique, si vous avez envie de creuser un peu plus,
09:12et qui met en lumière aussi toutes les expérimentations qui se font actuellement sur le
09:19territoire national. C'est un site vraiment très très riche. Donc voilà, on peut passer à la
09:28slide suivante, si vous voulez, merci. Donc voilà, aujourd'hui, où nous en sommes, et comment on
09:36envisage en fait les prochaines étapes pour ce texte de travail. Donc on a lancé un appel
09:46aux citoyens, aux associations, aux collectivités qui avaient envie de s'impliquer dans cette démarche.
09:54On a mené beaucoup d'entretiens pour aller voir un petit peu ce qui se faisait ailleurs. On s'est
10:00créé un espace partagé, on a vraiment commencé à partager nos visions, nos passions, chacun se
10:07projetait à travers ce projet-là. On a pu, la dernièrement, organiser une conférence gesticulée
10:14avec Mathieu Dalmet, qui a permis vraiment de reposer les enjeux liés au monde agricole et puis
10:19les fondements de la sécurité sociale de l'Asie. On a encore beaucoup de chemin à faire, c'est-à-dire
10:27que le modèle tel qu'il est pensé, au niveau national, pour le moment, ce n'est pas possible,
10:38ça n'a pas été fait au gouvernement. L'idée c'est quand même d'essayer d'expérimenter un modèle
10:45qui est un peu imparfait dans les grands enjeux qui ont été posés, mais l'idée c'est de contribuer
10:51aux réflexions et puis d'essayer de faire avancer, au moins au niveau local, les réflexions et
10:59d'impliquer le plus largement possible la population sur ces enjeux-là. On va essayer de réfléchir un
11:07peu sur le public que l'on va cibler. Il y a beaucoup d'expérimentations qui peuvent être
11:12ciblées par exemple sur le public jeune ou le public précaire. Nous on a envie d'essayer d'avoir
11:18une représentation la plus large possible de la population et de tendre vers l'universalité,
11:24donc on sait que ça peut être un sacré défi, mais en tout cas on n'a pas envie de cibler un public
11:31précaire uniquement. L'idée ce serait d'essayer d'être le plus large possible. Il y a aussi la
11:39question du modèle économique, il y a une forte volonté de dépendre le moins possible des
11:44financements publics, d'être vraiment sur ces questions de solidarité entre les habitants,
11:52le choix de la caisse gestionnaire. C'est plein de questions qui nous restent encore à définir et
12:03donc on a encore quelques mois là pour répondre. On vous entend plus bien Élodie. Et à ce soir en
12:17tout cas la gestion de la caisse, vous m'entendez plus ? Vous m'entendez ? Oui et j'attire votre
12:30attention sur le fait qu'il vous reste une ou deux minutes. Une des étapes suivantes ce sera
12:41la mobilisation de la population et puis la formation citoyenne des personnes qui voudront
12:49participer à cette aventure. L'idée c'est vraiment de pouvoir mettre en réflexion et de pouvoir
12:57permettre aux personnes de faire des choix éclairés parce que c'est bien elles qui décideront en fait
13:02des conventionnements et de l'organisation des cotisations. Il y a plusieurs modèles qui seraient
13:09possibles donc tout ce travail là on ne souhaite pas en fait le définir avant mais c'est bien le
13:14travail avec les personnes, les différentes personnes qui seront appliquées et volontaires
13:19dans cette aventure qui en définiront les règles de fonctionnement. Et puis il y a un autre point
13:26avant de se lancer dans la caisse et tout au long du projet ce sera d'accompagner aussi et de relier
13:32vers tout ce qui est fait autour de l'accompagnement des publics et de la sensibilisation à savoir les
13:38ateliers cuisine. On sait que le lever le frein financier n'est pas le seul facteur en tout cas
13:45qui permettra de faire, de transformer les choses on va dire sur la durée et donc on a à coeur
13:51vraiment d'essayer de créer du lien entre les consommateurs mais aussi les producteurs, de
13:57prendre ce temps là et de créer vraiment tout un accompagnement en fait sur la durée au-delà
14:03de la participation à la cotisation à la caisse. Voilà pour faire synthétique. Merci beaucoup Elodie Pottin,
14:11si jamais des participants ont des questions qu'ils peuvent les écrire dans le chat, normalement le
14:17CGDB est censé nous les faire remonter à la fin de l'intervention et je passe tout de suite la
14:21parole à Julien Mast pour l'association IGREN. Bonjour à toutes et à tous, du coup ça va faire un super lien avec ce que tu viens de
14:31dire Elodie, parce qu'on arrive à peu près au même point mais en partant de la même base. Mais du coup ça va vraiment
14:37résonner avec tout ce que tu as dit et je tiens d'abord à m'excuser, je ne sais pas si vous m'entendez bien, je suis dans un IIT
14:42parce que je suis à l'Assemblée Générale du Fonds GEP, du Fonds d'Education Populaire, du coup j'ai peur qu'il y ait un peu
14:48beaucoup de bruit mais j'espère que vous allez bien m'entendre quand même. Du coup pour commencer, d'où je parle, je suis délégué
15:01à l'Assemblée Générale du Fonds d'Education Populaire qui s'appelle IGREN, qui a été créée en 2006 et du coup j'aurais pu utiliser
15:07tous les mots qu'Elodie a dit sur le pouvoir d'agir des habitants, le fait d'accompagner la prise de décision éclairée et notre rôle
15:15depuis 2006 c'est de faire ça sur pas mal de sujets et notamment sur l'alimentation avec comme base pour nous la connexion à
15:24l'humanité commune, le respect des droits fondamentaux, donc l'alimentation, et la vie avec l'harmonie et le vivant.
15:30Je peux passer si ça vous plaît, et voilà, et pour faire ça on a trois niveaux d'action, le terrain, les actions d'éducation populaire,
15:39le fait de tisser du lien avec les autres acteurs, le SS notamment, et bien sûr de participer à la construction des politiques publiques
15:45et faire un peu de lien aussi avec la SSA. Du coup, allons-y sur le projet que j'ai présenté. Alors là on se passe à la Belle-Aige,
15:55c'est un quartier que je ne suis pas, moi j'habite à Bordeaux mais c'est les équipes d'IGREN Nouvelle-Aquitaine qui mènent ce projet.
16:00Quartier classique de périphérie urbaine, mille logements sociaux, 45% de personnes qui vivent sur le pôle congrété, beaucoup de jeunes,
16:12beaucoup de familles monoparentales, sur les 3000 habitants, 1500 habitants qui vivent sur une chaîne de pauvreté.
16:19A partir de là, la collectivité nous appelle et nous demande d'intervenir pour qu'ils se rendent compte qu'il y a des problèmes d'obésité,
16:29des problèmes de santé, des problèmes alimentaires, et du coup on nous demande d'animer des ateliers santé-environnement,
16:35autour de l'alimentation. Très vite on s'aperçoit que la demande n'est pas adaptée, puisque le texte n'est pas du tout adapté en fait,
16:43et qu'en fait la problématique n'est pas du tout des problèmes de bien manger, mais des problèmes d'accès à l'alimentation,
16:50alimentation saine et durable. Du coup à partir de là on refait un diagnostic, on essaie de prendre le temps d'écouter les habitants,
16:57de comprendre ce qu'ils vivent et d'essayer d'arriver à avoir des pistes de solutions que les habitants ont voulues,
17:03ce que Elodie a appelé la mobilisation des habitants. De ça en fait on met autour de la toule tous les partenaires qui sont de près ou de loin
17:13liés à la politique alimentaire, à la politique des quartiers, et on se lance sur une étude de faisabilité sur comment refaire une filière alimentaire
17:21dans un quartier populaire. Du coup ça fait une belle étude et du coup on arrive sur une projection de demain avec trois grands piliers
17:31qui seraient la recherche pour faire avancer la réflexion sur la qualité des produits et surtout le prix juste,
17:37une partie transformation alimentaire et une partie bien sûr approvisionnement.
17:42En 2022, depuis 2022, on fait les premières expérimentations avec les femmes du quartier.
17:47Vous pouvez imaginer qu'il y a toutes les problématiques autres d'un quartier autour de la cuisine du monde.
17:52Du coup c'est ce qu'on a mis, on anime des ateliers cuisine, on anime des vélocuisines dans le quartier,
18:00on fait un marché de producteurs dans un quartier, parce qu'il n'y a pas de marché bien entendu sur l'espace puisque les gens n'ont pas le pouvoir d'achat.
18:09En fait on recrée du lien à l'alimentation différemment, BRAC vient aussi pour pouvoir faire la partie achat groupé et ainsi de suite.
18:18On essaie de faire des expérimentations, on fait monter en compétence les habitants du quartier, on fait des groupes de parole
18:24et on fait le lien avec la sécurité sociale alimentaire qui va s'expérimenter sur la Gironde.
18:32Du coup notre projet se met en lien avec la politique publique pour être une caisse locale de la SSA et imaginer le futur de demain.
18:42Tous ces projets sont assez magiques, on va parler de 200 femmes qui sont assez mobilisées sur ce quartier.
18:51Il y a plus de 21 nationalités qui sont sur ce projet-là, mais on arrive bien sûr à beaucoup de limites qui vont toucher l'insertion,
19:00qui vont toucher l'investissement dans une nouvelle façon de faire, d'arriver à des problématiques de volume pour les producteurs qui viennent sur le marché.
19:09Enfin toutes les problématiques d'une filière à tous les niveaux.
19:13Du coup en 2023 on a posé clairement le constat et on a dit qu'en fait maintenant il faut passer sur une autre transformation.
19:21C'est-à-dire que là on est en train de travailler sur une montée en volume et de travailler avec la ville pour aller vers la construction d'une société coopérative d'intérêt collectif
19:30avec une micro-production locale principalement pour faire de la reconnexion à la terre,
19:38mais aussi derrière d'aller travailler sur la filière d'approvisionnement à plus haute échelle, de la transformation sur le quartier.
19:45On est en train de réfléchir sur la réalisation de traiteurs pour l'extérieur du quartier, mais aussi et surtout c'est là où c'est important,
19:53à la transformation alimentaire sur le quartier, puisque jusqu'ici les seules capacités pour manger sur le quartier c'est un kebab.
20:01C'est important aussi que les femmes puissent, pour beaucoup de savoir-faire, les femmes et les hommes,
20:06beaucoup de savoir-faire culinaire, puissent aussi se transformer et faire ce qu'elles font à la maison,
20:12mais peut-être de façon plus visible sur le territoire.
20:16On est en train de travailler ça, formation, transformation, qu'est-ce qu'on mène de la sécurité sociale.
20:24Comme disait Elodie, je pense que c'est ça qui est aussi intéressant sur la SSA, bien sûr il y a encore beaucoup de choses à réfléchir,
20:30on expérimente, on est sur la première année, on a beaucoup de choses à imaginer,
20:34mais ça permet de mettre autour de la table toutes les parties prenantes d'une politique publique de demain,
20:39c'est-à-dire les habitants, les organisations de la société civile et des acteurs comme nous,
20:46d'éducation populaire, qui sont capables de faire le lien entre État et habitant,
20:50mais aussi tous les organismes d'État autour.
20:54Et finalement on n'a qu'un seul but commun, l'intérêt général des habitants qui sont là,
20:58et du coup on enlève les guerres de positionnement et on se dit comment on arrive au cœur de notre problématique,
21:06qui est en fait permettre à des gens qui habitent en France, dans une des villes les plus riches de France,
21:10de pouvoir sortir du thème de pauvreté et de bénéficier simplement d'une alimentation saine, durable et après juste.
21:18Voilà, je crois que j'ai fait assez vite, je ne sais pas si j'étais trop vite, je ne sais pas si ça a été, mais je crois que j'ai tout tenu dans le temps.
21:26C'est même plus vite que le temps imparti, mais si vous avez rien à rajouter.
21:31Je peux continuer, je peux parler pendant des heures, c'est juste pour parler.
21:36On peut encore développer au milieu des minutes.
21:38Je vous ai juste mis 2-3 photos, vous avez une photo à gauche, du coup c'est dans le centre social,
21:46c'est des femmes qui préparent à manger, et là c'est une des tables de quartier qui se fait régulièrement.
21:54C'est ces petites tables-là de convivialité qui permettent aux habitants d'échanger,
21:58c'est aux habitants qui ne se croisaient pas forcément, il y a différentes typologies de personnes.
22:03Et du coup c'est ça qui est magique, c'est qu'on parle d'un sujet qui est social ou environnemental,
22:08et on en arrive sur un simple sujet de vie commune et de vie de République.
22:14Et je pense qu'au vu de ce qu'on vit aujourd'hui, peu importe par l'entrée dans laquelle on arrive,
22:19l'important c'est ce qu'on défend à la fin, et ça c'est encore un bel exemple,
22:23et je pense qu'on peut encore faire progresser nos droits, ou au moins éviter que nos droits soient bafoués,
22:28et pas les nôtres, mais principalement ceux qui sont dans les quartiers politiques de famille.
22:32Voilà, là je crois que j'ai vraiment fait le tour.
22:34Merci beaucoup Julien, encore une fois vous pouvez poser toutes les questions que vous voulez dans le chat,
22:39et maintenant je passe la parole à Cécile Robert pour le PNR Périgord Limousin.
22:45Bonjour à tous, donc moi je suis chargée de mission alimentation et circuit court pour un parc naturel régional,
22:55celui du Périgord Limousin.
22:57On est sur un territoire rural, très rural, entre Angoulême-Périgueux et Limoges,
23:08sans agglomération sur le territoire.
23:14Un parc naturel régional, juste peut-être pour en dire deux mots, c'est une collectivité territoriale,
23:22qui s'est construite, alors ici pour nous, pour le Périgord Limousin, c'est environ 80 communes,
23:28qui se sont réunies autour d'un projet de territoire, autour du patrimoine à la fois paysager, environnemental,
23:37mais aussi culturel, bâti.
23:40Dans l'émission des parcs naturels régionaux, vous avez à la fois ces missions pour l'environnement,
23:46et ces missions pour le partage de la culture, la préservation de la culture, l'éducation, le tourisme,
23:54le vivre ensemble, qui sont dans l'émission des parcs naturels régionaux.
23:58C'est vrai que c'est parfois moins connu qu'il y ait ces deux aspects.
24:03Et le parc, depuis 2017, porte un projet alimentaire territorial,
24:08avec un volet important autour de la restauration collective.
24:13Donc des projets alimentaires territoriaux en zone rurale, il y en a peu,
24:19et ça a sa forme de spécificité, notamment quand on travaille sur la restauration collective.
24:28Je ne vais pas détailler l'ensemble du projet alimentaire territorial,
24:31je vais me concentrer uniquement sur le volet restauration collective.
24:35À l'échelle nationale, la restauration collective, ça représente un milliard de repas par an.
24:39À l'échelle du Périgord-Limousin, c'est deux millions, à peu près,
24:44quand on réunit les écoles, les primaires, les collèges, les lycées.
24:49Et la restauration collective, c'est-à-dire des cantines pour grande partie,
24:58ça touche à la fois aux questions de santé, et ça a été abordé tout à l'heure,
25:04on a des gros enjeux de santé aujourd'hui, avec 20 à 25 % des cancers alimentaires,
25:12des taux d'obésité qui sont très élevés, qui est de 50 % de la population.
25:18Donc ce moment de la restauration collective, notamment pour les jeunes enfants,
25:23c'est vraiment très important pour la santé.
25:25C'est un impact aussi sur la santé des territoires par rapport à nos choix des produits qu'on va
25:31utiliser, à l'économie du territoire dans la mesure où on arrive à faire travailler
25:36les entreprises locales, les agriculteurs, les artisans.
25:39C'est un gros volet d'éducation à l'alimentation et au vivre ensemble.
25:44On ne va pas oublier que le repas est un moment de se réunir et de se partager,
25:52et ça les enfants ils l'apprennent aussi à l'école, à la cantine.
25:57Et puis il y a une question sociale aussi autour de la restauration collective,
26:02avec un repas qui est le même pour tous, qui est proposé pour les enfants de l'école.
26:07Donc c'est pour toutes ces raisons-là que la restauration collective a pris une place
26:14dans ce projet alimentaire territorial.
26:18Aujourd'hui, on sait, on a des exemples inspirants pour montrer qu'il est possible
26:24d'avoir des restaurants scolaires, j'aime bien ce terme de restaurant scolaire,
26:31avec une cuisine locale, faite maison, de saison et bio.
26:37À titre d'exemple, sur le département de la Dordogne, donc nous en Péricole-aux-Mousons,
26:42on est à Charles-sur-la-Dordogne et sur la Haute-Augerre,
26:44au département de la Dordogne, il y a une politique forte sur ces collèges,
26:48et aujourd'hui ils sont à 12 collèges en 100% bio.
26:51100% bio pour les familles, travaillant différemment, en travaillant surtout chez
27:00maison, passer les restaurants scolaires de leurs collèges en 100% bio.
27:07Je pense que c'est un exemple fort pour montrer que c'est possible.
27:12Nous, sur notre territoire, on va avoir deux établissements qui sont en 100% bio,
27:17accompagnés par le département de la Dordogne, et par exemple sur la ville de Nontron,
27:22c'est la première cité scolaire de France en 100% bio.
27:26Nous, à l'échelle du parc, alors on va moins accompagner les collèges,
27:31puisque c'est une compétence du département, mais on va accompagner les cuisiniers,
27:36et les élus, des cantines municipales.
27:39On va travailler à destination des communes, plus particulièrement,
27:43parce que c'est peut-être nos interlocuteurs privilégiés en tant qu'interpréteurs de la région.
27:49Et moi, depuis le début des formations, c'est 63 cuisiniers de cantines municipales
27:55que j'ai pu former sur le territoire.
27:58Je vous ai mis un lien, je ne sais pas si les présentations seront diffusées,
28:04d'une petite vidéo qui a été réalisée, qui présente un peu plus en détail ces accompagnements,
28:12et un peu les initiatives à différentes échelles.
28:19C'est-à-dire qu'on va avoir des collèges avec plusieurs centaines de repas,
28:24mais sur notre territoire, on a aussi des communes rurales avec 20, 30, 50 repas qui sont servis.
28:32Donc c'est formidable à la fois d'avoir ces cantines sur les communes,
28:39c'est un facteur d'attractivité.
28:41Les élus font remonter régulièrement qu'une bonne cantine, c'est des inscriptions à l'école sur les communes,
28:47donc ça participe à la vitalité du territoire, à la vitalité des centres-bourgs.
28:52Mais c'est des difficultés différentes, c'est des problématiques logistiques qui ne sont pas les mêmes
28:59quand on va livrer un collège à plusieurs centaines de repas,
29:04et une école à 20 repas pour prendre les plus petites.
29:10Cette transition vers une alimentation avec des produits de qualité,
29:16alors il y a les objectifs de la loi EGalim, qui sont de 20% de produits bio et 50% de produits durables.
29:29Est-ce que ça revient ou pas ?
29:31Ça revient aussi, c'est peut-être que moi qui ai revu.
29:33D'accord.
29:35Donc pour faire cette transition, alors qu'on veuille aller au 100% bio,
29:39ou qu'on veuille aller juste atteindre les objectifs de la loi EGalim,
29:43ou trouver quelque chose entre les deux,
29:45la démarche elle est toujours la même,
29:49c'est de faire une transition vers une cuisine faite maison à base de produits bruts,
29:54de produits frais,
29:56parce que les produits transformés ça coûte cher,
29:58c'est de travailler la saisonnalité,
30:00c'est de lutter contre le gaspillage,
30:02et c'est de travailler les protéines végétales,
30:05parce que c'est une source d'économie,
30:07parce que c'est un enjeu important pour la santé,
30:10et que ce repas végétarien, il faut le voir vraiment comme un levier
30:17pour faire découvrir aux enfants des viandes de qualité.
30:22Dans les cas de réussite, il y a les partenariats et l'implication de tous,
30:27c'est-à-dire qu'il faut qu'aussi bien les cuisiniers,
30:31que les personnels de services, que les élus, que les gestionnaires
30:34soient impliqués dans la démarche et la soutiennent.
30:38On a trop d'exemples où il y a une volonté politique,
30:43mais qui n'est pas suivie à la cuisine,
30:45ou l'inverse, j'ai tous les cas de figure en fait dans les collectivités que je suis accompagnée,
30:50et puis il faut travailler progressivement et avec régularité.
30:54Et le point sur lequel je voulais insister particulièrement, c'est la formation.
30:59Nous on propose des formations depuis le 2017,
31:02et ces formations, elles permettent d'accompagner aussi bien les cuisiniers
31:07que les élus des communes,
31:10et elles vont concerner l'équilibre nutritionnel des menus,
31:16le fait de trouver des recettes végétariennes qui vont plaire aux enfants,
31:20qui vont permettre de valoriser les légumes toute l'année,
31:23qui vont rassurer les cuisiniers sur le fait d'apporter tout ce qu'il faut aux enfants,
31:30parce que c'est une vraie inquiétude des cuisiniers.
31:32On a des congés de cuisiniers qui sont très variables sur les territoires,
31:36avec des gens qui ont eu des formations, voire des expériences en restauration gastronomique,
31:41mais qui n'ont pas eu de formation sur les plats végétariens.
31:44Mais on a aussi des cuisiniers, beaucoup de cuisinières,
31:46qui n'ont pas eu de formation en cuisine,
31:48et qui se retrouvent sur ces postes dans les communes,
31:51et qui ont besoin d'être accompagnés.
31:53Pour faire du fait maison, il faut aussi du temps.
31:56Il faut du temps, donc des journées.
31:59Si on fait le bus le matin, on fait la cuisine le midi,
32:02ensuite on fait le ménage de la salle des fêtes,
32:04et le bus le soir, ça laisse pas beaucoup de temps pour une cuisine faite maison.
32:08Il faut aussi un minimum de matériel.
32:10Et donc c'est important d'accompagner les cuisiniers,
32:12et aussi les élus et les gestionnaires,
32:14pour les sensibiliser à ces aspects-là.
32:16Une cuisine faite maison, c'est possible,
32:18mais ça nécessite du temps,
32:20et parfois ça nécessite un petit peu de matériel aussi,
32:22en restauration.
32:24Apprendre à utiliser les céréales,
32:26les légumineuses et les légumes de saison,
32:28et on fait aussi des formations sur les aspects réglementaires,
32:31que ce soit pour les cuisiniers,
32:34que pour les élus et les gestionnaires.
32:38Sur un certain nombre de communes,
32:40les élus, ils ont leur travail dans la journée,
32:44ils sont élus le soir,
32:46et ils doivent presque tout savoir
32:48sur aussi bien les aspects urbanisme,
32:51construction des routes,
32:53équilibre nutritionnel,
32:55respect de la loi Egalim.
32:59Ils ont besoin d'un accompagnement
33:01pour être sensibilisés
33:03sur tous ces sujets-là,
33:05pour être formés,
33:07pour connaître aussi les obligations réglementaires.
33:10Il faut vraiment former tout le monde
33:12quand on fait cet accompagnement,
33:14il ne faut pas oublier d'acteurs.
33:18Je crois que j'arrive au bout de mon temps.
33:21À peu près, c'est ça, merci.
33:25Voilà, juste pour donner un dernier mot,
33:27si j'ai 10 secondes,
33:29c'est que ce projet est possible
33:31parce qu'on travaille avec les autres acteurs
33:33de l'agriculture et de l'alimentation
33:35sur notre territoire.
33:37Ça nous permet de mobiliser les élus,
33:39ça nous permet aussi d'avoir
33:41une légitimité sur le territoire
33:43par rapport à ces questions-là.
33:47Il faut travailler avec toutes les structures
33:49qui existent, et pour les formations,
33:51on travaille avec l'ASKIC Mourir l'Avenir,
33:53qui est un collectif de cuisiniers
33:55et de nutritionnistes qui agissent
33:57à l'échelle de toute la France
33:59pour accompagner les acteurs
34:01de la restauration scolaire.
34:03Merci beaucoup, Cécile.
34:05Je vais vous présenter quelques questions.
34:07D'abord une question pour Julien Mast,
34:09mais je pense qu'elle peut aussi s'appliquer
34:11au projet du RÉSAM.
34:13Quel rôle de la mairie,
34:15et plus largement des collectivités,
34:17dans le projet de LIA ?
34:19J'ai oublié exactement ce que vous voulez dire.
34:21Laboratoire d'initiative alimentaire.
34:25En fait, la mairie va changer de posture
34:27en fonction des phases.
34:29Sur le temps zéro,
34:31moi que j'appelle le temps zéro,
34:33de faire évoluer les pratiques
34:35sur la pratique alimentaire.
34:37Une fois que le constat a été posé
34:39que le problème n'était pas là,
34:41la mairie est rentrée dans le copil
34:43de réflexion de ce qu'on pouvait faire
34:45sur l'étude de faisabilité.
34:47Elle était plutôt suiveuse
34:49par rapport à ce qu'on faisait.
34:53Elle met aussi à disposition
34:55des services techniques
34:57pour venir mettre en place
34:59le marché.
35:01Il y a tous les outils
35:03de la politique publique
35:05pour pouvoir agir avec les gens du quartier.
35:09Qu'est-ce qu'elle fait d'autre ?
35:11Sur le niveau 3,
35:13là où on est en train de vivre depuis 2023,
35:15et on verra si ça va plus loin,
35:17la mairie est financeur
35:21via le CCAS de la SSA.
35:27Elle a différentes politiques
35:29qui convergent
35:31vers ses habitants.
35:35Elle a une rénovation urbaine,
35:37un plan alimentaire territorial,
35:39des directions sociales urbaines.
35:43La mairie rentre
35:45par plusieurs biais dans le territoire.
35:49Le laboratoire de l'alimentation
35:51va faire converger
35:53différentes politiques publiques
35:55de la collectivité.
35:57Je parle de la mairie,
35:59mais ça va être pareil
36:01pour les autres agences d'Etat
36:03ou de collectivité,
36:05comme le département
36:07qui va avoir la protection sociale
36:09et d'autres sujets.
36:11Quand on a un objectif commun,
36:13une œuvre commune à créer,
36:15on arrive à aligner
36:17les différentes politiques publiques.
36:19C'est plus facile chez nous
36:21que dans d'autres territoires.
36:23On a une convergence des forces
36:25et des savoir-faire de chacun.
36:27Par contre, ça demande
36:29de bien poser les bases,
36:31d'avoir de l'expertise en coopération
36:33pour qu'on arrive
36:35à que chacun garde sa place.
36:37Le leader du projet,
36:39c'est le laboratoire
36:41d'initiative alimentaire.
36:43C'est nous qui travaillons
36:45le projet long terme
36:47de modèle socio-économique
36:49pour qu'on soit ni dépendant
36:51de la mairie,
36:53ni dépendant de tel ou tel service.
36:55C'est là où l'alliance
36:57éducation populaire,
36:59acteurs de l'ESS
37:01et politiques publiques
37:03ont son sens.
37:05Sans ces alliances,
37:07il n'y a pas de projet de transformation.
37:09C'est ce que nous, on défend.
37:11Merci beaucoup.
37:13Elodie, vous avez quelque chose
37:15à répondre à cette question ?
37:17Quel est le rôle de votre collectivité ?
37:19Pour nous, c'est un peu particulier
37:21parce qu'on est à l'échelle d'un PI.
37:23On a trois PCI.
37:25Jusqu'ici, on avait la volonté
37:27d'ouvrir le dialogue avec l'ensemble
37:29des élus municipaux ou communautaires.
37:31Certains ont pu participer
37:33à nos rencontres.
37:35Par contre, on a une seule
37:37communauté de communes qui se lance
37:39dans un PAT,
37:41qui est pour le moment émergent.
37:43C'est assez nouveau.
37:45Ça montre aussi tout l'enjeu
37:47de cette thématique sur le territoire
37:49et des difficultés à aller là-dessus.
37:53On a une communauté de communes
37:55qui est plutôt partenaire,
37:57pas encore avec des soutiens financiers,
37:59mais on espère que ça va se consolider
38:01par la suite.
38:03Un des enjeux sera de réussir
38:05à impliquer les trois territoires
38:07dans cette dynamique-là.
38:09Pour le moment, on fonctionne
38:11avec ceux qui sont ouverts
38:13et qui participent
38:15aux échanges en étant présents
38:17ou sur d'autres temps.
38:21Ça marche. Merci beaucoup.
38:23J'ai peut-être une question
38:25pour Elodie et vous, Julien,
38:27puisque Cécile a un peu chié du doigt.
38:29Quelle place pour la végétalisation
38:31de l'alimentation dans vos dynamiques
38:33coopératives autour de l'alimentation ?
38:35C'est un sujet très important.
38:37Je rappelle qu'il y a quelques mois,
38:39le réseau Action Climat a publié une étude
38:41juste en termes climatiques
38:43sur la réduction de la consommation
38:45de viande des Français.
38:47Elle a établi qu'on tombe
38:49entre deux et trois repas
38:51avec de la viande par semaine.
38:53Est-ce que c'est des sujets qui ont émergé ?
38:55Est-ce que c'est des sujets qui clivent ?
38:57Est-ce que c'est des sujets
38:59où la coopération permet
39:01de surmonter les résistances ?
39:03C'est pas un sujet
39:05sur lequel on avait
39:07défini une posture
39:09ou autre.
39:11C'est assez complexe.
39:13Je pense que c'est des choses
39:15qui arriveront, qui sortiront
39:17dans des échanges
39:19lorsque l'on mobilisera largement
39:21autour du projet
39:23de SSA.
39:25Mais ce n'est pas un sujet
39:27que l'on a vraiment traité collectivement.
39:31Pour nous, la question
39:33ne se pose pas vraiment.
39:35On est dans un quartier
39:37où il y a 45% de personnes
39:39qui sont sous le seuil de pauvreté.
39:41Du coup, la question
39:43de l'accessibilité à la viande
39:45se pose très peu.
39:47Aujourd'hui, c'est plutôt un problème
39:49de perte de classe aisée,
39:51de personnes pour les moyens.
39:53Sous le seuil de pauvreté,
39:55on est plutôt à essayer d'agrémenter
39:57des produits de base pour arriver
39:59à des qualités.
40:05On n'est pas la plus grande tranche
40:07de précarité française.
40:09Il y a encore plus bas, malheureusement.
40:11Ce sont vraiment des quartiers
40:13où ces questions-là se posent très peu
40:15au vu du pouvoir d'achat.
40:17En plus,
40:19le sujet est plutôt le métissage
40:21culturel.
40:23Vu qu'il y a beaucoup de gens
40:25issus de deux ou trois générations
40:27d'immigration,
40:29la viande, c'est toujours un repas
40:31de luxe. Forcément,
40:33sur quelques tables
40:35de convivialité, il y a l'envie.
40:37Vu qu'on essaie de trouver le prix
40:39le plus juste, l'envie
40:41se retrouve souvent confrontée à la capacité.
40:43La question ne se pose pas
40:45par rapport à ces études
40:47sur le terrain, pas chez nous.
40:49Pas dans ces quartiers-là.
40:51Merci beaucoup.
40:53Vous, Cécile, pouvez-vous parler
40:55de la promotion
40:57des recettes végétariennes ?
40:59Vous avez mis
41:01quelque chose sur votre diaporama.
41:03Est-ce qu'il y a de la résistance
41:05à rencontre dans les territoires ?
41:07Comment vous arrivez à les surmonter ?
41:09Oui.
41:11On peut rencontrer
41:13de la résistance
41:15sur les territoires
41:17à différents niveaux.
41:21On a un certain nombre
41:23d'inquiétudes sur le fait
41:25de retirer la viande
41:27de repas
41:29à des gens qui ne pourraient en manger
41:31et de se retrouver
41:33avec des enfants
41:35qui seraient carencés en protéines animales.
41:37Il y a une inquiétude
41:39qu'on rencontre
41:41chez un certain nombre de cuisiniers.
41:43Est-ce que je vais pouvoir apporter
41:45tout ce qu'il faut aux enfants ?
41:47Est-ce que je ne les prive pas de quelque chose ?
41:51Il y a cette réticence-là.
42:01Il y a aussi une inquiétude
42:03sur les protéines animales.
42:07En faisant découvrir aux cuisiniers
42:09des recettes
42:11savoureuses
42:13équilibrées, la présence de nutritionnistes
42:15aide beaucoup à rassurer
42:17sur ces aspects-là.
42:19Il ne faut pas oublier qu'on n'est que
42:21sur un repas du midi
42:23dans la semaine.
42:25On ne la retire pas
42:27à tous les repas.
42:29C'est-à-dire
42:31de voir quels sont les réels besoins
42:33en protéines des enfants.
42:35Ça aide à rassurer
42:37les élus et les cuisiniers.
42:39Après, on a aussi
42:41de temps en temps des postures idéologiques
42:45qui sont
42:47souvent pas justes
42:49mais sur lesquelles il est plus difficile
42:51de revenir.
42:53On est sur un territoire d'élevage
42:55en périgord limousin
42:57et si on fait un repas végétarien
42:59on arrête de souvenir
43:01les éleveurs du territoire.
43:03Ce qui est plutôt faux
43:05parce que généralement
43:07les collectivités qui font
43:09un repas végétarien
43:11et un repas avec un grammage réduit
43:13travaillent avec des agriculteurs locaux
43:15et les collectivités
43:17qui mettent énormément de protéines
43:19font venir des protéines animales
43:21qui viennent de très loin
43:23et qui sont produites dans des conditions
43:25assez mauvaises.
43:27Mais on peut des fois
43:29avoir des positions idéologiques
43:31de « je ne mettrai pas de repas végétarien
43:33parce que je soutiens les éleveurs ».
43:37Mais il y a aussi une vraie inquiétude
43:39de priver les enfants de quelque chose
43:41et c'est là où l'accompagnement
43:43est important et puis comme je le disais
43:45cuisiner des recettes
43:47végétariennes qui vont
43:49plaire aux enfants, qui sont faites maison
43:51parce qu'on est d'accord que si un plat végétarien
43:53est fait à base de steaks de sonja
43:55de produits industriels transformés, il est à la fois
43:57cher, pas intéressant nutritionnellement
43:59donc pour la cantine ça n'a aucun intérêt.
44:03Mais pour ça il y a besoin d'un accompagnement
44:05et que ce soit pour des cuisiniers qui ont des formations
44:07qui sortent de grandes structures
44:09de grands restaurants gastronomiques
44:11l'autre jour j'accompagnais quelqu'un
44:13il a été cuisinier à la Tour Eiffel
44:15il a été cuisinier dans des restaurants
44:17étoilés, mais faire un repas végétarien
44:19il ne l'a jamais vu, il était complètement
44:21démuni par rapport à ça
44:23la peur que ça ne plaise pas
44:25que ça soit jeté, que les enfants
44:27manquent de quelque chose et c'est là
44:29où il est important de proposer un accompagnement
44:31il ne suffit pas
44:33tout est possible en fait, on a des exemples qui montrent
44:35que c'est possible mais ça ne se fait pas tout seul.
44:37D'accord ça marche
44:39merci beaucoup et peut-être une dernière
44:41question à la longue de cette séance
44:43puisque le temps nous presse, peut-être que vous pouvez
44:45chacun rappeler quels sont les
44:47principaux acteurs de la coopération
44:49avec qui vous interagissez sur le territoire
44:51et
44:53comment vous coordonnez avec eux
44:57peut-être
44:59Elodie dans l'ordre chronologique de passage
45:01alors
45:03les principaux acteurs
45:05pour nous ce sont avant tout les associations
45:07locales, les citoyens
45:09et
45:11une collectivité surtout
45:13je le disais tout à l'heure, et puis
45:15on a aussi quelques
45:17personnes qui sont là à titre individuel
45:19qui ont des projets
45:21entreprenariat ou autre
45:23donc
45:25après c'est vraiment tout
45:27champ d'activité aussi confondu
45:31et comment on se coordonne
45:33en fait c'est avant tout
45:35lors de nos journées de rencontre
45:37où on a pu définir un peu
45:39notre stratégie
45:41nos envies pour le territoire
45:43donc on a défini
45:45une charte
45:47on a aussi un comité
45:49du coup opérationnel avec
45:51les trois structures qui coordonnent localement
45:53et puis la fonda
45:55donc on partage un peu aussi
45:57les différentes étapes et puis
45:59la méthodologie qu'on va mettre en place
46:01pour la suite
46:03ça marche, merci beaucoup
46:05Julien
46:07il y a beaucoup
46:09d'acteurs qui sont
46:11animés de façon
46:13communautaire, c'est-à-dire par cercle
46:15et en communauté
46:17du coup je vais partir
46:19en par nombre, on va d'abord commencer
46:21par les habitants
46:23ils sont très nombreux, il y a des habitants
46:25qui sont juste consommateurs
46:27d'autres qui sont participants
46:29d'autres qui sont dans l'expérimentation
46:31de la SSA
46:33il y en a même qui sont bénévoles au sein de
46:35l'association, ensuite bien sûr
46:37j'ai cité les collectivités
46:39du coup là on va parler de la mairie
46:41des services techniques
46:43que direction de service
46:45que élu
46:47bien sûr métropole
46:49département
46:51région
46:53drap
46:55ministère du travail
46:57on a à peu près tous les
46:59composantes de l'état, on a eu la DEM
47:01aussi
47:03et après on a la société
47:05civile organisée
47:07il y a VRAC
47:09il y a des acteurs de la recherche
47:11l'université de Bordeaux
47:13Sciences agro
47:15il y a un peu plus de typologie d'acteurs
47:17que vous pouvez retrouver dans la vie
47:19dans la vie citoyenne
47:21et en fait dans une métropole
47:23pour le coup
47:25c'est la chance de pouvoir mener des projets
47:27comme ça dans une métropole riche
47:29c'est parce qu'en fait
47:31il y a quand même beaucoup d'acteurs
47:33après ça demande une science de la coopération
47:35et l'ingénierie de coopération
47:37pour que justement les enjeux politiques
47:39ne viennent pas se mettre
47:41dans la mauvaise place et que du coup
47:43chacun puisse avoir sa véritable
47:45place et son droit à la parole
47:47et que chacun puisse faire des choix
47:49en fonction de ses envies
47:51et ça c'est vraiment une ingénierie de coopération
47:53qui se travaille sur le tendon et avec des gens
47:55qui sont formés à la coopération
47:57au leadership d'animation communautaire
47:59et tout ce qui suit derrière
48:01ça marche, merci beaucoup
48:03et Cécile pour conclure
48:06Nous au niveau des partenaires
48:08sur le projet
48:10il y a évidemment les collectivités
48:12les collectivités membres du territoire
48:14on ouvre toujours nos actions
48:16aux communes limitrophes dans la mesure
48:18où il y a de la place pour les formations
48:20on ne se limite pas aux communes
48:22du territoire du parc
48:24après c'est une démarche volontaire
48:26donc c'est les communes qui ont envie
48:28de participer, qui ont envie
48:30d'envoyer leur cuisinier en formation
48:32ou de venir se former
48:34après on travaille aussi
48:36avec les départements
48:38de la Haute-Vienne et de la Dordogne
48:40évidemment qui sont impliqués sur le projet
48:42on travaille
48:44avec les structures
48:46de l'agriculture et de l'alimentation
48:48comme Agro-Bio
48:50Agro-Bio Périgord étant un partenaire
48:52privilégié sur ses actions
48:54et on a ce réseau
48:56de formateurs, cuisiniers
48:58et diététiciennes
49:00qui s'appellent la Ski Courir et Venir
49:02on a aussi entendu parler du collectif Les Pieds dans le plat
49:04qui sont deux structures
49:06jumelles
49:08qui travaillent
49:10beaucoup avec nous
49:12on s'appuie
49:14sur la volonté des communes du territoire
49:16pour mener ces actions
49:18ça marche, merci beaucoup
49:20merci beaucoup à tous
49:22pour votre présence et votre attention
49:24et à nos trois intervenants
49:26pour leurs propos très intéressants
49:28et maintenant je crois qu'il faut
49:30aller vers le tableau Miro
49:32où vous aurez le lien
49:34pour le retour de la plénière
49:36avec les deux grands témoins qui étaient présents ce matin
49:38et donc voilà
49:40avec Fanny Lacroix et Samuel Aubin
49:42normalement je n'oublie rien
49:48merci, au revoir