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Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur l'absence du libéralisme dans les programmes des différents partis pour les élections législatives.
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00:00Tito Rico sur Europe 1, bonjour Nicolas, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:04Nicolas, vous nous signalez un grand absent dans cette campagne électorale.
00:07Et oui, ce grand absent c'est le libéralisme, et c'est quand même un triste étonnement quand on pense à l'histoire parlementaire de notre pays
00:13marqué par des figures libérales, de grands discours de libéraux, Tocqueville, Benjamin Constant, François Guizot,
00:20Jacques Chabrand-Helmas au XXe siècle, plus proche de nous. Mais ce qui me frappe, outre cette absence, c'est l'île
00:27libéralisme, un des deux principaux programmes qui ont quatre points communs très nets. Le premier, c'est une hostilité au libre-échange,
00:35et notamment au libre-échange agricole. Il est vraiment question de remettre le protectionnisme au goût du jour.
00:40Le deuxième point commun du programme du Rassemblement National et du nouveau Front Populaire, c'est le non-respect
00:47des traités européens. On ne les respecte pas et on verra bien ce qui se passe,
00:51l'Union Européenne étant décrite par les deux camps comme une espèce de monstre libéral.
00:56Troisième point commun, l'hyper-inflation des dépenses publiques, alors encore plus marquée à gauche qu'au Rassemblement National,
01:03mais alors vraiment, on rase gratis.
01:06On rase gratis, sauf que, quatrième point commun, eh bien il y a quand même un certain nombre d'augmentation d'impôts, alors là aussi elles sont plus
01:13fortes, du côté du nouveau Front Populaire.
01:15Bon, le programme du camp présidentiel, est-il davantage libéral ?
01:19Écoutez, il y a assez peu de mesures et non, il n'est pas vraiment libéral. L'une des mesures les plus originales,
01:25vous en parliez, Dimitri, il y a quelques instants, c'est la création d'une complémentaire santé publique à 1 euro. L'État va créer sa propre mutuelle
01:33en quelque sorte. Bon, je rappelle qu'il y a déjà quand même une sécurité sociale qui,
01:37elle aussi est publique. Au fond, dans cette campagne, on a un peu l'impression que l'entreprise est abandonnée,
01:43l'innovation n'est pas un enjeu, l'intelligence artificielle, ça n'existe pas.
01:46Quant à des termes ou à des expressions comme « liberté d'entreprendre », « efficacité de l'État », « concurrence », moi, je ne les ai pas entendues une seule fois.
01:53Mais peut-être que les Français considèrent qu'un État plus fort doit contrôler l'économie. Les Français sont-ils libéraux, Nicolas ?
01:58Écoutez, c'est un contresens. Je peux vous parler, par exemple, du plan Pinière-Ruef qui a été mis en place par le général de Gaulle
02:04en 1958 et qui s'est caractérisé par une baisse des dépenses publiques, une simplification de la fiscalité, la libéralisation des prix, la libéralisation des salaires,
02:13la réduction des barrières douanières à l'importation.
02:16Au fond, le plan économiquement le plus libéral de la Ve République a été mis en place par un homme, le général de Gaulle, qui, je crois,
02:23n'était ni un centriste mou, ni quelqu'un qu'on pouvait accuser de ne pas vouloir
02:28protéger la France. La vérité, et l'histoire le montre, c'est qu'il est parfaitement possible de conjuguer une politique régalienne
02:35stricte et le libéralisme économique.
02:37Signature Europe 1, Nicolas Bouzou. Merci beaucoup, Nicolas.
02:39A demain.
02:40A demain.
02:40Europe 1.
02:41Tout à l'heure à Nevers.