Le bac philo des humoristes est une émission humoristique diffusée sur France 4 où des humoristes doivent repasser leur bac de philosophie sur scène, en direct et devant un public.
Le concept
Chaque année, une dizaine d'humoristes acceptent de relever le défi de traiter un sujet de philosophie tiré des épreuves du bac, le jour même de l'émission. Ils découvrent les sujets le matin et doivent ensuite préparer une prestation de 7 à 8 minutes à restituer sur scène le soir même.
L'édition 2023
L'édition 2023 a eu lieu le 14 juin au Théâtre Libre à Paris, présentée par Karim Duval. Parmi les humoristes participants : Ahmed Sparrow, Cécile Marx, Gérémy Credeville, Christine Berrou, Lola Ces, Marie Facundo, Mélodie Molinaro, Nicole Ferroni, Oldelaf et Yann Marguet. Ils ont dû traiter un sujet imposé de l'épreuve de philosophie du bac 2023, devant un public de 900 "examinateurs" venant les juger avec humour.
Un défi humoristique
L'émission relève le pari de mêler humour et philosophie, en défiant des artistes comiques de produire une réflexion structurée et argumentée sur des notions philosophiques complexes, tout en faisant rire le public. C'est un exercice périlleux qui met à l'épreuve leur capacité d'improvisation, leur culture générale et leur sens de l'humour, dans un format télévisuel original diffusé sur France 4.
Le concept
Chaque année, une dizaine d'humoristes acceptent de relever le défi de traiter un sujet de philosophie tiré des épreuves du bac, le jour même de l'émission. Ils découvrent les sujets le matin et doivent ensuite préparer une prestation de 7 à 8 minutes à restituer sur scène le soir même.
L'édition 2023
L'édition 2023 a eu lieu le 14 juin au Théâtre Libre à Paris, présentée par Karim Duval. Parmi les humoristes participants : Ahmed Sparrow, Cécile Marx, Gérémy Credeville, Christine Berrou, Lola Ces, Marie Facundo, Mélodie Molinaro, Nicole Ferroni, Oldelaf et Yann Marguet. Ils ont dû traiter un sujet imposé de l'épreuve de philosophie du bac 2023, devant un public de 900 "examinateurs" venant les juger avec humour.
Un défi humoristique
L'émission relève le pari de mêler humour et philosophie, en défiant des artistes comiques de produire une réflexion structurée et argumentée sur des notions philosophiques complexes, tout en faisant rire le public. C'est un exercice périlleux qui met à l'épreuve leur capacité d'improvisation, leur culture générale et leur sens de l'humour, dans un format télévisuel original diffusé sur France 4.
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AmusantTranscription
00:00:00Vous avez 4 heures, et il est interdit de sortir avant 30 minutes d'épreuve.
00:00:07Je vous rappelle que les calculatrices et les compas sont strictement interdits.
00:00:15Vous pouvez maintenant retourner vos sujets. Bonne chance à vous.
00:00:30Sous-titrage ST' 501
00:01:00Posez vos stylos.
00:01:31Bonsoir, le Théâtre Libre !
00:01:35Bonsoir, et bienvenue à cette 3e édition du bac philo des humoristes
00:01:40qui, cette année, et c'est une première, est diffusée en direct sur Culturebox et Rire et Chanson.
00:01:45Donc, bonsoir la France, bonsoir la francophonie, bonsoir la culture,
00:01:50et bienvenue à cette 3e édition du Théâtre Libre.
00:01:55Ce soir, on célèbre l'humour et la philosophie.
00:01:59D'ailleurs, est-ce qu'on dit LA philosophie ou LES philosophies ?
00:02:02Les systèmes philosophiques dépendent en effet d'axiomes différents
00:02:06selon les différents systèmes de pensée, comme le rappelle Emmanuel Kant,
00:02:10alors que certains prônent l'unicité de la philosophie.
00:02:13Alors que certains prônent l'unicité de la philosophie.
00:02:16Alors que certains prônent l'unicité de la philosophie.
00:02:19Alors que certains prônent l'unicité de la philosophie.
00:02:22Alors que certains prônent l'unicité de la pensée,
00:02:25le fameux « je n'ai qu'une philosophie, être accepté comme je suis »,
00:02:31comme le rappelle Hamel Bant.
00:02:35Bon, mon rêve, mon rêve, c'est que le jour du bac philo soit décrété fête nationale.
00:02:41C'est vrai, ça permettrait de redorer un petit peu la réputation de flemmard qu'on a.
00:02:45La journée de la philosophie, ce serait une façon de célébrer la France des Lumières
00:02:49en grattant un jour férié.
00:02:51En plus, le bac philo tombe toujours un mercredi.
00:02:53T'imagines, ça ferait des ponts de ouf.
00:02:56Ça commencerait, week-end du 1er mai, week-end du 8 mai,
00:02:59week-end de l'Ascension, la Pentecôte, semaine du bac philo.
00:03:05C'était quoi le sujet ?
00:03:06Ben écoute, c'était « Le travail est-il un obstacle à la liberté ? »
00:03:10Ben en France, non en fait.
00:03:13Non, la philosophie devrait vraiment être la question de tous en fait.
00:03:16Elle concerne tout le monde, la philosophie d'ailleurs, parce qu'elle parle de la vie.
00:03:19D'ailleurs, la presse ne relaie que les sujets du bac philo.
00:03:23Je veux dire, jamais la presse ne relaie les sujets de maths par exemple.
00:03:26Je n'ai jamais vu dans le monde une, genre,
00:03:29« Les terminales ES trébuchent sur un cosinus. »
00:03:33Ou « Les terminales S galèrent avec une équation. »
00:03:37« La règle de Troyes a encore eu raison des terminales L. »
00:03:49On a des littéraires ou pas dans la salle ce soir ? J'aime bien vérifier.
00:03:51À chaque fois, il y a des L ou pas ?
00:03:52Généralement, il y en a peu au spectacle.
00:03:53C'est parce qu'ils ont moins de pouvoir d'achat et ça se vérifie.
00:03:56Bienvenue les littéraires.
00:03:58Qu'est-ce qu'on retient de cette année de terminales ?
00:04:01Le bac philo, finalement, pas grand-chose.
00:04:03Le syllogisme, à la rigueur.
00:04:05« Tous les hommes sont mortels. »
00:04:06Or, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel.
00:04:08Et encore, 20 ans plus tard, c'est souvent un mec bourré en fin de soirée
00:04:12qui essaie de te le sortir.
00:04:13Il galère, il est là, « Ah, Socrate, il est mort ? »
00:04:16Ouais, il est mort. En tout cas, il était mortel, Socrate.
00:04:20Donc, on va tous mourir.
00:04:22Carpe diem.
00:04:24Ça aussi, ça reste.
00:04:25Qu'est-ce qu'il reste ? Le format de l'épreuve aussi.
00:04:27Deux sujets de discerne, un commentaire de texte au soir, voilà.
00:04:29Et ce qu'il reste aussi, c'est le gros débile de la classe.
00:04:32Le mec, pas une lumière en philo, clairement.
00:04:34Moi, dans ma promo, il y avait un gars, le jour du bac philo,
00:04:37à la fin, on sort, je lui dis « Alors, ça va, ça s'est bien passé, l'épreuve de philo ? »
00:04:39Il m'a dit « Bah, écoute, la première question, j'ai galéré. »
00:04:46« La deuxième, ça va. »
00:04:49« Et la troisième, elle était longue, j'ai fait ce que j'ai pu. »
00:04:52Il a traité les trois sujets en quatre heures.
00:04:54Le fameux « Vous avez quatre heures ? »
00:04:56Ça, il me manque.
00:04:57Parce que quand, aujourd'hui, dans nos vies speed,
00:04:59quand est-ce qu'on nous pose la question « Vous avez quatre heures ? »
00:05:02Quand est-ce qu'on nous dit « Vous avez quatre heures ? »
00:05:03Avoir quatre heures, aujourd'hui,
00:05:05libres, déconnectées,
00:05:08sans téléphone,
00:05:10en silence, pour répondre à une question philosophique,
00:05:12ça s'appelle une retraite spirituelle.
00:05:14Ça coûte 500 balles.
00:05:16Clairement.
00:05:20Pour avoir le droit de faire ça, aujourd'hui,
00:05:22il faut soit être en terminale, soit avoir fait un burn-out.
00:05:24C'est tout.
00:05:26Aujourd'hui, ce matin, en fait,
00:05:28il faut savoir que tous les 17-18 ans
00:05:30étaient dans une salle,
00:05:32coupés des réseaux sociaux.
00:05:33TikTok, ils étaient en flip, vraiment.
00:05:35Pour eux, c'était l'enfer.
00:05:36Ils ont fait une réunion, vraiment, les mecs.
00:05:38Comment faire pour réussir à prendre du temps de cerveau
00:05:40aux gamins qui sont enfermés pendant ces quatre heures ?
00:05:42Je suis sûr qu'un jour, ils vont faire appel
00:05:44à des influenceurs en guise de surveillants.
00:05:47T'imagines ?
00:05:48« Allez, mes gâtés, vous avez 30 secondes pour conclure.
00:05:51Et pour essayer ma crème hydratante à base d'aloe vera. »
00:05:55Le « Vous avez quatre heures ? »,
00:05:57il fait moins peur au terminal d'aujourd'hui.
00:05:59Il y a moins d'enjeux pour eux,
00:06:00parce qu'il y a Parcoursup.
00:06:01Forcément, tout est joué d'avance.
00:06:03En plus, ils gonflent leurs notes
00:06:04pour les mettre bien vis-à-vis de Parcoursup.
00:06:06Moi, j'ai un neveu, il a 19 de moyenne en philo.
00:06:0819 de moyenne. Il est bon élève.
00:06:10Mais 19 de moyenne,
00:06:11c'est une moyenne de fils de dictateur africain, attends.
00:06:17Donc voilà, il y a moins d'enjeux pour les terminales.
00:06:20Par contre, pour les artistes que vous êtes venus voir ce soir,
00:06:22il y a de l'enjeu.
00:06:23Ils vont essayer de vous faire rire
00:06:24à partir des sujets qui sont tombés ce matin.
00:06:26C'est ça, le principe du bac philo des humoristes.
00:06:28Il y a eu des sujets de discerne ce matin qui sont tombés.
00:06:30On a été chercher les sujets des académies étrangères aussi
00:06:32la semaine dernière pour donner plus de choix.
00:06:34Et en fait, ils ont pris le pari
00:06:36d'écrire un sketch dans la journée à l'arrache.
00:06:38Ils sont plus ou moins prêts.
00:06:39On ne va pas vous mentir.
00:06:41Ils connaissent leur texte, mais un peu, voilà.
00:06:44Ils ont droit aux fiches.
00:06:45Tout est permis.
00:06:47Mais c'est ça qu'on est venus chercher.
00:06:49C'est Kierkegaard qui disait
00:06:51l'angoisse et le vertige de la liberté.
00:06:53C'est ça qu'ils sont venus chercher.
00:07:01Il m'arrive de lire.
00:07:03Il m'arrive de lire Wikipédia.
00:07:06Donc, ils sont vraiment venus se mettre en danger.
00:07:09Ce soir, ils flippent comme des jeunes bacheliers.
00:07:11Vraiment, ils transpirent.
00:07:12Il y en a un, il a de l'acné qui a repoussé.
00:07:13Vraiment, ça génère des angoisses dingues.
00:07:15Rien que pour ça, je voudrais qu'on leur donne une énergie de fou,
00:07:17mesdames et messieurs.
00:07:21Eh oui !
00:07:22Ils vont venir jouer un sketch
00:07:25à partir des sujets de dissertation du bac et de philo
00:07:28qui sont tombés ce matin.
00:07:30Et on va garder cette énergie pour la première artiste.
00:07:32Je l'adore.
00:07:33Je la connais depuis maintenant 12 ans, je crois.
00:07:36Elle a choisi de traiter le sujet
00:07:38« Le bonheur est-il affaire de raison ? »
00:07:42On sait comment parlait Zarathoustra.
00:07:45Il parlait ainsi.
00:07:47Blague Nietzsche.
00:07:49Mais je voudrais que vous montriez comment criait Zarathoustra.
00:07:52Allez-y, montrez-moi comment il criait.
00:07:54Comment s'ambiançait Zarathoustra ?
00:07:57Montrez-moi comment Zarathoustra accueillait un premier artiste
00:08:01pour une soirée stand-up de folie.
00:08:03Mesdames et messieurs,
00:08:04vous pouvez montrer Sylvain Roux.
00:08:11Bonsoir.
00:08:13Bonsoir à tous.
00:08:14Merci beaucoup.
00:08:15Merci.
00:08:17Alors...
00:08:19« Le bonheur est-il affaire de raison ? »
00:08:22Par applaudissements qui pensent que oui.
00:08:26Et par applaudissements qui pensent que non.
00:08:34Eh bien, merci. Bonsoir.
00:08:36Non, pas du tout.
00:08:37Non, j'ai bossé.
00:08:39Ma première réponse est oui.
00:08:42Pourquoi ?
00:08:43Parce que moi, quand j'ai raison,
00:08:45je ressens un sentiment de bonheur.
00:08:50Mais ma réponse est aussi non
00:08:52et ma réponse est aussi non
00:08:54car comme vous, j'ai rencontré beaucoup d'imbéciles heureux.
00:08:59Je suis d'ailleurs ravie de partager la scène
00:09:01avec certains d'entre eux ce soir.
00:09:05Paradoxalement, c'est une question sur le bonheur
00:09:07et pourtant, c'est une question qui me rend triste
00:09:09parce qu'associer bonheur et raison...
00:09:12C'est vrai, le bonheur, c'est Beyoncé
00:09:15et la raison, c'est Arlette Chabot.
00:09:18Le bonheur, c'est quoi ?
00:09:20C'est Uno avec ma fille.
00:09:22C'est des vacances au Portugal.
00:09:24C'est Gérald Darmanin qui se casse la gueule en trottinette.
00:09:28Et la raison, c'est que des trucs sans intérêt.
00:09:31Les desserts sans sucre ajouté.
00:09:33Mettre de l'argent sur un PEL.
00:09:35Ne pas coucher le premier soir.
00:09:37Mais quel intérêt !
00:09:41Et là, je crois que je commets une première erreur.
00:09:43Vous avez peut-être compris.
00:09:44Je confonds bonheur et plaisir.
00:09:47Et oui, le bonheur, c'est un état d'être.
00:09:49Le plaisir, c'est un shoot de dopamine.
00:09:52La quête du bonheur mène au bonheur.
00:09:55La quête du plaisir mène à l'addiction.
00:09:57Et j'espère que Pierre Palmade regardera ce sketch.
00:10:08Et oui, il ne faut pas confondre épicurisme et hedonisme.
00:10:11Par applaudissements, qui connaît la différence entre les deux ?
00:10:15Alors, je vous préviens.
00:10:17Je vais vous faire beaucoup applaudir pendant ce sketch.
00:10:19Parce que je n'ai pas écrit beaucoup.
00:10:21Donc, c'est pour gagner du temps.
00:10:23Alors, l'épicurisme, c'est vouloir être heureux.
00:10:28Mais sans faire de folie non plus.
00:10:30Qui pourrait nous mettre en danger.
00:10:32Voilà, l'épicurisme, il est là.
00:10:33Oui, bon, oui, d'accord.
00:10:35Mon pharmacien, voilà.
00:10:37Comment je le sais ? Il est pharmacien.
00:10:40Alors, l'hédoniste.
00:10:42Lui, l'hédoniste, c'est-à-dire qu'il est là.
00:10:45Il fait n'importe quoi.
00:10:47Il n'en a rien à foutre.
00:10:49Des conséquences de ce qu'on dit.
00:10:51Par exemple, le gouvernement.
00:10:53Voilà.
00:11:01Quand l'épicurienne a un rencard avec un mec.
00:11:05Si elle trouve que...
00:11:07Si elle ne le sent pas ou si elle le sent trop.
00:11:09Si jamais le gars n'a pas pris de douche.
00:11:11Eh bien, elle s'en va.
00:11:13L'hédoniste, non, elle reste.
00:11:15Parce qu'elle veut son plaisir.
00:11:17Elle veut son rapport sexuel.
00:11:19Même si le gars est fan de Pascal Praud.
00:11:21Même si le gars est Pascal Praud.
00:11:23Elle reste.
00:11:25Puisque l'envie de prendre du plaisir
00:11:27est supérieure à la peur d'attraper une MST.
00:11:31D'ailleurs, mesdames, petit conseil.
00:11:33Ne dites plus jamais.
00:11:35Je suis encore tombée sur un connard.
00:11:37Non, dites-moi.
00:11:39Les hédonistes.
00:11:41Par applaudissement, les hédonistes.
00:11:47L'épicurien, contrairement à l'hédoniste,
00:11:49lui, il a peur des excès.
00:11:51Parce qu'il se dit que sinon, il va se rendre malheureux.
00:11:53L'épicurien, il pense
00:11:55qu'on est tous responsables
00:11:57de notre propre bonheur.
00:11:59Et là, je réalise que l'épicurien,
00:12:01il est un petit peu de droite, quand même.
00:12:03Moi, j'aime bien être heureuse.
00:12:05Mais vous savez ce que j'aime encore plus
00:12:07que d'être heureuse ?
00:12:09J'aime photographier mon bonheur,
00:12:11le mettre sur Instagram,
00:12:13pour que tout le monde voit bien que je suis heureuse
00:12:15et like mon bonheur pour le valider.
00:12:17Par applaudissement, il y en a des comme ça aussi, ce soir ?
00:12:19Oui, il y en a.
00:12:21Alors nous, je vous explique,
00:12:23on n'est pas épicurien, on n'est pas hédoniste.
00:12:25On appartient à un troisième courant philosophique
00:12:27qui s'appelle le narcissisme.
00:12:29Je vous le dis.
00:12:31La bonne nouvelle,
00:12:33et ce que je voulais vous transmettre,
00:12:35surtout ce soir,
00:12:37c'est que quand on fait preuve de raison,
00:12:39on peut être heureux tout le temps.
00:12:41Même si on est malade,
00:12:43même si on est pauvre,
00:12:45même si on a un lien de parenté avec Marlène Schiappa.
00:12:47Et oui,
00:12:49on peut tous fabriquer son propre bonheur.
00:12:51Comment ? Il suffit d'aller chez Casto,
00:12:53parce que chez Casto, il y a tous... Non, pas du tout.
00:12:55Là, il était 17h, j'avais plus d'idée.
00:12:57Non, vous savez,
00:12:59une fois, je suis allée...
00:13:01Vous êtes bourrée, madame ? Non, je demande,
00:13:03parce que là, ça va.
00:13:05Mais vous êtes heureuse, au moins.
00:13:07Oui, je n'ai pas traité le sujet de l'alcool et le bonheur,
00:13:09mais c'est vrai qu'il y avait beaucoup de choses... Bref.
00:13:11Non, mais c'est quand même...
00:13:13Une fois, je suis allée à Delphes,
00:13:15en Grèce,
00:13:17et il y a le temple d'Apollon, là-bas.
00:13:19Et sur le mur, il est écrit...
00:13:21Merci de laisser les toilettes dans l'état où vous les avez laissées.
00:13:23Mais ça, c'est les toilettes.
00:13:25Mais après, sur le fronton du temple d'Apollon,
00:13:27il est écrit
00:13:29cette phrase de Socrate,
00:13:31que vous connaissez tous,
00:13:33« Connais-toi toi-même ».
00:13:35Vous seuls savez
00:13:37ce qui peut vous rendre heureux,
00:13:39et c'est là qu'intervient la raison.
00:13:41J'ai raison
00:13:43de ne pas reprendre du dessert,
00:13:45si je pense que ça va me rendre malade,
00:13:47mais j'ai raison d'en prendre trois fois,
00:13:49puisque c'est le théâtre libre qui paye,
00:13:51et vu le montant de mon salaire,
00:13:53autant que je me rattrape quand même quelque part.
00:13:55J'ai raison, j'ai raison
00:13:57de ne pas réécrire à mon ex toxique,
00:13:59parce qu'il m'a rendue très malheureuse,
00:14:01mais j'ai aussi raison de lui écrire,
00:14:03si j'estime que c'est pas parce qu'il m'a trompée trois fois,
00:14:05et une fois avec ma sœur, que c'est pas l'homme de ma vie.
00:14:07Pardon, excusez-moi.
00:14:09J'ai raison, j'ai raison
00:14:11de ne pas vous parler de mon spectacle,
00:14:13parce que ce soir, on parle de philosophie,
00:14:15et que c'est pas le sujet,
00:14:17mais j'ai aussi raison de vous dire
00:14:19que je joue tous les dimanches à 19h à la Nouvelle Seine,
00:14:21et qu'il reste encore deux soirs.
00:14:23Merci.
00:14:27J'ai raison de faire ce que je veux
00:14:29pour être heureuse,
00:14:31si je le fais pour mes bonnes raisons.
00:14:33Toi, qu'est-ce qui te rend heureux ?
00:14:35Jouer au golf, il a raison.
00:14:37Toi, qu'est-ce qui te rend heureuse ?
00:14:39Manger des crêpes, elle a raison.
00:14:41Toi, qu'est-ce qui te rend heureux ?
00:14:43Tu es toujours malheureux.
00:14:45D'accord.
00:14:49Eh bien, OK.
00:14:51Alors...
00:14:55Très bien.
00:14:57Si on peut faire quelque chose pour toi...
00:14:59Comment tu t'appelles ?
00:15:01Ravière. Déjà, tu n'es pas dans ton pays.
00:15:03Tu es...
00:15:05Donc déjà...
00:15:07Peut-être...
00:15:09Qu'est-ce que tu fais là ?
00:15:13Survivre, d'accord.
00:15:15Alors OK.
00:15:17Est-ce que quelqu'un peut surveiller Ravière ?
00:15:19Déjà, ce soir.
00:15:21Et puis, tu es venue tout seul ?
00:15:23Non. Alors, ce sont tes amis ?
00:15:25Lesquels ?
00:15:27Alors, bonjour madame. Excusez-moi, je prends un temps.
00:15:29Parce que quand même, je ne voudrais pas que Ravière soit en danger.
00:15:31Alors, attendez. Comment tu t'appelles ?
00:15:33Samia. Et donc, quel est ton lien à Ravière ?
00:15:35Est-ce que tu es sa ravisseuse ?
00:15:37Ou tu l'as kidnappée ?
00:15:39Ou comment ça se passe ?
00:15:41C'est ton copain.
00:15:43Et donc, ça te fait quoi d'apprendre qu'apparemment, il est dépressif ?
00:15:45Bien joué de l'avoir emmené à une soirée
00:15:47sur la philosophie.
00:15:49Et de vous être mis au premier rang.
00:15:51Vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
00:15:53Depuis 3 ans.
00:15:55Depuis 3 ans.
00:15:57Voilà. Eh bien, je vous souhaite...
00:15:59...
00:16:01...
00:16:03...beaucoup de...
00:16:05...
00:16:07...de bonheur à vous.
00:16:09En tout cas, je me demandais effectivement
00:16:11est-ce que c'est vrai que l'amour dure 3 ans ?
00:16:13Eh bien, oui.
00:16:15Donc...
00:16:17...
00:16:19...
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00:21:21Non parce que les pigeons ils volent. Le savent-ils. Sinon pourquoi marche-t-il autant ?
00:21:28Et ça voilà bon c'est un sujet aussi de... C'est vrai ils peuvent aller dans les arbres
00:21:32bouffer des fruits sympas. Qu'est-ce qu'ils boitent dans les caniveaux à bouffer des
00:21:34clopes c'est quand même Toby quoi. C'est le seul animal capable d'attendre dans une
00:21:38voie de bus qu'un bus arrive à 70 km heure il va être là dans la voie de bus.
00:21:41Un bus. Un bus. J'ai plus que deux orteils moi. Bref. Toujours donc lâcher une définition
00:21:53sur une notion, aborder un sujet que tu maîtrises si t'es de philosophe et c'est plié. Allez
00:21:57c'est parti pour le sujet. Karim sujet du jour.
00:22:00Comment ça t'as pas de sujet de philo ? Ben non. T'en as un ? Ben je peux t'en sortir
00:22:07un comme ça mais bon normalement t'as que ta pote. Ben non. Écoute j'en profite pour
00:22:11ramasser les feuilles aussi. C'est le sujet ? Ça peut... Non non non. Moi je vais aller
00:22:16piéger dans les académies étrangères. Il y en a un que personne n'a pris c'est la religion
00:22:21implique-t-elle de renoncer à la raison ? Bon courage.
00:22:38La région implique-t-elle de renoncer à la maison ? La région implique-t-elle... Alors
00:22:43moi personnellement j'habite le Nord Pas-de-Calais et j'ai quand même pu trouver un logement.
00:22:48Je peux donc dire qu'a priori la région n'implique pas forcément de renoncer à la maison bien
00:22:56qu'il y ait plusieurs régions. C'est pas la région c'est la religion. La religion implique-t-elle
00:23:04de renoncer à la raison ? Je peux avoir un verre d'eau ? La religion implique-t-elle
00:23:14de renoncer à la raison ? La religion. Pourquoi tu me fais parler religion ? Tu veux que je
00:23:17parle des juifs ? Tu veux que je parle de ma carrière ? Mais moi j'ai une carrière.
00:23:19Moi des juifs. Je peux pas parler des juifs. Débrouille-toi. C'est bon. Jérémie Crédeville.
00:23:24La religion. La religion permet-elle de renoncer à la raison ? Implique-t-elle de renoncer
00:23:44à la raison ? Alors on oppose souvent en philosophie raison et religion. La philosophie.
00:23:52Ce sont étymologiquement deux mots qui viennent du grec. Philos qui vient du grec qui veut dire
00:24:02aimer. Et Sophie qui vient de partir parce qu'elle trouve que mon passage est moyen. Merci Sophie.
00:24:07Kant E. de son prénom. E. Kant a dit un jour. Il fait frisquet ce matin. Il a dû le dire un jour.
00:24:24Il a dû mettre des notes là. Alors les trois grandes religions monothéistes connues sont
00:24:35l'islam, alaouakbar, le christianisme, alléluia, le judaïsme. Leurs pratiquants sont les musulmans,
00:24:51les chrétiens et les juifs. Les animaux ne vénèrent pas une entité supérieure. Non. Les
00:25:02pigeons par exemple n'ont pas de dieu connu. Or s'ils avancent leur tête ainsi c'est parce que
00:25:10leurs yeux sont fixes. Ainsi ils peuvent avoir une image nette. Antithèse. Les trois religions prônent
00:25:26la paix. Symbole de la paix ? La colombe. La colombe existe-t-elle ? Non c'est un pigeon blanc.
00:25:31Je pense donc je suis. Je pense donc je suis. Je pense donc je suis. Sachant que je est un autre.
00:25:50Un autre pense donc un autre suis. Et là t'as pas un activiste qui va débarquer en pleine cérémonie
00:25:56à Cannes ça veut se montrer quand c'est sur sur culture box personne. Et 2050 plus 4 degrés.
00:26:02Ouh ouh. Quand est-ce qu'on monte ces tchouts ? Y'en a pas. Non. T'façon moi je l'ai mon bac.
00:26:07Donc voilà. Bac plus 5. Ouais. Ouais. Ouais je sais. Non j'ai pas l'air comme ça. Bac philo. Alors
00:26:14la philo d'accord. J'étais pas le meilleur. Mais bon bac philo. Philo. Y'a des gens qui ont un
00:26:19doctorat en philo. Ils passent huit ans à penser. T'as fait quoi après ton bac Etienne ? J'ai pensé
00:26:29pendant huit ans. Mais ça sert à rien. Non. Ça sert à rien. Faut pas penser. Faut agir. Y'a des
00:26:34docteurs en philo. T'imagines ? Docteur. Docteur. Est-ce qu'il y a un docteur ? Oui je suis docteur.
00:26:38On a un blessé. Une tentative de suicide. La victime a perdu beaucoup de sang. La victime est
00:26:43en sang bourreau. Peut-elle être considérée comme victime ? On s'en fout. Il est en train de
00:26:50mourir. Depuis notre naissance, nous mourrons. Bon je suis d'accord. Je vais peut-être pas traiter
00:26:56le sujet de philo, à savoir la religion implique-t-elle de renoncer à la raison. Mais promis
00:27:01l'année prochaine, je ne renoncerai pas à réviser ma philosophie. Merci à tous.
00:27:04Je vous demande de garder cette énergie pour la suivante, la fabuleuse Nicole Ferroni,
00:27:16mesdames et messieurs. Merci. Moi aussi j'ai un pupitre. Je suis un fou. Par contre je suis
00:27:32désolée, je suis hyper embêtée parce qu'en fait il y a eu un gros quiproquo entre Karim et moi.
00:27:38Parce que moi je lui ai dit oui. Karim, je lui ai écrit comme ça. Ouais tu peux me dire quel
00:27:43sujet je peux prendre ? Et lui il m'a répondu les deux. Mais il voulait dire genre je peux
00:27:47choisir entre les deux. Et en fait vous savez comme il y a le bac général et le bac technologique,
00:27:51moi j'ai cru qu'il voulait dire tu peux prendre les deux, c'est-à-dire les sujets numéro deux sur
00:27:54les deux feuilles. Donc j'ai fait du coup deux sujets dont j'ai écrit les intitulés là sur
00:27:59le post-it. Le premier sujet étant vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? Le deuxième étant,
00:28:05au vu de mes résultats, pensez-vous qu'un frottis soit nécessaire ? Ah non pardon, c'est le post-it
00:28:14que je devais laisser à ma généraliste parce qu'en fait j'ai passé des vacances à Mykonos
00:28:18et de toute façon j'ai pas beaucoup le temps. Donc je vous donnerai le deuxième sujet après.
00:28:26Je vais y faire hyper vite par contre, donc il faut vraiment être au taquet, d'accord ? Alors
00:28:31au premier sujet, vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? Et dans le cadre des deux sujets,
00:28:36je vais vraiment faire une méthodologie très claire, ça sera thèse, antithèse, synthèse,
00:28:41aussi appelée la méthodologie du oui, non, ça dépend. Voilà et donc vouloir la paix,
00:28:50est-ce vouloir la justice ? Thèse, oui ! Si on veut la paix, il faut de la justice et ça
00:28:59effectivement on peut le voir parce que dès lors qu'on enlève la justice, on perd la paix. Et donc
00:29:05pour le démontrer, j'ai des exemples. J'ai choisi de travailler sur le très actuel exemple de la
00:29:14réforme des retraites. Je sais pas s'il y en a qui connaissent. En fait c'est une réforme politique,
00:29:21pour vous donner une image pour ceux qui n'auraient pas suivi, c'est une réforme qui est un peu comme
00:29:27à l'image de la voix de Jean-Jacques Goldman quand il monte dans les aigus dans Envoie-le-moi.
00:29:33C'est pas juste et ça fait mal.
00:29:45Et voilà et qu'est-ce qu'on a observé cette année en France ? C'est que dès lors que cette
00:29:51réforme qualifiée d'injuste a été proposée, qu'est-ce qu'il s'est passé dans les rues ?
00:29:56Il y a eu des manifestations et la manifestation ça traduit une perte de paix sociale à quoi
00:30:03on peut s'en douter. C'est que si les gens voulaient vraiment perdre de l'argent juste à se
00:30:09réunir pour suer ensemble, ils iraient au Hamam. Donc non. Donc vraiment la manifestation c'est une
00:30:15perte de paix sociale et je sais qu'il y en a qui disent oui mais en fait ils manifestent juste parce
00:30:18qu'ils sont réfractaires au changement. Non, non, parce que ça on peut le voir plusieurs fois dans
00:30:24l'histoire. Une des preuves vraiment de la causalité entre la justice et la paix sociale, c'est que
00:30:30quand une mesure adoptée est juste, par exemple l'augmentation du SMIC, est-ce qu'il y a des
00:30:36manifestations de mecs qui font « Gouvernement ! Je suis content ! Oui, oui, merci ! » Ils ne font
00:30:53pas ça. Il y a très rarement des gens qui cassent des abribus pour témoigner leur joie de vivre.
00:30:59Donc voilà. Donc ça, ça permet vraiment de valider la thèse comme quoi pour vouloir la paix,
00:31:02il faut vouloir la justice. Pour autant, maintenant je vais défendre l'antithèse comme quoi on peut
00:31:07vouloir la paix sans vouloir la justice. Et en guise d'illustration, je garderai quand même
00:31:12l'exemple de la réforme des retraites mais cette fois-ci par le prisme du Président. Président
00:31:18qui, je le rappelle, face à la grogne sociale en avril, a décidé qu'il souhaitait 100 jours
00:31:22d'apaisement. Or l'apaisement, étymologiquement, ça veut dire quoi ? Ça vient du latin « apagare »
00:31:29qui veut dire « faire la paix ». Et pour autant, est-ce que durant les 70 jours qui se sont écoulés,
00:31:35il a ressemé de la justice pour pas venir à cette paix ? Non ! Il a choisi, lui, un autre moyen plus
00:31:41personnel qui s'appelle le déni. Alors, démonstration de ce que peut être le déni. Par exemple,
00:31:54vous avez le Président de la République, quelqu'un va lui dire « Monsieur le Président, franchement,
00:31:57je crois que les Français ne sont pas très contents ». Et le Président fait « Non, non, je m'en fiche,
00:32:00je m'en fiche, je m'en fiche, moi je suis apaisée comme jamais, apaisée comme jamais ». Conclusion,
00:32:07synthèse, conclusion. À la question « Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? », je dirais
00:32:12« ça dépend de la paix de qui ». Si c'est la paix de vous-même, par exemple, vous êtes Président,
00:32:18vous avez envie de votre auto-paix intérieure, vous pouvez dans ce cas-là vous contenter de miser
00:32:23soit sur du déni, soit sur des bons bouchons d'oreille. En revanche, s'il s'agit de la paix
00:32:28de tous, la paix sociale, je vous conseille la justice. Merci.
00:32:37Deuxième sujet, qui n'était donc pas du tout le frottis, mais « Transformer la nature,
00:32:48est-ce gagner en liberté ? ». Et alors, si j'ai cette bouteille d'eau à la main,
00:32:52ce n'est pas que pour boire, même s'il fait 8000 degrés ici, c'est également pour présenter
00:32:56ma première partie de dissertation qui est que oui, transformer la nature, c'est gagner en liberté.
00:33:02Par exemple, vous avez à l'intérieur de cette bouteille de l'eau de source, qui était donc
00:33:06une portion de la nature, qui a donc été transformée. Parce que l'eau de source,
00:33:09elle était tranquille dans des rochers comme ça, je traverse le temps, je traverse les rochers et tout.
00:33:14Et là, il y a eu transformation. Il y a un vendeur d'eau, il a pris l'eau, il l'a captée,
00:33:19il l'a peut-être un peu modifiée, il l'a mise dans cette bouteille. Et en même temps qu'il y a
00:33:22une transformation d'état, on voit surtout qu'il y a une transformation de prix. On est passé de
00:33:26l'eau gratuite à de l'eau payante. Alors, vous allez me dire oui, mais ça permet juste de montrer
00:33:31que la transformation de la nature permet de gagner du pognon. Certes, mais grâce au pognon,
00:33:36le vendeur d'eau a pu acquérir peut-être la liberté d'amener sa femme Josiane manger des
00:33:42tempuras de gambas. Par conséquent, dès lors qu'on supprime la transformation de la nature,
00:33:47on supprime le fait de manger les tempuras de gambas. Alors vous allez me dire oui,
00:33:52mais Nicole, ceci n'est qu'un exemple. On ne peut pas en déduire l'ensemble d'une réflexion. Sauf
00:33:57que si vous poussez la réflexion sur l'ensemble des activités humaines, vous verrez que vraiment
00:34:00la transformation de la nature est une condition sine qua non. Par exemple, si je veux avoir la
00:34:04liberté de me nourrir, je vais prélever dans la nature des carottes, des œufs, du poisson et je
00:34:11vais les transformer en caca. J'ai dit caca à la télé. On va prendre un autre exemple. La liberté
00:34:20de se déplacer, par exemple, vous marchez sur un chemin et à ce moment-là, vous n'avez pas vu
00:34:24une fourmi, vous avez transformé la nature. Le vrai mot, c'est éclater la nature. Vous la défoncez
00:34:30au même titre que par exemple la liberté de jouer, on va défoncer des arbres pour fabriquer du papier
00:34:34pour que vous puissiez faire des sudokus ou des mots fléchés. Alors je sais, Florent Pagny va dire
00:34:38oui, mais vous n'aurez pas ma liberté de penser. Sauf pour dire qu'on peut penser sans transformer
00:34:44la nature. Mais là, j'ai envie de dire, écoutez, même Florent Pagny, il est pani de la dernière
00:34:49pluie. J'ai eu les sujets ce matin, je fais comme je peux. Autrement dit, voilà, sauf que ce qu'on voit,
00:34:58c'est que même pour penser, il faut quand même qu'on respire des éléments de la nature, c'est
00:35:01indispensable. Donc, en fait, on voit que toutes nos libertés d'être humain, elles sont conditionnées
00:35:06par le fait de transformer la nature et ça, il faut juste avoir la lucidité maintenant de le dire.
00:35:11C'est pour ça que moi, par exemple, je milite pour qu'au lieu de dire, moi je travaille dans les
00:35:15biocarburants et toi ? Et l'autre, il fait, moi je travaille dans les nouvelles technologies. Non,
00:35:19maintenant soyons lucides. On dit la vérité, à savoir, moi je travaille dans le fait d'éclater
00:35:25des orangs-outans et toi, moi je travaille dans le fait d'éclater des gorilles. Parce que c'est ça
00:35:28la vérité. Si, c'est ça. Si, c'est ça. Si, parce que dans le téléphone portable, il y a des minerais
00:35:35qui sont prélevés sur les territoires des gorilles et les gorilles, elles n'ont plus de territoire.
00:35:38Et ça, il faut y penser quand on envoie des textos. Moi, j'y pense. Moi, j'y pense, j'envoie un texto
00:35:42comme ça à mon chéri. Comme ça, le soir, je fais coucou, tu dors, smiley, clin d'oeil et je le sais
00:35:46qu'un jour, c'est pas le chéri qui va me répondre, c'est le gorille. Il va me dire, oui, je dors pour
00:35:51l'éternité à cause de toi, parce que t'as voulu avoir la liberté de m'envoyer des smileys et des
00:35:58émojis aubergine. Non. Donc, du coup, ça nous amène quand même à l'antithèse, c'est-à-dire à savoir
00:36:06la vraie réponse à cette question. Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ? Non, pas si
00:36:11vous êtes le gorille qui s'est fait prendre son territoire, ni si jamais vous êtes le koala qui est
00:36:16dans une forêt en train de brûler, ou que vous êtes la forêt. Ça, il faut bien l'avoir en tête, parce que
00:36:19sinon, on était comme les poissons qui sont emprisonnés dans les filets. Est-ce qu'on se dirait,
00:36:22ah ouais, j'adore cette soirée bondage prévue, je me sens totalement libre. Non. Si on était comme
00:36:29les plantes à qui on coupe des branches, vous pensez que vous serez là, ah, j'adore me faire couper des
00:36:35membres, j'ai toujours rêvé d'avoir la liberté d'être un cloche-pattes. Non. Donc, si on était
00:36:39n'importe quel autre humain, pardon, n'importe quel autre de la nature, on se sentirait non pas
00:36:45libre d'être transformé, mais on se sentirait mal. Alors, pour conclure, je dirais que transformer la
00:36:57nature, ça permet certes de gagner en liberté, surtout en pognon, mais ça nous fait perdre en
00:37:03revanche le bon sens de voir qu'on est que des bêtes parmi les bêtes qui se croient moins bêtes
00:37:06que les autres bêtes. Merci.
00:37:17C'était Nicole Ferroni, les amis. Ça va ? C'est une bonne soirée ? L'artiste suivant, c'est notre
00:37:29premier redoublant de l'histoire du bac philo des humoristes, mais il a cartonné pourtant l'année
00:37:33dernière et cette année, il a voulu repasser en prenant le sujet de la filière technique. Il a
00:37:38des talks comme ça. Je vais vous demander de lui faire un maximum de bruit, mesdames et messieurs,
00:37:41Ahmed Sparrow. Comment va le peuple ? Vous allez bien ? Ouais. Je vous cache pas, je suis honnête
00:37:58avec vous, je suis quelqu'un de très franc. Je suis vraiment le mauvais élève de cette soirée. Moi,
00:38:02le bac, je l'ai pas eu. Donc là, on va se marrer. Là, on va se marrer. En plus,
00:38:08passe une épreuve de philo, on va rigoler. Il y a des profs ce soir ? All right. Ça en dit
00:38:17long sur le niveau de la soirée. Ok, très bien. Zéro prof. On a zéro prof dans la salle. Ok,
00:38:21très bien. Parce que moi, je fais un constat, parce qu'après, je vais être honnête avec vous,
00:38:24je suis là, je rigole et tout, mais j'ai travaillé dans l'éducation nationale. Enfin,
00:38:29j'étais surveillant. Surveillant, c'est tout en bas de l'éducation nationale. En dessous de
00:38:33surveillance, c'est les chaises. C'est vraiment tout en bas. Et ce qui est fou, c'est que je vois
00:38:38que le niveau scolaire, il a baissé. Je le vois bien, moi. Et puis, il y a des stats et des chiffres
00:38:42qui sont sortis qui disent que le niveau a baissé. Et moi, c'est dû à deux facteurs. La première,
00:38:47c'est que les profs, ils sont devenus trop cools aujourd'hui. Et la deuxième raison,
00:38:50c'est que les parents surprotègent trop les enfants. Aujourd'hui, tous les parents,
00:38:54ils pensent que leurs enfants, c'est des génies. Il faut qu'on arrête ça. D'accord ? Moi,
00:38:57je travaillais dans un collège en secpa. Les parents sont venus avec leur fils qui était
00:39:01en secpa et ont dit au principal, notre enfant, c'est un HPI, haut potentiel intellectuel. Et moi,
00:39:08à ce moment-là, je vois les yeux de l'enfant, tu vois ? Je vois les yeux proches. Et tu vois,
00:39:14je me dis, il est HP tout court, madame. Il ne faut pas forcer non plus. Et puis même,
00:39:19ça a changé l'école. Je le vois bien, tu sais, à quel point les profs sont devenus cools. Moi,
00:39:22ma nièce, 10 ans, elle m'a ramené une punition. C'était un jeu. Punition ludique. Je voulais la
00:39:26faire, sa punition. J'étais jaloux. Vous vous rappelez des punitions qu'on avait en primaire ?
00:39:30Les punitions de Gogol, là ? Fallait copier 200 fois la même phrase. Ça nous a niqué le cerveau,
00:39:34on est d'accord ? C'est le genre de phrase de je ne dois plus mettre mon stylo dans le trou. Vous
00:39:38vous rappelez de ce genre de punition ? Est-ce que vous vous rappelez, quand on les faisait,
00:39:41on se prenait pour des génies ? Mais des génies teubés. On était là, pour aller plus vite,
00:39:46je vais écrire tous les jeux. Ça ne servait à rien, on est d'accord ? Ça ne servait à rien du
00:39:54tout. Il y avait encore plus cons, ceux qui prenaient 4 stylos et les attachaient,
00:40:00ils faisaient 4 phrases en même temps. Je vous jure. Karim m'a appelé, il m'a dit, il m'appelle,
00:40:09il est 17h. Il m'appelle, il me dit, ça te dit de passer une épreuve de philo ? Je lui dis,
00:40:13frérot, il est 17h. Ce n'est pas un horaire pour proposer de la philo. Je ne sais pas,
00:40:18propose-moi des chouquettes, un petit déj, un truc. Et il me dit, c'est Karim. Je lui dis,
00:40:21Karim qui ? Benzema ? Il me dit non, Karim Duval. Mais il ne m'a pas dit Duval normalement,
00:40:27il m'a dit Karim Duval. Comme si le Duval, c'était un joker à son prénom. Comme si le Duval
00:40:34annulait le Karim. Je reste un bougnoule, c'est tout ce que t'es. Alors moi, le sujet que j'ai
00:40:43choisi, c'est l'art nous apprend-il quelque chose ? Parce que l'art nous apprend quelque chose.
00:40:48Vous avez vu que c'est très décousu ce que je fais, c'est normal. Je ne suis pas un bon élève.
00:40:52L'art, est-ce que l'art nous apprend quelque chose ? Moi, à première vue, je me dis non. Moi,
00:40:57quand j'ai des questions que je ne comprends pas, toujours, je les pose à mes neveux. Parce qu'ils
00:41:02sont très teubés, tu vois. Et du coup, ça me nourrit, moi, en termes de blague. Et j'ai un
00:41:08neveu. Mes neveux, ils sont spéciaux. Moi, vous savez, c'est le genre de neveux toujours humides.
00:41:12Vous les voyez, ceux-là, ou pas ? Qui ont les pattes mouillées parce qu'ils sont très actifs.
00:41:16Un jour, je rentre chez mes parents, je vois mon neveu, 11 ans, sur le vélo de maison de mon père.
00:41:20Je lui dis, tu fais quoi ? Il me dit, je vais à Créteil. On ne va pas le sauver, lui. Donc,
00:41:25lui, je lui ai dit, qu'est-ce que tu penses de l'art ? Pour toi, l'art, c'est quoi ? Et il m'a dit,
00:41:29ça dépend. J'ai dit, ah, tu m'intéresses. Quand il me dit, ça dépend, ça m'intéresse. Je suis
00:41:33curieux. Il me dit, ça dépend. Il y a l'art plastique, l'art martial. J'ai dit, quoi ? Il
00:41:37m'a même dit, Artus. J'ai dit, vraiment, on ne va pas le sauver, cet enfant. Non, mais c'est vrai,
00:41:43tu vois. Moi, je pense que dans l'art, on apprend des choses. Moi, j'écoute beaucoup de rap,
00:41:47par exemple. Le rap, c'est un art. On apprend des choses, bonnes ou mauvaises. Il y a un rappeur
00:41:51qui s'appelle Heus l'enfoiré. Vous connaissez Heus l'enfoiré ? Déjà, il a l'adjectif enfoiré
00:41:56dans son nom. Vous savez, ça veut dire quoi, enfoiré ? Souillé d'extrêmement. C'est ça que
00:42:00ça veut dire. Il s'appelle Heus l'enfoiré. Et il dit dans une musique, ce n'est pas Yves Montand
00:42:04qui m'a fait monter. Qu'est-ce qu'on apprend dans cette phrase ? C'est clair que ce n'est pas Yves
00:42:15Montand qui l'a fait monter. Sinon, il aurait des meilleurs rimes. On est d'accord, voilà. Là,
00:42:18j'étais au cinéma récemment. J'ai vu Fast and Furious. L'art cinématographique nous apprend
00:42:22des choses. Dans Fast and Furious, on apprend qu'avec une voiture, tu peux aller dans l'espace.
00:42:25Ça aussi, c'est important. Après, il y a des arts où on apprend vraiment des choses. Moi,
00:42:29les arts de rue, je trouve ça beau. L'autre fois, j'ai vu un cracheur de feu. C'est vrai qu'on
00:42:35apprend beaucoup de choses avec les cracheurs de feu. Qu'est-ce qu'on apprend ? Qu'il faut bien
00:42:40travailler à l'école. C'est important. Vous savez quoi ? Je vous aime bien. L'art, en vrai,
00:42:51moi, je pense que l'art, ça met en valeur deux choses. Ça met en avant deux choses. C'est qu'à
00:42:56cause de l'art, je pense qu'il y a une justice à deux vitesses. Et vous voyez où je veux en
00:42:59venir. C'est vrai ou pas ? Je pense que plus tu fais des belles oeuvres, plus on tolère tes
00:43:04mauvaises. Michael Jackson. Franchement, Michael Jackson, s'il n'avait pas fait des tubes,
00:43:17il serait en prison, Michael Jackson. On est d'accord ou pas ? Il faut savoir que l'avocat
00:43:21de Michael Jackson, pour plaidoyer, il ne parlait même pas. Il venait avec une enceinte. Il posait
00:43:26l'enceinte. Il mettait plaidoyer. Il mettait Billie Jean et il faisait ça. Il n'avait rien à dire.
00:43:33Et les gens disaient, ouais, c'est vrai, quand même, c'est Michael Jackson, quand même. Imagine
00:43:37Michael Jackson. Le mec, il dormait avec les enfants des gens. On ne fait pas ça. Alors
00:43:41qu'il n'a même pas le bafin. Frérot, je suis désolé. On ne fait pas ça. Roman Polanski.
00:43:52Sujet tendu. Moi, je n'ai vu aucun de ses films. Mais l'autre fois, récemment, il y a deux ans,
00:44:00je crois que tu es douze nominations aux Oscars. Moi, je ne suis pas un spécialiste, mais douze
00:44:04nominations. Je me dis, ça doit être un bon réalisateur. C'est vrai. Il a été nommé pour
00:44:09son film Jacuzzi. Moi, je m'attendais plus à un titre genre j'avoue, tu vois un truc comme ça.
00:44:23C'est fou quand même, vous savez quoi? Roman Polanski, il y en a qui aiment bien dire oui,
00:44:31mais il est peut-être coupable. D'accord, quand tu es douze fois peut-être. Moi, je ne connais pas
00:44:39le taux de change, mais douze fois peut-être, ça vaut au moins un faut qu'on discute. C'est
00:44:48tout ce que je dis. Là, on nous apprend qu'on est tous différents. Moi, par exemple, j'ai
00:44:52pratiqué un art dans ma vie. J'ai fait du diabolo sur la vie de ma mère. C'est vrai, j'ai fait du
00:44:57diabolo. Le truc, pas le cocktail. Je jure, j'ai appris une chose avec le diabolo. J'ai appris
00:45:05que je n'ai pas la tête pour faire du diabolo. C'est vrai, je n'ai pas la tête pour faire du
00:45:10diabolo. Je le sais. L'autre fois, j'étais dans un parc. Il y avait un mec qui essayait d'apprendre
00:45:13le diabolo à son enfant et il était nul. Il était nul en diabolo. D'accord, moi, je suis un
00:45:18spécialiste du diabolo. Ça ne se voit pas, mais je suis un spécialiste. Donc, je me suis approché
00:45:21de lui pour l'aider. Je lui ai dit, Monsieur, si vous voulez, je vous montre deux, trois figures.
00:45:24Et il s'est retourné vers moi et il a dit, écoutez, je vous passe le diabolo, mais vous me le rendez.
00:45:30J'ai plus de trente ans. Qui vole un diabolo à plus de trente ans ? Non, je ne sais pas si là,
00:45:42avec l'art, on apprend. Je ne sais pas si l'art nous apprend des choses. Moi, il n'y a qu'une
00:45:46chose que je sais, c'est que l'art, ce n'est pas une histoire d'objectivité. Je pense qu'on a
00:45:50tous chacun un rapport à l'œuvre. C'est ça qui est beau avec l'art, c'est qu'on peut tous regarder
00:45:54la même œuvre et avoir des sentiments différents, ce qui est complètement différent de la science.
00:45:58On est d'accord. Et il y a une chose qui est belle avec l'art, c'est qu'on partage des émotions.
00:46:04Et moi, j'ai partagé un bon moment avec vous ce soir. Je vous remercie. Passez une bonne soirée.
00:46:15Le temps qu'on installe le matériel pour le prochain artiste. J'aime bien jouer à un jeu,
00:46:26moi, ce bac philo des humoristes. J'aime bien jouer à qui a eu la pire note au bac philo. Est-ce
00:46:30qu'il y en a eu ? Est-ce qu'il y en a parmi vous qui ont eu des notes très, très mauvaises ou pas ?
00:46:33Je vois un petit peu lever la main. Tu as eu combien, toi ? Sept. Elle fait sept. Ça part mal.
00:46:41Tu as eu quatre. D'accord. Qui lit mieux ? Qui lit pire ? Oui, combien ? Deux. Deux et demi.
00:46:52Oui, mais il compte le demi. Deux et demi. Il y en a qui ont eu moins que deux et demi ou pas ?
00:46:59On n'a pas battu l'année dernière, il y a un mec qui a eu un. Un sur vingt, c'est très peu. Un sur
00:47:07vingt en maths, à la rigueur, c'est simple à comprendre. Ça veut dire que un sur vingt en maths,
00:47:10ça veut dire que tu as répondu à une question sur vingt. Un sur vingt en philo, tu as répondu à
00:47:13une question sur une. Et tu n'as pas rien mis. Il y avait une idée. Mais une idée étant une
00:47:20représentation mentale d'un objet de pensée, ça veut dire que le prof qui a mis un sur vingt,
00:47:25pour lui, l'objet en question, c'était un cure-dent. On n'a pas battu le record. On y
00:47:31arrivera deux et demi. Tu es le record du soir. Mon ami, l'année prochaine, on t'invite au bac
00:47:36philo des humoristes. Gardez cette énergie pour le prochain artiste. Je l'aime beaucoup. Je suis
00:47:44un grand fan de lui. Je chante chez Samson tout le temps. Mesdames et messieurs, du bruit pour
00:47:47Roald De Laff. Bonsoir. Peut-on s'accorder sur ce qui est juste ? Voilà, c'est un des
00:48:05sujets qui a été donné cette année au bac philo en Russie. Mais bon, pour des élèves français,
00:48:14mais voilà. Peut-on s'accorder sur ce qui est juste ? Donc sous-entendu, est-ce qu'on peut
00:48:20universaliser la notion de justice ? Déjà, est-on égaux tous par rapport à cette justice ? Et
00:48:29sous-entendu, derrière toutes ces questions, pourquoi je dis oui pour cette soirée philo ?
00:48:34Alors, moi déjà, je veux un petit peu resituer le propos. Moi, mon rapport à la philo, il est assez
00:48:42flou. Moi, je suis d'une filière scientifique. Et encore, dans la classe, c'était plutôt les
00:48:46autres qui étaient scientifiques. Voilà, c'était un peu compliqué. Et la prof, bon, c'était quelqu'un
00:48:53qui n'allait pas bien. Il faut être honnête là-dessus. Je crois qu'elle n'avait pas elle-même
00:48:56compris l'intérêt de la philosophie sur la Terre. Je ne sais même pas si elle avait compris
00:49:00l'intérêt de sa propre présence sur la Terre. Elle était absente à peu près tous les deux
00:49:07mois et partait pour deux mois. Donc ça a pas mal entamé le programme de la philosophie. Quand
00:49:11elle revenait, on ne comprenait rien à ce qu'elle disait. C'était un peu compliqué pour nous. Et
00:49:14est arrivé dans ce contexte un petit peu chahuté le premier bac blanc de l'année. Et donc, une
00:49:20épreuve de quatre heures sur un sujet que j'ai oublié. Ce dont je me souviens, c'est que c'était
00:49:25quatre heures l'épreuve et j'ai passé trois heures et demie de cette épreuve à écrire une
00:49:30chanson avec mon meilleur pote Olivier Duboc. Une chanson qui parlait d'une huitre qui voulait
00:49:35se suicider. Une huitre qui s'appelait Touffy. C'est totalement vrai. Et la chanson, on l'a
00:49:42finie. En tout cas, ça nous a marré. Je ne sais pas si c'était en lien avec la prof. Je ne sais
00:49:45pas quoi. En tout cas, on a fini la chanson, mais il ne restait plus qu'une demi-heure d'épreuve.
00:49:48Alors là, bon, je me suis un petit peu recentré. J'ai canalisé tout ce que je peux avoir d'intelligence.
00:49:54J'ai essayé de construire un discours, thèse, antithèse, synthèse. Et puis,
00:49:59je me souvenais quand même de deux, trois trucs qu'on avait dit en classe. Et voilà,
00:50:01j'ai eu quatre. Et ça a été très, très dur parce que tous les gars de la classe qui travaillent un
00:50:09peu mieux se sont échangé ma copie pour se moquer de moi quand la prof l'a rendu. Voilà,
00:50:14c'est dans ce cadre de confiance que je suis arrivé le jour du vrai bac. Et donc,
00:50:20j'ai pris un sujet sur le travail. Je le sentais bien et je ne savais absolument rien. Voilà,
00:50:28c'était très compliqué. Il a fallu même que je fasse des citations moi-même parce que je
00:50:32n'avais pas d'autres citations. Le travail, c'est quand même cool, comme disait l'autre.
00:50:38Et le fait est que j'ai quand même eu neuf le jour du vrai bac. Donc, j'étais très fier. C'était
00:50:43ma première épreuve de bac et de philo. Et donc, sachant que les types qui s'étaient moqués de ma
00:50:51copie, eux, avaient eu six sur le même sujet. Donc, voilà, j'étais très, très fier de ça. Mais
00:50:57évidemment, ça posait un problème. Bien sûr, on le sait. Est-ce que c'était juste ? Non, je vous
00:51:05l'accorde. Évidemment, c'est compliqué de définir le mot justice. Je crois que Nicole s'y est un
00:51:11petit peu attelée. Il faut savoir qu'il y a plus de sept définitions du mot justice dans le
00:51:17dictionnaire Larousse. C'est une définition différente. Alors, quand je dis différente,
00:51:21elles ne sont pas totalement différentes. Elles vont un peu dans le même axe. Il n'y en a aucune
00:51:25qui parle du groupe justice ou de Jennifer et Jonathan Hart. Non, non. Globalement, elles sont
00:51:31toutes à peu près centrées autour de cette question, ce principe moral qui exige le respect
00:51:36du droit et de l'équité. Oui, mais cela, ça renvoie donc à la notion d'équité. Et pour moi,
00:51:43l'équité, c'est très différent de la justice. Alors, on va prendre un exemple concret. Admettons
00:51:46que vous avez trois enfants, trois garçons, donc Pierre-Marie, Jean-Emmanuel et Jason,
00:51:51par exemple, parce que vous avez deux femmes différentes et très différentes, d'ailleurs. Et
00:51:55dans ces enfants, il y en a un grand, un moyen et un petit. Et il se trouve que juste à côté de
00:52:02chez vous, dans le voisin qui joue sous le vôtre, il y a une voisine, une très, très belle fille,
00:52:08un peu d'info, qui aime tous les dimanches après-midi se prélasser en maillot de bain sur
00:52:15sa pelouse qui est magnifique. Et vous aimeriez bien faire découvrir les joies du jardinage à
00:52:20vos enfants et donc qu'ils arrivent à voir par-dessus la haie pour observer cette belle
00:52:28pelouse et ses bordures impeccables. Le problème, c'est que vous n'avez que trois tabourets chez
00:52:37vous, trois petits tabourets identiques. L'équité, ce serait de donner à chacun de vos enfants un de
00:52:43ces tabourets. Et donc, ils monteraient dessus et le petit serait toujours trop bas pour voir au-dessus
00:52:48de la haie, le moyen serait bien et le grand serait beaucoup trop haut, ce qui fait que vous seriez
00:52:51démasqué, main courante et pas mal de bordel qui s'en suit. La justice, ce serait de filer
00:52:58deux tabourets au petit, un tabouret, un seul au moyen et pas de tabouret au grand, ce qui fait que toutes
00:53:04vos quatre têtes dépasseraient sympathiquement au-dessus de la haie. Ça, ce serait la justice, vous pourriez
00:53:08vraiment observer toutes les merveilles du jardinage et ce que nous offre Mère Nature. En revanche, ce
00:53:15qui est intéressant, c'est qu'une autre vision de la justice vous emmènerait directement en prison
00:53:19pour voyeurisme et incitation voyeurisme sur mineurs. Et ça, c'est intéressant, donc la notion de justice
00:53:26est très différente selon du côté duquel on se trouve de la haie. C'est-à-dire, ce qui est très
00:53:31intéressant, c'est si on est la haie, on a des problèmes de justice aussi d'ailleurs, pour les
00:53:34mêmes problèmes. Bisous Jean-Luc. Ce n'est pas la question. Ce qui est intéressant là-dedans, c'est
00:53:46que oui, en effet, il faut donc vraiment, pour parler de justice, considérer le point de vue duquel
00:53:53on se place. Ça, je l'ai noté, c'est souvent d'ailleurs le sentiment d'injustice qui pousse à
00:53:58vouloir rectifier les choses. On va prendre un autre exemple. Alors, je dispose ici d'un paquet de
00:54:03gâteaux, un paquet qu'on connaît, mais j'ai masqué la marque pour ne pas faire de publicité. Alors,
00:54:09on va prendre deux de ces gâteaux. En fait, si j'attrape comme ça deux gâteaux, je vais mettre
00:54:17le micro ici, ça va être plus simple. Est-il normal que si on prend deux personnes avec un
00:54:23physique très différent, vraiment limite opposée, une personne très mince, une personne beaucoup
00:54:30plus baraque, pour des histoires de, voilà, c'est souvent, il y a des apéros, des barbecues en ce
00:54:36moment, et puis, je ne sais pas dire non, mais de toute façon, on n'est pas là pour parler de ça,
00:54:39de toute façon, on ne va pas s'étaler. Est-il normal que deux personnes qui ont des besoins
00:54:43nutritifs très différents et la même répartition de gâteaux ? Alors, on va prendre un exemple. Je
00:54:52vais appeler peut-être quelqu'un à participer. Christine, Berrou, est-ce qu'elle est dans le
00:54:55coin ? Christine, est-ce que tu es là ? Ah, Coco, Christine, est-ce que tu serais prête à te prêter
00:54:59un petit exercice qui consisterait en fait... C'est dégueulasse, Christine. Non, c'est une
00:55:09expérience, en fait. Ce qui est dur, en fait, quand on fait des expériences et parfois on se heurte
00:55:24à des échecs, en fait, les expériences ne prouvent pas forcément ce qu'on veut prouver. Il n'empêche
00:55:29qu'on va prendre deux de ces mêmes granola. Il paraît que tu distribues des granola à tout le monde.
00:55:36Non. Je le prends pour les copains. Non, non, non, carrément. Merci.
00:55:45En fait, il faut savoir que les plus grands philosophes, Kant, Heidegger ou Marc Levy ont
00:55:53toujours eu du mal à aller au bout de leurs expériences parce qu'ils n'avaient jamais assez
00:55:57de granola, en fait. On ne va pas aller sur cet exemple-là. En fait, c'est assez compliqué,
00:56:04je trouve, de prouver ce qu'on voulait. C'est-à-dire, peut-on s'accorder sur ce qui est juste ? En tout
00:56:09cas, la philosophie ne le permet pas. Voilà, on l'a vu. En revanche, la musique est là pour ça.
00:56:14Alors, on ne peut pas toujours s'accorder sur ce qui est juste. En revanche, parfois,
00:56:19on peut s'accorder sur ce qui est faux. Est-ce que tu peux nous envoyer Stéphane Escher,
00:56:24s'il te plaît ?
00:56:34Moi, je ne comprends pas. On a chanté cette chanson. Certains d'entre vous l'ont peut-être
00:56:48même achetée. Je suis désolé, on est sur 10. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Si, yes,
00:56:53oui, sûr, je n'ai pas atteint la note. Non, Stéphane, c'est très aigu. Peut-être l'attente
00:56:57parent peut le faire par quelqu'un d'autre. Si, si, ça va être super, je vais t'enchanter,
00:57:01je vais l'essayer. Allez, j'ai teinte, c'est parti, etc. Non, montre Stéphane, c'est passé,
00:57:09voilà. Ça, je ne comprends pas. En fait, ça m'irrite un petit peu parce que quand ça ne passe
00:57:14pas en studio, il y a des solutions. Quand le truc n'est pas bon, je ne sais pas, on refait,
00:57:18on bricole. Quand c'est pour Jules, on met un autotune. On met quelqu'un d'autre quand c'est
00:57:25pour Plastique Bertrand. On met fin quand c'est Kurt Cobain. Voilà, mais ça, ça, c'est pas
00:57:32possible. Ça, voilà. En fait, c'est d'autant plus énervant. En fait, c'est qu'en musique,
00:57:37il y a des solutions qui existent et notamment des accordeurs. On a des petits appareils qui
00:57:40permettent de sauver les gens de tout ça. En fait, c'est des petits appareils. Moi,
00:57:44j'en ai un. Voilà. En fait, on accorde chaque... C'est pas très télévisuel, mais quand même,
00:57:53c'est assez instructif, je trouve. Et un accordeur, ça permet vraiment de le faire
00:58:00faire par une machine qui est préparée. Donc, il aurait pu faire ça, mon Stéphane. Il a décidé
00:58:04de ne pas le faire. Moi, je me suis préparé à l'avance. Voilà. En fait, je crois que c'est ça
00:58:11le problème. Peut-on s'accorder sur ce qui est juste? Déjà, on ne peut pas s'accorder. Donc,
00:58:16je ne vois pas pourquoi on le refait sur ce qui est juste. En fait, donc, en tout cas,
00:58:21la philosophie, je crois que c'est pas pour moi, les amis. Et ce qui m'énerve, c'est que je m'en
00:58:26suis rendu compte dès 1993. Et c'est pour ça que j'avais écrit ça. Non, Tuffy, saute pas. Si tu
00:58:36sautes, tu mourras. Il faut pas te flinguer. Il vaut mieux te noyer. Non, Tuffy, pleure pas. Une
00:58:48huit fois, ça pleure pas. Tu peux pas te noyer. Tu sais trop bien nager. Tes potes sont avec toi.
00:58:59Jean-Luc, Esmeralda, ce poulpe et ce castor. Tu pleurerais à ta mort. Qu'est-ce que tu fais,
00:59:11Tuffy? C'est pas si moche, la vie. Sauf quand on a le sida et l'hépatite des doigts.
00:59:20Prends-moi dans tes petits bras. Tant pis si t'en as pas. On courra dans les champs,
00:59:32dans le soleil, le vent. Regarde-moi dans les yeux et partons tous les deux. Comme les enfants
00:59:42heureux ou des cochons hébreux. Non, non, Tuffy! Mais Tuffy a sauté, sa coquille a morflé et le
00:59:59sang a giclé. La rue fut salopée. Son coude s'est disloqué. Ses ongles ont explosé. Ses
01:00:10cheveux ont frisé quand Tuffy s'est vautré. La morale de l'histoire. Petit, tu dois savoir,
01:00:22une huître dépressive et un peu trop naïve n'a plus toute sa raison et se meurt des mouflons.
01:00:34Et quand tu la laisses choire, ça tâche le trottoir.
01:00:52Merci beaucoup.
01:00:58Mesdames et messieurs, je vous demande de faire un triomphe pour une personne qui
01:01:03mérite ô combien votre respect, c'est mademoiselle Cécile Marx, s'il vous plaît.
01:01:17Bonsoir tout le monde, est-ce que ça va?
01:01:22Peut-être un peu stand-up pour commencer, je vous la refais en plus philo. Bonsoir tout le monde,
01:01:26est-ce que vous adhérez à la théorie pascalienne selon laquelle le divertissement est un moyen
01:01:29d'échapper à l'ennui et donc à la mort? Ah, on n'est pas bien là. Vous le savez,
01:01:36beaucoup de gens célèbres n'ont pas eu leur bac. Alain Chabat n'a pas eu son bac. Élise Lucey n'a
01:01:44pas eu son bac. Marx n'a pas eu son bac. Cécile Marx, c'est moi, je ne l'ai pas eu. Et tu te souviens
01:01:54Cécile, le truc que tu avais très peur de faire devant quelques personnes il y a des années,
01:01:57tu vas le faire devant 900 personnes. Ça ressemble quand même vachement à un cauchemar,
01:02:01payer le cauchemar. Mais bon, moi j'ai choisi le sujet « vouloir la paix, est-ce vouloir la
01:02:10justice? » Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on est là pour faire des blagues et ce que j'ai
01:02:15besoin de, enfin je ne me dis rien à tout quoi. La paix, déjà on se tape les cuisses. La justice,
01:02:22bon, une petite perte de rythme. Cécile, c'est moi. Qui ça? Ton ancêtre, Karl Marx. Mais c'est
01:02:32pas du tout mon ancêtre. Tu n'as jamais eu ton bac. Tu as apporté la honte sur notre famille. Mais
01:02:39je ne suis pas de ta famille, Karl. Je suis là pour t'aider à réparer cette affronte. Alors,
01:02:45ce sujet de bac vilo, on va le faire ensemble, tous les deux, pour l'honneur de la famille Marx.
01:02:53Non, non, non, on ne va pas faire Shirley et Dino avec un penseur allemand du 19e siècle pendant
01:02:57des minutes. « Comment oses-tu me traiter d'allemand? » Bon, Karl, éventuellement, ce que je peux
01:03:04faire, c'est que tu m'aides à structurer un peu. Tu m'annonces thèse, antithèse, synthèse, ça te va?
01:03:09Karl. « D'accord. Thèse. » Mère Thérésa... Non, on n'a pas du tout le temps pour faire ça. Mère
01:03:21Thérésa a dit « La paix commence par un sourire. » Quelle conne. Alors, on va un petit peu redéfinir
01:03:31la paix. La paix, il y a plusieurs définitions. Alors, il y a la définition que tout le monde
01:03:34connaît. La paix, c'est l'absence de conflits. Exemple, est-ce que tu as pensé à racheter du
01:03:40PQ? Non, c'est pas grave, on prendra du Sopalin. Bon, là, on se fait chier, littéralement, dans ce
01:03:53cas précis. On a aussi, la paix, c'est un idéal. Et l'idéal, par essence, c'est inatteignable.
01:04:00Inatteignable, comme d'autres idéaux, comme la liberté, la vérité, et dans mon cas particulier,
01:04:06un 95C. Pensez pas que ça vous ferait autant rire, ça me heurte. Nous avons aussi la paix
01:04:16intérieure, et là, je cite Gandhi, qui dit que la paix intérieure, en fait, elle ne doit être affectée
01:04:23par aucune autre circonstance extérieure, d'accord? Donc, c'est-à-dire, ni par la justice, ni par la
01:04:29mycose vaginale. Oui, parce que pourquoi pas? Alors, oui, je vous vois venir. Quand je parle de paix
01:04:40intérieure, parce que la confusion est vite aisée, je ne parle évidemment pas de la flatulence que l'on
01:04:46réprime quand le bris de mots après la pintade au marron entreprend sa sordide entreprise dans
01:04:52nos intérieurs. Bon, question paix, je pense qu'on a été assez exhaustif. On passe maintenant à la justice.
01:05:01Antithèse! La justice, alors là, je me suis un petit peu aidée d'internet, je vous avoue. La justice, là, c'est pareil,
01:05:15il y en a plusieurs définitions. J'ai ici la définition du site officiel de la cour d'appel de Paris.
01:05:21La justice fait respecter les règles de la vie en société. C'est dense, hein? Donc, pour simplifier tout ça, moi,
01:05:28réflexe, je suis allée vers Kant. Kant qui nous dit, le sens de la justice est donc la faculté de juger, mais considérer
01:05:34quant au résultat de l'exercice de juger le juste de l'injuste, c'est-à-dire, comme la reconnaissance des déterminations
01:05:38qui définissent ce qui est et ce qui est injuste. Tout de suite, on souffle, hein? Là, il n'y a plus d'ambiguïté, c'est
01:05:46formidable. Alors, troisième définition de la justice sur internet, toujours, hein? Justice est un groupe de musique
01:05:52électronique français, originaire de Paris, formé en 2003. Le groupe est composé de Gaspard Auger et de Xavier Deronais.
01:06:01On commence doucement à comprendre pourquoi elle n'a pas eu le bac, la dame. Alors, ce qui est sûr, c'est que si on veut
01:06:07la paix, on ne veut pas l'injustice, hein? Prenons un exemple très simple, hyper clair, que tout le monde comprend.
01:06:14La Russie et l'Ukraine, par exemple. Qu'est-ce qui... Ah, ok, pas de problème, je fais d'auteur. L'inceste. L'inceste, comment?
01:06:27Non plus. Non plus, ok. Le serial killer. Ça, oui. Bon, très bien. Dans une affaire de crime, la famille, elle veut la justice
01:06:42pour accéder à la paix, à l'apaisement. D'accord? Mais, quand on veut la paix, on ne veut pas forcément la justice.
01:06:50D'ailleurs, souvent, quand on a tort, ce qu'on cherche, ce n'est pas la justice, hein? On n'entend pas des serial killers dire
01:06:54« Je demande la justice ». Non. Qu'est-ce qu'ils demandent? Ils disent « Je suis innocent ». Pourquoi? Parce qu'ils veulent la paix.
01:07:04Ils n'en peuvent plus des cent péternelles questions. « Ah, gnagnagna, où est-ce que t'as caché le tibia de Josette? »
01:07:11Ils sont fatigués, la paix, ils veulent... Ils sont là « Écoute, je n'en sais rien. C'est derrière nous tout ça. Ce qui est fait n'est plus à faire.
01:07:21Évite peut-être de te balader trop près du côté nord-est de la forêt de Fontainebleau, mais... » Voilà. Ils sont la chose ici.
01:07:28D'ailleurs, j'aimerais bien continuer à creuser un peu le truc des philosophes et des serial killers, parce qu'en fait, ils ont pas mal de points communs.
01:07:36Qu'est-ce qu'ils ont? Du temps. De la méthode. Bon, à part pour Nietzsche, qui, ironiquement, est le philosophe qui ressemble le plus à un serial killer.
01:07:48Pardon, c'était une blague un peu Nietzsche. Un peu Nietzsche. Allez, on enchaîne avec... Avec la... Papy?
01:08:01« Oui, la synthèse. Pardon, c'est une blague sur Nietzsche et Nietzsche. Oh putain, t'as d'être ça ma sœur. »
01:08:07Très bien. Alors, vouloir la justice, c'est vouloir gagner. Et vouloir gagner, c'est pas vouloir la paix.
01:08:15Alors, si vouloir la paix, c'est vouloir la justice, c'est vouloir la justice, c'est vouloir la paix de la justice, c'est la justice de la...
01:08:21Bon, en fait... Merde, pardon, excusez-moi, mais plus je creuse la question, plus j'ai l'impression que je comprends rien. C'est absurde.
01:08:29Je me rebelle contre mon sujet. C'est complètement con. On a compris depuis le début, la paix et la justice, c'est deux trucs complètement différents.
01:08:36Alors, vouloir la paix, c'est vouloir la paix. Vouloir la justice, c'est vouloir la justice.
01:08:40Est-ce que vouloir sortir son chien, c'est vouloir acheter une place de parking dans le sud ? Non !
01:08:46Est-ce que vouloir aller à la pêche aux moules, c'est vouloir redécorer son intérieur ? Non plus !
01:08:51Est-ce que passer le bac de philo des humoristes, c'est essayer de réparer un échec et rendre chère une figure paternelle... prestigieuse et lointaine ? Peut-être.
01:09:01« Cécile... »
01:09:03« Carl ? » « Cécile, oui. Les résultats sont tombés. »
01:09:07« Oh non, putain, la chlamydia encore ? »
01:09:09« Ah oui, alors non, je parle pas de cela. Les résultats du bac philo des humoristes. Tu as obtenu la note de 10 sur 20. Avec comme appréciation, un peu brouillon, voire borderline, mais une propension assez impressionnante à broder. Ce qui est très utile en philosophie. »
01:09:27« Oh, c'est pas mal, non ? »
01:09:29« Oui, Cécile. »
01:09:31Applaudissements
01:09:38« Papy est fier. La la la. Non, c'est très bien, Cécile. Je suis fier de toi. Tu es une vraie Marx. Justice a été rendue. »
01:09:48« Je suis en paix. Merci beaucoup. »
01:09:50Applaudissements
01:09:57« Cécile. Cécile et Carl Marx, mesdames et messieurs. Alors, c'est la troisième édition du bac philo, comme je vous le dis, et on est diffusé en direct sur Culture Box et Rire et chanson. Et on arrive à un petit moment un peu embarrassant, parce que voilà, au bout de trois ans, on commence à avoir des espèces de constantes comme ça, et il y a toujours un artiste qui galère plus que les autres. Et c'est le moment, là, voilà, de l'artiste qui galère. Déjà, pour choisir le sujet, ça n'a pas été facile. »
01:10:26« Il a fallu lui imposer un sujet, donc on a pris le sujet du bonheur. Le bonheur est-il affaire de raison ? Le souci, c'est que je ne le vois même pas en coulisse, et je suis un petit peu inquiet, parce que je vais devoir meubler, moi aussi. »
01:10:38« Je suis là. Je suis là. »
01:10:40« Ah. Mais qu'est-ce que tu fais là ? Allumez la lumière, s'il vous plaît, s'il vous plaît. »
01:10:43« Parce que je m'en vais. Je partais, là. »
01:10:45« Tu en vas ? Oui. Mais non. »
01:10:47« Je me dis, ce qui est bien, c'est de refaire le bac comme tu l'as fait en 94. Tu m'as dit pour te rassurer, t'as qu'à te replonger dans le bac de 94. »
01:10:56« T'étais parti en 94 ? »
01:10:58« Enfin, j'étais pas né, mais... »
01:11:00« Si, si, t'étais né. »
01:11:02« Non, mais en fait, c'est que j'ai pas réussi, parce que, tu vois, moi, je voulais vraiment faire... J'aurais bien aimé. J'aurais peut-être dû... »
01:11:10« Je veux. Je peux. Je vais. Je vais, Yoann. »
01:11:14« Mais tu vas quoi, toi ? Non. »
01:11:16« La raison est-elle ? Non. Le bonheur est-il affaire de raison ? »
01:11:20« Tu vois, même toi, t'as du mal. Donc, tu m'ouvres les yeux que moi, je... Non, mais... »
01:11:24« C'est le bonheur. Voilà. Yoann Mettet ! »
01:11:26Applaudissements
01:11:30« Mais non ! Oh là là ! »
01:11:32Applaudissements
01:11:34« T'applaudissais pas ? Je vous ai dit que j'avais rien fait ! »
01:11:36« Vous êtes macroniste ? »
01:11:38Rires
01:11:40« Non, mais l'autre, c'est le bonheur. Je t'en foutrais du bonheur. Moi, j'étais heureux, là. J'étais chez moi. J'étais heureux avant qu'ils viennent, ce matin, là. »
01:11:45« J'étais dans mon petit jardin. Putain, je voulais pas... Oh là là, qu'ils m'aient mis ça dans le nez ! »
01:11:51« Vraiment, je vous jure. Enfin, bon, voilà. Je voulais pas, moi. Je voulais pas venir, là. »
01:11:55« J'étais là. Je vous jure, je plantais mon dernier petit plant de tomates. J'avais mis un petit tuteur. »
01:11:59« Parce que, je sais pas, j'ai fait comme beaucoup de Parisiens, là. Au confinement, je me suis barré. »
01:12:03« Je suis allé vivre à la campagne, à Melun. Oh, putain ! »
01:12:06« Et là, je suis bien. C'est bien, la campagne profonde, ça fait un bien fou ! »
01:12:10« Et là, j'ai trouvé le bonheur, là. Je l'ai trouvé ! »
01:12:12« Loin de Paris, du show business, là. Je fais des petits plants de tomates, vous voyez. Je suis focus, c'est ça. »
01:12:16« La nature, elle te dit, concentre-toi. T'as des œillères, j'ai des œillères. Je fais plus rien de ma journée. »
01:12:20« Un peu de terreau, deux, trois gouttes d'eau, mon petit plant de tomates. Je suis bien, là. »
01:12:24« Loin de Paris, les fêtes, les communs qui appellent. « Viens faire la fête ! »
01:12:27« Non, j'ai mon plant de tomates. Je suis bien, vous voyez. »
01:12:30« J'ai plus de désirs superficiels. J'ai mon petit plant de tomates. »
01:12:34« J'étais pilote. Il vient, là. Il vient. Alors que j'ai mes œillères. Il vient glisser son petit papier. »
01:12:39« Tiens, un bel défilé ! »
01:12:40« Non, non, j'ai mon petit plant de tomates. J'étais bien. J'ai vu, il me dit, mets ça à la télé. »
01:12:45« Et là, il y a toute la... qui revient. « Putain, mets ça à la télé ! »
01:12:51« Et la voix de la raison pense au plant de tomates. « Je t'emmerde avec ton plant de tomates, salope ! »
01:12:56Et j'ai craqué alors que je savais qu'il fallait pas que j'y aille parce qu'aussitôt, il m'a dit, il faut choisir un sujet.
01:13:01Et voilà, c'était baisé parce que moi, je me suis dit, si je viens là, il faut que ce soit...
01:13:08Je prends tous les sujets...
01:13:10Tu vois ? Je savais qu'il fallait pas que j'y retourne sur scène. Je l'avais dit !
01:13:15C'est comme l'autre jour, avec ma femme, elle m'a dit, on va faire un petit tour à Center Park.
01:13:18Je le savais qu'il fallait pas y aller.
01:13:20Ça va être un moment de bonheur en famille. J'y suis allé trois fois. Chaque fois, je suis revenu en dépression. Je le savais.
01:13:26Mais en fait, ton petit bonheur qui est là, le désir, il dit, il y a toujours moyen de tenter.
01:13:30C'était peut-être la situation, le contexte qu'on n'avait pas aimé.
01:13:32Eh bien, j'y suis allé comme un con. On me retrouvait en slibard, là.
01:13:37À monter, putain, dix minutes à faire la queue derrière des Parisiens, pétonnés de la javelle, là.
01:13:44Dix minutes pour le toboggan de la mort qui fait huit mètres. Trois secondes de...
01:13:49Et tu refais dix minutes la queue.
01:13:52C'est la vie chrétienne. C'est la vie chrétienne.
01:13:56Après, on se boit un petit coup. Le bar à l'intérieur.
01:13:59Regardez, c'est l'oasis tropical. Tu parles, c'est du plastique.
01:14:03Les gamins, ils sont en train de baigner dans un nid à bactéries.
01:14:06C'est quoi une Aïnaken chaude ? Ça te flashe jamais.
01:14:09Les mecs sont là, qui se grattent le fil en attendant leurs nuggets aux poulets morts.
01:14:13Et ta femme qui dit, c'est pas le bonheur, là. Mais non !
01:14:17J'ai réservé pour l'an prochain.
01:14:20Parce que derrière, j'ai vu les yeux de ma femme.
01:14:23Le bonheur, c'est de voir ses yeux qui croient au bonheur.
01:14:26C'est peut-être renoncer à ce qui est raisonnable, ce qui n'est pas.
01:14:29Et je lui ai dit, elle ne se rend pas compte qu'on est plus heureux chez nous,
01:14:32quand on se regarde comme ça, qu'on n'a rien à se dire.
01:14:35Et c'est ça, le bonheur d'être deux. Des fois, on fait un extra.
01:14:38C'est-à-dire qu'on est plus heureux chez nous, quand on se regarde comme ça,
01:14:41qu'on a rien à se dire. Et c'est ça, le bonheur d'être deux.
01:14:44Alors des fois, on fait un extra. C'est-à-dire, allez, on se mange une petite huître.
01:14:47Et il m'a fait pleurer avec ses huîtres.
01:14:50Et on se dit, c'est un extra.
01:14:53Mais une fois que t'as goûté une huître, t'en veux une deuxième.
01:14:56Et ça y est, t'as créé la dépendance. Avec le huître, on va prendre un petit verre de vin blanc.
01:14:59Allez, c'est pas grave. Parce que le désir, il parle.
01:15:02Mais la raison, elle te dit, fais gaffe, parce qu'après un verre, tu vas en prendre un deuxième.
01:15:05Et après un deuxième, un quatrième. Et après le sixième, elle te dit, on ferait pas un bébé ?
01:15:08Tu t'en étais bien, pourtant, là !
01:15:11Mais la raison se relâche.
01:15:14Oui, parce qu'elle est organique. Tu vois, l'émotion, elle te dit, faisons un bébé.
01:15:17Et t'as un bébé. Tu vois, c'est bien, on a un bébé. On est heureux.
01:15:20On est heureux, on a un bébé.
01:15:23Oh, oui, oui, oui.
01:15:26Et Stéphanie, elle en a trois. On peut bien en avoir deux.
01:15:29C'est pas un concours !
01:15:32Et t'en fais deux. Et t'en fais trois. Et ce désir, c'est toujours plus, toujours plus.
01:15:35C'est la glande pénale qui est encore, encore.
01:15:38Cette gosse !
01:15:41Cette gosse !
01:15:44T'étais là, peinard, à deux, à bouffer des huîtres.
01:15:47Et t'en es à nourrir cette gosse qui te vide tes comptes.
01:15:50Cette nain !
01:15:53Le bonheur des nains fait le malheur des huîtres.
01:15:56Mais non !
01:16:03C'est la blague que j'ai écrite
01:16:07pour mon bac de philo en 94.
01:16:10Je voulais vraiment vous donner l'amour.
01:16:13En fait, je voulais venir avec un sketch sur le bonheur
01:16:16qui vous aurait rendu heureux, vous comprenez ?
01:16:19Qui aurait tué vos petites raisons, vos névroses, qui vous empêchent du bonheur.
01:16:22C'est ça que je rêvais, moi. Je rêvais de l'écrire, ce sketch magnifique total.
01:16:25Quand je vois vos petits yeux d'enfant dormi
01:16:28dans ce parisianisme crasse, là.
01:16:31Ce teint gris de celui qui ne palpite plus.
01:16:34Après le sketch, tu serais réveillé comme ça.
01:16:37T'aurais enlevé ce masque glauque et t'aurais couru dans les champs de cinéma.
01:16:40Tu comprends ?
01:16:43Mais bien sûr, c'est ça que je voulais quand je vois vos petits yeux.
01:16:46Ça aurait été un spectacle pour vous qui mettent encore des coups parfois, vous voyez ?
01:16:49Ce spectacle, je vous aurais dit, mais tu as le droit au bonheur
01:16:52sans coller aux codes sociaux qui te collent depuis 6 générations.
01:16:55Des frises, j'aurais dit. Des frises.
01:16:58Et chacun, vous comprenez ? Chacun. Même les chauves.
01:17:01J'aurais écrit ce sketch pour vous, les chauves, pour qu'on arrête de vous dire
01:17:04« Ah, tes chauves, quand est-ce que tu vas faire des implants en Roumanie,
01:17:07croyant que le bonheur, c'est 3 vieux poils de cul qui te poussent sur le crâne ? »
01:17:10Eh bien, après ce sketch, j'aurais dit « Non, non, je n'ai pas besoin de compléments capillaires. »
01:17:13Tu comprends ? T'aurais avancé ce crâne.
01:17:16T'aurais dit à ta femme « C'est une boule dans laquelle tu vas le voir l'avenir du bonheur. »
01:17:19Tu comprenais ? C'est ça que je voulais écrire.
01:17:22Ce sketch total. Les ventrus aussi, mes amis.
01:17:25Les ventrus.
01:17:28Après ce spectacle, j'aurais compris que le bonheur, c'est pas accumuler du gras de jambon comme ça.
01:17:33T'aurais fait une diète et t'aurais dit « Je suis un être pur et rempli de lumière.
01:17:37Je n'ai pas besoin de me remplir d'artifice. »
01:17:40Ou au contraire, après ce sketch, t'aurais dit « Eh bien oui, j'ai ma pence qui ouvre mon...
01:17:44Excuse-moi, excuse-moi, j'ouvre les jambes, mais c'est pas pour toi.
01:17:47C'est pas pour toi. »
01:17:50Mais après, il n'y aurait plus de hashtag MeToo après ce sketch.
01:17:53Il n'y aurait plus de peur des hommes. Et toi, et des femmes, vous aurez...
01:17:56Sans vous, les gars, et ta pence, toutes les femmes seraient venues coucher leur tête confiante sur cette pence de l'amour.
01:18:02Je vous voyais tellement. Les vieux couples, là. Les vieux couples.
01:18:06Ce sketch, il vous aurait réouvert les portes du bonheur.
01:18:09Il vous aurait dit « C'est parce qu'on a 40 ans de vie commune qu'on ne fait plus l'amour depuis 25 ans, qu'on n'a pas le droit. »
01:18:15Vous auriez lâché la raison des âges pour revenir à l'organisme.
01:18:18Et vous auriez refait un enfant.
01:18:21Pas normal, mais peu importe.
01:18:24Vous seriez la normalité. Une fois que tout le monde serait heureux, il n'y aurait plus d'anormalité.
01:18:27Tous chacun.
01:18:29Mon ami Ruffin, toi aussi, après ce spectacle.
01:18:33Tu serais devenu président, François.
01:18:35Et tu aurais convaincu enfin tout le monde que la voie du bonheur, c'est la voie du partage.
01:18:40Vous aussi, les glandus qui restez chez vous un mercredi soir.
01:18:44Vous, les mous du fion.
01:18:46Vous, les assis. Vous, les assistés.
01:18:49Après ce sketch, vous serez sortis de chez vous.
01:18:51Surtout qu'il fait 29 degrés dehors. Sortez, bande de bœufs.
01:18:54Mes amis lesbiennes qui sortaient toujours en troupeau.
01:18:58Après ce sketch, vous auriez compris qu'on peut être dans le bonheur d'aimer les femmes sans s'habiller comme des camionneurs.
01:19:05Vous comprenez ? Vous auriez retouché à votre désir de robe à fleurs.
01:19:09Et en même temps, les femmes, la bonne quinque a passé.
01:19:12Après ce spectacle, t'auras appris que c'est pas en mettant une robe à fleurs qu'on retrouve les années mortes.
01:19:17Vous auriez accepté de vieillir.
01:19:19C'était le sketch de l'acceptation.
01:19:21Toutes les femmes qui se botox aujourd'hui auraient accepté d'y renlever le botox.
01:19:25Parce que ce botox, là, c'est la vie qui se fige.
01:19:28C'est l'émotion qui s'en va.
01:19:30Je suis triste, j'ai pété, je suis content. Vous comprenez ?
01:19:33Et surtout, je relance une saison d'HPI.
01:19:35Vous comprenez ? Vous comprenez ?
01:19:37C'est ça que je voulais pour vous.
01:19:39Les moches qui se cachent toujours dans le fond des choses.
01:19:41Vous, mes amis laids aux faciès ingrats.
01:19:45Vous, qui croyez que le bonheur est dans la transformation.
01:19:47Non, vous auriez appris à être beau dans votre cœur.
01:19:50Et chacun d'entre vous serait réveillé.
01:19:52Vous comprenez ?
01:19:53Ceux qui se sont mis tout là-haut en croyant que plus on est au-dessus des autres, mieux on est.
01:19:57Ben non !
01:19:59Vous auriez compris que votre erreur, ça a été la vanité.
01:20:02Et après ce grand sketch, vous auriez arrêté d'aller dans des spectacles non-climatisés où vous ne voyez rien.
01:20:08Vous comprenez ?
01:20:10Oh mon Dieu !
01:20:15Toi, mon pauvre ami, seulement parce que tu as un nom étranger, on te catalogue étranger.
01:20:22Le racisme des humoristes n'aurait plus eu peine.
01:20:25Enfin, chacun d'entre vous, vous voyez tous dans vos différences.
01:20:27Les chrétiens, les hommes de droite, je l'avoue, à cette petite chemise de droite.
01:20:31Après ce spectacle, t'aurais plus besoin d'accumuler du pognon.
01:20:35Le pognon n'aurait pas...
01:20:36Est-ce qu'il est heureux, Bernard Arnault, ici, sur sa mine d'or,
01:20:38haï par 75% du pays ?
01:20:40Est-ce qu'il est heureux ?
01:20:41Mon menuisier est heureux, en ce moment même.
01:20:43Il est en train de finir la chambre de ma fille.
01:20:45Il a mis du placo sur tous les murs, toute la journée.
01:20:47Il m'a envoyé des messages.
01:20:48Le placo avance avec des photos.
01:20:49Il était heureux !
01:20:51Tellement que ce bon Michel...
01:20:53Si on regarde Michel...
01:20:54J'imagine qu'il n'est pas devant la télé, Michel.
01:20:55Il m'a envoyé un message en disant...
01:20:57Ça y est, j'ai fini de bander le placo.
01:20:59Bon, je vous ai parlé des détails.
01:21:00J'ai bandé toute la fin de journée.
01:21:02J'ai pas laissé une trace.
01:21:04Mais ça...
01:21:05Mais parce qu'il est vrai.
01:21:08Est-ce que ton Bernard Arnault,
01:21:09il peut bander toute une fin de journée ?
01:21:11Certainement pas.
01:21:13En parlant de sec, toutes les...
01:21:14Quand je vois la chaudasse qui s'ignore encore.
01:21:18Mais bien sûr.
01:21:19Et ce matin, quand on est jambes serrées,
01:21:20comme ça, avec les mains,
01:21:21c'est que là-dessous, il y a un volcan !
01:21:23Ça a explosé !
01:21:25Mais que tu retiens par carcan judéo-chrétien
01:21:27qui nous pourrit depuis 2000 ans.
01:21:28Mais après ce sketch,
01:21:29tu aurais ouvert les portes du volcan.
01:21:31Toute la lave du désir aurait rempli
01:21:33les ruelles de Paris.
01:21:35Ton mec, je sais pas si t'as un mec,
01:21:36n'aurait pas sombré dans le patriarcat possessif
01:21:39comme tous les hommes.
01:21:40C'est ma gonzesse, tu touches pas.
01:21:41Non !
01:21:42Après ce spectacle, il dit, prenez-la.
01:21:44Prenez-la, c'est ma femme.
01:21:46Et tout le monde aurait...
01:21:47Enfin...
01:21:48Et vous auriez fait l'amour tous ensemble.
01:21:50Et je vous voyais ensemble partir dans les ruelles.
01:21:52Après une grande standing ovation de l'amour,
01:21:54vous auriez claqué à l'unisson.
01:21:56Non pas parce qu'il fallait le faire
01:21:57comme dans n'importe quel spectacle.
01:21:58Non pas en disant, bravo,
01:22:00mais en hurlant, merci !
01:22:02Jésus !
01:22:04Non !
01:22:06Je serais claqué à l'unisson par la française.
01:22:10Et les femmes, non mais pas là !
01:22:12Les bruits sont bêtes !
01:22:16Les femmes à fortes poitrines,
01:22:17j'aurais entendu claquer.
01:22:19Les vieilles, les vieilles avec tout ce qu'ils portent,
01:22:22je serais claqué.
01:22:25C'est trop tard.
01:22:26Et ce sketch aurait inondé la planète.
01:22:28Tout le monde aurait voulu le jouer.
01:22:29Tout le monde, même Gad Elmaleh serait venu.
01:22:31Est-ce que je peux piquer ton sketch ?
01:22:32Prends-le !
01:22:34Va, va, et ne te cache pas, mon ami.
01:22:42C'est ça que je voulais faire, moi.
01:22:45C'est pour ça que j'ai rien branlé, quoi.
01:22:49Parce qu'il en faut toujours plus.
01:22:50C'est que j'étais inarrêtable.
01:22:51Alors il faut que je retourne à mes tomates à Melun.
01:22:54Je vous laisse avec des vrais qui savent faire.
01:22:56Parce que cette course, je la vois encore.
01:22:58Mon ami Yannick qui est venu là,
01:22:59un célibataire endurci,
01:23:00passe ses journées sur Tinder comme ça.
01:23:02Et on se trouve, il dit, elle est belle, elle.
01:23:04Plus ça va vite, plus ça va vite.
01:23:06Il en swappe des milliers.
01:23:07Je vous ai vu passer, d'ailleurs.
01:23:10Ah, vous êtes dans son style.
01:23:11Vous êtes dans son style.
01:23:12Il aime bien s'accrocher.
01:23:15Il dit, mais quand ça arrêtera ?
01:23:16Si son algorithme lui montre la même femme depuis le début.
01:23:18Parce que maintenant, il croit que c'est que cette...
01:23:20Vous comprenez ce que je dis ?
01:23:21Je comprends rien.
01:23:22Tu as quel âge ?
01:23:23Tu as mon âge ?
01:23:24Je veux sortir, toi.
01:23:25Rentre chez toi.
01:23:27Rentrez chez vous.
01:23:28Il n'a plus rien à espérer.
01:23:29Adieu.
01:23:30À part peut-être un étranger,
01:23:32un homme venu de loin
01:23:33qui ne connaîtrait pas la misère française.
01:23:35Alors, je vous laisse avec Yann Marguet.
01:23:37C'est son nom ?
01:23:38Heurier ?
01:23:39Oui, je me suis trompé.
01:23:58Bonjour.
01:24:12Il est parti par où ?
01:24:15Bonsoir.
01:24:18Ça va ?
01:24:20Ça va ?
01:24:22Ça va mieux ?
01:24:24Je ne sais plus trop comment ça marche.
01:24:27Les méthodes d'analyse philosophique...
01:24:29Parce que ça fait longtemps quand même.
01:24:31Mais j'avais quand même envie de faire bien.
01:24:34Alors, j'essaye.
01:24:37Question.
01:24:38Peut-on s'accorder sur ce qui est juste ?
01:24:41Thèse ?
01:24:43Oui, on peut.
01:24:45Antithèse ?
01:24:48Non.
01:24:49On ne peut pas.
01:24:51J'espère que ça va.
01:24:54Je dois aussi vous avouer que pour préparer ce sujet...
01:24:56Ce n'était pas les conditions normales.
01:24:57Donc, on a eu le droit un peu de documentation.
01:24:59Alors, pour ce faire, j'ai lu en ligne une dissertation de l'an dernier.
01:25:04Et l'étudiant qui a rédigé a, semble-t-il, du mal à s'accorder déjà
01:25:07sur ce qui était juste en termes d'orthographe.
01:25:13Donc, je me suis dit, si on n'est déjà pas capable
01:25:15de s'accorder sur ce qui est juste tout seul...
01:25:18Je ne vais pas vous spoiler, mais on part plutôt sur l'antithèse.
01:25:22Alors, qu'est-ce qui est juste ?
01:25:24Moi, je suis suisse.
01:25:25Donc, il est déjà probable que je n'ai pas la même notion
01:25:27de ce qui est juste que vous, qui êtes...
01:25:30Bon ben, pauvres, quoi.
01:25:33Mais pas surtout, on n'est pas en désaccord.
01:25:35Surtout, évidemment, il y a plein de trucs qui marchent entre nous
01:25:38sur lesquels on est d'accord que c'est juste.
01:25:40De type...
01:25:44Que Bamako, c'est la capitale du Mali.
01:25:47On est d'accord que c'est juste, par exemple.
01:25:50Il n'y a pas des gens qui ne reconnaissent pas Bamako
01:25:53comme la capitale du Mali, dans la salle.
01:25:56Ou alors, pareil, par exemple, est-ce qu'on est d'accord
01:25:58que c'est juste que la capitale de la Suisse, c'est Genève ?
01:26:02Ah non.
01:26:04C'est Zurich.
01:26:06Ah non, c'est Berne.
01:26:08Comme quoi, on n'est pas d'accord sur tout ce qui est juste.
01:26:12Tiens, par exemple, vous voyez la réforme des retraites ?
01:26:15Ne cherchez pas, c'est le même sketch que Nicole Ferroni.
01:26:18Vous voyez la réforme des retraites ?
01:26:21Moi, je crois qu'on peut dire, vous m'arrêtez si je me trompe,
01:26:24mais je crois qu'on peut dire qu'il y a quelques personnes en France
01:26:28qui trouvent que la réforme des retraites est quelque peu injuste.
01:26:33On peut le dire.
01:26:35Moi, je peux vous le dire, je joue à la scène libre,
01:26:37juste en dessous, j'y joue toujours d'ailleurs,
01:26:40pendant les manifs.
01:26:41Je vous jure, un jour, j'arrive au théâtre,
01:26:44je regarde le coin de rue, il y a un KFC,
01:26:46je vais dans la salle, je fais mon spectacle, je sors,
01:26:49il n'y a plus de KFC.
01:26:51Donc on peut dire à coup sûr qu'il y a au moins assez de gens
01:26:55qui trouvent injuste la réforme des retraites
01:26:57pour caillasser un KFC.
01:27:00On peut le dire.
01:27:03Mais après, je vous comprends, je veux dire,
01:27:05on vous l'impose, vous n'êtes pas content,
01:27:07là, vous réagissez comme n'importe qui réagirait dans cette situation,
01:27:11vous démolissez un KFC.
01:27:14Eh bien nous, les amis, en Suisse,
01:27:17je ne sais même pas comment vous le dire,
01:27:19en Suisse, nous, on nous a demandé par référendum
01:27:26si on voulait la retraite non pas à 64 ans comme chez vous,
01:27:29mais à 65 !
01:27:32Et vous savez quoi ?
01:27:34On a dit oui !
01:27:36On a dit oui !
01:27:39On a dit oui !
01:27:45Il n'y a qu'une ligne,
01:27:47il n'y a qu'une ligne imaginaire entre nos deux pays.
01:27:51On nous dit 64, vous allez péter des KFC.
01:27:53Nous, on nous demande 65, on dit oui !
01:27:57Oh là là, c'est magnifique.
01:27:58Alors ça ne veut pas dire forcément qu'on n'est plus juste.
01:28:01Ça veut surtout dire qu'on est complètement cons.
01:28:04Mais voilà, ça me semble déjà être un petit exemple pas mal du reste
01:28:07du fait que la relativité de la notion de ce qui est juste.
01:28:10Et encore là, je vous ai donné un exemple sympa, vous voyez,
01:28:12parce que la réforme, nous, on connaît, on est voisins, on est Suisses,
01:28:15donc on s'intéresse quand même un peu à vos trucs, quoi.
01:28:18Mais il est fort probable qu'en la plupart des pays,
01:28:22ils n'aient pas trouvé ça vraiment juste.
01:28:25Je ne pense pas, par exemple, qu'en Afghanistan,
01:28:28il y ait quelqu'un récemment qui ait dit,
01:28:30dis donc, la retraite à 64 ans pour les Français.
01:28:34Moi, je vais te dire, je trouve ça dégueulasse.
01:28:36Je trouve ça dégueulasse.
01:28:38Et ça, c'est pour le volet international.
01:28:40Mais même au sein du même pays,
01:28:42donc avec un même système de valeurs communes, une culture nationale,
01:28:45ce n'est pas facile de s'accorder sur ce qui est juste.
01:28:47Alors regardez-vous, en France, je veux dire,
01:28:49déjà, chocolatine, pain au chocolat,
01:28:52le Wi-Fi, la Wi-Fi,
01:28:54le Mont-Saint-Michel en Bretagne ou en Normandie,
01:28:56déjà, rien que ça, il y a des émeutes.
01:28:59Après, il n'y a plus un quick ou un courte paille qui tient debout dans le pays.
01:29:03Parce que finalement, ce qui est juste,
01:29:05une République démocratique comme la France,
01:29:07ça se décide, c'est politique, ce n'est pas inné,
01:29:09ce n'est pas la nature qui nous dit que ce qui est juste,
01:29:11on ne naît pas juste, on le devient.
01:29:13Les premiers mots d'un bébé, ça n'a jamais été
01:29:15« Moi, je suis grave pour le mariage gay ! »
01:29:19Non, non, c'est plus tard que ça vient.
01:29:21Il faut baigner un peu dans la société
01:29:23pour pouvoir réfléchir à ce qui est juste.
01:29:25Et après, on peut confronter les notions de justice.
01:29:28Et alors là, si on touche à la politique en France,
01:29:31mais j'ai envie de citer un grand philosophe suisse en disant
01:29:34« La question, elle est vite répondue. »
01:29:38Ah non, parce que peut-on s'accorder sur ce qui est juste ?
01:29:41Apparemment pas.
01:29:43Si on regarde l'Assemblée nationale,
01:29:45c'est quand même eux qui sont censés vous représenter dans la définition de ce qui est juste.
01:29:48Vous avez vu la gueule du bazar ?
01:29:50Ils ne sont jamais d'accord, les mecs !
01:29:52Majorité relative, 49-3, motion de censure,
01:29:54amendement, front des députés,
01:29:56dissolution de l'Assemblée nationale.
01:29:58Vous savez que les Inuits ont 27 mots pour décrire la neige ?
01:30:02Chez vous, vous avez quand même 14 méthodes pour ne pas être d'accord.
01:30:11En plus, vous n'aimez pas vos députés,
01:30:14ils ne vous aiment pas non plus,
01:30:16vous n'aimez pas votre président, il ne vous aime pas non plus,
01:30:18les députés n'aiment pas le président,
01:30:20ils ne les aiment pas non plus.
01:30:22Je ne sais pas quel est le rôle de l'amour dans la définition de la justice,
01:30:25mais je pense que ça ne ferait quand même pas de mal au bazar.
01:30:29D'ailleurs, Platon ne disait-il pas
01:30:31« Touché par l'amour, tout homme devient poète ».
01:30:36Je vous avoue que celle-là, c'était plus pour citer Platon
01:30:39que pour marquer le point.
01:30:41En plus, je n'avais pas de transition, donc c'est cadeau.
01:30:44Alors sur quoi sommes-nous d'accord, finalement ?
01:30:46Parce que l'antithèse, c'est bon, je crois qu'on a compris
01:30:48que s'accorder sur ce qui est juste, c'est un peu le galère,
01:30:51mais il doit bien y avoir des principes qui mettent tout le monde d'accord.
01:30:54J'ai des idées qui font le même effet que quand on met
01:30:56« single ladies » de Beyoncé dans le club,
01:30:58les gens qui font « Allez ! ».
01:31:01Il y en a, je crois, mais c'est souvent dans l'adversité
01:31:03qu'on s'en rend compte, pendant le Covid.
01:31:06Là, on réclamait la justice.
01:31:08Là, on était tous d'accord pour dire
01:31:10qu'être enfermé chez soi, c'était un scandale.
01:31:12Et vas-y que depuis quand, comme quoi que lire,
01:31:15ce n'est pas un besoin essentiel, monsieur ?
01:31:17Et la liberté de mouvement, mon petit footing du dimanche ?
01:31:20Même aller voir mamie, c'était devenu un droit inaliénable.
01:31:24On n'est pas appelé depuis 17 ans,
01:31:26mais alors là, le droit à mamie,
01:31:29c'était le fondement de notre civilisation.
01:31:37Et comprenez-moi bien, je me fous de notre gueule, certes,
01:31:40mais je trouve ça très beau quand même.
01:31:42Parce que là, il y avait de l'amour.
01:31:44Là, il y avait de la sincérité.
01:31:46Il y avait de la solidarité, de la clairvoyance.
01:31:48Là, on a entrevu le bien commun, le juste.
01:31:50Là, pour une fois, on était tous d'accord.
01:31:53Après, bon, c'était avant les masques,
01:31:55donc ça a duré un mois, en gros.
01:31:57Mais pour dire, c'est souvent en traversant des injustices
01:32:00qu'on se rend compte qu'elles existent.
01:32:02Et ce n'est qu'en les traversant ensemble
01:32:04qu'on peut s'accorder sur ce qui est juste.
01:32:15Ou peut-être pas, je ne sais pas.
01:32:17De toute façon, c'est de la philo,
01:32:19rien de ce que je dis n'est forcément faux.
01:32:21Merci.
01:32:30Merci, mesdames et messieurs.
01:32:32On m'a demandé d'accueillir pour vous les prochaines,
01:32:35les dernières d'ailleurs.
01:32:37Ce sont les coquettes, mesdames et messieurs.
01:32:45On m'a demandé de les accueillir
01:32:47et de meubler, accessoirement.
01:32:50Parce qu'il y a un petit matos
01:32:52qui se prépare, quand même.
01:32:54Et ça tombe bien, parce que je suis extrêmement bon pour meubler.
01:32:57Comme vous pouvez le voir.
01:32:59Je ne sais pas quel est leur sujet.
01:33:01Je ne sais pas si science sans conscience
01:33:03n'est qu'une ruine de l'âme.
01:33:06Est-ce que de la même façon
01:33:08que les fenêtres sont les portes
01:33:10pour les gens qui n'ont pas de jambes,
01:33:15la radio et la télévision
01:33:17sont des gens qui n'ont pas d'yeux ?
01:33:19Je ne sais pas.
01:33:21Alors, je vous laisse.
01:33:23Bonsoir.
01:33:27Bonsoir.
01:33:35Ça va ?
01:33:37Franchement, nous, on est trop contentes d'être là.
01:33:39Quand Karim nous a appelés,
01:33:41nous, on a tout de suite dit oui.
01:33:43On n'a même pas réfléchi.
01:33:45C'est peut-être ça, le problème.
01:33:47Oui, effectivement.
01:33:49Et après, on a réalisé.
01:33:51D'un coup, on a eu peur.
01:33:53On était pétrifiés.
01:33:55Pour nous, la philo, c'était il y a des années.
01:33:5719 ans, exactement.
01:33:59Et puis, les sujets sont tombés.
01:34:01Et on s'est regardées toutes les trois.
01:34:03Il est temps de fuir.
01:34:05Les meufs, il faut qu'on se casse de là.
01:34:09Qu'on se casse de là.
01:34:11Allez, tout le monde les bras en l'air.
01:34:13Bonsoir, bonsoir.
01:34:15Il y en a qui répondent au sujet du philo.
01:34:17Nous, on est là.
01:34:19On fait une petite choré, tous ensemble.
01:34:23Et Nietzsche, on l'encule !
01:34:27Qu'est-ce qui s'est passé, là ?
01:34:31J'ai l'impression que j'ai stressé.
01:34:33Oui, mais attendez.
01:34:35En même temps, je trouve ça hyper intéressant, ce qui vient de se passer.
01:34:37Parce qu'on vient d'assister tous ensemble à une bourde.
01:34:39Oui.
01:34:41Le mot qui vous fait penser...
01:34:43Oh là là, qu'est-ce qu'elle est vulgaire !
01:34:45Vous avez peut-être pensé...
01:34:47Oh là là, qu'est-ce qu'elle est marrante !
01:34:49Apparemment, non.
01:34:51C'est l'impression.
01:34:53Le choix des mots, le langage...
01:34:55Ce serait pas une manière complètement hasardeuse
01:34:57de faire un pont magnifique
01:34:59vers le sujet qu'on a choisi ce soir ?
01:35:01Le langage
01:35:03déforme-t-il la pensée ?
01:35:05Oh !
01:35:07Bon, du coup,
01:35:09comme nous, on est des bonnes élèves...
01:35:11Alors du coup, comme je suis une bonne élève,
01:35:13on va commencer par définir
01:35:15les mots du sujet.
01:35:17D'abord, définissons ensemble, c'est quoi le langage ?
01:35:19Alors non ! Ce qu'est le langage ?
01:35:21C'est quoi le langage ?
01:35:23Nous, on décide de prendre un sujet sur le langage
01:35:25et l'autre, elle nous fait une faute de syntaxe
01:35:27dès l'entrée. Merci.
01:35:29Merci, la bonne élève.
01:35:31Le langage, c'est un ensemble de systèmes
01:35:33de signes permettant la communication.
01:35:35Voilà. Déformer,
01:35:37c'est quand tu prends un truc,
01:35:39tu le changes, mais pas
01:35:41vraiment... Enfin, tu le...
01:35:43Tu prends sa forme et tu le...
01:35:45Mais que tu le retrouves quand même...
01:35:47Pardon, excusez-moi, moi j'ai fait S, d'accord ?
01:35:49Donc on va vous l'expliquer en chanson.
01:35:51Vous êtes d'accord ?
01:35:55Par exemple, si on prend une chanson
01:35:57Tout le monde ici
01:35:59connaît bien cette chanson
01:36:01Mais si on change
01:36:03les paroles de la chanson
01:36:05C'est plus la même chanson
01:36:07Tant que tu reconnais la chanson
01:36:09On a déformé la chanson
01:36:11C'est clair ?
01:36:13Ouais ? Ah, super !
01:36:17Après, il nous reste à définir le mot
01:36:19pensée. Ah oui, tout à fait.
01:36:21La pensée, c'est hyper simple à définir.
01:36:23C'est ce dont Pascal Proulx est dépourvu.
01:36:25Et pour ceux qui ne sont pas d'accord,
01:36:27je vous invite à lire
01:36:29les pensées de Pascal et les pensées de Pascal Proulx
01:36:31et après on en reparle.
01:36:33Voilà !
01:36:35Allez, on en revient à un autre sujet.
01:36:37Le langage déforme-t-il
01:36:39la pensée ?
01:36:41Déjà, je suis désolée, je pense qu'on ne peut pas dire
01:36:43le langage. Pardon, mais il y a
01:36:45mille langages. Non, mais c'est vrai,
01:36:47t'as raison. Déjà, il y a le langage basique
01:36:49avec les mots. Oui, alors ça déjà,
01:36:51c'est encore hyper chaud. Il y a plein de mots.
01:36:53Et dans tous ces mots, dans tous ces
01:36:55milliers de mots, il y en a qui ont plein de sens.
01:36:57Oui, c'est vrai. Par exemple, je vous prends
01:36:59le mot galette.
01:37:01Ça peut être aussi bien le vomi
01:37:03dégueulasse que tu fais à 4h du matin
01:37:05quand tu sors de boîte. Oui, fais pas ton malin,
01:37:07je sais que ça t'est arrivé la même chose.
01:37:09Ou alors, le gâteau que tu manges à l'épiphanie.
01:37:11Et ça n'a pas le même goût.
01:37:13Mais pas du tout.
01:37:15Voilà, par exemple, si je prends l'expression
01:37:17« il y a une couille dans le potage ». Oui.
01:37:19Pardon, mais c'est pas clair. Tout le monde sait
01:37:21qu'il n'y a pas de testicules dans le potage.
01:37:23Mais c'est... Alors moi, je les cherchais.
01:37:25Non, maintenant, il est sournois, le langage.
01:37:27Ah bah oui.
01:37:29Ça m'énerve.
01:37:31Pourquoi, quand on sait pas,
01:37:33on dit « donner sa langue au chat » ?
01:37:35Ça m'énerve.
01:37:37C'est comme chanter
01:37:39comme une casserole.
01:37:41Une casserole, ça n'a pas de voix.
01:37:43Ça m'énerve.
01:37:45Donc voilà, les mots
01:37:47à double sens, le sens propre,
01:37:49le sens figuré. Oh non, et puis attends,
01:37:51tous les nouveaux mots qu'on nous donne chaque année.
01:37:53Ah ouais, non mais moi, il y en a plein que je comprends pas.
01:37:55Ah bah moi non plus, pardon, j'ai beau être Larousse
01:37:57et avoir des Roberts, je ne suis pas
01:37:59un dico sur pattes. Non.
01:38:01Merci.
01:38:03Complètement.
01:38:07Les nouveaux mots du dico
01:38:11C'est trop pour notre cerveau
01:38:15On connaît
01:38:17Déjà les autres mots
01:38:19Les nouveaux mots du dico
01:38:23Mais arrêtez, il y en a trop
01:38:27On n'est pas
01:38:31Maître Capello
01:38:35Alors stop.
01:38:37Alors vous savez ce que c'est, moi, mon langage préféré ?
01:38:39C'est le langage corporel.
01:38:41Oui, c'est vrai.
01:38:43Je te regarde,
01:38:45tu me regardes,
01:38:47on se regarde, j'ai envie de t'embrasser,
01:38:49t'as envie de m'embrasser,
01:38:51on a envie de s'embrasser, et comme le disait
01:38:53le grand philosophe Bill Baxter,
01:38:55embrasse-moi idiot, c'est toujours beaucoup, beaucoup mieux que démon.
01:38:59Bref, revenons-en à notre sujet,
01:39:01le langage déforme-t-il la pensée ?
01:39:03Oui. Non mais c'est quand même super marrant
01:39:05d'avoir utilisé le mot déformer, quoi.
01:39:07Ah bah oui, c'est très marrant,
01:39:09d'ailleurs la salle est hilarante.
01:39:11Mais non, mais non, mais ils auraient pu utiliser
01:39:13un autre mot, comme par exemple transformer
01:39:15ou changer. Oui, c'est vrai.
01:39:17Mais tu vois, ils ont décidé de choisir déformer,
01:39:19qui est quand même un terme hyper négatif.
01:39:21Ah oui. Non mais par exemple, si on prend
01:39:23les synonymes du mot déformer,
01:39:25on nous propose dans le dictionnaire,
01:39:27contrefaire, défigurer, dégrader, déguiser,
01:39:29dénaturer, dépraver, écorce.
01:39:31On a compris, on a compris. Merci, merci beaucoup.
01:39:33Ah bah dis donc, pour une blonde, t'en connais beaucoup des mots.
01:39:35Et bah tu vois ça,
01:39:37la blague, et bah c'est typiquement un vecteur
01:39:39de pensée très dangereux. Ah bon ?
01:39:41Bah oui, parce que c'est court, ça se retient, c'est rigolo,
01:39:43ça se répète, encore et encore et encore,
01:39:45et ensuite ça devient une pensée, et ensuite
01:39:47ça devient vrai, et à cause de toutes les blagues
01:39:49sur les blondes, bah on croit que je suis con.
01:39:57Mais tu es con.
01:40:01Peut-être, mais ça n'a rien à voir avec le fait que je sois blonde.
01:40:03Ah c'est vrai, c'est vrai. Moi aussi, j'ai remarqué
01:40:05qu'il y a un truc bizarre, c'est que des fois, on pense
01:40:07un truc dans notre tête, et ce qui
01:40:09sort de notre bouche, ça n'a rien à voir.
01:40:11Ah bah non, mais tu sais,
01:40:13ça arrive, vous savez quoi,
01:40:15ça arrive avec les gens qui n'arrivent pas à dire
01:40:17non, par exemple. Ah bah moi, ça c'est typiquement moi,
01:40:19c'est très difficile pour moi de dire non, voilà.
01:40:21Lola, tu peux me filer 50 balles ?
01:40:23Oui ?
01:40:25Lola, est-ce que tu voudrais, avec les coquettes,
01:40:27faire la soirée du bac de philo,
01:40:29t'écris un texte de 10 minutes dans la journée,
01:40:31et puis tu le joues comme ça, le soir,
01:40:33devant des gens, en direct, à la télé, devant des millions
01:40:35de téléspectateurs ?
01:40:37Oh oui, j'ai hâte !
01:40:39Eh Lola, ça te dirait de travailler
01:40:41jusqu'à 64 ans au lieu de 60 ?
01:40:43Oh oui, j'ai hâte aussi !
01:40:45Alors qu'en vrai,
01:40:47à chaque fois, tu penses quoi ?
01:40:49Je voudrais tellement dire non,
01:40:51mais j'y arrive pas,
01:40:53je suis nulle, couille molle, une grosse
01:40:55bâtarde, j'ai aucune
01:40:57résistance, je suis une merde
01:40:59en puissance.
01:41:01C'est vrai ou pas ?
01:41:03Ça vous arrive, franchement ?
01:41:05Y en a bien qui se sont-y concernées, quand même !
01:41:07Non, mais là, clairement,
01:41:09le langage a déformé ta propre
01:41:11pensée. Mais moi, j'ai envie d'aller plus loin.
01:41:13Moi, je pense que... Oui, ben oui,
01:41:15j'ai envie d'aller plus loin. Je pense que le langage
01:41:17qu'on utilise peut aussi
01:41:19déformer la pensée des autres.
01:41:21Oui, mais déjà, pour dire ça,
01:41:23il faudrait dire qu'avant de la déformer,
01:41:25le langage
01:41:27forme la pensée.
01:41:29Oh !
01:41:31Mais oui, je vous donne un exemple. Par exemple,
01:41:33quand tu choisis d'utiliser délibérément
01:41:35le mot « immigrer » au lieu de « réfugié »
01:41:37ou le mot « charge sociale »
01:41:39plutôt que « cotisation sociale »,
01:41:41eh ben là, avec les mots que tu utilises,
01:41:43tu tentes d'influer une idée différente
01:41:45à la personne que tu as en face de toi.
01:41:47Tu veux former sa pensée.
01:41:49Oh ! C'est pas bête.
01:41:51C'est pas bête. Après, moi, je me dis
01:41:53que si on est en capacité
01:41:55d'influencer la pensée de l'autre
01:41:57avec son langage de manière négative,
01:41:59ça devrait pouvoir dire qu'on est
01:42:01capable d'influencer la pensée de l'autre
01:42:03avec notre langage, mais de manière
01:42:05positive.
01:42:07Oh, mais grave !
01:42:09Excuse-moi, tu crois que cette salle va te croire sur parole ?
01:42:11Nous, on veut une démonstration, OK ?
01:42:13OK, très bien, je vais t'expliquer. Je vais vous expliquer tout à l'heure.
01:42:15Par exemple, on a parlé des nouveaux mots.
01:42:17Eh ben, je vais vous donner un exemple
01:42:19et vous allez vraiment trouver ça très rigolo.
01:42:21Par exemple,
01:42:23avec l'apparation du mot « féminicide ».
01:42:25C'est très rigolo.
01:42:27Oui, c'est très, très drôle.
01:42:29Eh bien, on a déformé la pensée,
01:42:31de manière positive.
01:42:33Mais oui, attends, je vois ce que tu veux dire.
01:42:35Parce qu'en fait, avant, quand un homme
01:42:37tuait sa femme, on disait que c'était un crime passionnel.
01:42:39Il l'avait tué par amour.
01:42:41On rendait la chose romantique,
01:42:43presque positive, alors qu'en fait,
01:42:45il a juste massacré sa femme parce que la soupe était froide.
01:42:47Il n'y a rien de positif là-dedans.
01:42:49Ah oui, donc grâce au mot
01:42:51« féminicide », on transforme
01:42:53la pensée de manière positive
01:42:55en remettant, comme tu disais
01:42:57tout à l'heure, la femme qui a été
01:42:59tuée à sa vraie place de victime
01:43:01et l'homme qui est tueur
01:43:03à sa place abominable d'ordure, de sombre
01:43:05merde, de connard, d'enculé.
01:43:07Voilà, tu as tout assez compris.
01:43:09C'est exactement ça.
01:43:11C'est ça que je voulais dire.
01:43:13Après,
01:43:15récemment, il y a d'autres nouveaux mots qui sont apparus
01:43:17comme par exemple la « grossophobie »
01:43:19qui est rentrée dans le dictionnaire et qui a permis
01:43:21à commencer à insuffler doucement l'idée
01:43:23que c'est une discrimination comme le racisme
01:43:25ou l'homophobie.
01:43:27C'est le bout d'un moment. Les gros, ils en ont gros.
01:43:29Grossophobie,
01:43:31tu perds ton sang froid.
01:43:33Voilà. Donc,
01:43:35est-ce que le langage
01:43:37déforme la pensée ? La réponse est
01:43:39oui, non
01:43:41et pourquoi pas.
01:43:43Et on va finir sur cette magnifique citation
01:43:45de Céline.
01:43:47J'ai compris tous les mots.
01:43:49J'ai bien compris.
01:43:51Merci.
01:43:53Ça y est, le bac
01:43:55philosophique
01:43:57s'est plié. Ouais, c'est fini.
01:43:59On espère qu'on va l'avoir
01:44:01et qu'on va fêter ça au bar.
01:44:03On ne
01:44:05vise pas
01:44:07l'émotion, très bien.
01:44:09Juste la moyenne
01:44:11serait déjà super bien.
01:44:13Ou bien
01:44:15sinon, vous pouvez
01:44:17tout simplement, sans forcer
01:44:19évidemment, envoyer
01:44:21les applaudissements.
01:44:25Merci.
01:44:27Merci, merci.
01:44:29Les coquettes, mesdames et messieurs.
01:44:39C'était le bac philo
01:44:412023, les amis.
01:44:43Le bac philo des humoristes.
01:44:45Et je voulais dire un grand merci
01:44:47à toute l'équipe du Théâtre Libre. On peut les applaudir.
01:44:49Ils sont là depuis ce matin, tous les techniciens,
01:44:51mesdames et messieurs.
01:44:53Je voudrais, pour eux, un grand merci à Culture Box
01:44:55et Rires et chansons de leur confiance.
01:44:57Merci Solène St-Gilles, merci
01:44:59Michel Phil. Un grand merci à Laurent Chibaud
01:45:01qu'on salue, évidemment. Merci beaucoup.
01:45:03On peut les applaudir. Allez-y, allez-y, allez-y.
01:45:05C'est un grand remerciement. Ils sont nombreux
01:45:07ce soir. Merci beaucoup.
01:45:09Emmanuel Cario à la réalisation
01:45:11Boine-Pioche, Sébastien Dejeune.
01:45:13Un grand merci
01:45:15à la production. Encore un tour,
01:45:17encore un tournage.
01:45:19Mathieu Cléon,
01:45:21Réalisation French, merci beaucoup.
01:45:23Et bien sûr, cette soirée n'aurait pas eu lieu
01:45:25sans les artistes magnifiques qui ont pris
01:45:27le risque de venir vous faire rire
01:45:29à partir de sujets et de dissertations.
01:45:31Il y avait ce soir Christine Béron, mesdames et messieurs.
01:45:33Et on y va.
01:45:35Jérémy Crenville.
01:45:41Nicole Ferroni.
01:45:45Ahmed Sparrow.
01:45:49Oldenaf.
01:45:51Cécile Mars.
01:46:01Yann Marguerite.
01:46:03Et Yoann Mettet.
01:46:07Ça n'arrive plus mal, mesdames et messieurs.
01:46:19Cécile Marguerite.
01:46:21Cécile Marguerite.
01:46:23Cécile Marguerite.
01:46:25Cécile Marguerite.
01:46:27Cécile Marguerite.
01:46:29Cécile Marguerite.
01:46:31Cécile Marguerite.
01:46:33Cécile Marguerite.
01:46:35Cécile Marguerite.
01:46:37Cécile Marguerite.
01:46:39Cécile Marguerite.
01:46:41Cécile Marguerite.
01:46:43Cécile Marguerite.
01:46:45Cécile Marguerite.
01:46:47Cécile Marguerite.
01:46:49Cécile Marguerite.
01:46:51Cécile Marguerite.
01:46:53Cécile Marguerite.
01:46:55Cécile Marguerite.
01:46:57Cécile Marguerite.
01:46:59Cécile Marguerite.