Quand Carole Roussopoulos et Delphine Seyrig se rencontrent lors d'un stage organisé par la cinéaste suisse dans les années 1970, les deux artistes ignorent que leur destin va basculer. Longtemps prisonnière de son image, la légendaire actrice, muse de François Truffaut ou Luis Buñuel entre autres, comprend que la caméra vidéo portative que Carole possède va leur permettre de réaliser des films où elles pourront exprimer leurs propres idées, sans influence masculine, et évoquer leurs frustrations. Toute la misogynie de la société de l'époque ressort à travers ces interviews de femmes de tous horizons victimes d'abus divers...
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Court métrageTranscription
00:00C'est ce qu'il y a de plus féminin, de plus féminine, qui est propre à la femme.
00:12Grâce féminine, charme féminin.
00:14Comme je suis une femme, j'ai maintenant envie de faire des choses qui m'importent
00:19énormément.
00:20J'admire beaucoup les mouvements de femmes actuelles qui cherchent à sortir de la situation
00:26dans laquelle elles sont, aussi bien au point de vue de leur travail et de leur salaire,
00:31et en même temps d'une autre forme d'oppression, qui est l'image qu'on veut d'avoir d'elles,
00:37qu'elles se sentent obligées d'avoir d'elles-mêmes.
00:39À présent, on a toujours vu les femmes, finalement, telles que les hommes les ont peintes.
00:46Et je pense qu'il est très important, maintenant, que les femmes commencent à se montrer elles-mêmes.
00:52Il m'a dit, il y a une machine révolutionnaire qui vient de sortir.
00:58Très vite, Delphine avait compris l'utilisation subversive de la vidéo.
01:02Les hommes ne leur laissaient pas la parole.
01:04Dès qu'elles étaient dans une boîte, dans ce pouvoir de la télévision, les gens se
01:09taisaient et les écoutaient.
01:10On a parlé de donner la liberté.
01:12Est-il raisonnable de donner la liberté ? Vous êtes tous des hommes, là.
01:15Il y a des millions de femmes en France et on est en train de discuter, de savoir si
01:18on doit leur donner la liberté, si elles sont capables de prendre leurs responsabilités.
01:22En somme, nous sommes des petites personnes inintelligentes, comme des petits chiens,
01:26qu'on doit promener de telle heure à telle heure.
01:28Et on ne nous donne pas notre autonomie, l'autonomie de notre corps.
01:31Et voilà, on est devenues copines.
01:34C'était une période d'une créativité intense.
01:37Jack Warner, le chef du studio, voulait que je mette des faux seins.
01:41Alors, c'était très clair, j'étais un produit du marché.
01:45Si on est féministe et qu'on est actrice, on cesse pratiquement de jouer si on ne veut
01:51accepter que des choses qui donnent de la femme une image féministe.
01:55On cesse d'être actrice parce que ça n'existe pas.
01:58Il y a énormément de femmes qui ont bousillé leur carrière en prenant des positions ouvertement
02:03féministes, bien sûr.
02:05Tout va très bien, Madame le Ministre.
02:08Tout va très bien, tout va très bien.
02:11Tout va très bien, Madame le Ministre.
02:14Tout va très bien, tout va très bien.