Noé Gauchard

  • il y a 3 mois
Noé Gauchard, candidat du Nouveau Front Populaire dans la 6e circonscription du Calvados, renvoie dos à dos ses adversaires du RN et macronistes “qui ont voté les mêmes lois”. Il ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon sera Premier Ministre en cas de victoire de la gauche aux Législatives 2024

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00:00Le 6-9, France-Bleu-Normandie
00:04Merci d'être avec nous à 8h15 sur France 3 et France-Bleu-Normandie.
00:08Notre invité du 6-9 d'hier ce matin est Noé Gauchard, candidat du Nouveau Front Populaire dans la 6ème circonscription du Calvados.
00:14Bonjour Noé Gauchard.
00:15Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:16Vous êtes un nouveau candidat contre Elisabeth Borne comme en 2022, mais ce n'est pas tout à fait un match-retour.
00:22Entre-temps, le Rassemblement National a percé dans cette circonscription.
00:26Qui est votre principal adversaire finalement, l'ancienne Première Ministre ou Nicolas Kalbricks ?
00:29Mon principal adversaire, c'est la politique qu'ils ont décidé de mener tous les deux ensemble.
00:33C'est-à-dire que le Rassemblement National avait un groupe à l'Assemblée Nationale, Mme Borne dirigeait le gouvernement.
00:37Nous, la gauche, on y siégeait aussi, on a fait des propositions.
00:40On a proposé d'augmenter le SMIC, les deux ont voté contre ensemble.
00:43On a proposé de revaloriser les retraites, les deux ont voté contre ensemble.
00:46Sur la loi Immigration, les deux ont voté pour, et nous on a voté contre.
00:50Ils ont voté encore une fois ensemble, ils portent le même programme.
00:52Pour vous, c'est la même politique ?
00:53C'est la même politique, à peu de choses près.
00:55C'est-à-dire que le centrisme macroniste s'est déporté très largement sur sa droite.
01:00L'extrême droite du RN a des belles mesures sociales, mais finalement, elles s'étiolent jour après jour.
01:04Plus ils approchent du pouvoir, ils disent, abroger la retraite, on verra ça plus tard,
01:07l'assurance chômage, on verra ça plus tard, les impôts, on verra ça plus tard.
01:10Et finalement, leur programme économique est exactement le même que le macronisme actuel.
01:13Et donc, ça ne soulagera absolument pas les Françaises et les Français de les amener au pouvoir.
01:17On va parler des vôtes de mesures sociales, revalorisation du SMIC à 1600 euros net,
01:23l'abrogation de la réforme des retraites, de l'assurance chômage, ça coûterait 25 milliards d'euros,
01:28c'est le chiffrage officiel qui a été donné vendredi dernier.
01:30L'économie française peut se permettre tout ça ?
01:32Absolument, toutes les mesures qu'on propose, ce n'est pas non plus des mesures tombées du ciel,
01:35ce sont des choses qui existaient avant et qui ont été supprimées au fur et à mesure.
01:39Vous savez, sur les aides aux logements, par exemple, les APL,
01:41c'est le gouvernement d'Emmanuel Macron qui les a réduites.
01:43Donc, toutes ces choses-là sont des choses qui existaient avant,
01:46ce n'est pas magique et on peut absolument les remettre en place.
01:48La France est lourdement endettée, s'endette toujours plus.
01:51Oui, bien sûr, la question de la dette, ce n'est pas un souci.
01:53La première chose, c'est quelles recettes on a, et on peut avoir des recettes.
01:56Il y a l'impôt sur la fortune, par exemple, qui peut tout à fait être rétabli.
01:59Il y a où est-ce qu'on va chercher l'argent, et il existe l'argent, il y en a.
02:03Quand on fait des milliards et des milliards, des centaines de milliards d'ailleurs,
02:06sous le mandat Macron, de cadeaux fiscaux aux entreprises dont on ne revoit jamais l'argent,
02:09ce n'est pas de la dette utile, vous savez.
02:11Alors que si on crée de la dette pour, par exemple, augmenter les salaires,
02:13les gens auront un meilleur pouvoir d'achat.
02:15Et alors, ils pourront se permettre d'aller faire des cadeaux à leurs enfants, à leurs petits-enfants.
02:18Ils pourront se permettre d'aller acheter à manger chez les petits commerçants.
02:21Et donc, les petits commerçants, ça va augmenter leurs revenus.
02:23Et donc, eux-mêmes, ça va pouvoir bénéficier aux producteurs.
02:25Et donc, ça va pouvoir permettre de bénéficier aux fournisseurs.
02:29Et ça va être cyclique comme ça.
02:30Alors, qui sait de l'argent qu'on perd ? C'est de la dette absolument inutile.
02:33Nous, au contraire, on veut faire un choc dans l'économie.
02:35Alors évidemment, ça coûte un peu d'argent au début,
02:37mais ensuite, c'est cyclique, et cet argent-là, il va revenir sans aucun problème.
02:40Sur les recettes, l'ISF, vous l'avez cité, rapporterait 15 milliards.
02:45C'est le chiffrage qui a été donné vendredi dernier.
02:47La dernière collecte, entre guillemets, de l'ISF avant la réforme, 4 milliards.
02:51Je rappelle qu'on est quand même le seul programme qui a un chiffrage précis.
02:54Oui, mais le détail est considérable.
02:56Oui, mais on dirait chercher des 14 milliards d'euros.
02:58Je précise d'abord que quand il y en a qui vous font des promesses,
03:01que ce soit les macronistes ou que ce soit le Rassemblement National,
03:04il n'y en a pas un seul qui a proposé un programme clair et complet comme le nôtre,
03:07et il n'y en a pas un seul qui a proposé un chiffrage comme le nôtre.
03:09Et là, notre chiffrage est validé par de nombreux économistes,
03:11et je pense qu'on peut avoir confiance là-dedans.
03:13La deuxième chose, c'est que l'ISF serait transformée,
03:16puisqu'on veut faire payer moins d'impôts à toutes les personnes seules
03:19qui gagnent moins de 4 000 euros net par mois.
03:22Et je pense que dans les gens qui nous écoutent,
03:23il y en a beaucoup qui gagnent moins de 4 000 euros net par mois.
03:26Tous ces gens-là doivent savoir qu'avec nos pouvoirs, ils paieront moins d'impôts.
03:30Et donc évidemment, cet impôt-là, il sera progressif,
03:32et donc sur les plus grandes fortunes, il sera plus important qu'auparavant.
03:35Je pense que c'est une grosse différence avec le Rassemblement National qui a annoncé...
03:38Vous ne redotez pas un exil fiscal ?
03:40Mais non, ça n'existe pas.
03:41Ça n'existe pas ?
03:42Pendant plus de 100 ans, aux Etats-Unis, il y a eu une imposition
03:44qui était beaucoup plus élevée qu'aujourd'hui en France,
03:46et personne n'est parti parce que le système français est avantageux.
03:48Vous n'avez jamais eu connaissance de Français qui partent vivre à l'étranger
03:51à compris des célébrités ?
03:52Ça existe évidemment dans les paradis fiscaux,
03:54mais ça fait aussi partie des choses contre lesquelles on veut lutter.
03:56Sauf qu'il y a des choses qui sont possibles, notamment l'impôt universel,
03:58qui permet d'aller chercher l'argent là où il existe, peu importe là où les gens habitent.
04:02Ce n'est pas ça le souci.
04:03Le souci, c'est comment on redistribue cet argent.
04:05Et je pense que les gens aujourd'hui qui souffrent,
04:07qui sont dans la difficulté financière, qui sont dans une urgence sociale
04:09jamais vue dans le pays,
04:11ils ne peuvent pas se permettre d'entendre dire qu'on va préserver les ultra-riches
04:14parce que sinon ils risqueraient de partir, etc.
04:16Non, ce n'est pas ça notre sujet.
04:17Nous, on écoute les gens qu'on entend au quotidien.
04:19Moi, j'écoute encore l'autre jour René Obéni-Bocage
04:21qui me dit qu'avec sa retraite de 800 euros,
04:23elle ne peut pas faire plaisir à ses enfants.
04:25Elle ne peut pas faire plaisir à ses petits-enfants pendant les vacances,
04:27ne serait-ce que pour leur payer une place de cinéma.
04:29Nous, c'est ça qu'on entend et c'est à ces gens-là
04:31qu'on veut dire que c'est bientôt fini
04:33et qu'ils peuvent avoir confiance en nous pour changer les choses.
04:35Comment voyez-vous Jean-Luc Mélenchon
04:37en cas de victoire pour votre coalition ?
04:39François Hollande a eu ce propos hier.
04:41Si Jean-Luc Mélenchon veut rendre service
04:43au nouveau Front Populaire, qu'il se taise.
04:45Alors moi, je ne commenterai pas les histoires de personnalité.
04:47Ce n'est pas mon sujet. Ici, on est dans la circonscription.
04:49On veut porter un programme qui est le même.
04:51Mais sur les marchés, on vous pose la question.
04:53Est-ce qu'il fait peur Jean-Luc Mélenchon ?
04:55Est-ce que vous devez vous émanciper ?
04:57C'est le seul parti qui ne vous promet pas des choses
04:59en disant qu'on aura Jordan Bardella comme Premier ministre
05:01ou on aura Gabriel Attal comme Premier ministre.
05:03Nous, on vous propose un programme.
05:05On a un programme et on dit qu'on aura ce programme de gouvernement
05:07qui va s'appliquer, peu importe la personne qui sera Premier ministre.
05:09À mon sens, ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui
05:11parce que les équilibres politiques ne le permettent pas.
05:13Tout ça sera débattu dans un second temps
05:15avec les groupes au Parlement.
05:17Ce n'est pas vraiment le sujet qui parle.
05:19Il peut faire peur et moi, je l'entends sur le terrain
05:21et j'entends les retours des gens et j'en tiendrai compte
05:23si je suis élu député sans aucun souci
05:25à l'Assemblée nationale.
05:27Pour l'instant, ce n'est pas ça ma question.
05:29Qu'est-ce qu'on fait avec notre programme ? Comment on l'applique ?
05:31Peu importe si c'est un ou une Premier ministre pour le nouveau Front populaire,
05:33c'est les députés surtout qui vont voter les lois.
05:35Moi, si je suis député, je voterai ces lois du nouveau Front populaire,
05:37je voterai ces lois d'urgence sociale,
05:39je voterai ces lois pour les services publics,
05:41peu importe qui sera le ou la chef du gouvernement.
05:43Merci Noé Gauchard.
05:45Je rappelle également les autres candidats.
05:47Il y en a sept dans cette sixième circonscription du Calvados.
05:49Nicolas Kalbrix,
05:51Rassemblement National,
05:53Esteline Caymet,
05:55Linda Lal,
05:57Pascal Jorget,
05:59pour lutte ouvrière,
06:01Elisabeth Borne, députée sortante,
06:03Bérangère Larény,
06:05et Philippe Hambourg.
06:07C'est la circonscription où vous êtes le plus nombreux.
06:09Vous avez été invité, France 2. Merci et bonne journée.
06:11Merci à vous.

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