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00:00Et nous continuons de commenter cette campagne législative en cours avec notre invité du jour.
00:06Et avec nous Sébastien Michon, merci beaucoup de répondre à nos questions.
00:14Vous êtes directeur de recherche au CNRS, vous êtes basé au Strasbourg.
00:18À Strasbourg, on va commencer si vous le voulez bien par ce qui est prévu aujourd'hui,
00:24par cette conférence de presse du Nouveau Front Populaire autour de son programme qui sera chiffré.
00:31En tout cas, c'est ce qu'on espère.
00:33Est-ce que vous, en tant que politologue, vous en attendez quelque chose de particulier ?
00:37Est-ce que cet éclairage économique est indispensable, nécessaire ?
00:41Nous sommes dans une campagne électorale qui est très courte.
00:45Donc forcément, les différents blocs vont se positionner les uns par rapport aux autres.
00:50Et donc, le bloc de droite a coutume de dire que la gauche n'est pas responsable d'un point de vue économique.
00:58Et donc forcément, le Nouveau Front Populaire va chercher à être crédible par rapport aux marchés financiers,
01:05par rapport aux mondes économiques.
01:07Et donc, ils ont fait un certain nombre de propositions assez classiques pour des formations de gauche,
01:14à savoir plutôt basées sur une augmentation des dépenses, alors que leurs concurrents sont davantage sur une baisse des recettes.
01:23L'équipe de la majorité présidentielle sortante dénonce un programme coûteux, non financé.
01:30Est-ce que ce n'est pas une sorte de mauvais procès qui est fait à ce Nouveau Front Populaire ?
01:35Le problème de la majorité présidentielle, qu'elle n'est pas très crédible en ce moment sur le plan économique,
01:43puisque non seulement elle est aux commandes du pays, aux affaires depuis 7 ans,
01:49mais aussi parce que finalement les milieux économiques et financiers n'ont pas très bien reçu les dernières nouvelles.
01:56Tout d'abord, l'annonce de la dissolution, puisque finalement ça a créé une forte incertitude,
02:02et ça les marchés financiers détestent l'incertitude,
02:05mais aussi finalement la rétrogradation de la note de la France, suite finalement à des dépenses qui étaient plus élevées que prévues,
02:16et donc un déficit qui tend à s'envoler.
02:19Donc forcément le gouvernement est pointé du doigt, et notamment son ministre de l'économie,
02:26car finalement là il y a eu un problème de surestimation des recettes de TVA,
02:31et forcément on se dit, est-ce que le gouvernement est suffisamment crédible d'un point de vue économique en ce moment,
02:39pour pouvoir ensuite faire la leçon aux autres ?
02:42On attend les chiffres dans ce cas-là Sébastien Michaud,
02:45sachant qu'on entre aussi dans une phase quelque peu irrationnelle, comme dans toutes les campagnes.
02:52On a la première semaine de campagne qui s'achève, quel bilan vous en tirez ?
02:58Alors nous avons eu une semaine très très intense et très très particulière à la suite de l'annonce de la dissolution,
03:06avec des coups de théâtre quasiment, j'allais dire quotidien, mais en fait c'était même deux fois par jour,
03:12puis des jeux de positions très intenses où finalement on a clarifié les différentes positions.
03:19Là depuis finalement dimanche et même plutôt lundi, on y voit plus clair sur les candidatures,
03:25et donc sur les alliances, on a eu quelques surprises suite à l'annonce des investitures,
03:30puisqu'il y a eu bien sûr les cinq députés sortants de la France Insoumise qui n'ont pas obtenu l'investiture,
03:37et donc on a parlé de purges.
03:39On a aussi eu des surprises du côté de la majorité présidentielle,
03:44puisque Gilles Le Gendre, qui est un fidèle de La République En Marche,
03:49qui avait été largement réélu en 2022, qui était l'un des pillés en 2017 de La République En Marche,
03:57n'a pas obtenu l'investiture à Paris.
03:59Et puis enfin on a eu aussi une clarification du côté d'Éric Ciotti,
04:04puisqu'avec son alliance avec le Rassemblement National, il a présenté une soixantaine de candidats.
04:13Donc on y voit plus clair maintenant.
04:15On voit aussi certaines circonscriptions qui n'ont pas été…
04:21On n'a pas fait l'objet d'investiture de la majorité présidentielle,
04:25avec l'argument de l'arc républicain.
04:28Il y a quelques dissensions ici ou là.
04:32Donc maintenant c'est place à la campagne.
04:34Laquelle majorité, pardonnez-moi, qui semble tout jouer sur le premier tour,
04:39alors qu'elle semble donner battu ?
04:44Oui, elle est assez décrochée dans les sondages.
04:49On l'a vu tout à l'heure, puisque le dernier sondage crédite le bloc présidentiel de 22%,
04:55loin derrière le Rassemblement National, même très très loin derrière le Rassemblement National
05:00et très loin derrière le Nouveau Front Populaire.
05:03Et donc finalement tout le monde s'interroge encore,
05:07y compris au sein du camp d'Emmanuel Macron.
05:10Pourquoi cette dissolution finalement ?
05:12Car il semble très compliqué pour le camp Macron de gagner des députés
05:20et même de sauver un maximum de députés,
05:23puisque là les prévisions sont au mieux d'une perte de la moitié des députés.
05:29Donc finalement, comment cette ancienne majorité présidentielle peut-elle s'en sortir ?
05:37C'est très compliqué.
05:39Donc finalement il y a un peu une fuite en avant avec une campagne très agressive,
05:43mais en oubliant en fait ce qui peut se passer au deuxième tour.
05:48Car forcément, plus la campagne est agressive au premier tour,
05:53plus le report de voix risque d'être compliqué au deuxième tour.
05:56Rapidement Sébastien Michaud, si dans ce vote il devait y avoir ne serait-ce qu'une clé, quelle serait-elle ?
06:05Certains parlent de la participation.
06:09Compte tenu de la campagne et de la forte incertitude, on peut s'attendre à une forte participation.
06:15Maintenant, est-ce que l'ensemble des fractions de l'électorat va se mobiliser ?
06:22On ne sait pas trop en fait.
06:24Même avec les chiffres dont on dispose, on a une forte incertitude là-dessus.
06:30En fait, tout va se jouer dans l'entre-deux-tours.
06:34A savoir, est-ce qu'un certain nombre de personnes vont se reporter sur des candidats et des candidates
06:40pour lesquels elles n'avaient pas voté au premier tour ?
06:43Là, on a une forte incertitude, car on a vu aussi le Front républicain s'effriter en 2022.
06:49Donc que va-t-il se passer ?
06:51Il est évident que s'il y a un mauvais report de voix, ce mauvais report de voix profitera au RN.
06:58Et là aussi, on a une grosse incertitude.
07:01Les sondages sont très élevés pour RN.
07:04On sait aussi qu'en 2022, certains députés RN ont été élus dans des circonscriptions
07:13où le RN atteint 25 à 30 %, ce qui n'est pas si élevé que ça.
07:18Donc, grosse incertitude.
07:22Je dirais que le point clé, ce sera l'entre-deux-tours, forcément.
07:26Merci beaucoup Sébastien Michon d'avoir été avec nous sur France 24.
07:30Politologue, directeur de recherche au CNRS basé à Strasbourg.
07:34Merci.

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