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00:00Bonsoir Lucide. Bonsoir David, bonsoir à tous.
00:03Que retenir ?
00:04D'abord un mot de la forme.
00:06Jordan Bardella a voulu offrir un visage sérieux, concentré,
00:10appliqué dirait ses partisans, scolaire dirait ses opposants.
00:14Sur la scène, un pupitre, un simple pupitre.
00:17Dans la salle, au premier rang, le banc et l'arrière-banc du RN,
00:21Marine Le Pen, Sébastien Chenu, Éric Ciotti, Edwige Diaz.
00:25Vous allez la voir, la vice-présidente du parti,
00:28tout à gauche ou encore la candidate aux législatives
00:31Malika Sorel et Christophe Jacobelli, ici côte à côte,
00:35derrière une centaine de journalistes, y compris de médias étrangers.
00:39D'emblée, Jordan Bardella la joue raisonnable,
00:42à l'image du slogan qui apparaît pour la première fois.
00:45Écoutez.
00:47Dans ces élections, je suis le candidat de la vérité.
00:51Celui qui ne promettra pas ce qu'il ne peut pas tenir.
00:54En trois mots, nous sommes prêts.
00:57Voilà, nous sommes prêts.
00:58C'était en quelque sorte le gros titre de cette conférence de presse.
01:01On a beaucoup souligné les changements de cap ou les reculs
01:04dans le programme du RN depuis 15 jours.
01:05A-t-il clarifié les choses ?
01:08Eh bien, Jordan Bardella reprend sa distinction
01:11entre les urgences des deux premiers mois
01:12et ce qui sera engagé plus tard.
01:14Il distingue trois urgences.
01:16Écoutez.
01:18La relance du pouvoir d'achat,
01:19le rétablissement de la sécurité sur tout le territoire,
01:22la reprise en main de notre politique d'immigration
01:24seront les priorités de notre action.
01:27Dès les premières semaines, nous agirons.
01:29En ce qui concerne l'immigration,
01:31les mesures immédiates sont limitées à quatre, pas plus.
01:34L'accélération des expulsions,
01:36notamment en augmentant le délai de rétention des sans-papiers
01:39dans les centres administratifs,
01:40qui est actuellement de 90 jours.
01:43La suppression du droit d'issole,
01:45le rétablissement du délit de séjour irrégulier
01:47supprimé par François Hollande en 2012,
01:49le durcissement d'accès au regroupement familial.
01:52Pour le reste, il évoque un référendum
01:55qui permettra d'aller plus loin,
01:56mais il serait soumis à l'approbation d'Emmanuel Macron.
02:02Peut-être vais-je réussir à convaincre le président de la République
02:04de la nécessité d'organiser sur la base de l'article 11
02:07un référendum qui me permettra de soumettre
02:10l'ensemble de ce bouclier politique, juridique et administratif
02:12que nous entendons mettre en œuvre
02:14pour protéger la France d'une submersion migratoire
02:16qui n'en est qu'au début du commencement,
02:18et ce qui nous permettra de réviser la Constitution
02:20et d'enterriner ces mesures dans la Constitution française
02:25pour les rendre aussi intouchables par des jurisprudences européennes.
02:29À noter qu'il n'est plus question de suppression de la binationalité,
02:33plus question non plus de la suppression du port du voile,
02:36enfin le terme de priorité nationale ou de préférence nationale
02:40n'a pas été prononcé.
02:41Le plus significatif dans les mesures urgentes présentées,
02:44c'est peut-être l'autorité, et en particulier l'autorité à l'école,
02:48interdiction du téléphone au collège et au lycée,
02:51retour de l'uniforme au collège et au lycée,
02:54retour du vouvoiement,
02:56sanction planchier pour les conseils disciplinaires,
02:59suppression des allocations et des bourses pour les élèves,
03:01je cite, perturbateurs ou harceleurs.
03:04Enfin, dernier point, le pouvoir d'achat.
03:07Il confirme que sa première décision sera d'abaisser la TVA
03:10sur les énergies à 5,5%, contre 20% actuellement.
03:14Écoutez.
03:16Il est parfaitement possible, je le maintiens,
03:19d'abaisser la TVA sur l'énergie à 5,5%.
03:24Évidemment, si on va plus bas, il faut une négociation de plus longue durée.
03:27Vous le savez, sur les énergies, le carburant, le fioul,
03:30le gaz et l'électricité.
03:33Notre pays est dans la fourchette haute de la taxation des carburants
03:35par rapport à ses voisins européens.
03:37Alors, Jordan Bardella, dit-il vrai ?
03:39Au sens strict du terme, non.
03:41Notre taux de TVA sur les énergies est fixé à 20%.
03:45La moyenne dans l'Europe, c'est 21,6%.
03:48Mais si on ajoute les autres taxes sur l'énergie,
03:51on monte à 25%, notamment avec la contribution tarifaire.
03:54Autre décision dans les premiers mois et les premières semaines sur l'énergie,
03:58un moratoire sur la construction de nouvelles éoliennes.
04:01Ça, c'est quand même frappant, et vous l'avez souligné,
04:03sur l'immigration, on n'a pas entendu les mots de préférence
04:06ou de priorité nationale, on n'a pas entendu une allusion au voile.
04:09Bref, autant d'éléments qui étaient quand même très présents
04:12dans le discours du RN depuis quelques mois.
04:14Petite précision, Malika Sorel, elle est députée européenne.
04:17Voilà, tout le monde aura.
04:20Et sur les retraites ?
04:21Parce que ça aussi, c'était une zone d'ombre d'une certaine manière.
04:25A-t-il dissipé le doute sur ses intentions par rapport à la réforme des 64 ans ?
04:30Eh bien, il y a une première décision très rapide.
04:32Pour le reste, écoutez.
04:35À compter de l'automne, les Français qui ont commencé à travailler avant 20 ans
04:39et qui justifient de 40 annuités pourront partir à la retraite dès 60 ans.
04:45La France qui se lève tôt, celle qui exerce des métiers difficiles,
04:48notamment des métiers manuels, a droit à la retraite en bonne santé.
04:52Et j'entends faire respecter ce droit.
04:55Pour les autres, une progressivité sera mise en œuvre.
04:59Comme nous l'avions défendu en 2022 lors de la campagne présidentielle
05:02portée par Marine Le Pen avec un âge légal de 62 ans
05:05et un nombre d'annuités allant jusqu'à 42 années de cotisation.
05:10Le calendrier progressif de sa mise en œuvre sera déterminé
05:13après la consultation de l'audit budgétaire
05:16et au regard des marges que celui-ci nous aura permis d'identifier.
05:21En ce qui concerne la retraite des 64 ans,
05:24son expression incertaine a aussi retenu l'attention.
05:27Elle sera en principe abrogée.
05:30Un tout dernier mot, mais qui n'est pas anodin.
05:32Il se présente, Jordan Bardella, comme la seule alternative crédible,
05:36je le cite, contre le nouveau front populaire et elle est fille.
05:39Oui, écoutez-le.
05:41Notre pays bascule dans un ensauvagement qui fragilise nos droits.
05:44Moi, j'appelle évidemment leurs électeurs
05:47et les électeurs compris qui n'ont pas voté pour moi,
05:50qui ont pu se porter sur la majorité présidentielle ou sur Emmanuel Macron
05:52à bien regarder le contexte du second tour.
05:57Gabriel Attal ne pourra pas être reconduit à Matignon le 7 juillet prochain.
06:02D'autre part, l'alliance que je conduis est aussi l'unique rempart au risque réel
06:05de voir l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon s'emparer du pouvoir.
06:10Un rempart républicain, patriote face au nouveau front populaire,
06:14a son désir de détruire les institutions et de pousser le pays vers le chaos généralisé.
06:20Voter LFI, c'est voter pour le FMI.
06:23En voulant faire de la France le Venezuela sans le pétrole.
06:27Enfin, tout dernier point, il nuance sa position selon laquelle
06:30il n'irait à Matignon qu'en cas de majorité absolue.
06:34Je l'ai dit, nous accepterons de constituer un gouvernement
06:38si nous avons non seulement la légitimité démocratique pour le faire,
06:42mais naturellement si nous avons une majorité absolue.
06:47Je ne fais pas de projections ou de scénarios sur un contexte à 270, 275, on verra.
06:55On verra. Merci Lucille, on en dira peut-être un mot tout à l'heure parce que oui.