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00:00Huit heures moins le quart. Nicolas Crosel, on le disait, votre invité, c'est le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Loire-Atlantique.
00:08C'est Christophe Durand. Bonjour, merci d'être en direct avec nous dans ce studio ce matin. La politique et l'économie, ça va de pair.
00:14On est en pleine campagne électorale. Surprise à l'issue incertaine. Chaque camp y va de ses mesures, de ses promesses. Comment, vous, vous regardez tout ça ?
00:22En effet, Nicolas. Merci de nous inviter, CPME Loire-Atlantique. Alors, comment on voit ça ? Alors, nous, on voit ça d'un point de vue purement économique.
00:32On a aujourd'hui deux camps principaux qui s'affrontent. Ce sont plutôt les extrêmes et on a des programmes qui commencent à tomber et qui, on va dire, amènent de l'inquiétude dans le monde entrepreneurial.
00:45Pourquoi inquiétude ? Alors, peut-être qu'on pourrait prendre la gauche pour commencer. Qu'est-ce qui vous inquiète ?
00:50On va commencer par la gauche. Budget de 250 milliards sur deux ans avec 125 milliards sur deux ans, un SMIC à 1600 euros, des retraites, le projet des retraites.
01:04L'indexation des salaires sur l'inflation. Tout ça, vous dites que le climat économique aujourd'hui ne ferait que vous ne pourriez pas le supporter ?
01:11Le climat économique, surtout pour les PME, voire TPE, qui sont en situation un petit peu de fragilité dans le sens où la chaîne de valeur, généralement, n'est pas forcément en leur faveur
01:20puisqu'elles ont des clients, des clients en général B2B. Et donc, pour se faire répercuter des hausses de tarifs, on a bien vu que pendant la crise énergétique et la crise ukrainienne, c'est extrêmement compliqué.
01:33Mais Jean-Luc Mélenchon répond que, comme il compte effectivement avec un peu plus de pouvoir d'achat des salariés, relancer aussi la consommation et ça rapporterait aussi des sous, tout ça. Il faudrait que ça s'équilibre.
01:44C'est la politique de la demande après la politique de l'offre, si vous voulez. J'entends, mais ça me paraît un petit peu simpliste. Alors certes, en France, ce qui dope l'économie, c'est un petit peu la consommation.
01:55Mais pas que. Comme je vous dis, on a affaire, d'une manière générale et mécanique, les TPE et les PME ont affaire à des clients qui sont principalement B2B. Et là, pour le coup, la relation est très différente.
02:07B2B, c'est d'entreprise à entreprise. C'est-à-dire que les entreprises négocient, font du négoce avec d'autres entreprises.
02:14Sans passer par des intermédiaires ou des grands accords.
02:17Et donc, pour le coup, les relations commerciales ne peuvent pas être modifiées comme ça du jour au lendemain. On est bien souvent dans nos entreprises soumises à des contrats, donc on ne peut pas les modifier, on ne peut pas les casser comme ça.
02:27Mais vous, vous êtes chef d'entreprise dans une entreprise de transport. Vous entendez, j'imagine, des salariés qui vous disent que tout coûte plus cher et que gagner un peu plus d'argent, je ne sais pas si vous les payez au SMIC ou si vous les payez plus,
02:35mais c'est légitime aussi quand on voit qu'il y a quand même des riches qui sont de plus en plus riches et des pauvres qui sont de plus en plus pauvres dans ce pays.
02:41Alors, il y a une légitimité, effectivement, on assiste, et là je suis complètement d'accord avec vous Nicolas, on assiste à une paupérisation.
02:48Mais ça n'est pas en passant à 1600 euros, d'une manière brutale en fait. Nous, ce qui nous choque, c'est le côté brutal, subi et immédiat de la chose.
02:58Pourquoi ? Parce que le temps politique ne correspond rarement au temps économique. L'économie a besoin de temps. Et donc là, on n'est pas du tout dans la gestion du temps.
03:08Alors, comme le temps passe vite, pour le coup, moi je suis dans la gestion du temps du direct. Christophe Durand, je voudrais qu'on dise un mot de l'extrême droite du programme du Rassemblement National.
03:16Si vous y voyez quelque chose, parce que chaque jour ça change un peu, est-ce que celui-là vous inquiète autant ? Parce qu'on parle là, pour le coup, d'extrême.
03:22Alors, il nous inquiète dans le sens où on est un petit peu dans le brouillard.
03:26Parce qu'il y a aussi la retraite à 60 ans.
03:29Oui, absolument. À la base, on était sur 100 milliards de dépenses avec le RN. Le RN a sorti son programme hier. Alors, baisse de la TVA sur les carburants, exonération de taxes sur la hausse des salaires de plus de 10%, suppression de l'impôt sur le revenu pour les jeunes de moins de 30 ans, etc.
03:47Donc là aussi, il y a des mesures presque de gauche, j'allais dire en tout cas, du pouvoir d'achat, d'incitation.
03:51Absolument.
03:53Donc là aussi, c'est des choses qui vous inquiètent, on a bien compris.
03:56Donc en fait, finalement, c'est le programme d'Emmanuel Macron qui irait bien ou c'est trop simpliste de le dire ?
04:00On ne va pas se prononcer de la sorte, mais tout ça pour vous dire que des dépenses pléthoriques avec une économie aussi compliquée aujourd'hui, fragile, et un bilan économique plutôt complexe avec une dette qui court et qui galope, je ne vois pas comment...
04:18Donc là, c'était le bilan complexe et la dette qui galope, c'est pour Emmanuel Macron.
04:21Alors, je ne vous demande pas de prendre parti, mais le constat de cette année de gestion d'Emmanuel Macron, ce n'est pas une économie aussi flamboyante que ce que vous l'auriez espéré, j'imagine.
04:31Alors, attention, il y a eu le Covid, il y a eu la crise ukrainienne, mais aujourd'hui, on est dans une situation économique où le quoi qu'il en coûte, aujourd'hui, on commence à le payer.
04:40Et ce qui est compliqué, c'est de regarder avec les créanciers de la France, et bien demain, est-ce qu'on sera en mesure de payer la dette déjà qui court aujourd'hui, sans parler des programmes économiquement un petit peu délirants des deux extrêmes ?
04:55Il n'y a aucun scénario qui va, alors, si je vous comprends bien. Qu'est-ce qu'on fait dimanche ? Vous ne prenez pas position à l'ACPM ?
05:02Aucune position politique, puisque l'ACPM...
05:04Le programme le plus propre de vous, le plus proche de vous, ce serait quoi ?
05:06Il n'y a pas de programme le plus proche.
05:08Il n'y en a pas. Bon, je vais essayer.
05:10Est-ce qu'au moins, vous parlez de politique dans vos entreprises ? Est-ce que c'est un sujet qui devient objet de discussion à quelques jours du premier tour ?
05:18Alors, c'est extrêmement variable pour sonder auprès de nos adhérents. Il y a des entreprises dans lesquelles la parole, finalement, se libère, parce que les gens se connaissent très bien.
05:27Et puis, on constate que plus la taille des entreprises est importante, moins ça parle. Généralement, ça parle en petits groupes, en petits comités.
05:35Merci d'être venu nous éclairer ce matin, nous donner aussi votre ressenti.
05:38Parce que c'était le but recherché de votre venue, Christophe Durand, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Loire-Atlantique.