Grand témoin : Yaël Braun-Pivet, Présidente sortante de l'Assemblée nationale
GRAND DÉBAT / Binationalité, droit du sol : que peut faire le RN ?
« Le récap » par Valérie Brochard
Pouvoir d'achat, sécurité, immigration... Jordan Bardella a présenté, lundi 24 juin 2024 lors d'une conférence de presse, les grands axes de la politique que mènera le Rassemblement national s'il accède au pouvoir le 7 juillet 2024. Au coeur de ce programme : la « priorité nationale » longuement défendue par le parti d'extrême droite, qui vise à priver les étrangers de nombreux droits et allocations au profit des Français. Ainsi, Jordan Bardella a notamment annoncé vouloir interdire aux binationaux l'accès à certains « postes stratégiques », au nom de la lutte contre les ingérences étrangères. Sur le volet sécurité, le Rassemblement national souhaite rétablir les peines planchers pour un certain nombre d'infractions et suspendre les allocations familiales pour les parents de mineurs récidivistes. Afin de garantir une « maîtrise de l'immigration », le parti lepéniste fait de l'abrogation du droit du sol sa mesure phare, tout en durcissant les conditions de séjour des étrangers. Le programme du RN est-il vraiment réalisable au vu des moyens offerts par la Constitution ?
Invités :
- Evelyne Sire-Marin, magistrate honoraire, vice-présidente de la ligue des droits de l'Homme,
- Paul Cassia, professeur de droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
- Philippe Murer, économiste, essayiste, ancien conseiller économique de Marine Le Pen.
GRAND ENTRETIEN / Yaël Braun-Pivet : une coalition plutôt que la dissolution !
À la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, la Présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet, a perdu son mandat de députée et n'occupe donc plus sa place au Perchoir. Bien que l'avocate fasse partie de la majorité présidentielle, elle a fortement critiqué la décision du président Emmanuel Macron. « C'est très violent », a-t-elle ainsi commenté sur « France Inter » en ajoutant que la dissolution était « dur[e] à vivre pour beaucoup d'entre nous ». Néanmoins, l'ancienne Présidente du Palais Bourbon se montre optimiste et appelle à la formation d'une coalition républicaine qu'elle considère obligatoire afin de préserver « la France qu'on aime ». Elle a également déclaré sur France Bleu qu'elle souhaitait « redevenir Présidente de l'Assemblée nationale », bien que les sondages actuels attribuent seulement 22% au parti présidentiel « Ensemble », derrière ses adversaires politiques du « Nouveau Front Populaire » et du « Rassemblement National ». Quelle stratégie suit donc l'ex-présidente de l'Assemblée nationale face à l'incertitude des résultats des législatives ?
Grand témoin : Yaël Braun-Pivet, Présidente sortante de l'Assemblée nationale
LES AFFRANCHIES
- Delphine Sabattier, journaliste à « B Smart »,
- Thomas Lestavel, journaliste indépendant,
- « Campagne express »
GRAND DÉBAT / Binationalité, droit du sol : que peut faire le RN ?
« Le récap » par Valérie Brochard
Pouvoir d'achat, sécurité, immigration... Jordan Bardella a présenté, lundi 24 juin 2024 lors d'une conférence de presse, les grands axes de la politique que mènera le Rassemblement national s'il accède au pouvoir le 7 juillet 2024. Au coeur de ce programme : la « priorité nationale » longuement défendue par le parti d'extrême droite, qui vise à priver les étrangers de nombreux droits et allocations au profit des Français. Ainsi, Jordan Bardella a notamment annoncé vouloir interdire aux binationaux l'accès à certains « postes stratégiques », au nom de la lutte contre les ingérences étrangères. Sur le volet sécurité, le Rassemblement national souhaite rétablir les peines planchers pour un certain nombre d'infractions et suspendre les allocations familiales pour les parents de mineurs récidivistes. Afin de garantir une « maîtrise de l'immigration », le parti lepéniste fait de l'abrogation du droit du sol sa mesure phare, tout en durcissant les conditions de séjour des étrangers. Le programme du RN est-il vraiment réalisable au vu des moyens offerts par la Constitution ?
Invités :
- Evelyne Sire-Marin, magistrate honoraire, vice-présidente de la ligue des droits de l'Homme,
- Paul Cassia, professeur de droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
- Philippe Murer, économiste, essayiste, ancien conseiller économique de Marine Le Pen.
GRAND ENTRETIEN / Yaël Braun-Pivet : une coalition plutôt que la dissolution !
À la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, la Présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet, a perdu son mandat de députée et n'occupe donc plus sa place au Perchoir. Bien que l'avocate fasse partie de la majorité présidentielle, elle a fortement critiqué la décision du président Emmanuel Macron. « C'est très violent », a-t-elle ainsi commenté sur « France Inter » en ajoutant que la dissolution était « dur[e] à vivre pour beaucoup d'entre nous ». Néanmoins, l'ancienne Présidente du Palais Bourbon se montre optimiste et appelle à la formation d'une coalition républicaine qu'elle considère obligatoire afin de préserver « la France qu'on aime ». Elle a également déclaré sur France Bleu qu'elle souhaitait « redevenir Présidente de l'Assemblée nationale », bien que les sondages actuels attribuent seulement 22% au parti présidentiel « Ensemble », derrière ses adversaires politiques du « Nouveau Front Populaire » et du « Rassemblement National ». Quelle stratégie suit donc l'ex-présidente de l'Assemblée nationale face à l'incertitude des résultats des législatives ?
Grand témoin : Yaël Braun-Pivet, Présidente sortante de l'Assemblée nationale
LES AFFRANCHIES
- Delphine Sabattier, journaliste à « B Smart »,
- Thomas Lestavel, journaliste indépendant,
- « Campagne express »
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00:00...
00:07Bienvenue, très heureuse de vous retrouver.
00:10Le régime présidentiel est mort, vive le régime parlementaire.
00:14Notre grand témoin en est convaincu ce soir.
00:17Quels que soient les résultats, la pratique du pouvoir va changer.
00:22Yael Broun-Pivet milite pour une large coalition.
00:26Si le RN n'atteint pas la majorité absolue,
00:28comment, avec qui ?
00:30L'ancienne présidente de l'Assemblée est notre invité.
00:34Dans notre grand débat ce soir,
00:36le RN veut-il faire le tri entre les Français ?
00:39En voulant interdire les binationaux d'accéder à certains emplois,
00:43Bardella a semé le trouble.
00:45La suppression du droit du sol.
00:47Que veut réellement le RN en matière de nationalité ?
00:50A-t-il les moyens constitutionnels de faire passer ces réformes ?
00:54On en débat dans un instant avec mes invités sur ce plateau.
00:57Ce soir, les parties prises de nos affranchis.
01:00L'économie, Thomas Lestavelle,
01:02l'œil sur le numérique, Delphine Sabatier.
01:05Votre nouveau rendez-vous,
01:06Campagne Express, Elsa Mondin-Gava, J-5, avant le premier tour.
01:10Vous avez le programme. Top générique, c'est parti.
01:13Générique
01:14...
01:24Il confirme sa domination dans toutes les enquêtes d'opinion.
01:28Jordan Bardella est aujourd'hui le mieux placé
01:31pour accéder au pouvoir.
01:33A-t-il les moyens de mettre en oeuvre ses fondamentaux ?
01:36La fin du droit du sol,
01:37l'exclusion des binationaux de certains postes stratégiques
01:40et, à terme, la pierre angulaire de son programme,
01:43la priorité nationale.
01:45On va confronter ce soir l'un de ses soutiens
01:49à un magistrat, une magistrate et un constitutionnaliste.
01:53Bonsoir, Philippe Murer.
01:55Merci d'être avec nous.
01:56Vous êtes économiste, souverainiste,
01:59essayiste, ancien conseiller de Marine Le Pen,
02:02ancien conseiller économique.
02:04Vous avez même été son assistant au Parlement de Bruxelles.
02:08Vous voterez pour son parti aux élections législatives.
02:12Vous débattez ce soir avec Paul Cassiat.
02:14Merci d'être là.
02:15Constitutionnaliste, professeur de droit public
02:18à l'Université de la Sorbonne à Paris.
02:20Enfin, bonsoir, Evelyne Sirmarin.
02:22Merci d'être parmi nous ce soir.
02:24Vous êtes magistrate honoraire,
02:26vice-présidente de la Ligue des Droits de l'Homme.
02:29Un débat qui s'ouvre, comme chaque soir,
02:31par le récap de Valérie Brochard.
02:44Bonsoir, Valérie.
02:45Beaucoup de choses dans la conférence de presse
02:47de Jordane Bardella hier, conférence sur son programme.
02:50Vous avez retenu un grand principe.
02:52Dans le programme du Rassemblement national,
02:55il y a des renoncements, des choses qui vont et viennent,
02:58mais il y a un concept, Myriam, qui ne bouge pas,
03:00c'est la préférence nationale.
03:02Aucun droit ne sera enlevé à un seul Français,
03:05à une seule Française.
03:07Notre action politique oeuvrera en toute circonstance
03:10au maintien des droits existants,
03:12si besoin à leur renforcement,
03:14et dans la mesure du possible, à la création de droits nouveaux
03:17pour tous les Français et toutes les Françaises.
03:20Très concrètement, Myriam, dans le dépliant officiel,
03:23ça donne ceci.
03:24Regardez, soutenir les familles françaises,
03:26lancer un grand plan manger français
03:28pour les cantines scolaires,
03:30réserver les aides sociales aux Français.
03:33C'est une ligne politique élaborée il y a plus de 40 ans
03:36et tenue par un certain Jean-Marie Le Pen.
03:39Moi, je crois aux choses réelles.
03:42Je crois aux attachements
03:44et je crois aux devoirs hiérarchiques.
03:47C'est ce que je dis quand je dis que j'aime mieux mes filles
03:50à la cantine, etc.
03:51Moi, j'aime mieux les Français, j'aime mieux la France.
03:54C'est la colonne vertébrale idéologique
03:56du Rassemblement national,
03:58mais c'est aussi une stratégie électorale.
04:00Pour aller chercher les électeurs au-delà des plus convaincus,
04:03la rhétorique consiste à faire passer l'anti-immigration
04:06pour du bon sens.
04:07Fini les discours de haine pour Jordan Bardella.
04:10Hier, c'était juste une question de chiffres.
04:12J'entends d'abord supprimer le droit du sol.
04:15L'acquisition automatique de la nationalité française
04:18ne se spécifie plus dans un monde à 8 milliards d'individus
04:21alors que se multiplient sur notre sol les preuves quotidiennes
04:25de nos incapacités à intégrer et à assimiler.
04:28La nationalité française peut être attribuée à la majorité,
04:33lorsqu'un enfant est né en France, de deux parents étrangers.
04:36C'est ça, Myriam, qu'on appelle le droit du sol.
04:39Il faut résider sur le territoire à la date de ses 18 ans
04:42et avoir habité en France pendant au moins 5 ans
04:45depuis l'âge de ses 11 ans.
04:47D'après l'INSEE, 34 500 personnes
04:50sont devenues françaises par ce moyen en 2022.
04:53Sous la monarchie, le droit du sol existait déjà.
04:56Napoléon Ier est devenu français par le droit du sol.
04:59Plus tard, le régime de Vichy n'est pas revenu sur le droit du sol.
05:02Les conditions ont souvent évolué,
05:04mais le principe a toujours existé.
05:06Juridiquement, le supprimer est tout à fait possible
05:09puisqu'il n'est prévu que par le Code civil.
05:12Le président du Rassemblement national
05:14peut aussi s'attaquer aux fonctionnaires binationaux.
05:17Les postes les plus stratégiques de l'Etat
05:20seront réservés aux citoyens français
05:22et aux nationaux français.
05:24Pour une raison très simple,
05:25c'est qu'il y a des postes stratégiques
05:28liés au secteur de la sécurité ou de la défense,
05:31qui sont des secteurs par définition stratégiques.
05:34Les réserver aux citoyens français,
05:36c'est aussi un moyen, parmi d'autres,
05:38de se protéger de tentatives d'ingérence
05:40qui pourraient être orchestrées par des Etats étrangers.
05:44Une mesure qui a fait bondir le ministre de l'Intérieur.
05:47On jette l'opprobre sur 3 millions de franco-américains,
05:50franco-algériens, franco-portugais, franco-marocains.
05:53Marie Curie est née polonaise,
05:55Joseph Kessel en Argentine,
05:57Acharnaz Navour, binational.
05:59Ca ne sert à rien de trier les Français comme ça.
06:01Côté socialiste, voici la réaction de Boris Vallaud.
06:04En République, c'est l'excellence d'un parcours
06:07qui permet de devenir ministre ou haut fonctionnaire
06:10par la pureté d'un arbre généalogique.
06:13Des répliques qui ont poussé Marine Le Pen
06:16à rectifier un peu le tir ce matin sur RTL.
06:19C'est pas tant les postes stratégiques
06:21que des postes stratégiques sensibles.
06:23C'est une poignée, en réalité, d'emplois
06:26qui fait que lorsque vous avez des problématiques géopolitiques
06:30avec un certain nombre de pays,
06:32et cette liste doit être revue de manière régulière,
06:35vous mettez en place un principe de précaution.
06:38Revoir la liste régulièrement, c'est déjà moins simple
06:41et sans compter le fait que le Conseil constitutionnel
06:44a déjà statué à plusieurs reprises
06:46qu'il n'y a pas de distinction entre binationaux et nationaux.
06:50Il faudrait donc une révision constitutionnelle
06:52pour mettre en place une telle mesure.
06:54Pour la révision, il faudrait un référendum.
06:57Sans la présidence ni le Sénat, ça paraît mission impossible.
07:00Merci pour ce tour d'horizon, Valérie.
07:03On va commencer. Il y a beaucoup de choses.
07:05Si vous le voulez bien, par cette exclusion des binationaux
07:08de certains emplois stratégiques sensibles,
07:11cet adjectif qu'a rajouté ce matin Marine Le Pen,
07:14Philippe Murer, déjà, sur le fond,
07:16ça fait des décennies que le RN, avant le FN,
07:20voulait supprimer la double nationalité.
07:23Je suis venu au RN de Marine Le Pen et pas de Jean-Marie Le Pen.
07:26Mais la suppression de la double nationalité,
07:29c'est pas nouveau.
07:30Je rappelle que j'en suis parti
07:32parce que sans souveraineté nationale, on ne peut rien faire.
07:36C'est le moins pire des blocs et je voterai probablement pour eux.
07:39Pourquoi vouloir en finir déjà avec la binationalité ?
07:42Est-ce qu'on ne peut pas se sentir français, aimer la France,
07:46quand on a une autre appartenance à une autre nation en même temps ?
07:50Je vais vous dire les choses factuellement.
07:52Quand on est binationaux, on a deux nations, en soi.
07:56Donc, on a forcément une double allégeance.
07:58Qu'est-ce que ça veut dire ?
08:00C'est une formule qu'on entend au RN depuis des années.
08:03Entre la France et un autre pays X,
08:05on a une allégeance au pays X et à la France.
08:08C'est suspect, ça ?
08:09Non. Ce que je dis, c'est que pour M. Lambda ou Mme Lambda,
08:12ça n'est pas très important.
08:14En revanche, pour des postes stratégiques,
08:17quelques dizaines ou centaines,
08:18ça me paraît le bon sens absolu qu'il soit réservé.
08:21On va y venir.
08:22Parce que ça, c'est une inflexion.
08:25Pendant des années, l'idée de supprimer la double nationalité
08:28était noir sur blanc dans le programme.
08:30Est-ce que ça veut dire que c'est pour vous
08:33intrinsèquement incompatible d'avoir deux nationalités ?
08:36C'est impossible de la supprimer.
08:38On ne peut pas abandonner une nationalité marocaine.
08:41C'est un problème très complexe.
08:42C'est une bêtise de le réclamer.
08:44En revanche, c'est une mesure de bon sens
08:47pour les postes stratégiques de dire
08:49que vous êtes binational,
08:50nous ne savons pas votre allégeance principale,
08:53vous avez deux allégeances ou pas.
08:55On a deux allégeances, sinon on abandonne sa deuxième nationalité.
08:59On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
09:02Ca, c'est la dernière position.
09:04Quelques mois, ici, à l'Assemblée,
09:06Marine Le Pen proposait une réforme constitutionnelle
09:09pour réserver aux seuls nationaux français,
09:12sans autre nationalité, certains emplois.
09:14Il faut comprendre qu'on est arrivé, cette fois-ci,
09:17au point final de sa position sur ces questions,
09:20où ça peut encore changer.
09:21Je n'en sais rien, mais sur cette question-là,
09:24je vous réponds de la manière que j'ai faite.
09:27Paul Kassia, interdire la double nationalité
09:29pour certains emplois stratégiques sensibles,
09:32est-ce que ce serait créer une discrimination entre Français ?
09:35Evidemment.
09:36Evidemment.
09:37Déjà, il y a une difficulté,
09:39on ne sait pas très bien de quoi on parle,
09:41puisque ça a été dit par Valérie, vous l'avez rappelé, Myriam,
09:45le programme du Rassemblement national en la matière a évolué.
09:48Au départ, il s'agissait de remettre en cause la binationalité.
09:52Puis, en janvier 2024, vous l'avez dit,
09:55une proposition de loi constitutionnelle a été adoptée,
09:58enfin, déposée, par Marine Le Pen
10:00et les autres parlementaires du Rassemblement national,
10:03prévoyant que les Français binationaux
10:07n'auraient pas accès à l'ensemble des emplois publics.
10:10Puis, hier, on apprend que des...
10:12Ca change.
10:13Vous êtes venu avec vos passeports.
10:15Il y a deux passeports sur ce bureau.
10:17Vous n'êtes pas que français.
10:19...deux allégeances, factuellement,
10:22puisque je suis français
10:26depuis 1980, par naturalisation,
10:28et je suis né au Liban de parents libanais.
10:31Vous êtes professeur de droit public à l'université.
10:34Dans l'administration, selon cette proposition de loi,
10:37vous ne pourriez plus l'être.
10:38Elle n'est pas discutée, elle n'a pas été adoptée.
10:41Il faudrait une révision constitutionnelle.
10:43Vous dites quoi, ce soir, sur cette mesure ?
10:46Je dis que les propositions
10:47qu'il appartiendra aux Français, de valider ou pas,
10:50entraînent un changement de nature
10:53de la République française.
10:55De sorte qu'une révision constitutionnelle
10:58sera nécessaire pour faire passer
11:00les projets du Rassemblement national,
11:02mais il y a un changement de cap fondamental
11:05que nous aurons à décider ou à refuser.
11:07C'est tout à fait décisif.
11:09Une conception radicalement différente...
11:11Sans révision de la Constitution,
11:13par voie législative, 3-5e du Parlement,
11:16députés, sénateurs, ou par référendum,
11:19en l'Etat, cette proposition n'est pas constitutionnelle ?
11:22En l'Etat, aujourd'hui, il n'est pas possible
11:24de réserver des emplois à des Français
11:27qui ne sont pas binationaux.
11:29Moi, binational, j'ai exactement les mêmes droits
11:31que les Français qui ne sont pas binationaux.
11:34C'est très bien comme ça.
11:35La fonction publique, il faut le rappeler,
11:38c'est réservé aux nationaux.
11:39Oui, alors la fonction publique...
11:41Aux Français, et donc aux binationaux.
11:43Quand on est étranger, il y a certains emplois
11:46qu'on ne peut pas exercer.
11:48Il y a à peu près 5,5 millions d'emplois en tout
11:51qui sont inaccessibles aux étrangers,
11:53dont 4,5 millions dans la fonction publique.
11:56Mais dans la fonction publique, il y a des fonctionnaires,
11:59mais il y a aussi des agents publics qui sont des contractuels,
12:02je pense par exemple aux médecins,
12:04qui font exactement le même métier que les fonctionnaires français,
12:08mais qui ne peuvent pas, effectivement,
12:11être fonctionnaires.
12:12Il y a une liste aussi d'emplois dans le privé,
12:15à peu près un million de personnes du privé,
12:17d'emplois dans le privé,
12:19qui ne peuvent pas être accessibles aux étrangers,
12:22aussi baroques que vétérinaires,
12:25débutants d'un bureau de tabac,
12:27médecins, etc.
12:30Ce qui me surprend beaucoup dans le discours de M. Bardella,
12:33c'est qu'il fait...
12:36Enfin, il affirme que les postes d'un certain niveau,
12:41notamment pour la défense, etc.,
12:44seront réservés aux Français.
12:46Ensuite, il glisse sur la question du binational.
12:50C'est exactement, dans son esprit,
12:52comme si le binational n'était pas.
12:54Alors, ça, c'est quand même surprenant,
12:57parce que, vraiment, un binational est complètement français.
13:01On peut acquérir la nationalité française
13:03soit par la naissance,
13:06ou la naissance en France,
13:08ou la naissance, par le droit dit, du sang,
13:11parce qu'on a un parent français.
13:13On peut l'acquérir par la naturalisation
13:15ou par le mariage.
13:16Donc, c'est différentes formes d'acquisition,
13:19mais, en tout cas, quand on a une autre nationalité
13:22et qu'on est né d'un parent français,
13:25on est totalement français.
13:27Réponse, Philippe Meur.
13:28Si M. Paul Kassia avait un emploi stratégique
13:32et que cette loi passait,
13:34est-ce qu'il préférait conserver son emploi stratégique
13:38et abandonner sa nationalité libanaise,
13:41ou est-ce qu'il préférait abandonner son emploi stratégique
13:44et conserver sa binationalité ?
13:46Réponse, Paul Kassia.
13:48Ma réponse, elle est très simple.
13:50Je ne vois pas...
13:52Cette question me paraît inopérante.
13:54Je suis français
13:55et ma binationalité n'a pas entré en ligne de compte.
13:59Vous êtes obligé d'obéir à la loi comme tout Français.
14:02Si la loi passe,
14:03que jugé constitutionnel, vous y êtes obligé.
14:05Pour l'instant, on n'y est pas.
14:07On a bien compris que le seuil d'une réforme constitutionnelle
14:11est dur à atteindre.
14:12J'entends bien, mais je ne veux pas entrer dans cette logique-là.
14:16C'est une rupture dans l'histoire de la République française.
14:19Regardez sur le site du consulat général d'Algérie...
14:23Pardon, d'Italie, à Paris.
14:26Je ne suis pas spécialiste
14:28du droit de la nationalité italienne.
14:30Sur le site du consulat, on acquiert la nationalité italienne
14:34notamment parce qu'on a un parent italien.
14:36Ca suffit.
14:38Donc, tirez-en les conclusions.
14:39Peut-il avoir le poste sensible et stratégique
14:42de Premier ministre ?
14:43A moins qu'il n'ait eu une erreur.
14:45Il y a énormément de pays dans le monde
14:47qui appliquent des lois comme ça.
14:49Ce ne sont pas des pays...
14:51Lesquels ?
14:52Le Canada, l'Algérie, notamment,
14:54où beaucoup de postes sont réservés.
14:56On ne voit pas pourquoi ça serait un problème
14:59que la France le fasse.
15:00La France doit toujours être la donneuse de leçons
15:03et être la plus vertueuse du monde entier.
15:05Les autres pays le font.
15:06Partie de population concernée sur ces emplois-là,
15:09la suppression du droit du sol, en revanche,
15:12remplacée ou non par le droit du sang,
15:14aurait sans doute d'autres conséquences plus larges.
15:17Qu'est-ce que vous voulez faire au RN ?
15:19Est-ce que c'est la suppression du droit du sol
15:22pour déjà le remplacer par le droit du sang,
15:24comme en Allemagne, par exemple, ou en Italie ?
15:27Tout à fait.
15:28Il ne le dit pas très clairement, Jordan Bardella.
15:30La question, c'est que le droit du sol,
15:33on peut le supprimer,
15:34c'est-à-dire qu'on peut automatiquement,
15:36demander à 18 ans d'obtenir la nationalité française.
15:39Est-ce qu'ils vont dire
15:40qu'ils pourront l'obtenir, mais sous certaines conditions ?
15:43Ce que je trouverais logique,
15:45c'est que l'enfant parle bien français,
15:47que l'enfant...
15:48Il y a des conditions à remplir, aujourd'hui.
15:51Il y a des conditions à remplir.
15:52Une résidence en France pendant 5 ans, à partir de 11 ans.
15:56Est-ce que cet enfant est un enfant tout à fait bien élevé,
16:00bien éduqué, ou c'est quelqu'un qui est devenu
16:02un criminel ou un délinquant multiraciste ?
16:05Il peut y avoir des conditions.
16:07Est-ce que vous voulez qu'à 18 ans,
16:09il y ait une demande qui soit faite
16:12auprès de la préfecture, de la mairie, que sais-je,
16:15par le jeune dont les deux parents sont étrangers
16:18et qui est né en France ?
16:20Ca, ça n'est pas le droit du sang.
16:21C'est la possibilité du droit du sol aménagé
16:24avec une demande, c'est ça ?
16:25Vous voulez dire droit du sang, c'est pas pareil ?
16:28Avec une condition, voilà,
16:30sur le fait que la personne parle bien français
16:32et bien intégrée...
16:34Vous souhaitez garder le droit du sol avec une condition ?
16:37Moi, je suis pas l'ERN.
16:38Ce qu'ils disent n'est pas très clair.
16:40Mais je vais vous dire,
16:42on a un problème gigantesque à Mayotte
16:44et en Guyane.
16:45La République est indivisible et leurs lois doivent être les mêmes.
16:49Mais on a un problème gigantesque.
16:50À cause des Brésiliennes qui viennent en France
16:53pour accoucher d'un enfant,
16:55ce qui les protège, c'est des permis de séjour.
16:57Ca pose des problèmes à nos compatriotes de Guyane.
17:00Pareil à Mayotte, où il y a 50 % d'étrangers.
17:03Donc, il y a un problème.
17:04Je pense que c'est normal de changer le droit du sang, du sol,
17:07de le supprimer de cette manière-là.
17:10Je vais vous dire pourquoi.
17:11Vous allez me dire que la France ne l'a jamais fait.
17:14Elle a beaucoup bougé en France,
17:16mais elle n'a jamais eu des millions d'immigrés comme cela.
17:19Il faut changer les choses selon la situation.
17:21Le droit n'est pas un truc...
17:23Il y a un lien direct, pour vous, entre droit du sol et immigration.
17:27Les immigrés viennent parce qu'on a le droit du sol.
17:30Le droit du sol permet de faire venir des gens.
17:32Et l'Allemagne ? Elle a énormément d'immigration.
17:35C'est une condition nécessaire, mais non suffisante.
17:38Paul Cassiat, sur le droit du sol.
17:40Déjà, pour rappeler,
17:41Valérie Brochard en parlait un peu,
17:43c'est un droit très ancien, XVIe siècle.
17:45Oui, absolument. C'est une tradition
17:47non seulement monarchique, mais républicaine
17:50qui pourrait être mise à bas dans quelques semaines.
17:53Il obéit à quelle philosophie, pour bien comprendre ?
17:55Il s'agissait de protéger, en réalité, de...
17:58En fait, comme l'explique très bien Patrick Veil,
18:01qui est par ailleurs un ami,
18:02le droit du sol visait à renforcer...
18:04C'est un historien spécialiste du droit de la nationalité.
18:08Le droit du sol visait à renforcer la souveraineté française
18:11et je vous comprends parfaitement de ce point de vue-là.
18:14De quelle façon ?
18:15Il s'agissait, pour la monarchie et ensuite pour la République,
18:18de contrôler les citoyens et les citoyennes
18:21qui étaient sur le territoire français
18:23en les faisant devenir françaises plutôt qu'ils gardent
18:26une nationalité étrangère et soient donc protégés par un Etat tiers.
18:29C'était ça, à la base, le droit du sol.
18:32Ne pas subir de pression d'autres Etats sur leurs propres nationaux.
18:35Absolument. Donc, c'est un principe fondamental
18:38reconnu par les lois de la République,
18:40qui a été, en quelque sorte, républicanisé.
18:43Cette tradition, elle concerne,
18:44non pas des millions et des millions de personnes,
18:47comme vous l'avez dit, Philippe Murer,
18:49mais une trentaine de milliers de personnes par an.
18:52Pour un pays de 70 millions d'habitants et d'habitantes,
18:55je pense que ce chiffre est assez raisonnable.
18:58Par ailleurs, le droit du sol, vous l'avez dit, Philippe Murer,
19:01a été considérablement réduit dans la période récente.
19:04Il a été limé pour que des personnes
19:07qui, le cas échéant, pouvaient devenir françaises,
19:09par le droit du sol, ne le deviennent plus.
19:12Et en particulier à Mayotte.
19:13Et en particulier à Mayotte.
19:15Les Outre-mer sont dérogatoires d'un certain nombre de droits
19:19par rapport à la métropole.
19:20Mais de là à supprimer le droit du sol,
19:22il y a un saut radical qui nous ferait changer, en réalité,
19:25par rapport au logiciel que nous avons connu.
19:28Pour bien comprendre, il y a la question du lien avec l'immigration.
19:32Y a-t-il un lien direct ? Est-ce que les migrants viennent
19:35en fonction du droit qui s'applique à la nationalité ?
19:38Est-ce qu'on le sait, ça, ou est-ce qu'on ne peut pas considérer...
19:41Mayotte nous le dit bien.
19:43Ca permet aux gens, quand ils viennent,
19:45d'obtenir des permis de séjour pour les parents.
19:47Ca protège les parents. Vous êtes d'accord ?
19:50Enfin, à Mayotte, en 2008, on a déjà modifié la loi
19:54en exigeant que les parents
19:59soient depuis trois mois sur le territoire de Mayotte
20:03avant la naissance de l'enfant.
20:05Ca a été, effectivement, déclaré possible
20:08par le Conseil constitutionnel,
20:10mais qui a quand même bien fait comprendre
20:14qu'on ne pouvait pas aller beaucoup plus loin,
20:17à savoir que c'était des conditions un petit peu particulières,
20:21mais Paul Cassiat me corrigera,
20:23mais, en tout cas, de toute façon, il faudra,
20:26évidemment...
20:27Gérald Darmanin le propose lui-même,
20:29de supprimer le droit du sol à Mayotte.
20:32Que le Conseil constitutionnel, si on veut supprimer
20:34le droit du sol ou tout au moins le dégrader sérieusement,
20:39le Conseil constitutionnel tranchera,
20:41mais le Conseil constitutionnel, pour l'instant,
20:44n'est pas du tout favorable à le supprimer.
20:46Ce que je veux dire, c'est que l'idée même
20:48du droit du sol, effectivement, c'est ce que dit Patrick Vell,
20:52c'est très surprenant que le RN veuille le supprimer,
20:55parce que c'est justement l'idée
20:57qu'on acquiert une culture française
20:59et que, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens,
21:02c'est en descendant sur le territoire français,
21:05de façon naturelle, voilà,
21:08que c'est en grandissant en France...
21:10Ca casserait l'intégration, peut-être,
21:12si on revenait sur le droit du sol.
21:14C'est l'idée de la culture française acquise
21:16pendant 18 ans qui fait que vous devez devenir français.
21:20Vous faites comme s'il n'y avait pas 70 % des Français
21:23qui demandent une réduction des flux d'immigration
21:26depuis 20 ans. Je sais, vous représentez
21:29une oligarchie qui n'écoute pas le peuple français.
21:32Là, on a un problème démocratique.
21:34Quand vous mettez le Conseil constitutionnel
21:36comme le roi qui va décider, mais de qui se moque-t-on ?
21:40Le Conseil constitutionnel est là juste pour décider
21:43en fonction du cadre de la Constitution de 1958.
21:45On a un constitutionnaliste avec nous.
21:48Je finis. Le Conseil constitutionnel,
21:50ce roi que vous mettez comme ça,
21:52il a usurpé des pouvoirs aux Français et au gouvernement.
21:55En disant, en 1973, contre l'avis des rédacteurs
21:58de la Constitution de 1958,
22:00je ne vais pas juger que sur la Constitution,
22:03je vais chercher la Déclaration des droits de l'homme
22:06et du citoyen qui contrôle la loi,
22:08ce qui est un scandale, parce que je vais vous le dire,
22:11quand l'article 1 dit que tous les hommes sont, naissent
22:14et demeurent égaux en droit, c'est une stupidité
22:16à interpréter. C'est une belle phrase,
22:19mais en droit positif pour contrôler la loi.
22:21Ca veut dire que les Français, les Chinois, les Américains
22:24naissent libres et égaux en droit en France, en Chine,
22:27aux Etats-Unis. Ca n'est pas possible,
22:29ce genre de concept, de les mettre en droit positif
22:32pour contrôler le gouvernement.
22:34Sinon, vous pouvez faire ce que vous voulez avec le droit
22:37et vous empêcher le gouvernement de gouverner.
22:40Il s'agit d'intégrer la Déclaration des droits
22:42de l'homme et du citoyen dans notre Constitution.
22:45C'est le bloc de constitutionnalité
22:47dont le juge constitutionnel est le grand gardien.
22:50Paul Cassiat, qu'est-ce que vous répondez ?
22:52Rien.
22:54Est-ce que c'est constitutionnel ou pas,
22:56la suppression du droit du sol ?
22:58C'est la grande question.
22:59Est-ce qu'aujourd'hui, ce Jordan Bardella-Mathieu...
23:02La souveraineté, c'est l'application de la Constitution.
23:05Dans la Constitution, il y a la Déclaration de 1789,
23:08le préambule de 1946.
23:10Elle a été rajoutée par le général de Gaulle en 1958.
23:13Non. Les rédacteurs disaient qu'il ne devait pas...
23:15En 1958, pendant de Gaulle, on ne jugeait pas la Constitution.
23:19Je suis désolé, M. Murer, je suis obligé de vous dire que...
23:22Excusez-moi.
23:23Il suffit de lire le préambule de la Constitution en 1958
23:27pour voir que la Déclaration de 1789
23:31fait partie de la Constitution actuelle,
23:33de même que la Déclaration de 1946,
23:36de même que la Charte de l'environnement de 2003.
23:39Il n'y a aucun doute sur ce point.
23:41C'est écrit noir, c'est blanc.
23:43Le Conseil constitutionnel censurera une telle loi.
23:46L'application de la Constitution, c'est une forme de souveraineté
23:50que vous devriez défendre.
23:51La Constitution de 58 n'est pas les textes
23:54sur lesquels on ne peut rien dire.
23:56Tous les hommes naissent et demeurent égaux en droit,
23:59vous ne m'avez pas répondu.
24:01On parle de tous les hommes, des Chinois, des Américains,
24:04des Français, et en quel endroit ?
24:06Ce texte est trop vague.
24:07C'est un beau principe, mais c'est un texte trop vague
24:10pour aller contrôler un gouvernement dessus.
24:13C'était la volonté des rédacteurs de la Constitution de 1958
24:16qui a été violée par le Conseil.
24:18Vous retirerez, si vous gouvernez ou même accédez à l'Elysée,
24:22la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
24:25de la Constitution française,
24:27dont acte, du bloc, du préambule.
24:29C'est bien compris.
24:30On ne contrôle pas le gouvernement.
24:32On est sur de la technique et on avance sur la sécurité.
24:35Allez-y, Paul Castien.
24:36Ecoutez, moi, je suis très fier d'enseigner à l'université
24:40que la Déclaration de 1789 fait partie des normes
24:43de contrôle de constitutionnalité et est appliquée par le juge ordinaire.
24:47Ca me fait, disons, extrêmement...
24:50Un sentiment de fierté
24:52que d'avoir ces textes à portée de main,
24:54comme justiciables et comme enseignants.
24:57Je trouverais parfaitement regrettable
24:59qu'ils soient enlevés du bloc de constitutionnalité demain.
25:03J'espère que ce ne sera jamais le cas.
25:05Pour dire un mot du droit du sol,
25:07la suppression du droit du sol,
25:09ce n'est pas Marine Le Pen qui l'a proposée en premier lieu.
25:12Non, pas du tout.
25:14C'est le président de la République lui-même
25:16et Gérald Darmanin, vous l'avez rappelé, Myriam.
25:19Il y a un projet de loi constitutionnel sur Mayotte
25:22qui devait être présenté en juillet 2024
25:25proposant la suppression du droit du sol à Mayotte.
25:28Il y avait déjà un précédent en la matière
25:30que le Rassemblement national ne fait qu'étendre
25:33à l'ensemble du territoire national.
25:35On a bien compris, en l'état actuel du droit,
25:38ce qui serait possible ou pas.
25:39Il y a des élections, retour au peuple.
25:42On attend le premier tour.
25:43On suivra ça, évidemment, sur LCP.
25:45La priorité nationale attendra,
25:47puisque là, il faudrait un référendum,
25:49et donc que vous puissiez accéder à l'Elysée
25:52en juillet 2027.
25:53L'autre pilier des fondamentaux du RN,
25:55c'est la sécurité.
25:56Sur le terrain, les candidats du RN déploient
25:59leurs propositions comme dans la première circonscription
26:02du Var, où s'est rendu Clément Perrault.
26:05Vous allez le voir sur place.
26:06C'est l'ancien flic de la Bac Nord de Marseille
26:09qui a inspiré le film Bac Nord.
26:11Sébastien Soulé s'engage sous les couleurs de Marine Le Pen.
26:15Reportage.
26:17Musique douce
26:20...
26:25Sébastien Soulé est un policier en campagne.
26:28Ancien membre de la Bac Nord de Marseille
26:31et représentant du syndicat Alliance,
26:33il est aujourd'hui candidat Rassemblement national à Toulon.
26:37Il nous montre la cité des Oeillets,
26:39un quartier sensible, comme il en a connu plusieurs
26:42au cours de sa carrière.
26:44Là, ça fait partie des fauteuils ou les chouffres.
26:48C'est comme ça que ça s'appelle.
26:50On annonce l'arrivée des policiers.
26:52Vous avez la loi des trafiquants de drogue
26:55qui agit sur tous les habitants.
26:56En ayant des peines qui soient plus conséquentes,
26:59avec une justice plus ferme, on peut y arriver.
27:02Il faut que la peur change de camp.
27:04L'insécurité, c'est clairement le thème de campagne
27:07que le RN a identifié dans cette circonscription.
27:10D'autant que, d'après le candidat,
27:12elle s'est répandue dans des quartiers plus centraux de Toulon,
27:15comme celui-ci, où des voitures viennent d'être brûlées.
27:18Je parle toujours aux gens qui habitent ici,
27:21qui payent des fortunes, qui payent des assurances.
27:25Il n'y a pas de récupération à peine par rapport à ça.
27:28Oui, ça brûle, et ça, ça fait le jeu du Front national.
27:31Il faut arrêter de croire que c'est de la délinquance.
27:34Je suis désolé.
27:35Je n'en sais rien, mais tout ça, ça fait monter le F1.
27:38C'est pas un jeu, c'est la réalité de notre société.
27:41Pourquoi vous pensez que j'en manque ?
27:43Sur la sécurité, je peux vous amener plein de solutions.
27:46Mais bien entendu, il faut arrêter les moustiques récidivistes,
27:50dont les familles touchent les allocations familiales
27:53et ne viennent pas chercher leurs enfants.
27:55La politique répressive prônée par ce candidat
27:58est combattue par ses adversaires aux élections.
28:01L'insoumis Éric Abouzi, en lice pour le Front populaire,
28:04propose une approche totalement différente.
28:06Il y a des problèmes de sécurité,
28:08mais je pense qu'il y a un problème d'encadrement de la jeunesse.
28:12Il y a un problème de lien social.
28:13C'est par l'encadrement des jeunes,
28:15par des associations, par une police de proximité,
28:18c'est par des moyens qu'on peut résoudre ces problèmes-là.
28:21Donc, moi, je vous invite à aller voter le 30.
28:24Macron, il assis sur une chaise.
28:26Il a rien à foutre du monde.
28:27Il a rien à foutre de tout ce qui se passe derrière nous.
28:30Les enfants sont en danger, il a rien à foutre.
28:33Bonjour, vous allez bien ? Bonne journée.
28:35Bonne journée.
28:37En étau entre le RN et la gauche,
28:38le député renaissance sortant, candidat à sa propre succession,
28:42ne désarme pas sur la question sécuritaire.
28:44Il veut mettre en valeur le bilan du gouvernement.
28:47Pour lui, pas question de recevoir de leçons sur ce sujet.
28:50Le RN a choisi de mettre un policier de Marseille.
28:54Pour les Toulonnais,
28:55il y a quand même quelque chose de particulier qui résonne.
28:58Et ce que nous avons fait depuis 2017,
29:01c'est créer 8 335 policiers
29:04sur le territoire national.
29:07C'est ça qui est important.
29:08Seuls deux autres candidats sont en course
29:11dans cette circonscription,
29:13la seule du Var à avoir échappé au RN en 2022.
29:16Philippe Murer, le programme est bien connu sur le terrain.
29:20On le voit avec ce candidat,
29:21cet ex-flic de la BAC de Marseille,
29:23le retrait des aides sociales aux familles de mineurs
29:26délinquants récidivistes.
29:28Là, il ne s'agit plus d'étrangers,
29:30il s'agit de Français multirécidivistes,
29:32délinquants. Malheureusement, notre pays en connaît.
29:35Donc cette mesure-là, elle est attendue pour vous.
29:39Le phénomène de l'insécurité, du manque de sécurité,
29:42qui est le premier devoir de l'Etat,
29:45c'est de faire en sorte que les Français et tous les autres
29:48se sentent en sécurité sur le sol français.
29:50C'est un fait politique majeur.
29:52Les partis politiques qui ne voudront pas y répondre
29:55seront balayés. Le vote RN est très lié à cela.
29:58On le voit, par exemple, à Crépole ou à Châteauroux,
30:01c'est une chose terrible.
30:02Je pense qu'il faut redonner, il faut de l'autorité,
30:05il faut arrêter le pas de vague à l'école,
30:08il faut de l'autorité au niveau du gouvernement,
30:10demander de l'autorité aux parents aussi.
30:13Couper les aides sociales aux parents...
30:15Ca remet de l'autorité, ça ?
30:16Oui, et de l'exemplarité.
30:18Ce qu'on n'a pas vu au niveau de l'Etat,
30:20on n'a pas vu de l'exemplarité sous Macron,
30:23beaucoup de faits de corruption,
30:25donc de l'autorité et de l'exemplarité
30:27absolument partout sont nécessaires.
30:29Retour des peines planchées, fin de l'excuse de minorité...
30:32On ne fera rien sur l'insécurité
30:34si on ne double pas le nombre de places de prison.
30:37On a un vrai problème de normes.
30:39Le RN, s'il veut être sérieux,
30:41il doit expliquer comment il va doubler en 2-3 ans
30:44le nombre de places de prison.
30:46Justement, on en a une sur le plateau.
30:48Construire de nouvelles prisons, fin de l'excuse de minorité,
30:51retour des peines planchées, c'est quelque chose qui existait.
30:55Vous, vous aviez dû les appliquer,
30:57mais les magistrats avaient du mal à accepter
30:59ces barèmes minimaux de peine.
31:01Vous ne pensez pas que ça peut être une bonne idée ?
31:04Ca va augmenter encore les très courtes peines d'emprisonnement,
31:08alors que, semble-t-il, ce qui inquiète,
31:10c'est notamment les mineurs criminels,
31:12les affaires de ces dernières semaines, etc.
31:15On ne voit pas du tout comment la suppression
31:17de l'excuse atténuante de minorité,
31:19c'est plutôt, d'ailleurs, une cause d'atténuation de la peine,
31:23ce n'est pas une excuse,
31:24qui fait qu'un mineur a la moitié de la peine d'un majeur,
31:27ce qui fait que, quand il y a un homicide, par exemple,
31:30il risque quand même 20 ans de réclusion criminelle,
31:33on ne voit pas du tout ce qui aurait empêché
31:36tous les mineurs meurtriers qu'on a vus ces dernières semaines.
31:39Par ailleurs, la question de la responsabilisation des parents,
31:43les parents sont responsables civilement,
31:45dire qu'ils sont responsables pénalement,
31:47comme ça a été dit parfois, c'est absolument impossible.
31:51S'il y a un problème en France,
31:52enfin, dans notre Constitution,
31:54il y a une personnalité des peines.
31:56Vous ne pouvez pas être puni...
31:58Le juge a dit qu'il visualise la peine en fonction du contexte.
32:02Vous ne pouvez pas être puni parce que votre enfant est délinquant.
32:05Le retrait des aides sociales, ce ne serait pas possible ?
32:09C'est possible, ça a existé, ça n'a absolument pas marché.
32:12Priver des familles qui sont déjà en difficulté
32:15de leur aide sociale, ça veut dire, après,
32:18des problèmes d'expulsion, de loyer,
32:20de scolarité pour payer la cantine,
32:22je finis simplement sur les peines planchées.
32:24Une loi est possible, mais à condition
32:27que le juge puisse continuer à adapter la peine
32:31au cas précis.
32:32C'est le juge qui doit avoir le dernier mot
32:34dans une affaire particulière.
32:36Je ne sais pas ce qui est le souhaitable.
32:38Tout ça est du pipeau tant qu'on n'a pas doublé
32:41le nombre de places de prison.
32:4376 000 détenus pour 62 000 places.
32:45Merci beaucoup.
32:46On essaye de, voilà, ouvrir très grand les programmes.
32:49On a bien parlé de celui du RN,
32:51on continuera avec les autres blocs.
32:53Désormais, on parle de blocs dans cette campagne.
32:56Il reste cinq jours avant le premier tour,
32:58en espérant que ces émissions vous permettent
33:01de vous forger votre opinion.
33:03On va accueillir à présent Yael Broun-Pivet,
33:05l'ancienne présidente de l'Assemblée nationale,
33:08est repartie en campagne dans son fièvre des Yvelines.
33:11Elle n'a pas réussi à dissuader Macron de dissoudre.
33:14Depuis, elle prend clairement ses distances
33:17avec le chef de l'Etat et, d'une certaine façon,
33:20une coalition des modérés de droite et de gauche.
33:23Elle est possible, cette coalition,
33:25à condition que le RN n'atteigne pas la majorité absolue.
33:28Alors, avec qui et comment compte-t-elle l'abattir ?
33:31L'invitation de Dario Borgogno,
33:33interview de Yael Broun-Pivet, juste après.
33:38Si on vous invite, Yael Broun-Pivet,
33:40c'est pour avoir votre regard
33:42sur les conséquences de cette dissolution surprise.
33:45Décision stupéfiante pour la classe politique,
33:48vous y compris à voir votre visage sur ce cliché.
33:50Vous n'avez pas hésité longtemps avant de la dénoncer publiquement.
33:54Moi, je pense qu'il y avait un autre chemin
33:57qui était le chemin d'une coalition, d'un pacte de gouvernement.
34:00Le président de la République a estimé en conscience
34:03que ce chemin n'existait pas. Il a pris ses responsabilités
34:07et je prends acte de cette décision, évidemment.
34:09Yael Broun-Pivet, après une ascension fulgurante,
34:13vous devenez la première femme présidente de l'Assemblée nationale.
34:17Vous devez alors composer avec un chandron
34:19souvent bordélisé par certains députés,
34:22comme vous aimez le rappeler.
34:23Ou si les textes passent,
34:25ce sont surtout les coups d'éclat qui restent.
34:27Vous avez un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal
34:31jusqu'à saisine du bureau.
34:33C'est inadmissible.
34:34Allez, ma séance est suspendue.
34:37Séance mise à l'arrêt par cette dissolution,
34:39vous revoilà en campagne dans les Yvelines
34:41pour regagner les bancs de l'hémicycle.
34:43Vous souhaitez même retrouver votre perchoir,
34:46mais, Yael Broun-Pivet, croyez-vous vraiment
34:48qu'un tel scénario puisse se reproduire ?
34:51Rires
34:52Bonsoir, Yael Broun-Pivet.
34:53Bonsoir.
34:54Merci d'avoir accepté notre invitation.
34:57C'est vrai que vous ne le cachez pas,
34:59vous souhaitez être réélue au perchoir,
35:01en tout cas être reconduite dans cette fonction,
35:04si vous êtes réélue dans les Yvelines.
35:06Ca vous semble encore possible ?
35:08Oui, forcément, parce que ce qui me semble surtout possible,
35:11c'est que nous puissions, à l'Assemblée nationale,
35:13former une majorité de personnes élues,
35:17responsables, raisonnables,
35:19qui prônent l'union de la nation et pas la désunion,
35:22qui ne vont pas ruiner le pays.
35:25Et moi, je suis convaincue que cette coalition est possible.
35:28J'oeuvre sur mon territoire pour ma réélection
35:32et puis j'oeuvrerai pour la constitution
35:35de cette force républicaine à l'Assemblée nationale.
35:38Vous avez déjà pris quelques contacts ?
35:40Il y a suffisamment de parlementaires
35:42qui portent la même vision de la République,
35:44de ses valeurs. Lorsque l'on voit
35:46ce qui est prôné par le Rassemblement national
35:49encore aujourd'hui sur les binationaux,
35:51on voit que nous n'avons pas les mêmes valeurs.
35:54Parlons-en de cette coalition.
35:55C'est pas la culture politique de la France.
35:58D'abord, pourquoi ce qu'Élisabeth Borne a tenté,
36:01avec les Républicains modérés,
36:04avec certains socialistes, serait possible demain
36:07quand ça n'a pas été possible hier,
36:09alors qu'on est à moins de trois ans de l'élection ?
36:12C'est compliqué. Vous avez raison de le dire.
36:14Ce n'est pas la culture de notre pays,
36:16alors que c'est la culture de beaucoup d'autres pays européens.
36:20L'Espagne, l'Italie, l'Allemagne fonctionnent par coalition.
36:23Ils ont un mode de scrutin propice à la constitution de coalition,
36:27puisque c'est un mode de scrutin à la proportionnelle.
36:30C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, moi, je proposais
36:33de créer une dose importante de proportionnel
36:36aux élections législatives, pour essayer de pousser
36:39à cette culture de la coalition.
36:40Sauf que là, ça doit s'acquérir très vite,
36:43ce qui est compliqué.
36:44Avec qui ? Avec qui ?
36:45Ce n'est pas impossible.
36:47Ce qu'il faut dire, c'est que lorsque Elisabeth Borne
36:50puis Gabriel Attal réussissaient à constituer des majorités,
36:53on était sur des majorités de projet.
36:55Là, il faut aller un cran plus loin
36:58et créer des majorités avec un pacte de gouvernement,
37:01avec un certain nombre de chantiers
37:04que nous aurions définis à l'avance.
37:07C'est un véritable contrat de gouvernement.
37:09C'est une feuille de route sur un an, deux ans.
37:12Des réformes.
37:13A la française.
37:14J'aime pas qu'on parle de à l'allemande.
37:16A la française, inventons un nouveau mode de fonctionnement
37:20qui fait que l'on s'écoute, que l'on dialogue,
37:22qu'on cherche de compromis et qu'on partage les mêmes valeurs.
37:26On est sur quelque chose d'unitaire
37:28plutôt que d'être sur la division
37:30qui est prônée par l'extrême-droite
37:32et par l'extrême-gauche.
37:33Vous pensez possible que le camp présidentiel,
37:36dans un cas de figure où il n'y a pas de majorité
37:39pour le Rassemblement national,
37:41puisse puiser dans le programme du Nouveau Front Populaire,
37:44peut-être l'augmentation du SMIC,
37:46ou puiser dans le programme des LR, je ne sais pas,
37:49sur l'immigration, peut-être,
37:51pour parvenir à un contrat de gouvernement ?
37:53Il ne s'agit pas de puiser dans les...
37:55Dans le cadre de compromis sur le fond.
37:58Dans les programmes des uns et des autres.
38:00Il s'agit de se mettre entre républicains
38:02qui partagent les mêmes valeurs autour d'une table
38:05et de se dire que nous ont dit les électeurs,
38:08la sécurité, l'école, la santé, l'organisation territoriale,
38:12il y en a d'autres,
38:13et mettons-nous d'accord sur la liste des chantiers prioritaires
38:16qu'il faut réformer pour écouter
38:20et que notre pays travaille mieux,
38:22et après, nous regardons ce que nous ferons.
38:25Mais en tout cas, moi, je crois que cela,
38:27c'est quelque chose que les Français attendent.
38:30Ils ne souhaitent pas que leur responsable politique
38:33soit dans l'opposition permanente.
38:35C'était ce qui était promis sous une autre forme
38:37par Emmanuel Macron en 2017.
38:39Allons plus loin. Après le dépassement,
38:41le rassemblement des forces républicaines.
38:44Donnez-nous quelques noms.
38:46Gérard Larcher, président du Sénat, Valéry Rabeau, pour le PS.
38:49Je crois qu'on s'exprimera le moment venu pour dire
38:52si oui ou non, ils pensent que cette voie est souhaitable,
38:55mais les noms que vous venez de citer
38:58sont des personnes très estimables,
39:00avec lesquelles j'ai travaillé pendant deux ans.
39:02Valéry Rabeau a été ma première vice-présidente.
39:06Nous avons mené notre activité sur la diplomatie parlementaire
39:10en symbiose pendant deux ans.
39:11Il n'y a pas eu l'ombre d'une feuille,
39:14d'un papier à cigarette entre nous,
39:16pour la diplomatie parlementaire.
39:18Avec le président du Sénat, j'ai organisé
39:20une des plus grandes marches de ces dernières années
39:23pour la République, justement, et contre l'antisémitisme.
39:27Nous étions tous les deux, côte à côte,
39:29avec des centaines de milliers de Français avec nous.
39:32Bien sûr que cela est possible
39:34quand l'intérêt national est en jeu,
39:36quand l'intérêt général est en jeu
39:38et constitue la priorité de l'action politique.
39:42Alors, en attendant, c'est Jordan Bardella
39:45qui domine très, très largement les intentions de vote.
39:48Il est à plus de 34 % dans les derniers sondages.
39:52Le bloc de la droite extrême
39:55avec les siotistes et avec Zemmour
39:58monte à 40.
39:59Qu'est-ce que vous avez raté ?
40:01On se souvient de l'ADN de 2017,
40:04c'était faire baisser l'ERN.
40:06Qu'avez-vous pas compris, pour qu'on en arrive là ?
40:09Je pense qu'on a beaucoup de réussites
40:12sur le plan économique, notamment.
40:14On en a moins sur le plan du renouveau démocratique.
40:17C'est un sujet qui me tient à coeur.
40:20Mieux prendre en compte l'avis des Français,
40:23les consulter davantage,
40:24mieux les représenter avec une dose de proportionnel,
40:28mieux les associer dans la construction de la décision,
40:31avec les syndicats, notamment, les corps organisés.
40:34Nous ne l'avons pas fait suffisamment.
40:36Probablement trop vertical, tout le monde l'a dit,
40:39et nous partageons ce constat.
40:42Mais non, c'est le nôtre collectif.
40:45Il faut pas jeter d'anathème sur un tel ou un tel.
40:50Je pense que ce n'est pas le moment.
40:52En revanche, ce qui est sûr,
40:54c'est que nous n'avons pas non plus réussi
40:56à prendre en compte ce que nous disaient les Français
40:59sur la sécurité, sur les déserts médicaux.
41:02Nous avons fait beaucoup sur les déserts médicaux,
41:04mais pas suffisamment.
41:06Tant que nous n'avons pas le résultat tangible
41:08qui fait qu'une personne,
41:10où que soit son lieu d'habitation,
41:12a le même accès aux soins
41:14que chaque Français situé sur le territoire,
41:17nous aurons échoué.
41:18Les questions sociales aussi.
41:20Les retraites, l'immigration, les Français attendaient...
41:23Il y a des grands échecs.
41:24Il y a des grandes réussites.
41:26Ces 2 millions d'emplois créés,
41:28c'est le pouvoir d'achat pour ces 2 millions de familles
41:31dont le père ou la mère a retrouvé un emploi.
41:34C'est une fierté pour des enfants
41:36de savoir que leurs parents travaillent.
41:38Ces 2 millions d'emplois...
41:40C'est le pouvoir d'achat qui a pris la place
41:42de la question du chômage.
41:44Le meilleur rempart pour avoir un pouvoir d'achat
41:46et vivre dignement, c'est l'emploi.
41:49Les 2 millions d'emplois créés, c'est du pouvoir d'achat...
41:52Il y a une ingratitude de la part des électeurs.
41:55Je ne dirais jamais ça.
41:56Ils sont très respectables et très intelligents.
41:59Moi, je dis toujours que les Français
42:02sont très attentifs et leur perception est toujours la bonne.
42:05Il ne faut pas les critiquer, c'est à nous de nous remettre en cause.
42:09Vous ne l'avez pas caché.
42:10Vous avez tout fait pour le dissuader et le dissoudre.
42:13Vous n'avez pas caché votre désaccord complet
42:16avec cette décision.
42:17Aujourd'hui, son visage a disparu de toutes les affiches
42:20des candidats du camp macroniste,
42:22Renaissance, et pourtant, il continue de parler.
42:25Il a dit, sur l'île de Sein,
42:27sans la dissolution, cela aurait été la chianlie.
42:30Vous êtes d'accord ?
42:31C'est sa conviction.
42:32La conviction...
42:33Je me suis opposée, comme vous le rappelez...
42:36Ce n'était pas la chianlie, avant, à l'Assemblée ?
42:39J'avais une Assemblée qui était difficile à diriger,
42:42qui avait des scènes de tumulte,
42:44mais il y avait aussi des grands moments d'union
42:47et de beaux débats parlementaires.
42:49Il n'a pas vu les textes adoptés ?
42:50Le président de la République ne s'intéressait pas.
42:53Je ne suis pas à sa place.
42:55J'étais à la mienne en tant que présidente de l'Assemblée.
42:59Je me suis mobilisée pour faire en sorte
43:01que cette Assemblée nationale fonctionne,
43:03car elle était le reflet de la volonté des Français.
43:06Il faudra faire la même chose demain,
43:08car elle sera le reflet de la volonté des Français.
43:11Hier encore, le président de la République
43:13explique au podcast
43:14Génération Do It Yourself que les programmes
43:17du RN et du Nouveau Front Populaire mènent, je cite,
43:20à la guerre civile.
43:21La guerre civile.
43:22Est-ce que vous reprendriez le terme ?
43:25A la désunion nationale, certainement,
43:27parce que l'on voit que ce que prône
43:29les deux extrêmes,
43:32c'est un projet qui conflictualise la société.
43:36C'est pas du tout le même terme.
43:38Chacun utilise les termes qui lui appartiennent
43:41et c'est notre choix.
43:43Nous sommes libres de nos propos.
43:45Ce qui est important de voir, c'est le fond.
43:48Le fond, c'est quoi ?
43:49C'est des programmes qui divisent les gens.
43:52Cette double nationalité
43:55qui nous empêcherait d'accéder à un certain nombre d'emplois publics
43:59ferait que les enfants de ma chef de cabinet
44:02ne pourraient pas accéder à la fonction qu'exerce leur maire.
44:06Mon directeur de cabinet n'aurait pas pu être mon directeur de cabinet.
44:11C'est pas cette vision-là que j'ai de la France.
44:13Diviser les Français et les trier en fonction de leur origine,
44:18c'est ce que propose le RN.
44:21Ca n'est pas la vision universaliste que j'ai de mon pays.
44:25De la même façon, de l'autre côté de l'échiquier politique,
44:28on juge les gens en fonction de leur religion,
44:31de la communauté à laquelle ils appartiennent,
44:33alors que ma conception, c'est qu'il n'y a qu'une communauté,
44:37la communauté nationale.
44:38Vous voyez bien que leurs propositions sont là pour désunir le pays,
44:42là où notre pays, et les citoyens me le disent en campagne,
44:45a besoin d'apaisement, d'union.
44:47Ca pèse le président avec ces mots-là,
44:49en agitant les peurs sur une situation qu'il a lui-même provoquée ?
44:53La situation provoquée,
44:55moi, je trouve que ce n'est pas tout à fait exact de dire ça,
44:59parce que le vote Rassemblement national,
45:01qui s'est exprimé de façon très puissante
45:04aux élections européennes, c'est le choix des citoyens.
45:07Il faut l'entendre, ce choix-là.
45:09Et donc remettre le débat sur la table
45:13et considérer et demander aux Français de choisir
45:17quel est le gouvernement qu'ils souhaitent,
45:19la majorité qu'ils souhaitent, la direction qu'ils souhaitent
45:22que le pays emprunte, c'est un acte éminemment démocratique
45:26qu'a choisi de faire le président de la République.
45:29Personne n'a peur dans cette campagne.
45:31Parlons des choix.
45:32Choisir, c'est aussi savoir donner des consignes de vote
45:35pour le deuxième tour.
45:37Les sondages sont clairs,
45:38le RN peut atteindre cette majorité absolue
45:41et Jordan Berdéla peut accéder à Matignon.
45:43Appellerez-vous clairement à faire barrage au RN
45:45pour les duels face au Bloc de gauche ?
45:48Moi, aujourd'hui, déjà, en tant que femme,
45:50en tant que femme politique, mais aussi en tant que maire,
45:53je me bats pour que ça n'arrive pas,
45:55pour que le RN n'ait pas la majorité absolue
45:58à l'Assemblée nationale,
46:00je me bats pour que ces idées nauséabondes
46:02ne soient pas celles qui, demain, ouvrent la France.
46:05Les électeurs ont besoin de connaître ce choix
46:08parce qu'ils jouent les valeurs, la question des morales.
46:11La question qui se pose à tous, c'est ce premier tour.
46:14J'appelle les électeurs à aller voter.
46:16Pas d'abstention.
46:17Ce n'est pas le moment de s'abstenir
46:19et de se détourner des urnes.
46:21Il faut que vous exprimiez votre avis,
46:23votre avis compte et votre voix compte
46:27et chaque voix comptera.
46:28Ensuite, je les appelle à voter pour ce camp raisonnable
46:32qui provoit et qui a un projet économiquement responsable,
46:36alors que les projets économiques développés par les deux extrêmes
46:40sont des projets qui vont entraîner nécessairement
46:43des hauts impôts de la baisse du pouvoir d'achat.
46:46Après...
46:47Vous dites que c'est l'ensemble du nouveau Front populaire
46:50qui n'est pas raisonnable sur le plan économique.
46:53On a pu voir des tribunes importantes aujourd'hui.
46:56Si c'est RN, LFI, ce sera ni-ni.
46:58Est-ce que vous direz à vos électeurs d'aller à la pêche,
47:02comme le disent aujourd'hui Elisabeth Badinter,
47:05Bernard Cazeneuve et Manuel Valls dans Le Monde ?
47:07A mes électeurs, dans ma circonscription,
47:10je leur dirais de voter pour moi.
47:11Vous êtes favorables, mais dans les autres circonscriptions,
47:15il faut que les Etats-majors se positionnent.
47:17Nous verrons la situation créée par le premier tour,
47:20mais je ne me place pas dans cette configuration-là.
47:23Je me bats et je vais chercher, voie après voie,
47:25et c'est ça qui m'importe aujourd'hui.
47:27C'est ça que je dois, mes concitoyens.
47:30Vous êtes au combat, chez vous.
47:31Je suis au combat, dans le plan national.
47:34Je ne serai pas chez vous.
47:35Sur la question nationale,
47:37là où vous pourrez vous maintenir dans les triangulaires,
47:40appelez-vous à un accord global de désistement de vos candidats
47:43pour empêcher l'ERN d'accéder au pouvoir.
47:46Avez-vous vu une autre tribune, aujourd'hui, dans Le Monde,
47:49avec Agnès Pagny-Runacher, l'ancienne ministre,
47:52avec Bernard Guetta, eurodéputée,
47:55avec Clément Beaune, ancien député ?
47:57Tous ces gens-là disent qu'il faut que le parti
48:00se positionne de façon claire,
48:02comme Dominique Strauss-Kahn dit, entre LFI et l'ERN.
48:05Je vote LFI.
48:06J'entends ces voix-là, j'entends ces positionnements.
48:09A nouveau, je ne suis pas dans cette situation-là.
48:12En tant que responsable politique nationale,
48:14je dis, battons-nous, mobilisons-nous
48:17jusqu'à dimanche, 20h,
48:18date de clôture des bureaux de vote des grandes villes.
48:21Je ne me place pas dans cette position-là.
48:24Au soir du premier tour, il faudra faire du cas par cas
48:27ou un accord clair ?
48:28Il faudra, en toute hypothèse, se positionner
48:30pour ceux qui portent les valeurs de la République,
48:33ces valeurs auxquelles nous sommes attachés,
48:36qui font que la France est la France et doit rester la France.
48:39Merci beaucoup, Yael Bouddibé, d'avoir répondu à mes questions.
48:43On va rester ensemble encore quelques instants
48:45pour les partis pris de nos affranchis.
48:47C'est la page opinion de cette émission,
48:50pour terminer, mais ça commence avec Campagne express,
48:53et ça s'appelle Campagne express avec Elsa Mondin-Gava, bien sûr.
49:04Bonsoir, Elsa Mondin-Gava.
49:06Alors, on est à J-5,
49:08et vous nous parlez ce soir de l'affiche
49:11du premier grand débat de cette campagne législative.
49:14Oui, après le match de foot, le match de la campagne législative,
49:17premier grand débat ce soir sur TF1,
49:19avec Gabriel Attal, le Premier ministre,
49:21Jordan Bardella pour le RN,
49:23Manuel Bompard pour le Nouveau Front Populaire.
49:25Regardez comment ils présentent ce débat
49:28sur leur compte Twitter, X, maintenant.
49:30Manuel Bompard, assez objectif,
49:32même si sa photo est plus flatteuse que les autres.
49:35Gabriel Attal, lui, dit qu'il va débattre
49:37avec Manuel Bompard pour la NUPES.
49:39On le sait, ça s'appelle le Nouveau Front Populaire.
49:42Et Jordan Bardella, dans son visuel,
49:44il rajoute Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon,
49:46pour qu'on comprenne bien avec qui on parle.
49:49De votre carnet de campagne, il est question d'Éric Zemmour,
49:52dont on parle un peu moins, qui a été laissé de côté
49:55dans l'alliance RN-Ciotis.
49:56Il aurait bien voulu en être, dans cette alliance des droites,
50:00mais il a été exclu, du coup, il a exclu Marion Maréchal.
50:03Son parti reconquête partira sous ses propres couleurs,
50:05enfin, pas partout.
50:07J'ai demandé au Rassemblement national
50:10une alliance qu'il a refusée.
50:12Marion Maréchal, elle-même, est allée demander,
50:15et le RN lui a refusé.
50:17Donc, à partir de là, nous devions,
50:19si vous voulez faire selon deux principes,
50:21le premier, exister, c'est pour ça que nous avons présenté
50:24330 candidats, mais sans empêcher,
50:26c'est pour ça que nous n'avons présenté que 330 candidats,
50:30pour éviter, justement, dans les 247 autres circonscriptions,
50:34qu'il y ait un empêchement
50:37pour un candidat du camp national, comme on dit,
50:40d'être au second tour.
50:41En 2022, Reconquête avait recueilli
50:434,24 % des voix et aucun député.
50:46Enfin, Elsa, certains Français
50:48ont déjà voté dans ces législatives.
50:51Oui, les Français de l'étranger.
50:53Le monde est découpé en 11 circonscriptions
50:55pour les Français qui vivent à l'étranger.
50:58Ils peuvent voter par Internet.
50:59Le scrutin, c'était aujourd'hui à midi jusqu'à jeudi 27,
51:02à midi, donc pour le premier tour.
51:04Il y a eu des difficultés pour certains à se connecter.
51:07Il a fallu s'y reprendre à plusieurs fois,
51:10peut-être signe d'une affluence.
51:12On annonce une participation qui pourrait être très importante
51:15pour ces élections législatives.
51:17Il y a eu plus d'un million de procurations.
51:19Je m'arrête sur un dernier mot, ce soir,
51:22un mot qui va compter triangulaire, triangulaire.
51:24On va pouvoir en avoir beaucoup le soir du premier tour.
51:27Je rappelle les conditions pour se qualifier au second.
51:30Les candidats suivants, à condition qu'ils aient recueilli
51:3312,5 % des inscrits, attention, pas des suffrages exprimés.
51:37Si vous êtes nul en maths, ce qu'il faut retenir,
51:39c'est que plus la participation est forte,
51:42plus la barre pour se qualifier est moins haute.
51:44Il y aura peut-être des choix à faire,
51:46des triangulaires et des consignes de vote,
51:49même si elles ne sont pas suivies des électeurs.
51:51Merci, Elisabeth Mondinga.
51:53On ne va pas revenir sur les consignes de vote.
51:55Il y a Lebron-Pivet, vous m'avez dit
51:57que vous attendiez le soir du premier tour,
52:00un mot sur la participation.
52:01Les nouveaux électeurs n'ont pas voté aux Européennes.
52:04Qu'est-ce qu'ils doivent faire ?
52:06On entend une grosse mobilisation.
52:09Les gens me disent qu'ils rentrent de vacances, de week-ends.
52:12J'ai pris les procurations des enfants, de mes voisins, etc.
52:15Les gens se mobilisent pour ces élections.
52:18J'ai même, pour la première fois,
52:20des gens qui ouvrent la fenêtre de la voiture
52:22pour me dire, tenez bon, on va voter, etc.
52:24On sent que ces élections législatives
52:27vont mobiliser.
52:28Je ne sais pas à qui elles profiteront,
52:30mais en tout cas, elles mobilisent les citoyens.
52:33En démocratie, on ne peut que se réjouir
52:35de passer à 50 % de participation,
52:38à peut-être 60, 65 %.
52:41C'est une heureuse nouvelle
52:42pour notre République et pour la démocratie.
52:45Transition, tout trouvé.
52:46On va parler, justement, des moyens numériques de voter.
52:50Avec Delphine Sabatier, Thomas Lestavelle,
52:52en plateau, les affranchis.
52:59Générique
53:00...
53:04Bonsoir, les affranchis.
53:05Ravie de vous retrouver pour vos parties prises.
53:08Thomas Lestavelle, pour l'économie, Delphine Sabatier, de BeSmart.
53:12Pour votre oeil sur le numérique, on commence avec vous.
53:15C'est la ruée sur les procurations, plus d'un million,
53:18et Internet qui propose des solutions
53:20qui séduisent les jeunes.
53:21Oui, avec Plan ProQ, par exemple.
53:23C'est une sorte de Tinder de la procuration.
53:26En fait, ça fonctionne comme un site de rencontre.
53:28Il y a un algorithme qui s'occupe de rapprocher les personnes
53:32en fonction de leur proximité géographique.
53:34D'un côté, il y a celles qui cherchent un mandataire
53:37près de leur bureau de vote,
53:39et de l'autre, ceux qui sont d'accord
53:41pour se rendre aux urnes à leur place.
53:43C'est hyper simple. La génération Z adore ce système de matching.
53:46Et puis, elle en a besoin,
53:48parce qu'il faut rappeler les chiffres de l'abstention
53:51chez les 25-34 ans.
53:52Ils sont particulièrement élevés, notamment,
53:55chez ceux qui habitent dans une autre commune
53:57que celle où ils sont inscrits.
53:59Alors, le petit truc, c'est que...
54:01Il y a d'autres initiatives ?
54:03Le petit truc, c'est que ça repose sur la confiance,
54:06parce qu'on tracte avec un inconnu total.
54:08On peut s'appeler, s'envoyer des mails,
54:10mais on est avec quelqu'un qu'on ne connaît pas.
54:13En plus, il y a eu des suspicions,
54:15puisque derrière le site dont je vous parle,
54:18on a trouvé deux noms qui sont reliés,
54:20de plus ou moins loin, à Emmanuel Macron.
54:22Mais enfin, il y a un engouement, quand même, qui est réel.
54:26Et puis, une attente, visiblement,
54:28parce qu'en à peine trois jours,
54:29il y a eu plus de 90 000 connexions sur le site,
54:32des dizaines de milliers de demandes
54:34et de propositions de procuration.
54:36Notez que s'il y a un problème de confiance
54:39sur les orientations politiques,
54:41les partis aussi adorent ce système de matching.
54:43Donc, on peut aller sur leur site et faire exactement la même chose.
54:47D'autres initiatives pour doper les votes chez les jeunes ?
54:50Emmaüs Connect, par exemple.
54:52C'est intéressant, parce que pendant toute la campagne,
54:55l'association va ouvrir les portes de lieux
54:58pour permettre à tout le monde de voter,
55:00y compris ceux qui se sentent un peu exclus dans cette campagne.
55:03Ils sont isolés, perdus,
55:05donc ils auront accès à un ordinateur.
55:07On va les aider à vérifier s'ils sont bien inscrits
55:10sur les listes électorales.
55:11On va les aider à trouver leur bureau de vote
55:14et, éventuellement, à faire procuration.
55:16Je voulais aussi saluer la possibilité du vote électronique
55:20pour les Français à l'étranger.
55:22Est-ce qu'il faudrait l'ouvrir davantage ?
55:24Je trouve que c'est un peu tôt,
55:26parce que ça pose encore plein de questions
55:28sur la cybersécurité et aussi de confidentialité
55:31au sein des familles.
55:33Mais je constate quand même
55:34qu'Internet apporte des vraies nouvelles possibilités démocratiques.
55:38C'est vrai qu'on dit souvent que les réseaux sociaux,
55:41c'est une abondance de haine, de harcèlement,
55:44de désinformation aussi,
55:45mais ce sont quand même des plateformes
55:47qui sont particulières.
55:48Elles ont un modèle économique, notamment,
55:51presque, qui porte en elle ces dérives possibles.
55:54Et puis, les réseaux sociaux, ce n'est pas Internet.
55:56Donc, il y a un autre numérique qui existe,
55:59qui est citoyen, ouvert, transparent,
56:01et on le voit émerger, notamment, pendant ces périodes de crise.
56:05Et qui permet de ramener aux yeux des jeunes.
56:08Et ça, c'est nouveau.
56:09Vous les voyez, vous, les jeunes, se mobiliser,
56:12souvent, peut-être, grâce à ces différentes applis,
56:15à ces moyens, les réseaux sociaux.
56:16Pendant ce scrutin, les jeunes se mobilisent aussi.
56:19C'est vraiment une nation qui va aller voter, et c'est bien.
56:22J'avais comme idée de proposer, pour, justement,
56:25des consultations, des référendums à choix multiples,
56:28de tester des moyens nouveaux, électroniques,
56:31pour, après, les déployer sur des élections de représentants.
56:34On pourrait très bien moduler les façons de voter,
56:37selon les scrutins, mais il faut aller dans ces directions-là.
56:40Thomas, vous terminez.
56:42Trois minutes, d'où je compris, si j'ose dire.
56:44Vous nous parlez, ce soir, de la bourse.
56:46On le sait, elle va très mal, depuis toutes ces incertitudes.
56:50Oui, effectivement. Comme tout le monde,
56:52les investisseurs ont été pris de court par la dissolution.
56:55Le CAC 40 avait perdu 6,2 % dans la semaine
56:57qui a suivi l'annonce de la dissolution.
57:00C'est, pour vous donner un endogendeur,
57:02du jamais-vu depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
57:05Alors, quelle est l'ampleur, exactement, de la chute ?
57:08Et comment résonnent les marchés ?
57:10Depuis, ça a très légèrement monté, mais ça reste fragile.
57:14Les investisseurs, pour se mettre dans leur tête,
57:17sont très prudents. C'est bien normal,
57:19car si vous détectez un risque sur un placement,
57:22vous allez ne pas acheter ou vous vous demandez
57:24si vous gardez ou pas. Les marchés, c'est pareil.
57:27Par prudence, ils prennent l'hypothèse du pire,
57:30un parti populiste au pouvoir ou une assemblée ingouvernable
57:33et un Etat affaibli, ce qui pourrait nuire à l'économie.
57:36C'est le worst-case scénario, le scénario du pire.
57:39C'est la manière d'analyser cette situation par la négative
57:42qui guide.
57:43Quelles entreprises sont les plus touchées ?
57:45Dans les entreprises, les impacts ne sont pas les mêmes.
57:48Je vais en retenir trois groupes.
57:50Les banques sont particulièrement exposées.
57:53Si l'économie se retrouvait en crise,
57:55les ménages des entreprises auraient plus de mal
57:57à rembourser les crédits.
57:59C'est assez classique. Ensuite, moins connues,
58:01il y a des entreprises comme Vinci ou Eiffage.
58:04Elles ont beaucoup baissé car le Rassemblement national
58:07promettait, il y a deux ans, de nationaliser
58:09les sociétés de concession haute-routière.
58:12Enfin, on a un troisième groupe,
58:14avec les chaînes de télé, comme TF1 ou M6.
58:16La raison, c'est qu'en fait, dans l'hypothèse
58:19où France Télévisions serait privatisée,
58:21ce qui fait partie du programme du RN,
58:23les recettes publicitaires seraient partagées
58:26sur un plus grand nombre de chaînes.
58:28Il y aurait moins de profit pour chacune.
58:30Les marchés sont-ils de bons pronostiqueurs ?
58:33Oui et non, pas forcément.
58:34Les investisseurs, déjà, ont une tendance à surréagir,
58:37par prudence, comme je l'ai dit,
58:39mais aussi par mimétisme.
58:40Je recopie ce que font les autres.
58:42Si ça baisse, c'est une bonne raison.
58:44L'autre chose, c'est que les marchés ne sont pas devant.
58:48Ils n'ont pas du tout vu venir la dissolution,
58:50comme personne d'autre.
58:52A part les quelques conseillers dans les micro-gélisées.
58:55Il y a eu d'autres événements
58:56que les marchés n'avaient pas anticipé.
58:59La crise des subprimes en 2008,
59:00ou l'invasion de la Crimée par la Russie en 2014.
59:03Quasiment personne n'avait anticipé ça.
59:05Ce qu'on appelle les marchés financiers,
59:08c'est des êtres humains derrière des ordinateurs.
59:10Vous et moi.
59:12Voilà. Fébrile, comme nous.
59:13A la veille d'un scrutin historique.
59:15Merci beaucoup, Thomas Lestavelle,
59:17à l'heure où on l'a vu.
59:19Certains patrons prennent déjà contact
59:21avec le Rassemblement national.
59:23C'est aussi ça, notre pays, aujourd'hui.
59:26Merci beaucoup. Merci à Elbron-Pivet
59:29d'avoir été parmi nous, en direct, ce soir.
59:31Merci à vous, les Affranchis.
59:33A très vite. Très belle soirée sur LCP.
59:35A demain. Même lui-même.
59:40SOUS-TITRAGE ST' 501