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00:00Il est très exactement huit heures moins le quart et on parle santé sur France Bleu, Belfort, Montréal, Apolline.
00:04Un sujet peu abordé dans cette campagne pour les législatives comparé au pouvoir d'achat ou à la sécurité par exemple.
00:10Pourtant il y a des problématiques notamment dans le Nord-Franche-Comté.
00:14Alors les élections peuvent-elles y changer quelque chose ? On va poser la question à Gilles Lazare. Bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Vous êtes médecin, vous êtes aussi conseiller communiste à la région, à la mairie d'Éricourt.
00:23Vous êtes aussi soutien du nouveau Front Populaire dans votre circonscription de la Haute-Saône.
00:28Nous allons élire des députés qui vont porter des mesures nationales à l'Assemblée.
00:32Est-ce qu'ils peuvent faire quelque chose contre les déserts médicaux à leur position ?
00:36Bien entendu, c'est un sujet majeur dans le débat de cette élection.
00:41Moi d'abord je voudrais saluer le travail des professionnels de santé qui travaillent dans des conditions difficiles,
00:46que ce soit dans le public, dans le privé ou en libéral, avec des moyens restreints.
00:51Donc oui effectivement, qu'est-ce qu'on peut faire pour lutter contre les déserts médicaux ?
00:54Tout d'abord il faut former plus de professionnels de santé.
00:58Je vous rappelle quand même qu'en 1991, il ne sortait plus que 3500 médecins généralistes.
01:04Aujourd'hui on est passé à 8000, puis maintenant 12 000,
01:06et aujourd'hui il faut arriver à 16 000 médecins par an pour pouvoir combler le manque de médecins.
01:12Première solution.
01:15Deuxième, il faut réguler l'installation des médecins généralistes et spécialistes.
01:20Est-il normal d'avoir une pléthore d'ophtalmo sur la côte d'Azur alors qu'on en manque ici ?
01:25Est-il normal d'attendre des heures et des jours pour avoir un rendez-vous ?
01:32Je prends le département de la Haute-Saône où je travaille,
01:34il y a 1240 patients souffrant d'ALD, c'est-à-dire de maladies graves, diabètes, cancers,
01:42qui n'ont pas de médecin traitant.
01:43Et en dehors des patients en ALD, il y a à peu près 20 000 patients en Haute-Saône
01:50qui n'ont pas de médecin traitant.
01:51Donc la lutte, elle passe par former des médecins, réguler les médecins,
01:56et troisième point, rendre le territoire attractif.
01:59Justement, j'allais vous poser la question,
02:00parce que former des médecins, d'accord, ça c'est au niveau national,
02:02mais pour les attirer, est-ce qu'on peut faire une mesure nationale
02:06qui s'adapte à chaque territoire ?
02:08On sait qu'ils sont très différents, vous avez parlé de la côte d'Azur,
02:10rien à voir avec la Haute-Saône par exemple,
02:11est-ce qu'il ne faut pas justement des choses plus différenciées, des stratégies différentes ?
02:15Tout à fait, il faut déjà décider qu'un médecin dans les zones normalement dotées
02:22ne peut s'installer qu'après le départ en retraite d'un médecin.
02:26Sinon, il va s'installer dans les déserts médicaux.
02:30Cette loi, elle a déjà été portée par la gauche,
02:32et la Macronie et l'ERN s'y sont opposées.
02:36Donc il faut absolument réguler.
02:38Et troisièmement, il faut aussi créer des outils qui soient adaptés
02:41à la pratique de la médecine d'aujourd'hui.
02:43Des maisons de santé, des centres de santé,
02:45parce qu'il y a de plus en plus de médecins qui veulent être salariés.
02:49Donc il faut effectivement du coût humain sur chaque territoire.
02:53Et puis il y a les collectivités aussi qui font de l'aide pour l'installation,
02:59une bourse d'études, la commune des Récours le fait et d'autres aussi,
03:03pour fidéliser et garder les étudiants en médecine sur le territoire.
03:06Il faut aussi des maisons de stagiaires pour pouvoir loger les étudiants
03:11qui font leurs études sur le territoire.
03:14Il y a un ensemble de mesures à mettre en place pour arriver au moment
03:18où il y aura effectivement assez de médecins, parce qu'on en aura formé assez.
03:23– France Bleu, Belleforme et Molière, il est 7h48.
03:26Parlons-nous de sa santé pendant cette campagne électorale.
03:29Dites-le franchement, nous vous appelons dès maintenant.
03:31Vous avez la parole en direct sur France Bleu et sur France 3.
03:330384828282.
03:36– Et on va donner la parole à Isabelle.
03:37Isabelle qui a une question, elle est bellefortaine
03:40et elle s'inquiète de plus en plus pour sa santé.
03:43– Je trouve que quand même maintenant ça devient difficile
03:45de se faire soigner sur Bellefort, surtout pour trouver des spécialistes.
03:49J'ai un médecin-traitant, il n'est peut-être pas loin de partir à la retraite quand même.
03:52Donc j'ai un peu peur pour la suite.
03:54J'avais plein de collègues médecins-traitants.
03:56J'aimerais qu'on remette un centre hospitalier à Bellefort, un petit,
03:59pour en cas d'urgence.
04:00Parce que quelqu'un qui a une jambe cassée,
04:02vous ne me dites pas qu'il peut se traîner jusqu'à Trésorner avec sa voiture.
04:04Il faut que quelqu'un l'emmène.
04:06– Alors sur ce sujet, il y a différentes propositions en fonction des candidats.
04:09Du côté de la majorité présidentielle,
04:11on promet un médecin de garde à 30 minutes du domicile.
04:14Du côté du Nouveau Front Populaire, on parle de régulation à l'installation.
04:18Du côté du Rassemblement National,
04:21on veut des incitations financières pour attirer les médecins.
04:24Est-ce que c'est suffisant tout ça ?
04:26Par exemple, les incitations financières, on en a déjà régulées.
04:28Ça veut dire qu'il faut les contraindre les médecins ?
04:31– Oui, effectivement, comme pour les infirmiers, comme pour les pharmaciens.
04:37J'étais pas au départ tellement favorable à cette proposition,
04:42mais maintenant j'y suis, d'autant plus qu'on va former plus de médecins.
04:46Donc on ne peut pas les laisser s'installer n'importe où.
04:49Je voudrais revenir sur la proposition du Rassemblement National
04:52qui consiste à ne pas faire payer d'impôts aux médecins retraités
04:56qui restent installés dans des zones...
04:59C'est ridicule, c'est franchement ridicule cette proposition.
05:03C'est la même proposition qui consiste à ne pas faire payer d'impôts
05:07aux moins de 30 ans.
05:08Les médecins retraités peuvent payer des impôts comme tout le monde.
05:12D'ailleurs, ils sont déjà sur le front, ils sont déjà...
05:14– Vous-même vous avez repris votre activité ?
05:16– Oui, moi-même je suis retraité et j'ai une activité salariée en addictologie.
05:19Donc je pense qu'on n'a pas besoin d'alléger encore la facture
05:22en ne leur faisant pas payer d'impôts.
05:25C'est tout à fait ridicule et scandaleux.
05:28Donc je pense qu'il faut que l'État soit présent pour dire
05:32il faut réguler, il faut aller là et pas là.
05:35– Autre proposition du Nouveau Front Populaire,
05:38je le rappelle que vous soutenez Éric Houllé,
05:40candidat dans la deuxième circonscription de Hauts-de-Saône.
05:42Il propose, le Nouveau Front Populaire,
05:45une conférence de sauvetage de l'hôpital public,
05:47proposer la revalorisation du travail de nuit et du week-end pour le personnel.
05:52Est-ce que ce sera suffisant, tout simplement ?
05:54– C'est la clé.
05:55J'ai parlé de la médecine ambulatoire,
05:57l'hôpital, on ne peut pas en parler,
05:59qui n'a pas passé des heures et des heures dans les urgences.
06:02On a un personnel hospitalier qui est épuisé
06:05et qui a besoin d'être reconnu.
06:07Donc comment on reconnaît le personnel ?
06:09En augmentant les salaires.
06:10Moi je dis les salaires de l'ASH au médecin
06:13en passant par l'infirmière et le brancardier.
06:16Mais il faut aussi ouvrir des lits en nombre suffisant.
06:19On a fermé des lits et des services depuis des années.
06:22Il faut inverser cette tendance.
06:24Donc ça passe par une conférence de sauvetage
06:26avec tous les partenaires dès la rentrée de septembre.
06:30– Donc une conférence de sauvetage
06:32et puis mettre l'accent sur la formation des médecins.
06:34En somme, votre message ce matin.
06:36Merci Gilles Lazare d'avoir été avec nous ce matin,
06:39médecin, je le rappelle, conseiller communiste
06:41et à la région et à la mairie des Récours
06:43et puis soutien du Nouveau Front Populaire.
06:45Merci beaucoup.
06:45– Je vous remercie.
06:46– Et retrouvez cet entretien sur l'application ici
06:49par France Bleu et France 3, il est 7h52.
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