• il y a 4 mois
Gabriel Attal, Premier ministre et candidat Renaissance dans la 10e circonscription des Hauts-De-Seine aux législatives, était l’invité du Face-à-Face ce vendredi sur BFMTV et RMC.

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Transcription
00:00Il est 8h30 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Gabrielle Attal.
00:04Bonjour Apolline de Malherbe.
00:05Merci de répondre à mes questions ce matin. Vous êtes le Premier ministre, bien sûr, et c'est dimanche,
00:10le premier tour des élections législatives. Tous les sondages donnent désormais l'URN en tête
00:16et deux donnent même l'URN avec une majorité absolue.
00:19Avant de vous poser un certain nombre de questions, je voudrais que vous écoutiez un témoignage.
00:22Il m'a été livré ce matin sur RMC par une auditrice, elle s'appelle Alexandra.
00:26Elle vit à Lille et pour la première fois, elle a voté RN.
00:31Elle a voté RN aux européennes et elle s'apprête à voter à nouveau RN.
00:35Je voudrais que vous l'écoutiez et que vous me disiez ce que vous pouvez encore peut-être lui dire.
00:39Je me suis fait agresser deux fois sur le lieu de travail.
00:43À un moment donné, on se lève pour aller bosser, on paye des impôts, on paye tout
00:47et Macron n'est même pas capable de préserver notre sécurité, quoi, quand même.
00:51Franchement, ça me fait mal. J'ai toujours été de gauche.
00:53Je ne me reconnais plus d'assez de gauche et j'ai toujours été.
00:56Et là, honnêtement, j'en ai presque chialé de voter RN, quoi.
01:00Et elle insistait ensuite en disant « j'en ai chialé de voter RN ».
01:04Qu'est-ce que vous dites, Alexandra ?
01:06Il y a beaucoup de Français qui ont voté pour le Rassemblement national aux élections européennes
01:09pour envoyer un message de colère et j'ai eu l'occasion de le dire dès le lendemain de ces élections.
01:14Ce message, évidemment, qu'il a été entendu.
01:16C'est un message qui, notamment, nous demande d'aller beaucoup plus loin sur un certain nombre de sujets.
01:22Je pense aux questions de pouvoir d'achat et évidemment à la question de la sécurité.
01:27Ce que je dirais à madame, c'est que le Rassemblement national n'apportera aucune solution à ces problèmes.
01:34Et on l'a vu à l'occasion des différents débats, on y reviendra peut-être.
01:37Dès qu'on lève le voile sur leurs propositions, on voit qu'en réalité, c'est du vent.
01:41Sur la question de la sécurité, j'ai eu l'occasion de le dire hier,
01:44on a renforcé massivement les moyens des policiers et des gendarmes.
01:47Maintenant, ce qu'il faut, c'est un tournant pénal, notamment sur la délinquance des mineurs.
01:51On a fait des propositions extrêmement claires sur le sujet, très concrètes, qui nécessitent une loi et donc une majorité.
01:57C'est pour ça qu'avec les candidats, ensemble pour la République, on se présente pour la faire adopter.
02:01Mais précisément, puisque vous parlez à l'instant de la question judiciaire et de la question pénale des mineurs.
02:08Vous avez, encore hier soir, répété cette phrase.
02:11Vous avez dit tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
02:16Je crois que les Français se retrouvent derrière ce principe.
02:19Vous avez ajouté je propose de rendre responsables les deux parents, même s'ils ne vivent plus sous le même toit.
02:25RMC a eu accès cette semaine à une audition tout à fait exceptionnelle dans le bureau du juge pour mineurs à Bobigny.
02:32Il s'agissait d'un jeune, Adèle, de 15 ans.
02:35Ce n'est pas un récidiviste, c'était la première fois qu'il participait aux émeutes, les émeutes de juillet dernier.
02:41C'était la fameuse application de la réforme des mineurs que vous avez mise en place,
02:45c'est-à-dire avec un premier volet pour dire oui, vous êtes ou non coupable,
02:49et un deuxième volet pour la sanction en elle-même.
02:52Cette sanction est donc tombée cette semaine pour ce jeune.
02:55Il avait jeté une bouteille en verre sur la police.
02:57Il a été poursuivi pour jet de projectiles sur agent dépositaire de l'autorité de l'État.
03:04Et il a écopé d'un simple avertissement.
03:06Le juge a même précisé, ce ne sera pas inscrit sur votre casier judiciaire.
03:10La réforme que vous évoquez, elle date d'il y a trois ou quatre ans, je crois.
03:13Et effectivement, elle a permis qu'il y ait une reconnaissance de la culpabilité,
03:16un déferlement beaucoup plus rapide.
03:18Et une sanction qui arrive huit ou neuf mois plus tard,
03:21après ce qu'on appelle une période de probation pour évaluer
03:23si le jeune en question se remet dans le droit chemin ou pas.
03:27Moi, ce que je propose très concrètement, c'est de changer ça.
03:30Mais c'est vous qui l'aviez changé.
03:32C'est le gouvernement que vous apportez, vous n'étiez pas encore Premier ministre.
03:35Mais c'est votre majorité qui a changé ça.
03:37Je suis Premier ministre depuis un peu plus de cinq mois.
03:39Dès ma déclaration de politique générale, j'ai fixé le principe que vous avez rappelé
03:42et j'ai dit que je voulais changer ces règles.
03:44Je pense que la réforme que vous évoquez, elle a permis d'accélérer les délais.
03:48Maintenant, c'est sur la sanction.
03:49En fait, elle a accéléré les délais avec la première comparution,
03:52c'est-à-dire le moment où on dit vous êtes coupable.
03:54Mais en revanche, la sanction est du coup dans un deuxième temps.
03:56Avant, je rappelle que dans plus d'un cas sur deux,
03:58un mineur était jugé une fois qu'il était devenu majeur.
04:00Ce qui n'avait aucun sens.
04:01Donc maintenant, ça va plus vite, mais il faut que les sanctions soient plus efficaces.
04:04Je propose la mise en place d'une comparution immédiate pour les mineurs.
04:07Je propose une atténuation de ce qu'on appelle l'excuse de minorité
04:11dans un certain nombre de cas.
04:12Je propose qu'on retienne davantage la responsabilité des parents
04:15quand il y a manquement à l'obligation parentale.
04:17Dans ce cas-là, puisque je viens vraiment sur cet exemple extrêmement concret,
04:21seule la mère était présente.
04:23Exactement.
04:24Et vous savez que quand aujourd'hui,
04:25des parents sont convoqués devant le juge des enfants
04:27et qu'ils ne s'y rendent pas, il n'y a pas de sanction.
04:29Donc moi, dans mes propositions, il y a le fait qu'il y ait désormais une amende.
04:31Dans ces cas-là, on n'a pas tellement intérêt à accompagner son enfant.
04:33On préfère qu'il n'y ait pas de sanction.
04:35Il n'y a pas de sanction pour les parents qui ne se rendent pas à l'audience.
04:39Ce que je propose, c'est que désormais...
04:41Les parents, s'ils ne se présentent pas, soient sanctionnés.
04:43Exactement, soient sanctionnés financièrement.
04:45Dans le cas d'Adèle, dont je parlais à l'instant,
04:48le père n'étant pas présent physiquement à l'audience,
04:52il serait, demain, avec vous, sanctionné.
04:55Oui, et par ailleurs, ce que je propose également,
04:58c'est qu'il y ait des courtes peines d'isolement
05:01dès les premiers faits de délinquance.
05:03Parce que parfois, c'est vrai qu'on voit
05:05qu'on a tendance à attendre que la situation s'aggrave,
05:08que les actes soient graves, pour prendre une sanction.
05:10Mais en réalité, c'est dès le début qu'il faut le faire,
05:12y compris à l'école.
05:13C'est pour ça que je fais des propositions sur l'école.
05:15C'est à l'école aussi qu'on doit apprendre les droits et devoirs,
05:17le respect des règles, le civisme.
05:19Sur tous ces sujets-là, il y a des mesures et des propositions
05:21qui sont très concrètes sur la composition pénale.
05:24Il y a beaucoup de Français qui me parlent des difficultés
05:26qu'ils ont avec les rodéos urbains.
05:28Un jeune qui fait du bruit avec son...
05:30Ça fait 7 ans que vous êtes là.
05:31On en entend parler des rodéos urbains.
05:33Quand vous êtes arrivés, ils existaient déjà.
05:35Il y a des choses qui ont été engagées.
05:37Moi, je suis Premier ministre depuis un peu plus de 5 mois.
05:39Dans toutes les fonctions qui ont été les miennes,
05:41notamment à l'éducation nationale auparavant,
05:43j'ai montré que je prenais des mesures extrêmement claires,
05:46je crois efficaces, sur un certain nombre de sujets
05:49de laïcité à l'école, sur les sanctions à l'école.
05:51J'ai fixé ce principe dès ma nomination.
05:53J'ai travaillé depuis deux mois.
05:55J'ai proposé des mesures.
05:57Ces mesures, elles sont prêtes sur la composition pénale.
05:59Vous dites aux Français de donner un peu plus de temps.
06:01Sans juge.
06:02Sans juge, on pourra saisir, par exemple, la moto
06:04dans un rodéo urbain sur simple signalement du procureur.
06:07En fait, vous avez juste besoin de temps.
06:08C'est ça, ce que vous nous dites.
06:09Ce que je dis, moi, c'est que ça fait un peu moins de 6 mois
06:11que je suis là, que j'ai identifié un certain nombre
06:14de problèmes auxquels je veux répondre,
06:15que j'ai lancé un certain nombre de chantiers,
06:17que les mesures, elles sont claires, qu'elles sont prêtes.
06:19Elles sont dans notre programme.
06:20Pour les appliquer, il faut une majorité.
06:22Pour qu'on ait une majorité, il faut que les candidats,
06:24ensemble pour la République, soient élus dans votre circonscription.
06:26Vous l'avez dit à Emmanuel Macron, ça ?
06:28Quoi donc ?
06:31Je ne regarde pas en arrière.
06:32J'essaye de regarder devant.
06:33Une fois qu'une décision est prise,
06:34que des élections sont organisées, je me bats.
06:37Parce que ce n'est pas uniquement, d'ailleurs, la question de moi.
06:39C'est la question des Français.
06:40Et on voit bien que dans les projets qui sont présentés en face,
06:43d'abord, je le crois, c'est des projets et des lignes politiques
06:46qui attiseraient beaucoup les tensions.
06:47On a une société qui est, quelque part, une cocotte minute.
06:51Il la ferait exploser, les extrêmes.
06:54Moi, je veux apaiser, je veux essayer de rassembler,
06:55je veux essayer d'unir.
06:56C'est vrai pour le Rassemblement national.
06:58On a vu, encore une fois, hier soir, sur votre antenne,
07:00les propos absolument insupportables.
07:03D'un député sortant.
07:04RN, vous faites référence aux propos de Roger Chardreau,
07:10qui, effectivement, s'est exprimé sur la question de la binationalité,
07:14estimant qu'on ne pouvait pas être ministre
07:17si on avait une double nationalité.
07:18Et il faisait référence, notamment, à votre prédécesseur,
07:20à l'éducation nationale, le Najat Vallaud-Belkacem.
07:22Mais pas seulement.
07:23Je crois qu'il a fait référence aussi à Rachid El-Haiti, à Manuel Valls.
07:26Monsieur Chudeau, il est député, mais ce n'est pas simplement un député.
07:29Il est présenté par le Rassemblement...
07:30Il demande des ministres, je précise même les mots,
07:32parce que les mots qu'il a utilisés, c'est des ministres franco-français.
07:35Exactement.
07:36Et ce monsieur Chudeau, il n'est pas seulement député,
07:37il est présenté régulièrement par le Rassemblement national
07:39comme leur futur ministre de l'éducation nationale,
07:41s'il venait à gagner ces élections.
07:44Monsieur Chudeau, donc, dit que quand on est un Français binational,
07:48c'est-à-dire que pour des raisons d'histoire familiale, d'histoire personnelle,
07:51on a une deuxième nationalité en plus de la nationalité française,
07:55on n'est pas digne de confiance pour occuper des postes à responsabilité.
07:58Et monsieur Chudeau, ce n'est pas le seul à le dire.
08:00Jusqu'à cinq mois, Mme Le Pen a présenté au Parlement une proposition de loi
08:04pour exclure de la fonction publique les Français binationaux.
08:07On parle de 3 500 000 Français qui sont peut-être franco-marocains,
08:12franco-italiens, franco-canadiens, franco-arméniens,
08:15qui sont parfaitement français.
08:16Derrière ça, il y a une idée qui a toujours été celle du Front national,
08:19déjà de Jean-Marie Le Pen,
08:21c'est qu'un binational est un demi-national,
08:24que vous êtes corruptible, que vous n'êtes pas loyal à la France.
08:283 500 000 Français qui, depuis plusieurs jours,
08:30se sentent humiliés, injuriés par l'Assemblée nationale.
08:33Je veux le dire, dans mon gouvernement, il y a des binationaux.
08:36Roland Lescure, ministre de l'Industrie, franco-canadien.
08:39Fadila Khattabi, ministre des personnes en situation de handicap.
08:42Rachida Dati, Chrysoula Zakharopoulou.
08:45Il y a des députés qui sont binationaux.
08:47Je pense à Nadia Haye, sur la 7e circonscription des Yvelines,
08:50à Triel-sur-Seine, Confluence-Saint-Honorine,
08:52qui est franco-marocaine, qui a été ministre.
08:54Elle est non seulement parfaitement française,
08:56mais elle se bat tous les jours pour la France et pour les Français.
09:00Et je m'étonne de voir que le Rassemblement national,
09:03qui tient ses propos, en même temps présente dans le Val d'Oise
09:06une candidate franco-russe aux élections législatives,
09:08qui d'ailleurs a qualifié les Ukrainiens de néo-nazis.
09:11Donc c'est toujours à géométrie variable.
09:13Ils vous font croire que c'est soi-disant pour lutter contre les ingérences russes,
09:16mais après on voit que la conseillère de défense de Jordan Bardella,
09:18elle est franco-russe, qui présente des franco-russes
09:20dans ses élections législatives.
09:22En réalité, c'est toujours la même chose.
09:24C'est un moyen de stigmatiser ou d'humilier.
09:25Et pour préciser les choses, Marine Le Pen, ce matin,
09:27s'est dite estomaquée par les propos de Roger Schudo.
09:31Elle précise que ça n'a jamais été dans son programme
09:34et que ça n'est pas dans le programme du RN.
09:35Il y a cinq mois, elle a fait une proposition de loi
09:37pour exclure les Français binationaux de responsabilité dans la fonction publique.
09:42Est-ce que vous estimez que si le RN allait jusqu'au bout de sa logique,
09:45il devrait retirer l'investiture ou le soutien à Roger Schudo ?
09:49Évidemment. Mais vous savez, à Pauline de Malherbe,
09:50il y a plus de 100 candidats du RN dans cette élection,
09:53c'est-à-dire plus d'un sur cinq,
09:55qui ont tenu des propos soit racistes, soit homophobes, soit antisémites.
10:00Ils ont été identifiés par vos confrères, du Monde, de Libération.
10:03Tous les exemples sont sur Internet.
10:05Ils concourent dans cette élection.
10:06Ils ne leur retirent pas leur investiture.
10:08Gabriel Attal, pour autant, vous restez sur le Nini ?
10:10Moi, d'abord, je suis dans le premier tour de cette élection.
10:13Il y a un premier tour. Les Français vont se battre.
10:15Je le dis ici.
10:16S'il y a un camp qui a été très clair dès le premier tour
10:20pour éviter la victoire des extrêmes, c'est nous.
10:22Le RN…
10:23Mais vous dites des extrêmes.
10:24Oui, mais attendez.
10:25Le RN, la NUPES, il présente des candidats dans toutes les circonscriptions de France.
10:29Je suis le seul à avoir assumé de ne pas présenter des candidats
10:32dans une soixantaine de circonscriptions.
10:34Pourquoi ?
10:35Précisément parce que je savais que dans cette circonscription,
10:37le fait qu'on présente un candidat risquait de faire gagner
10:40l'extrême droite ou la France insoumise.
10:42Si, et on l'a vu qu'il y avait des candidats, d'abord,
10:45des endroits où vous aviez plus de mal à trouver des candidats
10:48et où de toute façon, vous saviez qu'ils ne marcheraient pas,
10:50qu'ils ne gagneraient pas.
10:51Mais justement, c'est parce qu'on savait qu'on ne pouvait pas gagner
10:53et que ça risquait de faire gagner les extrêmes.
10:55Donc, dans toutes les autres circonscriptions,
10:56c'est-à-dire 500 circonscriptions où on a des candidats ensemble
10:59pour la République, s'ils sont là, c'est parce que c'est les mieux placés
11:01pour battre les extrêmes.
11:02Mais il y a un certain nombre d'engagés dans votre camp
11:04qui disent Nini et ils précisent même ni RN ni LFI.
11:09C'est RN et LFI que vous mettez dos à dos
11:11ou c'est RN et Nouveau Front Populaire ?
11:13Moi, d'abord, je me bats contre tous ceux qui carburent à la haine,
11:15à la stigmatisation et aux divisions.
11:17Ensuite, je me bats dans un premier tour.
11:19Et je dis aux Français, parce que moi, tous les Français,
11:21enfin, beaucoup de Français, quand je me déplace, m'interrogent
11:23et me disent mais qu'est-ce que je fais
11:25si je me retrouve avec le RN contre la France insoumise ?
11:28Voilà, ils vous posent la question, vous leur dites quoi ?
11:30Je leur réponds qu'il y a un moyen de l'empêcher.
11:31C'est d'avoir un candidat ensemble pour la République
11:33au deuxième tour qui permet d'éviter cette tenaille
11:36entre deux parties qui veulent vous matraquer fiscalement,
11:39deux parties qui, de manière différente,
11:41carburent à une forme de stigmatisation
11:43et ont des propos, pour certains,
11:45qui sont particulièrement ambiguës sur des questions majeures.
11:48Maintenant, je vais vous le dire.
11:49Moi, je sais où sont mes valeurs.
11:50Je prendrai toujours mes responsabilités.
11:51Elles sont où, vos valeurs ?
11:52Moi, je veux évidemment éviter que les extrêmes
11:54et notamment l'extrême droite puissent gagner ces élections.
11:57Mais vous entendez bien ce que vous dites, Gabriel Attal.
11:59Vous dites les extrêmes et ensuite vous dites,
12:00et notamment l'extrême droite.
12:02Mais ça veut dire qu'au fond, vous ne voulez ni l'un ni l'autre.
12:04Ce que je dis, c'est que si on veut que l'extrême droite
12:06ne gagne pas ces élections,
12:08ce n'est pas avec l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon qu'on y arrivera.
12:11On discute avec les Français.
12:12Vous le faites aussi, vous avez des auditeurs.
12:13Les Français ne veulent pas de Jean-Luc Mélenchon Premier ministre.
12:15Le problème...
12:16Et je précise d'ailleurs qu'Alexandrin,
12:18un peu plus tard dans ce témoignage,
12:20disait qu'elle avait toujours voté pour la gauche,
12:22qu'elle allait même à des meetings de Jean-Luc Mélenchon,
12:24qu'elle avait été le rencontrer personnellement à la fête de l'Huma.
12:26Et elle disait, aujourd'hui, il me fait honte,
12:27je ne peux plus voter pour lui.
12:28Et donc, ce qui s'est passé,
12:29c'est que les partis de gauche modérés,
12:32en s'alliant avec Jean-Luc Mélenchon,
12:34alors qu'ils ont expliqué pendant toute la campagne des Européennes,
12:36la main sur le cœur,
12:37qu'ils ne s'allieraient plus avec Jean-Luc Mélenchon,
12:40la réalité, c'est qu'ils ont ruiné leur possibilité de victoire.
12:43Parce que les Français ne veulent pas de Jean-Luc Mélenchon Premier ministre.
12:45Et donc, la seule manière d'éviter le rassemblement national majoritaire,
12:49Jordan Bardella, Matignon,
12:51un matraquage fiscal sur les Français qui bossent,
12:53un projet de division, de stigmatisation des Français
12:56qui ont une double nationalité,
12:57c'est de voter pour les candidats ensemble pour la République.
12:59Que feriez-vous différemment ?
13:00Vous avez encore, hier, tout d'un coup, promis des référendums,
13:04des référendums, je cite, sur des grandes questions.
13:06Mais ça fait sept ans qu'Emmanuel Macron nous dit qu'il va faire des référendums.
13:09Pourquoi vous en feriez maintenant et vous n'en avez pas fait depuis sept ans ?
13:11Dans la Constitution, le Premier ministre a la possibilité de proposer des référendums
13:15au Président de la République.
13:17Et j'ai dit, effectivement, qu'en tant que Premier ministre,
13:19encore une fois, ça fait cinq mois que je suis Premier ministre,
13:21je le proposerais parce que moi, j'ai voulu les élections européennes.
13:25Vous le proposerez, mais on est bien d'accord, c'est quand même lui qui valide.
13:27De toute façon, moi, je respecte la Constitution.
13:29Contrairement à Mme Le Pen et à M. Bardella.
13:31Pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron, qui, depuis sept ans,
13:33promet régulièrement des référendums sans le faire,
13:36au fond, il va faire la même chose avec vous,
13:37il va vous promettre vos référendums, mais il ne le fera pas ?
13:39Je pense que les élections européennes, le résultat a été une forme de tournant.
13:42Les Français nous ont dit quelque chose dans ces élections,
13:44dit quelque chose sur le fond, je le disais tout à l'heure,
13:46aller plus loin sur le pouvoir d'achat, sur la sécurité.
13:48J'ai parlé de la sécurité, c'est pour ça que sur le pouvoir d'achat,
13:52que les retraites de nos retraités soient systématiquement indexées sur l'inflation,
13:56que la facture d'électricité baisse de 15% l'hiver prochain,
13:59que les salaires des Français qui sont au-dessus du SMIC
14:02puissent augmenter plus facilement en allégeant les charges de leurs patrons.
14:05Tout ça, c'est clair, c'est financé, c'est net.
14:08Ensuite, il y a eu aussi un message dans ces élections sur la méthode,
14:10évidemment, des Français qui disent qu'on veut être davantage associés.
14:14On a fait un certain nombre de choses avec des conventions citoyennes.
14:16Moi, je pense que le référendum, c'est une pratique qui serait...
14:19Et vous dites sur des grandes questions. C'est quoi, les grandes questions ?
14:22Justement, je pense que précisément, si on veut vraiment donner la parole associée,
14:26ce n'est peut-être pas à moi, là, tout de suite, d'arrêter quelles sont les questions.
14:29Je pense qu'avec les partenaires sociaux, et je vais vous dire,
14:31même avec les partis de l'opposition,
14:33s'il y a des sujets sur lesquels les partis de l'opposition sont favorables
14:36et que nous, on est plutôt défavorables,
14:38moi, ça ne me choquerait pas qu'on les fasse trancher par les Français
14:42à l'occasion de référendum, mais tout ça, ça se construit
14:44si les candidats Ensemble pour la République ont une majorité.
14:46Je suis Premier ministre dans les prochaines semaines et les prochains mois.
14:50Eh bien, évidemment, c'est quelque chose sur lequel je travaillerais
14:53avec les partenaires sociaux, avec les forces politiques.
14:55Quand Emmanuel Macron, lors de sa grande conférence de presse,
14:58au début de cette campagne, a dit, par exemple,
15:00qu'il souhaitait un grand débat sur la laïcité,
15:03ça vous paraît une des choses qu'il faut faire maintenant ?
15:06Un grand débat sur la laïcité, peut-être même un référendum sur la laïcité ?
15:08Je pense qu'on doit toujours chercher à faire appliquer nos règles
15:12et à faire respecter la laïcité.
15:14Ce n'est pas moi qui vais vous dire le contraire.
15:16Quand j'ai été ministre de l'Éducation nationale, je rappelle,
15:18quand j'ai été ministre de l'Éducation nationale,
15:20j'ai moi-même garanti l'application de la loi de 2004 sur la laïcité à l'école
15:24en prenant une décision qui était attendue par nos chefs d'établissement,
15:27par beaucoup d'enseignants depuis des années,
15:29l'interdiction du port de l'abaya et du camis dans les établissements scolaires.
15:33J'ai été nommé ministre de l'Éducation nationale,
15:35je me suis engagé sur ce sujet, j'ai pris la décision.
15:37Aujourd'hui, il n'y a plus d'abaya dans nos établissements scolaires.
15:40Donc oui, faire respecter la laïcité, c'est essentiel.
15:42Et si on veut réussir à le faire, il faut associer l'ensemble des acteurs,
15:45ne serait-ce que pour qu'ils fassent remonter les atteintes à la laïcité
15:48et pour qu'on trouve tous ensemble des solutions.
15:50Gabriel Attal, vous êtes Premier ministre,
15:52vous parliez à l'instant de la question du respect des institutions.
15:56Qui est aujourd'hui le chef des armées ?
15:59C'est vous ou c'est le Président de la République ?
16:00C'est le Président de la République, c'est la Constitution,
16:02c'est la manière dont le général de Gaulle l'a toujours dit et présenté.
16:05Le Premier ministre, il est responsable de la défense nationale.
16:09Il n'est pas pareil.
16:10Ça veut dire quoi, responsable de la défense nationale ?
16:12Ça veut dire que le Premier ministre,
16:14et c'est ma responsabilité depuis près de six mois maintenant,
16:16doit s'assurer que tous nos outils de défense sont toujours opérationnels.
16:21En termes d'entretien, en termes de présence sur le sol national.
16:25Ça, c'est ma responsabilité de Premier ministre, tous les jours.
16:28Mais le chef des armées, c'est le chef de l'État.
16:30Donc le chef des armées, pour vous, ce titre n'est pas qu'honorifique,
16:33comme le dit Marine Le Pen à propos de ce titre pour Emmanuel Macron.
16:38C'est grave ce qu'a fait Marine Le Pen.
16:39Parce que vous savez, il y a beaucoup de choses
16:41qui ne fonctionnent pas ou fonctionnent mal dans nos institutions.
16:44Mais s'il y a une chose qui fonctionne, c'est la chaîne de commandement.
16:47Elle est très claire.
16:48Et pourquoi on a intérêt à ce qu'elle fonctionne ?
16:50Parce que ça envoie un message au monde entier.
16:52C'est que si la France est menacée ou la France est attaquée,
16:55il n'y aura pas de débat au sommet de l'État, il n'y aura pas de blocage.
16:58Évidemment qu'elle se protégera toujours.
17:00Ce qu'a fait Marine Le Pen, c'est un tournant grave.
17:02Ils ne sont pas élus.
17:04Ils considèrent que c'est déjà fait peut-être.
17:06Ils se ruent déjà sur le bouton nucléaire.
17:08Déjà, ils commencent à dire, c'est nous qui allons reprendre
17:11toutes les prérogatives du chef de l'État,
17:13qui ne sera plus chef des armées.
17:15Vous vous rendez compte le message qu'il a envoyé au monde ?
17:17Vous vous rendez compte le message qu'il a envoyé aux puissances étrangères ?
17:20Et à cela, Marine Le Pen vous répond,
17:23puisque sur Twitter hier soir, elle a dit
17:25il serait utile que Gabriel Attal lise la Constitution,
17:27mieux votare que jamais, dit-elle.
17:29Et elle cite le titre 3 de la Constitution sur le gouvernement,
17:32article 20, le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.
17:35Il dispose de l'administration et de la force armée.
17:37Oui, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
17:39Le gouvernement, il est chargé évidemment de l'entretien,
17:41de la formation, des budgets des armées.
17:43Le chef des armées, c'est dans la Constitution.
17:46C'est ainsi que l'a voulu le général De Gaulle.
17:48Et je vais vous dire, c'est aussi ce qui protège les Français,
17:50parce que ça envoie un message très clair au monde.
17:52C'est le président de la République.
17:54Donc peut-être que Jordan Bardella, 28 ans,
17:56qui n'a jamais géré d'administration,
17:58considère que désormais, il va aussi être chef des armées.
18:01Est-ce que c'est un problème ?
18:02Est-ce que vous voulez dire que le fait qu'il soit si juvénile...
18:05Non, ce n'est pas moi qui vais faire des critiques sur l'âge.
18:07À Pointe de Malherbe, j'ai 35 ans.
18:08Ce que je dis simplement, c'est que si je n'avais pas été ministre
18:12dans des fonctions importantes à Bercy,
18:15au ministère de l'Éducation nationale,
18:16je ne me serais pas senti suffisamment préparé
18:18pour être premier ministre de mon pays.
18:20Vous voulez dire que si vous étiez à sa place, à son âge,
18:23vous vous seriez dit, je ne suis pas prêt.
18:25Chacun se présente à des élections,
18:26chacun fait comme il le sent et se présente devant les Français.
18:29Et surtout, c'est les Français qui décident.
18:30Ce que je dis, c'est que là, on voit bien qu'on a Jordan Bardella,
18:34tenu quelque part par Marine Le Pen,
18:36qui est en train d'expliquer,
18:37si les députés RN ont une majorité et que je suis premier ministre,
18:40je disputerais et je viendrais prendre au président de la République
18:44son rôle de chef des armées.
18:45Je le dis, c'est dangereux pour la sécurité de notre pays.
18:48Parce que les puissances étrangères qui menacent nos intérêts,
18:53elles regardent ça, qu'est-ce qu'elles se disent ?
18:55Elles se frottent les mains.
18:56Elles se disent, vous imaginez,
18:57si jamais on atteint aux intérêts de la France,
18:59regardez, ça va être le boxon au sommet de l'État.
19:02Ils ne seront pas d'accord entre eux.
19:04Et donc, on aura une forme de brèche dans laquelle on pourra s'engouffrer.
19:07Notre chaîne de commandement, elle a toujours été très claire.
19:10Et je pense que c'est pour la sécurité des Français
19:12qu'elle doit rester très claire.
19:13Sur la sécurité, à quoi faut-il s'attendre pour le 7 au soir
19:18en cas de victoire du RN ?
19:21Certains, et notamment les renseignements généraux, territoriaux,
19:24disent qu'ils redoutent d'éventuelles émeutes.
19:28Qui tiendra les comptes ?
19:33Qui s'occupera d'envoyer la police sur le terrain ?
19:36Qui sera en charge le 7 au soir, le 8 dans la journée ?
19:39D'abord, je me bats dans cette campagne
19:41pour que les candidats Ensemble pour la République puissent gagner.
19:44Ensuite, il y a un gouvernement qui est au travail.
19:47Vous resterez le temps qu'il faudra ?
19:48Même si vous n'avez pas la majorité,
19:52vous seriez prêt à rester le temps qu'il faut
19:54pour que l'ordre soit rétabli ?
19:56Je ne suis pas là pour faire des hypothèses,
19:58pour dire ce qui se passera, etc.
19:59Je me bats dans ces élections.
20:01Je le dis ici.
20:02Évidemment, on se bat tous les jours
20:04et on travaille tous les jours pour la sécurité des Français.
20:06Évidemment, on le fera toujours.
20:07Maintenant, je le redis ici,
20:09le Rassemblement national a, je le disais tout à l'heure,
20:11des candidats qui tiennent des propos haineux et violents.
20:14On le voit depuis plusieurs jours.
20:16Il y a aussi, malheureusement, des gens dans notre pays
20:19qui ont des pulsions de haine, d'agressivité,
20:22qui se libèrent quelque part
20:23avec la perspective de l'arrivée du RN.
20:26On a vu il y a quelques jours, quelques semaines,
20:28le fils d'un cadre du Front national,
20:30le soir des élections européennes,
20:33qui a été interpellé pour agression homophobe,
20:35condamné d'ailleurs depuis,
20:37et qui, quand il a été interrogé,
20:38a dit vivement dans trois semaines,
20:39sous-entendu après les législatives,
20:41on pourra casser du PD comme on veut.
20:43Voilà ce que c'est.
20:44On a vu chez vos confrères de France 2
20:46une femme aide-soignante victime de racisme
20:49par des personnes sympathisantes ou adhérentes,
20:51je ne sais plus, du RN.
20:53Donc la réalité, c'est qu'il libère quelque part aussi,
20:56malheureusement, des pulsions de haine.
20:58Je vous repose la question de qui tiendrait le pays.
21:00Gérald Darmanin, lui, a dit qu'il ne souhaitait pas
21:03rester au gouvernement s'il est élu
21:06et qu'il préférerait siéger à l'Assemblée.
21:09Il serait tout de même aux manettes ?
21:12Vous seriez tout de même aux manettes ?
21:13Je peux vous dire de manière très claire,
21:14il y a un gouvernement aux manettes.
21:15Il y aura toujours un gouvernement aux manettes.
21:17Là-dessus, évidemment, il n'y a pas d'inquiétude
21:20à avoir des Français de ce point de vue-là.
21:22L'inquiétude, elle est si la majorité change
21:25et si vous avez le Rassemblement national
21:27qui venait à gagner ces élections.
21:28Et vous, ça ne vous a pas traversé l'esprit,
21:30comme Gérald Darmanin, de dire au fond
21:32je passe à autre chose ?
21:33Moi, je suis engagé dans cette campagne,
21:34je me bats pour nos candidats,
21:35je me bats pour qu'on ait une majorité.
21:37Encore une fois, parce que je vois
21:38les projets de matraquage fiscal.
21:40Matraquage fiscal, et je le dis aux Français,
21:42ne vous faites pas avoir.
21:43Ne vous faites pas avoir par la NUPES
21:45qui veut remettre des charges
21:47sur les heures supplémentaires
21:48alors qu'il y a un salarié sur deux qui travaille,
21:50qui veut augmenter la CSG sur nos retraités
21:52et sur ceux qui travaillent.
21:53Ne vous faites pas avoir par le Rassemblement national
21:55qui explique qu'ils vont supprimer les impôts
21:57jusqu'à 30 ans, vous permettre de ne plus travailler
21:59à partir de 60, et donc entre les deux,
22:01concentrer toute la pression fiscale
22:02sur les Français qui ont entre 30 et 60 ans
22:04et qui travaillent.
22:05Ne vous faites pas avoir par le Rassemblement national
22:07qui dit on va baisser tous les taux de TVA
22:09alors que partout où ça a été fait,
22:11y compris dans notre pays,
22:12il n'y a pas eu de gain pour les Français.
22:14Vous êtes sur des questions fiscales,
22:15de sérieux budgétaires,
22:17et on l'a entendu avec Alexandra,
22:18mais avec beaucoup d'autres témoignages,
22:19ce n'est pas sur cette question-là.
22:20Parce qu'on a abordé les questions de sécurité
22:22tout à l'heure, que j'ai par ailleurs abordé
22:24les questions de valeur qui sont majeures aussi,
22:26mais j'aborde aussi les questions de pouvoir d'achat
22:27parce que les Français, évidemment,
22:29sont attentifs et attachés aussi à ces sujets-là.
22:31Et que la réalité, c'est que,
22:33que ce soit le Rassemblement national ou la NUPES,
22:35c'est un projet de matraquage fiscal
22:37assumé dans l'un des deux cas,
22:39masqué pour l'autre,
22:40mais qui serait forcé par des mesures
22:42de dépenses massives.
22:43Merci Gabriel Attal d'être venu
22:44répondre à mes questions ce matin.
22:46Vous êtes effectivement au moment où on en se parle,
22:48le Premier ministre.

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