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[#Reportage] Gabon : Hermann Immongault incapable de communiquer sur les chiffres de la délinquance ?


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00:00Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité dispose-t-il d'un fichier national recensant
00:05les infractions, les faits délictuels, plaintes, mains courantes et autres susceptibles d'aider
00:10à la planification d'une politique publique de sécurité qui réponde aux attentes des
00:15Gabonais ? C'est la question que se posent de nombreux compatriotes, notamment ceux des
00:20quartiers sensibles, qui vivent au rythme d'agression et qui sont de plus en plus plongés
00:25dans une incapacité à mesurer l'évolution de ce phénomène dans leur milieu de vie,
00:30faute de pouvoir régulièrement disposer de données.
00:33Au détour d'une question de journaliste en lien avec le déploiement prochain de patrouilles
00:38pédestres annoncée par le président de la Transition, posée à la faveur d'une conférence
00:43de presse qu'il a animée le 17 mai dernier, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité,
00:49Herman Imongo, avait indiqué que les chiffres de la délinquance sont encourageants.
00:53Un satisfait-il serait donc supposé que son département ministériel dispose de données
01:00permettant d'étéer ces déclarations ? Si tel est le cas, pourquoi ne sont-elles pas
01:04régulièrement mises à la disposition des Gabonais à travers un site internet ou un
01:08rapport d'activité, comme c'est le cas dans la plupart des démocraties ?
01:12Combien d'agressions et combriolages ont été enregistrées depuis le mois de janvier ? Combien
01:18de plaintes et mains courantes enregistrées par les services de police nationales ? Combien
01:23de saisies de stupéfiants enregistrées ? Quelle est la moyenne de consommateurs de
01:28produits prohibés et quel est leur profil ? Combien de constats d'accidents dressés ? Combien
01:33de contrôles de police réalisés pour combien d'infractions relevées ? Autant de questions
01:38que serait susceptible de se poser tout Gabonais. Seulement, impossible de trouver ces données
01:43sur le site du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité, encore moins sur les
01:47différents réseaux sociaux. Dans un tel contexte, comment répondre aux défis sécuritaires
01:53et surtout comment rassurer les populations plongées dans un climat d'insécurité généralisée
01:58? Si pour y faire face, le gouvernement a misé sur une présence policière importante
02:04grâce au déploiement prochain de patrouilles pédestres au sein des quartiers, encore faudrait-il
02:08que cette démonstration de force s'accompagne d'un suivi statistique régulier et une transparence
02:14sur la réalité des chiffres, afin de mieux planifier la politique nationale de sécurité.
02:18En l'état actuel des choses, le sentiment qui se dégage est celui d'un pilotage à vue,
02:23ou à minima, d'une volonté du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité de maintenir
02:28les populations dans un black-out informationnel en ce qui concerne la réalité de la délinquance
02:34dans le pays. Si à la décharge d'Hermann Himongo, il serait judicieux de souligner le défi de la
02:40digitalisation de nos services publics, le premier flic du pays pourrait toutefois s'inspirer de son
02:46collègue de l'économie et des participations. En effet, bien que la digitalisation soit encore
02:51en phase embryonnaire, Maïs Mouissi et ses équipes sont parvenus, en l'espace de quelques
02:56mois, à élaborer des mécanismes de transparence qui permettent aux Gabonais d'avoir un suivi
03:02régulier des recettes fiscales et douanières et de disposer des données fiables sur le nombre
03:07de contrôles effectués par les services relevants de sa compétence. Un effort qui devrait d'ailleurs
03:13être inscrit dans un contrat de performance qui lie l'État aux agents publics avec une
03:18exigence encore plus poussée lorsqu'il s'agit des forces de sécurité et de défense.

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