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00:00Autre élection, elle se tient en ce moment même en Iran.
00:02Plus de 60 millions d'électeurs appelaient à voter ce vendredi.
00:06Ils doivent désigner leur président.
00:08Une élection organisée en urgence après la mort tragique d'Ebrahim Raisi il y a un mois.
00:12Les résultats définitifs de ce scrutin sont attendus au plus tard ce dimanche.
00:17Karim Yahya, vous êtes l'envoyé spécial de France 24 à Téhéran.
00:21Vous avez pu suivre ces dernières heures de campagne, campagne express.
00:27Qu'est-ce que vous ont dit les Iraniens et les Iraniennes avec lesquelles vous avez pu échanger ?
00:34Alors on a rencontré beaucoup d'Iraniens avant cette journée de vote.
00:38Pour commencer, on a rencontré des jeunes, notamment des étudiants,
00:42qui ne croient pas que cette élection puisse changer leur avenir,
00:46puisse changer la donne aussi bien sur les questions économiques
00:48que sur les questions de liberté individuelle et eux semblaient plutôt sceptiques.
00:54Aujourd'hui, dans le bureau de vote dans lequel on se trouve,
00:56une mosquée de Téhéran qui a été donc transformée en lieu
01:00pour pouvoir réaliser son devoir civique en quelque sorte.
01:04On a rencontré des gens qui, eux, se sont déplacés.
01:08Et d'ailleurs, il y avait pas mal de monde dans ce bureau,
01:10même si on ne peut pas en tirer des conclusions en général.
01:13On a croisé pas mal de femmes, notamment une jeune femme qui nous expliquait
01:17qu'elle avait participé aux marches au lendemain de la mort de Marssa Amini
01:23et qu'elle était venue voter pour un président qui tienne ses promesses,
01:27pour un président qui protège ses enfants.
01:29Et de l'autre côté de l'échiquier politique, en quelque sorte,
01:33on a rencontré un jeune homme qui, lui, est venu voter pour un candidat
01:37qui sera en capacité de continuer l'oeuvre d'Ebrahim Raisi.
01:41Alors, on l'a senti, un peu d'espoir chez ceux qui espèrent
01:45que le candidat réformateur qui était présent et qui a pu être candidat
01:52puisse finalement l'emporter.
01:54Ce n'était clairement pas gagné puisque certains observateurs étaient déjà étonnés
01:58de voir qu'un réformateur était présent parmi les candidats.
02:02Et aujourd'hui, ils se prennent à rêver qu'ils puissent donc gagner.
02:06Certains nous ont rappelé qu'en 2015, c'était un réformateur
02:11qui était aux affaires lorsqu'on était parvenu à un accord sur le nucléaire iranien
02:14qui avait desserré l'étau de la pression internationale
02:18et des sanctions internationales qui étranglent aujourd'hui l'Iran.
02:22En tout cas, ce scrutin est peut-être plus intéressant que ce qu'on avait imaginé
02:27et qu'il comporte finalement une dose de suspense.
02:31Merci beaucoup Karim. Karim Yahya, envoyé spécial à Téhéran, justement.