David, 50 ans, combat depuis plus de quatre ans un cancer du sein, maladie rare chez l'homme et pour laquelle il n’existe aucune politique de dépistage ou de prévention.
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00:00Je ne m'attendais pas du tout à ça, je suis rentré tranquillement le matin à l'hôpital
00:04et je ne me suis pas dit le soir, on va me dire j'ai un cancer du sein, non, ça a vraiment
00:07été un gros bouleversement, une grosse surprise.
00:09Beaucoup d'hommes, quand je leur dis ça, ce n'est pas possible.
00:12Cancer de la prostate, oui, du sein, non, pas chez nous.
00:15En 2019, lors d'un repas de famille, en me tâtant après le repas le sein, je me suis
00:21rendu compte d'une petite boule.
00:22Bon, ce n'est pas grand-chose, mais on va voir le médecin, je vais voir le médecin
00:24qui me dit, ne t'inquiète pas, David, ce n'est absolument rien, on va faire une échographie
00:28de contrôle.
00:29La personne qui fait l'échographie me dit, non, ce n'est pas bon, c'est petit, ça fait
00:3210 millimètres, mais il faut traiter.
00:34Donc, en l'espace d'une semaine, on m'annonce que j'ai effectivement un cancer du sein qu'il
00:37faut traiter.
00:38Le constat est fait, on n'a pas de chance, et un sur mille hommes, c'est pour un pomme.
00:43C'est très, très, très, très, très rare.
00:45Chez l'homme, déjà, c'est détecté tardivement, il n'y a pas de prévention qui est faite
00:49et le taux de guérison est beaucoup plus faible.
00:51Donc là, s'enchaîne un long parcours, ablation du sein direct, on ne vous demande pas si
00:56on veut reconstruire ou pas, je vais demander, je n'ai jamais eu, on ne m'a jamais proposé.
01:00J'ai une cicatrice, complètement, et on m'a, on s'est dit, pour un homme, ça ne va pas
01:05être important.
01:06Mais si, ça l'est.
01:07Mais le plus important, c'est de survivre, et on fait fi de tout ça.
01:10Au bout d'un an, on me dit, statistiquement, monsieur, vous êtes guéri.
01:12Je suis super content, on me retire ma chambre implantable qui permet d'injecter des produits,
01:16des chignots.
01:17Je leur dis, mon corps me dit que ça ne va pas, et j'avais des douleurs, et j'insiste
01:21absolument pour qu'on fasse un PET scan, pour voir ce qu'il y en a, et là, on se rend compte
01:25que le cancer a métastasé au niveau des os, et on me dit, il y a quelque chose qui
01:29nous a échappé.
01:30Vous êtes condamné.
01:31Vous aurez un traitement à vie, et le but, c'est de vous prolonger vos vies.
01:35Et là, c'est un vrai choc dans la journée.
01:37Aujourd'hui, alors, c'est assez simple, j'en suis à devoir traiter des métastases
01:42cérébrales qui ont atteint, ou inflammé les ménages, on ne sait pas bien, d'où
01:46mon zozotement, nouveau depuis 15 jours, j'en suis désolé.
01:48Un matin, je me suis réveillé avec un oeil gauche qui ne s'ouvrait plus, ou pas complètement.
01:52J'ai envoyé une photo à mon oncologue qui a réagi aussitôt, donc un IRM cérébral,
01:55et qui m'a dit oui, il y a un problème, et là, je suis parti pour 10 séances de
01:58radiothérapie du cerveau complet, donc je ne sais pas encore quelles sont les conséquences
02:03exactes.
02:04Ça ressemble à ça.
02:05Donc on voit clairement la métastase sur le crâne, les ménages qui sont atteints,
02:09et la partie ménage gauche qui est atteinte, alors que sur le côté droit, elle n'est
02:15pas atteinte.
02:16Comment ça a chamboulé ma vie depuis que j'ai appris que j'ai ce cancer du sein,
02:18c'est assez simple.
02:19C'est sur une très belle carte d'ingénieur, et ça s'est soldé par un arrêt, par un
02:24retrait de la société, par une vie de combat.
02:28Ce n'est plus la même.
02:29On change après ça, on n'est plus jamais le même.
02:31Aujourd'hui, ce qui me fait tenir dans ce combat, ce sont mes proches, mon entourage,
02:34mes amis.
02:35C'est ce qui vous fait avancer.
02:36J'ai voulu abandonner, mais il faut s'accrocher.
02:38Pour moi, témoigner aujourd'hui, c'est très important, parce que je ne le savais pas.
02:42Je ne m'y attendais pas.
02:43J'ai d'autres collègues masculins qui sont atteints, comme moi, métastasés, et là,
02:46on me dit, il y en a très peu, mais il y en a.
02:48Et si on peut juste prévenir, dire que ça existe, alerter vous, et si on peut sauver
02:53qu'une seule personne, je pense que ma mission sera atteinte.
02:55J'ai des fonds de l'avenir dans la recherche ciblée, l'immunothérapie et les nouveaux
02:59traitements.
03:00Et si un laboratoire se mettra avec mon oncologue et nous rejoins à nous proposer n'importe
03:05quelle autre technologie ciblée qui permet de me faire gagner du temps, de pouvoir me
03:10guérir, car j'y crois, je suis certain que le traitement existe, ils sont les bienvenus.
03:14Et mon souhait serait de vous dire dans un an, je suis en rémission, je suis guéri,
03:18j'étais mal parti, et je suis là, tenez.