• il y a 4 mois
Emission spéciale commune aux deux chaines parlementaires, coprésentées par Oriane Mancini (Public Sénat) et Clément Méric (LCP - Assemblée nationale) couverture des élections législatives.
Dès 12h, débat en plateau avec les invités politiques suivants : Eléonore Caroit, députée sortante Renaissance des Français établis hors de France, candidate à sa réélection ; Alexis Corbière, député sortant LFI de la Seine-Saint-Denis, candidat dissident à sa réélection ; Stéphane Le Rudulier, sénateur LR des Bouches-du-Rhône ; Thomas Ménagé, député sortant RN du Loiret, candidat à sa réélection.
A partir de 13h, analyse de la situation et des scénarios envisagés pour le 2nd tour avec des experts en plateau : Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire ; Tatiana Renard-Barzach, journaliste politique ; Stéphane Vernay, rédacteur en chef délégué et directeur de la rédaction de Ouest France à Paris.
Avec plusieurs points de duplex tout au long de l'émission : Elsa Mondin Gava (LCP) à l'Assemblée nationale, Alexandre Poussart (Public Sénat) depuis la salle des Conférences au Sénat, ainsi que Quentin Calmet (Public Sénat) et Marco Paumier (LCP) depuis les QG des partis politiques arrivant en tête de ce 1er tour des législatives.
En complément, un nouveau point d'étape en duplex par la presse quotidienne régionale, avec Delphine Blanchard, journaliste à la rédaction départementale de la Vienne pour la Nouvelle République et Léo Purguette, président et directeur éditorial de La Marseillaise.

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00:00:00— Bonjour à tous et merci de nous retrouver pour cette émission spéciale législative. On est ensemble pendant 2 heures, 2 heures de débat et d'analyse des grands enseignements de ce premier tour avec vous, Clément Méric. Bonjour, Clément.
00:00:20— Bonjour, Auriane. Et bonjour à tous. Je vous rappelle donc les résultats définitifs de ce premier tour avec le RN et son allié Éric Ciotti qui arrivent largement en tête.
00:00:3133,14% des suffrages, 27,99% pour le nouveau Front populaire, 20,76% pour Ensemble, la coalition de la majorité sortant d'Emmanuel Macron, enfin 10,74% pour les Républicains et les candidats d'y vers droite.
00:00:46— Et tout au long de cette émission, on sera à l'Assemblée nationale avec Elsa Mombengava, l'Assemblée qui se prépare à élire les députés qui ont d'ores et déjà été élus ou réélus dès le premier tour.
00:00:56Ils sont 76. On sera aussi au Sénat, à la salle des conférences avec Alexandre Poussard pour recueillir les réactions des sénateurs.
00:01:02Quentin Calmet, élu au siège du RN où les cadres du parti sont réunis. Et puis Marco Pommier se trouve devant le palais de l'Élysée où se tient une réunion gouvernementale.
00:01:12Enfin dans une heure, l'analyse de nos experts avec Arnaud Benedetti de la revue Politique et parlementaire, Tatiana Renard-Barzac, journaliste politique, et Stéphane Vernet qui dirige le bureau parisien de West France.
00:01:24— Et pour commencer notre grand débat politique avec nos invités, Léonor Carroix, bonjour. Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:01:31Vous êtes députée Renaissance sortante de la deuxième circonscription des Français établie hors de France. Et vous êtes qualifiée pour le second tour.
00:01:38Avec vous, Stéphane Laudunier, bonjour. — Bonjour. — Merci beaucoup d'être avec nous, sénateurs Les Républicains des Bouches-du-Rhône.
00:01:44Va nous rejoindre dans quelques secondes Bastien Lachaud, le député sortant la France insoumise de Seine-Saint-Denis.
00:01:50Et puis on est également à distance avec Christophe Erzurek, le sénateur Rassemblement national du Pas-de-Calais.
00:01:57— Et pour commencer, on prend la direction de l'Assemblée nationale pour aller voir Elsa Mondingava. Bonjour, Elsa.
00:02:02— Alors l'Assemblée nationale se prépare dès aujourd'hui à accueillir les députés qui ont été élus dès le premier tour. Ils sont plus de 70, je crois.
00:02:12— Oui, exactement. Regardez, pour l'occasion, il y a deux badges. Un badge spécial pour cette première journée.
00:02:18Les portes de l'Assemblée, dernièrement, vont s'ouvrir à 14 h. Et vous l'avez dit, ils sont 76 députés à avoir été élus dès hier soir.
00:02:2539 sont des députés du Rassemblement national ou de l'alliance avec Éric Ciotti. 32 sont des députés du Nouveau front populaire.
00:02:32Il y a deux députés pour le camp présidentiel, un élu LR et enfin deux divers droits. Alors ils ne vont pas tous faire leur rentrée aujourd'hui.
00:02:39Mais on annonce une arrivée groupée à 15 h des députés du Nouveau front populaire, notamment les Franciliens, à 15 h ici.
00:02:47Et puis évidemment, cette rentrée, elle sera très politique, une découverte pour les nouveaux élus. Mais on va très certainement parler
00:02:53des enjeux de ce scrutin, de l'entre-deux-tours, eh bien dès aujourd'hui, ici, sur cette place du Palais-Bourbon, ouverture des portes à 14 h.
00:03:00– Merci beaucoup Elsa, on retrouve évidemment tout au long de cette émission et on accueille donc l'un des députés élus hier soir, Bastien Lachaud.
00:03:05Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous, réélu député de la Seine-Saint-Denis, député de la France insoumise.
00:03:12On était à l'Assemblée nationale, on va aller au Sénat, on retrouve Alex Poussat.
00:03:15Alex, vous trouvez salle des conférences au Sénat, comment les résultats ont été perçus ici au Sénat ?
00:03:20– Bonjour Auriane, eh bien la majorité de droite et du centre ici au Sénat est sonnée après cette victoire du Rassemblement national
00:03:28et après ce faible score du parti Les Républicains, à peine 10% des voix.
00:03:32On le rappelle ici au Sénat, les LR forment le premier groupe parlementaire,
00:03:36le dernier vestige d'une gloire passée pour la droite gaulliste.
00:03:40Et d'ailleurs, depuis hier soir, c'est silence radio pour les cadres de la droite sénatoriale,
00:03:44le président du Sénat, Gérard Larcher, et le président du groupe LR, Bruno Retailleau.
00:03:49On se contente juste de relayer le communiqué du parti Les Républicains,
00:03:53alors le parti LR dans sa version indépendante du RN,
00:03:56avec la volonté de ne pas choisir entre la gauche, le camp présidentiel et le Rassemblement national au second tour.
00:04:03Mais malgré ce silence et cette absence de position, eh bien l'hypothèse d'un futur gouvernement RN
00:04:08fait réfléchir plus d'un sénateur ici au sein de la majorité de droite du Sénat,
00:04:14avec quelques sénateurs LR qui pourraient suivre le chemin à tracer par Exioti
00:04:19et rejoindre les rangs du Rassemblement national.
00:04:22En tout cas, si cette hypothèse est validée dans les prochains jours,
00:04:26eh bien ce sera une fracture au sein de la majorité de droite et du centre du Sénat,
00:04:30avec des sénateurs centristes qui restent eux accrochés au bloc macroniste,
00:04:34qui est affaibli par cet épisode des législatives, véritable séisme politique,
00:04:40qui se fait ressentir ici au Sénat.
00:04:42– Merci à vous Alex Poussard, on vous retrouve tout à l'heure pour des réactions de sénateurs.
00:04:46Nous sommes à présent en liaison vidéo avec Christopher Zurek,
00:04:51sénateur Rassemblement national du Pas-de-Calais, bonjour et merci d'être avec nous.
00:04:56– Bonjour.
00:04:56– Alors le RN et ses alliés arrivent largement en tête de ce premier tour avec 33,14% des voix,
00:05:02comment analysez-vous ces résultats ?
00:05:05La majorité absolue vous semble-t-elle à portée de main pour le second tour ?
00:05:10– Alors tout d'abord on analyse ces résultats simplement comme une traduction
00:05:15dans la réalité de ce qu'on entendait sur le terrain depuis quelques semaines,
00:05:19qui s'est d'abord manifesté à l'occasion des élections européennes,
00:05:22qui s'est à nouveau manifesté hier.
00:05:24Je rappelle que c'est la première fois que nous faisons élire des députés dès le premier tour
00:05:27et que nous sommes le parti qui a eu le plus de députés le premier tour hier soir.
00:05:33Moi si vous voulez, très clairement aujourd'hui,
00:05:35moi je fais un appel à tous les électeurs réellement républicains
00:05:39qui sentent qu'il y a une menace de l'extrême gauche qui se profile à l'horizon.
00:05:44Dimanche prochain il ne peut pas y avoir, si vous voulez, de dispersion des élusions.
00:05:49Encore une fois, le vote utile il s'est déjà manifesté en partie sur ce premier tour,
00:05:54je pense qu'il doit à nouveau se confirmer au second tour le 7 juillet.
00:05:57– Vous faites un appel aux électeurs républicains,
00:06:00c'est-à-dire jusqu'où ? Qui vous appelait à vous rejoindre, Christophe Argerac ?
00:06:05– En dehors des appareils politiques, je fais un appel à tous les électeurs.
00:06:08Et encore une fois, moi si vous voulez, je viens d'un territoire, le bassin minier,
00:06:12où notre électorat vient aussi bien de la droite républicaine que de la gauche,
00:06:16et parfois même beaucoup d'anciens électeurs communistes.
00:06:18C'est assez vulgaire, je pense à la troisième circonscription du Pas-de-Calais,
00:06:21où le député sortant communiste a été, excusez-moi l'expression,
00:06:25balayé dès le premier tour par notre candidat qui a rassemblé 52% des voix dès le premier tour.
00:06:30Je pense que beaucoup de gens sentent une menace réelle, encore une fois,
00:06:33depuis les outrances dont la France Insoumise notamment s'est faite relativement coutumière.
00:06:40Honnêtement, moi je n'en appelle plus aux appareils politiques, je pense qu'on a dépassé ça,
00:06:44et surtout que les Français ne veulent plus de consignes de vote,
00:06:46ne veulent plus de combinés d'appareils.
00:06:48Honnêtement, le rassemblement doit être le plus large possible.
00:06:51– Jordan Bardella a martelé qu'il n'irait pas à Matignon
00:06:54sans majorité absolue pour le rassemblement national,
00:06:57sauf que les choses semblaient un peu moins claires ce matin.
00:07:00Dans la bouche de Sébastien Chenu, qu'est-ce qu'il en est exactement ?
00:07:04– Évidemment, tout ça dépendra aussi de l'attitude des députés LR
00:07:08qui seront élus le soir du 7 juillet.
00:07:11Est-ce que certains, même s'ils ont été élus avec l'étiquette LR,
00:07:13accepteront de gouverner avec nous ?
00:07:15Évidemment, ça peut déterminer notre capacité, si vous voulez,
00:07:19à avoir une majorité absolue.
00:07:21Il est bien évident que si on fait 270 sièges le soir du 7 juillet,
00:07:27mais qu'à côté de ça, il y a beaucoup de députés républicains
00:07:30qui peuvent vouloir nous rejoindre, la chose n'est plus du tout la même.
00:07:32Or, si en revanche, certains restent un petit peu figés dans leur position,
00:07:36qui honnêtement n'ont pas forcément porté leurs fruits hier soir,
00:07:39évidemment là, ce sera très compliqué.
00:07:41On ne veut pas être, si vous voulez, les vassaux d'Emmanuel Macron
00:07:44qui nous mettraient dans une situation délibérément difficile pour gouverner.
00:07:48Le but, c'est d'avoir des résultats.
00:07:50– Si vous voulez bien rester avec nous encore quelques minutes,
00:07:52Christophe Hergirac, je vais faire réagir Stéphane Le Rudulier
00:07:54à ce que vous venez de dire.
00:07:55Vous entendez la main tendue des élus du Rassemblement national
00:07:58pour les aider à avoir une majorité absolue,
00:08:00s'ils ne l'obtiennent pas dans les urnes dimanche.
00:08:02Vous pourriez la saisir, cette main tendue ?
00:08:03– Écoutez, depuis hier soir, on assiste quand même à un tripatouillage électoral,
00:08:11une combinaison d'appareils politiques.
00:08:14Et notre position, elle a été très claire dès le départ.
00:08:17Nous sommes un parti autonome, indépendant,
00:08:21et il est hors de question de s'allier ni avec le Rassemblement national,
00:08:25ni avec le Front populaire.
00:08:27C'est très clair.
00:08:28Donc à partir de là, là où je rejoins mon collègue,
00:08:33c'est qu'effectivement, les consignes de vote, les décistements,
00:08:38ça fait penser un peu à la politique surannée des années 80-90.
00:08:44Et je suis très en colère par rapport à cela,
00:08:46parce que ça donne une image brouillonne de la politique,
00:08:50et on efface les idées par rapport aux tactiques des appareils politiques.
00:08:56– C'est une question de tactique, ce n'est pas une question de valeur pour vous ?
00:08:59– Il n'y a plus de valeur, il n'y a plus de projet.
00:09:01Quel est le projet entre la France insoumise et Horizon ?
00:09:06Quelles peuvent être les mesures qui peuvent être sur la table
00:09:12et avoir l'aval d'Édouard Philippe et de Jean-Luc Mélenchon,
00:09:16alors même que pendant 7 ans, la France insoumise
00:09:21a bordélisé l'Assemblée nationale en empêchant Emmanuel Macron
00:09:25d'obtenir des réformes qui sont concrètes pour le quotidien des Français ?
00:09:30C'est ça la véritable question.
00:09:32Et on le voit bien, ce qui se passe aujourd'hui,
00:09:34c'est qu'il y a une fracturation de la Macronie.
00:09:37On le voit avec un Gabriel Attal qui appelle à adhérer au nouveau Front populaire,
00:09:44et un Édouard Philippe ou encore un Gérald Darmanin,
00:09:48ou Bruno Le Maire, il y a quelques minutes,
00:09:52qui sont en train de dire, nous on est dans la stratégie du Nini,
00:09:56et je pense qu'il y a une recomposition de la droite française,
00:09:58pour répondre à votre première question,
00:10:00qui est en train de s'opérer dès aujourd'hui.
00:10:04– Déjà, j'ai un peu du mal à comprendre votre positionnement,
00:10:07parce que vous nous dites que vous êtes un parti indépendant,
00:10:09et donc à l'Assemblée nationale vous étiez dans l'opposition,
00:10:12mais vous regrettez que nous ayons empêché, nous aussi l'opposition,
00:10:15et Emmanuel Macron, d'appliquer ces réformes.
00:10:17– Notamment la réforme des retraites.
00:10:18Non, non, la réforme des retraites.
00:10:20– Ah, donc vous étiez d'accord, bien.
00:10:21Donc vous n'êtes pas si indépendant que ça, mais revenons sur la base.
00:10:25Moi, je suis d'accord avec vous.
00:10:27Moi, il n'y a pas d'accord possible avec Horizon sur le programme.
00:10:32Nous avons un programme, c'est le programme du Nouveau Front Populaire,
00:10:35et nous comptons bien avoir une majorité absolue
00:10:38pour le mettre en œuvre lors du prochain tour,
00:10:40parce qu'aujourd'hui, il y a deux blocs.
00:10:41Il y a le Rassemblement National, et il y a le Nouveau Front Populaire,
00:10:45qui, à quelques centaines de milliers de voix, font jeu égal.
00:10:49Et nous avons la possibilité,
00:10:51vu que nous sommes présents dans 406 circonscriptions au deuxième tour,
00:10:54d'avoir cette majorité absolue.
00:10:55C'est notre objectif.
00:10:56Mais par contre, nous avons des principes.
00:10:58Nous avons des principes parce que nous sommes profondément républicains.
00:11:01Et nous disons, pas une voix, pas un siège supplémentaire
00:11:04au Rassemblement National, donc nous nous désistons.
00:11:07Mais ça ne veut pas dire qu'il y a un accord programmatique.
00:11:08– Donc vous ne serez plus présents dans 406 circonscriptions.
00:11:10– Donc c'est bien de la magouille, Électorat.
00:11:12– Nous serons peut-être présents dans moins de circonscriptions,
00:11:15mais si la majorité présidentielle, qui n'a plus de majorité que le nom,
00:11:22décide d'appliquer la règle du désistement républicain,
00:11:27cela rebat les cartes aussi.
00:11:29Parce que c'est vous qui, aujourd'hui, n'êtes pas clair
00:11:33sur la question du Rassemblement National.
00:11:36Quand j'entends des ministres comme Aurore Bergé ou Bruno Le Maire
00:11:41dire qu'il faut faire barrage à la France insoumise,
00:11:43ou en tout cas ne pas voter pour des candidats de la France insoumise
00:11:47face au Rassemblement National, la seule chose que cela m'inspire,
00:11:50c'est que vous souhaitez, au final, que le Rassemblement National
00:11:53ait une majorité absolue dans ce pays.
00:11:54– Et Léonard Carroix, sur les consignes données par la majorité sortante,
00:11:57c'est vrai qu'il y a plusieurs lignes qui sont portées
00:12:00par des responsables politiques différents.
00:12:02– Moi je vois qu'on est vraiment dans la tambouille politicienne,
00:12:06dans les accords de circonstances.
00:12:08Rappelons-nous de ce qui s'est passé aux élections européennes.
00:12:10Les Français ont voté il n'y a même pas un mois, il y a trois semaines.
00:12:13À ce moment-là, il y avait l'ALFI, l'EVER, le PS qui se tapaient dessus
00:12:18avec une violence qu'on a rarement vue dans notre République.
00:12:22Et aujourd'hui, on nous dit tout est bon, tout est clair,
00:12:25on n'est pas d'accord sur l'Europe, on n'est pas d'accord sur le nucléaire,
00:12:28on n'est pas d'accord sur les affaires internationales,
00:12:30on n'est pas d'accord sur l'économie.
00:12:32On a fait de briquet de broc avec des grosses ficelles un programme
00:12:36qui est finalement Jean-Luc Mélenchon président, au moins à la NUPES 1,
00:12:39NUPES version 1.0, c'était voter pour un tel Jean-Luc Mélenchon Premier ministre.
00:12:45Là maintenant on ne le dit pas parce que ça fait peur,
00:12:47mais finalement on a cette idée-là.
00:12:48– Mais la stratégie d'existement, c'est de la tambouille politicienne pour vous ?
00:12:52– Moi je pense qu'aujourd'hui quand on regarde ce que c'est
00:12:54que les élections législatives dans notre pays,
00:12:56c'est 577 scrutins particuliers et individuels.
00:13:00– Donc c'est cas par cas, les désistements doivent se faire au cas par cas
00:13:03en fonction de la personnalité.
00:13:05– Mais c'est encore plus de la tambouille dans ces cas-là, je suis désolé.
00:13:08– Vous savez pourquoi ce n'est pas de la tambouille ?
00:13:10Ce n'est pas de la tambouille parce que votre bloc ne veut rien dire,
00:13:13ce n'est pas de la tambouille parce qu'on est en train de dire il y a trois blocs.
00:13:16Mais vous, votre programme, vous vous êtes combattu comme des chiffonniers
00:13:20pendant des semaines, vous n'êtes d'accord sur rien.
00:13:23Je crois à Paris ici, ici devant vous, le 8 juillet, votre bloc,
00:13:27votre grand fond de gauche n'existe pas parce que vous n'êtes pas d'accord.
00:13:30– Sur quoi ?
00:13:31– Parce qu'il n'a pas existé pendant les européennes.
00:13:33Regardez par exemple, il y a des collègues des Verts qui ont été exclus de leur partie.
00:13:39– Parlons du programme.
00:13:40– Exclus de leur partie.
00:13:41– Vous n'êtes pas capable de parler du programme ?
00:13:42– Bien sûr que si, mais moi je n'ai pas envie de parler du programme.
00:13:44– Ah vous n'avez pas envie de parler du programme, c'est quand même pour ça que l'élection est avancée.
00:13:47– Je vais vous dire, je n'ai pas envie de parler de l'autre.
00:13:50– On n'est pas obligés de dosser le ton.
00:13:52– On n'est pas obligés de dosser le ton.
00:13:54– On est au Sénat, remettons-nous dans l'ambiance sénatoriale.
00:13:59Parce que nous on a vécu ça pendant deux ans à l'Assemblée nationale.
00:14:02– Oui, moi je vais vous parler du programme.
00:14:04Vous voulez la fin de la Ve République ?
00:14:06– Oui.
00:14:07– Là c'est un point, une ligne rouge, nous on tient à nos institutions.
00:14:11– Mais alors, nous n'avons pas ce programme commun avec vous.
00:14:13Mais par contre les Verts, le PC et les socialistes sont d'accord pour une deuxième République.
00:14:18Le Parti socialiste est d'accord pour la sixième République.
00:14:20Ça c'est un événement incroyable.
00:14:22– Mais non.
00:14:23– Parce que jusqu'à preuve du contraire, il n'y a que Jean-Luc Mélenchon
00:14:27dans le cadre de la campagne de 2022.
00:14:29– Plus d'Europe ou pas d'Europe ?
00:14:31Plus d'Europe ou pas d'Europe ?
00:14:33Traité de libre-échange ou pas de traité de libre-échange ?
00:14:35Vous êtes en désaccord surtout.
00:14:36Jamais de traité de libre-échange.
00:14:38– Votre position par rapport à la Russie, au regard du conflit ukrainien ?
00:14:42– Oui, nous avons dénoncé le premier jour l'abassion,
00:14:44le soutien de la Russie par Jean-Luc Mélenchon.
00:14:46– Vous n'avez aucun point de divergence par rapport à vos collègues ?
00:14:48– Bien sûr que non.
00:14:49– On voit bien que c'est un programme…
00:14:51– Pourquoi Glucksmann est aussi virulent alors,
00:14:53Raphaël Glucksmann contre la France insoumise ?
00:14:55Pourquoi est-ce qu'il se fait insulter quand il va dans des meetings ?
00:14:57Ça c'est un mariage pour vous, c'est une alliance qui tient.
00:14:59C'est des gens qui s'invectivent.
00:15:01C'est ce qu'on a vu à l'Assemblée nationale et les Français ne veulent plus de cela.
00:15:05– Je vous parle des quatre grands partis qui ont reçu Composé le Front populaire.
00:15:07– Et l'ANPA ?
00:15:09– On va juste interrompre, on va évidemment reprendre ce débat.
00:15:11On va retourner voir Christophe Argyrec qui doit nous quitter,
00:15:13sénateur Rassemblement national du Pas-de-Calais.
00:15:15Vous l'entendez des désistements de la part de la gauche.
00:15:19Bastien Lachaud l'a dit, pour ne pas faire gagner les députés du RN.
00:15:22Gabriel Attal a dit également, pas une voix ne doit aller à l'extrême droite.
00:15:25Est-ce que cet entre-deux-tours s'annonce très compliqué pour vous ?
00:15:29– Je ne pense absolument pas, honnêtement.
00:15:31On l'avait bien vu déjà à l'occasion de l'entre-deux-tours
00:15:34des élections législatives de 2022,
00:15:36où notre marge de progression avait été extrêmement forte.
00:15:39Mais encore une fois, ces consignes, ça ne marche plus.
00:15:42Dans la circonscription de Marine Le Pen,
00:15:44la 11e circonscription du Pas-de-Calais,
00:15:46tous les maires ont donné des consignes appelant à voter contre Marine Le Pen.
00:15:50Marine Le Pen était réélue dès le premier tour à 58%.
00:15:53Honnêtement, je pense que la messe est un peu dite.
00:15:55Mais encore une fois, qu'on laisse les électeurs libres de leur choix,
00:15:57qu'on arrête de les juger en permanence,
00:15:59c'est l'histoire qui juge les élections.
00:16:01C'est ni les plateaux télé, ni les appareils politiques.
00:16:04Moi, je veux simplement encore rappeler les électeurs,
00:16:08de manière générale, à aller voter encore une fois massivement,
00:16:11à faire leur choix en connaissance de cause.
00:16:14Je pense qu'aujourd'hui, tout est clair, en tout cas de notre côté.
00:16:17Effectivement, on a vu des alliances contre-nature
00:16:19à la gauche et à l'extrême-gauche.
00:16:20Moi, je ne comprends toujours pas ce qui permet
00:16:22de rallier Raphaël Arnault à François Hollande.
00:16:24Il faudra peut-être qu'on nous l'explique,
00:16:26et en termes de méthode, et en termes de programme.
00:16:28Mais encore une fois, les électeurs jugeront.
00:16:30C'est eux qui sont les seuls arbitres en République.
00:16:33– Juste, dernière question.
00:16:34Est-ce que, de votre côté, vous souhaitez que le RN
00:16:37organise une sorte de front anti-LFI ?
00:16:39Que doivent faire les candidats du RN qui sont en 3ème position
00:16:42quand un candidat LFI est en 1ère ou 2ème position ?
00:16:47– A priori, on jugera au cas par cas.
00:16:50On ne donnera pas de consignes, a priori.
00:16:52Mais encore une fois, on jugera au cas par cas
00:16:54s'il peut y avoir des décidements ou pas.
00:16:56Moi, je considère, malgré tout, que la France insoumise
00:16:58reste la plus grande menace pour notre République aujourd'hui,
00:17:00pour x raisons qui sont notamment manifestées depuis le 7 octobre.
00:17:04Mais encore une fois, les électeurs le feront en connaissance de cause.
00:17:07Moi, je suis, en revanche, assez inquiet de voir que, finalement,
00:17:10les plus modérés de ce nouveau front populaire ont été battus
00:17:16et que les plus radicaux, finalement, ont été réélus dès le premier tour.
00:17:18Ça en dit beaucoup.
00:17:20– Envisagez des désistements.
00:17:22– Excusez-moi, je ne vous ai pas entendu.
00:17:24– Envisagez des désistements contre les candidats de la France insoumise.
00:17:28Il n'y aura pas de règle générale.
00:17:30– Merci, Christopher Jurek.
00:17:32Merci beaucoup d'avoir été avec nous, sénateur.
00:17:34Rassemblement national du Pas-de-Calais.
00:17:36Vous entendez, depuis hier soir, d'ailleurs,
00:17:38c'est Haro sur la France insoumise de la part du Rassemblement national.
00:17:41– Ce n'est pas que depuis hier soir.
00:17:43Parce que nous sommes, aujourd'hui, la force politique
00:17:46avec le nouveau front populaire qui sont en capacité de faire barrage.
00:17:50Nous sommes, aujourd'hui, les seuls à pouvoir l'emporter
00:17:53et à pouvoir appliquer notre programme
00:17:55et à offrir une alternative aux citoyens de ce pays
00:17:58contre ce programme de haine, de xénophobie,
00:18:00d'antisémitisme et d'islamophobie
00:18:02que porte le Rassemblement national
00:18:04et, de plus, qui est totalement antisocial.
00:18:06Nous sommes leur antithèse.
00:18:08Évidemment qu'ils nous détestent.
00:18:10Et nous sommes, aujourd'hui, la seule force qui soit en capacité…
00:18:13– Mais vous entendez, Adnan Ardela, il dit qu'avec vous,
00:18:15c'est l'insurrection, c'est le désordre.
00:18:17– Oui, et sur quelle base ?
00:18:19– C'est ce qu'il dit.
00:18:20– Oui, bien sûr que c'est ce qu'il dit.
00:18:22Bien sûr.
00:18:23– Le bruit et la fureur, ce n'était pas votre stratégie depuis 2017.
00:18:27– Ce sont les mots de Jean-Luc Mélenchon.
00:18:29– Et alors ?
00:18:31– De quoi vous parlez sur le bruit et la fureur ?
00:18:33C'est une citation d'un auteur américain.
00:18:35– William Faulkner.
00:18:37– Pardon ?
00:18:38– William Faulkner.
00:18:39– Oui, tout à fait.
00:18:40Je veux bien, aujourd'hui, qu'on fasse de l'inculture la base de tout.
00:18:47– Inculture, on va dire qu'il n'y a pas eu de bruit ni de fureur dans l'hémicycle ?
00:18:51– Alors, qu'est-ce que vous appelez le bruit et la fureur ?
00:18:54Moi, dans l'hémicycle, ce que j'ai vu, ce sont des députés
00:18:56qui se sont opposés frontalement à des mesures
00:18:58qui étaient à l'opposé de notre programme
00:19:01et qui ont été rejetées par des millions de Français.
00:19:03Quand nous avons fait de l'obstruction sur la réforme des retraites,
00:19:07il y avait des millions de Français dans la rue
00:19:09et il y avait plus de 80% ou 70% des Français
00:19:11qui étaient contre cette réforme.
00:19:12Que voulait-il ?
00:19:13Que nous nous taisions et que nous disions à M. Macron
00:19:15oui, oui, faites votre réforme des retraites ?
00:19:18Ou voulait-il que nous nous opposions frontalement ?
00:19:20Nous nous sommes opposés frontalement à cette réforme
00:19:23à tel point que le Président Macron n'avait plus de majorité
00:19:26à l'Assemblée pour la faire adopter
00:19:28et qu'il a dû la faire adopter par 49-3.
00:19:30Vous ne croyez pas que la violence, c'est de faire adopter une telle réforme
00:19:34qui allonge la durée de travail des Français sans vote du Parlement ?
00:19:38Moi, je pense que c'est ça la vraie violence
00:19:40et la vraie violence, elle vient de la part du camp du Président Macron aujourd'hui.
00:19:43– On va aller à la salle des conférences au Sénat,
00:19:45retrouver Alex Poussard.
00:19:46Alex, vous êtes aux côtés d'Hervé Marseille,
00:19:48président du groupe Union Centriste ici au Sénat,
00:19:50qui est également président de l'UDI.
00:19:51– Bonjour Hervé Marseille.
00:19:52– Bonjour.
00:19:53– Est-ce que certains cadres du camp présidentiel
00:19:55comme Édouard Philippe ou encore Bruno Le Maire
00:19:57ont raison d'exclure les insoumis et leurs électeurs
00:20:00de ce fonds républicain pour faire barrage au Rassemblement National ?
00:20:04Alors même qu'Emmanuel Macron a eu besoin des électeurs insoumis
00:20:07pour gagner les deux dernières présidentielles.
00:20:09– Je crois qu'il faut essayer de mettre un peu d'ordre dans tout ça.
00:20:15Effectivement, je crois que le but cette semaine,
00:20:20c'est d'empêcher le Rassemblement National
00:20:22d'avoir une majorité absolue le 8 juillet.
00:20:26Les électeurs se sont exprimés, nombreux.
00:20:31On ne peut pas dire que ce vote n'ait pas de sens,
00:20:33puisque quand on voit la force du vote, il est ce qu'il est,
00:20:39mais il y a une signification, les Français ont voulu s'exprimer.
00:20:43Alors ce n'est pas parce qu'il va y avoir des désistements,
00:20:45des prises de position que face à cette colère, à cette force,
00:20:51on peut essayer de retourner les choses.
00:20:54Donc je crois que les prises de position hier,
00:20:58elles vont dans la majorité dans le même sens,
00:21:01c'est-à-dire d'éviter qu'il y ait une majorité absolue
00:21:05du Rassemblement National à la fin de la semaine.
00:21:08Et pour ça, il faut maintenir des candidats
00:21:11quand ils sont en seconde position et qu'ils ont capacité à rassembler.
00:21:15Il y en a plusieurs centaines.
00:21:17Il y a des retraits lorsque les gens sont en troisième position
00:21:21et qu'ils peuvent choisir celui qui est le mieux placé
00:21:26ou celle qui est le mieux placée pour faire barrage.
00:21:29Donc vous, vous demandez des retraits face, par exemple,
00:21:32à un insoumis qui serait dans un duel avec un candidat RN ?
00:21:35Ça dépend. Je crois que c'est, comme l'a dit Mme Carroix tout à l'heure,
00:21:39il y a 577 élections, il y a eu 4011 candidats.
00:21:44Les Français se sont exprimés.
00:21:46Il faut regarder cas par cas qui est qui.
00:21:48Je crois que le Président de la République a dit qu'il fallait
00:21:51être autour des candidats clairement démocrates et républicains.
00:21:54Donc il faut regarder le parcours de chacun.
00:21:57En tout cas, le parti LR avec qui vous êtes allié ici au Sénat,
00:22:00lui ne veut pas donner de consignes de vote, pas de choix.
00:22:03Je le regrette.
00:22:04Entre le camp présidentiel, le RN ou la gauche,
00:22:06qu'en pensez-vous ?
00:22:07Est-ce que c'est digne de cette droite gaulliste héritée de Jacques Chirac ?
00:22:10Chacun prend ses responsabilités.
00:22:12Moi, j'ai soutenu dans mon département des candidats républicains.
00:22:17Ils vont, pour certains, être élus grâce à l'alliance que nous avons faite
00:22:22avec Philippe Juvin, Gabriel Attal, le Président du département,
00:22:27Georges Siffredi.
00:22:28Et cet arc républicain rencontre le succès.
00:22:31Il faut être très clair, c'est ce que demandent les électeurs.
00:22:34Merci beaucoup, Hervé Marseille, pour votre réaction.
00:22:36Et merci à vous, Alex Poussard.
00:22:38Stéphane Rudulier, une réaction tout de même, assez regrettée,
00:22:41exprimée par Hervé Marseille.
00:22:43On voit par exemple Olivier Marlex, qui est en difficulté
00:22:45dans sa propre circonscription, qui va bénéficier du retrait
00:22:48de la candidate socialiste au second tour.
00:22:50Oui, mais encore une fois, ça pose véritablement la question des décistements.
00:22:56Il y a une règle du jeu qui est établie avant le premier tour.
00:23:00Tout le monde qui peut se maintenir doit faire au minimum 2,5% des inscrits.
00:23:04Je pense que ça questionne sur la réforme du code électoral
00:23:08et sur le fait d'automatiquement, un candidat qui est qualifié
00:23:12pour le second tour ne peut pas se décister.
00:23:14Je pense que c'est un problème de clarification par rapport
00:23:18à notre démocratie, parce qu'on abîme...
00:23:20Vous êtes d'accord, et l'honneur Caroy, je vous vois...
00:23:22On abîme notre démocratie en faisant ça.
00:23:24Il y a véritablement, les Français depuis hier soir,
00:23:28sont en train de se demander si on a bel et bien compris
00:23:32le message qu'ils ont voulu adresser.
00:23:34Et le fait d'essayer de gommer, en fait, l'élan démocratique,
00:23:39fait qu'on va avoir, je pense, dans une semaine,
00:23:44l'effet inverse de ce qu'on essaye de chercher.
00:23:47J'ajoute un point, vous savez, la diabolisation du Front National,
00:23:51ça fait depuis 30 ans qu'on essaye, à chaque fois,
00:23:55de dire, attention, Front populaire, Front républicain, pardon,
00:24:00pas une voix pour le Rassemblement National.
00:24:04Regardez où il en est aujourd'hui.
00:24:07Il est passé de 10% à 34%.
00:24:10Continuons comme cela, et vous verrez que vous n'arrêterez pas
00:24:14la vague bleu marine, vous l'appelez comme vous voulez.
00:24:16En revanche, je déplore qu'on n'ait pas eu assez de temps
00:24:21pour débattre du projet du Rassemblement National.
00:24:25Parce que, notamment le projet économique,
00:24:28qui est une catastrophe au même titre que le projet de la France insoumise,
00:24:34c'était trop court, c'était une campagne éclair
00:24:36qui n'a pas permis, malheureusement, des débats de fond.
00:24:39On l'a vu, il y a eu une dernière semaine,
00:24:41où le vernis a commencé à craquer au niveau du Front National,
00:24:45puisqu'il y a eu des rétro-pédalages,
00:24:47notamment sur la réforme des retraites,
00:24:49mais ça aurait mérité, je pense, un mois de débat supplémentaire
00:24:52pour faire toute la lumière sur les projets politiques
00:24:55que portent les uns et les autres.
00:24:57– Bastien, là je suis à prêche de ma parole.
00:24:59– C'est assez savoureux de vous voir parler de faillite de l'économie
00:25:02quand ce sont vos préceptes qui sont au pouvoir depuis 20 ans
00:25:05et qui ont amené la France là où ils sont aujourd'hui,
00:25:08sous Nicolas Sarkozy, voire même sous Emmanuel Macron,
00:25:10vu que vous souteniez sa réforme des retraites
00:25:12qui portait l'âge de la retraite à plus de 64 ans.
00:25:14Premier élément.
00:25:15– C'est un point idéologique qu'on…
00:25:17– Non mais laissez-moi terminer, je ne vous ai pas interrompu.
00:25:19Souffrez de ne pas m'interrompre.
00:25:22Deuxième élément, il y a un point où je vous rejoins.
00:25:27Nous ne souhaitons pas, justement, gommer tout cela.
00:25:30C'est pour ça que nous appelons à élire une majorité
00:25:32sur un programme alternatif au Rassemblement National.
00:25:36Deuxième point.
00:25:37Et troisième point, je vous rejoins,
00:25:38sur la nécessité de la réforme des institutions.
00:25:41Pourtant, vous, un gaulliste qui défendez la cinquième…
00:25:43– J'ai parlé de la réforme du Code électoral.
00:25:45– Bien sûr, le Code électoral, cela modifie fondamentalement
00:25:48le mode de fonctionnement de la Ve République
00:25:51qui a été conçu comme une république bipartisane
00:25:56où, en effet, il y avait deux grands partis qui s'affrontaient.
00:25:59Aujourd'hui, on le voit, ce n'est plus du tout le cas.
00:26:02Et on le voit, les institutions de la Ve République
00:26:04sont à bout de souffle.
00:26:05La preuve, nous avons un Président
00:26:07qui aurait dû avoir une majorité absolue
00:26:08parce que c'est l'esprit des institutions qui ne l'a pas.
00:26:11Un Président qui dissout et qui ne va pas avoir de majorité.
00:26:14Et s'il n'y a pas de majorité dans cette Assemblée,
00:26:17une constitution qui lui interdit de dissoudre pendant un an.
00:26:20Donc, on voit bien que la Ve République est arrivée à son terme.
00:26:24Elle n'a plus de sens, elle ne fonctionne plus.
00:26:27Et je pense que plutôt que d'imposer au candidat
00:26:30de rester candidat même s'il ne le souhaite pas, etc.
00:26:32Ce que vous proposez, à partir du moment où vous refusez
00:26:34que les gens puissent résister.
00:26:36Je pense que nous devrions aller vers de la proportionnelle
00:26:38où là, en effet, nous serions programme contre programme
00:26:41et nous pourrions en effet avoir une vraie représentation
00:26:44du choix des Français.
00:26:46– Eleonore Carrois, juste peut-être un peu
00:26:48qu'on vous entende dans ce débat.
00:26:50On vous a vu réagir à ce que disait Stéphane Lerue-Dulier.
00:26:53Les consignes de vote, les stratégies de désistement,
00:26:56le front républicain, tout ça finalement,
00:26:58vous pensez que les électeurs en font quoi ?
00:27:01– Moi, je pense que les électeurs sont en grande partie perdus.
00:27:04Et je vais vous dire, les miens qui sont à 10 000 km,
00:27:06ils regardent ce qui se passe et j'ai des messages.
00:27:08Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:27:10Comment ça marche ? Comment marchent nos institutions ?
00:27:12Parce que c'est vrai qu'il y a une situation
00:27:15qui est complètement inédite dans la Vème République,
00:27:17dans laquelle on ne comprend plus,
00:27:19on n'est pas vraiment dans des étiquettes,
00:27:21on est encore une fois dans des personnes, dans des personnalités.
00:27:23Pourquoi ? Évidemment, ça a mis du temps à en arriver là.
00:27:26Le réveil de ma conscience politique, c'était contre,
00:27:28à l'époque, le Front National en 2002,
00:27:31ce fameux 21 avril, où je me suis dit,
00:27:33ce n'est pas possible, je ne suis pas française,
00:27:35je ne suis pas française dans un pays
00:27:37qui veut nous séparer, nous diviser.
00:27:39Je suis binationale, je ne considère pas
00:27:42que je suis moins française que mes collègues,
00:27:45parce que j'ai deux passeports.
00:27:47– Et à l'époque, vous étiez favorable au Front Républicain,
00:27:4921 avril 2002 ? – Absolument.
00:27:51Et aujourd'hui, je pense qu'on a toujours ce réflexe,
00:27:55un peu comme un réflexe pavlovien,
00:27:57et qu'il faut combattre, non pas le Rassemblement National
00:28:00par principe, mais par ce qu'ils sont pour leurs idées,
00:28:03pour le fond, parce que leurs idées, elles sont racistes.
00:28:05– Ça, c'était le programme d'Emmanuel Macron en 2017, en 2022,
00:28:07tout faire pour qu'il n'y ait pas de candidat
00:28:10du Rassemblement National au second tour de la présidentielle.
00:28:12– Et donc, Gabrielle, elle attend ?
00:28:14– Pas du tout, moi, ce que je veux dire,
00:28:16c'est que là, on est en train de parler de politique politicienne
00:28:19dans 577 débats configuration spéciale.
00:28:22Moi, je vous dis, il n'y a pas une voix qui doit aller
00:28:24au Rassemblement National, ça, c'est évident,
00:28:26c'est d'une clarté absolue pour quelqu'un comme moi
00:28:28qui s'est engagée dans ce Front Républicain,
00:28:31parce que les idées sont racistes, elles sont dangereuses
00:28:33pour notre économie. Mais là, en revanche,
00:28:35je voudrais quand même attirer l'attention, pour être une observatrice
00:28:37peut-être un peu plus distante de la vie politique,
00:28:39parce que j'y suis arrivée plus tard,
00:28:41c'est qu'il y a quand même beaucoup de similitudes
00:28:43entre les extrêmes, lorsque l'on voit le nationalisme,
00:28:46le repli sur soi, la France qui conteste
00:28:49tous les traités de libre-échange.
00:28:51Enfin, je veux dire, on peut être d'accord ou pas d'accord
00:28:53avec le libre-échange, on peut être d'accord ou pas d'accord
00:28:55avec l'entreprenariat, avec la libération de notre économie,
00:28:58avec la réduction du chômage,
00:29:00avec la création de 2,5 millions d'emplois,
00:29:02avec le fait qu'on soit le pays le plus attractif d'Europe
00:29:04depuis 5 ans. On peut être d'accord,
00:29:06on peut être en désaccord, mais sur la façon de fonctionner,
00:29:08sur l'arrogance de détenir la vérité,
00:29:10sur finalement les motions de censure
00:29:12que vous votez systématiquement ensemble,
00:29:14systématiquement, sans vous prononcer
00:29:16sur les raisons de la motion de censure.
00:29:18Non, c'est vrai, mais moi j'étais là
00:29:20pendant vos motions de censure,
00:29:22et vous ne les avez pas votées ?
00:29:24Est-ce qu'ils n'ont pas voté toutes vos motions de censure ?
00:29:26On n'est pas responsable de qui vote
00:29:28nos motions de censure.
00:29:30Vous entendez le débat,
00:29:32notamment au sein de la majorité,
00:29:34qui disent qu'on fera barrage,
00:29:36mais pas quand c'est un candidat à l'FI.
00:29:38Non, ce n'est même pas ce qu'ils ont dit.
00:29:40C'est ce que dit Édouard Philippe,
00:29:42c'est ce qu'a dit Bruno Le Maire,
00:29:44c'est ce qu'a dit Bruno Le Maire.
00:29:46Un sénateur ensemble a dit
00:29:48qu'il fallait se désister,
00:29:50y compris devant l'FI.
00:29:52Gabriel Attal, ce n'était pas si clair que ça.
00:29:54C'est assez clair.
00:29:56Il y a des candidats qui sont républicains
00:29:58et des candidats qui ne le sont pas.
00:30:00Il y a des candidats qui veulent avancer encore.
00:30:02Dans les LFI, regardez,
00:30:04il y a des différences.
00:30:06Vous avez des candidats qui sont
00:30:08fichés S quand même.
00:30:10Le fiché S, c'est quoi ?
00:30:12C'est une décision administrative,
00:30:14ce n'est pas une décision de justice.
00:30:16Quelqu'un qui fait de l'apologie du terrorisme ?
00:30:18Qui fait de l'apologie du terrorisme ?
00:30:20Mais enfin, le député du Vaud,
00:30:22le député du Vaucluse,
00:30:24candidat du Vaucluse.
00:30:26Je ne sais pas pourquoi il est fiché S, moi.
00:30:28Vous le savez ?
00:30:30Vous avez accès au fiché S ?
00:30:32Il y a trois motifs.
00:30:34Il est fiché S pour trois motifs.
00:30:36Vous vous rendez compte de ce que vous nous dites ?
00:30:38Vous nous dites que nous ne sommes pas républicains.
00:30:40Mais vous n'apportez aucune raison.
00:30:42Il y a des représentants des LFI
00:30:44qui sont en train
00:30:46d'être entendus par la justice
00:30:48pour apologie du terrorisme.
00:30:50Oui ou non ?
00:30:52Un de vos représentants
00:30:54qui sont entendus par la justice
00:30:56pour apologie du terrorisme.
00:30:58Ça existe, ça.
00:31:00Ça vous dérange ?
00:31:02Mais attendez,
00:31:04il y a une plainte d'un lobby
00:31:06qui a été déposé contre nous.
00:31:08Il y a une information judiciaire
00:31:10qui a été ouverte.
00:31:12Ils ont été entendus, on est d'accord.
00:31:14Et alors ?
00:31:16Mathilde Panot a bel et bien été entendue.
00:31:18Non mais dites-le moi, dites-le.
00:31:20Parce que c'était un communiqué de presse du groupe parlementaire.
00:31:22Il y a des faisceaux de présomption
00:31:24qui amènent à être entendus
00:31:26devant le procureur.
00:31:28Non, absolument.
00:31:30Ce que vous dites est faux.
00:31:32Nous sommes aujourd'hui accueillis.
00:31:34Quoi ?
00:31:36Elle a bel et bien été entendue pour apologie du terrorisme.
00:31:38Donc il y a eu quand même des faits.
00:31:40Non, il n'y a pas de faits.
00:31:42On ne va pas vous mettre d'accord.
00:31:44Vous n'avez pas répondu à ma question.
00:31:46Vous avez l'impression que certains candidats LFI,
00:31:48des députés sortants et des candidats
00:31:50sont un franc au barrage républicain.
00:31:52Non.
00:31:54Nous ne sommes pas dans cette logique-là.
00:31:56Nous sommes dans la logique, je le répète,
00:31:58de prendre le pouvoir avec le nouveau Front populaire
00:32:00dans une semaine.
00:32:02Parce que nous, mathématiquement
00:32:04et politiquement, nous pouvons l'emporter.
00:32:06Politique, ce n'est pas de l'arithmétique.
00:32:08C'est des combinaisons d'appareils.
00:32:10Non, ce n'est pas des combinaisons d'appareils.
00:32:12C'est vous qui êtes dans la combinaison d'appareils.
00:32:14D'ailleurs, je tiens à rappeler quand même
00:32:16que votre Président a appelé à voter
00:32:18pour le Rassemblement national.
00:32:20Il est toujours votre Président.
00:32:22Non, non, attendez.
00:32:24Il a été.
00:32:26Est-ce que par trois fois,
00:32:28la justice a cassé ?
00:32:30Vous êtes de mauvaise foi.
00:32:32Vous êtes de mauvaise foi.
00:32:34La justice n'a pas cassé cette décision ?
00:32:36Par trois fois ?
00:32:38Vous êtes de mauvaise foi.
00:32:40Il y a eu une position politique
00:32:42qui a fait autre chose.
00:32:44La justice, on peut lui faire dire ce qu'on veut.
00:32:46Le problème, c'est de dire en français.
00:32:48Mais je suis désolé.
00:32:50Aujourd'hui, votre Président appelle à voter
00:32:52pour le Rassemblement national.
00:32:54Vous me faites penser aux années 30,
00:32:56les années noires, où l'antisémitisme rampant
00:32:58était...
00:33:00Et maintenant, vous me traitez d'antisémite ?
00:33:02Je vous ai dit que vous étiez antisémite.
00:33:04J'ai dit que l'antisémitisme rampant
00:33:06de votre parti fait que...
00:33:08Où est l'antisémitisme ?
00:33:10Je comprends pleinement.
00:33:12Le réel danger, c'est plus
00:33:14aujourd'hui
00:33:16le fonds populaire.
00:33:18Pourquoi ne vous appelez pas à voter pour le Rassemblement national
00:33:20comme votre Président a initié ?
00:33:22J'ai dit indépendance et autonomie.
00:33:24Nous, on est dans le coup d'après.
00:33:26La recomposition de la droite libérale,
00:33:28autonomaire.
00:33:30Vous avez abattu des arguments
00:33:32qui ne reposent sur aucun fondement.
00:33:34Vous nous avez traité d'antisémite rampant
00:33:36sans qu'il n'y ait aucun fondement à cela.
00:33:38D'accord.
00:33:40Ce qu'on entend depuis 6 mois, 7 mois
00:33:42de la part de vos représentants...
00:33:44A aucun moment, il n'y a d'antisémitisme ?
00:33:46A aucun moment.
00:33:48Je crois que vous pouvez nous quitter.
00:33:50Il est l'heure. Merci beaucoup.
00:33:52Merci d'avoir accepté de venir sur ce plateau.
00:33:54On va accueillir l'ami à l'arrache
00:33:56qui va vous succéder dans quelques instants.
00:33:58Mais d'abord, on va aller à l'Élysée.
00:34:00On retrouve Marco Pommier. Bonjour Marco.
00:34:02Merci beaucoup d'être avec nous.
00:34:04Emmanuel Macron a réuni le gouvernement
00:34:06en ce moment.
00:34:08Oui, un conseil des ministres
00:34:10qui a commencé à 12 heures
00:34:12avec une question sur la table.
00:34:14Comment éviter que le Rassemblement
00:34:16national obtienne la majorité absolue
00:34:18la semaine prochaine ?
00:34:20Réunion stratégique
00:34:22avec une question centrale,
00:34:24celle des désistements
00:34:26dans les plus de 300 circonscriptions
00:34:28où les triangulaires sont possibles.
00:34:30Hier soir, Emmanuel Macron a appelé
00:34:32un large rassemblement clairement démocrate
00:34:34et républicain.
00:34:36Pour Gabriel Attal, cela passera
00:34:38par des désistements des candidats
00:34:40du camp présidentiel arrivé en 3e position.
00:34:42Hier, des candidats
00:34:44en mesure de battre
00:34:46le Rassemblement national
00:34:48et qui défendent
00:34:50les valeurs de la République.
00:34:52La précision est importante car dès lors
00:34:54se pose une question. Est-ce qu'on inclut
00:34:56la France insoumise dans ce périmètre ?
00:34:58Non, selon François Bayrou.
00:35:00Non, selon Aurore Berger.
00:35:02Non, selon Yael Bournepivé.
00:35:04Non, selon Edouard Philippe
00:35:06qui a dit hier soir, ni RN ni la France insoumise.
00:35:08De l'autre côté,
00:35:10certaines ministres candidates
00:35:12se sont désistées. C'est le cas
00:35:14de Marie Evenou, de Fadila Katabi
00:35:16ou encore de Sabrina Agresti-Roubach.
00:35:18Les candidats ont jusqu'à
00:35:20demain 18h pour maintenir
00:35:22leur candidature ou pas.
00:35:24Peut-être que cette réunion stratégique
00:35:26à l'Elysée permettra d'y voir un peu plus clair
00:35:28du côté du camp présidentiel.
00:35:30Marco Pommier, en direct
00:35:32de l'Elysée. Lamia El Haraj,
00:35:34bonjour et bienvenue sur ce plateau.
00:35:36Vous êtes première secrétaire du Parti Socialiste
00:35:38à Paris et adjointe à la maire de Paris
00:35:40Anne Hidalgo. Les candidats du
00:35:42nouveau Front Populaire qui sont arrivés en 3ème position
00:35:44se désistent systématiquement
00:35:46si le RN est qualifié
00:35:48dans une triangulaire.
00:35:50Les choses, on vient de le voir, sont moins claires du côté
00:35:52de la majorité. Que dites-vous aujourd'hui
00:35:54à la représentante de cette majorité
00:35:56sortante qui est là devant vous, Eleonore Carroa ?
00:35:58Écoutez, hier soir
00:36:00on a pris une décision difficile mais
00:36:02qui pour nous était évidente, à savoir
00:36:04que partout où il y avait une triangulaire
00:36:06où le RN était en capacité de l'emporter
00:36:08il n'y a, chez nous,
00:36:10aucune tergiversation. Nos candidats
00:36:12se désistent de façon systématique
00:36:14et je pense que c'est à la fois
00:36:16tout à leur honneur et extrêmement important.
00:36:18En revanche, ce que j'entends depuis ce matin
00:36:20je ne vous cache pas, me glace le sang, à titre
00:36:22très personnel, en tant que citoyenne, en tant que
00:36:24militante, en tant que progressiste,
00:36:26en tant que républicaine, je ne comprends
00:36:28pas ce focus qui est mis de façon systématique
00:36:30sur des candidats de la France insoumise
00:36:32où on renvoie dos à dos le RN et la France insoumise.
00:36:34Et je le dis d'autant plus tranquillement
00:36:36que pour ceux qui me connaissent, j'ai toujours eu des positions
00:36:38extrêmement claires sur la France insoumise,
00:36:40j'ai toujours eu des expressions
00:36:42extrêmement claires sur l'alliance
00:36:44qu'on pouvait avoir avec la France insoumise.
00:36:46– Vous étiez opposée à la NUP et vous vous êtes présentée
00:36:48en dissidence aux législatives en 2022
00:36:50face à Daniel Simonnet,
00:36:52candidate officiellement investie
00:36:54par la NUP. – Et au-delà de ça,
00:36:56j'ai toujours dénoncé l'attitude de la France insoumise
00:36:58dans l'hémicycle, j'ai dénoncé les attitudes
00:37:00de certains candidats ou députés de la France insoumise.
00:37:02Pour autant, je ne me résoudrai jamais
00:37:04en tant que citoyenne, en tant que
00:37:06binationale, en tant que petite-fille
00:37:08de militaires marocains
00:37:12qui a donné sa vie pour défendre
00:37:14la France face aux nazis.
00:37:16Aujourd'hui, entendre des candidats républicains
00:37:18qui soient LR ou qui soient
00:37:20macronistes nous expliquer que
00:37:22face aux RN, si c'était un candidat LFI,
00:37:24il n'y avait pas de choix possible,
00:37:26je vous cache pas, j'en tremble,
00:37:28parce que ça me glace le sang, vraiment.
00:37:30Je suis terrifiée, je suis horrifiée, je suis binationale,
00:37:32mes enfants sont binationaux.
00:37:34Et quand j'entends aujourd'hui le Rassemblement national nous expliquer
00:37:36que potentiellement, il y a des binationaux
00:37:38qui ne pourraient pas accéder à certaines responsabilités,
00:37:40c'est quoi ça ? C'est le tri des Français
00:37:42en fonction de leurs origines. Vous l'acceptez ?
00:37:44– J'ai trois nationalités. – Alors, soyez claire,
00:37:46face aux RN, face aux RN,
00:37:48– Pas une voix pour le RN.
00:37:50– Faites concrètement que s'il y a un candidat LFI,
00:37:52face aux RN, il faut voter pour le candidat LFI.
00:37:54Et on verra après
00:37:56comment est-ce qu'on est en capacité de gouverner
00:37:58ce pays ensemble. Et on dira
00:38:00les choses aussi clairement au moment où
00:38:02on sera amené à le dire. Et je rappelle qu'Emmanuel Macron
00:38:04et les macronistes de façon globale
00:38:06ont gagné en 2017, ont gagné en 2022
00:38:08parce que nous, la gauche, avons
00:38:10fait le choix très clair de défendre
00:38:12cette candidature-là face au péril
00:38:14du Rassemblement national. Et aujourd'hui, c'est pas ce que vous faites.
00:38:16Et donc c'est un déshonneur pour vous,
00:38:18les LR et pour les macronistes.
00:38:20Et j'en suis vraiment, mais, terrifiée.
00:38:22J'ai pas dormi cette nuit et je pense qu'on va avoir
00:38:24beaucoup d'autres nuits terribles.
00:38:26– Et Léonore Carroix, et après Stéphane Ury-Gillet.
00:38:28– Moi, c'est très clair.
00:38:30Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national.
00:38:32Je vous parlais de l'origine
00:38:34de mon combat politique. Le 21 avril,
00:38:36vous pensez que voter Chirac, c'était
00:38:38une option pour beaucoup de concitoyens de gauche.
00:38:40Mais non, ça l'était pas. C'était vraiment faire barrage.
00:38:42Mais aujourd'hui, lorsqu'on a des chiffres aussi élevés,
00:38:44je pense qu'on ne peut pas être juste dans une
00:38:46attitude partisane. Il faut se poser la question
00:38:48de pourquoi est-ce que les Français
00:38:50votent pour des partis antisystèmes.
00:38:52Et lorsqu'on parle de partis antisystèmes,
00:38:54je suis désolée, et encore une fois, pas tous les candidats
00:38:56LFI, évidemment pas tous.
00:38:58Mais il y en a certains, je peine à voir
00:39:00ceux qui les distinguent parce qu'ils sont en train
00:39:02de diviser les Français les uns contre les autres.
00:39:04Évidemment, moi, en tant que binational, ce qui me touche
00:39:06le plus profondément, c'est lorsqu'on vous parle de
00:39:08Français de papier versus des Français de sang.
00:39:10Évidemment que moi, ça renvoie à des choses
00:39:12extrêmement fortes, extrêmement puissantes
00:39:14en moi et que jamais je ne mettrai
00:39:16un bulletin ou je ne ferai en sorte que quelqu'un
00:39:18puisse mettre un bulletin pour le Rassemblement National.
00:39:20Mais lorsque vous voyez l'attitude de certains,
00:39:22encore une fois, pas tous les députés LFI,
00:39:24leur façon systématique de
00:39:26polariser la société,
00:39:28la demande de Jean-Luc Mélenchon,
00:39:30lorsqu'on a été élu en 2022, lorsqu'il n'y avait
00:39:32pas de majorité absolue
00:39:34pour le Président de la République, de marcher
00:39:36sur Paris pour couper la tête
00:39:38du roi, l'outrance, la démesure.
00:39:40Moi, je pense que ça, ça fatigue les Français.
00:39:42Que les Français, aujourd'hui,
00:39:44on peut leur donner toutes les consignes de vote que l'on veut,
00:39:46de toute façon, ils n'y comprennent pas plus grand-chose.
00:39:48Et je pense que vous contribuez très largement
00:39:50à ce qu'ils n'y comprennent plus grand-chose.
00:39:52Parce que lorsqu'on passe trois mois à se combattre
00:39:54sur les idées démocratiquement
00:39:56en se disant on n'a rien à voir avec la LFI,
00:39:58on n'a rien à voir avec leurs idées,
00:40:00on n'est pas d'accord sur l'Europe, on n'est pas d'accord sur le nucléaire,
00:40:02on n'est pas d'accord sur l'Ukraine, on n'est d'accord sur rien.
00:40:04Et qu'après, on dit le lendemain,
00:40:06par connivence, parce que l'étiquette
00:40:08est mieux, parce qu'on se dit que finalement
00:40:10on va faire barrage, mais vous savez que ça ne veut rien dire.
00:40:12Et bien on se met ensemble, comme si finalement
00:40:14on avait un projet de société ensemble, vous vous les avez combattus.
00:40:16Vous êtes avec eux.
00:40:18Vous pensez qu'elle est facile à porter l'étiquette LR aujourd'hui ?
00:40:20Elle n'est pas facile à porter lorsque vous avez un chiffre aussi bas.
00:40:22L'étiquette PS, elle n'était pas facile à porter non plus.
00:40:24Place publique non plus.
00:40:26Mais ils y sont allés parce qu'ils sont en transparence.
00:40:28Parce qu'ils disent aux Français ce qu'ils pensent réellement.
00:40:30Vous ne vous dites pas aux Français ce que vous pensez réellement.
00:40:32Et le 8 juillet, je suis prête à prendre un pari,
00:40:34le front de gauche,
00:40:36pour Raphaël Gluckman qui dit
00:40:38Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas possible,
00:40:40ce n'est pas un mariage d'amour. On n'est pas d'accord.
00:40:42Mais madame, je vous invite à revoir mes prises de position.
00:40:44Mais alors comment vous pouvez être
00:40:46avec la LFI aujourd'hui ?
00:40:48Laissez-moi juste vous répondre sur ce point très précis.
00:40:50Je suis la tête du PS Paris, d'accord ?
00:40:52Ça a été une responsabilité difficile pour moi.
00:40:54Et je l'ai dit très clairement. Face à Obono,
00:40:56face à Caron, face à Chikirou, face à Simonet.
00:40:58Simonet, pourquoi je me suis présentée en 2022 ?
00:41:00Chikirou, elle a fait venir...
00:41:02Simonet, vous voyez l'absurde ?
00:41:04Corbine dans le XXème.
00:41:06La terre des juifs qui ont fui les pogroms au début du XXème siècle.
00:41:08Bien sûr qu'on ne s'y résout pas.
00:41:10Comment c'est vos alliés d'aujourd'hui ?
00:41:12Est-ce que la LFI peut avoir une majorité demain à l'Assemblée nationale ?
00:41:14Clairement, non.
00:41:16Est-ce que le Rassemblement national peut avoir une majorité demain à l'Assemblée nationale ?
00:41:18Clairement, oui.
00:41:20C'est quoi le monde que vous voulez ? Répondez-moi clairement.
00:41:22Répondez-moi clairement.
00:41:24Je pense que la LFI est responsable de cette situation.
00:41:26Vous êtes responsable aussi.
00:41:28Nous sommes tous responsables aujourd'hui.
00:41:30Arrêtez, je suis désolée, je suis extrêmement en colère.
00:41:32On vous entend là-dessus aussi.
00:41:34Si aujourd'hui, nous tous, femmes et hommes politiques,
00:41:36ne considérons pas qu'on a une paire de responsabilités dans la situation actuelle,
00:41:38nous n'y arriverons pas.
00:41:40Il va falloir faire de la politique.
00:41:42Autrement, je vous rejoins là-dessus.
00:41:44Pourquoi vous êtes avec la LFI ?
00:41:46Parce que face aux RN, il n'y a aucune tergiversation.
00:41:48Mais les Français, ils en ont marre.
00:41:50Je pense qu'il faut être face aux RN de manière efficace.
00:41:52Est-ce qu'à vos yeux,
00:41:54la LFI représente un plus grand danger
00:41:56que le Rassemblement national aujourd'hui ?
00:41:58Attendez, je voudrais déjà répondre
00:42:00à la position de madame.
00:42:02Je vous ai suivi plusieurs fois
00:42:04dans vos prises de position par rapport à LFI.
00:42:06Il est clair que vous avez toujours eu
00:42:08une position très ferme
00:42:10et vous avez condamné plusieurs agissements de LFI.
00:42:12Maintenant, clairement,
00:42:14ce qui s'est passé aux Européennes,
00:42:16vous avez fait une campagne,
00:42:18même si je ne partage pas certaines de vos idées,
00:42:20vous avez fait une campagne remarquable
00:42:22et vous avez vu que le parti socialiste,
00:42:24c'est-à-dire les partis de gouvernement,
00:42:26ne sont pas morts.
00:42:28Le deuxième élément,
00:42:30je pense que vous faites une erreur d'analyse.
00:42:32Je pense que les Français ont besoin
00:42:34d'un retour du clivage gauche-droite.
00:42:36Et c'est par les extrêmes
00:42:38qu'aujourd'hui, ils s'expriment.
00:42:40Et notre responsabilité,
00:42:42que ce soit la droite républicaine
00:42:44ou la gauche républicaine,
00:42:46c'est de recomposer
00:42:48nos familles respectives
00:42:50pour qu'on puisse de nouveau s'affronter
00:42:52démocratiquement dans les échéances futures
00:42:54et non pas faire des combines d'appareils.
00:42:56C'est là où on a un point de désaccord.
00:42:58Et encore une fois,
00:43:00j'aimerais qu'effectivement le parti socialiste
00:43:02soit à 25 ou 26%
00:43:04et que les LR soient à 27 ou 28%
00:43:06et qu'on puisse avoir un deuxième tour
00:43:08avec deux vrais projets de société
00:43:10qui s'affrontent comme on l'a eu en 2007.
00:43:12Aujourd'hui, force est de constater
00:43:14pour ces législatives qu'il n'en est rien.
00:43:16Voilà le point de désaccord que j'ai.
00:43:18– Pour le coup, je suis entièrement d'accord avec vous.
00:43:20Est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir
00:43:22aujourd'hui d'être obligé d'être sur ce plateau
00:43:24à défendre la France insoumise ?
00:43:26– Non, je suis convaincu que non.
00:43:28– Ça me fend le cœur de devoir le faire.
00:43:30Mais je le fais. Je le fais pour une raison très simple.
00:43:32C'est que le Rassemblement national
00:43:34classé à l'extrême droite par le Conseil d'État
00:43:36porte un projet de société qui est celui de la fracturation,
00:43:38qui est celui du tri entre nos enfants,
00:43:40qui est celui du déclassement de la France,
00:43:42qui est celui de l'obédience à Poutine.
00:43:44Et ça, je ne peux pas m'y résoudre.
00:43:46Voyez-vous, parce que ce qui va se passer,
00:43:48nous allons devoir, chez nous,
00:43:50ensuite régler un certain nombre de comptes
00:43:52et au Parti socialiste, nous sommes un parti démocratique.
00:43:54Croyez-moi, au lendemain du 8 juillet,
00:43:56nous dirons très clairement ce que nous avons à dire
00:43:58et dans le cadre de cette alliance
00:44:00et dans le cadre de nos discussions internes.
00:44:02– Mais juste, ça veut dire quoi ?
00:44:04Ça veut dire que le nouveau Front populaire
00:44:06n'a pas d'avenir au-delà du 7 juillet ?
00:44:08– Écoutez, est-ce que le nouveau Front populaire
00:44:10va avoir une majorité le 7 juillet prochain ?
00:44:12Personnellement, j'ai beau regarder dans tous les sens,
00:44:14je ne vois pas comment c'est possible.
00:44:16Et je le dis, j'ai un désaccord là-dessus avec ce qu'a dit
00:44:18Bastien Lachaud auparavant.
00:44:20Je l'aimerais, je l'espérais,
00:44:22parce que je pense que ce serait un projet
00:44:24qui serait mieux disant,
00:44:26et évidemment celui du Rassemblement national
00:44:28et celui de la Macronie qui nous a mis dans cette situation.
00:44:30Parce que le principal responsable aujourd'hui,
00:44:32c'est Emmanuel Macron de cette situation.
00:44:34En revanche, le projet du Rassemblement national,
00:44:36personnellement, me fait peur.
00:44:38Il me dégoûte, il m'inquiète et il m'horrifie.
00:44:40Donc face à cela, je pense qu'il faut absolument,
00:44:42partout où on le peut,
00:44:44empêcher un député RN de rentrer.
00:44:46– Là, on est complètement d'accord.
00:44:48Mais absolu dimanche soir,
00:44:50toutes nos discussions là, la recomposition,
00:44:52la reconstruction des partis républicains,
00:44:54pardon, mais ce ne sera plus notre priorité.
00:44:56– Mais juste pour revenir sur cette recomposition
00:44:58que vous évoquez sur l'après second tour,
00:45:00vous souhaitez que le Parti socialiste
00:45:02reprenne son indépendance après ces législatives ?
00:45:04– J'ai pris beaucoup de plaisir
00:45:06à faire la campagne de Raphaël Glucksmann
00:45:08parce que je me sentais bien avec ce qu'il portait.
00:45:10La question de l'apaisement démocratique,
00:45:12la question du respect, la question d'un soutien clair
00:45:14à l'Union européenne, la question d'un soutien clair
00:45:16à l'Ukraine, enfin bref…
00:45:18– Et la question d'une rupture avec LSI,
00:45:20est-ce qu'aujourd'hui vous n'avez pas le sentiment
00:45:22d'avoir trahi une partie de vos électeurs ?
00:45:24– Non, je ne pense pas qu'on les ait trahis
00:45:26parce que, pour le coup, on a expliqué
00:45:28ce qu'il en était très clairement.
00:45:30Bien sûr que ce n'est pas audible
00:45:32et bien sûr que les Français sont en colère
00:45:34et au-delà de ça, il y a aussi une libération
00:45:36de la parole raciste aujourd'hui, d'accord ?
00:45:38Moi j'ai des copains qui, en province,
00:45:40parce qu'ils sont un peu métissés,
00:45:42parce qu'ils ont la peau comme moi,
00:45:44c'est ce qu'ont subi, nous, les Français
00:45:46qui pourraient avoir l'air un peu différents d'autres
00:45:48et qui, aux yeux du RN
00:45:50et aux yeux de certains extrémistes,
00:45:52évidemment, sont des cibles.
00:45:54J'ai vécu la campagne de 2022
00:45:56face à Daniel Simonnet, d'accord ?
00:45:58Je sais ce qu'il en est, je sais les méthodes
00:46:00qui sont celles de la France insoumise.
00:46:02Pour autant, j'ai fait le choix, aujourd'hui,
00:46:04de ne pas me présenter sur la 15e circonscription
00:46:06parce qu'il me semblait que ça venait rajouter
00:46:08du chaos au chaos et que, face au RN,
00:46:10il était important que nous ayons une parole claire.
00:46:12Oui, le parti socialiste aura la chance,
00:46:14parce que c'est un parti démocratique
00:46:16et c'est un parti, contrairement à la France insoumise,
00:46:18d'avoir ses propres discussions, ses propres débats
00:46:20et nous verrons ce qu'il en ressortira.
00:46:22En tout cas, les socialistes de Paris
00:46:24ont toujours été extrêmement clairs et on continuera de l'être.
00:46:26– Très rapidement, après on va aller au rassemblement national.
00:46:28– En une minute, je suis tout à fait d'accord avec vous
00:46:30sur le combat contre le RN.
00:46:32En revanche, je pense que la solution,
00:46:34ce n'est pas de faire des logiques d'appareil,
00:46:36ce n'est pas de se rassembler de manière artificielle
00:46:38parce que les Français en ont marre.
00:46:40C'est ça qui les dégoûte encore plus de la politique
00:46:42et c'est ça qui le tourne encore plus vers le RN.
00:46:44On est juste en désaccord sur le diagnostic
00:46:46de la solution pour combattre ces idées-là.
00:46:48Mais sur le dégoût le plus profond
00:46:50sur ces idées racistes et xénophobes
00:46:52et sur ce que vous disiez tout à l'heure,
00:46:54sur la nécessité de les avoir entendues davantage
00:46:56pour les mettre face à leurs propres contradictions,
00:46:58je pense qu'on peut se rejoindre.
00:47:00Je suis vraiment très choquée et déçue
00:47:02que vous ayez fait cette alliance de circonstances
00:47:04que les Français rejettent.
00:47:06Comme le disiez-vous,
00:47:08il n'a pas d'avenir aujourd'hui.
00:47:10Parce qu'il nous a bassinés tous les jours
00:47:12pendant la campagne en nous expliquant
00:47:14à quel point il était génial et qu'il avait une supervision.
00:47:16Que propose-t-il aujourd'hui dans l'État actuel ?
00:47:18Il propose un rassemblement de tous les démocrates
00:47:20et républicains, ça veut dire un arc assez large
00:47:22de personnes qui sont capables de parler ensemble.
00:47:24Et moi je l'ai vu à l'Assemblée nationale.
00:47:26On a voté des textes des Verts,
00:47:28on a voté des textes du PS,
00:47:30toute votre niche fiscale, la dernière, on l'a voté.
00:47:32On a voté des textes LR, presque toute votre niche fiscale,
00:47:34on l'a voté. Mais il y avait des oppositions
00:47:36qui étaient des oppositions de principe.
00:47:38On ne peut pas fonctionner en démocratie
00:47:40avec des oppositions de principe disruptives
00:47:42comme la LFI que vous souvenez.
00:47:44Je crains fort quand même qu'au lendemain
00:47:46du 7 juillet, on soit dans une crise
00:47:48de régime majeure.
00:47:50Parce que s'il n'y a pas de majorité absolue,
00:47:52il y aura donc forcément
00:47:54un paysage politique à l'Assemblée nationale
00:47:56très disparâtre.
00:47:58Et pour avoir un exécutif
00:48:00qui essaye d'avoir une majorité sur les textes,
00:48:02ça sera très difficile.
00:48:04C'est une crise de régime qui fait penser
00:48:06à la troisième et quatrième républiques
00:48:08avec une France ingouvernable
00:48:10au minimum pendant un an, puisque le Président
00:48:12ne peut pas dissoudre.
00:48:14Pendant ce temps-là, nous, on doit
00:48:16avoir comme ambition
00:48:18de refonder ce clivage gauche-droite
00:48:20que j'appelle de mes voeux.
00:48:22Je le vois au Sénat, vous savez,
00:48:24par rapport à l'Assemblée nationale,
00:48:26sur la réforme des retraites,
00:48:28même s'il y a eu des tensions,
00:48:30avec des dispositions qui nous sont propres,
00:48:32mais ça a permis
00:48:34de débattre avec deux visions
00:48:36de société, et c'est ça
00:48:38que j'appelle de mes voeux,
00:48:40c'est que l'Assemblée nationale puisse ressembler
00:48:42de plus en plus au Sénat, qui va devenir
00:48:44le pôle
00:48:46de stabilité de nos institutions,
00:48:48puisque le Président de la République,
00:48:50celui qui est le garant
00:48:52des institutions, malheureusement,
00:48:54est beaucoup trop affaibli.
00:48:56– Allez, on va aller au Rassemblement national,
00:48:58les cadres du parti sont réunis,
00:49:00quelle est la stratégie du Rassemblement national ?
00:49:02– Eh bien, Auriane,
00:49:04bonjour, effectivement, la stratégie numéro 1
00:49:06du Rassemblement national, c'est de faire
00:49:08de l'Alliance de gauche, et surtout de LFI,
00:49:10un repoussoir dans cette campagne
00:49:12de l'entre-deux-tours, d'où cette idée
00:49:14d'Jordan Bardella d'organiser un débat
00:49:16télévisé avec Jean-Luc Mélenchon.
00:49:18Alors pourquoi cette figure
00:49:20à gauche a-t-il choisi cela
00:49:22pour faire un épouvantail comme cela
00:49:24à gauche ? Écoutez Jordan Bardella.
00:49:26– Je crois que les Français
00:49:28ont besoin de clarté, et qu'il y a
00:49:30maintenant deux chemins qui se dessinent pour le pays,
00:49:32soit l'Alliance de l'extrême-gauche,
00:49:34regroupée derrière
00:49:36Jean-Luc Mélenchon, qui a eu au moins la clarté
00:49:38de sortir de l'ambiguïté hier soir
00:49:40en déclarant sa candidature au poste de Premier ministre
00:49:42en cas de victoire de l'extrême-gauche
00:49:44dimanche, et puis l'Alliance
00:49:46que je conduis autour du Rassemblement national
00:49:48et d'Éric Ciotti, donc c'est un moment de clarification,
00:49:50et moi je propose à Jean-Luc Mélenchon
00:49:52un débat, projet contre projet,
00:49:54entre ceux qui ont vocation
00:49:56à être, dans quelques jours,
00:49:58Premier ministre de cohabitation.
00:50:00– Alors,
00:50:02comment l'URN peut-il élargir
00:50:04le vote de 33%
00:50:06réalisé dimanche soir ?
00:50:08Peut-être en cherchant des alliances avec
00:50:10les Républicains, quitte à se désister
00:50:12si l'URN est arrivée troisième ?
00:50:14C'est la stratégie qui semble
00:50:16être débattue en ce moment même
00:50:18dans ce bureau exécutif qui se déroule
00:50:20derrière moi. Écoutez à nouveau Jordan Bardella.
00:50:22– Nous allons étudier
00:50:24chaque circonscription au cas par cas,
00:50:26le bureau exécutif sera amené
00:50:28peut-être à prendre un certain nombre
00:50:30de décisions, si nous devons faire barrage
00:50:32à une possible victoire
00:50:34de candidats de la France insoumise
00:50:36et de l'extrême-gauche, nous allons regarder tout cela
00:50:38au cas par cas, évidemment pas à la faveur
00:50:40de M. Macron, mais nous allons étudier tout cela
00:50:42et en tout cas, moi c'est aux Français que je veux parler
00:50:44et c'est évidemment à tous les Français qui nous ont
00:50:46permis d'arriver très largement en tête
00:50:48de ces élections législatives et de nous qualifier dans une
00:50:50écrasante majorité de circonscriptions.
00:50:52– Voilà, Auriane et Clément,
00:50:54en tout cas, Jordan Bardella
00:50:56qui dit ne pas vouloir faire de la politique politicienne
00:50:58pendant toute cette campagne de l'entre-deux-tours,
00:51:00il dit vouloir parler du quotidien
00:51:02des Français, une manière aussi de prendre
00:51:04de la hauteur en vue de Matignon, espère-t-il.
00:51:06– Merci beaucoup
00:51:08Quentin, calmez donc.
00:51:10Stéphane Lurie-Delié, vous avez entendu
00:51:12Jordan Bardella, à l'instant il va y avoir clairement
00:51:14une stratégie qui s'élabore
00:51:16peut-être de barrage à LFI, mais qui pourrait
00:51:18permettre l'élection de députés
00:51:20Les Républicains, il va aussi y avoir des pressions
00:51:22qui vont être exercées après le second tour sur les élus LR.
00:51:24Comment envisagez-vous cette période
00:51:26pour votre parti ?
00:51:28– J'appelle mon parti à garder la ligne
00:51:30autonome et indépendante.
00:51:32– Mais des députés LR qui devraient leur victoire
00:51:34au RN,
00:51:36comment envisagez-vous la suite pour eux ?
00:51:38– Les députés LR doivent leur victoire
00:51:40d'abord aux électeurs qui ont voté
00:51:42pour eux. Encore une fois,
00:51:44sur la stratégie de décistement,
00:51:46ce qui est valable pour
00:51:48la France Insoumise, la Macronie,
00:51:50est valable aussi pour le RN.
00:51:52Pour moi, c'est une stratégie
00:51:54surannée, encore une fois,
00:51:56qui est dépassée, et je ne vois pas
00:51:58comment on peut respecter
00:52:00certains électeurs en se
00:52:02décistant alors qu'on est qualifié
00:52:04pour le second tour.
00:52:06Ce qui est valable à gauche est aussi valable
00:52:08pour la droite.
00:52:10– Lamia Larrage, vous entendez la stratégie du RN,
00:52:12c'est hareau sur la France Insoumise.
00:52:14Est-ce qu'aujourd'hui,
00:52:16vous n'encouragez pas, finalement, quelque part ?
00:52:18Alors, à vos dépens, puisque vous,
00:52:20vous étiez contre ça, le vote RN.
00:52:22– Écoutez, moi, quand j'entends
00:52:24vos propos, et quand je lis
00:52:26le communiqué de presse des Républicains,
00:52:28sincèrement, vous n'avez plus de Républicains que le nom.
00:52:30Pour moi, c'est un déshonneur,
00:52:32c'est une faillite morale et historique.
00:52:34Les LR, à l'époque,
00:52:36l'UMP a toujours appliqué
00:52:38le front républicain.
00:52:40Alors bien sûr, vous avez raison,
00:52:42dire, ça fait 30 ans qu'on combat le Front National
00:52:44de cette façon-là, et clairement, on n'y arrive pas.
00:52:46Vous avez raison sur le constat.
00:52:48Et je pense, par ailleurs, aujourd'hui,
00:52:50que ce n'est plus que les fâchés, pas fachos.
00:52:52On voit bien la libération de la parole raciste,
00:52:54on voit bien, aujourd'hui, l'augmentation
00:52:56des actes violents
00:52:58vis-à-vis de certaines personnes.
00:53:00Bien sûr qu'il faut s'en inquiéter.
00:53:02Mais je crois, sincèrement, qu'il est nécessaire
00:53:04de retrouver du clivage gauche-droite, je vous rejoins entièrement,
00:53:06mais qu'aujourd'hui, ce n'est pas ce moment-là.
00:53:08Nous n'avons pas le temps de nous poser ces questions-là
00:53:10parce qu'en 5 jours, nous devons être en capacité
00:53:12d'empêcher le Rassemblement National
00:53:14d'arriver au pouvoir.
00:53:16Personnellement, c'est ma seule priorité à ce stade.
00:53:18Donc ceux qui, aujourd'hui, renvoient
00:53:20dos à dos LFI et l'ERN, je le dis très sincèrement,
00:53:22porteront ce boulet-là
00:53:24vis-à-vis de l'histoire.
00:53:26Personnellement, je n'oublierai pas.
00:53:28Et je pense que beaucoup de générations
00:53:30n'oublieront pas. Et votre responsabilité
00:53:32est une faillite morale,
00:53:34historique, que vous porterez
00:53:36pendant au moins 100 ans.
00:53:38Je le dis très sincèrement. Souvenez-vous,
00:53:40attendez, la seule fois où l'extrême-droite est arrivée
00:53:42au pouvoir,
00:53:44la seule fois où l'extrême-droite
00:53:46est arrivée au pouvoir,
00:53:48vous avez envie de réessayer, c'était en 40.
00:53:50C'était le régime de Vichy. Et ce n'était pas par les urnes.
00:53:52Personnellement, je n'ai pas envie d'essayer.
00:53:54Parce que je crois qu'on est un certain nombre
00:53:56à se souvenir de ce qui s'est passé en 40.
00:53:58Et je pense, encore une fois,
00:54:00ne diabolisez pas.
00:54:02Je pense que c'est une faute morale
00:54:04de diaboliser l'ERN par rapport au prisme
00:54:06que vous prenez.
00:54:08Il faut combattre le RN
00:54:10par rapport à ses idées.
00:54:12Le fait qu'il souhaite trier
00:54:14les citoyens français, pour vous, ce n'est pas un problème.
00:54:16Ce n'est pas ce qui s'est passé en 40,
00:54:18ce n'est pas ce qu'il propose aujourd'hui.
00:54:20La binationalité, ils vous l'ont dit.
00:54:22On peut jouer sur les mots.
00:54:24Moi, je ne joue pas sur les mots, monsieur.
00:54:26Il a dit que certains citoyens binationaux
00:54:28ne sont pas amenés à occuper certaines responsabilités.
00:54:30Oui, 30 à 40 postes, on peut le combattre.
00:54:32Ah oui, donc c'est acceptable.
00:54:34Il y a du criblage aujourd'hui qui existe.
00:54:36Gérald Darmanin a répondu.
00:54:38Vous n'êtes plus vraiment à l'air, en fait,
00:54:40dans ce que vous dites là, très clairement.
00:54:42Pourquoi est-ce que vous dites 30 à 40 postes,
00:54:44ce n'est pas grave ?
00:54:46C'est pas ce que j'ai dit.
00:54:48Ne caricaturez pas les propos du RN.
00:54:50Le RN a dit il y a 30-40 postes.
00:54:52Gérald Darmanin a répondu.
00:54:54Mais si M. Bardella m'avait demandé,
00:54:56il aurait très bien, je lui ai répondu,
00:54:58que les criblages existent.
00:55:00Et si, effectivement, il y a un danger
00:55:02de conflit d'intérêt par rapport aux postes,
00:55:04on écarte la personne.
00:55:06Il est vrai également par rapport au cabinet
00:55:08du ministre de l'Intérieur.
00:55:10Ce n'est pas sur un critère de binationalité.
00:55:12On est d'accord.
00:55:14C'est pas sur un critère de binationalité.
00:55:16Un criblage, c'est par rapport à de multiples critères.
00:55:18Il n'y a pas que le critère de nationalité.
00:55:20Ça rentre en ligne de compte,
00:55:22mais aussi ceux qui ont des appétences financières.
00:55:24Vos prises de position, vos conflits d'intérêt,
00:55:26l'influence de lobby.
00:55:28Ce n'est pas le critère de binationalité.
00:55:30C'est un ensemble de critères.
00:55:32Je suis extrêmement choquée par ce que j'entends.
00:55:34Je vous le dis très sincèrement.
00:55:36Le criblage, c'est le risque qu'on rentre en conflit.
00:55:38Vous renvoyez un clivage gauche-droite,
00:55:40mais la droite républicaine,
00:55:42je ne sais pas où elle est aujourd'hui.
00:55:44Elle est au Sénat,
00:55:46et on a la majorité sénatoriale.
00:55:48Je vous invite à participer à nos débats.
00:55:50Je voudrais revenir sur ce que vous dites.
00:55:52Est-ce que vous ne croyez pas fondamentalement
00:55:54que la France insoumise
00:55:56est le boulet du Parti socialiste ?
00:55:58J'ai regardé les circonscriptions.
00:56:00Quand on dit Front populaire,
00:56:02vous avez 33 à 43 sièges
00:56:04en projection
00:56:06quand la France insoumise
00:56:08a 58 à 72 sièges.
00:56:10Donc ils ont au minimum
00:56:1240% du Front populaire.
00:56:14Et pourquoi M.Bardella demande
00:56:16un débat avec Jean-Luc Mélenchon ?
00:56:18C'est que dès 20h hier,
00:56:20le leadership du Front populaire,
00:56:22c'est M.Bardella qui l'a pris.
00:56:24C'est Jean-Luc Mélenchon.
00:56:26Incontestablement.
00:56:28Ça, ça a été une faute.
00:56:30Comment, vous, Parti socialiste,
00:56:32vous pouvez accepter
00:56:34que Jean-Luc Mélenchon,
00:56:36que la France insoumise
00:56:38prenne le lead du nouveau Front populaire ?
00:56:40– Je vais vous répondre de façon très précise.
00:56:42– Ça aussi, c'est une faute morale.
00:56:44Quand vous vous alliez avec un parti antisémite,
00:56:46c'est une faute morale.
00:56:48Je peux vous mettre les mêmes arguments
00:56:50et vous retourner les mêmes arguments
00:56:52que vous venez de me poser.
00:56:54– Je vais vous répondre de façon très précise.
00:56:56Jean-Luc Mélenchon, je vais vous dire une chose,
00:56:58je n'en ai rien à faire.
00:57:00Je ne le supporte pas.
00:57:02Je suis en total désaccord avec tout ce qu'il peut porter.
00:57:04– Comment vous pouvez faire une alliance
00:57:06en tenant des propos pareils ?
00:57:08– L'alliance qui a été faite,
00:57:10a été faite contre une potentielle arrivée
00:57:12du Rassemblement national au pouvoir.
00:57:14Elle s'est faite dans une logique d'appareil.
00:57:16Je suis d'accord avec vous.
00:57:18Je pense qu'a posteriori,
00:57:20il va falloir qu'on analyse cela
00:57:22parce que comme je le dis là,
00:57:24on le comprend, vous et moi,
00:57:26dans un temps de campagne,
00:57:28ce n'est absolument pas clair et c'est pas audible
00:57:30et je l'entends.
00:57:32La France Insoumise hier,
00:57:34quand Jean-Luc Mélenchon prend la parole,
00:57:36attendez, il le prend de façon individuelle
00:57:38en parlant en son nom à lui et au nom de lfi,
00:57:40pas du tout au nom du Front Populaire.
00:57:42– Ça a été perçu comme ça, Madame.
00:57:44– Bien sûr que ça a été perçu comme ça
00:57:46et je trouve ça absolument déplorable.
00:57:48Je suis tout à fait d'accord avec vous.
00:57:50Vous avez décidé de construire une opposition claire et radicale
00:57:52pour empêcher le RN d'arriver au pouvoir.
00:57:54Et hier, c'était Place de la République
00:57:56qui a eu des expressions de l'ensemble des chefs de parti
00:57:58et Jean-Luc Mélenchon n'y était pas
00:58:00au moment où ils ont pris la parole.
00:58:02Et vous voyez, c'est ce qui est ressorti dans les médias
00:58:04et je trouve ça dommage et je trouve ça délétère.
00:58:06Et quand en plus de ça, vous avez, et des médias,
00:58:08et je ne reviendrai pas sur la question
00:58:10de l'indépendance des médias en ce moment,
00:58:12et des responsables politiques
00:58:14qui aujourd'hui renvoient dos à dos
00:58:16parce que ça vous arrange en réalité
00:58:18de dire ça, je trouve ça vraiment délétère.
00:58:20– Non, vous ne pouvez pas me dire ça
00:58:22parce que vous avez combattu la France insoumise
00:58:24sur des propos que je combats également,
00:58:26notamment sur l'antisémitisme.
00:58:28– On arrive au terme de ce débat.
00:58:30– Ne dites pas ça, on peut s'entendre là-dessus.
00:58:32Vous avez eu le même combat que moi
00:58:34sur certains propos et dérapages de la France insoumise
00:58:36donc vous ne pouvez pas me renvoyer des contre-arguments.
00:58:38Ce que je veux vous dire par là,
00:58:40c'est que fondamentalement,
00:58:42il y a une recomposition de la gauche et de la droite.
00:58:44C'est le message des Français,
00:58:46malheureusement par les extrêmes,
00:58:48mais ils veulent le retour du clivage gauche-droite
00:58:50et j'espère que le Parti Socialiste
00:58:52participera à cette recomposition
00:58:54bien au-delà du 7 juillet.
00:58:56– D'un mot, Éloïne Orcaroi, on a évoqué
00:58:58une éventuelle crise de régime au lendemain du second tour
00:59:00en cas d'assemblée ingouvernable.
00:59:02Quelle serait la solution dans cette perspective selon vous ?
00:59:04– Je pense qu'on est dans une élection
00:59:06de personne.
00:59:08Et j'invite chacun des électeurs à regarder
00:59:10qui il a, quelles sont les prises de position
00:59:12des différents candidats qui se présentent à lui.
00:59:14Et il faudra trouver,
00:59:16le lendemain du 7 juillet,
00:59:18une assemblée avec des gens
00:59:20qui puissent trouver des compromis,
00:59:22qui puissent être ensemble et porter un projet républicain
00:59:24et démocrate, un projet à l'opposé
00:59:26de ce que veulent les extrêmes,
00:59:28de ce que veut le rassemblement national,
00:59:30diviser les Français, les trier, les séparer.
00:59:32C'est pour ça que j'invite chacun à agir en responsabilité.
00:59:34Ce n'est pas un moment facile,
00:59:36c'est un moment où tout le monde s'y perd.
00:59:38Moi qui ne suis pas une politicienne de formation,
00:59:40qui n'ai pas fait une carrière politique,
00:59:42je vous voyais, vous échangez des balles.
00:59:44Je me dis, on est vraiment dans une période très difficile.
00:59:46Ce n'est pas des balles, ça s'appelle le débat.
00:59:48C'est un débat qui parfois peut être
00:59:50assez tendu,
00:59:52assez agressif et où on ne peut pas se comprendre.
00:59:54C'est ce qu'on a eu à l'Assemblée nationale,
00:59:56c'est ce qu'on a eu dans cet hémicycle
00:59:58et je pense malheureusement que c'est une des raisons
01:00:00pour lesquelles le rassemblement national
01:00:02a monté, que ce n'est pas parce que
01:00:04tout d'un coup, tous les Français se sont
01:00:06réveillés xénophobes
01:00:08ou adhérents à leurs idées.
01:00:10Peut-être aussi qu'on n'ait pas eu davantage le temps
01:00:12de les combattre sur le plan des idées, mais il ne faut pas
01:00:14faire de compromissions, il ne faut pas faire
01:00:16d'arrangements politiques. Je pense que les Français
01:00:18en ont marre et il faut qu'ils votent en responsabilité
01:00:20pour leur député.
01:00:22Si vous n'avez pas eu le temps, c'est parce que la dissolution
01:00:24était trop précipitée.
01:00:26C'est une erreur monumentale
01:00:28d'Emmanuel Macron.
01:00:30On en discutait en off tout à l'heure.
01:00:32Si vraiment il voulait dissoudre pour avoir
01:00:34un débat approfondi,
01:00:36le mois de septembre suffisait largement
01:00:38et on pouvait avoir sept semaines de débat
01:00:40pour démasquer un peu
01:00:42les incohérences programmatiques
01:00:44de part et d'autre. Là, on n'a pas eu le temps
01:00:46de débattre sur le fond. Et juste pour rebondir,
01:00:48moi j'ai vu la différence.
01:00:50Il y a eu une première demi-heure, il était impossible
01:00:52de parler, et avec Madame,
01:00:54on a pu échanger des arguments.
01:00:56C'est pour ça que je vous assure...
01:00:58– Oui, je ne parlais pas de vous, je parlais du candidat LFI avant.
01:01:00– Ça a du bon, et bienvenue au Sénat.
01:01:02– Un dernier mot l'a mis à l'arrache ?
01:01:04– Je tiens à dire à l'ensemble de mes collègues
01:01:06parisiens que je ne suis pas la candidate
01:01:08aux prochaines sénatariats.
01:01:10– C'est le président, vous avez un peu de marge.
01:01:12– Simplement, peut-être, on est dans un moment
01:01:14d'une extrême gravité.
01:01:16On a un président de la République qui a indiqué
01:01:18et en 2017 et en 2022 qu'il serait
01:01:20un rempart contre l'extrême droite.
01:01:22En réalité, il n'a été qu'une passoire à l'extrême droite.
01:01:24Et qu'il y a eu un travail
01:01:26de solvabilisation qui a été fait par les macronistes
01:01:28vis-à-vis du Rassemblement national,
01:01:30notamment sur des prises d'opposition à l'Assemblée nationale.
01:01:32Aujourd'hui, ce que je souhaite
01:01:34dire aux gens qui nous écoutent,
01:01:36c'est que face au Rassemblement national,
01:01:38il n'y a pas de tergiversation possible.
01:01:40Bien sûr qu'il y a des débats que nous devrons réavoir,
01:01:42bien sûr qu'il y a un travail de reconstruction
01:01:44que nous devrons refaire. Et je vous le dis très sincèrement,
01:01:46croyez-moi ou non, quand je vois aujourd'hui l'état des LR
01:01:48et les prises d'opposition et ce qui s'est passé
01:01:50avec Éric Ciotti, j'en suis vraiment sincèrement
01:01:52affligée parce que je pense qu'on a besoin
01:01:54d'une droite républicaine et qu'on a besoin d'une gauche républicaine.
01:01:56Et je crois que nous sommes beaucoup
01:01:58d'hommes et de femmes politiques sincères
01:02:00qui travailleront à cela. Moi aujourd'hui,
01:02:02ça ne me fait pas plaisir de dire ce que je dis là,
01:02:04notamment dans le cadre d'une alliance avec la France insoumise.
01:02:06Tous ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours été extrêmement claire là-dessus.
01:02:08En revanche, je préférerais toujours
01:02:10un député LFI qu'un député Rassemblement national.
01:02:12Et au lendemain du 7 juillet,
01:02:14s'il n'y a pas de majorité claire,
01:02:16ce sera au président de la République, d'où la question que je vous posais tout à l'heure,
01:02:18de prendre ses responsabilités et de faire des propositions
01:02:20concrètes pour gouverner notre pays
01:02:22et pour proposer une issue républicaine
01:02:24au drame dans lequel il nous a
01:02:26enfermés, puisque c'est lui le pompier pyromane aujourd'hui.
01:02:28Merci. Très rapidement,
01:02:30je pense que
01:02:32la prochaine législative, j'aimerais avoir
01:02:34en face des candidats
01:02:36de gauche républicaine par rapport à la droite républicaine.
01:02:38Comme ça, on n'aura pas à parler
01:02:40de l'Assemblée nationale.
01:02:42Plutôt que les extrêmes que nous avons eus pendant deux ans et qui nous ont menés à cette situation
01:02:44avec un nom de record de motion de censure
01:02:46et une menace de motion de censure.
01:02:48C'est vrai, le 49.3, c'est tellement mieux.
01:02:50Merci à tous les trois.
01:02:52Merci beaucoup d'avoir été avec nous
01:02:54pour ce débat.
01:02:56Dans quelques instants, dans quelques secondes à présent,
01:02:58nous aurons l'analyse de nos experts
01:03:00qui vont nous rejoindre, qui vont débattre des résultats
01:03:02de ce premier tour qui montre un RN
01:03:04et son allié Éric Ciotti largement en tête
01:03:06devant le nouveau Front populaire
01:03:08et la majorité sortante d'Emmanuel Macron.
01:03:10Le résultat de ce second tour va dépendre
01:03:12en grande partie du Front républicain
01:03:14qui s'organise contre le Rassemblement national.
01:03:16On fait le point sur les stratégies
01:03:18et les consignes de désistement données
01:03:20par chacun avec Sandra Cerquera.
01:03:24Pour éviter une majorité absolue du RN
01:03:26à l'Assemblée nationale, les différents partis
01:03:28se positionnent en cas de triangulaire
01:03:30dans les circonscriptions où l'extrême droite
01:03:32est arrivée en tête.
01:03:34Pour LFI, la consigne est claire,
01:03:36ce sera le désistement systématique.
01:03:38Nulle part, nous ne permettrons
01:03:40au RN de l'emporter
01:03:42et c'est pourquoi
01:03:44dans l'hypothèse où il serait
01:03:46arrivé en tête tandis que
01:03:48nous ne serions qu'en troisième position,
01:03:50nous retirerons
01:03:52notre candidature.
01:03:54Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot
01:03:56confirment que les candidats Nouveau Front populaire
01:03:58se retireront partout
01:04:00où ils sont arrivés en troisième position.
01:04:02Il avait promis une grande clarté
01:04:04dans les consignes de vote, mais à l'issue
01:04:06de ce premier tour, Emmanuel Macron
01:04:08appelle à un large rassemblement démocratique
01:04:10et républicain sans donner plus
01:04:12de précisions. Pour Gabriel Attal,
01:04:14pas une voix ne doit aller au RN.
01:04:18Cela passera par le désistement de nos candidats
01:04:20dont le maintien en troisième position
01:04:22aurait fait élire un député
01:04:24RN face à un autre
01:04:26candidat qui défend comme nous les valeurs de la République.
01:04:28Une consigne qui ne dit pas
01:04:30clairement si le désistement s'applique
01:04:32aussi face à un candidat LFI.
01:04:34Au sein du camp présidentiel,
01:04:36Yael Braun-Pivet défend une décision
01:04:38au cas par cas.
01:04:40Je considère que
01:04:42l'immense majorité du bloc de gauche
01:04:44est républicain et donc on peut sans
01:04:46aucune difficulté appeler à voter pour eux
01:04:48et c'est ce que je fais pour les écologistes, les socialistes,
01:04:50les communistes et au sein
01:04:52de la France Insoumise, je fais le distinguo.
01:04:54Excusez-moi de faire du cas par cas,
01:04:56excusez-moi d'être nuancé, je ne traite pas
01:04:58de la même façon Caroline Fiat
01:05:00et M. Guirault.
01:05:02L'ancien Premier ministre,
01:05:04Edouard Philippe, se veut lui plus clair.
01:05:06Il joue la carte du ni rassemblement national,
01:05:08ni LFI.
01:05:10Du côté des LR, aucune consigne
01:05:12de vote. Il n'y aura pas de barrage
01:05:14au rassemblement national.
01:05:16Eric Ciotti appelle la droite à le rejoindre
01:05:18en alliance avec le RN.
01:05:20Il n'est plus possible
01:05:22de refuser de faire un choix
01:05:24entre notre union
01:05:26responsable, patriote
01:05:28et républicaine
01:05:30et ce terrifiant danger
01:05:32d'extrême gauche.
01:05:34Entre 285 et 315
01:05:36circonscriptions sont concernées par
01:05:38des triangulaires, un chiffre
01:05:40historique, lié à la participation
01:05:42inédite pour ce premier tour.
01:05:44Et on va voir l'analyse de nos experts
01:05:46sur les résultats de ce premier tour
01:05:48et cet entre-deux-tours. Arnaud Benedetti, bonjour.
01:05:50Merci d'être là, rédacteur en chef
01:05:52de la revue politique et parlementaire.
01:05:54Tatiana Renard-Barzac, bonjour. Merci beaucoup d'être avec nous, journaliste politique.
01:05:56Et Stéphane Vernet est également
01:05:58avec nous, qui dirige
01:06:00la rédaction de Ouest de France à Paris.
01:06:02Et pour commencer, un rappel des résultats
01:06:04de ce premier tour des législatives avec le RN
01:06:06et son allié Eric Ciotti qui arrive
01:06:08largement en tête de ce premier tour
01:06:10devant le nouveau Front populaire
01:06:12suivi d'ensemble, la coalition
01:06:14et la majorité sortant d'Emmanuel Macron.
01:06:16Enfin, les candidats Les Républicains et Divers Droite
01:06:18recueillent 10,74%.
01:06:20Alors, si on projette cela
01:06:22en siège sur la future Assemblée nationale,
01:06:24on va voir ce que cela donne.
01:06:26C'est une projection qu'il faut prendre avec beaucoup de prudence
01:06:28parce qu'on ne connaîtra que demain soir le nombre exact de triangulaires.
01:06:30Mais cela pourrait donner entre
01:06:32230 et 280 sièges
01:06:34pour le RN et ses alliés,
01:06:36125 à 165 pour le nouveau Front populaire,
01:06:3870 à 100 sièges pour Ensemble,
01:06:40Les Républicains entre 41 et 61,
01:06:42enfin les candidats Divers Gauche
01:06:44entre 11 et 19 sièges.
01:06:46Et on va aller à l'Assemblée nationale retrouver
01:06:48Elsa Mondingava. Elsa, vous êtes avec nous.
01:06:50Vous attendez les députés qui vont
01:06:52faire leur entrée, députés qui ont été élus
01:06:54ou réélus hier soir.
01:06:56Est-ce que vous pouvez nous faire un point sur le panorama
01:06:58de ces députés ?
01:07:00Eh bien, écoutez,
01:07:02il y a 76 députés
01:07:04qui ont été élus dès hier soir,
01:07:06dès le premier tour. 39 députés sont
01:07:08du RN ou des amis d'Eric Ciotti,
01:07:1032 députés du Nouveau Front populaire,
01:07:12deux députés dans le cancre présidentiel,
01:07:14un député Le Républicain
01:07:16et deux Divers Droite. Cela fait donc 76 députés
01:07:18qui vont pouvoir
01:07:20faire leur arrivée dans cette Assemblée.
01:07:22Regardez, les portes derrière moi
01:07:24vont s'ouvrir à 14h.
01:07:26Pour l'occasion, on a une double accréditation,
01:07:28deux badges aujourd'hui pour cette journée particulière.
01:07:30Tous ces 76 députés
01:07:32ne vont pas venir aujourd'hui,
01:07:34mais certains vont le faire. On annonce notamment
01:07:36une arrivée groupée de certains députés
01:07:38du Nouveau Front populaire,
01:07:40notamment les insoumis, les communistes.
01:07:42Beaucoup sont dans la région parisienne.
01:07:44Ils viendront à 15h sur cette place du Palais Bourbon.
01:07:46Cette semaine, d'autres députés risquent
01:07:48d'arriver ici à l'Assemblée, mais le gros des troupes,
01:07:50évidemment, ce sera après le second tour.
01:07:52Merci beaucoup. Merci Elsa.
01:07:54On suivra bien sûr cette arrivée sur les
01:07:56chaînes parlementaires et éditions spéciales
01:07:58toute la journée. Stéphane, Arnaud et Tatiana,
01:08:00on va peut-être faire un premier point
01:08:02un peu large sur ces résultats.
01:08:04On va commencer par vous, Tatiana.
01:08:06Quelle est votre première analyse ?
01:08:08Ce n'est pas une surprise,
01:08:10le fait que le Rassemblement national soit en tête ?
01:08:12Non, c'est une confirmation de la vague bleue marine
01:08:14qui a déferlé lors des dernières européennes
01:08:16sur toute la France. On voit même une progression
01:08:18encore par rapport aux européennes du 9 juin dernier
01:08:20puisqu'on voit qu'aujourd'hui,
01:08:22l'ERN touche
01:08:24tous les départements, toutes les catégories sociales.
01:08:26C'est donc un échec
01:08:28du pari d'Emmanuel Macron.
01:08:30Emmanuel Macron, non seulement a perdu son pari
01:08:32parce que la gauche a su se rassembler,
01:08:34mais en plus,
01:08:36il assiste là à une décomposition
01:08:38de sa propre majorité.
01:08:40Et une progression du RN,
01:08:42lui qui s'est posé comme un barrage du RN.
01:08:44Donc oui, c'est un échec patant.
01:08:46Cela dit, je remarque quand même
01:08:48que le Nouveau Front Populaire résiste plutôt pas mal.
01:08:50Malgré, on en parlera peut-être,
01:08:52malgré les coups de bout de foire
01:08:54de Jean-Luc Mélenchon,
01:08:56qui quand même décidément fait tout pour fracturer
01:08:58de l'intérieur cette alliance,
01:09:00on voit quand même qu'il y a une résistance
01:09:02de députés Nouveau Front Populaire
01:09:04élis dès le premier tour.
01:09:06Ce qui est aussi intéressant, d'ailleurs, c'est de remarquer
01:09:08le cas particulier des purgés.
01:09:10De voir que certains, quand même,
01:09:12arrivent, cela dit, à être au second tour.
01:09:14Les purgés, ce sont les députés
01:09:16LFI sans faute qui n'ont pas eu l'escalade
01:09:18du Nouveau Front Populaire.
01:09:20Mais Emmanuel Macron, là, c'est un pari très risqué.
01:09:22Et il me semble que les consignes
01:09:24de désistement,
01:09:26là, posent aussi un souci
01:09:28parce que la non-clarté,
01:09:30encore une fois, là, le paie très cher.
01:09:32– On va évidemment revenir sur tout ça. Arnaud, peut-être un mot
01:09:34un petit peu général. Vous êtes d'accord avec Tatiana ?
01:09:36C'est le pari raté d'Emmanuel Macron ?
01:09:38C'est ça que vous retenez ?
01:09:40– Oui, d'abord, premier point, un niveau de participation élevé.
01:09:42Le niveau de participation le plus élevé
01:09:44depuis presque plus de 40 ans
01:09:46dans une élection législative.
01:09:48Il faut quand même le noter, c'est un point important.
01:09:50Et c'est un point quand même positif, en tout cas, pour la démocratie.
01:09:52Ensuite, ça donne encore plus de relief.
01:09:54Finalement, cette participation
01:09:56hausse à ce que vous disiez.
01:09:58C'est-à-dire,
01:10:00cette progression soutenue, massive,
01:10:02robuste territorialement
01:10:04du rassemblement national
01:10:06et, de fait,
01:10:08la bonne résistance de la gauche
01:10:10et, de fait aussi, d'une certaine manière,
01:10:12la disparition, ou en tout cas,
01:10:14l'évanouissement d'une grande partie
01:10:16de ce que l'on appelle le bloc central.
01:10:18Ensuite, bien évidemment, c'est la défaite de Norme,
01:10:20c'est la défaite du Président de la République,
01:10:22dont il faut noter que c'est la deuxième défaite
01:10:24en moins de trois semaines.
01:10:26C'est une défaite soutenue aux élections européennes
01:10:28et au premier tour des élections législatives.
01:10:30C'est un des aveux massifs
01:10:32et qui est assez unique
01:10:34dans l'histoire de la Ve République
01:10:36concernant un chef de l'État.
01:10:38– Stéphane Vernet, que retenez-vous de ce premier tour ?
01:10:40– Plusieurs choses.
01:10:42D'abord, oui, ça a été très bien dit,
01:10:44mais je pense que de la part du Président de la République,
01:10:46oui, je pense que c'est plus qu'un échec,
01:10:48c'est un plantage total.
01:10:50Il y a une erreur d'appréciation manifeste.
01:10:52Moi, je vois plusieurs choses qui me paraissent très intéressantes.
01:10:54C'est-à-dire qu'on nous a beaucoup dit
01:10:56qu'en fait, les européennes et les législatives,
01:10:58ce n'était pas du tout le même type d'élection,
01:11:00un seul tour, deux tours, que les européennes,
01:11:02c'est plutôt, on a l'habitude d'avoir un vote
01:11:04un peu contestataire, protestataire, etc.
01:11:06Là, on assiste à une mobilisation historique,
01:11:08un record de mobilisation
01:11:10comme on ne l'a pas vu depuis près de 40 ans.
01:11:12Ça a été très bien dit par Arnaud Benedetti.
01:11:14En général, quand il y a une très forte mobilisation,
01:11:16elle ne profite pas aux extrêmes,
01:11:18c'est plutôt l'inverse.
01:11:20Il y a un recentrage
01:11:22sur, voilà,
01:11:24il y avait un pari manifeste pour cette élection
01:11:26qui était celui d'appeler aux urnes
01:11:28des électeurs plutôt républicains,
01:11:30le camp de la raison, en quelque sorte.
01:11:32En fait, on voit que c'est l'inverse qui s'est produit
01:11:34parce que la mobilisation,
01:11:36elle est extraordinaire
01:11:38pour le Front National, pour le Rassemblement National,
01:11:40on voit qu'en fait,
01:11:42ils font encore plus qu'aux européennes,
01:11:44ils dépassent les 10 millions d'électeurs,
01:11:46il y a quasiment un Français sur trois
01:11:48qui s'est déplacé pour aller voter,
01:11:50qui choisit le Rassemblement National,
01:11:52c'est plus du tout un vote contestataire,
01:11:54c'est un vote d'adhésion
01:11:56et donc les cartes sont complètement rebattues.
01:11:58Ceci étant dit,
01:12:00la majorité présidentielle est morte,
01:12:02Edouard Philippe l'a très bien dit
01:12:04il y a quelques jours,
01:12:06le président de la République a tué la majorité présidentielle,
01:12:08ça s'est acté, le gouvernement va sauter,
01:12:10il est impossible qu'il renverse la table,
01:12:12ça n'existe pas.
01:12:14– Il a tué le macronisme aussi, c'est la fin du macronisme pour vous ?
01:12:16– Oui, sous la forme qu'on a connue, évidemment.
01:12:18Et puis vous avez quand même
01:12:20un bon paquet de ses partisans
01:12:22qui lui en veulent énormément,
01:12:24qui le disent de plus en plus,
01:12:26qui vont le dire encore plus,
01:12:28je pense maintenant que le mouvement
01:12:30est manifestement très très raté,
01:12:32encore une fois, l'échec est cuisant et manifeste,
01:12:34mais ce que je voudrais vous dire,
01:12:36c'est que malgré tout,
01:12:38il reste quand même la possibilité,
01:12:40vous avez montré les projections
01:12:42en nombre de sièges,
01:12:44ça n'a aucun sens,
01:12:46vous l'avez bien dit, mais il faut le redire,
01:12:48ça n'a aucun sens,
01:12:50c'est-à-dire que le match n'est pas complètement plié,
01:12:52en fonction des désistements,
01:12:54la question est triangulaire,
01:12:56elle est centrale aujourd'hui,
01:12:58elle va être fondamentale,
01:13:00ce qui se passe dans les 24 heures-là est essentiel.
01:13:02– C'est-à-dire que les candidats ont jusqu'à demain
01:13:0418 heures pour se prononcer
01:13:06ou retirer leur candidature.
01:13:08– Vous avez un très grand nombre de circonscriptions,
01:13:10je crois qu'il y a 447 circonscriptions
01:13:12dans lesquelles il y a un candidat
01:13:14à l'Assemblée nationale
01:13:16présent au deuxième tour,
01:13:18c'est du jamais vu, c'est énorme.
01:13:20– Et on a 306 triangulaires potentielles
01:13:22plus 5 quadrangulaires potentielles.
01:13:24– Voilà, et on n'aura pas
01:13:26310 triangulaires
01:13:28et quadrangulaires le 7 juillet,
01:13:30il va y avoir un nombre
01:13:32très important de circonscriptions
01:13:34dans lesquelles vous allez avoir des désistements
01:13:36et qui font que le résultat
01:13:38ne sera peut-être pas le même,
01:13:40en tout cas cette vague bleu marine,
01:13:42elle ne va pas forcément se concrétiser
01:13:44à hauteur de ce qu'on est en train
01:13:46de se dire aujourd'hui
01:13:48et je pense que vous allez avoir
01:13:50plus de… le bloc central
01:13:52peut se refaire quelques plumes
01:13:54entre guillemets
01:13:56d'ici dimanche,
01:13:58mais on voit bien qu'est-ce qui va se passer
01:14:00à l'arrivée, c'est pas de majorité absolue
01:14:02pour personne et peut-être
01:14:04peut-être que l'espèce
01:14:06de recomposition
01:14:08d'un camp de la raison
01:14:10républicain et démocrate
01:14:12qui n'aura plus rien à voir
01:14:14avec ce qu'était l'ancienne majorité présidentielle
01:14:16peut peut-être se former
01:14:18ça c'est une piste qui n'est pas complètement morte.
01:14:20Tatiana, on vous donne la parole
01:14:22dans quelques secondes sur cette
01:14:24entre-deux-tours, je vous redonne
01:14:26évidemment très vite la parole mais on va voir les résultats
01:14:28dans les circonscriptions,
01:14:30dans nos départements avec la presse régionale,
01:14:32on va à Poitiers où on retrouve Delphine Blanchard.
01:14:34Bonjour Delphine, merci beaucoup d'être avec nous
01:14:36journaliste à la rédaction départementale
01:14:38de la Nouvelle République dans la Vienne.
01:14:40Delphine, on se penche plus précisément
01:14:42avec vous sur la deuxième circonscription
01:14:44de la Vienne, c'est la circonscription
01:14:46d'un macroniste de la première heure,
01:14:48Sacha Houllier.
01:14:50Exactement et Sacha Houllier aujourd'hui
01:14:52il peut malgré tout souffler.
01:14:54Sortant de la deuxième circonscription
01:14:56est le seul de la majorité présidentielle
01:14:58à être arrivé en tête
01:15:00à l'histoire des élections législatives
01:15:02dans le département de la Vienne.
01:15:04Le poids de 20-35 ans, il a obtenu
01:15:06un score de 23% des voix
01:15:08devant Valérie Soumaï
01:15:10qui a fait 28% qui est investi
01:15:12par le nouveau Front Populaire.
01:15:14L'obligation pour la militante insoumise
01:15:16de prendre sa revanche après son duel perdu
01:15:18contre Sacha Houllier au second
01:15:20en 2022, mais cette fois
01:15:22les deux candidats se sont engagés dans une
01:15:24triangulaire puisqu'effectivement Estelle Chauvin
01:15:26représentant le Rassemblement
01:15:28National a terminé en
01:15:30troisième position avec un score
01:15:32là encore de 24%.
01:15:34Une configuration qui a été rendue
01:15:36possible par un taux de participation
01:15:38mémoire historique
01:15:4072% dans la deuxième
01:15:42circonscription de la Vienne.
01:15:44C'est 15 000 personnes que lors du
01:15:46précédent scrutin et cette importante
01:15:48mobilisation des électeurs
01:15:50a profité à Sacha
01:15:52et a gagné plus de 3400 voix
01:15:54de plus par rapport au premier tour en 2022.
01:15:56Le présent des lois
01:15:58il s'est même imposé dans 21
01:16:00communes de la circonscription
01:16:02et les sorties vainqueurs dans 3
01:16:04à Poitiers. Donc l'effet
01:16:06frondeur du macroniste qui n'a pas
01:16:08voté la loi immigration et qui n'a pas toujours
01:16:10été Emmanuel Macron
01:16:12aura donc fonctionné semble-t-il.
01:16:14Hier soir dans le bar qui servait de
01:16:16QG à Sacha, des militants
01:16:18nous ont confié si ça n'avait pas
01:16:20été Sacha qu'on connaît très bien
01:16:22ici, certainement pas
01:16:24voté pour un macroniste. Son ancrage local
01:16:26a donc payé et
01:16:28il va encore miser
01:16:30en tractage des 15 heures sur la
01:16:32circonscription, à la sortie des écoles
01:16:34et en porte.
01:16:36La campagne, vous le voyez donc Orianne, pour le second
01:16:38tour, elle a bel et bien commencé à Poitiers.
01:16:40Merci Delphine, merci beaucoup.
01:16:42On regarde la Une de la Nouvelle République dans son édition
01:16:44de la Vienne, le RN. En force,
01:16:46c'est à la Une de votre journal.
01:16:48Merci Delphine Blanchard et évidemment
01:16:50à très vite dans nos éditions.
01:16:52Et on prend la direction de la salle des conférences
01:16:54du Sénat. On nous attend Alex Poussard.
01:16:56Vous êtes en compagnie du sénateur LR
01:16:58Roger Carucci.
01:17:00Bonjour Roger Carucci. Bonjour. On a l'impression qu'avec
01:17:02ces résultats au premier tour des législatives,
01:17:04on entre encore dans une nouvelle ère politique,
01:17:06la fin du macronisme et finalement le retour
01:17:08d'un clivage droite-gauche mais par les extrêmes.
01:17:10Oui mais
01:17:12je serais tenté de dire l'irresponsabilité
01:17:14folle qui a été de dissoudre
01:17:16alors que le soir des élections européennes
01:17:18on voyait bien que le Rassemblement
01:17:20national était en dynamique.
01:17:22Imaginez que cette dynamique
01:17:24allait s'effondrer en 15 jours, 20 jours.
01:17:26C'est absurde.
01:17:28Imaginez que la gauche divisée aux européennes
01:17:30n'allait pas s'unir pour récupérer
01:17:32les sièges. C'est aussi absurde.
01:17:34Donc on a eu droit à un calcul fou,
01:17:36à une campagne très courte,
01:17:38très clivante, qui par définition
01:17:40a été une campagne
01:17:42extrêmement de confrontation
01:17:44qui a favorisé les extrêmes.
01:17:46Cela veut dire que selon vous, il aurait fallu, pour Emmanuel Macron,
01:17:48attendre pour dissoudre, attendre l'automne ?
01:17:50Mais naturellement,
01:17:52je comprends bien qu'il disait
01:17:54je ne supporte plus la majorité relative.
01:17:56Mais il fallait laisser passer les Jeux olympiques
01:17:58qui étaient organisés,
01:18:00qu'il fallait réussir,
01:18:02il fallait probablement à l'automne
01:18:04voir un peu ce qu'étaient les forces politiques
01:18:06et éventuellement faire une dissolution
01:18:08mais pas à chaud
01:18:10comme le soir des européennes,
01:18:12laisser le temps d'une vraie campagne, un mois et demi,
01:18:14faire en sorte que les gens puissent s'exprimer,
01:18:16pas cette espèce de précipitation
01:18:18hystérique qui a donné le résultat
01:18:20qui est celui d'aujourd'hui.
01:18:22En tout cas maintenant, le RN est aux portes du pouvoir
01:18:24et dans cette campagne d'entre deux tours,
01:18:26les républicains, enfin dans la version
01:18:28indépendante d'Eric Ciotti,
01:18:30ne veulent pas choisir
01:18:32entre le camp présidentiel, l'ERN
01:18:34ou l'union de la gauche.
01:18:36Est-ce que c'est digne de cette droite gaulliste
01:18:38héritée de Jacques Chirac ?
01:18:40Moi je le serais même pire.
01:18:42J'ai vu le communiqué évidemment hier
01:18:44disant pas de consigne de vote.
01:18:46Alors, ce qui est vrai,
01:18:48c'est que les consignes de vote
01:18:50sont de moins en moins suivies,
01:18:52nos électeurs ne comprennent pas
01:18:54que l'on donne des consignes de vote,
01:18:56considèrent que nous ne sommes pas propriétaires
01:18:58de nos voix, et ils ont raison.
01:19:00Donc il n'y a pas de consignes de vote,
01:19:02ça ne me choque pas.
01:19:04En revanche, moi j'aurais mis
01:19:06quelques éléments. Par exemple,
01:19:08je ne vois pas si vous avez
01:19:10d'un côté un candidat LFI
01:19:12et de l'autre un candidat de l'Arc Central,
01:19:14moi je voterais pour l'Arc Central.
01:19:16Donc ça on peut le dire.
01:19:18Je pense qu'il faut
01:19:20nuancer le propos de ce communiqué
01:19:22et être un peu plus clair,
01:19:24moi je ne voterais jamais pour LFI.
01:19:26Les choses sont claires, je vois que
01:19:28le Président de la République se lance dans une histoire
01:19:30de prédendument front républicain
01:19:32qui irait des républicains
01:19:34justement à LFI, c'est non.
01:19:36Dernière question, Roger Carocci,
01:19:38est-ce que vous craignez que votre parti Les Républicains
01:19:40ne soit encore plus prise en étau
01:19:42entre les deux blocs avec des fuites,
01:19:44davantage de fuites,
01:19:46comme l'a fait Eric Ciotti au sein du Rassemblement National ?
01:19:48C'est vrai, avec un élément,
01:19:50c'est que ceux qui auront été élus
01:19:52sous l'étiquette des Républicains,
01:19:54des Républicains tendance
01:19:56autonome,
01:19:58l'ont été souvent contre
01:20:00soit des fronts démocratiques,
01:20:02des fronts populaires, soit contre
01:20:04des RN, donc qui sont un peu
01:20:06moins sensibles probablement
01:20:08que d'autres. Donc attendons de voir,
01:20:10en tout cas, les Républicains ont plutôt
01:20:12bien résisté, attendons la suite.
01:20:14Dernière question, très rapidement,
01:20:16est-ce que vous craignez des secousses au sein de la majorité
01:20:18du Sénat, de droite et du centre ? Bien sûr.
01:20:20C'est-à-dire avec des fuites de sénateurs LR au RN ?
01:20:22Non, non, non,
01:20:24mais avec des secousses à l'intérieur
01:20:26des groupes, oui bien sûr.
01:20:28Est-ce que vous pouvez
01:20:30préciser ? Vous verrez dans les jours qui viennent.
01:20:32Merci Roger Carocci. Merci à vous.
01:20:34Merci beaucoup Alex Poussard
01:20:36avec Roger Carocci, donc en direct de la salle des conférences
01:20:38du Sénat. Tatiana Renard-Barzac,
01:20:40vous vouliez réagir à Stéphane Vernet,
01:20:42qui a évoqué cette hypothèse, après second tour,
01:20:44d'une sorte de
01:20:46recomposition autour d'un camp de la
01:20:48raison républicain-démocrate ?
01:20:50Oui, et surtout d'un renforcement
01:20:52visé peut-être du bloc central.
01:20:54Moi je pense quand même que c'est très symbolique
01:20:56quand on regarde les résultats, quand on voit que les principales
01:20:58personnalités de la majorité présidentielle
01:21:00sont aujourd'hui en déroute, je pense
01:21:02à Elisabeth Borne, je pense à Gérald Darmanin
01:21:04qui est juste devant de deux points un candidat RN
01:21:06à Tourcoing, je pense à différents ministres,
01:21:08Franck Riester, Agnès Pannier-Renacher,
01:21:10bref, quand on voit ces résultats, on voit quand même qu'il y a
01:21:12à part Sacha Houlié qui est vraiment une exception
01:21:14en effet, elle gauche de la Macronie,
01:21:16ça a été très bien rappelé, avec des prises de
01:21:18position en effet qui ont détonné au moment de la loi Immigration,
01:21:20c'est vrai qu'on voit là qu'il y a un
01:21:22ras de marée, et je pense que hier soir
01:21:24il y a quelqu'un qui a eu un mot intéressant, c'est François Ruffin
01:21:26qui disait en fait les Français veulent qu'on les gouverne
01:21:28avec de la tendresse.
01:21:30Et alors, on peut rigoler, ça peut-être
01:21:32un peu bisounours, cela dit,
01:21:34il me semble quand même qu'on a
01:21:36beaucoup fait front contre la brutalisation de la vie
01:21:38politique, et je pense en effet, je vous rejoins
01:21:40tout à fait en cela, c'est pas un vote sanction
01:21:42aujourd'hui malheureusement, c'est un vote d'adhésion.
01:21:44C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de Français qui ont le sentiment
01:21:46qu'ils ont été très brutalisés dans leur quotidien,
01:21:48les Gilets jaunes sont passés par là,
01:21:50la réforme des retraites est passée par là,
01:21:52la réforme de l'assurance-chômage qui aujourd'hui
01:21:54est mise en pause est passée aussi
01:21:56par là, suspendue pour l'instant,
01:21:58et donc je pense qu'il y a beaucoup de Français
01:22:00qui ont eu le sentiment d'abord de ne pas être écoutés,
01:22:02d'être brutalisés, mais aussi
01:22:04qu'on n'écoutait pas leurs aspirations profondes,
01:22:06notamment sur le pouvoir d'achat, quand certains faisaient
01:22:08campagne sur la guerre en Ukraine,
01:22:10ou sur d'autres thématiques, c'est vrai que le racisme
01:22:12national faisait campagne sur leur quotidien, le pouvoir
01:22:14d'achat, et donc ça je pense que c'est quand même
01:22:16quelque chose aussi qu'il va falloir questionner,
01:22:18sur ce vote qui n'est plus un vote sanction, un vote
01:22:20d'adhésion aujourd'hui, il y avait
01:22:22une analyse très intéressante ce week-end
01:22:24dans la tribune du Dimanche, d'un expert
01:22:26du Brexit, qui expliquait en fait qu'il y a une distinction
01:22:28entre les anywhere et les somewhere,
01:22:30il disait en fait, le camp présidentiel
01:22:32c'est les anywhere en fait, ils sont
01:22:34plus mondialisés, ils sont un peu partout,
01:22:36ils sont plutôt favorisés,
01:22:38et puis face à eux en fait, il y a la majorité des français
01:22:40qui sont des personnes qui sont très
01:22:42attachées à leur territoire, qui ont du mal
01:22:44à finir leur fin de mois, qui ont une problématique
01:22:46parfois avec des questions de sécurité
01:22:48d'immigration, et je pense
01:22:50que la Macronie aussi a pêché
01:22:52sur la question du régalien, la sécurité
01:22:54de l'immigration, là où il y avait une demande forte
01:22:56de la part des français,
01:22:58et donc aujourd'hui ils le payent, et puis
01:23:00par ailleurs, pour terminer, je pense que si c'est
01:23:02la fin de la vision politique du
01:23:04macronisme, c'est-à-dire, je m'explique, la fin
01:23:06d'une aventure en fait personnelle, on voit bien
01:23:08que la Macronie n'a pas d'implantation territoriale,
01:23:10est arrivée sans parti, sans programme,
01:23:12et en fait
01:23:14il a voulu dynamiter, Emmanuel Macron, les clivages
01:23:16politiques, et en réalité, il les renforce
01:23:18encore plus, parce qu'aujourd'hui on a deux blocs
01:23:20d'extrême, extrême droite, extrême gauche,
01:23:22face à face, et donc en fait c'est vraiment
01:23:24un retour en boomerang de l'histoire,
01:23:26et une envie des français d'avoir en fait ce clivage
01:23:28politique, d'avoir le retour
01:23:30de clivage, je ne dis pas le retour des partis traditionnels,
01:23:32parce qu'on voit aussi une recomposition
01:23:34totale aujourd'hui du paysage politique,
01:23:36avec les figures de l'ancien
01:23:38monde, si j'ose dire, qui s'éloignent,
01:23:40qui sont même mises en déroute, et puis de nouveaux visages
01:23:42qui apparaissent, et surtout de nouvelles
01:23:44compositions politiques qui vont apparaître dans
01:23:46les mois qui viennent, avec peut-être d'ailleurs des coalitions
01:23:48de gouvernements qui seront tout à fait
01:23:50inédites, qu'en tout cas on ne connaît pas, qu'on voit
01:23:52en Allemagne ou ailleurs, mais que nous on ne connaît pas,
01:23:54et c'est vrai qu'il va falloir apprendre aussi cette culture-là,
01:23:56même du compromis, pour l'instant qu'on n'a pas du tout
01:23:58en France, malheureusement.
01:24:00– Je suis complètement d'accord, en fait, mais juste que,
01:24:02pourquoi je rigolais sur la tendresse ?
01:24:04– Oui, je vous ai vu rigoler.
01:24:06– Souvenez-vous,
01:24:08Marie Toussaint, pour les Verts,
01:24:10pour les Européennes, a fait toute sa campagne sur la notion
01:24:12de douceur, avec cette même réflexion,
01:24:14et qui à mon avis est très juste, sauf qu'elle, ça ne lui a pas
01:24:16du tout profité. – Avec l'abandon des classes populaires,
01:24:18c'est ce que théorise François Ruffin.
01:24:20– On peut faire campagne sur la douceur,
01:24:22la tendresse, non mais c'est vrai,
01:24:24il y a une brutalisation de la vie politique,
01:24:26et je pense que l'analyse est bonne,
01:24:28mais ce qui n'a pas marché pour Marie Toussaint,
01:24:30je ne suis pas sûr que ça marche
01:24:32pour François Ruffin, on verra.
01:24:34Juste une chose, je suis complètement d'accord avec vous,
01:24:36je vois dans les circonscriptions de l'Ouest,
01:24:38sur nos trois régions,
01:24:40quand je vois les résultats,
01:24:42qui arrivent en tête dans chacune des circonscriptions,
01:24:44j'y vais à gros traits, c'est un peu caricatural
01:24:46ce que je vais vous dire, mais les villes,
01:24:48notamment les grandes villes, c'est le nouveau front populaire,
01:24:50les territoires qui vont bien,
01:24:52qui se portent bien économiquement, socialement,
01:24:54parce qu'il y a du tourisme, de l'emploi,
01:24:56ces renaissances,
01:24:58et des circonscriptions plutôt rurales,
01:25:00ou un peu en souffrance,
01:25:02c'est le rassemblement national.
01:25:04Et donc je vous rejoins
01:25:06sur cette espèce,
01:25:08ces nouvelles lignes de fractures
01:25:10qui s'affirment, elles ne sont pas nouvelles,
01:25:12elles s'affirment,
01:25:14et sur l'idée qu'il y aurait,
01:25:16on est d'accord sur la possibilité,
01:25:18il reste encore cette éventualité
01:25:20de recomposer une majorité,
01:25:22mais encore une fois,
01:25:24qui n'aura plus rien à voir avec celle
01:25:26qu'on a connue,
01:25:28et qui ne sera pas dominée par le centre, c'est clair.
01:25:30Mais le centre n'a pas été complètement étouffé,
01:25:32et pas complètement écrasé.
01:25:34– Autour de qui va se rendre compte ?
01:25:36– Ah ben ça, il faut voir,
01:25:38mais ça dépend aussi de toutes les négociations
01:25:40et les discours qui sont tenus,
01:25:42notamment sur les désistements,
01:25:44et dans le cadre des triangulaires.
01:25:46– Alors parlons-en, parce qu'avant de se projeter sur l'après,
01:25:48il y a un entre-deux-tours qui va se jouer là.
01:25:50Si vous bloquez complètement la France insoumise
01:25:52et les insoumis, en disant
01:25:54ce sont des dangereux extrémistes,
01:25:56ils sont infréquentables, etc.,
01:25:58ce qui a été fait pendant toute la campagne par le Bloc central,
01:26:00comment vous pouvez espérer créer
01:26:02une espèce d'arc républicain,
01:26:04comme disait Roger Carucci à l'instant,
01:26:06si vous n'avez pas au moins
01:26:08quelques députés insoumis dedans ?
01:26:10C'est pas possible, parce que si personne
01:26:12n'a la majorité, si vous avez,
01:26:14admettons 220, 230, 250 députés
01:26:16Rassemblement National,
01:26:18ou une cinquantaine de députés LFI
01:26:20que vous avez ostracisés, méprisés, rejetés,
01:26:22là, vous avez deux blocs
01:26:26qui, à eux deux, peuvent se comporter
01:26:28en contre systématiquement,
01:26:30et avoir une majorité en contre.
01:26:32Donc il faudra bien aller chercher aussi,
01:26:34dans cette idée de grand arc républicain,
01:26:36il faudra aller des LR
01:26:38jusqu'à certains LFI,
01:26:40et ça, c'est maintenant que c'est en train de se passer.
01:26:42– Vous parlez des fondeurs des budgets ?
01:26:44– Oui, notamment, on va parler de François Ruffin,
01:26:46mais par exemple, François Ruffin
01:26:48pourrait faire partie des gens
01:26:50qui pourraient être intégrés dans ce...
01:26:52– Alexis Corbière s'il est réélu.
01:26:54– Ce que dit la majorité,
01:26:56effectivement,
01:26:58mais est-ce qu'il faut, oui ou non,
01:27:00inclure LFI dans l'arc républicain ?
01:27:02C'est le débat.
01:27:04Est-ce que le front républicain doit aussi se faire contre LFI ?
01:27:06C'est le débat qui traverse les partis, notamment la majorité.
01:27:08– Les électeurs qui répondront à cela, tout simplement.
01:27:10Et si vous voulez, moi je ne suis pas tout à fait d'accord
01:27:12avec ce que vous venez de dire,
01:27:14mais la réalité, c'est que ce que vous appelez le bloc central,
01:27:16d'ailleurs qui s'auto-désigne comme le bloc central,
01:27:18est un bloc qui est aujourd'hui
01:27:20sociologiquement minoritaire.
01:27:22Emmanuel Macron a réussi
01:27:24à être politiquement majoritaire
01:27:26en étant sociologiquement minoritaire.
01:27:28Ça a été sa prouesse et sa grande réussite politique.
01:27:30Parce que le macronisme,
01:27:32il vient de loin, d'une certaine manière,
01:27:34comme le marinisme ou l'eupénisme
01:27:36viennent de loin.
01:27:38Le macronisme, c'est finalement
01:27:40une tentative de sauvetage
01:27:42de ce que l'on appelait
01:27:44le cercle de la raison en 2016-2017,
01:27:46au moment où, déjà,
01:27:48on voit bien que ce bloc de la raison
01:27:50est percuté sociologiquement,
01:27:52politiquement, par des forces
01:27:54qui veulent le mettre en échec.
01:27:56Et Emmanuel Macron, ça a été,
01:27:58d'une certaine manière,
01:28:00la divine surprise qui a permis
01:28:02d'éviter un premier échec dès 2017.
01:28:04Il faut se souvenir de ce que c'était 2017.
01:28:062017, vous aviez eu
01:28:08la victoire de Trump en 2016,
01:28:10le Brexit, vous aviez eu une coalition
01:28:12absolument improbable en Italie,
01:28:14entre dépôts publicistes de bord,
01:28:16et une poussée déjà très forte du Rassemblement
01:28:18national dans sa nouvelle version
01:28:20qui était la version Marine Le Pen.
01:28:22Donc, bon,
01:28:24Macron surgit, il l'emporte
01:28:26et il arrive à faire ce qu'on n'avait pas fait
01:28:28ses prédécesseurs, c'est-à-dire
01:28:30à remettre, à mettre ensemble
01:28:32des gens qui, soit au centre-gauche,
01:28:34soit au centre-droit, partageaient à peu près
01:28:36la même vision du monde.
01:28:38Ça a marché, mais la réalité, c'est que ce bloc-là
01:28:40était sociologiquement toujours
01:28:42minoritaire. Aujourd'hui, le problème,
01:28:44c'est qu'Emmanuel Macron est sociologiquement
01:28:46minoritaire, mais il est aussi politiquement
01:28:48minoritaire. Donc, le bloc central
01:28:50est politiquement minoritaire.
01:28:52Moi, j'ai les plus grands doutes, si vous voulez, quand vous êtes politiquement
01:28:54minoritaire dans un contexte qui est celui que nous connaissons,
01:28:56que l'on soit en mesure,
01:28:58dans l'urgence,
01:29:00et quand même dans une forme de panique,
01:29:02il faut bien le dire, reconstituer
01:29:04une coalition dont on ne sait pas
01:29:06quels sont très bien les contours.
01:29:08Parce qu'une coalition qui va de
01:29:10monsieur Philippe à monsieur
01:29:12Mélenchon, ça me paraît
01:29:14quand même un exercice hautement
01:29:16risqué, voire absolument
01:29:18improbable. Donc, il y a déjà cette réalité politique
01:29:20qui me paraît extrêmement
01:29:22difficile. Ensuite, si vous voulez,
01:29:24la réalité, c'est que
01:29:26moi, j'ai les plus
01:29:28grands doutes sur la capacité,
01:29:30finalement,
01:29:32à organiser une riposte,
01:29:34j'essaie de l'organiser aujourd'hui,
01:29:36Emmanuel Macron, pour faire barrage
01:29:38au Rassemblement National, parce qu'en fait,
01:29:40quel est l'objectif aujourd'hui du gouvernement ?
01:29:42Il faut savoir, et l'objectif de la majorité
01:29:44sortante, c'est non pas
01:29:46d'empêcher
01:29:48le Rassemblement National d'avoir une majorité
01:29:50relative, mais d'avoir une majorité absolue.
01:29:52Donc, ça veut dire quand même qu'on a dégradé
01:29:54largement, c'est le moins qu'on puisse dire,
01:29:56les ambitions politiques.
01:29:58Mais je ne suis même pas sûr qu'ils y parviennent
01:30:00à ce stade. Parce que
01:30:02d'abord, vous l'avez parfaitement rappelé,
01:30:04la vraie difficulté, c'est, d'abord, on va voir
01:30:06si les consignes vont être respectées
01:30:08par un certain nombre de candidats.
01:30:10Vous avez déjà un certain nombre de remontées de terrain
01:30:12qui montrent qu'il y a certains candidats qui disent
01:30:14tu peux toujours parler, moi, il est hors de
01:30:16question que je me retire,
01:30:18parce que je me sens beaucoup plus
01:30:20légitime qu'un candidat du Front
01:30:22populaire. Et on peut le comprendre, parfois,
01:30:24sur le terrain, on peut comprendre tout à fait leur réaction.
01:30:26Et puis, le vrai sujet, c'est l'électorat.
01:30:28Qu'est-ce que va faire l'électorat ?
01:30:30Moi, ce que je constate, c'est que globalement,
01:30:32depuis maintenant presque
01:30:343-4 ans, et surtout depuis les dernières
01:30:36élections législatives de
01:30:382022, c'est que la stratégie
01:30:40qui est la stratégie, ce qu'on
01:30:42appelait la stratégie du cordon sanitaire
01:30:44ou la stratégie du Front populaire, peu importe
01:30:46comment on l'appelle, fonctionne de moins en moins.
01:30:48– Front républicain, pas…
01:30:50– Qu'est-ce que j'ai dit ? – Front populaire.
01:30:52– Oui, enfin, qui est une sorte de Front républicain,
01:30:54à gauche, en l'occurrence, oui.
01:30:56Mais ça fonctionne de moins en moins.
01:30:58On l'a vu lors des dernières élections législatives.
01:31:00Je rappelle une chose, juste un point.
01:31:0289 députés élus en
01:31:042022
01:31:06dans le cadre de duels.
01:31:08Donc, dans un mode de scrutin
01:31:10qui est un mode de scrutin dont on sait très bien
01:31:12qu'il est un mode de scrutin couperé.
01:31:14Donc, ça va être compliqué.
01:31:16– On va parler de ce Front républicain.
01:31:18Avant d'en parler, j'aimerais qu'on fasse un peu un point
01:31:20sur les consignes des uns et des autres,
01:31:22et notamment les consignes de la majorité,
01:31:24avec Marco Pommier. Marco, vous êtes en duplex
01:31:26et Emmanuel Macron a réuni son gouvernement.
01:31:28C'est bien cela ?
01:31:30On imagine qu'il a été question de ses consignes
01:31:32de second tour ?
01:31:34– Tout à fait, Clément.
01:31:36Mais ce que je peux vous dire aussi,
01:31:38c'est que cette réunion stratégique
01:31:40entre Emmanuel Macron et ses ministres
01:31:42est toujours en cours.
01:31:44Une réunion stratégique où l'on parle, bien sûr,
01:31:46de cette question centrale des désistements.
01:31:48Hier, Emmanuel Macron appelait un rassemblement
01:31:50clairement démocrate et républicain.
01:31:52Pour Gabriel Attal, ça veut dire que
01:31:54les candidats du camp présidentiel
01:31:56arrivés en troisième position doivent
01:31:58se désister au profit de candidats
01:32:00qui peuvent battre le rassemblement national
01:32:02et qui défendent
01:32:04les valeurs de la République. Alors bien sûr,
01:32:06ça pose la question de savoir
01:32:08si tous les candidats de la France insoumise
01:32:10font partie, entre guillemets,
01:32:12de cet arc républicain, alors que depuis plusieurs semaines,
01:32:14la majorité renvoie dos à dos,
01:32:16je cite, l'extrême droite et l'extrême gauche.
01:32:18Clairement, c'est non,
01:32:20pour Bruno Le Maire qui appelle à voter
01:32:22pour le camp social-démocrate
01:32:24qui exclut de fait, selon lui,
01:32:26la France insoumise. Idem pour
01:32:28Edouard Philippe qui a dit hier soir,
01:32:30ni RN ni la France insoumise.
01:32:32D'un autre côté, vous avez des ministres
01:32:34candidates qui se sont déjà
01:32:36désistés au profit
01:32:38de la gauche. C'est le cas
01:32:40de Sabrina Gresty-Roubach, de Marie
01:32:42Guévenoux ou encore de Fadila Katabi
01:32:44quand d'autres font de la résistance.
01:32:46C'est le cas de la ministre déléguée
01:32:48Dominique Faure. Alors, pour éviter
01:32:50la cacophonie, Gabriel Attal
01:32:52va réunir à 15h en visio
01:32:54l'ensemble des candidats
01:32:56de la majorité
01:32:58pour rappeler les règles.
01:33:00Il le fera depuis le QG Renaissance.
01:33:02– Merci Marco, merci beaucoup
01:33:04d'avoir été avec nous depuis l'Elysée
01:33:06où vous nous dites ce séminaire gouvernemental
01:33:08et donc toujours en cours autour d'Emmanuel Macron.
01:33:10Elles sont si claires que ça, les consignes
01:33:12de désistement dans la majorité présidentielle ?
01:33:14– Pas du tout. Là, on a 50 nuances d'opinion,
01:33:1650 nuances possibles de désistement.
01:33:18Désistement, on le voit bien,
01:33:20certains se maintiennent, d'autres pas.
01:33:22Dominique Faure, en effet, se maintient
01:33:24alors qu'elle est en 3ème position.
01:33:26Cela dit, c'est vrai qu'on a une cacophonie
01:33:28depuis hier soir absolument invraisemblable.
01:33:30On a Gabriel Attal, Premier ministre
01:33:32qui nous explique que surtout pas l'ERN
01:33:34donc désistement absolu face
01:33:36au candidat républicain.
01:33:38Ensuite, on a un bloc constitué,
01:33:40si je résume la situation,
01:33:42elle est un peu compliquée, elle devient de plus en plus compliquée,
01:33:44il faut être tout à fait honnête avec les spectateurs.
01:33:46On a Édouard Philippe, François Bayrou,
01:33:48Yael Brune-Pivet et d'autres,
01:33:50Bruno Le Maire bien sûr,
01:33:52qui disent en fait que c'est ni-ni,
01:33:54ni ERN, ni LFI.
01:33:56Et puis des petites nuances avec par exemple
01:33:58Yael Brune-Pivet qui dit, non mais en fait
01:34:00ça sera au cas par cas.
01:34:02Comment ça va se passer ?
01:34:04Est-ce qu'il y a une liste qui va être faite
01:34:06des LFI fréquentables, ceux qui ne sont pas fréquentables ?
01:34:08C'est vrai que ça devient tout à fait ubuesque.
01:34:10Il y a là une réunion d'ailleurs assez inédite
01:34:12parce que c'est très rare qu'Emmanuel Macron
01:34:14ait délégué les secrétaires d'État.
01:34:16On voit quand même là qu'il y a une vraie problématique
01:34:18pour avoir une consigne claire
01:34:20et c'est vraiment ce qui fait défaut
01:34:22aujourd'hui et ce qui risque de coûter
01:34:24encore des voix sincèrement
01:34:26à la majorité présidentielle.
01:34:28Et puis vous ajoutez à ça
01:34:30une écurie présidentielle qui est en train
01:34:32de se dessiner au sein même du camp
01:34:34Macroniste. C'est-à-dire qu'on voit quand même
01:34:36Édouard Philippe qui d'hier soir dit
01:34:38je suis prêt, il faut recomposer la droite
01:34:40et je suis prêt. On voit
01:34:42Bruno Le Maire aussi qui a ses aspirations.
01:34:44On voit Darmanin, on l'aura sûrement.
01:34:46On voit là que non seulement
01:34:48Emmanuel Macron ne pourra pas
01:34:50se représenter, donc évidemment
01:34:52c'est très compliqué pour lui de tenir ses troupes.
01:34:54Deuxièmement, il est lâché par tous.
01:34:56Et troisièmement, il a une écurie présidentielle
01:34:58face à lui avec chacun qui joue
01:35:00sa propre musique. Donc là en effet
01:35:02c'est extrêmement complexe pour la majorité
01:35:04présidentielle. – Ça veut dire qu'aujourd'hui
01:35:06Emmanuel Macron il n'a plus l'autorité,
01:35:08il a perdu la main, tout le monde fait ce qu'il veut au sein du camp présidentiel ?
01:35:10– Oui, ça a été extrêmement bien résumé.
01:35:12Je pense que c'est exactement ça.
01:35:14Et les ambiguïtés,
01:35:16le flou dans la prise des prises de parole
01:35:18du président de la République et du Premier ministre,
01:35:20contrairement à ce qui a pu être dit à chaud,
01:35:22les propos du Premier ministre sont
01:35:24très ambigus. C'est-à-dire qu'il y a
01:35:26l'idée de tout
01:35:28faire pour favoriser
01:35:30les candidats qui défendent la République.
01:35:32Mais tout dépend comment vous définissez
01:35:34qui défend la République et les valeurs républicaines
01:35:36et qui ne le fait pas.
01:35:38À partir du moment où il ne cite pas
01:35:40les insoumis, contrairement à Jean-Luc Mélenchon
01:35:42qui lui a eu des prises de position
01:35:44très claires,
01:35:46je crois qu'effectivement
01:35:48c'est le scénario qui a été esquissé par
01:35:50Yael Brown-Pivet qui tient l'accord
01:35:52depuis le début, c'est-à-dire avant le premier tour
01:35:54et qui va se confirmer là,
01:35:56j'imagine après la réunion de cet après-midi.
01:35:58C'est-à-dire qu'ils vont faire
01:36:00dans la dentelle en disant
01:36:02celui-là, ce candidat-là
01:36:04du Nouveau Front Populaire
01:36:06il n'est pas républicain
01:36:08on ne se désistera pas
01:36:10en sa faveur.
01:36:12Reste à voir combien de circonscriptions
01:36:14ça va concerner
01:36:16est-ce que ça peut changer ?
01:36:18Ces stratégies de désistement
01:36:20Arnaud, elles sont une énième preuve
01:36:22de la fin du Macronisme. Il n'y a plus de chef, il n'y a plus de ligne.
01:36:26Aujourd'hui en effet la parole
01:36:28d'Emmanuel Macron est quand même fortement
01:36:30démonétisée et d'abord au sein même
01:36:32de ses troupes qui ont été profondément
01:36:34désappointées par
01:36:36cette décision
01:36:38aussi hâtive que brutale
01:36:40d'une dissolution.
01:36:42On le voit bien, mais le problème
01:36:44c'est de savoir quelle va être surtout
01:36:46la réaction
01:36:48de l'électorat d'Emmanuel Macron
01:36:50lorsqu'on va
01:36:52l'enjoindre de voter
01:36:54pour des candidats du Front
01:36:56Populaire, d'ailleurs quel qu'il soit
01:36:58parce que le problème c'est que le Front Populaire
01:37:00on peut faire le tri, on peut dire
01:37:02social-démocrate, oui il est convenable
01:37:04celui-là, non pas du tout, il n'est pas convenable
01:37:06en l'occurrence, enfin la réalité
01:37:08c'est qu'il y a aussi un programme du Front Populaire
01:37:10il ne faut jamais l'oublier, le programme du Front Populaire
01:37:12je ne suis pas sûr que l'électorat macroniste
01:37:14soit favorable au programme économique
01:37:16du Front Populaire, je ne suis pas sûr que l'électorat
01:37:18Après Gabriel Attal a insisté, il n'y a
01:37:20pas à ses yeux de risque de majorité
01:37:22nouveau Front Populaire, alors qu'il y a
01:37:24un risque de majorité rassemblablement nationale
01:37:26D'accord mais ce n'est pas suffisant
01:37:28Je pense que c'est un argument
01:37:30globalement insuffisant pour une grande partie
01:37:32de leur électorat, ils ne vont pas pour autant
01:37:34aller voter pour un candidat
01:37:36du Front Populaire qui n'est pas
01:37:38clair à leurs yeux sur les questions économiques
01:37:40qui n'est pas clair à leurs yeux sur les questions de l'immigration
01:37:42qui n'est pas clair à leurs yeux sur les questions
01:37:44du nucléaire
01:37:46donc le grand risque aujourd'hui
01:37:48que cette stratégie porte
01:37:50c'est qu'en effet il y ait une déperdition
01:37:52et qu'une partie de cet électorat
01:37:54macroniste se réfugie
01:37:56dans l'abstention pour ne pas
01:37:58aller voter pour des électeurs
01:38:00pour des candidats
01:38:02du Front Populaire
01:38:04et le risque c'est ce qu'on appelle
01:38:06en science politique l'abstention différentielle
01:38:08c'est-à-dire qu'en effet
01:38:10ça va profiter à ceux qui sont
01:38:12en tout cas les plus en tête au premier tour
01:38:14Est-ce que ce risque n'existe pas aussi pour les électeurs
01:38:16de gauche qui ont fait barrage
01:38:18au RN en votant Macron en 2017
01:38:20fait barrage au RN en votant Macron en 2022
01:38:22et qui aujourd'hui
01:38:24ont le rendement de faire barrage
01:38:26Oui alors par exemple
01:38:28il y aura des circonscriptions quand même
01:38:30et qu'il faudra observer de près
01:38:32notamment la circonscription de Madame Born
01:38:34puisque je comprends qu'il y a le candidat
01:38:36Front Populaire mais plutôt LFI
01:38:38qui se retire
01:38:40il va falloir expliquer
01:38:42à cet électorat
01:38:44qu'il va falloir voter pour celle
01:38:46qui a mis en place la réforme de la retraite
01:38:48à coup de 49.3 pour reprendre la rhétorique
01:38:50du Front Poupière
01:38:52donc là aussi il y a ce risque-là en effet
01:38:54Double chose d'abord
01:38:56pour répondre à votre question, les électeurs de gauche
01:38:58d'abord ils l'ont mauvaise comme on dit
01:39:00parce qu'à deux reprises en effet
01:39:02Emmanuel Macron leur a demandé de faire barrage
01:39:04à l'extrême droite, ils l'ont fait
01:39:06et là en fait ils se retrouvent face à un président
01:39:08qui n'est pas capable pour l'instant de donner de consignes claires
01:39:10et qui s'était en plus érigé lui-même
01:39:12comme barrage au Front National
01:39:14or depuis son élection en 2017
01:39:16le RN n'a fait que monter, c'est une progression constante
01:39:18et puis deuxième chose
01:39:20Jordan Bardel a très bien compris
01:39:22que Jean-Luc Mélenchon était un repoussoir
01:39:24d'ailleurs pour preuve dès ce matin il propose un débat
01:39:26avec Jean-Luc Mélenchon
01:39:28alors qu'il sait pertinemment que l'alliance de gauche
01:39:30ne veut pas le Jean-Luc Mélenchon comme Premier Ministre
01:39:32et donc ça en effet c'est aussi un repoussoir
01:39:34pour une partie de l'électorat de gauche
01:39:36qui considère que cette alliance était
01:39:38certes nécessaire pour essayer d'endiguer
01:39:40la montée du RN mais pas forcément
01:39:42au goût de tout le monde parce qu'en effet
01:39:44la France Insoumise avait eu des prises d'opposition
01:39:46pendant la campagne des européennes
01:39:48extrêmement clivantes et qui ont posé un problème
01:39:50à beaucoup d'électeurs de gauche
01:39:52qui n'ont d'ailleurs pas compris dans certains cas pourquoi
01:39:54Raphaël Glucksmann allait s'allier avec Alafi
01:39:56lequel d'ailleurs dès hier soir
01:39:58si on lit entre lignes de son post hier soir
01:40:00sur Instagram
01:40:02expliquait qu'aujourd'hui on faisait alliance
01:40:04on faisait barrage mais qu'au lendemain
01:40:06du 8 juillet chacun ferait part de ces
01:40:08prises d'opposition et de ces dissensions
01:40:10donc voilà c'est extrêmement clair
01:40:12mais c'est vrai que Jean-Luc Mélenchon là est agité
01:40:14comme un épouvantail pour ceux de gauche
01:40:16qui pourraient peut-être et qui avaient d'ailleurs rallié
01:40:18Emmanuel Macron qui pourrait être tenté
01:40:20pour aller faire barrage et voter pour l'alliance de gauche
01:40:22il est agité comme un épouvantail
01:40:24mais il fait tout pour être un épouvantail
01:40:26il faut s'interroger sur les intentions
01:40:28de Jean-Luc Mélenchon
01:40:30Jean-Luc Mélenchon est vraisemblablement quelqu'un
01:40:32qui peut-être aujourd'hui spécule sur la victoire
01:40:34et la majorité absolue du Rassemblement National
01:40:36pour jouer le coup d'appris c'est vrai que hier
01:40:38l'apparition de Jean-Luc Mélenchon
01:40:40avec à ses côtés Mme Rima Hassan
01:40:42qui est une des personnalités en tout cas très contestée
01:40:44par une partie du bloc
01:40:46le bloc majoritaire mais aussi au sein de la gauche
01:40:48envoie un signal qui est un signal
01:40:50très négatif
01:40:52qui n'était même pas en campagne pour législative
01:40:54et juste deux secondes si je peux me permettre
01:40:56c'est vrai que je suis tout à fait d'accord avec vous
01:40:58c'est à dire que là en fait ce qu'on voit
01:41:00en sous-titre c'est une stratégie
01:41:02de Jean-Luc Mélenchon à l'oeuvre qui est qu'en fait
01:41:04au final qu'est-ce qu'il fait, il fait tout
01:41:06pour que la gauche ne soit pas en position
01:41:08d'avoir le pouvoir absolu
01:41:10la majorité absolue, il veut en fait
01:41:12fracturer la gauche et donc ce sur quoi il parie
01:41:14c'est le dernier en fait ça sera moi
01:41:16et en fait ce qui compte c'est 2027 pour lui
01:41:18donc en fait lui ce qu'il aime, ce qu'il souhaiterait
01:41:20si j'ose dire et c'est ce que craint d'ailleurs beaucoup
01:41:22ce que craignent beaucoup de gens de l'alliance de gauche
01:41:24et d'ailleurs les larmes
01:41:26aujourd'hui ce matin chez nos confrères de France Inter
01:41:28de la présidente des écologistes
01:41:30a montré en fait
01:41:32combien il y a des divisions à l'oeuvre au sein même
01:41:34de cette gauche, en fait
01:41:36Jean-Luc Mélenchon il parie sur quoi, il parie sur
01:41:38le fait que des membres de l'alliance de gauche
01:41:40vont aller faire un gouvernement
01:41:42de coalition et puis ça va très mal
01:41:44se passer et au final il ne restera plus qu'une personne
01:41:46pour 2027 à gauche, ça sera lui
01:41:48le recours. – Stéphane Vernet là-dessus
01:41:50quelle est la durée de vie du nouveau front populaire pour vous ?
01:41:52– Ah ben moi je l'ai déjà dit à plusieurs reprises
01:41:54et je le redis, c'est un contrat
01:41:56législature qui a été signé pour 100 jours
01:41:58et il tiendra 100 secondes en fait donc une fois que
01:42:00le deuxième tour sera passé c'est fini
01:42:02chacun suivra ses logiques
01:42:04et la logique de Jean-Luc Mélenchon ça a été très bien décrit
01:42:06il n'y a pas de peut-être, il l'a
01:42:08théorisé, voilà c'est
01:42:10une stratégie du chaos
01:42:12il suit sa partition et je pense que
01:42:14le pays se trouve exactement là
01:42:16où il voulait qu'il soit
01:42:18en tout cas par rapport à sa stratégie
01:42:20et ses intentions, il ne faut pas se tromper
01:42:22et je trouve, vous parliez du message
01:42:24de Jordan Bardella de ce matin, je le trouve très
01:42:26intéressant parce qu'on assiste
01:42:28à un inversement total des valeurs
01:42:30où vous avez un Jordan Bardella qui dit
01:42:32c'est soit l'alliance
01:42:34du pire et l'extrême gauche au pouvoir
01:42:36soit l'union nationale, la république
01:42:38et ses valeurs, c'est-à-dire que Jordan Bardella
01:42:40race homo-nationale
01:42:42devient
01:42:44l'homme de la république
01:42:46le républicain, celui de l'union nationale
01:42:48prêt à faire barrage
01:42:50prêt à faire barrage, allez les filles
01:42:52dans certains cas de figure en tout cas il l'a sous-entendu
01:42:54et si on en est là aussi
01:42:56je rejoins Arnaud Bénédict
01:42:58c'est la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon
01:43:00elle est
01:43:02pour ne pas dire totale
01:43:04elle est essentielle. Et on va voir que Gabriel Attal
01:43:06lui il a tenté d'envoyer des signaux à la gauche
01:43:08hier soir et c'est l'une des annonces surprises
01:43:10de la soirée, il a suspendu la réforme
01:43:12de l'assurance chômage, on voit ça avec Flora Sauvage
01:43:14En suspendant la mise
01:43:16en oeuvre de la réforme de l'assurance chômage
01:43:18le premier ministre Gabriel Attal
01:43:20a fait un geste envers les oppositions
01:43:22critiquée tant par le
01:43:24Rassemblement National que par le Nouveau Front Populaire
01:43:26cette réforme devait être
01:43:28entérinée par décret ce lundi
01:43:30pour une entrée en vigueur au 1er décembre
01:43:32après cette annonce, le ministre
01:43:34de l'économie et des finances se dit
01:43:36circonspect. Il fait son travail de premier
01:43:38ministre, moi je vous donne ma conviction de ministre
01:43:40de l'économie et des finances, si la France
01:43:42veut le plein emploi, si elle veut sa
01:43:44réindustrialisation, si elle veut rester
01:43:46une puissance économique de tout premier plan
01:43:48il faut aller vers le plein emploi et donc
01:43:50il faut poursuivre la réforme de l'indemnisation
01:43:52au chômage. La réforme devait réduire
01:43:54la durée maximale d'indemnisation
01:43:56de 18 à 15 mois pour les personnes
01:43:58âgées de moins de 57 ans
01:44:00le texte prévoyait aussi un durcissement
01:44:02des conditions d'affiliation à l'assurance
01:44:04chômage. Pour l'ERN,
01:44:06cette réforme avortée est une victoire
01:44:08et ça prouve bien que ce projet était complètement
01:44:10injuste et en fait était fondé
01:44:12uniquement sur des bases électoralistes, c'était pour essayer
01:44:14de mobiliser ce qu'ils
01:44:16estimaient être leur électorat contre
01:44:18les chômeurs, contre les plus fragiles
01:44:20pour essayer de faire croire que s'il y a entre 3
01:44:22millions de chômeurs et 2 millions de mal employés
01:44:24c'est leur faute et pas l'échec de la politique
01:44:26économique et sociale de monsieur Attal
01:44:28donc j'en suis ravi. Farouchement opposé
01:44:30à la réforme, la CGT a également
01:44:32salué la suspension du projet
01:44:34pour éviter un vide juridique
01:44:36les règles actuelles restent en vigueur
01:44:38jusqu'au 31 juillet
01:44:40Tatiana, d'un mot
01:44:42la suspension de cette réforme assurance chômage
01:44:44c'est pour éviter une TVA sociale
01:44:46d'entre deux tours comme en 2017 ?
01:44:48C'est un clin d'oeil qui est fait aux électeurs
01:44:50de gauche qui pourraient justement peut-être
01:44:52être tentés d'aider
01:44:54le bloc central
01:44:56c'est cela dit je pense un très mauvais pari
01:44:58de l'autre côté les républicains
01:45:00considèrent que c'est un très mauvais
01:45:02signal qui est envoyé, par ailleurs
01:45:04comme c'était dit c'est d'ailleurs même une confirmation
01:45:06de la position du RN
01:45:08donc il me semble que c'est un effet tout à fait contre-productif
01:45:10et puis par ailleurs, on l'a encore vu là dans le sujet
01:45:12ça met encore en surface
01:45:14les divisions au sein du propre camp
01:45:16présidentiel, vous voyez, regardez la sortie
01:45:18de Bruno Le Maire qui contredit d'emblée
01:45:20la position du Premier Ministre
01:45:22donc je pense que c'est un très mauvais signal
01:45:24ça arrive trop tard, c'est trop tard
01:45:26si ça a été fait c'est trop tard
01:45:28oui ça me rappelle
01:45:30c'est pas tout à fait la même chose mais ça me rappelle
01:45:32en 97 quand Alain Juppé dans l'entre-deux-tours
01:45:34avait dit que finalement il abandonnerait
01:45:36Matignon une fois
01:45:38les élections législatives
01:45:40passées, si vous voulez on lâche quelque chose
01:45:42on lâche du lest pour justement
01:45:44essayer de sauver
01:45:46ce que l'on peut sauver, donc là c'est la réforme
01:45:48sur l'assurance maladie
01:45:50mais en effet je vois ce que vous dites
01:45:52la vraie difficulté c'est que
01:45:54en l'occurrence vous avez le ministre de l'économie
01:45:56qui finalement contredit
01:45:58son Premier Ministre, c'est vrai que c'est
01:46:00quand même un attelage qui devient un peu difficile
01:46:02c'est pas la première fois Bruno Le Maire a bien fait ça
01:46:04en plus d'entre-deux-tours d'une élection législative
01:46:06je pense que ça complique la situation
01:46:08Allez on continue le tour des résultats dans nos régions
01:46:10après Poitiers direction Marseille
01:46:12on retrouve Léo Purguet, bonjour Léo
01:46:14merci beaucoup d'être avec nous président et directeur éditorial
01:46:16du journal La Marseillaise
01:46:18comment se sont passées ces élections
01:46:20dans les bouches du Rhône Léo ?
01:46:22Dans les bouches du Rhône elles ont été
01:46:24très contrastées
01:46:26parce qu'il y a eu
01:46:28bien sûr la vague
01:46:30RN qui a été très forte
01:46:32comme dans le reste du
01:46:34pays, il y a eu des surprises
01:46:36aussi avec des sortants de la majorité
01:46:38présidentielle qui ont été placés en
01:46:40troisième position, certains
01:46:42ont tenté de se maintenir
01:46:44certains ont lâché depuis
01:46:46ce matin et puis d'autres
01:46:48attendent encore
01:46:50le séminaire de la majorité
01:46:52de l'ex majorité présidentielle
01:46:54pour se prononcer
01:46:56en tout état de cause
01:46:58à Marseille, la gauche est désormais
01:47:00dans tous les seconds tours
01:47:02deux députés
01:47:04ou insoumis ont été élus au premier
01:47:06tour et donc nous avons
01:47:08une situation qui est
01:47:10pas tout à fait la même
01:47:12que la situation nationale
01:47:14Et Léo un mot
01:47:16sur la cinquième circonscription des bouches du Rhône
01:47:18Tatiana vous parliez des candidats purgés
01:47:20Il y avait un candidat purgé par Mélenchon
01:47:22dans cette circonscription
01:47:24Oui il y a eu
01:47:26une soirée avec beaucoup de suspense
01:47:28puisqu'il s'agit d'Hendrick Davy
01:47:30qui était
01:47:32confronté à Alain Popelard
01:47:34qui lui représentait
01:47:36la ligne mélenchoniste
01:47:38légitimiste
01:47:40ils ont été très
01:47:42proches pendant tout le dépouillement
01:47:44et finalement Hendrick Davy
01:47:46est arrivé à un point
01:47:48devant son concurrent
01:47:50insoumis officiel
01:47:52en première position
01:47:54c'est le RN
01:47:56il y a eu beaucoup d'incertitudes
01:47:58pour savoir si le troisième
01:48:00c'est à dire Alain Popelard
01:48:02le représentant de Jean-Luc Mélenchon
01:48:04allait se désister ou non
01:48:06il a demandé à Hendrick Davy, pourtant arrivé
01:48:08deuxième, de le faire
01:48:10et puis face à la pression
01:48:12il a fini par adresser un communiqué
01:48:14indiquant
01:48:16qu'il ne prendrait pas le risque de faire gagner le RN
01:48:18et que par conséquent
01:48:20il appelait à voter Hendrick Davy
01:48:22Merci Léo, merci, ça souffle
01:48:24il y a beaucoup de Mistral à Marseille, on entend ça
01:48:26Merci Léo !
01:48:28Je suis en direct du Mondial La Marseillaise à Pétanque
01:48:30et je vous y invite
01:48:32pour la prochaine fois Orianne
01:48:34Avec grand plaisir, profitez bien
01:48:36Merci Léo, on regarde La Une
01:48:38Une semaine pour lui barrer la route, c'est Jordan Bardella
01:48:40évidemment à La Une de La Marseillaise
01:48:42Merci Léo, merci, on va retrouver évidemment très vite
01:48:44Et on prend la direction de l'Assemblée nationale
01:48:46à présent pour aller voir Elsa Mondingava
01:48:48Elsa, dans quelques instants
01:48:50quelques minutes, les premiers députés
01:48:52élus d'hier soir
01:48:54vont faire leur entrée dans l'Assemblée
01:48:56Et oui
01:48:58dans 10 minutes à 14h
01:49:00les portes de l'Assemblée vont s'ouvrir
01:49:02il y a des députés qui sont un petit peu déjà dans le secteur
01:49:04Emmanuel Grégoire
01:49:06député socialiste nouvellement élu à Paris
01:49:08et dans le coin j'ai vu aussi la communiste
01:49:10Elsa Faucillon
01:49:12alors il y en a 76 des députés qui ont été élus au premier tour
01:49:14ils ne vont pas tous venir aujourd'hui
01:49:16mais certains seront présents
01:49:18on annonce des députés socialistes
01:49:20il y aura le député de la majorité Pierre Cazeneuve réélu dans les Hauts-de-Seine
01:49:22et puis des députés du Nouveau Front Populaire
01:49:24beaucoup d'insoumis
01:49:26et des communistes, je vous rappelle
01:49:2876 députés élus d'hier soir
01:49:3039 du Rassemblement national
01:49:32mais eux sont plutôt en province
01:49:34donc ne seront pas forcément à Paris aujourd'hui
01:49:3632 du Nouveau Front Populaire
01:49:38deux députés du camp présidentiel
01:49:40un député LR et deux députés d'hiver droite
01:49:42ouverture des portes derrière moi à 14h pile
01:49:44Merci Elsa
01:49:46et on rappelle qu'on suivra bien sûr tout ça sur nos antennes
01:49:48l'arrivée de ces députés
01:49:50suite de cette édition spéciale
01:49:52peut-être un mot de conclusion
01:49:54sur cet entre-deux-tours
01:49:56et sur les projections sur ce qui va se passer
01:49:58dimanche prochain Arnaud
01:50:00c'est un entre-deux-tours qui peut nous réserver des surprises
01:50:02c'est un entre-deux-tours risqué
01:50:04pour quel camp c'est le plus risqué d'ailleurs ?
01:50:06Il est extrêmement risqué d'abord pour le Président de la République
01:50:08parce qu'en fait finalement
01:50:10il est face à un dilemme globalement
01:50:12aujourd'hui, soit il y a une majorité absolue
01:50:14ou une majorité relative forte pour le Rassemblement national
01:50:16ce qui est quand même une des hypothèses
01:50:18malgré tout les plus probables aujourd'hui
01:50:20au vu de la dynamique électorale
01:50:22soit il organise l'ingouvernabilité du pays
01:50:24et s'il organise
01:50:26l'ingouvernabilité du pays
01:50:28il rend un très mauvais service aussi
01:50:30aux institutions de la Ve République
01:50:32donc certains ne manqueront pas d'une certaine manière
01:50:34de lui demander un certain nombre de comptes
01:50:36donc la vérité c'est qu'aujourd'hui
01:50:38c'est lui qui est le plus en difficulté
01:50:40c'est malgré tout Emmanuel Macron
01:50:42c'est le Président de la République
01:50:44c'est le camp présidentiel
01:50:48En fait le Rassemblement national
01:50:50a déjà gagné et haut la main
01:50:52alors quel que soit le résultat de dimanche
01:50:54je ne suis pas certain
01:50:56qu'ils aient une majorité absolue
01:50:58par contre quand je dis que le Rassemblement national a déjà gagné
01:51:00c'est qu'il y a un aspect que personne n'aborde
01:51:02c'est que pour le Rassemblement national
01:51:04cette élection c'est jackpot 3 citrons
01:51:06c'est avec 10 millions d'électeurs
01:51:08au premier tour
01:51:10et plus de 200 députés
01:51:12a priori élus
01:51:14en gros c'est un parti qui va toucher à peu près 20 millions d'euros
01:51:16par an
01:51:18et le temps de parole dans les médias va forcément augmenter
01:51:20donc ça donne des moyens considérables
01:51:22à la machine Rassemblement national
01:51:24pour les scrutins
01:51:26pour les municipales
01:51:28de 2026
01:51:30pour la présidentielle de 2027
01:51:32donc même s'ils n'ont pas la majorité absolue
01:51:34dimanche prochain
01:51:36ils ont déjà gagné de ce point de vue et haut la main
01:51:38Ils ont surtout gagné
01:51:40parce que moi je constate quand même que pendant cette campagne
01:51:42malgré toutes les polémiques qu'il y a eu
01:51:44qui auraient pu atteindre le RN
01:51:46je pense à la question des binationaux avec notamment cette sortie de Roger Sudreau
01:51:48je pense aussi à cette
01:51:50question de chef des armées
01:51:52la polémique sur le président de la République
01:51:54chef des armées
01:51:56ça n'a pas touché le RN
01:51:58ça n'a rien fait
01:52:00et donc ce que je constate c'est qu'il risque de se renforcer
01:52:02et là où ça peut être dangereux c'est non seulement pour l'alliance de gauche
01:52:04parce qu'on risque de voir beaucoup de divisions
01:52:06beaucoup de dissensions
01:52:08et donc j'espère qu'ils sauront surmonter ces divisions
01:52:10pour arriver à faire front
01:52:12et puis au sein du bloc de la majorité
01:52:14du bloc central parce que là aussi
01:52:16on l'a vu tout à l'heure, il y a des divisions
01:52:18il y a des divergences, il risque d'y avoir 50 nuances
01:52:20de désistement et donc là ça risque
01:52:22de participer justement à la confusion
01:52:24la clarification en fait que vous les présidents de la République
01:52:26mènent à un énorme
01:52:28un énorme problème
01:52:30de bordélisation du pays, il faut être tout à fait honnête
01:52:32et on est tous dans l'inconnu
01:52:34absolu de ce qui va se passer à l'Assemblée Nationale
01:52:36avec un vrai questionnement sur une Assemblée Nationale
01:52:38ingouvernable, et là qu'est-ce qui se passe ?
01:52:40C'est le risque Arnaud, en un mot
01:52:42il nous reste 30 secondes d'avoir une Assemblée Nationale
01:52:44ingouvernable ? Oui c'est un risque
01:52:46ce qui sera si inédit sous la Ve République
01:52:48parce qu'encore une fois la Ve République est faite pour
01:52:50dégager des majorités stables et permettre
01:52:52à des gouvernements de gouverner dans la durée
01:52:54on serait dans une crise assez exceptionnelle, oui tout à fait
01:52:56Merci, merci beaucoup
01:52:58merci Arnaud Benedetti d'avoir été avec nous
01:53:00merci Stéphane Vernet, on se retrouve demain
01:53:02nous Stéphane, et merci Satiana Renard-Barzac
01:53:04Merci Clément
01:53:06Merci à vous Oriane, la journée spéciale législative
01:53:08se poursuit sur les chaînes parlementaires
01:53:10dans quelques instants, vous avez rendez-vous
01:53:12avec Brigitte Boucher qui va vous faire vivre
01:53:14l'arrivée des tout premiers députés
01:53:16à l'Assemblée, élus dès hier soir
01:53:18et puis à 18h, rendez-vous avec Thomas Hugues
01:53:20Sens Public, vous souhaite une très bonne
01:53:22journée à l'écoute des chaînes parlementaires

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