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Le Rassemblement national est aux portes du pouvoir ce lundi 1er juillet, au lendemain du premier tour des élections législatives. La gauche apparaît comme la principale force en opposition à l'extrême droite et appelle à constituer un front républicain face au risque de l'arrivée de Jordan Bardella à Matignon. Distancé, le camp présidentiel jouera les arbitres dans de nombreuses circonscriptions.

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Transcription
00:00On le disait donc, notre invitée ce soir c'est Sophie Binet. Rebonsoir Secrétaire Générale de la CGT.
00:05Est-ce que ce raz-de-marée du Rassemblement National, plus de 33% des voix, vous le vivez, vous, comme un échec ?
00:11On le rappelait tout à l'heure, vous aviez appelé à voter Nouveau Front Populaire, ce qui était assez inédit, dès le premier tour.
00:17Comment vous l'avez vécu, vous, ces résultats hier soir ?
00:20Eh bien, je crois que les résultats d'hier soir, ils disent que rien n'est joué et que tout dépend de la campagne qui s'ouvre maintenant.
00:26C'est une nouvelle campagne qui s'ouvre et ça dépend notamment de la responsabilité que vont prendre toutes les forces politiques.
00:33Je suis donc ici pour leur lancer un appel solennel.
00:37Tout nini et toute mise dos à dos de l'extrême droite avec une quelconque autre force politique
00:42conduira mécaniquement à amener une majorité absolue au Rassemblement National.
00:47Par contre, on sait, on le voit notamment dans votre reportage, à quel point la question des désistements est centrale.
00:53Là, le temps tourne, il y a urgence. Il reste 24 heures pour que l'ensemble des forces républicaines se désistent pour permettre aux candidats le mieux possible.
01:00Plus de 179 désistements, selon le chiffrage du journal Le Monde, à 20 heures.
01:07Vous vous y croyez encore ? Tout n'est pas fichu pour la gauche ?
01:11Il reste encore 24 heures pour en faire d'autres, des désistements.
01:14Et moi, ce que je tiens à dire ici, c'est que ce n'est pas possible que ça soit toujours à géométrie variable et toujours dans le même sens.
01:20Tous les candidats du Nouveau Front Populaire se sont désistés.
01:23Tous les candidats de la Macronie devraient faire de même.
01:27En 2002, en 2017, en 2022, les organisations syndicales, les électeurs et électrices de gauche ont pris leur responsabilité pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
01:38Moi, je peux en témoigner. C'était pas agréable de voter pour Jacques Chirac et pour Emmanuel Macron.
01:42C'était mes premiers votes. Mais si c'était à refaire, je le referais.
01:46Parce que jamais il ne faut mettre dos à dos l'extrême droite avec une quelconque autre force politique.
01:52Il y a une différence de nature. L'extrême droite, on sait quand elle arrive au pouvoir.
01:56On sait quand ça commence, mais on ne sait pas quand ça finit.
01:58Pourquoi ? Parce qu'elle s'attaque aux libertés.
02:01Elle s'attaque à tous les contre-pouvoirs, aux juges, aux médias, aux organisations syndicales, aux ONG.
02:06Elle s'attaque aux principes républicains, à l'état de droit.
02:09Elle s'attaque aussi aux libertés d'expression et même, elle les installe à un régime général de fake news
02:17avec un relativisme généralisé pour réécrire l'histoire, réécrire la science, par exemple.
02:22Vous allez nous dire ce que vous redoutez.
02:23Ça n'est pas un parti comme les autres.
02:24Exactement. Alors précisément, ça n'est pas un parti comme les autres.
02:27Mais qu'est-ce que vous dites aux plus de 10 millions de Français qui ont voté pour ce parti qui n'est pas comme les autres
02:34et qui n'imaginent pas les choses de la même manière que vous ?
02:37Ce que je leur dis, vraiment, c'est ne nous tirons pas une balle dans le pied dimanche prochain.
02:42Le Rassemblement national, c'est un danger pour notre démocratie, pour nos libertés.
02:47C'est aussi un danger en tant que travailleuses et travailleurs.
02:50Pourquoi ? Parce que le Rassemblement national est toujours du côté des patrons, du côté des puissants.
02:56On l'a vu à l'Assemblée nationale par leur vote.
02:59À chaque fois qu'il a fallu voter pour l'augmentation des salaires, par exemple, ils ont voté contre.
03:03On le voit dans leur programme qui s'inscrit dans la continuité directe du programme économique et social d'Emmanuel Macron.
03:08Ils veulent continuer les cadeaux pour les plus riches et pour les grandes entreprises.
03:12Ils ne veulent pas abroger la réforme des retraites puisqu'ils remettent ça à très très loin.
03:16Ici, les comptes publics vont bien.
03:18Ils disent à l'automne.
03:20Oui, sauf qu'ils disent à l'automne après la revue des finances publiques.
03:24Or, on sait que la France est endettée et on sait que le Rassemblement national ne va pas améliorer les finances
03:28puisqu'il ne veut pas augmenter les impôts pour les plus riches.
03:31Mais comment vous expliquez alors que ces travailleurs que vous êtes supposés défendre à la CGT,
03:36ces travailleurs, ces classes populaires, n'entendent pas le message que vous donnez là sur le plateau
03:41et se soient tournés majoritairement vers le Rassemblement national ?
03:44D'abord parce que le Rassemblement national, c'est le parti du mensonge,
03:47qu'il passe son temps à mentir et à réécrire la vérité.
03:50Et ça, ça fait partie des dangers démocratiques du Rassemblement national.
03:54Et puis ensuite, la deuxième chose, parce que l'extrême droite,
03:58elle prospère sur les cendres laissées derrière elle par les politiques néolibérales.
04:02Quand on ferme un service public, quand on ferme une usine,
04:05on fait élire un député du Rassemblement national.
04:08Le problème, c'est que les politiques d'Emmanuel Macron ont déroulé le tapis rouge à l'extrême droite.
04:12Et c'est pour ça que j'ai envie de dire à ces électeurs et à ces électrices,
04:15le bulletin du Rassemblement national, c'est pas le bon bulletin pour sanctionner le gouvernement.
04:19La preuve, le gouvernement et Emmanuel Macron ont tout fait pour organiser ce tête-à-tête.
04:24Pour eux, le Rassemblement national, c'est l'opposant utile.
04:27Pour sanctionner le gouvernement, il faut voter pour le nouveau Front populaire
04:30qui présente et qui propose des alternatives sociales et des perspectives de progrès.
04:34Le bulletin du Rassemblement national, c'est ni le bon bulletin pour sanctionner le gouvernement,
04:39ni le bon bulletin pour avoir des avancées pour les salariés.
04:42Au contraire, ça serait le pire pour les travailleuses et les travailleurs.
04:45On sent quand même, Sophie Binet, que ce soit sur le programme qui a été mis en place par le président
04:50ou, là, sur les consignes en vue du second tour,
04:53on vous sent quand même très en colère à l'égard du président de la République.
04:57Oui, je confirme. Je suis très, très, très en colère.
05:01Cette décision de dissolution était scandaleuse dans ce contexte-là,
05:06avec une campagne en moins de trois semaines, alors que l'extrême droite était tellement dynamique.
05:10C'était un calcul électoraliste pour enfermer, encore une fois, dans un tête-à-tête avec lui et l'extrême droite.
05:17Et ce que je veux dire ici, c'est qu'on ne joue pas avec nos vies comme on joue au poker.
05:22Si Emmanuel Macron a une passion du jeu, qu'il aille au casino à Deauville, il y en a de très bons,
05:27mais qu'il arrête de jouer avec l'avenir du pays, parce que c'est ça qu'il a fait avec cette dissolution,
05:32et c'est ça qui est très grave.
05:33Là, ici, ce que je veux dire aussi aux responsables politiques, c'est qu'il y a des vies derrière leurs choix.
05:38Il y a des vies avec des personnes qui ont peur, aujourd'hui,
05:41de ce qui peut se passer si le Rassemblement national arrive au pouvoir.
05:44Ces personnes, elles n'ont peur pas pour rien, parce que, déjà, depuis trois semaines,
05:47la parole raciste se libère, la parole homophobe se libère,
05:51la violence de l'extrême droite se libère.
05:53Il y a eu, par exemple, une grave agression homophobe le 12 juin au soir à Paris,
05:57commise par quatre militants du Rassemblement national,
06:00qui ont été punis de six mois de prison avec sursis.
06:04La question que je pose, c'est, demain, si le ministre de la Justice est au Rassemblement national
06:09et contrôle les parquets et les procureurs,
06:11est-ce que ces mêmes militants seront condamnés à six mois de prison avec sursis ?
06:15Le Rassemblement national, c'est un parti raciste, sexiste, homophobe, et c'est un parti violent.
06:19Vous voulez dire qu'il n'y aura pas de justice si le Rassemblement national est au pouvoir ?
06:24Il n'y aura pas de peine, il n'y aura pas de sanction ?
06:28Ce que je veux dire, c'est que c'est dangereux, que notre État de droit est en danger,
06:31parce que le Rassemblement national contrôlera l'appareil d'État,
06:34contrôlera le ministère de l'Intérieur, ça veut dire qu'il nommera les préfets,
06:38qu'il contrôlera les forces de police, il contrôlera également la justice
06:42et il aura la main sur les parquets qui ne sont pas indépendants du gouvernement.
06:47C'est tous ces dangers qui nous inquiètent avec cette possible arrivée du Rassemblement national au pouvoir.
06:54Vous voulez écouter l'avocat sur le plateau ?
06:56Je rejoins, une fois n'est pas coutume, largement Sophie Binet.
07:01Je pense qu'il faut une union sacrée contre l'extrême droite.
07:04J'ai déjà eu l'occasion de le dire, donc je vais arrêter de me répéter.
07:07En revanche, est-ce que vous ne pensez pas à deux choses ?
07:10Premièrement, est-ce qu'il n'y a pas un problème de lisibilité
07:13de ce que serait l'alternative en l'occurrence au RN ?
07:17Les Français, les électeurs ont besoin de savoir ce que ce sera
07:22si effectivement ils se déplacent pour participer à ce fameux barrage.
07:27Or, quelqu'un l'a dit tout à l'heure sur le plateau, je ne sais plus qui, mais c'était intéressant,
07:31il disait que le Front Populaire, en fait, c'est une alliance de circonstances.
07:36Une fois élus, les députés qui en font partie reprendront,
07:40c'est Pablo qui disait ça, reprendront leur droit, rejoindront leur famille.
07:45Ce qui veut dire que LFI, en fait, ne sera pas majoritaire au gouvernement
07:50puisqu'en fait ça pourra être une espèce d'alliance entre tous les républicains
07:54au sens large de l'Assemblée et non pas un gouvernement du nouveau Front Populaire
08:01avec LFI majoritaire.
08:02Donc ça, je pense que ça peut être plus clairement dit aux Français
08:06qui craignent LFI, premier élément.
08:09Même si moi je trouve les pudeurs de Gazelle, de Bruno Le Maire, Édouard Philippe, etc.
08:14tout à fait dérisoires et inadaptées au moment, on est d'accord.
08:19Elle est très longue votre question.
08:20Deuxième question et j'en termine par là, pardon.
08:24Est-ce que vous ne devez pas faire un effort, pour le coup, la gauche,
08:30sur le programme en l'état présenté par le nouveau Front Populaire
08:33qui est quand même un programme bien à gauche,
08:35est-ce que vous ne devriez pas montrer que c'est davantage les sociodémocrates
08:40à peu près calmes qui vont guider, ça rejoint le premier bout de ma question
08:45que j'ai posée il y a 25 minutes maintenant,
08:48est-ce que vous ne devriez pas montrer que c'est une gauche,
08:52de centre-gauche au fond, qui va gouverner
08:55et non pas les fous furieux de la France insoumise,
08:58si je puis reprendre ce qui est dit sur Twitter,
09:00ce n'est pas l'expression qui est de moi,
09:02mais voilà, je me mets à la place des électeurs.
09:04Trois choses. D'abord, il y a un programme du nouveau Front Populaire qui est clair
09:08et ce que je veux dire ici, c'est que ce qui est très important,
09:11c'est de répondre aux aspirations sociales.
09:13On ne battra pas l'extrême droite si on ne répond pas aux aspirations sociales
09:16des travailleuses et des travailleurs
09:18et donc dans ce programme, il y a un certain nombre de points qui sont indispensables.
09:21Les points indispensables, c'est la brogation de la réforme des retraites
09:24et l'abandon de la réforme de l'assurance-chômage,
09:26c'est l'augmentation des salaires et des pensions
09:29et c'est le renforcement de nos services publics
09:31qui vont très mal, à commencer par le service public de santé
09:34et la réponse aux défis environnementaux.
09:37La deuxième chose que je veux dire, c'est que
09:40je sais que pour beaucoup de personnes,
09:43voter pour le nouveau Front Populaire,
09:45ce n'est peut-être pas un choix de cœur.
09:46Je le sais puisque moi, j'ai fait la même chose deux fois
09:48en votant pour Emmanuel Macron et une fois en votant pour Jacques Chirac.
09:51Mais ce que j'ai envie de leur dire, c'est que
09:53l'enjeu dépasse le clivage entre la gauche et la droite.
09:57La question, c'est l'avenir de notre devise républicaine,
10:00l'avenir de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
10:04Et ça, ça vaut le coup de faire un effort pour un vote.
10:07Et puis la troisième chose que je veux dire, c'est que
10:10franchement, ce que dit Bruno Le Maire et autres
10:13et notamment les peurs qu'agite Jordane Bardella,
10:15la ficelle, elle est grosse.
10:17Tout le monde sait très bien que Jean-Luc Mélenchon
10:19ne sera pas Premier ministre.
10:21Donc il faut arrêter de raconter n'importe quoi sur ce sujet.
10:24Vous tombez bien parce que figurez-vous, Sophie Binet,
10:27qu'on a des questions de téléspectateurs qui nous parviennent.
10:29Et qui font écho à ce que vous venez de dire.
10:32Hervé, qui dit, j'ai envie de voter pour le Nouveau Front Populaire
10:35au second tour pour faire barrage au RN.
10:37Mais pour franchir le cap, je dois savoir
10:39qui sera le Premier ministre de cette union de gauche.
10:42Ce que l'on peut entendre.
10:43Et en parallèle, il y a cette déclaration de Sofia Chikirou
10:46et vous répondrez juste après,
10:47candidate du Nouveau Front Populaire dans la sixième circonscription de Paris
10:52qui est une proche de Jean-Luc Mélenchon
10:54et qui dit, ce sera soit Mélenchon à Matignon,
10:57soit un autre insoumis.
10:59Oui, juste, je peux faire une toute petite remarque
11:01parce que j'ai vu cette interview
11:02et c'est Paul Larrouturou qui l'interroge en l'occurrence.
11:05Notre second frère de LCI.
11:06Exactement.
11:07Ça dure cinq minutes.
11:08Et en fait, il le pousse.
11:10Elle ne veut pas répondre.
11:11Elle ne veut pas répondre.
11:12Ce n'est pas le sujet, Premier ministre.
11:13Ce n'est pas le sujet.
11:14Et d'ailleurs, elle dit, ce ne sera pas Mélenchon.
11:16Et elle dit, ce ne sera pas Mélenchon.
11:17Oui, mais elle finit quand même par le dire.
11:18Oui, mais...
11:19Elle ne dit pas ça.
11:20Elle dit, il y a plein d'autres insoumis que Jean-Luc Mélenchon.
11:22D'accord, mais ce que je veux dire,
11:23c'est que tous les trois jours,
11:24on a le sentiment qu'on entend quelqu'un qui dit
11:26que ce ne sera sûrement pas avec Jean-Luc Mélenchon
11:28et que le lendemain,
11:29il y a toujours quelqu'un d'autre pour dire le contraire.
11:31Vous, est-ce que ce serait un problème pour vous, par exemple,
11:34que Jean-Luc Mélenchon soit à Matignon
11:37pour incarner et représenter ce nouveau front populaire ?
11:41Pour la CGT, moi, je l'ai dit depuis le début,
11:44l'enjeu, ce n'est pas le casting.
11:45La question, c'est le programme.
11:46Les travailleuses et les travailleurs,
11:47ce qu'ils souhaitent savoir,
11:48c'est qu'est-ce qui va se passer pour moi.
11:50Et il y a des choses qui sont indispensables
11:52en matière de rupture
11:53avec les politiques économiques et sociales d'Emmanuel Macron.
11:56Mais Hervé qui s'adresse à vous et qui vous dit
11:58« Moi, pour voter pour votre programme,
12:00pour les mesures que vous vous défendez
12:02en tant que patronne de la CGT,
12:03j'ai besoin de savoir quel sera le coup d'œuvre. »
12:05D'après qui sera à Matignon ?
12:07Vous lui répondez quoi ?
12:08Ensuite, moi, ce que je dis également depuis le début,
12:10c'est qu'il faut rassembler
12:12et il faut que les figures qui clivent s'effacent
12:15pour laisser place à des figures plus rassembleuses.
12:17Et je crois qu'il y en a beaucoup,
12:18y compris à France Insoumise.
12:20Donc vous pensez que Jean-Luc Mélenchon
12:23est une figure clivante
12:25et qu'il ne peut pas être la bonne personne ?
12:27Il a dit lui-même qu'il n'était pas candidat
12:29et qu'il ne s'imposerait pas.
12:30Après, je suis secrétaire général de la CGT.
12:32Je suis secrétaire général d'un syndicat,
12:34pas d'un parti politique.
12:35Donc ce n'est pas moi qui vais rentrer dans ces détails-là.
12:37Mais ce que je peux dire,
12:38c'est que d'un point de vue institutionnel,
12:40les choses sont factuelles.
12:41Pour être Premier ministre,
12:42il faut a priori avoir un vote de confiance
12:44de l'Assemblée nationale.
12:45Donc la question, c'est quelle majorité
12:47il y a à l'Assemblée nationale.
12:49Et donc là, tout le monde roule un peu des muscles,
12:51évidemment, en disant « ça sera forcément moi ».
12:53Mais tout dépend du nombre de députés à la fin
12:55et de la majorité qui sera construite.
12:57Là, ce qui est déjà clair,
12:59c'est que Jean-Luc Mélenchon a dit à plusieurs reprises
13:01qu'il ne s'imposerait pas,
13:02qu'il ne serait pas candidat.
13:04Et ensuite, ce qui est clair également,
13:06c'est qu'il faudra trouver une figure rassembleuse
13:08au service de ce programme
13:10pour répondre aux exigences sociales.
13:12Parce qu'aujourd'hui, c'est bien ça la question clé,
13:14c'est répondre à la première attente
13:16et ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon, selon vous.
13:18Les Françaises et les Français, c'est les salaires.
13:20On va juste regarder, je vous donne le micro dans un instant,
13:22mais on voulait regarder les unes de l'IB
13:24et de l'Huma, pardon.
13:26Libération contre le RN,
13:28désiste, prouve que tu résistes.
13:30Ils se sont fait consulter, mais visiblement...
13:32Le tic-un-deuil à France Gall,
13:34même chose pour l'Humanité,
13:35désiste, prouve que tu résistes.
13:37C'est la une de l'Humanité.
13:39Jolie, non ?
13:40Oui, et je pense que ça résume
13:42exactement l'enjeu.
13:44C'est-à-dire que les non-désistements,
13:46c'est une honte.
13:48Les forces politiques,
13:50les candidates et candidats qui se maintiendraient
13:52en troisième position alors que
13:54le RN est en situation de garigner,
13:56seront responsables de l'accession
13:58au pouvoir de l'extrême droite.
14:00Et moi, ce que je veux dire là aussi, c'est que
14:02dimanche soir, on a vu que les résultats
14:04se jouaient à très peu de choses près.
14:06Pourquoi ? Parce que c'est 577 élections
14:08différentes. Et donc,
14:10dans plein de circonscriptions, le député
14:12deuxième ou troisième, par exemple, ça s'est fait
14:14à 100 voix près. Et ça, ça va être la même chose
14:16dimanche soir prochain. Les choses vont être
14:18très serrées. Donc, chacune et chacun,
14:20il faut qu'on prenne nos responsabilités.
14:22Mais évidemment, les forces politiques et les
14:24candidats et candidates ont des responsabilités
14:26à prendre. On n'oubliera pas,
14:28nous, on a pris les nôtres. Si en face,
14:30ils ne sont pas prêts de prendre les leurs, alors que c'est grâce
14:32à nous que deux fois Emmanuel Macron a pu être
14:34élu largement, ça, ça sera très
14:36grave face à l'histoire. Il faudra s'en expliquer.
14:38Sophie Binet, justement, vous parlez de face à l'histoire.
14:40J'entends vos craintes. Notamment, vous évoquiez
14:42la libération de la parole raciste,
14:44de la libération de propos homophobes.
14:46Ce sont des craintes légitimes
14:48que se posent effectivement beaucoup d'électeurs.
14:50Mais de la même manière,
14:52beaucoup d'électeurs ont été extrêmement
14:54choqués et face à l'histoire,
14:56ne sont pas prêts à voter
14:58pour un certain nombre de personnalités,
15:00notamment de la France insoumise,
15:02qui ont tenu des propos clairement
15:04antisémites,
15:06les ont réitérés, les ont assumés,
15:08qui sont aujourd'hui candidats
15:10et qui ont contribué à déchaîner
15:12les violences antisémites
15:14qu'on connaît depuis le 6 octobre en France,
15:16plus de 1000% d'augmentation
15:18d'actes antisémites. Et on ne vous a jamais
15:20entendu là-dessus, on ne vous entend pas.
15:22On ne vous entend pas le dire là.
15:24Vous vous appelez à voter indistinctement
15:26pour tous ces candidats-là. Est-ce que vous ne pensez pas
15:28que finalement, la gauche
15:30a commis une erreur en tournant
15:32le dos à la social-démocratie
15:34et en acceptant
15:36de s'allier avec des candidats
15:38qui sont minoritaires, c'est vrai, mais avec des candidats
15:40qui ne sont pas républicains ?
15:42Quelques secondes pour répondre, Sophie Binet.
15:44Pardonnez-moi.
15:46Il y a deux choses différentes. D'abord,
15:48sur la social-démocratie,
15:50la montée de l'extrême droite, c'est aussi le résultat
15:52de la social-démocratie qui a oublié
15:54ses promesses en direction du monde du travail.
15:56Là, clairement, je le dis et le redis,
15:58il y a des réponses à apporter sur la question sociale.
16:00Si c'est pour avoir la continuité de la politique
16:02d'Emmanuel Macron, ce n'est pas possible.
16:04Il s'agira au désastre en 2027.
16:06Ensuite, sur les questions d'antisémitisme,
16:08l'antisémitisme, c'est grave, c'est interdit par la loi.
16:10S'il y a des candidats
16:12qui ont eu des propos antisémites,
16:14ils doivent se retirer. A ma connaissance,
16:16ils ont été retirés par le Nouveau Fonds Populaire.
16:18David Guiraud n'a pas été retiré.
16:20Tous ceux qui ont eu des propos antisémites
16:22affichés, ils ont été retirés par le Nouveau Fonds Populaire.
16:24Non, c'est faux. Ils sont toujours candidats.
16:26C'est pas vrai. David Guiraud est candidat.
16:28Mais quels propos antisémites de David Guiraud ?
16:30Désolée.
16:32Il s'en est expliqué.
16:34Ça, c'est pas antisémite.
16:36Ça, c'est pas antisémite. Il ne faut pas tout mélanger.
16:38Attention. Non, mais moi, je voudrais avoir...
16:40Un dernier mot.
16:42L'antisémitisme, c'est quelque chose de très grave
16:44et de précis.
16:46L'apologie des actes terroristes.
16:48C'est quelque chose de différent. Je ne suis pas d'accord avec ça.
16:50La Sénat a dit que c'était terroriste le 7 octobre.
16:52Mais ça n'est pas antisémite
16:54de ne pas dire que le Hamas...
16:56Merci beaucoup.

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