• il y a 4 mois
?' chaque match de l'équipe de France, un envoyé spécial de « L'Équipe » à l'Euro 2024 décrypte les choix de Didier Deschamps. Aujourd'hui, Vincent Duluc, journaliste de la rédaction, analyse sa prestation lors de la victoire contre la Belgique (1-0).

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Transcription
00:00L'équipe de France a donc éliminé la Belgique, 1-0 en huitième de finale de cet Euro.
00:07Et on va donc essayer un peu de se mettre dans la tête de Didier Deschamps.
00:24Et commencer notamment par son organisation de départ,
00:27qui était un 4-3-3 un peu surprenant.
00:29Surprenant d'une part parce qu'on s'attendait à un losange,
00:32d'après les échos qu'on avait pu en avoir.
00:34Et parce que ce losange-là aurait été la logique même du choix des hommes.
00:39Quand on aligne Marcus Thuram, Kylian Mbappé et Antoine Griezmann,
00:44on ne pense pas forcément au 4-3-3.
00:46Parce que Didier Deschamps dit souvent qu'il faut mettre les joueurs dans la meilleure position.
00:50La meilleure position de Griezmann, elle est forcément axiale.
00:52On voit quand même pourquoi Didier Deschamps l'a choisi.
00:55On sent bien qu'il a quand même voulu gagner aussi la bataille de la largeur.
00:58Parce qu'on sait que la largeur, c'est justement la faiblesse du losange.
01:01Vous entassez les joueurs dans l'axe et sur les côtés.
01:03Ça demande au milieu de beaucoup de centrer pour aller fermer les couloirs.
01:06Et vu la composition de départ des Belges, qui a été très offensive sur le papier,
01:10c'était sans doute là aussi la volonté du sélectionneur de fermer un peu ses couloirs.
01:15Alors offensivement, ça n'a pas vraiment fonctionné.
01:17Mais défensivement, c'est quand même ça qui porte l'équipe de France.
01:21On a l'impression aussi que c'est ça qui dirige le raisonnement de Didier Deschamps dans cet Euro.
01:29Didier Deschamps a bâti ce record changement un jour, en finale de la Coupe du Monde,
01:33en faisant 7 changements grâce au 5 auquel il avait le droit,
01:36plus la prolongation, plus un protocole commotion.
01:39C'est un record qui ne battra jamais et il ne va pas souvent arriver à 5.
01:42Il ne le fait jamais. Il a toujours été assez rétif aux changements.
01:45Déjà pendant la Coupe du Monde 2018, il faisait toujours les mêmes modifications en fin de match.
01:49Un peu toliso, un peu féquère pour garder le ballon quand l'équipe de France se menait.
01:53Et puis c'était à la fin de la Coupe du Monde 2018,
01:55dans cet Euro, il est de nouveau très réticent à faire un changement.
01:58Sans doute parce que lundi, contre la Belgique, il avait un équilibre qui lui convenait
02:02et qu'il avait voulu conserver jusqu'au bout cet équilibre défensif.
02:05Dans la réalité, c'est vrai qu'on a parfois pu se demander pourquoi
02:09Antoine Griezmann n'était pas sorti, par exemple, plus tôt.
02:12Et même pourquoi Adrien Drabiau, qui était en difficulté, qui avait pris un carton,
02:15il aurait très bien pu être relayé par Fofana ou pour Kamavinga.
02:19Mais il a toujours fait comme ça. Il a toujours fait ce qu'il faisait.
02:23Mais il a toujours fait comme ça. Il a toujours fait peu de changements.
02:26Il pense toujours qu'il prend un risque en faisant un changement.
02:30Et ce n'est pas quelqu'un qui aime prendre des risques.
02:32Quand le score n'est pas acquis, il laisse les joueurs sur le banc.
02:35Tant pis pour la dynamique sociale.
02:37Tant pis si, athlétiquement, il aura besoin de ses joueurs.
02:40On se pose un peu la question pourquoi, par exemple, Barcola,
02:42qui avait été l'attaquant le plus intéressant au troisième match, n'est pas rentré.
02:46C'est parce que Didier Deschamps, quand il fait match nul ou quand il gagne,
02:49il ne change presque rien.
02:53Sa conférence de presse lui ressemble en fait.
02:55C'est deux logiques toujours qui s'affrontent.
02:56La presse, d'une part, va appuyer sur le fait que l'équipe de France
03:00n'ait toujours pas marqué un but dans le jeu par elle-même
03:03depuis le début de la compétition.
03:04Et sur le fait qu'on soit parfois un petit peu ennuyé.
03:06Lundi à Düsseldorf.
03:08Mais lui, il est dans sa logique.
03:10Donc il valorise cette qualification en demandant de ne pas la banaliser.
03:13Il essaie de valoriser aussi ses choix de départ.
03:17Et il va faire un choix de départ qui va lui permettre d'aller plus loin.
03:20Il essaie de valoriser aussi ses choix de départ.
03:22Il a l'air assez content finalement d'avoir raison un peu contre tout le monde.
03:26On a senti un peu dans les conférences de presse précédentes
03:28qu'il commençait à réagir par un peu par rapport à l'extérieur.
03:31Alors il dit qu'il n'y a rien, mais tous les échos lui arrivent.
03:34Et là, on a bien vu qu'il parle de Goundé en disant
03:37vous me l'avez taillé pendant deux ans, mais vous avez vu le joueur qu'il est.
03:40Il parle de Colomuhany, vous vous demandez toujours pourquoi je le fais jouer.
03:43Mais finalement, je l'ai fait jouer et le but est venu de lui.
03:45On a l'impression qu'il est vraiment rentré dans la compétition
03:48à travers cette conférence de presse et qu'il a envie de battre tout le monde,
03:52y compris les journalistes.

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