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Apolline de Malherbe reçoit Xavier Bertrand, président "Les Républicains" de la région Hauts-de-France, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce mercredi 3 juillet 2024.

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Xavier Bertrand, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes le président LR de la région Hauts-de-France. On va évidemment parler des réactions et de l'alternative que vous voulez proposer
00:16s'il n'y a pas de majorité absolue dans le pays dimanche prochain. Je disais président LR mais je vais d'abord commencer par vous demander de réagir
00:24à ce que Eric Ciotti annonce à l'instant. Il dit avoir entamé une procédure d'exclusion de Xavier Bertrand. Il dit je suis le président de LR pendant encore 3 ans
00:34et j'ai entamé cette procédure. Comment vous réagissez ?
00:37Il est au RN Eric Ciotti. Je crois que c'est clair pour tout le monde. On sait pourquoi il est parti au RN. Parce qu'il pensait avoir un poste de ministre,
00:45voiture, chauffeur, gyrophare. C'est ça le rêve de sa vie. Alors de quoi il se mêle ? Pourquoi il la ramène encore ? De toute façon on le voit bien aujourd'hui.
00:53Il est en service commandé. Il est en service commandé pour Marine Le Pen pour essayer de créer le trouble. Mais ça ne crée aucun trouble.
01:00Aujourd'hui vous prenez les Républicains. Grâce à l'ancrage de nos candidats, on est aujourd'hui revenu à plus de 10% de la réalité des votes au premier tour
01:10alors qu'on n'était pas présent partout. C'est-à-dire deux fois ce que nous avions fait à l'après-midi.
01:13Et ça vous permet aujourd'hui d'être véritable arbitre et peut-être même demain, et c'est ce que vous espérez, une force pivot.
01:18Vous avez raison. Parce que du coup aujourd'hui, au moment où je vous parle, on a une centaine de candidats, les Républicains comme les indépendants.
01:25Nous avions 60 sortants chez les Républicains, une vingtaine notamment chez l'IOD, c'est-à-dire les indépendants des élus des territoires.
01:32Aujourd'hui, nous sommes bien placés dans beaucoup de circonscriptions. Et plus il y aura de suffrage pour nos candidats, plus nous aurons de députés élus,
01:40plus nous pourrons faire en sorte qu'il y ait un véritable sursaut républicain et un projet.
01:46Et qu'on ne soit pas condamné à se dire, c'est soit l'ERN avec une majorité absolue, soit le blocage à l'Assemblée.
01:52On va y revenir, mais quand même, je vous repose la question, vous, vous considérez que vous êtes membre des Républicains ?
01:57Oui. Et puis vous voyez, pas seulement par la carte, mais par aussi ce que je ressens, ce que je suis, c'est-à-dire, je crois à une droite 100% républicaine.
02:06Vous étiez parti, je me souviens quand même à un moment, vous étiez parti des LR.
02:08Gaulliste un jour, gaulliste toujours.
02:10D'accord, donc pour vous, les LR, ça reste le parti gaulliste.
02:13C'est une droite 100% républicaine, une droite 100% indépendante.
02:17Pardon. Et aussi, ce qui ne plaît certainement pas à celui qui est parti au Rassemblement national, une droite de rassemblement.
02:23Vous rassemblez les gens qui vont bien, les gens qui ne vont pas bien.
02:26Ceux qui habitent dans les métropoles comme ceux dans la ruralité.
02:28Il est temps, à Pauline de Malherbe, que ceux qui dirigent, ceux qui gouvernent les partis comme le pays, comprennent bien qu'on ne peut pas avoir des Français qui visent dans deux mondes parallèles.
02:38On ne peut pas avoir des Français qui forment autre chose qu'une communauté nationale.
02:41Ça va demander du travail parce qu'on en est loin aujourd'hui, mais c'est ça l'enjeu de tous les responsables politiques.
02:47Précisément, depuis deux jours, on parle beaucoup des partis et assez peu des électeurs eux-mêmes.
02:51Je voudrais juste que vous puissiez entendre le témoignage qu'on a reçu ce matin sur RMC.
02:56Il s'agit du témoignage d'Émilie.
02:58Émilie, elle est de votre région, elle est infirmière libérale dans la région de Lille.
03:01Elle a quatre enfants, elle travaille du matin au soir.
03:04Elle a voté LR et elle a décidé de voter Blanc par dépit, dimanche qui vient.
03:09Mais elle est aussi la première témoin dans votre région de cette France qui vote RN et elle le raconte.
03:13Moi, j'ai énormément de patients qui votent Front National et je peux les comprendre.
03:19Il y a un sentiment de déclassement chez les Français qui est très important.
03:23Du moins, ils ont l'impression de ne pas être entendus, qu'il y a vraiment un très gros décalage en ce qui se passe chez eux et au sommet de l'État.
03:33Donc, vous voyez, nous, même, on est confronté à une misère sociale qui est terrible et grandissante.
03:38Encore hier, j'ai dépanné une patiente de 20 euros pour finir le mois et ça, ce n'est plus possible.
03:44J'ai dépanné une patiente de 20 euros pour finir le mois.
03:48Et hier, on était le 2, le 2 du mois.
03:50C'est-à-dire que les fins de mois, ce n'est pas le 30 du mois.
03:53On disait que c'était le 10 du mois, le 5 du mois, c'est le 2 du mois.
03:56Et cette patiente, je ne sais pas quelle est sa vie, mais vous avez aussi des gens qui travaillent et qui n'y arrivent plus.
04:02Donc, je pense que ce qui est très important, on peut se poser sur le cadre...
04:05Mais qu'est-ce qu'on leur dit ? Qu'est-ce qu'on leur dit à ceux qui ont voté RN et qui, peut-être, demain, on va leur dire non, non, mais c'est tous au vous.
04:13Est-ce qu'ils ont mal voté ? Est-ce qu'on n'aurait pas dû les laisser voter ?
04:16Non, mais je veux dire, allons au bout d'une sorte de logique de ce qui se passe depuis deux jours.
04:20Cette angoisse-là, cette colère qu'ils ont, on ne peut pas dire après chaque élection, on a compris, mais on passe à autre chose.
04:27Il faut que la politique, aujourd'hui, se mette à la place des gens, à la place des Français.
04:32Et pas seulement de ceux qui vont bien, de tous et toutes, sans oublier ceux qui sont au milieu, les classes moyennes.
04:37C'est ce que j'essaye de faire dans ma région et c'est ce qu'on doit faire au niveau national.
04:41Mais vous voyez, cette crise, elle remonte à beaucoup plus que cela.
04:432005, les Français...
04:46Enfin, pas Maastricht, le référendum.
04:50Les gens votent en disant on ne veut pas de la même construction et ils ont le sentiment qu'on s'assoit sur leurs décisions.
04:55Et c'est ce qui nous amène aussi, d'une certaine façon, à la crise des gilets jaunes.
04:59C'est ça aussi le fond du problème.
05:00Vous estimez que les racines de ce qu'on vit aujourd'hui, c'est le refus d'avoir écouté le suffrage de 2005 ?
05:07Oui, c'est pas seulement... 2005 est un révélateur.
05:10Mais est-ce que les partis ne sont pas en train de refaire un peu la même chose ?
05:12Je pense que certains n'ont rien compris au film, ça vous avez entièrement raison.
05:15Allons jusqu'au bout, parce qu'il y a deux choses différentes.
05:18Il y a cette souffrance de la part de beaucoup de Français.
05:21Il y en a une partie qui, aujourd'hui, pense sincèrement que les solutions peuvent venir du Front National,
05:26ou de se dire qu'on ne les a pas essayées, ça ne peut pas être pire.
05:29Si, ça peut toujours être pire, surtout pour ceux qui ont peu.
05:32Le deuxième sujet, c'est qu'il y a aussi la colère vis-à-vis du président de la République.
05:37Parce qu'il pense que depuis 7 ans, la politique de M. Macron a accentué leurs difficultés, ne les a pas respectées.
05:44Il y a les choix qui ont été faits d'une politique pas assez forte sur la sécurité,
05:48d'une politique qui n'a pas pris en compte leur besoin de pouvoir d'achat par le travail.
05:51Et puis, il y a aussi un autre phénomène, c'est l'arrogance et le mépris.
05:55Troisième sujet, c'est la peur de M. Mélenchon.
05:58C'est ça qui amène beaucoup de gens, clairement, à voter également pour le Rassemblement National,
06:03alors que le Rassemblement National n'est en rien un rempart contre l'autre extrême qu'est l'FI.
06:07Donc, vous dites, on n'a pas essayé, ça, ce serait la première raison.
06:11On est anti-Macron, on est anti-Mélenchon.
06:13Mais qu'est-ce que vous dites à ceux qui disent j'ai voté RN pour des questions de pouvoir d'achat,
06:18de sécurité et d'immigration, qui sont les trois points qu'ils avancent ?
06:21Qu'est-ce que vous dites sur ces deux points-là ?
06:22C'est le projet, clairement, sans les outrances, sans l'inexpérience, des candidats, les Républicains,
06:28en y ajoutant aussi autre chose.
06:29Sur ces trois points, vous dites, c'est nous les plus crédibles sur pouvoir d'achat, sécurité, immigration ?
06:35Et sur la question de la crédibilité, mais regardez, la droite républicaine,
06:39elle gère le plus de villes dans notre pays, des départements, des régions.
06:44Et encore une fois, c'est aussi ça qu'on apporte,
06:46et c'est ça qu'apportent aujourd'hui les candidats des Républicains.
06:49Mais on va aller jusqu'au bout parce qu'il y a aussi autre chose.
06:51Vous avez dit, cette dame a voté LR au premier tour et elle a l'intention d'aller voter Blanc.
06:55Elle dit par dépit.
06:56Voilà, moi, je suis prêt à voter Blanc si j'ai le choix entre le RN et l'FI.
07:01Ce sera pour vous ni RN ni l'FI ?
07:03Clairement, clairement.
07:04Je le dis très clairement.
07:06Et ensuite, parce que ce n'est plus l'heure des consignes de vote,
07:08moi, en tant que président de région, je soutiens le candidat qui n'est pas LFI,
07:12qui n'est pas RN, qui est le mieux placé pour battre les extrêmes.
07:15Ma priorité, c'est le candidat des Républicains, un candidat indépendant.
07:18Mais pour le reste, ni LFI ni RN.
07:20Les deux sont des dangers qui, de une part, sont incapables de diriger le pays,
07:25mais qui, en plus, cèdent les uns les autres.
07:27Vous avez vu la déclaration de M. Mélenchon dimanche soir.
07:30Vous croyez qu'il a mis Mme Rima Hassan comme ça par hasard ?
07:33C'est honteux ce qu'il a fait.
07:34C'est une provocation parce qu'il prend en plus en otage
07:38les musulmans de France en laissant penser qu'ils sont,
07:42comme beaucoup des dirigeants de LFI, antisémites.
07:45Ce n'est pas vrai.
07:45Mais ça, c'est la logique de dresser bloc contre bloc.
07:48Ce pays est fracturé.
07:49Et si on laisse les deux extrêmes...
07:52M. Bardella, Mme Le Pen, vous avez vu ce qu'ils ont dit avec les binationaux ?
07:55Ça révèle aussi ce qu'ils ont au fond d'eux.
07:57On commence à trier les Français.
07:59Il y a déjà trop de nos compatriotes qui, par leur couleur de peau,
08:02leur religion, leur prénom, se sentent stigmatisés.
08:05Mais on ne va pas continuer comme ça plus longtemps.
08:07Donc vous dites pas une voix pour le RN, pas une voix pour LFI.
08:12Qu'est-ce que vous dites de la stratégie multiple, d'ailleurs,
08:17de la majorité sortante, qui dit tout sauf le RN,
08:21et qui ensuite dit mais pour les partis républicains,
08:24sans forcément mentionner LFI, comme le fait Gabriel Attal ?
08:28Comme Jean-François Copé sur votre plateau hier, je trouve ça indigne.
08:31Ça ne peut pas être à géométrie variable l'éthique et les valeurs.
08:34Les deux extrêmes doivent être à combattre.
08:36Pour les raisons que je vous ai expliquées.
08:38Et je pense qu'il faudrait qu'il y ait cette clarification
08:40de la part de ceux qui ne sont plus aujourd'hui la majorité.
08:43On continue d'appeler la majorité, ça n'est plus du tout le cas.
08:45Il y a un autre point, vous savez, encore une fois sur cette dame.
08:47Le témoignage était vraiment important tout à l'heure.
08:50Elle dit, je vais aller voter blanc.
08:52Aujourd'hui, il y a une large majorité de Français en colère.
08:54Et on n'a pas intérêt à oublier cette colère
08:57et à ne pas vouloir y apporter des réponses.
08:59Mais qu'est-ce que vous en faites ?
08:59Y apporter des réponses, bon sang, c'est ça que font mes candidats.
09:02J'ai quand même l'impression que vous dites tout ça depuis des années.
09:04Des réponses comment ?
09:06Essayons d'imaginer à quoi peut ressembler...
09:10Dans ces cas-là, dans cette région,
09:11dans la région où le Front National aux élections nationales,
09:13parce qu'ils en ont marre de M. Macron, sont si hauts.
09:16Comment se fait-il, moi qui ne suis pas un magicien,
09:18je ne suis pas Superman, comment se fait-il
09:19que je réussisse à les faire reculer 17 points ?
09:21Parce que je me bats et qu'il y a des résultats.
09:23Vous réussissez à les faire baisser 17 points.
09:25Mais enfin, ils s'apprêtent à peut-être avoir un grand chlemme dans votre région.
09:28Grand chlemme, non, mais derrière aussi autre chose.
09:31Est-ce possible qu'il y ait quasiment la totalité des députés du Nord qui soient RN ?
09:35Ils sont arrivés en fait dans de nombreuses circonscriptions.
09:37Non, je me battrai contre ça jusqu'au bout
09:39et nous veillerons à ce qu'il y ait des candidats qui soient présents.
09:42Pourquoi ?
09:43Ce n'est pas, encore une fois, faire barrage au Front National,
09:45au Rassemblement National, ce n'est pas un projet en soi.
09:47Parce que dans ces cas-là, ça veut dire que vous avez fait barrage
09:50et vous laissez la colère là ou vous la laissez monter.
09:52Il faut la faire retomber en apportant des solutions.
09:54Alors lesquelles ?
09:55Essayons d'imaginer ce gouvernement provisoire dont vous parlez.
09:5920 secondes, je veux aller jusqu'au bout de ce que je voulais dire.
10:01Allez-y, allez-y, c'est très important.
10:02Une large majorité de Français est en colère.
10:04Il n'y a pas une majorité de Français qui votent RN ou qui veulent RN.
10:09Un tiers des voix, c'est important,
10:11c'est le mouvement qui est arrivé en tête, le RN.
10:15Mais il y a donc beaucoup plus de Français qui ne veulent pas de la victoire
10:18de l'extrême droite dans notre pays.
10:19Et je dis à toutes celles et ceux qui ne veulent pas du RN le pouvoir
10:23d'aller voter ou de retourner voter dimanche prochain.
10:26Il y a cette dame qui dit, au deuxième tour je vais m'abstenir,
10:29elle fait comme elle veut, il n'y a pas de consignes de vote à lui donner.
10:31Elle est adulte, elle est responsable.
10:33Mais si on ne veut pas que notre pays soit dirigé par les extrêmes
10:36et par l'extrême droite, il faut retourner voter.
10:38Elle est peut-être dans une circonscription où elle se retrouve,
10:40comme vous disiez tout à l'heure, face à LFI, RN, et dans ces cas-là,
10:44vous pourriez comme elle.
10:46Est-ce qu'on peut parler des Français maintenant ?
10:48Xavier Bertrand, les alternatives d'abord, essayez quand même de se projeter.
10:50Le RN parle d'un gouvernement d'union et lance un appel aux députés LR.
10:56Gabriel Attal, lui, parle de dessiner un troisième chemin
10:59avec une majorité plurielle.
11:03Et vous, vous parlez d'un gouvernement provisoire.
11:05Est-ce que votre gouvernement provisoire, c'est la même chose
11:07que Gabriel Attal quand il dit une majorité plurielle ?
11:10Non. Non, parce que la majorité plurielle, ça veut dire qu'on va
11:13continuer la même politique qu'avant en proposant des postes.
11:16Je veux un changement complet de politique.
11:18Je veux une politique qui clairement, sur la sécurité,
11:21permette qu'on puisse sortir à nouveau de chez soi sans se poser mille questions.
11:25Je veux qu'on ait le pouvoir d'achat par le travail.
11:27Je veux que l'on renforce ce qu'on a d'essentiel dans notre pays,
11:29les services publics, une priorité sur la question notamment de la santé.
11:34Ça fait partie des sujets sur lesquels on peut avoir des résultats très rapidement.
11:37La crise agricole, ce que vivent nos agriculteurs, n'est pas passée.
11:40Là aussi, c'est une priorité.
11:41Mais vous feriez ça avec qui ?
11:43Alors, avec celles et ceux qui sont de bonne volonté.
11:46Mais ça va jusqu'où, la bonne volonté ?
11:47Eh bien, on va savoir dimanche.
11:49Honnêtement, si vous posez la question à quelqu'un, êtes-vous de bonne volonté ?
11:51Je ne connais personne qui va vous dire, non, je ne suis pas de bonne volonté.
11:54Mais dans ces cas-là, il va falloir être au rendez-vous des preuves,
11:57se hisser à la hauteur des responsabilités dimanche soir.
12:00Mais si vous voulez que dans ce gouvernement,
12:03que j'appelle un gouvernement provisoire,
12:04parce qu'on ne va pas faire croire que ça peut durer…
12:06Un gouvernement provisoire, vous faites évidemment référence au gouvernement du général de Gaulle
12:10à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale.
12:12Il n'y a plus de général de Gaulle, c'est vrai.
12:14Mais l'esprit qui était celui de savoir est-ce qu'on est capable de s'ouvrir,
12:17de se rassembler sur des priorités pour apporter des solutions aux Français,
12:21c'est toujours là.
12:22Mais des priorités, c'est quoi ? C'est trois points ?
12:23Je viens de vous dire, la sécurité, le pouvoir d'achat par le travail…
12:27Mais la sécurité comment ?
12:27Est-ce que vous avez la même vision de la réponse à apporter la sécurité,
12:31vous, que des socialistes qui se sont associés par exemple à LFI,
12:36qui n'ont pas la même vision de la police, me semble-t-il, que vous ?
12:38Ça va être le rendez-vous de la clarification.
12:40Il y a eu notamment des ministres de l'Intérieur, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve,
12:45qui ont été au rendez-vous, clairement, de la sécurité, de l'autorité.
12:48Mais il ne vous aura pas échappé que l'un comme l'autre ont condamné le nouveau Front populaire ?
12:53Oui, mais surtout en condamnant quoi ? L'emprise de LFI et la dérive de LFI.
12:57Là, vous savez, dimanche prochain, on ne sera pas à la fin d'une crise
13:00qu'a ouverte le président de la République.
13:02La crise que nous vivons, ce n'est pas de la faute des Français,
13:04c'est de sa faute à lui. Donc, très clairement…
13:07Vous avez vu d'ailleurs que le père d'Emmanuel Macron s'exprime ce matin.
13:10Il a répondu à une interview de la presse écrite et il raconte qu'Emmanuel Macron,
13:15il dit « mon fils m'avait parlé de la dissolution il y a déjà deux mois,
13:18il ne l'a pas du tout décidé dimanche soir des Européennes ».
13:22Et il a plongé notre pays dans des difficultés plus graves.
13:25Encore, écoutez, au moment des Européennes, des millions de Français vont voter
13:29et ils donnent ce résultat-là.
13:31Le président qui a donné la fièvre prend la fièvre et dit « tiens,
13:33je vais vous la reprendre dans trois semaines ».
13:34Qu'est-ce qui se passe ? C'est le même niveau de fièvre, bien évidemment.
13:37Sauf que derrière, attention, c'est qu'il faut bien comprendre une chose,
13:41c'est la stratégie aujourd'hui de LFI.
13:43LFI veut la victoire du Rassemblement national.
13:45Et le Rassemblement national, quand vous les voyez bien aujourd'hui…
13:47LFI, ils appellent aujourd'hui, ils se désistent parfois leurs propres candidats.
13:53Ils n'ont pas hésité à se désister pour empêcher que le RN arrive, non ?
13:57LFI n'a qu'une envie, c'est que le Front national arrive au pouvoir
14:01pour lui prendre le pouvoir dans la rue.
14:02Cette attitude-là est scandaleuse, cette attitude-là est anti-républicaine.
14:07Ce que souhaite M. Mélenchon, c'est l'affrontement.
14:09Et le Front national, on le voit bien aujourd'hui,
14:11n'est absolument pas prêt.
14:12Zéro solution au problème des Français.
14:14Vous avez vu les rétro-pédalages permanents.
14:16Quand ils disent « on a un gouvernement, on est prêt »,
14:18ben attendez, ils sont seuls.
14:19Ils ont essayé de débaucher des députés sortants,
14:21il n'y en a pas qui ont sorti.
14:23– Jordan Bardella dit qu'il est en discussion
14:25et qu'il appelle les Républicains à suivre le chemin avec le RN.
14:30– Ce sont des menteurs, ce sont des pipoteurs,
14:32ce sont des charlots au Rassemblement national.
14:34Vous avez Mme Le Pen qui va venir demain, qui a demandé lui des noms.
14:37Hier, elle a été incapable d'en donner parce qu'ils n'en ont pas.
14:40Et sur la question aujourd'hui, vous voyez l'état du pays.
14:43Septième puissance mondiale.
14:44Un pays où il y a une dette comme ce n'est pas possible,
14:46des failles comme ce n'est pas possible.
14:47Et pardonnez-moi, et on va dire, un jeune homme de 28 ans
14:51qui a peut-être du talent parce qu'il est bien peigné,
14:52parce qu'il a un beau costume, parce qu'on l'a bien formaté,
14:55c'est lui qui va diriger notre pays, sans expérience.
14:57Et un jeune à la tête de l'état, on a déjà essayé.
15:00On a payé pour voir, on a vu ce que ça donnait.
15:02Un peu d'expérience.
15:03– Vous faites référence à qui ? Au Président Emmanuel Macron ?
15:05– Bien sûr, l'expérience, ça compte.
15:07Une expérience d'élu quand vous n'avez jamais eu en face de vous
15:10des gens qui sont venus vous voir parce qu'ils étaient dans la difficulté
15:13et la solution pour eux passe par vous.
15:15Quand vous n'avez jamais été aux épreuves du pouvoir,
15:18vivre des crises, je suis désolé.
15:20– Vous dites donc qu'ils ne sont pas prêts.
15:21J'en déduis aussi qu'à l'inverse,
15:22vous dites que l'expérience qui a été la vôtre,
15:23vous avez été ministre, vous êtes président de région,
15:26vous avez été aussi élu local.
15:28Est-ce que ça, c'est important ?
15:30Est-ce que vous, vous seriez prêt à aller dans ce gouvernement provisoire ?
15:34– On me pose souvent la question.
15:36Je suis président de région, je ne suis pas à la recherche d'un emploi.
15:38Une chose est certaine, là où je suis, à la place qui est la mienne,
15:41moi je n'hésiterai jamais à jouer la carte de l'intérêt général.
15:44Je ne sais pas si vous vous en souvenez,
15:45au moment de la crise des gilets jaunes,
15:47il y a un peu une panne de solutions
15:49et c'est moi qui propose ce qui est la prime de 1000 euros,
15:51qui est devenue la prime Macron.
15:53Je n'ai jamais hésité à faire des propositions,
15:55à apporter des solutions pour sortir mon pays de la crise.
15:58Parce que mon pays, c'est beaucoup plus important
15:59que les références d'un parti.
16:01C'est ça ma conviction et je ne dévierai jamais de cette lignée.
16:03– Maintenant, autre question.
16:04Vous dites qu'il faudrait ce gouvernement
16:07qui apporte des réponses sur le pouvoir d'achat,
16:10la sécurité, l'immigration, les services publics, la santé,
16:13dites-vous, toutes ces mesures d'urgence.
16:16Mais avec qui partagez-vous une vision là-dessus ?
16:18C'est-à-dire, est-ce que franchement, au-delà des vœux pieux,
16:23est-ce que dans les faits, vous imaginez une seule seconde
16:26qu'après avoir été membre du Nouveau Front Populaire
16:29et avoir été élu sur l'étiquette du Nouveau Front Populaire,
16:32des socialistes, des communistes, des écolos,
16:34j'ai bien compris pas LFI,
16:35mais vous rejoindrez sur des questions de sécurité,
16:38d'immigration, du pouvoir d'achat ?
16:39– C'est à eux de le dire.
16:40Moi, ce que je veux, c'est montrer qu'entre le rassemblement national
16:44avec une majorité et le blocage, il y a une autre solution.
16:47Il y a un autre espoir.
16:48Et si on ne se rend pas compte dimanche
16:50qu'il faut absolument trouver une solution,
16:52on n'a rien compris à ce qui se passe.
16:54Parce que le blocage à l'Assemblée, ça voudrait dire une chose,
16:57ça voudrait dire très clairement
16:58qu'on laisse les Français dans leurs difficultés.
17:00Je veux les sortir de leurs difficultés.
17:02Et même si c'est compliqué, c'est possible.
17:04Il n'y a aucune fatalité.
17:05Ni avoir le rassemblement national gagné,
17:07ni avoir l'enlisement de notre pays.
17:09– Je vais vous donner un exemple très concret.
17:10François Ruffin, qui est un de ceux
17:11dont le gouvernement a estimé qu'il était républicain,
17:17en tout cas acceptable de le soutenir,
17:20au point que le Président de la République
17:21a appelé lui-même la candidate Renaissance
17:24qui était face à lui pour qu'elle se désiste
17:26et tenté de faire élire M. Ruffin face à un candidat RN.
17:30François Ruffin, il dit, moi je suis prêt à gouverner
17:33avec une sorte d'union nationale, à deux conditions.
17:36Les deux conditions qu'il pose, c'est un,
17:37l'abrogation de la réforme des retraites,
17:39deux, le retour de l'ISF.
17:41Voilà les conditions qu'il pose.
17:42Est-ce que c'est des conditions qui permettraient
17:44de travailler ensemble ?
17:45– Je vous ai dit quoi tout à l'heure ?
17:46– Pas tout à fait le même programme.
17:48– Sans les extrêmes.
17:49– Vous estimez par exemple que François Ruffin,
17:51pour vous, fait partie des extrêmes ?
17:52– Il n'a pas rompu avec El-Effi.
17:53C'est quelqu'un avec qui, je le sais, je le vois.
17:55– Vous ne comprenez pas donc que le gouvernement…
17:58– Sans les extrêmes, je vous l'ai dit, sans les extrêmes.
18:01Et les extrêmes, c'est qui ?
18:02C'est El-Effi et c'est le Rassemblement National.
18:04Monsieur Ruffin, j'ai travaillé avec lui pour essayer
18:06de sauver des entreprises, avec notamment Roland Lescure,
18:09le ministre de l'Industrie.
18:10– Il est élu de la Somme.
18:11– Notamment sur le dossier Métec, mais il est El-Effi.
18:13Il n'a pas rompu avec El-Effi.
18:15Je sais le travail qu'il est capable de faire,
18:17mais il est El-Effi.
18:18Et il n'a pas voulu, je dirais très clairement, rompre.
18:21Il a dit, on verra peut-être après les élections.
18:23Clairement, on dit les choses comme on les pense
18:25et c'est ce qu'on ressent.
18:26Voilà les différences de fond.
18:27– Est-ce que vous avez vu, Xavier Bertrand,
18:29cette chanson de rap anti-RN qui hier a été déployée
18:33sur les réseaux sociaux par un collectif de rappeurs
18:37dans les paroles qui sont extrêmement, non seulement machistes,
18:40les femmes sont traitées de putes, Marion, Marine, putes,
18:43baisent la mère de Bardella, anti-Israël,
18:45il parle de la Palestine, de la Seine au Jourdan,
18:49anti-franc-maçon qui sont cités, qui représenteraient
18:53shaytan, le satan en arabe, complotistes également
18:57sur les questions notamment du vaccin.
19:01Comment vous réagissez à ces propos ?
19:03– J'attends que ce ne soient pas les responsables politiques
19:05qui s'en saisissent, mais dans ces cas-là,
19:07que ce soit le procureur de la République.
19:09Parce qu'il faut bien faire la différence
19:11entre la liberté d'expression et au bout d'un moment,
19:13la violation de la loi, notamment l'incitation à la haine ou pas.
19:17Et donc sur tous ces sujets-là, moi maintenant,
19:19c'est au procureur de dire si clairement,
19:22il y a bien violation et qu'il engage le cas échéant des poursuites.
19:24Vous savez, on est dans un monde aujourd'hui où,
19:26au-delà des faits, c'est l'émotion, c'est l'exploitation des choses.
19:29Là, on a besoin, sur un sujet comme celui-là,
19:31d'avoir la justice, le procureur,
19:34qui nous dise clairement ce qu'il compte faire.
19:36Et ça évitera justement toutes les polémiques.
19:38– L'un de ces rappeurs avait eu des propos
19:41à propos de mon confrère Laurent Ruquier,
19:43en parlant de lui comme d'une monstruosité
19:45qui pue le sperme et d'une pute homosexuelle,
19:47disant je n'ai rien à voir avec ces dégénérés.
19:49– Mais ça, ce n'est plus la liberté d'expression.
19:51– L'un de ces rappeurs n'avait jamais été condamné.
19:52– Ce n'est pas normal.
19:54– Il est l'un des auteurs de cette chanson antiaérienne.
19:55– Et là, c'est le rôle de la justice.
19:58Vous savez, on est à un moment où ça ne peut pas être
20:01en permanence l'inversion des valeurs.
20:03On a besoin aujourd'hui à la fois de cohérence,
20:05de sang-froid, mais d'avoir des vrais repères.
20:07La justice est un repère.
20:08– Vous demandez donc à la justice de se saisir
20:10de toutes ces paroles que je viens de mentionner.
20:12– Et je pense même, je suis étonné,
20:14que ça n'ait pas été fait depuis hier.
20:16– Merci Xavier Bertrand d'avoir été avec nous ce matin.
20:20Vous êtes président LR de la région Hauts-de-France
20:22et il est 8h52 sur RMC BFM TV.

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