Il y a des médecins qui soignent les maux et les maladies et il y en a d’autres qui font tout pour les éviter. Mieux vaut prévenir que guérir, cela pourrait être son mantra. Le Dr Jaeger a consacré sa carrière à l’étude de la sénescence humaine. Gérontologue, gériatre, avec un interêt pour le vieillissement du cerveau et la biologie cellulaire, il est passé par la fac des sciences et préside maintenant la Société Française de Médecine et Physiologie de la Longévité.
Son dada : aider ses patients à conserver leur santé le plus longtemps possible, pour qu’âge chronologique, physiologique et ressenti ne fassent plus qu’un. Il vous explique…
Son dada : aider ses patients à conserver leur santé le plus longtemps possible, pour qu’âge chronologique, physiologique et ressenti ne fassent plus qu’un. Il vous explique…
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00:00on est habitué à la fatalité de notre sénescence.
00:04Moi, je fais partie des révolutionnaires
00:06qui, justement, vont essayer de combattre
00:10le plus efficacement possible tous ces phénomènes.
00:13Et chaque année qu'on gagne,
00:14est une année de gagnée.
00:23Il y a d'une part la médecine de la longévité,
00:26une révolution aux éditions Très Daniel,
00:28qui présente le concept de la médecine de la longévité,
00:32de ses objectifs, de ce que cela signifie,
00:35à la fois au niveau biologique, au niveau humain,
00:38peut-être même au niveau démographique et au niveau sociologique.
00:41Et puis, le second livre, qui est lui beaucoup plus pragmatique,
00:45Comment bien vieillir sans médicaments dès 40 ans.
00:50Très souvent, les gens ne s'intéressent à leur vieillissement
00:53que très tardivement, voire trop tardivement.
00:56Donc, d'un côté, une réflexion plus générale
00:59sur cette nouvelle spécialité émergente,
01:02qui est la médecine de la longévité,
01:04et qui est en fait une médecine de la santé.
01:06Et d'un autre côté, des tas de conseils,
01:10à la fois en termes de nutrition, d'exercices physiques,
01:13de correcteurs physiologiques,
01:14pour vous aider à rester du bon côté de la santé.
01:21Il y a des gens qui sont toujours jeunes à 70 ans
01:24et d'autres qui sont déjà vieux à 50.
01:26Ils ont moins d'envie, ils n'ont moins de projets,
01:29ils ont moins envie de s'occuper d'eux et de s'occuper des autres.
01:35Il faut se prendre en charge,
01:36il faut comprendre qu'il y a des choses qui s'abiment dans notre corps,
01:39qui commencent à s'abimer très tôt.
01:41Et on connaît bien les mécanismes de la sénescence maintenant.
01:44On peut les moduler.
01:46Moi, je ne parle pas de rajeunissement,
01:47je ne parle pas de trucs extraordinaires,
01:49je parle de modulation de la sénescence.
01:55Rester actif, avoir des projets, aimer, créer, construire.
02:00Et donc, il faut s'occuper de nos différents systèmes.
02:03Et tout ça, on peut le faire avant que la maladie n'intervienne
02:07et maladie qui vous dégrade ensuite.
02:09La première phase de notre vie, c'est du vieillissement,
02:13mais c'est du vieillissement positif.
02:15Dès qu'on est à la fin d'adolescence,
02:17on rentre dans une deuxième phase du vieillissement,
02:19qui est un vieillissement négatif,
02:21qui, lui, s'appelle la sénescence.
02:23De 20 à 30 ans, on a de telles réserves
02:26qu'on ne se rend pas compte de ce que ça implique.
02:28Ensuite, il y a une deuxième phase,
02:30qui est la phase de 30 à 50 ans.
02:3220 ans qui disparaissent en réalité,
02:35happés par notre vie professionnelle, par notre vie familiale.
02:3950-60, en fait, toutes les maladies se mettent en place,
02:43mais ne s'expriment pas.
02:44Elles vont s'exprimer entre 60 et 70.
02:49Et au-delà de 70, on rentre dans les complications de ces pathologies.
02:52Plus on commence tôt à évaluer cette sénescence
02:57grâce à des mesures d'âge physiologique,
02:59plus on va être apte à arriver à moduler cette sénescence.
03:03On est habitué à la fatalité de notre sénescence.
03:07Moi, je fais partie des révolutionnaires
03:10qui, justement, vont essayer de combattre
03:14le plus efficacement possible tous ces phénomènes.
03:17Et chaque année qu'on gagne, est une année de gagnée.
03:23On a un âge chronologique, un âge administratif.
03:27Il y a un âge ressenti.
03:28C'est l'âge qu'on pense avoir.
03:30Les études ont montré que notre âge ressenti
03:33est de 10 ans à 15 ans de moins.
03:35Alors qu'il y a un troisième âge,
03:38qui est l'âge réel, l'âge physiologique,
03:40l'âge de nos artères, de notre cœur, de nos poumons, de notre cerveau, etc.
03:44Et cet âge, il est souvent au-dessus.
03:47Et donc, si vous imaginez que cette personne
03:50qui a 10 ans d'âge, donc physiologique de plus,
03:52et qui ressent 15 ans de moins,
03:54ça fait un décalage de 25 ans.
03:57Et du coup, on ne se prend pas en charge
03:59parce qu'on se croit bien.
04:01Quelle illusion !
04:05J'ai 65 ans.
04:06Moi, je ne souhaite pas du tout m'arrêter demain.
04:09J'ai eu énormément de chance d'avoir un métier qui me passionne
04:12et d'avoir la possibilité de continuer à l'exercer
04:15pendant encore très longtemps en étant au top.
04:17Mais si je mesure la rigidité de mes artères,
04:19eh bien, elle correspond à un homme de 35 ans.
04:23Parce que je m'occupe de moi depuis plus de 30 ans.
04:26Souvent, le cordonnier est le plus mal chaussé.
04:29Donc, pensez à vous !
04:30Pensez à l'image que vous donnez à vos patients
04:33et occupez-vous de vous, c'est très important
04:36pour pouvoir bien s'occuper d'eux le plus longtemps possible.
04:43Ce qui est vrai pour moi sera totalement inutile pour vous,
04:46mais de façon générale,
04:471. Sur la nutrition, on mange trop.
04:50On mange trop de sucre, pain, pâtes, riz, alcool.
04:54Eh bien, tout ça va nous conduire à la glycation
04:57et la glycation est un des mécanismes importants de la sénescence.
05:01On ne mange pas assez de protéines.
05:03Ensuite, il y a l'activité physique.
05:05On est tous sédentaires.
05:07Et ce n'est pas parce qu'on fait une heure de tennis par semaine
05:10qu'on est un grand sportif.
05:12Il nous faut une activité régulière et adaptée.
05:16Premier élément, c'est la masse musculaire.
05:19Nous qui recherchons des sarcopénies,
05:22la sarcopénie, c'est l'insuissance de muscles.
05:24Mais si à 50 ans, vous trouvez une sarcopénie,
05:26vous savez qu'elle est liée à quantité de maladies,
05:29dont les maladies cardiovasculaires, métaboliques, etc.
05:32Et donc, vous pouvez intervenir.
05:34Mais dès 40 ans, dès 50 ans, dès 60 ans, il n'y a pas d'âge.
05:38Et au-delà du muscle, qui est fondamental,
05:41vous avez ensuite le cardio-training.
05:43Vous avez un ensemble cœur-poumon qui est important.
05:45Et souvent, on oublie qu'il y a aussi des conséquences sur le cerveau.
05:52Battez-vous pour ce que vous avez de plus précieux,
05:55c'est-à-dire votre santé.
05:56N'attendez pas d'être malade.
05:58C'est avant que ça se joue.
05:59Mais il n'est jamais trop tard.
06:11Sous-titrage Société Radio-Canada