L’avis de Victor Delage, fondateur de l'institut Terram, think tank dédié à l’étude des territoires. Il vient nous parler des conclusions de l’étude “Jeunesse et mobilité : la fracture rurale”.
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00:00On a un vote protestataire beaucoup plus marqué.
00:02La dernière élection présidentielle de 2022,
00:05au premier tour, vous avez 40% des jeunes ruraux
00:08qui ont voté pour Marine Le Pen.
00:09Pour les jeunes urbains, c'était 18%.
00:12Eux ont avant tout privilégié un vote pour Jean-Luc Mélenchon
00:15ou Emmanuel Macron.
00:16Mais néanmoins, dans les enquêtes d'opinion,
00:18ils sont à peu près dans des proportions similaires,
00:22autant à se dire de droite.
00:24On n'est pas sur un positionnement politique plus radical
00:28de cette jeunesse rurale par rapport à leurs homologues urbains.
00:31Par contre, on a un vote protestataire beaucoup plus marqué.
00:34Ce sont les signes d'une jeunesse rurale qui se sent incomprise,
00:38mal représentée par les décideurs politiques,
00:40mais aussi par les médias.
00:42Elle a le sentiment que lorsqu'on parle d'elle,
00:45les rares fois où on parle d'elle, c'est pour la caricaturer.
00:48Vous avez aujourd'hui plus des trois quarts des jeunes ruraux
00:50qui estiment que les politiques et les médias
00:53ne s'intéressent pas à leur quotidien,
00:54ne connaissent pas leurs préoccupations.
00:57Et cela se traduit forcément dans les urnes.