Anthony Perkins, L'Acteur Dans L'Ombre De Psychose (2020)

  • il y a 2 mois
"Anthony Perkins, l'acteur dans l'ombre de 'Psychose'" est un documentaire réalisé par Christophe Champclaux en 2020. Ce film de 52 minutes explore la vie et la carrière de l'acteur Anthony Perkins, connu principalement pour son rôle emblématique de Norman Bates dans le film "Psychose" d'Alfred Hitchcock. Le documentaire offre un portrait détaillé de Perkins, mettant en lumière non seulement son talent d'acteur, mais aussi les aspects plus personnels et moins connus de sa vie. Il examine comment le rôle de Norman Bates a marqué sa carrière, le confinant souvent à des rôles similaires et influençant la perception du public à son égard. Le film aborde également ses autres travaux au cinéma et au théâtre, ainsi que ses relations personnelles et professionnelles.
Transcript
00:00En 1960, un jeune acteur séduisant incarne un tueur en série psychotique dans un film à petit budget.
00:24Son jeu subtil, très convaincant, crée la sensation dès la sortie.
00:30Personne ne s'arrête plus ici, à moins qu'ils aient fait ça.
00:34Mais il n'y a pas de sens dans notre perte.
00:38Nous continuons juste à brûler les lumières et à suivre les formalités.
00:43Quels secrets enfouis dans le passé du jeune acteur ont contribué à ce succès
00:48et à faire de Norman Bates l'un des personnages les plus célèbres de notre culture populaire ?
01:00Anthony Perkin s'est né à New York le 4 avril 1932.
01:04Sa mère, Janet, 38 ans, est mariée depuis 10 ans.
01:08Anthony sera son seul enfant.
01:10Son père, Osgood, 40 ans, est en pleine répétition de la pièce Foreign Affair.
01:19Il avait du succès, notamment au théâtre.
01:22Il jouait le rédacteur en chef sournois dans la pièce The Front Page.
01:27Il a joué dans beaucoup de pièces et quelques films hollywoodiens.
01:30Il était un gangster dans le Scarface d'Howard Hawks.
01:41Pris par les répétitions et les tournées, le père est souvent absent.
01:46C'est au cours de l'été 1937, à l'occasion de vacances à Fire Island,
01:50que Tony et Osgood ont enfin l'occasion de passer du temps ensemble.
01:55Malheureusement, il est mort très jeune, en 1937.
01:59Anthony n'avait que 5 ans.
02:02L'enfant devient totalement dépendant de sa mère.
02:05Il accumule du retard scolaire.
02:07Mais à la maison, il passe son temps à lire les scénarios et les pièces de son père,
02:12s'entraînant à rejouer les rôles du disparu.
02:25A partir de 1947, l'adolescent rejoint pendant 3 étés
02:29une troupe de théâtre dirigée par un ami de sa mère.
02:32En 1950, à l'âge de 18 ans, il s'inscrit à la section d'art dramatique
02:37du Rollins College d'Orlando, en Floride.
02:39Il obtient enfin de bons résultats, ce qui l'encourage à poursuivre dans cette voie.
02:46C'est à Broadway qu'il acquiert à l'automne 1954
02:50sa première notoriété dans la pièce de Robert Anderson,
02:53mise en scène par Elia Kazan, Thé et Sympathie.
02:57Tony s'était présenté pour le casting du film À l'Est d'Éden.
03:01Kazan lui préféra James Dean pour le rôle de Cal Trask,
03:05mais fut suffisamment impressionné pour le mettre sur scène face à John Fontaine.
03:13C'était un personnage intéressant,
03:15qui faisait écho à ce qu'il avait vécu à l'université.
03:19Il s'était lié d'amitié avec un groupe d'étudiants, sans doute homosexuels.
03:25L'un d'eux s'était fait tabasser, ce qui lui a fait peur.
03:30La pièce Thé et Sympathie parle d'un jeune homme sensible
03:34dans un environnement machiste qui s'interroge sur sa virilité.
03:40Perkins a apporté beaucoup à ce premier rôle.
03:44Pendant 54 semaines consécutives,
03:47Thé et Sympathie arrivent en tête des recettes à Broadway,
03:50attirant l'attention d'Hollywood.
03:52Anthony Perkins est choisi par William Wyler
03:54pour incarner le fils de Gary Cooper dans le western La Loi du Seigneur.
03:58Un jeune Quaker ayant fait vœu de non-violence
04:01se retrouve plongé dans la tourmente de la guerre de sécession.
04:05Je me souviens, un palme d'or incarne quand même La Loi du Seigneur.
04:08La critique parlait presque plus de Perkins que de Gary Cooper,
04:11et il était la révélation du film.
04:29La scène où il doit tirer est déchirante.
04:32Elle a lancé sa carrière.
04:34Tout le monde à Hollywood voulait de lui tellement il avait marqué les esprits.
04:42La jeune star montante est confrontée à un vrai problème
04:45dans l'Amérique puritaine des années 50.
04:48Il partage l'appartement d'un jeune premier irrésistible,
04:51l'acteur Tab Hunter,
04:53avec lequel il entretient une relation passionnée
04:56qu'il doit naturellement garder secrète.
05:00Les studios soignaient cette image de monsieur tout le monde,
05:04d'idole des jeunes, de bon parti,
05:06et de l'homosexualité.
05:08Et il jouait plutôt le jeu, sortant avec les starlets,
05:11allant à des rendez-vous galants
05:13et se faisant prendre en photo par la presse.
05:28La plupart des studios lui disaient de jouer le jeu,
05:31de ne pas se montrer avec trop de force.
05:34Après avoir incarné Jim Pearsall à la télévision
05:37dans Prisonnier de la peur,
05:39Tab Hunter souhaite reprendre le rôle pour le grand écran.
05:42Étant conscient du potentiel de l'histoire
05:45et du personnage principal,
05:47Perkins le prend de vitesse
05:49en faisant acquérir les droits du livre par son studio,
05:52la Paramount.
05:54Il remporte un gros succès personnel pour son interprétation
05:57du champion de baseball,
05:59frappé par la presse,
06:01au moment où il parvient au sommet de sa carrière.
06:12Tab Hunter vécu cela comme une trahison.
06:15Après la mort de son père,
06:17Osgood les ayant laissés sans argent,
06:20sa mère enseigna à Tony de toujours mettre en avant
06:23sa sécurité financière.
06:32Les scènes finales,
06:34quand à ce coup il pète les plombs,
06:37il est extraordinairement impressionnant.
06:40Il est aussi bien que dans Psychose.
06:43Il rend ce côté névrotique qu'il a souvent dans ses rôles
06:46de façon assez puissante.
06:48Peut-être que Hitchcock a vu le film de Milligan
06:51et qu'il s'est dit que c'est le personnage idéal pour ça.
07:02Anthony Mann est connu pour ses westerns
07:05avec James Stewart.
07:07Mais avec Du sang dans le désert,
07:10c'est comme s'il avait trouvé un nouveau James Stewart.
07:13Anthony Perkins a cette qualité particulière,
07:16cette timidité, cette maladresse
07:19de quelqu'un qui se découvre.
07:22C'est vrai que dans Du sang dans le désert,
07:25il est parfait.
07:27Il est quand même face à Henry Fonda,
07:30qui n'est pas un débutant.
07:33C'est intéressant de voir que ce jeune acteur,
07:36dans tous ses premiers films,
07:39est face à une vedette d'une stature impressionnante
07:42et qu'il n'est jamais écrasé.
07:57Il est très convaincant dans ce rôle,
08:00dans sa relation avec Henry Fonda.
08:03Il doit se confronter à la violence du Far West,
08:06tenir tête à ses ennemis et prouver sa virilité.
08:09Pour moi, c'est l'une de ses meilleures performances
08:12dans les années 50 avant Psychose.
08:28Il a tourné dans beaucoup de films.
08:31Il faisait preuve de talent aussi bien
08:34dans des rôles dramatiques que dans des westerns
08:37ou des comédies.
08:40Un article de Newsweek de 1958
08:43disait de lui, c'est le meilleur acteur
08:46parmi les moins de 30 ans en Amérique en ce moment.
08:49On lui prédisait un beau futur
08:52en tant que star de cinéma.
08:56La comédie romantique de Joshua Logan,
08:59La tête à l'envers,
09:02achève d'imposer l'image d'Anthony Perkins
09:05en genre idéal, charmeur, pétillant et drôle
09:08face à une nouvelle venue sur les écrans
09:11qui exploite au mieux les situations comiques du scénario.
09:25L'acteur incarne cette fois-ci
09:28un champion universitaire de basket
09:31sur lequel une de ses condisciples,
09:34jouée par Jen Fonda, a jeté son dévolu.
09:37Perkins se montre particulièrement à l'aise
09:40dans ce registre comique
09:43face à cette débutante éblouissante.
09:55C'est tout. C'était juste notre premier câlin.
09:58On n'est pas mariés, on n'est même pas engagés.
10:01On doit commencer par être amis.
10:04On est amis.
10:07On peut être de meilleurs amis que ça.
10:10La mémoire collective n'a retenu d'Anthony Perkins
10:13que ses compositions dramatiques.
10:16L'acteur s'est pourtant montré tout aussi brillant
10:19dans le registre opposé de la comédie légère.
10:22L'actrice, Shirley MacLaine dans La Meneuse de Jeux
10:25puis Brigitte Bardot dans Une Ravissante Idiote,
10:28Perkins se révèle parfaitement à l'aise dans des rôles
10:31qui auraient pu être écrits pour Cary Grant ou Tony Curtis.
10:34Mais c'est bien avec Jen Fonda
10:37que cette alchimie romantique parvint à son point de perfection.
10:41Est-ce que vous pensez que vous êtes un personnage romantique ?
10:44Ah oui.
10:46Et dans la vie également ?
10:49C'est trop romantique, trop sentimental.
10:52Remarque, c'est bon pour un acteur,
10:55mais c'est pas quelque chose.
11:02Le film de Logan offre à Tony l'opportunité
11:05de montrer un autre aspect de ses talents.
11:20Pour la promotion de La Loi du Seigneur,
11:23Anthony Perkins avait interprété la chanson du film à la télévision.
11:26RCA puis Columbia Records font appel
11:29à ses talents de crooneur.
11:32Moonlight Swim se classe dans le top 30
11:35de l'année 1951.
11:38C'est l'un des meilleurs films de l'époque.
11:41C'est le premier film de la série
11:44où l'actrice est la meilleure.
11:47La chanson est reprise en 1961
11:50par Elvis Presley dans le film Blue Hawaii.
12:03Quand il chantait,
12:06que ce soit les quelques disques en français
12:09qu'il a pu faire ou les disques crooneurs
12:12qu'il a pu faire en langue anglaise,
12:15il était sur la réserve
12:18parce qu'il avait beaucoup plus de voix que ce qu'on pensait.
12:21L'un des films les plus percutants
12:24dans lequel joue Anthony, avant Psychose,
12:27est un film de Stanley Kramer
12:30sur une guerre atomique
12:33intitulé Le Dernier Rivage.
12:36Le film apporte un message très fort
12:39sur la fin du monde.
12:46À l'époque,
12:49les gens construisaient
12:52des abris souterrains aux États-Unis.
12:55Nous en avons d'ailleurs visité
12:58plusieurs en construction.
13:01Ça nous concernait tous.
13:04On prenait tous ce sujet très au sérieux.
13:07Si seulement c'était le cas aujourd'hui.
13:16Mon personnage refusait
13:19d'affronter la réalité.
13:22Je jouais une jeune femme
13:25qui venait d'avoir un enfant
13:28et Anthony incarnait à la perfection
13:31celui qui doit s'occuper de cette femme
13:34qui s'isole du monde extérieur.
13:37À son arrivée le premier soir,
13:40nous avons rencontré
13:43et dîné ensemble.
13:46Il voulait créer une complicité
13:49entre nous, du moins à l'écran.
13:52Il voulait que je sois à l'aise avec lui,
13:55alors il m'a dit
13:58« Et suis-tu mangé comme si on était chez toi ? »
14:01C'était sa tactique
14:04pour créer une intimité entre nous.
14:07C'était notre première rencontre.
14:14Même dans un film aussi dramatique que
14:17« Le dernier rivage », le réalisateur n'oublie pas
14:20d'exploiter l'image du jeune premier prévenant
14:23qui apporte un thé au lit à sa jeune compagne
14:26à son réveil.
14:29Je pensais qu'il avait mon âge.
14:32J'avais 19 ans à l'époque.
14:35Il en avait 7 de plus.
14:38Je pensais qu'il en avait à peine 2 de plus.
14:41Il essayait toujours de me mettre à l'aise
14:44mais j'avais déjà des idées bien arrêtées.
14:47Parfois, il essayait quelque chose de différent.
14:50Il se renouvelait sans cesse.
14:59C'est intéressant car pendant la crise du Covid,
15:02beaucoup ont vu ce film pour la première fois.
15:05Et il est toujours d'actualité, n'a pas perdu son impact.
15:08C'est un film qui ne perdra jamais sa pertinence.
15:30L'acteur fait les couvertures des magazines du monde entier.
15:33Fermier, officier, basketteur, champion de baseball,
15:37aventurier, shérif.
15:40Voici donc le seul et unique successeur de James Dean.
15:43Anthony Perkins, charmant, protecteur,
15:46courageux mais toujours sensible et drôle.
15:49Hollywood a construit une superbe image,
15:52celle du fiancé idéal de l'Amérique,
15:55appelée à régner sur les écrans de la prochaine décennie.
15:58Mais quelqu'un va déchirer cette belle image.
16:01Cet homme, c'est Alfred Hitchcock.
16:07Le film d'Alfred Hitchcock
16:17Hitchcock voulait un casting non conventionnel.
16:20Quand on se retrouve face à un monsieur tout le monde,
16:23bien propre sur lui,
16:26on ne s'attend pas à ce qu'il soit à l'origine de tous les problèmes.
16:30Quand je l'ai interviewé,
16:33je lui ai dit comment ça s'est passé avec Hitchcock,
16:36parce qu'il y a des gens qui disent que pour Hitchcock,
16:39les acteurs, c'était du bétail.
16:42C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de bétail.
16:45Il n'y avait pas de bétail.
16:48Il n'y avait pas de bétail.
16:51Il n'y avait pas de bétail.
16:54Il n'y avait pas de bétail.
16:58Il a quasiment sauté en l'air.
17:01Il a dit, je n'ai jamais rencontré de toute ma vie
17:04un metteur en scène qui m'a accompagné comme il l'a fait.
17:07Il était derrière moi.
17:10Il était derrière chaque geste.
17:13Il m'a tout appris.
17:16Il a été génial d'un bout à l'autre du film.
17:19Il a dit que travailler avec Hitchcock
17:22était l'une de ses plus belles collaborations.
17:25C'était la meilleure façon d'aborder les choses.
17:28Ils avaient le même sens de l'humour.
17:31Pendant le tournage,
17:34Hitchcock l'appelait Master Bates
17:37parce qu'il aimait ce genre de blagues un peu osées.
17:43Les deux hommes partagent effectivement
17:46ce même sens de l'humour à froid.
17:49Conscient de l'implication particulière de Perkins dans le rôle,
17:52Hitchcock trouve cette fusion entre l'acteur et son personnage.
17:55Les habits de Norman proviennent
17:58de la garde-robe personnelle de Perkins.
18:01Le maître adopte également l'idée apportée par Perkins
18:04que Norman consomme des bonbons de maïs,
18:07ce qui renforce le caractère enfantin du personnage.
18:14Il a fait l'actor studio,
18:17donc il peut y avoir une certaine sobriété.
18:20Il m'en a appris deux.
18:23Quand il jette un regard, il ne tourne pas la tête comme ça.
18:26Il envoie les yeux d'abord et il tourne la tête après.
18:29Et à la fin, je crois dans Psychose,
18:32il est assis, il y a un travelling vers lui,
18:35il regarde vers le sol, il lève d'abord les yeux en l'air et la tête après.
18:38Et ça, c'est des trucs comme ça.
18:41Et de dos, comme Montgomery Cliff ou ainsi de suite,
18:44les épaules sont rarement droites.
18:48Ils apprennent des trucs comme un actor studio,
18:51des attitudes corporelles.
18:54Chez Hitchcock, ça colle avec cette idée de voyeurisme
18:57qui lui plaît tant.
19:01Si l'on regarde les films de Perkins,
19:04on retrouve souvent une part d'autobiographie.
19:07Il a déclaré, à l'époque, être très proche de sa mère,
19:10une femme très autoritaire,
19:13dont il a ressenti le besoin de s'éloigner.
19:16Il a déclaré être très proche de sa mère,
19:19une femme très autoritaire,
19:22dont il a ressenti le besoin de s'éloigner.
19:25Il a déclaré être très proche de sa mère,
19:28une femme très autoritaire,
19:31dont il a ressenti le besoin de s'éloigner.
19:34Ça se retrouve dans son jeu.
19:37Les problèmes avec la mère sont récurrents dans ses films.
19:40Ce duo réalisateur-acteur fonctionne à merveille,
19:43car ils comprennent tous les deux très bien
19:46le personnage de Norman Bates.
19:49La semaine précédant la Noël 1959,
19:52à la tête d'une équipe légère d'une vingtaine de personnes,
19:55Hitchcock réalise la fameuse scène du meurtre sous la douche.
19:58Désormais, l'image d'Anthony Perkins
20:01restera associée à cette séquence.
20:04Afin de ménager la timidité de son interprète envers les femmes,
20:07Hitchcock accorde une semaine de repos à Perkins.
20:10Il en profite pour se rendre à New York
20:13pour les premières répétitions de la comédie musicale Green Willow.
20:16C'est donc une doublure qui va enfiler la perruque
20:19et la robe de la mère et tourner à sa place
20:22la séquence la plus célèbre de sa carrière.
20:47Paramount distribue le film en septembre 1960
20:50et remonte 50 millions de dollars de recettes mondiales.
20:53En France, Psychose attire
20:56plus de 2 millions de spectateurs dans les salles.
20:59Ce succès bouleverserait médiablement la carrière de son interprète
21:02ainsi qu'il le confiera plus tard à Bobby Wigand sur NBC
21:05au moment de la sortie de Psychose 2.
21:20C'est ici qu'on voit son nom sur la rue.
21:23Ils ont pu mettre un nom à sa tête.
21:26Donc, ça a fait les deux choses.
21:51Il y a quand même quelque chose qui me semble sidérant.
21:54Vous venez de tourner avec Alfred Hitchcock
21:57avec William Wyler qui est couvert d'Oscar, etc.
22:00Et vous venez en France pour tourner le glaive à la valence.
22:03Et là, avec un grand sourire,
22:06il me dit, écoutez, c'était Paris,
22:09j'étais amoureux, on avait envie de faire les fous,
22:12je me suis beaucoup amusé.
22:15Peut-être qu'après la pression de Psychose,
22:18il avait envie de s'amuser, envie de faire le fou.
22:21On peut imaginer que peut-être qu'il y avait
22:24une liberté de mœurs à Paris plus grande qu'aux États-Unis.
22:27Anthony Perkins et Jean-Claude Brialy
22:30développent une relation intime
22:33qui se prolonge dans leur vie professionnelle.
22:36Perkins est d'abord doublé par Brialy dans les versions françaises
22:39d'Aimez-vous Brahms et du couteau dans la plaie.
22:42Puis vient cette confrontation dans Le glaive et la balance.
22:49Hé! Quoi?
22:52Le dollar est en baisse. Il ne va pas le moral à New York.
22:55Qu'est-ce qu'il peut faire depuis tout ce temps?
22:58Je ne trouve pas l'innocent. Il cherche les deux coupables.
23:01Mais enfin, bon Dieu, il n'y a qu'à nous regarder.
23:04Est-ce que je suis fait comme vous?
23:07Qui se ressemble, s'assemble. Est-ce que je vous ressemble?
23:10Ne jamais répondre que...
23:13Ah non, non, ça, c'est ma vie privée, je ne veux pas de ça.
23:16Il faut toujours essayer de répondre
23:19une dixième, une huitième de la réponse
23:22ou évader un tout petit peu de l'idée de la question.
23:25Mais ne jamais faire croire aux gens
23:28que vous avez quelque chose à cacher.
23:31Alors, dites-moi une huitième de la réponse.
23:34Mais qu'est-ce que c'est la question?
23:37Il faut dire que la France était quand même un pays assez libre.
23:40Alors, il était possible...
23:43Peut-être pour lui, d'avoir une vie
23:46un tout petit peu moins sous les regards des gens.
23:49Et puis, c'est un fantasme, la France, pour un Américain.
23:52Donc, je pense qu'il s'est installé à Paris
23:55au tout début des années 60, pendant une période.
23:58Il avait même un appartement du côté des Invalides,
24:01si mes renseignements sont bons.
24:04Et il y venait aussi fréquemment que possible.
24:07Et à l'époque où nous nous sommes rencontrés,
24:10donc dix ans plus tard,
24:13quelqu'un lui prêtait un appartement très, très, très joli,
24:16très parisien, à Place Furstenberg.
24:19Il plaisait beaucoup du fait de sa sensibilité
24:22et ses manières de jeûne intello.
24:25C'était mieux accepté en France qu'aux États-Unis,
24:28où il fallait être macho pour pouvoir prétendre au premier rôle.
24:41Il avait d'excellents souvenirs de ce tournage.
24:44Puis, il avait gardé une amitié vraiment profonde avec Yves Montand.
24:48Et il avait gardé un cadeau d'Yves Montand
24:51qu'il mettait en Corse.
24:54C'était une Canadienne, une grosse doudoune
24:57qu'il mettait en Corse.
25:00C'était un cadeau d'Yves Montand
25:03qu'il mettait en Corse.
25:06C'était un cadeau d'Yves Montand
25:09qu'il mettait en Corse.
25:12C'était une grande doudoune qu'il avait offerte à l'époque
25:15et à laquelle il tenait beaucoup.
25:18En mai 1961, Anthony Perkins reçoit pour Aimez-vous Brahms
25:21le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes.
25:24Sur le podium, il retrouve son ami Sophia Loren
25:27primée pour La Ciocciara.
25:30Anatole Litvak profite de la complicité des deux acteurs
25:33pour les réunir dans un drame criminel,
25:36et c'est en même année 1962
25:39que Perkins tourne son plus grand film européen, Le Procès
25:42où le génie graphique d'Orson Welles éclate à chaque plan.
26:00Quand on regarde ces films de près,
26:03ils ne portent pas en eux une certaine part de vérité.
26:06Perkins menait une vie secrète,
26:09il était un personnage névrosé, il cachait des choses.
26:12Ça vient comme alimenter son jeu d'acteur.
26:16Dans les cercles dans lesquels je m'éloigne,
26:19tous sortes de cas différents se débattent,
26:22et les plus intéressants restent dans mon esprit.
26:25J'ai eu une sorte de revanche
26:28pour te faire partir de chacun d'entre eux.
26:31Pourquoi pas ?
26:34Certains ont dit que le crime de Joseph K.
26:37était peut-être lié à son homosexualité,
26:40qu'il cherchait en quelque sorte à cacher sa culpabilité
26:43et se sentir coupable.
26:46Et au final, il se rebelle.
26:58Perkins n'avait aucun problème pour communiquer en français.
27:01Il a même enregistré des chansons en français
27:04dans les années 60.
27:07Ah oui, il n'y a plus d'après.
27:10C'est une de mes chansons de Béart préférées.
27:13Je me suis trouvé dans un dîner à côté de Guy Béart.
27:16Il m'a dit que cette chanson
27:19avait été pas mal chantée par Juliette Gréco,
27:22entre autres, et par Montand.
27:25Mais la version que je préfère, c'est celle chantée par cet acteur américain.
27:28Quel était son nom, déjà ?
27:31Je lui ai dit que c'était Tony Perkins.
27:34C'est ma version préférée, la plus charmante de toutes.
27:40À Saint-Germain-des-Prés
27:43Ça ne sera plus toi, ça ne sera plus moi
27:46Il n'y a plus d'autre fois
27:59Je sais qu'il s'est très bien entendu avec Claude Chabrol.
28:02Puisque Claude Chabrol m'a raconté
28:05qu'il y a parfois, dans les films, des gens qui s'intègrent mal
28:08dans un casting qu'on a prévu.
28:11Et là, il m'a dit, Perkins, il est arrivé sur le scandale
28:14ce n'était pas lui qui était prévu.
28:17Il a fait partie de la famille. Il s'est immédiatement intégré à l'équipe.
28:20Et c'est Perkins qui a amené Yvonne Furnon.
28:23Le tournage de ce film m'a beaucoup plu.
28:26J'ai beaucoup aimé travailler avec lui.
28:29Pourquoi ? Je ne sais pas. Il est très drôle.
28:32Il aime faire travailler les acteurs.
28:35Il prend le temps, il trouve le temps
28:38pour travailler avec les acteurs.
28:55Après deux tentatives de comeback ratées aux Etats-Unis
28:58Perkins perd son statut de star capable de rentabiliser
29:01une production destinée au grand écran.
29:04Si la télévision américaine ainsi que les cinéastes européens
29:07lui proposent encore des premiers rôles
29:10à Hollywood, l'échec commercial des pervertis de Noël Black
29:13rétrograde Anthony Perkins dans la catégorie des second rôles.
29:16Mais l'acteur a plus d'une corde à son arc
29:19et l'homme saura se trouver d'autres priorités.
29:23Dans le crime de l'Orient Express,
29:26on voit qu'il est encore dans le coup,
29:29même s'il ne joue qu'un des nombreux suspects.
29:32Cette production pleine de stars a bien marché
29:35et les problématiques merfices ont refait surface dans le film.
29:39Dans la première journée de notre voyage,
29:42tu as crié à ta mère deux fois dans ton sommeil.
29:45J'ai-je?
29:48Je rêve encore de la mère.
29:51Va-y.
29:55Au revoir.
30:08Anthony Perkins était attiré par les femmes, mais ne passait pas à l'acte.
30:26Il a travaillé avec les plus belles actrices d'Hollywood des années 50,
30:32comme Sophia Loren ou encore Audrey Byrne dans Verte demeure,
30:37avec laquelle il s'entendait très bien professionnellement.
30:43Mais ce n'est qu'après avoir rencontré Victoria Principal qu'il y a eu le déclic avec une femme.
30:50Et c'était dans les années 70, dix ans après avoir tourné Verte demeure.
30:58Paul Newman, producteur de Jugez hors la loi, organise la rencontre entre Anthony Perkins et Victoria Principal
31:05dans une scène qui ressemble à une cérémonie de mariage.
31:17Quatre jours durant, sur ce tournage au Mexique,
31:20la très courtisée future star de Dallas s'enferme dans sa chambre d'hôtel avec Anthony Perkins
31:26pour la plus grande fierté de ces derniers.
31:30Dix-huit mois après son aventure avec Victoria Principal, survenue en décembre 1971,
31:36l'acteur met fin à son célibat.
31:39Le 9 août 1973, à Cape Cod, dans le jardin de la maison du révérend Ernest Van Der Berg,
31:45Anthony Perkins s'épouse Berinsia Berenson,
31:48en présence de sa mère Janet et de son ami Stephen Pallet.
31:53Alors qu'elle était âgée de douze ans, Berry tomba amoureuse de Tony après l'avoir vue dans Fedra de Jules Dassin.
32:00Malgré l'aide de sa sœur aînée, Marisa, l'adolescente échoua à obtenir l'adresse parisienne de Tony.
32:05Elle avait donc décidé de s'occuper d'elle,
32:08et de s'occuper d'elle de toute sa vie.
32:13Dans les années 70, l'adolescente décide de s'occuper d'elle,
32:16et de s'occuper d'elle de toute sa vie.
32:19L'adolescente échoua à obtenir l'adresse parisienne de Tony.
32:22Elle se consola en découpant les articles de presse le concernant.
32:26Quelques années plus tard, Perkins confiera à un ami,
32:29après avoir vu une photo de Berry dans un magazine,
32:32quel était le genre de femme qu'il aimerait épouser.
32:35Cinq ans plus tard, devant la caméra d'Alan Rudolph,
32:38Berry et Tony incarnent dans « Tu ne m'oublieras pas »
32:41un couple de jeunes mariés menacés par une ex encombrante et psychotique,
32:46joué par Géraldine Chaplin.
33:17Le film n'aura aucun succès.
33:20Heureusement, le jeune couple connaît d'autres satisfactions.
33:24Un premier enfant est né en février 1974.
33:27Il se prénomme Osgood, en hommage à son grand-père.
33:31Un petit frère arrive deux ans plus tard,
33:33et sera baptisé du prénom d'un chanteur célèbre, Elvis.
33:37Quand il ne joue pas le papa poule,
33:39Anthony Perkins s'active sur les planches.
33:43J'ai vu cette pièce qui m'a vraiment beaucoup impressionné.
33:46C'est la confrontation de ces deux personnages,
33:48de ce garçon qui est fou et d'un psychiatre qui,
33:51tout en étant celui qui essaie de le remettre dans le droit chemin,
33:54a peur de le devenir un peu.
33:56Parce qu'il est très... Il est fragile.
33:58Il a peur d'être le dernier.
34:00Il a peur d'être le dernier.
34:02Il a peur d'être le dernier.
34:04À la fin des représentations d'Equus, en juin 1977,
34:08la famille Perkins quitte New York et s'installe à Los Angeles.
34:13À Hollywood, il semble que l'on soit prêt à accueillir le fils prodigue,
34:17de retour après 17 ans d'absence.
34:24Le succès de l'enfant, c'est qu'il n'y a pas d'enfant.
34:27Il n'y a pas d'enfant.
34:29Il n'y a pas d'enfant.
34:32Le succès du film Le Trou noir a redonné un coup de boost à sa carrière.
34:39C'était un film Disney, un énorme succès familial.
34:52Les succès publics du Trou noir, puis Des Loups de Haute-Mer,
34:57n'ont été pour Anthony Perkins que des feux de paille.
35:02Si à Broadway tout marchait bien, au cinéma, son image d'acteur adulte
35:06s'avère complètement brouillée, tant auprès du public que de la profession.
35:11Pendant deux années consécutives, Perkins ne reçoit plus aucune proposition.
35:17C'est au moment où sa carrière semble définitivement terminée
35:20qu'un revenant vient toquer à sa porte.
35:32C'était destiné à n'être qu'un téléfilm du câble,
35:35très bon marché, intitulé Psychose 2.
35:47Mais c'est un rôle très chouette à jouer pour un acteur.
35:50C'est un acteur qui n'a pas le droit d'être un acteur.
35:53C'est un acteur qui n'a pas le droit d'être un acteur.
35:56C'est un acteur qui n'a pas le droit d'être un acteur.
35:59C'est un acteur qui n'a pas le droit d'être un acteur.
36:02C'est un acteur qui n'a pas le droit d'être un acteur.
36:05J'ai donc écrit un rôle pour Anthony avec une vraie évolution dramaturgique
36:09et psychologique qui attirait la sympathie du spectateur.
36:14Et Perkins a accepté.
36:30C'est juste une extension logique de la première histoire.
36:36Norman est sorti de l'hôpital
36:40et est amené ici à la maison par son psychiatre
36:45qui lui dit « Tu es tout seul.
36:47Appelle-moi si tu as de la difficulté. »
36:50Et c'est comme ça qu'il commence.
36:54On a d'un seul coup Norman Bates à l'écran 20 ans après en couleur.
36:59Et c'est le même acteur.
37:01Et comme il s'est vraiment passé 20 ans,
37:03il n'y a pas de trucage, il n'y a pas de maquillage.
37:05Donc c'est assez saisissant.
37:24Son esprit était vif et rapide et il aimait débattre de tout.
37:30Il aimait être mis au défi et contredire les gens.
37:34Il avait beaucoup d'humour et d'esprit.
37:37Il était très drôle et intelligent.
37:40Très intelligent.
37:42À la minute où Universal a lancé un communiqué de presse
37:46annonçant la sortie de Psychose 2
37:48avec Anthony Perkins dans le rôle de Norman Bates,
37:52dès que c'est sorti,
37:54les médias du monde entier se sont enflammés.
38:03Universal s'est enfin rendu compte à ce moment-là
38:06« Formidable ! On n'a qu'à une machine à faire du fric ! »
38:10Et ils l'ont donc sorti au cinéma.
38:14Et ça a été le plus gros succès de l'été 1982.
38:18Psychose 2.
38:20Anthony Perkins s'est vraiment consacré à Psychose 2.
38:24Il a fait le tour du monde pour promouvoir le film.
38:28Je l'ai rencontré à Londres
38:30lorsqu'il donnait des interviews pendant sa tournée.
38:35Je me souviens de l'époque
38:37où on regardait le film de la même manière
38:40mais avec un vrai rôle.
38:42Il a été très connu.
38:44Il a été très connu.
38:46Il a été très connu.
38:48La première fois qu'il est sorti,
38:50il a été un peu malin.
38:52Il a été un peu malin.
38:54Il a été un peu malin.
38:56La première fois qu'il est sorti,
38:58il a été un peu malin.
39:00Il a été un peu malin.
39:02Je me souviens être allé dîner chez lui, il y avait sa femme et ses enfants, on aurait dit une famille de la classe moyenne, qu'on aurait pu voir n'importe où, je n'en revenais pas.
39:18Tony amenait les petits pots à table et remplissait nos verres de thé glacé.
39:32Il revient à Star et fait son début direct dans Psycho 3.
39:42Dans Psycho 3, Norman a des problèmes à commencer, mais je pense que Norman revient en quelque sorte à Psycho 1, où les problèmes qu'il rencontre sont si grands qu'il oublie qu'ils existent.
39:54Sa mise en scène des scènes de violences et de meurtres marche très bien.
39:58Cela prouve qu'il avait un excellent potentiel en tant que réalisateur.
40:03Et son jeu d'acteur est encore une fois exemplaire, malgré toutes les responsabilités qu'il devait assumer.
40:13Tony était super avec l'équipe et les acteurs.
40:18Parfois, l'équipe passait des heures à préparer une scène et il finissait par dire...
40:27Non, ça ne fonctionne pas, on va plutôt mettre une seule caméra ici.
40:32Et l'équipe s'exécutait immédiatement. Personne ne bronchait, personne ne lui reprochait.
40:39Il savait ce qu'il voulait et savait l'expliquer à l'équipe et aux acteurs.
40:48Je pense qu'il s'est amusé à faire ce film et l'a réussi.
40:52Il y a plein de petites touches personnelles et de clins d'œil à Alfred Hitchcock.
41:18Pour Psycho 3, en tant que réalisateur, il était impliqué, sympa, et communiquait avec tout le monde facilement.
41:28Je dirais qu'il s'éclatait.
41:33J'ai une superbe photo de nous deux devant la maison.
41:37On sent sa chaleur, sa proximité, sa capacité à s'impliquer à 100%.
41:48Souvent, les réalisateurs et les producteurs sont tellement concentrés sur leur travail,
41:54qu'ils n'arrivent pas à s'intégrer à l'équipe.
41:58Ce que je retiens de lui, c'est qu'il était vraiment sympa.
42:29C'est comme des virtuoses, des instrumentalistes, des virtuoses.
42:33Plus la partition est complexe, plus il s'éclate.
42:38C'est Dr. Jekyll et Mr. Hyde.
42:42En janvier 1988, à l'occasion de la tenue de l'American Film Festival,
42:47les réalisateurs de Psycho 3 se sont engagés à réaliser le film.
42:52En janvier 1988, à l'occasion de la tenue de l'American Film Market à Los Angeles,
42:58le producteur Harry Alan Towers accompagne Gérard Kikoine sur les hauts de Beverly Hills.
43:08On arrive devant une superbe maison sur Piloti.
43:11Le jardin sonne.
43:13Je vois Perkins arriver.
43:16Harry me dit « Je vous laisse, je reviens dans une heure ».
43:20il s'en va et il me laisse, Perkins ouvre la porte, bonjour Gérard.
43:32Une cuisine avec une table de 4-5 mètres de long en bois épaisse comme ça,
43:37il se met à un bout de la table, moi un autre et au milieu de la table tu sais ce qu'il y a,
43:40le couteau de psychose.
43:42Parce que je suis mauvais.
43:44Ma mère est partie, heureux jour.
43:47Dans le scénario original il mourait, sa femme était enceinte,
43:51moi je ne voulais pas qu'il meure et il était d'accord.
43:54J'ai dit le mal à notre époque ne meurt pas, c'est le mal qui survit.
43:59Il est entièrement d'accord donc on a parlé comme ça pendant 20 minutes, une demi-heure
44:03et il était génial parce que comme il avait tourné en France,
44:06il parlait assez bien le français.
44:08À un moment il me dit mais Gérard, pourquoi tu veux faire ce film ?
44:13Je me lève, je longe la table, je prends le couteau, je la mène devant lui,
44:18je suis debout devant lui, je regarde et j'ai fait parce que je suis venu libérer Norman Bates.
44:26Et là il a éclaté de rire.
44:28Et ça a été notre première complicité et qui a duré pendant tout le film.
44:33On a fait peut-être une petite différence parce que cette fois,
44:38Docteur Jekyll se mêle malheureusement avec la cocaïne
44:43et notre film va suggérer que la cocaïne n'est pas un jeu, n'est pas un jouet
44:51et on voit la tragédie que ça apporte.
44:55Mais il allait à fond, mais il pouvait éclater de rire aussi après.
45:00Il est quand même un des acteurs qui incarne le mieux cet espèce de côté névrotique.
45:06On a toujours l'impression que ça peut lâcher d'un moment à l'autre.
45:11C'est-à-dire qu'en un quart de seconde même pas, il change d'expression,
45:15de pratiquement bien-être à un truc vraiment dur, assez insupportable.
45:30Encore une fois, c'est un premier rôle important.
45:42Le film est macabre et racoleur, mais Perkins se donne à fond pour ce personnage double
45:49et apporte beaucoup d'humour.
45:53Parfois même, j'allais vers lui, il me disait « Je sais ce que tu vas me dire ».
45:59Il était brillantissime.
46:02Tenez, c'est un être brillantissime.
46:05Intelligent, drôle.
46:07On dînait pratiquement tous les soirs ensemble après le tournage.
46:10On était dans un hôtel au Sheraton, je crois à Bilapaisse.
46:15On dînait ensemble, il rigolait, il était adorable.
46:19Il était vraiment adorable, gentil.
46:29En 1990, par le biais d'un technicien de laboratoire indélicat,
46:33un article du tabloïd National Enquirer révèle qu'Anthony Perkins est atteint du SIDA.
46:40Sur le point de débuter le tournage de Psychose 4,
46:43Tony fait le choix d'apporter un démenti, de peur de ne plus pouvoir trouver de travail.
46:49Comment as-tu tué ta mère ?
46:52Lentement.
46:57Produit pour la télévision, Psychose 4 s'attache cette fois au récit de la jeunesse de Norman,
47:02alors que celui-ci s'apprête à devenir père.
47:13Au printemps 1992, Anthony Perkins, très affaibli,
47:17tourne son dernier téléfilm, L'Assassin au fond des bois,
47:21qui sera diffusé sur NBC en octobre de la même année.
47:25Mais l'acteur ne pourra le voir.
47:28Il s'éteint le samedi 12 septembre dans la maison familiale des collines de Beverly Hills,
47:33entouré de ses amis, de son épouse et de ses deux fils.
47:38La veille, il a parlé à ses enfants qui ont noté ses dernières paroles,
47:42reprises par les médias du monde entier.
47:45La nuit dernière, le comédien âgé de 60 ans est mort des suites du sida,
47:49en laissant cet unique message.
47:52Beaucoup de gens pensent que cette maladie est une vengeance de Dieu,
47:55mais moi je crois qu'elle a été envoyée pour apprendre aux gens comment s'aimer,
47:58se comprendre et avoir de la compassion les uns pour les autres.
48:15J'ai pensé à tous les gens qui m'étaient chers,
48:26qui malheureusement sont morts prématurément,
48:30et ça inclut évidemment Anthony.
48:36Neuf ans plus tard, presque jour pour jour,
48:40Berry disparaît à son tour, victime des attentats du 11 septembre.
48:45Elle est l'une des passagères du vol American Airlines
48:48qui s'écrase contre la tour nord du World Trade Center.
49:04Les deux fils de Berry Berenson et d'Anthony Perkins
49:07ont suivi la tradition familiale dans le domaine artistique.
49:11Elvis est un chanteur folk à succès.
49:14Osgood réalise des films, des films d'horreur bien sûr,
49:17comme le très envoûtant Gretel et Hansel.
49:38En plaçant Psychose 2 à la seconde place du box-office de l'été 1983,
49:43derrière le retour du Jedi,
49:45le public américain prouva qu'il avait plus de cœur et de mémoire
49:48que les professionnels d'Hollywood.
49:51Malgré une liste impressionnante de films majeurs,
49:53réalisés par les meilleurs cinéastes de son temps,
49:56Anthony Perkins n'eut jamais l'honneur d'un quelconque hommage, même postume.
50:03Ignoré à Hollywood mais sacré à Cannes,
50:06brillant, cultivé, gay, bisexuel,
50:09bon époux et père modèle, mort du sida,
50:12capable de se montrer aussi crédible en flics implacables et machos
50:16qu'en artistes homosexuels et dépressifs,
50:19Perkins offrait une personnalité trop complexe,
50:22déployait une palette trop large pour rentrer dans le moule
50:25d'une industrie avide d'images simples et lisses.
50:29Malgré l'amnésie de la profession,
50:32la mémoire de l'acteur se perpétue pourtant dans la culture populaire.
50:36Pour le grand public, il reste Norman Bates,
50:39le serial killer pathétique qui influença des dizaines de films d'horreur,
50:44puis revint pendant cinq saisons hanter les spectateurs de la série Bates Motel.
50:50Pour ses fans, Tony Perkins reste à jamais
50:53l'inoubliable jeune premier homme antique des années 50 et 60.
51:02Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
51:32Abonnez-vous !

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