• il y a 4 mois
Dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle (54), un candidat RN/LR désavoué après des tweets racistes, antisémites, homophobes et orduriers a réussi à rassembler plus de 30% des voix. Un succès surprise pour un candidat invisible, qui a à peine fait campagne.

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00:00J'ai pas le temps, j'ai un autre rendez-vous.
00:01Il y avait plein de questions pour vous.
00:03Mais c'est dommage.
00:03Vous l'appelez le fantôme, pourquoi ?
00:05On n'a jamais vu une idée venue dedans.
00:07Le RN a fait un carton avec des candidats totalement invisibles.
00:11Ils auraient pu présenter une chèvre, ils auraient voté pour la chèvre.
00:15Dans la cinquième circonscription de Meurthe-et-Moselle,
00:17Louis-Joseph Péché, un candidat suspecté de racisme, d'antisémitisme et d'homophobie,
00:22désavoué par les LR alliés au RN,
00:25a quand même obtenu plus de 30% des suffrages
00:28au premier tour des élections législatives.
00:30Et ce, en ne faisant presque jamais campagne.
00:32Alors on a cherché à comprendre comment ce candidat fantôme,
00:35venu du Maine-et-Loire,
00:37a réussi à obtenir près de 15 000 voix dans un bastion socialiste.
00:47Vous l'avez déjà vu en personne, ce monsieur ?
00:49Non, non.
00:50Non, je ne l'ai jamais croisé à Toulon.
00:52Ah, je connais pas plus que ça, alors bon.
00:54Ça ne m'empêchera pas de voter pour lui, moi, je suis désolé, mais bon.
00:57En fait, on a la mort du Macron avec le bastion.
01:00Je suis un peu gêné que le RN n'ait pas mis un vrai candidat.
01:05Louis-Joseph Péché n'est pas seulement un illustre inconnu sur ce territoire.
01:10Il a aussi été très vite rattrapé pour de vieux tweets antisémites, racistes et orduriers,
01:15dont il a reconnu la paternité chez nos confrères du Média Street Press,
01:19avant de se rétracter.
01:21Juif qui parle, bouche qui ment, disait Voltaire.
01:24Pourquoi tant d'antisémitisme et de haine dans les lumières ?
01:27L'islam stupide fait toujours le jeu des USA, des Juifs et du Mossad.
01:31Avec l'afflux de migrants dégénérés et racistes qui continue,
01:34ça ne risque pas de s'arranger.
01:37Le 19 juin dernier, Eric Ciotti avait retiré son soutien à Louis-Joseph Péché dans un communiqué,
01:43tout en condamnant fermement ses propos et en le menaçant de sanctions légales.
01:47Mais le militant a quand même continué à se présenter sous les couleurs de l'alliance RN-LR
01:52dans ses documents officiels, tout en affirmant qu'il était toujours
01:56le candidat officiel de M. Ciotti, soutenu par M. Bardella.
01:59On a essayé de l'appeler, de l'interviewer, mais il ne nous a jamais répondu.
02:05Bonjour, je suis le journaliste de Paris 1, je peux vous poser une petite question ?
02:07J'ai pas le temps, j'ai un autre rendez-vous.
02:09J'avais plein de questions pour vous.
02:10Mais c'est dommage.
02:11Je vous ai contacté.
02:12Vous êtes au courant qu'il a publié des choses un petit peu…
02:15Bizarre, oui. Bizarre, très bizarre, oui.
02:18Écoutez, c'est pas mieux de le prêter.
02:20C'est vraiment pas terrible, c'est complètement idiot.
02:22Et ça ne vous empêchera pas de voter pour lui ?
02:24Non, parce que je n'ai pas le choix, on l'accueille.
02:27Non, pas du tout, parce que je veux des changements.
02:30Parce qu'ils veulent changer, ils en ont marre des macronistes.
02:33Ça veut dire que les gens sont complètement perdus
02:36et qu'ils sont prêts à voter n'importe quoi pour que ça change.
02:38C'est pas 15 000 personnes, c'est 12 millions de personnes
02:41qui ont voté pour des inconnus, sans savoir où ils allaient.
02:44C'est là que c'est inquiétant.
02:45J'espère seulement qu'on restera là.
02:47Ça fait 40 ans que je travaille ici.
02:48Nous, on est là, on est français et on veut rester.
02:51Les origines sont toujours là,
02:52on est toujours cataloguées sur notre faciès, sur notre nom.
02:58En parlant de nom,
02:59Louis-Joseph Péché a emprunté le nom de sa femme pour la campagne.
03:02Il s'appelle Louis-Joseph Gana,
03:04une famille historiquement proche de l'extrême droite.
03:07Là, c'est pousser à l'extrême, c'est pratiquement une caricature.
03:11D'avoir des candidats aussi peu présents,
03:14et puis aussi marqués, qui risquent d'être condamnés par la justice.
03:18Moi, je crois qu'ils ont voté pour Bardella.
03:19Après, ils ne se posent pas de questions.
03:21Ça ne va pas plus loin.
03:23Je crois que le fait de vouloir Bardella premier ministre,
03:27c'est plus fort que tout.
03:28Ils ont voté par désespoir et colère.
03:30Je suis conseiller municipal à Colombes et Les Belles.
03:33C'est un village qui n'est pas plus dangereux qu'un autre.
03:36Et pourtant, cet homme-là, il arrive en tête au premier tour.
03:42Allez savoir pourquoi.
03:43Et avec un adversaire quasi inexistant,
03:46pas vraiment investi ni désinvesti,
03:48la campagne de son rival socialiste est très particulière.
03:51On va s'arrêter ici, les autres sont là.
03:54Il y a quelque chose juste derrière.
03:55C'est comme si vous faisiez campagne contre un adversaire invisible,
04:00mais extrêmement puissant.
04:01Si jamais il était dans la rue en train d'argumenter,
04:03on pourrait contre-argumenter.
04:04Si jamais on le croisait au marché, etc.
04:05Mais là, rien.
04:06On fait une réunion publique pour tous les citoyens
04:08qui ont envie d'avoir un député d'extrême droite.
04:10Sur la fiche, il y a Bardella premier ministre,
04:12et en tout petit, il y a marqué son nom.
04:13Et là, il revient parce qu'il est au deuxième tour
04:15sans avoir rien fait.
04:16C'est humiliant.
04:17Ils ont tous voté pour Bardella.
04:18Des petits Bardella anonymes.
04:20Et parmi eux, toute une série de gens interlopes.
04:24Nous, on a quand même tiré le gros lot.
04:26Et ici, le socialiste non affilié au Front populaire
04:29doit batailler avec une autre difficulté.
04:31Comment est-ce que vous expliquez que 15 000 personnes
04:33aient voté pour un inconnu ?
04:35Je n'en sais rien.
04:36Qu'est-ce qu'il y a comme joueur au deuxième tour ?
04:37Le fantôme, c'est vous.
04:38Vous auriez voté pour le fantôme parce que...
04:40Ah mais non, on ne votait pour personne.
04:42Ah, vous seriez abstenu.
04:43Pourquoi ? Vous aviez peur de quoi ?
04:45Eh bien, j'avais peur de Mélenchon.
04:46Une forme d'emprise qui a fait croire
04:48que c'était Mélenchon ou Bardella.
04:49On vous a bourré le crâne à vous faire croire
04:51que voter pour un socialiste, c'était voter pour Mélenchon.
04:54Eh bien, oui.
04:55Mais c'est faux.
04:56Oui, mais c'est nébuleux.
04:56Vous voulez que j'écrive en tout gros
04:57« Je ne suis pas Mélenchon », c'est ça ?
04:59Mais voilà.
04:59Le RN, c'est une possibilité.
05:01C'est une possibilité qu'il soit au pouvoir.
05:02Mélenchon, non.
05:03Ah, Madiou, cette campagne, elle est étrange.
05:05On a passé notre temps à se battre
05:08pour expliquer ce qu'on n'était pas.
05:10Vous avez vu un instantané
05:11de ce qu'a été trois semaines de campagne.
05:13De quoi faire regretter à Dominique Potier,
05:15une ancienne adversaire de 2012,
05:17bien connue des Français.
05:19Moi, j'ai fait la campagne contre Nadine Morano.
05:21C'était terriblement excitant.
05:23Les militants adoraient
05:25parce qu'il y avait du répondant.
05:27D'ailleurs, Nadine Morano vient tout juste d'appeler
05:30à voter pour ce candidat socialiste.
05:32Une nouvelle qui a fait beaucoup réagir.
05:38Sous-titrage ST' 501

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