Jean Baptiste Bernaz dans les secrets de l'Equipe de France / Fédération Française de Voile 2024

  • il y a 2 mois
Le dispositif d’accompagnement et d’insertion professionnelle destiné à favoriser le développement des vocations maritimes chez les personnes éloignées de l’emploi a été mis en place à Saint Quay Portrieux à la Base Nautique Sud Goëlo !
Transcript
00:00À quelques jours du début des Jeux Olympiques de Paris,
00:02Voiles et Voiliers et la Fédération Française de Voiles
00:04vous emmènent à la rencontre des 14 athlètes sélectionnés pour représenter la France.
00:08Des femmes et des hommes, tous tournés vers le même objectif,
00:12rafler des médailles et tous unis autour d'une même passion, la mer.
00:27Bonjour Jean-Baptiste.
00:28Bonjour.
00:29Toi, ce sera ta cinquième sélection.
00:32Dans quel état es-tu quand tu apprends ça ?
00:34Est-ce que c'est quand même un peu un sentiment d'euphorie ?
00:38Je dirais que c'est un vrai moment de joie
00:40parce que c'est eu le passage obligatoire pour aller décrocher mon rêve,
00:46mes médailles olympiques.
00:47Mais voilà, je suis plutôt très concentré.
00:50Donc tu as changé d'entraîneur pour cette nouvelle préparation olympique.
00:54Qu'est-ce qui t'apporte Nicolas ?
00:56Nicolas, c'est déjà un copain,
00:59mais vraiment, ce qui m'apporte, c'est que j'ai souhaité travailler avec lui
01:01parce que c'est quelqu'un qui est très honnête, très authentique, très franc.
01:06Et je pense qu'à 36 ans maintenant,
01:08ce que j'ai besoin, c'est quelqu'un qui me dise la vérité
01:10parce que quand on se pointe au jeu pour la cinquième fois,
01:13on n'a pas envie d'avoir le regret de « et si je lui avais dit ça ? ».
01:16Donc voilà, il réunit un peu tous les critères
01:19et il m'amène beaucoup de sérénité et de franchise.
01:21Et ça, c'était le point clé, je pense, de ma préparation olympique.
01:24Comment justement on se dit « Ok, à partir de ce moment-là,
01:28c'est plus ça que je veux, c'est vraiment aller un step au-dessus ».
01:32Est-ce que c'est chercher peut-être un peu plus de fantaisie ?
01:35Alors moi, j'ai un parcours où j'étais très fantaisie au départ
01:39avec des très bonnes et des très mauvaises régades,
01:41des très bonnes manches, des très mauvaises régades.
01:43J'avais du mal à stabiliser un peu le côté émotionnel.
01:45J'étais très joueur.
01:46Toute ma carrière, j'ai essayé de réduire ce champ de folie
01:49et ça m'a amené à des résultats qui étaient plus constants
01:51mais forcément un petit peu moins brillants.
01:53Et là, ça fait quelques années maintenant qu'on essaie de remettre
01:55un peu de folie dans ce jeu et en se basant sur l'expérience
01:58justement pour ne pas aller faire des gros plombs
02:00et quand même garder ces petits moments de folie
02:02qui font gagner des manches,
02:03qui font passer au travers des moments durs.
02:05Clairement, c'est ces moments de folie
02:07qui vont faire gagner les Jeux olympiques.
02:09Donc il faut aller les chercher, mais les chercher au bon moment.
02:12Et c'est ça le rôle de l'expérience,
02:13c'est pas y aller tête brûlée, c'est vraiment avoir un cadre.
02:16Et quand le cadre, il s'y prête,
02:18eh bien libre cours à mon imagination.
02:22Finalement, c'est ça pour moi le but des Jeux olympiques,
02:24c'est d'aller jouer jusqu'au dernier jour.
02:26Tu évolues dans une flotte où il y a un très grand nombre de bateaux.
02:30C'est ça que t'aimes dans le laser finalement ?
02:33Alors moi, ce qui m'éclate au départ, c'est le sport.
02:35Ça aurait pu être le bille-boquet ou la marrelle, je sais pas.
02:38Mais en fait, c'est vraiment l'idée de gagner qui m'a toujours guidé.
02:42Et il se trouve que j'ai gagné ma première course de ma vie, je crois, en bateau.
02:46Et donc je suis parti en laser et après,
02:48ce qui m'a plu dans le laser, c'est que
02:50c'est un bateau qui est à la fois très simple,
02:52parce qu'on fait vite le tour, il y a trois réglages et une sangle de rappel.
02:55Mais du coup, ça donne de l'accès à beaucoup de gens et beaucoup de jeunes.
02:59Et sur la ligne de départ, on est très vite 70.
03:02Et gagner devant 70 bateaux,
03:04ça m'excite beaucoup plus que gagner devant 5 bateaux.
03:06Il y a tellement de densité que la preuve, je ne gagne pas tout.
03:09Donc c'est toujours un nouveau challenge.
03:11Et quand on met face à un challenge, une compétition,
03:13l'esprit de compète, il revient tout de suite.
03:16Et j'ai du mal à m'en séparer de ce truc-là.
03:18C'est cool.
03:19Quand tu te remets dans la tête du petit JB
03:22qui découvre un peu la voile,
03:24tu t'imagines en arriver là,
03:26être aux Jeux Olympiques pour la cinquième fois.
03:29C'est dur de répondre à cette question
03:31parce qu'on ne se projette pas vraiment.
03:33Au départ, c'est un jeu.
03:37J'y croyais parce que je me sentais invincible.
03:39Quand on est gamin et qu'on gagne des courses, on se sent invincible.
03:42Je ne me suis jamais trop projeté,
03:43mais en même temps, c'est devenu réalité assez vite pour moi.
03:46Et j'en suis content.
03:48Je crois que ton envie de faire de la voile à haut niveau
03:51est aussi venue de la Coupe de l'Amérique.
03:53Cette année, il y aura effectivement la Coupe de l'Amérique
03:56avec en plus un défi français.
03:58Tu regardes ça avec envie ?
04:00Bien sûr.
04:02En fait, le laser s'est fait un peu grâce aussi à la Coupe de l'Amérique.
04:07Je raconte souvent cette anecdote, mais elle est marrante.
04:10David Ginola, son fils, jouait au football avec mon frère,
04:13qui est plus jeune que moi.
04:16Et quand il a su que je faisais de la voile au niveau,
04:18il m'a dit « mais attends, moi, j'ai Canal+, moi, je n'avais pas Canal+.
04:20Viens voir les épreuves. »
04:22C'était à 3 heures du matin, je crois.
04:23« Viens voir les épreuves dans mon salon. »
04:25Donc, je me suis retrouvé, je ne sais pas, je devais avoir 11 ans, 12 ans,
04:28aller voir la Coupe d'Amérique qui se faisait aux Etats-Unis chez David.
04:33Et puis là, j'ai dit à mon père « comment on fait pour aller sur ces bateaux-là ? »
04:36parce que ça avait l'air vraiment sympa.
04:38Il m'a dit « soit champion olympique de laser et normalement, tu iras faire la Coupe d'Amérique. »
04:42Donc, peut-être que je chasse encore ça.
04:44Oui, c'est sûr qu'on a la chance d'avoir un team français cette fois-ci.
04:46En plus, c'est des copains.
04:47Donc, je ne désespère pas d'aller les voir gagner la Coupe d'Amérique dès septembre.
04:51Quel rapport tu entretiens avec la mer ?
04:55Parce que tu passes beaucoup de temps et je sais que tu fais aussi du foil.
04:58La mer, pour moi, c'est quasiment toute ma vie.
05:03Mon père, il est venu sur la côte, il est Stéphanois.
05:05Et mon père est venu sur la côte parce qu'il est tombé amoureux de la voile sur un petit étang.
05:08Et moi, j'ai eu la chance de grandir avec mon père qui avait une entreprise dans les bateaux.
05:13Il m'a aussi poussé un peu à la voile puisque c'était sa passion.
05:16Il voulait que j'essaye du moins.
05:17Aujourd'hui, quand je ne fais pas du laser, je fais des activités un peu plus fun.
05:21Ça peut être du foil, ça peut être de la croisière.
05:24Mais tout est à base de voile et d'eau, c'est clair.
05:27Merci.
05:28Rendez-vous à Marseille du 28 juillet au 8 août pour suivre l'équipe de France.

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