Alors que les deux porte-drapeaux français pour les JO de Paris seront connus vendredi, des anciens sportifs qui ont tenu ce rôle ont accepté de revenir sur leurs souvenirs. Et tous sont unanimes.
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00:00Vous savez, je ne dors pas tous les jours en disant que j'étais porte-drapeau.
00:07Franchement, j'ai tourné les pages depuis belle durée.
00:10Jean-François Lamour, porte-drapeau de la délégation olympique pour les Jeux de 1992 à Barcelone.
00:17Je suis Jackson Richardson, porte-drapeau en 2004 à Athènes.
00:20Christine Carmon, première femme à porter le drapeau à Mexico en 1968.
00:25Je suis David Lhuillet et j'ai été porte-drapeau aux Jeux olympiques de Sydney en 2000.
00:29Je suis Laura Flessel, capitaine d'équipe aux Jeux de Londres en 2012.
00:39Ça fait longtemps déjà !
00:40Peut-être trois semaines, un mois avant le début des Jeux de Barcelone.
00:44C'était au mois de mai, je crois.
00:45Ça se faisait dans le huis clos d'un conseil d'administration.
00:48J'essaye de me remémorer, c'est quand même vachement loin.
00:51C'est Henri Serandour qui m'appelle.
00:53À l'époque, évidemment, il n'y avait pas de portable, donc il doit m'appeler chez moi.
00:56J'ai eu un appel de l'ancien président Henri Serandour.
01:00Le responsable du CNOSF qui m'a appelé pour me dire qu'après délibération, c'était moi.
01:06Qui me l'a dit ? Très sincèrement, je ne me souviens plus des noms, c'était des dirigeants.
01:11Henri Serandour, c'est lui qui m'a appelé.
01:20J'ai demandé conseil à Angelo Parisi qui avait porté le drapeau à Los Angeles.
01:25J'ai eu David, j'ai eu Jacques et ils m'ont dit « kiff ».
01:28Et Angelo, il s'était mis un truc dans la tête de porter le drapeau à une main.
01:33C'est Christian Doriola, première médaille d'or au jeu.
01:36Et dans la tête, je lui ai dit « je ne vais pas le porter à une main, c'est un peu couillon ».
01:39Une sorte de légende.
01:41Oui, je pensais à lui.
01:42Je vais le faire de manière classique parce que, bon, voilà.
01:50Littéralement, porter le drapeau, ce n'est pas compliqué.
01:52Représenter cette France que j'adore, de la représenter dignement.
01:57C'est quelqu'un qui a conscience de tout ça.
01:58C'est un peu rédicteur de dire « que porte drapeau ».
02:01C'est plutôt l'âme d'une équipe de France.
02:03Qui a conscience de l'importance de cette action symbolique,
02:08que de faire ce tour de piste en portant son pays à bout de bras.
02:13À être vigilant et à porter son expérience,
02:16de mettre justement en harmonie tout le collectif pour qu'on soit vraiment une équipe solidaire.
02:28Pendant plusieurs années, on disait que le drapeau était lourd, donc on le donnait aux hommes.
02:32Moi, je croyais qu'il était lourd parce que moi, je me suis entraîné chez moi.
02:35Le drapeau, il n'est pas lourd et il y a une sangle pour le contrepoids.
02:40De toute façon, vous ne vous sentez rien, là, vous portez.
02:47Ma femme m'a surpris en train de me promener avec mon râteau dans mon jardin.
02:51J'ai fait un simulacre avec mon ami Stéphane Trelot qui participait au jeu.
02:55J'étais droit comme un i.
02:57Et Steph m'a tendu le balai de l'appartement et m'a dit « vas-y ».
03:03Pas du tout.
03:04Le seul truc que j'ai demandé, c'est que la rampe où le drapeau est accroché,
03:08que ce soit léger parce que bon, je ne suis pas superwoman.
03:12Mon prédécesseur, c'était Philippe Riboud.
03:14On avait fait une cérémonie fictive de passage de drapeau entre nous deux.
03:18Donc, j'avais déjà tenu un drapeau entre les mains.
03:28On ne peut pas refuser un truc pareil.
03:30Comment voulez-vous qu'on refuse le fait de porter le drapeau de la délégation ?
03:34Non, ça ne se refuse pas.
03:35Je ne me voyais pas refuser, même si je n'avais pas envie, je l'aurais accepté.
03:45Il m'a quasiment arraché le drapeau des mains.
03:48Je l'ai gentiment escaboté, on va le dire comme ça.
03:51Moi, je voulais le ramener au village.
03:54Je l'ai pillé, je l'ai mis dans ma valise et puis voilà.
03:57Il a dû le rendre comme un idiot, sans doute.
03:59On peut le récupérer à la cérémonie de clôture,
04:02mais entre les deux, le drapeau est dans notre cœur.
04:05Et maintenant, il est au musée du sport en France.
04:14Non, pas du tout.
04:15Je n'ai pas de pronostics.
04:17Je n'ai me lancé strictement dans aucun pronostic.
04:20Ceux qui ont été, doivent laisser la place à ceux qui deviennent des champions.
04:25Les deux qui vont être choisis seront remarquablement représentatifs
04:29de ce qu'est l'équipe de France Olympique.
04:36Et en fait, la malédiction a commencé par moi.
04:38Ça, il faut éviter. Il faut une question à ne pas me poser.
04:41Je me suis excusé auprès de la France.
04:45De profiter.
04:47Chantez fort la Marseillaise, ça fait du bien.
04:49Je suis extrêmement jaloux.
04:51Prenez votre temps, dégustez.
04:53De rester focus, n'écoutez personne.
04:56Faites ce que vous voulez.
05:01C'est la richesse.
05:02Un bonheur immense.
05:03Une incroyable reconnaissance d'un parcours.
05:06Bonheur et plaisir.
05:08C'est unique.
05:14Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org