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Film de restitution réalisé par les élèves de terminale du lycée La Versoie, et retraçant les parcours de Marianne Cohn, Josef Adam, et Simone Jacob, future Veil. (10 mn)
Transcription
00:00Sous-titrage ST' 501
00:30Marie-Anne Cohn
00:38Marie-Anne Cohn était bien plus qu'une jeune fille de 22 ans.
00:42Elle était une lumière dans l'obscurité de l'occupation nazie,
00:45une force de résistance qui bravait les dangers pour sauver des vies,
00:48même au péril de la sienne.
00:51Née le 17 septembre 1922 à Mannheim,
00:54Marie-Anne avait connu une jeunesse empreinte de liberté
00:57jusqu'à ce que l'ombre nazie s'étende sur l'Allemagne.
01:00Fuyant avec sa famille vers la France,
01:03elle devint rapidement une figure centrale de la résistance juive.
01:07En 1942, alors que la menace de la déportation
01:11pesait lourdement sur les enfants juifs en France,
01:14Marie-Anne prit sur elle la mission de les sauver.
01:17Elle les escortait à travers la France,
01:19courant constamment le risque d'être capturée par les Allemands.
01:22Avec des groupes d'enfants, alors jusqu'à 30,
01:25elle franchissait les frontières,
01:27traversait les montagnes pour les conduire vers la sécurité en Suisse.
01:32Son courage atteignit son apogée le 31 mai 1944,
01:36lorsqu'elle fut capturée par une patrouille allemande
01:38avec 28 enfants cachés dans un camion.
01:41Conduite à la prison d'Hannemasse,
01:43Marie-Anne et les enfants furent confrontés à l'incertitude de leur sort.
01:47Malgré les efforts du maire d'Hannemasse pour libérer les enfants les plus jeunes,
01:50Marie-Anne resta déterminée à ne pas abandonner les autres.
01:54Chaque soir, elle retournait en prison avec eux,
01:57exprimant dans ses lettres une anxiété palpable pour leur sécurité.
02:02Alors que des plans d'évasion étaient élaborés pour elle,
02:05Marie-Anne les rejeta tous, craignant les représailles sur les enfants.
02:09Son refus catégorique de quitter leur côté,
02:12même au prix de sa propre liberté,
02:14témoignait de son altruisme et de son dévouement sans feuille.
02:18Le 8 juillet 1944, Marie-Anne fut arrachée à la prison
02:22et conduite à une fin atroce.
02:25Torturée et assassinée par des miliciens français,
02:28elle devint un symbole de résistance et de sacrifice.
02:32Son corps ne serait découvert qu'après la guerre,
02:34mais son héritage de courage et de compassion perdure à travers les âges.
02:39Marie-Anne Cohn, une étoile brillante dans l'obscurité de l'Holocauste,
02:43une héroïne dont le souvenir restera à jamais gravé dans les annales de l'histoire.
02:52Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:22Je m'appelle Joseph Adam et le 9 novembre 1943 est gravé dans ma mémoire
03:33comme le jour où ma vie a basculé à jamais.
03:36A cette époque, j'étais l'un des membres de l'administration du ghetto de Theresienstadt.
03:41La vie dans le ghetto était une existence étouffante
03:44où la liberté n'était qu'un lointain rêve et la mort une compagnie constante.
03:48Ce jour-là, le vent de la rébellion assoufflait à travers les murs de notre prison.
03:5355 de nos camarades ont réussi l'impossible.
03:56Ils se sont échappés du vent, bravant les risques insurmontables pour retrouver leur liberté.
04:02Leurs actes ont illuminé le ciel obscurci de l'oppression nazie.
04:05Nous rappelons à tous que même dans les ténèbres les plus profondes, l'espoir peut fleurir.
04:10Mais avec leur évasion est venue la tempête.
04:13Les autorités, furieuses, ont lancé une chasse à l'homme impitoyable
04:16pour retrouver les responsables de cette audacieuse évasion.
04:19Les membres de l'administration du ghetto, moi y compris, ont été traqués comme des animaux,
04:25accusés d'avoir aidé des fugitifs dans leur quête de liberté.
04:28Les interrogatoires étaient brutaux, des menaces omniprésentes.
04:32Mais même face à l'adversité la plus impitoyable, je suis resté silencieux.
04:36Protéger mes camarades qui avaient osé un avenir meilleur était ma priorité,
04:40même si cela signifiait sacrifier ma propre liberté.
04:45Le jour où les forces de l'ordre ont finalement frappé,
04:48je savais que ma vie telle que je la connaissais touchait à sa fin.
04:51Les menottes serrées autour des poignets, j'ai été emmené dans les ténèbres de la détention,
04:56condamné à vivre dans l'ombre de mes propres actes.
04:59Pendant des mois, je languis derrière les barreaux,
05:02ma seule compagnie étant les souvenirs de ceux qui avaient osé défier l'oppression nazie.
05:07Mais même dans ma captivité, j'ai gardé la flamme de la liberté brûlante dans mon cœur,
05:12sachant que même les murs les plus épais ne pouvaient pas étouffer l'espoir.
05:16Le jour où j'ai été libéré, j'ai juré de ne jamais oublier
05:20ceux qui avaient sacrifié leur liberté pour nous rappeler à tous
05:23que même dans les moments les plus sombres, la lumière de l'espoir continue de briller.
05:28Et depuis ce jour, je me suis consacré à honorer leur mémoire
05:31en luttant pour un monde où la liberté est un droit inéluvable pour tous.
05:42Le jour où j'ai été libérée
06:07Je n'avais que 16 ans quand cela est arrivé,
06:10mais on m'a conseillé de dire que j'en avais 18.
06:13Je m'appelle Simone Jacob.
06:16C'était la nuit du 30 mars 1944.
06:20Personne ne savait où ils nous ont menés.
06:23Aucune information possible.
06:25Je me souviens de cette horrible odeur quand ils nous ont fait monter dans ces wagons.
06:30On était tous entassés les uns sur les autres,
06:33dans une obscurité sans aucune source d'espoir.
06:37Nous voilà arrivés.
06:39Nous sommes au camp de Drancy.
06:41Pour combien de temps, je ne sais pas.
06:44Le 15 avril, nous sommes repartis tard ce soir-là.
06:49Mais où sommes-nous ?
06:52Tout était gris ici, on n'y voyait rien.
06:56Il pleuvait, il faisait si froid,
06:59et le vent soufflait si fort.
07:02Mes mains étaient bleuâtres, mes dents claquaient,
07:06mon corps tremblait.
07:08J'étais complètement frigorifiée.
07:11C'était le néant.
07:13Aucun horizon.
07:15Aucune issue.
07:17Nous avons franchi les portes de l'enfer.
07:2078 651.
07:23C'était le chiffre qu'on m'a tatouée.
07:28Si un tatouage, c'est qu'on est considéré vraiment comme des animaux.
07:33Après la sélection, on m'a coupé court les cheveux.
07:37Comparé à la plupart des femmes qui, elles, étaient complètement rasées.
07:44Tu es trop jolie.
07:46C'est dommage que tu meurs ici.
07:48Je veux t'aider.
07:50Je vais te mettre dans un commando, tu seras protégée.
07:54C'était comme une espèce de monde qui n'existait plus.
07:58Nous étions tous soumis au travail forcé.
08:01Moi, je m'occupais de creuser des tranchées ou de décharger des pierres et des camions.
08:07L'humiliation était le passe-temps préféré des SS.
08:12Ils nous regardaient travailler en mourant de faim, de soif et de froid.
08:18Mais le pire était le sommeil.
08:21J'avais l'impression d'être folle de ne pas dormir.
08:25J'avais l'impression d'être folle de ne pas dormir.
08:28Je marchais en dormant.
08:34L'envie de mourir et en même temps de se dire,
08:37sachant que c'était la fin de la guerre, c'est si bête de mourir maintenant.
08:40Il faut tenir quelques semaines, mais est-ce que ça vaut la peine ?
08:42Parce que même si on est libérée, on redeviendra un être normal.
08:46Je dois ma survie à ma volonté de résister.
08:49Et j'ai consacré une partie de mon existence à témoigner.
08:55Je me suis accordée à l'authenticité des dues.
08:58Je me suis accordée à l'authenticité des dues.
09:01Je suis capable de tenager un été.
09:04Je suis capable de tenager un état de vie.
09:08Je suis capable de tenager un été de vie.
09:11J'ai constaté que ça n'était pas ma vie.
09:18Vous savez, Robert Desnos était un poète suraliste français.
09:21Il faisait partie de la résistance.
09:23C'est ce bâtiment où il y avait pas seulement des déportes juives, des femmes, mais des résistantes françaises.
09:45Les conditions qui étaient ici, c'était presque comme un camp d'extermination, on va vous en parler un peu.
09:53Je trahirai demain, pas aujourd'hui. Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles, je ne trahirai pas.
10:03Vous ne savez pas le bout de mon courage, moi je sais. Vous êtes cinq mains dures avec des bagues, vous avez au pied des chaussures avec des clous.
10:13Je trahirai demain, pas aujourd'hui, demain. Il me faut la nuit pour me résoudre, il ne me faut pas moins d'une nuit pour renier, pour aburer, pour trahir.
10:24Pour renier mes amis, pour aburer le pain et le vin, pour trahir la vie, pour mourir.
10:31Je trahirai demain, pas aujourd'hui. La lime est sous le carreau, la lime n'est pas pour le barreau, la lime n'est pas pour le bourreau, la lime est pour mon poignet.
10:41Aujourd'hui, je n'ai rien à dire, je trahirai demain.

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