Ça vous regarde - Emmanuel Macron : l'appel aux « forces républicaines »

  • il y a 2 mois
GRAND DÉBAT / Emmanuel Macron : l'appel aux « forces républicaines »

« Le récap » par Bruno Donnet

Pas de « coalitions gouvernementales » mais la possibilité d'un « pacte législatif » : c'est en ces termes que Laurent Wauquiez a pris la parole à l'Assemblée concernant la formation d'une potentielle alliance avec le camp des macronistes. Juste avant cette déclaration, le député de Haute-Loire a par ailleurs annoncé la rebaptisation du parti « Les Républicains » qui portera dorénavant le nom « Droite républicaine ». Dans la même journée, Emmanuel Macron a fait parvenir, via la presse régionale, une « lettre aux français » dans laquelle il déclare que personne n'aurait remporté les élections législatives étant donné qu'aucune force politique n'aurait obtenu à elle seule « une majorité suffisante » et que les blocs ou coalitions qui pourraient ressortir de ces élections seraient « tous minoritaires ». Le Président appelle cependant toutes les « forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines » à participer à la constitution d'une « majorité solide ». Les députés élus le 7 juillet 2024 seront-ils capables de répondre à cet appel ?

Invités :
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction et éditorialiste au « Figaro »
- Marc Lazar, professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- Dominique Rousseau, professeur de droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
En duplex :
- Anne-Laure Blin, députée « Droite républicaine » du Maine-et-Loire
- Dieynaba Diop, députée socialiste des Yvelines, porte-parole du PS

GRAND ENTRETIEN / Agnès Pannier-Runacher : du ministère à l'Assemblée

« Aller chercher des compromis, des coalitions » : c'est la vision parlementaire défendue par Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre de la Transition énergétique dans le gouvernement Borne. Élue pour la première fois comme députée Renaissance dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais, elle reconnaît toutefois qu'elle n'a pas bénéficié d'un vote d'adhésion, après le désistement de son concurrent du Nouveau Front populaire au second tour pour faire barrage à l'extrême-droite. Figure de l'aile gauche de la macronie, tout comme Sacha Houlié - qui a décidé de ne plus siéger dans le groupe Renaissance - elle ne va pas aussi loin mais souhaite désormais avoir « une liberté de vote » par rapport à son groupe. Agnès Pannier-Runacher se désolidarise notamment de la réforme de l'assurance-chômage, mise en pause récemment par Gabriel Attal. Une telle position est-elle tenable au sein d'un groupe parlementaire ?

Grand témoin : Agnès Pannier-Runacher, députée Renaissance du Pas-de-Calais, ministre déléguée auprès du ministre de l'agriculture

LES AFFRANCHIS
Carole Barjon, éditorialiste politique
« Bourbon express » : Stéphanie Dépierre, journaliste LCP

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise direct

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Transcript
00:00Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver dans Savourgarde, ce soir tractation
00:10tous azimuts dans une assemblée au centre du jeu.
00:13Notre grand témoin ce soir fait partie de l'aile gauche de la Macronie, bien décidée,
00:18apesée dans ce nouvel hémicycle.
00:21Ministre, elle a été élue pour la première fois sur les terres du RN dans le Pas-de-Calais,
00:26une victoire l'arrachée grâce aux voix de la gauche qui l'oblige, dit-elle aujourd'hui.
00:30Agnès Pannier-Runacher sera avec nous dans la deuxième partie.
00:34Et si ? Et si une grande coalition était possible ? C'est l'appel d'Emmanuel Macron ce soir
00:41dans une lettre aux Français.
00:43Le président de la République demande aux forces républicaines, de droite comme de
00:46gauche, de s'entendre dans un large rassemblement, une majorité plurielle, sans les insoumis
00:52et sans le RN.
00:54Existe-t-elle ?
00:55Nous posons la question à nos invités dans un grand décryptage, dans un instant, sur
00:59ce plateau.
01:00Enfin, le parti pris de Carole Barjon, notre affranchie ce soir, et puis Bourbon Express,
01:05Stéphanie Despierre nous racontera notamment l'arrivée en force des députés RN à l'Assemblée.
01:09Voilà pour le sommaire, ça vous regarde ? C'est parti !
01:12Générique
01:24Une alternative à la gauche au pouvoir est-elle possible ? Alors que le nouveau Front populaire
01:30tarde à se mettre d'accord sur un nom de Premier ministre, des voix s'élèvent au
01:34sein du camp présidentiel, mais aussi au sein des Républicains pour bâtir une coalition
01:39avec la droite, quand de son côté, ce soir, le président de la République, Emmanuel Macron,
01:44dans une lettre aux Français, appelle les forces républicaines à prendre tout leur
01:49temps pour bâtir une large coalition de la gauche à la droite, sans les insoumis et
01:54sans le RN.
01:55Ça mérite un grand décryptage.
01:56Avec nos quatre invités ce soir, bonsoir Yves Tréard.
01:59Bonsoir.
02:00Bienvenue, ravi de vous retrouver, directeur adjoint de la rédaction et éditorialiste
02:03au Figaro.
02:04Bonsoir Marc Lazare.
02:05Bonsoir.
02:06Vous retrouvez également historien et sociologue, professeur émérite à Sciences Po Paris.
02:10Bonsoir Dominique Rousseau.
02:11Bonsoir.
02:12Bienvenue également, constitutionnaliste, professeur de droit public à l'Université
02:17parisien Panthéon-Sorbonne et bonsoir Elsa Mondingava.
02:20Bonsoir.
02:21Ma consoeur Del Cepé, journaliste à la rédaction de la chaîne parlementaire, vous suivez
02:25de très près le camp présidentiel et toutes les tractations à l'Assemblée.
02:29Merci à tous les quatre.
02:30Ce débat qui s'ouvre, comme chaque soir, par le récap de Bruno Donnet.
02:33On accueille tout de suite.
02:36Bonsoir Bruno.
02:37Bonsoir Myriam.
02:38Bonsoir à tous.
02:39Dans votre récap ce soir, un constat, ça se complique.
02:51Oui, ça se complique Myriam et pour que vous compreniez parfaitement bien pourquoi,
02:54on va commencer par rembobiner.
02:56Hier soir, ici même, nous débattions des difficultés de la gauche à se mettre d'accord
03:01sur le nom d'un futur Premier ministre.
03:05Je suis prêt à assumer cette fonction, mais j'ajoute un codicil, ce sera dans le dialogue
03:10avec nos partenaires.
03:11Je ne suis pas d'accord pour que quiconque impose à qui que ce soit son point de vue.
03:16Nous discutions entre autres de l'impatience d'Olivier Faure et ce, pour une raison simple,
03:22parce que la gauche est arrivée en tête des élections législatives.
03:26Seulement, voilà, naïf que nous sommes, nous n'avions pas vu venir Édouard Philippe.
03:30Édouard Philippe et sa logique alternative.
03:34Aujourd'hui, il y a le nouveau Front Populaire, il a 182 députés, mais il y a un autre bloc
03:39au centre, composé de Renaissance, du modem d'Horizon et d'ELR, qui n'est pas un bloc
03:47constitué, je le reconnais, mais qui, si on le prend dans son ensemble, fait 220 députés.
03:52Et oui, si on additionne la droite et le centre, ça fait plus que la gauche.
03:57Il n'y a pas besoin d'aller dîner avec Marine Le Pen pour s'en apercevoir.
04:00Allons bon, alors quoi ? On conserve Gabriel Attal, on le remplace par un proche d'Emmanuel Macron ?
04:06Ça, ça serait beaucoup trop simple.
04:08D'après Xavier Bertrand, en matière de coalition, on peut faire beaucoup plus compliqué.
04:12Ce n'est pas une coalition à l'ancienne.
04:14Une coalition, ça voudrait dire, je le redis, qu'on se met derrière le camp du président
04:18qui a perdu ses élections.
04:19Là, vous demandez à l'ensemble de se mettre derrière les LR.
04:21Exactement.
04:22Vous pensez qu'ils vont dire oui ?
04:23C'est à eux de répondre.
04:24Il faut nommer un Premier ministre LR.
04:28Donc, si je reprends mon petit décompte, ça voudrait dire que le prochain locataire
04:33de Matignon serait issu des rangs du groupe parlementaire qui a quasiment le moins de
04:38députés à l'Assemblée.
04:40Ce n'est pas banal.
04:41Bon, alors est-ce que les Républicains sont d'accord avec cette proposition de Xavier Bertrand ?
04:45Ben non, ça serait trop facile Myriam.
04:47D'abord, ils ne s'appellent plus les Républicains, ils s'appellent la droite républicaine.
04:51Et puis, leur chef a été on ne peut plus clair cet après-midi.
04:54Écoutez-le.
04:55Nous ne participerons pas à des coalitions gouvernementales.
04:58Il a dit non, il n'y aura pas de coalition avec lui.
05:02Mais attention, si le prochain gouvernement est de gauche, il sera fâché également.
05:07La droite républicaine s'opposera à tout gouvernement issu du Front populaire.
05:12Et tout gouvernement qui comporterait des ministres de la France insoumise fera l'objet
05:18immédiatement de notre part du vote d'une motion de censure.
05:22Bref, l'imbroglio est énorme, mais rassurez-vous, on peut faire encore plus nébuleux.
05:29Emmanuel Macron vient d'écrire une lettre aux Français dans laquelle il explique qu'il
05:34nommera un Premier ministre lorsque les forces républicaines auront bâti des compromis
05:38tout en respectant quelques grands principes pour le pays.
05:42On se demande bien lesquels.
05:44Avant d'ajouter, je le cite, avant de les appeler les forces républicaines à bâtir,
05:50une majorité solide sous la plume de quelqu'un qui n'en a plus depuis deux ans et encore
05:57moins depuis trois jours.
05:59C'est cocasse.
06:00Ça ne manque pas de sel, effectivement.
06:02Merci beaucoup, Bruno.
06:03D'abord, on va reprendre cette lettre, Marc Lazare.
06:06Le président explique très clairement dans sa lettre aux Français que personne ne l'a
06:11emportée, que personne n'a gagné ces législatives.
06:14C'est sa lecture des résultats.
06:16Est-ce que vous la partagez ?
06:18En partie, en partie, parce qu'effectivement, il n'y a pas une formation qui a une majorité
06:22absolue.
06:23Dans l'histoire de la Ve République, c'est quand même, en tout cas l'histoire récente,
06:26c'est quand même un élément tout à fait important.
06:29Donc oui, en partie, il n'y a pas un vainqueur net, mais en même temps, si on regarde les
06:33chiffres, effectivement, le premier groupe, c'est celui du Nouveau Front Populaire, donc
06:37à 182 sièges.
06:40Et donc, c'est là où son interprétation peut être discutée.
06:44Il y a un groupe majoritaire.
06:45Donc, qu'est-ce que va faire ce groupe majoritaire ?
06:47Ça vient d'être exposé.
06:48Est-ce qu'il est capable de nommer un premier ministre ?
06:50Mon sentiment, c'est oui.
06:52C'est-à-dire qu'au bout d'un moment donné, y compris maintenant avec la déclaration du
06:55président de la République, il y a une sorte de course de vitesse qui est engagée.
06:59Et je crois que les différentes composantes de la coalition du Nouveau Front Populaire
07:04vont essayer de trouver une solution assez rapide pour justement marquer le terrain.
07:08Et d'ailleurs, cette coalition, le Nouveau Front Populaire, martèle depuis dimanche.
07:13Nous avons gagné les élections.
07:15Ils essayent d'imposer, c'est un discours performatif, pour essayer de démontrer que
07:19justement, c'est eux qui l'ont emporté, faisant fi d'ailleurs des motivations très
07:23différentes de leur électorat.
07:25Moi, j'en vois trois.
07:26Le premier, c'est ceux qui ont adhéré effectivement au programme.
07:29Le second ensemble, c'est des électeurs de gauche qui se sont un peu bouchés le nez
07:33parce qu'il y a la France insoumise.
07:35Comme disait Glucksmann, en gros, il fallait avaler des couleuvres.
07:38Et puis, il y a tout le reste de l'électorat qui vient d'ensemble, il y a un tout petit
07:41peu des Républicains, peu, mais quand même, qui a voté pour cet ensemble de Nouveau Front
07:46Populaire en disant qu'il faut faire barrage aux Rations nationales et sur la base, d'ailleurs
07:51très intéressant, des enquêtes d'opinion qui disaient qu'en aucun cas, le Nouveau Front
07:55Populaire ne gagnera, ne pourra l'emporter.
07:57Donc, tout ça fait qu'on est dans une situation un peu inextricable.
08:00Et donc, oui, bien évidemment, il n'y a pas un groupe qui se détache nettement, mais
08:04il y a quand même un groupe qui a, j'allais dire, une course d'avance.
08:07Elsa Mondingava, est-ce que vous avez des infos coulisses ?
08:10Parce que dans cette course de vitesse, il y a une date qui est centrale, c'est le 18
08:15juillet, c'est-à-dire jeudi prochain, pas demain, le suivant.
08:19Pourquoi cette date est-elle si importante ?
08:20Et est-ce que le Nouveau Front Populaire pourrait réussir, avant cette date, à sortir
08:26un nom consensuel de proposition de Premier ministre à Emmanuel Macron ?
08:30Alors, justement, c'est vrai que cette date du 18 juillet, elle est vraiment dans la tête
08:33de tous les députés qu'on croise.
08:34Pourquoi ? Parce que c'est la date limite pour se déclarer dans un groupe et pour que
08:39ce groupe se déclare soit dans l'opposition, soit dans la majorité.
08:42Donc, c'est vrai que c'est très important de savoir qui, dans les divers gauches, dans
08:47les divers droites, va se relier aux socialistes.
08:49Ça va être vraiment la photo finish de ces élections législatives.
08:53Pardon de vous couper.
08:54Pendant que vous parlez, on va afficher le nouvel hémicycle d'après le décompte très
08:58précis de nos équipes LCP pour qu'on se rende compte.
09:01Voilà, ça peut bouger, ces résultats-là.
09:03Ça peut bouger, puisqu'on peut voir que certains ensembles, ils ne sont pas 15.
09:08Pour fonder un groupe à l'Assemblée nationale, il faut être 15.
09:10Donc, il y en a qui ne sont pas 15, il y en a qui sont élus sous l'étiquette divers
09:15droite. Donc, il faut le savoir.
09:16Est-ce qu'ils vont aller dans la droite républicaine de Laurent Wauquiez ?
09:19Est-ce qu'ils se posent encore des questions ?
09:20Est-ce qu'il faut rejoindre un peu Édouard Philippe ?
09:22Donc, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que là, cet hémicycle, il est très divisé.
09:27Il le sera encore au soir du 18 juillet, mais les groupes seront vraiment consolidés.
09:32Ce qu'on va regarder dans chacun des camps, c'est dans le bloc du Nouveau Front
09:36Populaire qui est en tête, qui a le plus de députés, dans le groupe
09:41Ensemble du camp présidentiel Horizon UDI.
09:45Est-ce que le groupe Renaissance reste un groupe ?
09:48Est-ce qu'il y aura plusieurs groupes ?
09:50Et est-ce que le groupe de Laurent Wauquiez tient toutes les troupes de la droite ?
09:53Ou est-ce qu'il y a également une scission ?
09:54Alors, ça paraît très compliqué pour, voilà, peut-être les téléspectateurs qui
09:58nous regardent, mais vraiment, ça, c'est le 18 juillet, c'est très important.
10:01Est-ce qu'avant le 18 juillet, le groupe de gauche, le bloc de gauche
10:06peut réussir à se mettre d'accord pour un nom sur Matignon ?
10:09C'est ce qu'il va essayer de faire, puisque le problème, c'est que si on attend
10:12le 18 juillet, on comprend bien que c'est ce que souhaite Emmanuel Macron.
10:15C'est de repousser au 18 juillet le choix qu'il fera de son Premier ministre,
10:20en attendant même, peut-être, qui sera à la présidence de l'Assemblée
10:24nationale, le premier test, puisque c'est le premier vote à l'Assemblée.
10:27Si le Nouveau Front Populaire ne se met pas d'accord avant,
10:30il laisse l'opportunité à Emmanuel Macron d'avoir sa lecture,
10:34qui n'est pas la leur, du scrutin.
10:37Si le Nouveau Front Populaire réussit à se mettre d'accord avant,
10:40il prend de vitesse Emmanuel Macron, mais attention, pour compliquer
10:43encore un petit peu tout ça, les effectifs n'étant pas stabilisés
10:47au sein du Nouveau Front Populaire, certains ont intérêt à y aller
10:51tout de suite, c'est ceux qui affichent le plus grand nombre de députés,
10:54d'autres qui essayent encore, par des tractations, d'en obtenir
10:56trois, quatre, cinq de plus, ont intérêt à attendre un peu.
10:59Donc, c'est un savant mélange entre tirer le premier et, en même temps,
11:04couper l'hebbre sur le pied des autres.
11:06Donc, c'est une situation très compliquée.
11:07Face à cette situation, cette course contre la montre,
11:10Dominique Rousseau, article 8 de la Constitution,
11:12c'est le président qui nomme le Premier ministre.
11:14Il peut attendre ? Dans sa lettre aux Français,
11:16c'est très important, le facteur temps.
11:18Il dit, laissons le temps au temps, dans une formule mitterrandienne.
11:22Il a le droit, plein et entier, de par la Constitution, de le faire ?
11:26Oui, il a évidemment le droit et, si on regarde la lettre,
11:32on voit que le président de la République, je dirais,
11:34fait, ce qui peut surprendre, une analyse parlementaire des résultats.
11:39En gros, ce qu'il dit, aucun groupe n'a la majorité.
11:43Autrement dit, à l'Assemblée nationale, il n'y a que des minorités,
11:46ce qui veut dire qu'aucune minorité ne peut toute seule gouverner.
11:51Une minorité ne gouverne toute seule que dans des régimes non démocratiques.
11:56Est-ce que la minorité la plus nombreuse a de fait la primauté pour gouverner ?
12:02Non, parce que là, on pourrait retrouver des analyses de Duverger
12:06lorsque il y avait la bipolarisation.
12:08Là, effectivement, il y a trois pôles,
12:11mais à l'intérieur du pôle de l'Alliance de gauche,
12:15vous avez au minimum quatre parties.
12:18Au sein de l'Alliance Ensemble, vous avez trois parties.
12:22Donc, ce n'est pas deux blocs, c'est à l'intérieur des blocs,
12:25il y a différents partis et c'est là que le jeu peut se faire.
12:30Et quand Emmanuel Macron dit qu'il n'y a pas de majorité,
12:34il n'y a que des minorités, et je demande aux groupes parlementaires
12:39d'essayer de former une coalition majoritaire,
12:42d'un point de vue constitutionnel ou si on regarde par exemple en Italie,
12:45en Allemagne, en Belgique, partout...
12:47C'est la lettre de la Constitution qui est respectée ?
12:50C'est la lettre, la lecture parlementaire de la Constitution
12:55est respectée en disant qu'il n'y a pas de majorité.
12:57Je laisse donc les groupes parlementaires former une coalition
13:01et au terme de ce débat, je nommerai éventuellement
13:06la personne qui sortira de ces débats.
13:09N'empêche qu'il y a aussi de la politique et on comprend tous
13:12qu'Emmanuel Macron n'a pas très envie de nommer
13:14un Premier ministre de gauche.
13:17Comment vous comprenez cette main tendue aux forces républicaines ?
13:22Une grande coalition, en gros, des écologistes à la droite,
13:27sans l'ERN et sans les insoumis, est-ce que ça vous semble possible ?
13:31En tout cas, ce serait plus stable d'un point de vue numérique
13:34s'ils y parvenaient.
13:35Impossible n'est pas français, mais rien n'est possible.
13:37Et le président de la République a fait une erreur magistrale.
13:40Magistrale, je suis étonné que personne n'en parle,
13:42mais qu'est-ce qui va donner des ordres aux parlementaires ?
13:46Les Français viennent de lui dire, zut, les parlementaires disent
13:50aussi bien à gauche qu'à droite, on ne veut plus de vous.
13:54Il est personnel en gratin et il leur dit, voilà mes conditions.
13:57Mais non, ça ne marche pas comme ça.
13:59Alors, qu'est-ce qui va se passer ?
13:59C'est qu'il va ressouder la gauche, qui va être remontée
14:03comme, je ne sais quoi, un ressort.
14:06Merci, Marc Lazare, qui va être remontée comme un ressort.
14:10Alors que la gauche elle-même, elle ne peut pas accéder au pouvoir
14:14avec la France insoumise.
14:15C'est impossible.
14:16La France insoumise, tout de suite, elle va au casse-pipe.
14:19Enfin, la gauche, elle va au casse-pipe.
14:20Si elle y va seule, motion de censure immédiate.
14:23Et qu'est-ce qu'il va faire ?
14:24Eh bien, il va mettre en péril, peut-être, les initiatives
14:28qui ont été prises à droite, entre à droite et au centre,
14:31par M....
14:32Par Manin, M.Philippe.
14:34Il y a foule de propositions qui vont dire,
14:38non, mais s'il nous pose ces conditions,
14:39nous... Déjà, il est Pierre Zanagrata aussi dans sa propre majorité.
14:44Donc, ils vont...
14:46Donc, ça n'a rien d'habile pour vous ?
14:47Ça va être un bazar, mais insensé.
14:51Et rien ne va se faire.
14:52Mais rien ne va se faire.
14:54On va poser la question à une députée,
14:55les Républicains, tout de suite.
14:56Quant à sa coalition, qui irait des écologistes au LR,
15:01est-ce que vous voyez Mme Tondelier avec M.Bauquiez ?
15:06Alors, justement...
15:07On peut toujours rêver.
15:07Justement, Laurent Bauquiez, on l'a entendu il y a un instant.
15:10Bonsoir, Anne-Laure Blin.
15:12Vous avez été réélue députée Les Républicains.
15:15La droite...
15:17Je ne sais plus comment ça s'appelle.
15:17Pardonnez-moi, la Nouvelle Droite, non ?
15:19La droite républicaine, pardonnez-moi.
15:21Rien à voir.
15:22On oublie tout de suite la droite républicaine.
15:25Qu'est-ce que vous pensez, déjà, de la proposition du chef de l'Etat,
15:30gouverner dans une large coalition qui serait plus stable
15:34et qui permettrait de se projeter dans l'avenir
15:38avec des réformes votées ici, à l'Assemblée ?
15:43Écoutez, ce qui est sûr, c'est qu'Emmanuel Macron
15:46se retrouve pris à son propre piège.
15:49C'est lui qui a voulu dissoudre l'Assemblée nationale.
15:51Et aujourd'hui, les Français se sont exprimés
15:54et ont choisi leurs représentants,
15:56les représentants de l'Assemblée nationale.
15:59Donc, aujourd'hui, il n'a, je crois, absolument aucun ordre
16:03à donner aux parlementaires que nous sommes.
16:06Ce qui est certain, c'est que la droite a aujourd'hui
16:09toute sa raison d'être, pour la simple et bonne raison
16:11que la France est à droite.
16:13Les électeurs l'ont rappelé.
16:15Et nous avons, en ce qui nous concerne,
16:17au sein du groupe de la droite républicaine,
16:19une grande responsabilité.
16:21Et nous l'avons rappelé très clairement aujourd'hui.
16:24Il faut que, sur des projets qui sont très attendus par les Français,
16:28nous puissions proposer véritablement des réformes.
16:31Et bien au-delà des postes ici ou là,
16:34il faut que les Français répondent à leurs attentes.
16:37Pour préciser les choses, on a entendu très clairement
16:40Laurent Wauquiez il y a un instant.
16:41Pas de participation au gouvernement,
16:43pas de coalition avec la droite, ils ferment la porte.
16:46Sauf que, bon, les quelques 40 députés de droite réélus
16:49ne sont pas tous aux ordres derrière Laurent Wauquiez.
16:53D'autres aimeraient bien participer à un gouvernement.
16:56On a entendu Olivier Marlex dire que pourquoi pas
16:59si le Premier ministre était de droite.
17:02Qu'est-ce que vous leur dites ?
17:03Un pacte législatif, c'est ça ?
17:05Qu'est-ce que ça veut dire ?
17:06N'allez pas chercher la division où il n'y en a pas.
17:11Nous nous sommes réunis aujourd'hui,
17:13nous avons largement échangé ensemble
17:15et nous sommes tous d'accord sur le fait
17:17qu'il n'y aura pas de coalition gouvernementale.
17:19Pour la simple et bonne raison que vous le voyez bien,
17:21c'est totalement impossible de pouvoir gouverner
17:24avec des écologistes, des socialistes et des élus de droite.
17:28Bien sûr que ça n'aurait aucun sens et les électeurs le savent bien.
17:31Ce que nous, nous appelons de nos voeux,
17:33c'est véritablement des réformes qui sont en attente des Français.
17:38La réforme sur le travail aujourd'hui,
17:40et d'ailleurs Laurent Wauquiez l'a dit dans son discours
17:43sur le parvis de la Cour d'honneur, il l'a rappelé,
17:47les Français attendent les parlementaires sur la réforme,
17:50une réforme qui valorise le travail,
17:52notamment de ceux qui se lèvent tôt,
17:53parce qu'aujourd'hui, ils ont bien trop l'impression
17:55de financer un système de solidarité nationale
17:57qui leur est défavorable.
17:59Il faut qu'aujourd'hui, les gens qui travaillent
18:01soient et aient le fruit de leur travail.
18:04Ça, c'est un combat, c'est une bataille
18:06dans laquelle nous sommes lancées lorsque nous avons fait campagne
18:09et nous nous y attelons.
18:10Pour ça, il faut qu'effectivement,
18:12l'ensemble des élus de droite se lèvent et votent
18:15dans le sens des réformes que nous allons proposer
18:17dans les prochaines semaines.
18:18Pour les téléspectateurs qui nous regardent,
18:20ça s'appelle un soutien sous condition de reprendre
18:23quelques réformes, donc pas de renversement, pas de censure.
18:27Absolument pas.
18:28C'est ça, mais sans participation au gouvernement.
18:31Nous avons dit que nous ne participerons pas au gouvernement,
18:35mais notre responsabilité d'élu de la nation
18:37est d'obtenir des réformes et des textes
18:39qui, demain, modifient et changent le quotidien des Français.
18:43Et donc, nous avons dit, nous ferons un programme,
18:45nous ferons des textes, nous proposerons
18:47des initiatives parlementaires, parce que la réalité,
18:50c'est qu'aujourd'hui, le pouvoir appartient
18:51à l'Assemblée nationale.
18:53Et donc, nous saurons rassembler l'ensemble des élus
18:56de droite comme de gauche s'ils souhaitent soutenir nos réformes,
18:58parce que c'est ce qu'attendent aujourd'hui les Français
19:01de leurs représentants.
19:02Merci. Donc, la porte, elle est fermée ce soir.
19:04Merci beaucoup, Anne Leurbelin, côté Les Républicains,
19:06ou en tout cas, voilà, de leurs chefs principaux,
19:09qui emmènent quand même une majorité de Républicains ce soir.
19:12Donc, cette coalition, elle est déjà impossible.
19:14Dominique Rousseau, la grande coalition.
19:16Je comprends les commentaires ou les appréciations politiques
19:20d'avant-discussion, c'est du grand classique.
19:24Si j'essaie de raisonner en constitutionnaliste,
19:28je ne dirais pas, par exemple, que la lettre du président de la République
19:32est une lettre où il donne des ordres.
19:35C'est exactement l'inverse.
19:36C'est exactement l'inverse.
19:38Il ne donne pas des ordres.
19:39Il aurait pu dire, article 8, je nomme qui je veux.
19:44Là, que dit-il ?
19:46Il dit, je demande aux forces républicaines
19:50de s'entendre, de discuter entre elles,
19:52et une fois que leur discussion sera aboutie,
19:55c'est là que je nommerai le Premier ministre.
19:57Ce n'est pas un ordre.
19:58Ça aurait été un ordre si il avait dit, je nomme un tel,
20:01puis suivez ou ne suivez pas.
20:03C'est une méthode, je dirais, parlementaire.
20:07Que les groupes parlementaires se mettent d'accord
20:09et après, je nommerai le Premier ministre.
20:12On est tous en train de redécouvrir la Quatrième République.
20:15Pas la quatrième, le régime parlementaire.
20:17Quel est le rôle, dans un régime parlementaire,
20:20du président élu au suffrage universel ?
20:23Quel est son rôle,
20:24quand on est dans un régime parlementaire pur et dur ?
20:27Est-ce que c'est lui qui organise
20:28dans une difficulté à trouver la majorité ?
20:31En Italie, je parle sur votre contrôle,
20:33le président de la République invite ou convoque
20:35les responsables des différents partis politiques
20:38pour savoir s'ils peuvent s'entendre pour former un gouvernement.
20:42On appelle les consultations, qui peuvent durer très longtemps.
20:45Ils peuvent durer très longtemps.
20:47Le président de la République essaye, Dominique, de compléter,
20:51à un moment donné, le président de la République en Italie
20:54considère qu'il y a peut-être une possibilité.
20:56C'est pas évident.
20:58Il donne l'incarico, il donne la responsabilité
21:00d'aller se présenter devant le Parlement
21:03pour voir s'il a une majorité.
21:04Parfois, le président du Conseil qui a été désigné
21:07n'obtient pas et on recommence.
21:09Si on est parti dans cette logique,
21:11c'est sur une durée sans doute un peu longue.
21:14Fin de non recevoir à droite, on l'a entendu.
21:16Fin de non recevoir, aussi, côté nouveau front populaire.
21:20La réaction de Jean-Luc Mélenchon est cinglante.
21:23Ce soir, il dit qu'Emmanuel Macron refuse de reconnaître
21:26le résultat des urnes et doit s'incliner.
21:28Je suis pas d'accord avec le professeur Rousseau,
21:31mais pas du tout.
21:32C'est un diktat, cette lettre.
21:34Il dit qu'il ne veut pas du Rassemblement national,
21:37du Front populaire, de la France insoumise.
21:40Déjà, il se met à dos deux formations.
21:43Oui, ils ont raison, la France insoumise.
21:45Elle fait partie d'un tout.
21:47Elle fait partie du nouveau Front populaire,
21:49même si, entre eux, ils se canardent à la Kalachnikov.
21:53Mais ils sont ensemble.
21:54Donc, déjà...
21:55Il parle de force républicaine.
21:57Après, il dit que je nommerai...
21:58Il pose des conditions, je dirais, des principes.
22:01Parfait.
22:02Des pétitions de principes.
22:04Oui, mais non.
22:05Il n'a qu'à dire, j'attends qu'on vienne me proposer.
22:08Voilà.
22:09Mais c'est tout.
22:10Donc, moi, j'ai pas tout à fait cette lecture-là.
22:13Je suis pas constitutionnaliste, donc j'ai pas votre autorité,
22:17mais ça me paraît quand même maladroit
22:19vis-à-vis de la situation dans laquelle nous sommes.
22:22Un Premier ministre qui ne serait pas issu de la gauche
22:25est possible ou pas pour vous, dans la configuration ?
22:28Ca me paraît possible.
22:30Ca me paraît possible
22:32si c'est suffisamment malin dans la forme.
22:35Voilà.
22:36C'est-à-dire ?
22:37D'où la lettre.
22:38Oui, mais la lettre, elle excite.
22:40La lettre, elle excite parce que son auteur excite.
22:43Son auteur, c'est un irritant.
22:46Elsa, mon agave.
22:47Pour vous compléter, je lis une partie de la lettre
22:50qui, à mon avis, doit irriter certains.
22:52« Plaçons notre espérance dans la capacité de nos responsables politiques
22:56à faire preuve de sens de la concorde et de l'apaisement. »
22:59Emmanuel Macron est un Français parmi les autres
23:02et demande aux responsables politiques,
23:04auxquels apparemment il ne fait pas partie...
23:07Ca, c'est vrai, vu que beaucoup l'accusent, en tout cas,
23:10d'avoir plongé le pays dans cette situation.
23:14Bien sûr, et c'est pour ça que je n'arbitre pas votre...
23:17Il leur dit « soyez la hauteur de l'histoire »
23:19qu'il a lui-même provoquée.
23:20Alors, qu'est-ce qui se passe au sein de Renaissance ?
23:23Parce que là aussi, on voit que quand on tend la main à la droite,
23:26très clairement, c'est Gérald Darmanin avec ses amis.
23:28On va regarder d'ailleurs qui sont au sein de la majorité,
23:32ex-majorité présidentielle, le camp présidentiel,
23:35ces députés qui aimeraient une coalition avec la droite.
23:39Regardez.
23:40Explication, Elsa.
23:42Ce sont des proches de Gérald Darmanin.
23:43Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a eu des explications de texte
23:45très tendues aujourd'hui en réunion de groupe,
23:47notamment entre Gérald Darmanin et Gabriel Attal.
23:49Gabriel Attal vient plutôt de la gauche,
23:51Gérald Darmanin de la droite.
23:52Gérald Darmanin, il met une condition supplémentaire.
23:54Pour lui, c'est ni à la fille, ni écologiste.
23:57Pour lui, tous les écologistes sont des hadistes
24:00responsables d'attaquer les gendarmes à Sainte-Sauline.
24:03Il ne veut pas des écologistes dans sa coalition.
24:05Gabriel Attal, beaucoup plus souple, dit « non,
24:10on doit pouvoir se tourner vers les écologistes ».
24:12Ce côté ni arène, ni insoumis,
24:14c'est le plus petit dénominateur commun.
24:16Je dirais que tout le monde est à peu près d'accord.
24:18C'est vraiment sur les lignes.
24:19Par exemple, Gérald Darmanin ne veut pas des écologistes.
24:22Donc, ça reste que les socialistes.
24:24Et encore, à mon avis, ça pourrait encore avoir des limites
24:28au sein des socialistes.
24:29Donc, il veut se tourner exclusivement vers la droite.
24:32Sauf qu'à droite, on sait compter.
24:34Et à droite, on voit bien que droite plus qu'en présidentielle,
24:37ça ne fait pas une majorité absolue.
24:39Ça fait plus qu'à le nouveau Front populaire à 182, c'est la question.
24:43Pour qu'on comprenne bien, ça fait plus
24:45si le camp présidentiel reste en l'État.
24:49C'est-à-dire ?
24:50Or, on sait bien que si ça tend la main vers la droite,
24:53certains dans le camp présidentiel,
24:54Sacha Houli aujourd'hui a déjà dit « je ne siégerai pas au sein du groupe Renaissance »,
24:57d'autres le suivront.
24:59Marc Lazar, le camp macroniste pourrait exploser.
25:02Oui, de toute façon, le macronisme est en train de se déliter.
25:06C'est incontestable.
25:07C'est la fin du macronisme.
25:08Toujours.
25:09On a deux blocs, droite et gauche.
25:11Il ne faut jamais dire que c'est la fin en politique.
25:13Il peut y avoir des formes de rebondissement,
25:14mais disons qu'il est très mal parti.
25:16D'une part, parce que moi, ce qui me frappe,
25:18c'est la fragmentation, parce qu'on parle de blocs.
25:20Mais moi, j'ai calculé plus ou moins 10 parties possibles,
25:23au minimum.
25:2414 groupes.
25:25On peut parler de 14 groupes possibles à la fin.
25:27C'est ça qui est frappant.
25:28C'est-à-dire qu'on arrive à une situation
25:30où on a une tripartition et une fragmentation
25:33encore plus fortes, plus une polarisation,
25:36avec la France insoumise d'un côté
25:38et le Rassemblement national de l'autre.
25:40La situation est quand même extraordinairement compliquée.
25:42Pour répondre à votre question,
25:44oui, le macronisme, là, certainement,
25:46c'est la queue de comète du macronisme.
25:48Déjà, le non, c'est-à-dire que c'est lié
25:50au président de la République,
25:51et on sait que dans trois ans,
25:53normalement, même certainement,
25:55il terminera son mandat.
25:56Je ne sais pas s'il a un autre projet
25:58de revenir en politique après.
25:59Je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête.
26:01Mais le macronisme, effectivement,
26:03cette idée d'un dépassement, du clivage gauche-droite...
26:06Il y avait un certain nombre d'idées
26:08qui sont exposées, d'ailleurs, dans son livre,
26:10Révolution, qui a été publié au début 2017.
26:12Tout ça est en train de s'effilocher.
26:14Et ce qui est frappant, en plus,
26:16c'est que vous dites qu'il fait des injonctions,
26:18mais ses propres troupes ne le suivent pas.
26:20Et on voit bien ce que vous dites,
26:22c'est-à-dire qu'il y a un éclatement
26:23entre les différentes sensibilités.
26:25Moi, je crois que...
26:26C'est très intéressant, me semble-t-il,
26:27je vous soumets ça,
26:28c'est qu'on est dans une situation
26:30où il y a un blocage.
26:31Le scrutin majoritaire, normalement,
26:33permettait de dégager des majorités.
26:35Ça ne fonctionne pas cette fois-ci.
26:37A ma connaissance, disons que c'est
26:39la première fois à cet égard.
26:41On peut en parler de 62,
26:42qui est un peu le cas particulier.
26:44Deuxièmement, ça reposait,
26:46vous avez évoqué, Dominique Rousseau
26:48a évoqué du verger,
26:50il y avait l'idée des deux pôles,
26:52ou la fameuse expression de quadrille bipolaire,
26:54c'est-à-dire deux parties à gauche,
26:56deux parties à droite,
26:57et ça fonctionnait comme ça.
26:58Et en plus, dans notre système,
27:01parce que tout le monde pense,
27:02pas simplement actuellement
27:04à la formation du gouvernement,
27:05mais à l'étape suivante,
27:06tous les partis politiques sont projetés
27:08vers 2027.
27:09C'est ça aussi qui rend impossible
27:11toute forme d'alliance.
27:12Et ça bloque complètement.
27:13On a là un moment de blocage complet,
27:15alors on va s'en sortir,
27:17j'allais dire la nature,
27:18la politique a horreur de vide.
27:19Donc à un moment,
27:20il faudra bien constituer un gouvernement.
27:21Je vais vous donner la parole, Yves Fréard,
27:23mais je vais aller voir
27:24aux quatre colonnes à l'Assemblée nationale,
27:26en direct, madame Dienaba Diop,
27:28pardonnez-moi.
27:29Bonsoir.
27:30Vous venez d'être élue
27:31à l'Assemblée nationale,
27:32députée socialiste des Yvelines.
27:34Qu'est-ce que vous répondez
27:35au président de la République
27:37et à sa lettre aux Français
27:38qui propose aux forces républicaines
27:41de s'entendre
27:42dans une grande coalition à bâtir ?
27:47Déjà, je lui demanderais
27:48de sortir de son déni.
27:50Il faut quand même
27:51qu'il accepte le scrutin
27:53et le verdict qui est sorti
27:54des urnes ce 7 juillet.
27:56La première chose,
27:57c'est que les Françaises et les Français
27:58ont choisi, en tout cas,
27:59ceux qui se sont exprimés,
28:00de ne pas avoir
28:01l'extrême droite au pouvoir.
28:03La seconde,
28:04c'est que la majorité présidentielle
28:06est disqualifiée.
28:07C'est celle qui a le plus perdu
28:09dans cette bataille
28:12qu'il a menée
28:13en pensant qu'il allait pouvoir
28:15disséminer notamment la gauche
28:17et faire barrage à l'extrême droite.
28:19Et en fait, au contraire,
28:20on se rend compte
28:21que ça ne s'est pas du tout passé
28:22comme il le souhaitait.
28:23Donc aujourd'hui,
28:24nous n'avons pas de leçon
28:25à recevoir de la part...
28:26Le Front Populaire est en passe
28:28de se mettre d'accord.
28:30Est-il vrai ?
28:31J'entends plus rien.
28:32Ah, pardon.
28:33Oui.
28:34Si vous avez le temps
28:35de remettre votre oreillette,
28:36rapidement.
28:38Voilà, vous devez m'entendre
28:39à présent.
28:40Oui, allez-y.
28:41Oui, question très simple.
28:42Il se murmure
28:43que le nom d'Olivier Faure
28:44serait proposé
28:45pour le nouveau Front Populaire
28:46pour Matignon dès demain.
28:47Vrai ou faux ?
28:51En tout cas, nous,
28:52nous proposons en tout cas
28:53le nom d'Olivier Faure
28:55et nous sommes en discussion
28:56avec l'ensemble des représentants
28:58du nouveau Front Populaire.
29:00Et bien sûr,
29:01en tant que porte-parole
29:02du Parti Socialiste,
29:03je serais ravie
29:04que ce soit le nom
29:05qui soit retenu.
29:06Mais rien n'est fait
29:07à l'heure où je vous parle.
29:08Il faut discuter,
29:09il faut que nous soyons d'accord
29:11pour proposer un nom,
29:12justement,
29:13pour qu'il soit l'incarnation
29:14du nouveau Front Populaire.
29:15Est-ce que vous allez
29:16réussir à le proposer,
29:17ce sera ma dernière question,
29:19avant le 18 juillet ?
29:23Impérativement,
29:24il nous faudra justement
29:25le proposer avant le 18 juillet
29:27parce que sinon,
29:28ce serait prolonger
29:29une situation de blocage
29:32voulue d'ailleurs
29:33par le président de la République
29:34et dont nous avons la responsabilité
29:36de sortir très rapidement.
29:38Merci beaucoup,
29:39madame la députée.
29:40Merci à vous.
29:41Alors, on vient de l'apprendre
29:42d'après nos confrères de Politico.
29:44C'est intéressant
29:45parce qu'en coulisses,
29:46vous me disiez exactement
29:47la même chose, Dominique Rousseau.
29:48Le gouvernement va basculer
29:50en affaires courantes
29:51le 17 juillet.
29:52On a besoin d'une clarification
29:54Aujourd'hui,
29:55le gouvernement actuel,
29:56c'est celui de Gabriel Attal.
29:58Le président n'a pas accepté
29:59sa démission.
30:01À partir du 17 juillet,
30:02elle serait acceptée
30:03pour basculer en affaires courantes.
30:04Qu'est-ce que ça change ?
30:05Ça change que les députés
30:07pourraient siéger
30:08à l'Assemblée nationale
30:09et donc participer à l'élection
30:11du ou de la présidente
30:13de l'Assemblée nationale.
30:15Pour l'instant,
30:16on est dans une espèce de flou
30:18parce que juridiquement,
30:19ce n'est pas codifié.
30:20Il n'y a rien dans la Constitution,
30:21il n'y a rien dans le Code.
30:22C'est une tradition.
30:24Là, il semblerait
30:26que le président de la République
30:27prenne un décret
30:29pour mettre fin aux fonctions
30:31de Gabriel Attal et des ministres
30:33qui seraient donc démissionnaires
30:35et qui pourraient donc
30:37siéger à l'Assemblée nationale.
30:39Ça veut dire que s'il veut se présenter
30:41à la tête du groupe Renaissance,
30:42en tant que député,
30:43il peut le faire comme député ?
30:44Absolument.
30:45Ce qui ne l'empêcherait pas
30:47de prendre une force importante
30:49politique à l'Assemblée
30:50tout en restant
30:51Premier ministre démissionnaire.
30:53Il y a une élection très importante
30:55le 18 juillet
30:56et la présidence de l'Assemblée nationale.
30:58Chaque voix va compter.
30:59Si les ministres qui sont députés
31:01et je crois qu'il y en a une quinzaine,
31:03ne peuvent pas voter,
31:04c'est 17 voix en moins
31:06pour la candidate
31:08qui soit choisie par le camp présidentiel.
31:10Ça, c'est très important.
31:11Il y a beaucoup de ministres
31:12qui trépignent un peu
31:13de redevenir députés
31:14ou en tout cas de dire
31:15qu'il faut absolument
31:16que le 18 juillet,
31:17je puisse voter.
31:18Sinon, ils ne peuvent pas voter
31:20et leur suppléant ne siège pas.
31:21Donc, c'est vraiment des voix
31:22qui disparaissent pour le camp présidentiel.
31:24Donc, ça veut dire d'une certaine façon
31:25que le président met la pression
31:26sur cette tentative
31:28de trouver une coalition
31:29jusqu'à cette date.
31:30Oui, enfin, de toute manière, vous le savez.
31:32En disant aussi,
31:33et ça, on l'a compris
31:34d'après nos confrères du Parisien,
31:35que si le 18 juillet,
31:37un président de l'Assemblée
31:39de gauche se dégageait,
31:41alors, ça voudrait dire
31:42qu'il faudrait un Premier ministre de gauche
31:44puisqu'un compromis serait possible
31:45autour de la gauche.
31:46Mais si ça n'était pas le cas,
31:48alors, il pourrait nommer
31:49quelqu'un d'autre,
31:50d'une autre force politique.
31:51Oui.
31:52Vous le suivez ?
31:53Je vous suis.
31:54D'autant qu'on n'a pas prononcé un mot,
31:55mais il y a un mot qui va s'imposer très vite,
31:57c'est la censure.
31:58Il y aura motion de censure,
31:59quoi qu'il arrive.
32:00C'est ingouvernable.
32:02On peut essayer de faire tout ce qu'on veut.
32:04Aucun groupe n'a une majorité relative.
32:08Parce que la droite, avec le centre,
32:11a une majorité relative à 220.
32:13Et alors ?
32:14Qu'est-ce que ça change ?
32:15Ça ne change absolument rien
32:16parce qu'ils auront, de toute manière,
32:18face à eux, le Rassemblement national
32:20et la gauche qui se rassembleront
32:23pour voter une motion de censure.
32:25J'ai même posé la question en direct l'autre jour
32:28à deux représentants de la France insoumise.
32:32Ils sont d'accord pour voter en commun
32:34avec le Rassemblement national
32:36l'abrogation de la réforme des retraites.
32:38Vous voyez ?
32:39Donc, ils sont d'accord pour faire tomber
32:41un gouvernement qui sera un gouvernement
32:43auquel ils ne participeraient pas.
32:45Tout ça, ce sont des chimères.
32:48Ce sont des chimères.
32:49On est dans une situation qui est complètement bloquée,
32:53bouchée, et ce n'est pas le président de la République.
32:56Comment on s'en sort ?
32:57C'est là qu'on se tourne vers le spécialiste de l'Italie,
33:00le gouvernement technique sans réel pouvoir politique,
33:02Dominique Rousseau, Marc Lazar, allez-y.
33:05Le gouvernement technique en Italie,
33:07c'est exactement...
33:08Surgit dans ces conditions-là.
33:10Il y a eu quatre expériences, exactement.
33:12Qu'est-ce que ça veut dire pour les téléspectateurs ?
33:14C'est qu'à un moment donné, les partis politiques
33:16sont incapables de constituer un gouvernement.
33:18Et donc, il faut trouver une solution.
33:21Et quelle est la solution ?
33:23Le président de la République appelle une personnalité intègre.
33:26Alors, en général, le grand réservoir,
33:28à cet égard, en Italie, la grande ressource,
33:30c'est la Banque d'Italie.
33:31Ça a été le cas de Carlo Azzelio de Champi, en 1993.
33:34Ça a été le cas de Lamberto Dini, en 1995.
33:38Ça a été le cas de Mario Draghi, le cas le plus récent.
33:41Et ces personnalités forment un gouvernement
33:44qui est composé soit de techniciens, de responsables.
33:47Il y a beaucoup d'universitaires, en général, en Italie.
33:50C'est une sorte de république des professeurs,
33:52comme on disait sous la 3e avec Alberti Bodet.
33:54Donc, il y a des professeurs prestigieux,
33:56sociologues, économistes, juristes,
33:58qui participent à ces gouvernements,
34:00plus quelques responsables politiques,
34:02des partis politiques,
34:04qui, en quelque sorte, font confiance à ce technicien
34:07pour régler quelles affaires ?
34:09D'abord, pour faire fonctionner le gouvernement,
34:11et en général, j'ajoute un mot fort, faire le sale boulot,
34:14notamment quand il s'agit de faire des politiques d'austérité.
34:16Ça n'a pas été le cas de Mario Draghi.
34:18Et ces gouvernements ont une durée de vie limitée,
34:20mais comme tout le reste des gouvernements italiens.
34:22Donc, est-ce que ça pourrait être une possibilité en France ?
34:24Ce serait une grande nouveauté,
34:26une forme d'italianisation de la vie politique
34:28dans une nouvelle tradition
34:30qui serait inventée parlementaire.
34:32Dominique Rousseau, vous aurez le mot de la fin.
34:34Est-ce que c'est le débouché inévitable,
34:36ce gouvernement technique,
34:37où la politique peut avoir le dernier mot ?
34:39C'est un débouché possible,
34:41mais je reste convaincu d'une possibilité
34:45de constituer une majorité de coalition
34:49qui n'est pas, contre elle, 289.
34:52Le problème n'est pas d'avoir le soutien de 289 députés,
34:56le problème, c'est de ne pas avoir 289 députés contre soi.
35:00De ne pas être censurés.
35:01Voilà.
35:02Or, si on fait appel aux forces républicaines,
35:06donc des socialistes, des écologistes, des communistes,
35:09certains Renaissance, certains Modem,
35:11certains Horizons, etc.,
35:13on arrive à cette coalition
35:16qui permet de former un gouvernement.
35:18Donc vous êtes optimiste ?
35:20Vous êtes optimiste, j'ai l'impression.
35:22C'est mon caractère.
35:23Il faut diviser un peu.
35:25Je suis de tempérament optimiste
35:27et quand je vois les institutions françaises,
35:30quand je vois, comment dire, en Belgique
35:33ou en Allemagne,
35:34on n'est quand même pas plus idiots que les Belges ou les Allemands
35:37et on doit bien pouvoir être capable
35:39de sortir de cette culture bonapartiste
35:42qui veut que c'est tout, tout rien.
35:44C'est tout le programme du Front populaire
35:47ou c'est tout le programme d'Ensemble,
35:50ou c'est tout le programme de...
35:51Eh bien, non.
35:52Non.
35:53Il faut apprendre une culture du compromis.
35:55Le compromis n'est pas la compromission
35:57et les institutions de la Ve République
35:59nous permettent de faire ce travail.
36:01Le compromis n'est pas la compromission.
36:03Dernier mot, Marc Lazare.
36:04Il nous reste quelques semaines
36:05pour apprendre la culture du compromis.
36:07En Belgique, il y a eu un gouvernement,
36:09ils ont mis 585 jours, je crois,
36:11pour trouver un gouvernement.
36:12Deux ans.
36:13Donc, il faut que peut-être les Français s'habituent à ça.
36:15Sauf que le président pourra redissoudre...
36:16En Allemagne, ils ont mis trois mois
36:18et ils ont sorti un contrat de gouvernement
36:20de 192 pages.
36:21Elsa, pour terminer,
36:22vous qui les côtoyez en permanence,
36:24les députés dans ces groupes dits de force républicaine,
36:26ils en sont capables d'arriver à ce compromis ?
36:28Ils en sont capables,
36:29mais peut-être après une ou deux tentatives
36:31une ou deux motions de censure,
36:33un ou deux gouvernements renversés,
36:35à ce moment-là, la donne changera.
36:37Mais à mon avis, il faudra peut-être en passer
36:39par une ou deux tentatives
36:40pour redistribuer les cartes dans chacun des camps.
36:42Merci beaucoup.
36:43Merci pour vos éclairages.
36:45On va à présent accueillir notre invitée.
36:47Elle est ministre déléguée à l'agriculture,
36:49élue pour la première fois députée du Pas-de-Calais
36:53grâce aux voix de la gauche
36:54dans une terre où le Rassemblement national
36:56prospère depuis des années.
36:58Et depuis quelques jours,
37:00elle fait entendre sa sensibilité,
37:02plus sociale, plus écologiste.
37:04Est-elle prête à quitter le groupe Renaissance
37:07pour faire peser ses idées dans le nouvel hémicycle ?
37:09On va accueillir Agnès Pannier-Runacher
37:11juste après l'invitation de Maïté Frémont.
37:13Regardez.
37:19Si on vous invite, Agnès Pannier-Runacher,
37:21c'est parce que vous êtes une miraculée,
37:23élue sous les couleurs Renaissance dans le Pas-de-Calais
37:27sur des terres Rassemblement national.
37:31Vous devenez donc pour la première fois députée,
37:35enfin presque députée,
37:37puisque vous êtes toujours ministre déléguée à l'agriculture.
37:41Une miraculée, disait-on,
37:43et ce, grâce au candidat du Nouveau Front populaire
37:46qui s'est désisté au second tour.
37:48Je sais que ce refus du Rassemblement national
37:51était quelque chose qui nous réunissait,
37:54mais ce n'est pas un vote d'adhésion sur ma personne
37:57et je me sens redevable à l'égard de ces électeurs
38:00et je veux leur dire que je serai la députée
38:03de tous les habitants.
38:05Vous vous sentez donc redevable à l'égard du Nouveau Front populaire.
38:09Il faut dire que vous en partagez parfois certaines idées.
38:13La réforme de l'assurance chômage, pour moi, c'est non.
38:16Elle n'est pas appropriée dans son état actuel
38:18à la situation que j'ai vue sur le terrain.
38:20Aujourd'hui, vous revendiquez une liberté de vote
38:22au sein de votre groupe,
38:24alors on a une question pour vous ce soir.
38:26Si une coalition se dessine avec la droite,
38:29que faites-vous ?
38:31Bonsoir, Agnès Pannier-Runacher.
38:33Bonsoir.
38:34Merci beaucoup d'être sur LCP.
38:36D'abord, quelle campagne !
38:38Vous avez réussi à arracher du Pas-de-Calais
38:41au terme d'une remontada,
38:43il faut quand même le dire, impressionnante,
38:45au deuxième tour parce que vous aviez 16 points d'écart sur le RN.
38:48Qui remerciez-vous aujourd'hui pour votre élection ?
38:52Je remercie évidemment l'ensemble des électeurs.
38:54D'abord ceux qui m'ont permis d'émerger au premier tour,
38:57ce qui n'était pas du tout acquis initialement.
39:00Il y a des gens qui sont allés voter sur mon nom,
39:03sur l'étiquette Ensemble,
39:05sur le travail de la majorité présidentielle...
39:09Il y a une part d'adhésion malgré tout.
39:12Même plus que malgré tout, sur la réindustrialisation,
39:15sur le travail que j'ai pu faire sur l'agriculture
39:17et plus généralement sur tout ce qui a été porté
39:20par le gouvernement en termes d'emploi,
39:22en termes de protection des citoyens pendant le Covid.
39:25Ça, ça m'a beaucoup été dit sur le terrain ensuite.
39:27Et en même temps, avec le désistement de votre concurrent écologiste...
39:31Au deuxième tour, c'est clairement un Front républicain.
39:34Un Front républicain large, de la droite à la gauche
39:38et avec un candidat écologiste
39:41qui a fait le choix de retirer sa candidature,
39:43qu'il a fait rapidement
39:45et qui a été absolument sans ambiguïté
39:48sur le fait qu'il n'était pas d'accord
39:50avec le logiciel de la majorité présidentielle.
39:52D'ailleurs, il a même tracté avec vous, on le voit sur cette image.
39:55Exactement, mais que pour lui, le Rassemblement national
39:58sur ce territoire, qui était le sien aussi,
40:01n'était pas du tout une bonne nouvelle
40:04et que nous allions ensemble faire en sorte
40:06de repousser le Rassemblement national.
40:08Mais le président de région m'a soutenue et les maires également.
40:11Donc le président de région, c'est Xavier Bertrand.
40:13L'écologiste, c'est la gauche.
40:15Donc ces reports de voix sur votre nom vous obligent.
40:18En quoi précisément ?
40:19Il faut avoir en tête que j'ai été élue
40:22avec des gens qui n'adhéraient pas à mon projet.
40:25Et donc, au sein de l'Assemblée nationale,
40:28j'ai un devoir d'entendre aussi ces électeurs.
40:31J'ai un devoir de reconnaître que le projet présidentiel
40:35n'est pas le projet qu'eux, ils ont préféré,
40:39ou en tout cas qu'il y a une part
40:42de discussion, de critique sur ce projet présidentiel.
40:46Il va falloir entendre une demande de justice sociale,
40:49notamment de faire vice-public,
40:52hôpital, santé, éducation.
40:54Je vous l'avais déjà fait,
40:56mais qu'est-ce que vous tirez au fond de ce terrain ?
40:59On voit bien que le nom d'Emmanuel Macron
41:02a été extrêmement difficile, il n'était même plus sur les affiches.
41:05Qu'est-ce que vous avez raté ?
41:07Qu'est-ce que vous n'avez pas réussi pour qu'aujourd'hui
41:10vous soyez à une centaine de députés de moins dans l'hémicycle ?
41:14D'abord, je veux préciser, vous me dites la justice sociale,
41:17moi, c'est des choses que je partage,
41:20et je pense qu'on ne peut pas retirer la majorité présidentielle
41:23de cette battue pour avoir plus de soins,
41:26plus de services publics, plus d'égalité à l'école,
41:30plus de capacités d'émancipation...
41:33Plus de pouvoir d'achat aussi ?
41:35Plus de pouvoir d'achat aussi,
41:37parce que lorsque vous créez 2,5 millions d'emplois,
41:39vous créez du pouvoir d'achat.
41:41Je réfute l'idée qu'on aurait été contre ces sujets-là.
41:44En revanche, ce qui est très clair sur le terrain,
41:46c'est qu'il y a une demande de justice sociale.
41:49Et cette justice sociale, ce n'est pas seulement du pouvoir d'achat,
41:52c'est cette idée que j'ai énormément entendue sur le terrain.
41:55Moi, j'ai travaillé toute ma vie, madame.
41:57Moi, je travaille, et il y en a qui ont plus que moi
42:01et qui ne font pas les mêmes efforts.
42:03Alors, vous prenez un retraité qui a une petite retraite,
42:06vous prenez un indépendant qui paye beaucoup de charges...
42:09Ca, ça veut dire augmenter les impôts,
42:11des hauts revenus, des plus riches ?
42:13Ca veut dire taxer les superprofits ?
42:15Vous le traduisez comment ?
42:17Ce que demandent les gens, c'est qu'il y ait un écart
42:21entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas.
42:24Je n'ai pas beaucoup entendu de gens
42:26qui demandaient à taxer les superprofits.
42:28Quelques-uns l'ont fait, mais pas beaucoup.
42:30C'est vraiment cette idée que quand on travaille...
42:32Pourtant, vous êtes contre...
42:34Que quand on travaille, on doit avoir une vraie différence
42:37avec ceux qui ne travaillent pas.
42:39Quand on a travaillé toute sa vie, on doit avoir une retraite
42:42qui doit être singulièrement supérieure.
42:44Vous me demandez ce que j'ai entendu sur le terrain.
42:47Il faut aussi entendre ce que disent les gens sur le terrain.
42:50Ca dérange parfois à Paris.
42:52C'est pour ça aussi que je pousse une vision
42:54qui part des territoires
42:56et une vision qui prenne en compte
42:58les corps intermédiaires et les élus locaux.
43:00Vous parlez de l'assistanat,
43:02vous parlez des aides sociales
43:04ou vous parlez d'assurance chômage.
43:06Vous avez dit très clairement que cette réforme,
43:08il faut arrêter cette réforme de l'assurance chômage.
43:11Vous le pensez toujours.
43:13Gabriel Attal l'a suspendue.
43:15Est-ce qu'il faut la supprimer après cette campagne ?
43:17Il y a des éléments dans cette réforme
43:19qui, de mon point de vue,
43:21ne correspondent pas à la situation économique du pays.
43:23Je rappelle que la précédente réforme de l'assurance chômage,
43:26nous l'avions fait dans une situation de croissance.
43:29Nous sommes là dans une situation
43:31où la conjoncture économique est un peu moins bonne.
43:34Deuxième chose, c'est le travail des seniors.
43:37Moi, je suis désolée, j'ai dans mon entourage
43:39des gens qui sont des seniors,
43:41des gens qui sont au chômage.
43:43Ça fait 16 mois qu'ils cherchent.
43:45Ils n'ont pas le quart du début d'une offre.
43:48Ça veut dire que notre première,
43:52il me semble, priorité,
43:56c'est de faire en sorte que France Travail
43:58arrive à proposer la meilleure offre d'accompagnement.
44:01Pour ça, il faut pouvoir gouverner.
44:03Je vais jusqu'au bout.
44:05Que France Travail fasse la meilleure proposition d'accompagnement
44:08et que, par ailleurs, les entreprises s'en emparent.
44:10Nous sommes dans une situation
44:12où rien ne dit qu'on sera au gouvernement.
44:14Mais en revanche, en tant que députée,
44:16on peut porter ces combats-là.
44:18Par contre, le camp présidentiel, parfois,
44:20a commencé par le président de la République lui-même,
44:22on a l'impression qu'il n'a pas intégré la défaite.
44:24Est-ce que vous partagez sa lecture
44:26quand il dit que personne n'a gagné ?
44:28Quand on dit que personne n'a gagné,
44:30on dit que nous avons donc perdu.
44:33En revanche, moi, ce qui m'inquiète...
44:35Mais la gauche, c'est arrivé en tête même de peu.
44:37Elle représente aujourd'hui
44:39la première force politique au Parlement.
44:41Est-ce que vous le reconnaissez
44:43sans forcément parler de victoire triomphale ?
44:45Oui, mais le Nouveau Front populaire,
44:47il leur manque 100 députés pour gouverner.
44:49Rappelez-vous qu'il y a deux ans,
44:51les mêmes du Nouveau Front populaire expliquaient
44:53que nous ne pouvions pas revendiquer la victoire
44:56alors même qu'on avait 70 députés de plus qu'eux.
44:59Alors, où est-ce que vous vous situez aujourd'hui ?
45:02Justement, Myriam Ankawal,
45:04je vais jusqu'au bout là encore.
45:06Vous voyez bien que le Nouveau Front populaire
45:09est obligé de nous expliquer
45:11comment ils vont chercher ces 100 voix
45:13de députés additionnels
45:15alors que tous les autres partis
45:17ont dénoncé l'attitude de la France insoumise
45:21et très clairement indiqué qu'il leur paraissait
45:23inimaginable d'avoir un gouvernement
45:25qui comprenne la France insoumise.
45:27C'est pour ça qu'on a besoin de compromis.
45:29Et le président de la République ne dit pas autre chose.
45:31Et refuser de le voir est un problème.
45:33Donc vous partagez son attente de grande coalition ?
45:36De la gauche sans les insoumis,
45:39à la droite sans l'ERN ?
45:41Moi, je fais les calculs,
45:43c'est-à-dire que je ne vois pas d'autres positions
45:46dans lesquelles on est capable d'avoir
45:48une majorité sur les textes.
45:50Les mathématiques sont têtues,
45:52n'en déplaise Jean-Luc Mélenchon et d'autres.
45:54160, 180 députés,
45:56ça ne fait pas une majorité.
45:58Il en manque 100.
46:00Il en manque même 110.
46:02Et où vous allez chercher ces députés,
46:04c'est toute la question qui est posée.
46:06Et donc ça oblige à aller élargir
46:08et ça oblige à faire du compromis.
46:10Mais je m'étonne parce que vous faites partie
46:12de l'aile gauche de la Macronie,
46:14vous receviez à votre ministère
46:16les informations du Monde,
46:18Sacha Houllier, et tous ceux
46:20qui ont cette sensibilité beaucoup plus sociale,
46:22qui viennent souvent d'ailleurs du Parti Socialiste.
46:24On peut en voir quelques-uns s'afficher ici.
46:26Bien sûr, c'est Elisabeth Borne,
46:28mais on pense à Sacha Houllier.
46:30Sacha Houllier, il a quitté
46:32le groupe Renaissance.
46:34Vous voulez y rester ou le quitter avec lui ?
46:36Moi, je suis très claire.
46:38J'ai été élue sous l'étiquette Ensemble.
46:40J'assume les succès
46:42et les critiques
46:44qui sont portés sur le bilan
46:46de la majorité présidentielle.
46:48Donc vous siégerez à Renaissance ?
46:50Moi, je siégerai au sein d'Ensemble.
46:52Mais quel groupe ?
46:54Je siégerai au sein d'Ensemble.
46:56Si nous avons la capacité
46:58d'élargir la majorité,
47:00je suis prête à y travailler.
47:02Mais je ne vais pas créer un groupe
47:04pour créer un groupe.
47:06Ça n'a pas de sens.
47:08Et encore une fois, j'assume pleinement
47:10l'étiquette sous laquelle j'ai été élue.
47:12Mes électeurs ne comprendraient pas que tout d'un coup...
47:14Il y a une différence entre vous et Sacha Houllier
47:16qui, lui, ne supporterait pas
47:18la moindre coalition avec la droite
47:20et qui, déjà, d'une certaine façon,
47:22par prévention, le groupe Renaissance.
47:24Par politesse, c'est à Sacha Houllier
47:26qu'il appartient de répondre
47:28parce que je pense qu'il est
47:30aussi en soutien
47:32de l'étiquette Ensemble
47:34qui lui a permis d'être élue aussi.
47:36Après, il construit son propre chemin
47:38et moi, je partage beaucoup de choses
47:40avec Sacha Houllier.
47:42Mais comme je partage beaucoup de choses
47:44avec les autres composantes de la majorité,
47:46il y a une chose qui est sûre.
47:48Le Modem, ce serait peut-être un atterrissage pour vous ?
47:50Écoutez, je vous dis...
47:52Au vendredi, jeudi prochain, pardon,
47:54le 18, ce sera la date limite pour s'inscrire.
47:56Ça me laisse tout le temps réfléchir.
47:58Vous n'avez pas encore décidé.
48:00Je n'ai pas encore décidé.
48:02Je viens de Renaissance.
48:04J'ai été élue avec l'étiquette Ensemble.
48:06Je suis dans un groupe politique.
48:08J'assume ce groupe politique
48:10et je travaille
48:12à faire en sorte de pouvoir travailler
48:14avec d'autres, soit à élargir
48:16ce groupe politique, soit à créer
48:18des ponts pour avoir
48:20une majorité,
48:22ou en tout cas à faciliter la mise en oeuvre
48:24d'une coalition.
48:26Sur les propositions très claires de Gérald Darmanin
48:28et d'Édouard Philippe, où vous situez-vous ?
48:30Très clairement, Gérald Darmanin dit
48:32non aux écologistes, oui à la droite.
48:34C'est ce qu'il dit.
48:36Je crois avoir entendu
48:38Édouard Philippe dire
48:40quelque chose comme
48:42de la droite raisonnable
48:44à la gauche responsable.
48:46Gérald Darmanin veut bâtir
48:48une coalition numériquement
48:50supérieure à celle de la gauche avec la droite.
48:52Sans être forcément
48:54majorité absolue.
48:56Pour avoir été en réunion de groupe aujourd'hui,
48:58il me semble avoir entendu parler de la gauche.
49:00Il me semble avoir entendu parler de la gauche.
49:02Édouard Philippe l'a dit aussi
49:04avec clarté.
49:06Dans cette coalition, il faudra parler à la gauche,
49:08élargir à la gauche.
49:10C'est une question d'arithmétique.
49:12Je suis désolée,
49:14je reprends les chiffres.
49:16Il faut être 289 pour avoir
49:18une majorité.
49:20La gauche,
49:22le centre et la droite,
49:24ça permet d'arriver à ça.
49:26Je ne connais pas de combinaison autre qui permet d'arriver à ça.
49:28Le fait que le président de la République
49:30nomme les choses,
49:32mette les chiffres,
49:34explique que c'est pas lui
49:36qui a fait la Constitution.
49:38Il y a 577 députés,
49:40il en faut 289
49:42pour faire une majorité absolue.
49:44Ça n'est pas que de l'arithmétique,
49:46la politique, c'est aussi des valeurs communes.
49:48Tout à fait.
49:50Une majorité absolue, ça peut être
49:52des gens qui travaillent ensemble,
49:54ça peut être aussi des gens qui se mettent d'accord
49:56pour pas censurer un gouvernement
49:58dès lors qu'un certain nombre
50:00de valeurs essentielles sont respectées
50:02mais qui restent dans une opposition
50:04constructive. Les deux sont possibles.
50:06Vous êtes 17 ministres à avoir été élus
50:08ici au Palais Bourbon.
50:10Jusqu'à présent, en vertu
50:12de ce gouvernement
50:14qui n'était pas démissionnaire
50:16parce qu'Emmanuel Macron n'avait pas
50:18reconnu la démission,
50:20il avait reconduit Gabriel Attal à Matignon,
50:22vous ne pouviez pas
50:24voter le 18 pour
50:26les différents postes clés,
50:28et notamment la présidence de l'Assemblée.
50:30D'après nos confrères de Politico,
50:32le président va changer cela dès le 17 ?
50:34Soulagé ?
50:36Je pense que ce qu'attendent nos électeurs,
50:38ça c'est très clair.
50:40J'ai effectivement
50:42l'intention de siéger
50:44dès que possible comme députée pour représenter
50:46mon territoire.
50:48Une présidence de commission vous intéresserait-elle ?
50:50Là, on est très tôt, et je le redis,
50:52la question
50:54c'est aussi
50:56d'abord quel est le projet ?
50:58Sur quel projet on va travailler ?
51:00Quelles sont les lignes rouges que nous avons
51:02et quelles sont celles que nous n'avons pas ?
51:04J'ai l'impression que Gérald Darmanin
51:06est aujourd'hui au sein de votre famille.
51:08Moi, je vais vous dire une chose. Ce qui m'intéresse, c'est le projet.
51:10Gérald Darmanin et Gabriel Attal,
51:12ils ont été au sein du même gouvernement,
51:14ils ont porté un projet commun. Je leur fais toute confiance
51:16pour porter un projet. Par contre,
51:18je veux pouvoir entendre avec qui
51:20on va travailler et sur quelles lignes.
51:22Je veux pouvoir entendre qu'il y a de la justice
51:24sociale et de la justice fiscale.
51:26Ça a toujours été notre ligne, et je ne vois pas de raison
51:28qu'on revienne en arrière sur ça.
51:30Je veux pouvoir entendre une ambition écologique
51:32et qui ne soit pas uniquement fondée sur l'innovation
51:34mais qui prenne en compte tous les leviers.
51:36Alors certes, une écologie des solutions,
51:38pas une écologie punitive,
51:40mais tous les leviers qui sont à notre disposition.
51:42C'est ça qui m'intéresse.
51:44On verra comment tout ça se traduira très concrètement sur le fond
51:46dans cet hémicycle pour le moins compliqué
51:48et fragmenté pour le moment.
51:50Vous restez avec moi, Agnès Pagner-Runacher.
51:52On va accueillir nos affranchis,
51:54le parti pris de Carole Barjon, ce soir,
51:56et Bourbon Express, Stéphanie Despierre.
52:04...
52:08Bonsoir, Carole.
52:10Parti pris sur le RN, ce soir,
52:12dans un instant autour de cette formule,
52:14une victoire dissérée, a dit Marine Le Pen.
52:16Mais on va commencer comme chaque soir par le Bourbon Express.
52:18Encore une flompée d'images
52:20des arrivées de députés à l'Assemblée
52:22avec Stéphanie Despierre, tout de suite.
52:24...
52:32Bonsoir, Stéphanie.
52:34Une nouvelle journée de rentrée des classes au Palais Bourbon,
52:36d'abord avec le groupe RN.
52:38Oui, les troupes de Marine Le Pen sont arrivées
52:40vers 9h30 ce matin. Ils sont donc
52:42125 députés à avoir été élus
52:44contre 88 en 2022.
52:46C'est beaucoup plus qu'il y a deux ans,
52:48mais c'est beaucoup moins qu'ils n'espéraient.
52:50Avec leurs alliés emmenés par Éric Ciotti,
52:52ils ne sont que le troisième bloc dans cette Assemblée nationale
52:54post-dissolution. Ils revendiquent néanmoins
52:56d'être la première force politique du pays
52:58avec près de 11 millions de voix.
53:00Alors, Marine Le Pen
53:02relativise.
53:04Nous allons jouer le rôle que nos électeurs
53:06nous ont confiés,
53:08même si un certain nombre de manoeuvres,
53:10et notamment des manoeuvres
53:12de désistement massif,
53:14nous ont privés
53:16de la majorité absolue.
53:18Ça n'est que partie remise.
53:20Et aujourd'hui, on se retrouve avec
53:22un bourbier,
53:24puisque personne n'est capable
53:26de savoir de quel rang sera
53:28reçu le Premier ministre.
53:30Voilà, rentrée des classes signifie
53:32souvent visite des lieux.
53:34Et à commencer par la salle la plus majestueuse,
53:36celle où les députés passeront
53:38le plus de temps, l'hémicycle, évidemment.
53:40Les députés sortants s'improvisent alors
53:42prof, guide touristique ou coach
53:44pour les petits nouveaux. Regardez, le socialiste
53:46Arthur Delaporte a l'air d'avoir fait ça toute sa vie.
53:48Même si on est stressé,
53:50il ne faut pas hésiter à prendre le temps de poser son discours,
53:52à réajuster les micros,
53:54à bien les mettre, à boire son petit
53:56coup d'eau avant de parler,
53:58parce qu'on peut arriver là à être un peu essoufflé, etc.
54:00Il faut exactement parler le bon temps.
54:02Quand on prend la parole au micro là-bas,
54:04on a deux minutes. Sinon, on est coupé
54:06par la présidente qui, elle, a un compteur.
54:08Voilà, une vraie visite
54:10guidée avec un professionnel député
54:12au perchoir.
54:14À gauche, maintenant, est-ce qu'on sait où vont
54:16siéger les purgées d'Alephi ?
54:18Alors, on le sait presque.
54:20Il serait en passe de trouver un accord
54:22avec les écologistes.
54:24On en ferait donc six députés de plus
54:26pour le groupe écologiste qui en compte
54:2833. Alors là, on parle d'Alephi Corbière,
54:30de Clémentine Autain, d'Henric David,
54:32de Daniel Simonnet, ces purgés
54:34de la France insoumise qui,
54:36vous le savez, ne s'entendent pas très bien avec leurs
54:38anciens camarades et qui ne ratent pas
54:40une occasion de tirer à boulet rouge.
54:42Cette fois, c'est Adrien Quatennens
54:44qui leur en a donné l'occasion.
54:46Ce matin, le lieutenant de Jean-Luc Mélenchon a
54:48tweeté « Alerte ! Macron veut nous
54:50voler la victoire et manœuvre pour faire
54:52barrage à l'application du programme du
54:54Nouveau Front Populaire. Pourquoi pas
54:56une grande marche populaire en direction
54:58de Matignon ? » Il n'en fallait pas plus
55:00pour que le RN l'accuse d'être
55:02factieux et pour qu'Alexis Corbière,
55:04purgé LFI,
55:06réagisse vivement.
55:08J'invite à l'heure actuelle à ne pas
55:10tendre des verges pour se faire battre
55:12et à ce qu'on
55:14se calme sur Twitter,
55:16a fortiori quand on est en retrait, pour
55:18évidemment fournir des arguments pour que toute une série
55:20de gens de mauvaise foi après disent « Regardez !
55:22Ils veulent refaire une marche sur le
55:24Capitole. Donc, pour le dire simplement,
55:26si Adrien Quatennens pouvait arrêter de
55:28tweeter, on s'apporterait pas plus mal.
55:30Merci beaucoup Stéphanie.
55:32Agnès Pannier-Runacher, une réaction ?
55:34Cette marche populaire
55:36vers Matignon est de mauvais goût ?
55:38Non, mais c'est pas ça. Mais à un moment,
55:40il faut quand même appliquer les institutions
55:42et alors tout le monde a l'air de découvrir
55:44que pour
55:46pouvoir gouverner le pays, il faut une majorité absolue.
55:48Pourtant, on nous l'a répété pendant
55:50deux ans qu'avec une majorité relative, notre
55:52légitimité était très faible. Et là, vous avez
55:54des groupes politiques
55:56qui n'ont pas l'air de bien s'entendre
55:58ensemble en plus, qui vous expliquent
56:00qu'avec 60 députés
56:02de moins que nous, eux
56:04ont une légitimité populaire supérieure.
56:06Bon, donc il faut un peu calmer le jeu.
56:08Après, moi je voudrais revenir aussi sur ce que
56:10dit Marine Le Pen. On y vient.
56:12Je vous interromps parce qu'on va laisser
56:14Carole faire sa chronique et je vous
56:16donnerai la parole pour réagir. Carole Barjot
56:18voulait revenir sur cette expression de
56:20victoire différée. C'est la lecture
56:22des résultats aux législatives
56:24de Marine Le Pen. Qu'avez-vous compris ?
56:26Quelle est votre analyse ?
56:28D'abord, je pense que cette formule résume assez bien
56:30son état d'esprit. Il y a
56:32chez elle, je crois, une forme de soulagement.
56:34Malgré la déception de ses électeurs
56:36de ne pas avoir obtenu la majorité
56:38absolue, comme le laissaient espérer
56:40les résultats du premier tour,
56:42malgré leur sentiment d'une victoire
56:44comme elle dit,
56:46il n'est pas certain qu'elle soit si fâchée de la
56:48situation actuelle. Ah bon ? Pourquoi ?
56:50Parce que l'objectif de Marine Le Pen, on le sait bien,
56:52c'est d'abord seulement
56:54l'élection présidentielle.
56:56Et malgré les sourires qu'elle affichait au lendemain
56:58de la dissolution, on avait bien
57:00compris que l'hypothèse de
57:02gérer le pays en cohabitation avec
57:04Emmanuel Macron n'arrangeait pas forcément
57:06ses affaires. Tout ça arrivait trop
57:08tôt, rien n'était prêt,
57:10ni le programme, ni la sélection des candidats
57:12comme on l'a constaté
57:14au cours de cette campagne.
57:16Voilà, surtout sans avoir
57:18le pouvoir absolu,
57:20le RN ne pouvait pas appliquer
57:22l'intégralité de son programme.
57:24Donc c'était finalement mal enmanché.
57:26Mais comment vous pouvez
57:28penser qu'elle rêve encore de la présidentielle
57:30alors qu'on a bien vu le plafond de verre,
57:32il est là, et le barrage, il fonctionne ?
57:34Oui, mais il faut
57:36quand même rappeler que le groupe
57:38RN,
57:40à l'Assemblée, justement, a encore grossi.
57:42Ils étaient 89, ils sont aujourd'hui
57:44143, soit quand même une cinquantaine
57:46de plus. Ensuite,
57:48Marine Le Pen ne cesse de le rappeler
57:50elle-même, évidemment. Le RN est quand même
57:52le premier parti de France en nombre de voix.
57:54Il en a recueilli
57:5610,5 millions,
57:58ou 11, je ne sais plus,
58:00au premier tour, contre 9 millions
58:02pour l'Union de la Gauche.
58:04Et donc son pari, c'est que la situation
58:06actuelle débouchera
58:08sur des coalitions bancales,
58:10que les Français vont se lasser des tambouilles
58:12et des magouilles
58:14qui ont un parfum de quatrième république,
58:16sans compter l'éventuelle
58:18instabilité gouvernementale.
58:20Donc la situation la favorise. Elle aura le temps de se préparer
58:22et d'essayer
58:24de convaincre que le RN, son parti,
58:26s'est vraiment débarrassé des brebis galeux.
58:28Je vous interromps parce que vous êtes de quelques secondes pour réagir.
58:30Elle monte, la vague, c'est gagnable
58:32la prochaine fois en 2027, d'un mot ?
58:34Oui, il va falloir gagner
58:36et le front républicain, un, a fonctionné
58:38et deux, n'en déplaise à Marine Le Pen,
58:40c'est une victoire du peuple.
58:42Enfin, c'est un vote démocratique.
58:44Donc là, il faut qu'elle en tienne compte.
58:46Elle nous expliquait que c'est une magouille politique
58:48qui l'aurait privée de la victoire.
58:50C'est vraiment un EDL qui est inacceptable.
58:52Merci. EDL pour l'élément de langage.
58:54Merci beaucoup Agnès Peigny-Runacher d'être venue
58:56sur notre plateau. Merci Carole Barjon,
58:58Stéphanie Despierre. A demain.
59:00Même lieu, même heure. Très belle soirée.
59:06Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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