Les 4 vérités - Philippe Ballard
Jeff Wittenberg reçoit Philippe Ballard, député RN de l'Oise sur le plateau des 4 vérités.
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00:00Bonjour Philippe Ballard, merci d'être avec nous ce matin, et six jours après les législatives, on l'en parlait dans le journal de 7h30,
00:08la France cherche un gouvernement, une coalition pour prendre les rênes du pays, c'est inédit.
00:12Qu'est-ce que le Rassemblement National pense de tout ça, à tant de cette période alors que le résultat de ces législatives fait que vous êtes simple spectateur dans cette affaire ?
00:22On est spectateur d'un triste spectacle, un bourbier, pour reprendre le terme de Marine Le Pen dans lequel Emmanuel Macron nous a plongé,
00:30il a inventé une sorte de machine folle dont plus personne ne contrôle quoi que ce soit, d'un côté vous avez la nupes version 2,
00:37c'est-à-dire le nouveau front populaire qui réclame Matignon en disant j'ai gagné les élections, non ils n'ont pas gagné les élections,
00:42puis de l'autre côté vous avez la Macronie qui continue de s'effondrer, plus personne ne veut d'Emmanuel Macron, y compris dans son propre camp,
00:49c'est un triste spectacle pour la France, les Français.
00:51Mais au-delà plutôt du constat, vous dites un bourbier, mais est-ce que vous espérez quand même, parce que j'imagine vous espérez que la France est un gouvernement,
01:01vous souhaitez le mieux pour le pays, est-ce que vous espérez qu'il y ait quand même une solution qui sorte de cette période où effectivement on n'en voit aucune ?
01:09On espère le mieux pour le pays, notamment pour les Français parce qu'en ce moment on ne parle plus de leurs préoccupations,
01:13qui sont toujours le pouvoir d'achat, qui sont toujours la sécurité, l'immigration, les taxes, les impôts,
01:18là on peut prendre une calculette, il n'y a pas de porte de sortie.
01:22Donc ça veut dire quoi ? Qu'est-ce que vous préconisez jusqu'aux prochaines élections ?
01:26Avec une nouvelle dissolution, mais il va falloir pendant un an effectivement faire face à cette situation.
01:31Nous, quel que soit le gouvernement, vous savez, moi je me rappelle très bien de ce que nous avait dit Marine Le Pen il y a deux ans,
01:35lors de la première réunion des députés nouvellement énus en 2022 du Rassemblement National,
01:41il y a une seule boussole qui vous guidera pour vos votes à l'Assemblée Nationale.
01:46Est-ce que cela va dans l'intérêt de la France et des Français ?
01:48S'il y a des textes qui arrivent, qui vont dans l'intérêt de la France et des Français, on les votera.
01:52Si nous avons un gouvernement avec des ministres et des filles, ou Europe Écologie, les Verts, ça sera la censure.
01:58La censure automatique, parce que là vous parlez de boussole, justement on n'a pas très bien compris si elle indiquait le Nord,
02:04il y a eu un petit flottement, ou en tout cas un petit questionnement sur ce que vous feriez,
02:08puisqu'on a entendu certaines voix dire, et bien même si avec un gouvernement de gauche on pourrait voter certaines mesures,
02:14et puis Marine Le Pen effectivement a fait une mise au point, censure dans tous les cas s'il y a LFI au pouvoir.
02:20Quelle est la ligne, puisqu'aujourd'hui on est dans un scénario inédit ?
02:25C'est la ligne de la présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée, celle de Marine Le Pen,
02:30s'il y a des ministres LFI ou Europe Écologie, les Verts, c'est la censure, mais pourquoi ?
02:34On ne censure pas pour le plaisir de censurer, qu'est-ce que c'est LFI quand même ?
02:38Ce sont des gens qui frayent avec les islamistes, qui ont un programme économique complètement délirant,
02:43comme Venezuela sans le pétrole, c'est-à-dire que c'est le FMI, 48 heures à Bercy,
02:47après la mise en application de ce programme, et puis les écolos, mais qu'est-ce que c'est ?
02:51Ce n'est pas des gens, vous savez, moi je fais partie d'une génération, ils étaient dans le Larzac,
02:54ils élevaient des moutons, ils cultivaient leurs légumes, tout ça c'était très sympa,
02:57mais maintenant ce n'est plus ça, maintenant c'est des gens qui vont à Saint-Sauline avec les black box,
03:00il y a des députés Europe Écologie, les Verts, qui participent aux violences contre nos forces de l'ordre,
03:05puis je pense à nos agriculteurs aussi, s'il y avait des ministres Europe Écologie, les Verts, ou à la filière du nucléaire.
03:10Si un gouvernement finalement se met en place sans LFI et les écologistes,
03:15un gouvernement, admettons, avec le pôle central, l'ex-majorité macroniste,
03:20un peu la droite républicaine entre guillemets, et les socialistes,
03:24c'est un gouvernement que vous pourriez soutenir ponctuellement ?
03:28Mais encore une fois, ça dépend des textes qui sont présentés, mais vous voyez quand même...
03:31Vous n'auriez pas une opposition...
03:33Mais on l'a vécu pendant deux ans, enfin je veux dire, là on revit quand même ce qu'on a,
03:38c'est encore pire maintenant.
03:40On l'a vécu quand même pendant deux ans, c'était le budget avec le 49-3,
03:43et puis des textes où on gaudillait, voilà, il y a des textes que nous avons votés,
03:47des textes que nous avons évidemment rejetés, que nous n'avons pas votés.
03:51Mais là, on est dans une situation, enfin, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
03:55il faut juste s'en rendre compte.
03:57Dans cette Assemblée nationale, est-ce que vous revendiquez certains postes ?
04:00Vous êtes le premier groupe numériquement, vous aviez au moins une vice-présidence,
04:05deux vice-présidences, dont une tenue par Sébastien Chenu.
04:08Dans la prochaine Assemblée, ça ne semble pas être aussi évident,
04:11les autres groupes n'ont pas pour l'instant émis l'idée que vous ayez des responsabilités.
04:17Qu'est-ce que vous revendiquez, vous ?
04:19Eh bien, déjà, on va rappeler quand même que s'il y a un parti qui a gagné ces élections,
04:22c'est le Rassemblement national.
04:24Alors certes, nous n'avons pas de majorité absolue, nous n'avons pas de majorité relative,
04:28mais enfin, c'est plus de 10 millions de voix à l'issue du second tour,
04:31si on rajoute les voix obtenues au premier tour pour les députés réélus au premier tour,
04:34on est à 11 300 000. La gauche, c'est 7 millions.
04:37Les macronistes, ce sont 6 millions.
04:40La gauche a obtenu des voix des macronistes et les macronistes ont obtenu des voix de gauche.
04:45Nous avons augmenté le nombre de députés, plus de 55 députés,
04:48alors que beaucoup de groupes, y compris LFI, et les macronistes, bien sûr, ont perdu des voix.
04:52Nous faisons 32 % de voix à l'issue du deuxième tour, 27 % pour la gauche.
04:56Donc, il y a un parti qui a remporté ces élections, c'est le Rassemblement national.
05:00Certes, nous avons le troisième groupe à l'Assemblée, mais c'est un groupe uni.
05:03La gauche, c'est une coalition, donc nous réclamons l'application du règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
05:09Ce n'est pas compliqué, on doit être représenté en fonction de notre poids politique à l'Assemblée.
05:13Présidence de la Commission des finances, par exemple ?
05:15On verra pour les présidences de commission, mais il est évident qu'avec notre poids à l'Assemblée nationale,
05:20nous devons avoir des vice-présidences à l'Assemblée et puis des postes dans les commissions.
05:25Et s'il y a 8 commissions à l'Assemblée nationale ?
05:27Ce serait un déni de démocratie quand même, il faut appeler un chat un chat de temps en temps.
05:30Alors vous dites que vous avez gagné les élections, c'est une vue de l'esprit,
05:33parce que vous espériez les gagner pour de bon en ayant une majorité absolue où vous en approchez.
05:39Finalement, ça n'a pas été le cas, vous le rappelez, troisième place.
05:42Comment vous l'expliquez avec le recul, finalement ?
05:46Qu'est-ce qui n'a pas marché, qui fait que vous n'avez pas crevé ce fameux plafond de verre
05:50qui vous empêche d'accéder au pouvoir depuis des années ?
05:53Vous savez, après une élection, c'est un peu comme un match.
05:56Moi, j'étais genre huisseuse sportive, genre sport.
05:58On s'est fait éliminer de l'euro, Didier Deschamps a dû réunir son équipe.
06:00Qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
06:02Ce qui a bien marché, c'est la campagne de Jordan Bardella.
06:04Superbe campagne.
06:06Et puis après, nous avons face à nous ce front républicain
06:08où des gens qui n'ont rien de commun, qui se détestent, ont voté les uns pour les autres.
06:14Vous avez quand même des voix éléphiques qui se sont portées sur Mme Borne, par exemple,
06:17et puis des voix macronistes qui se sont portées sur des gens comme M. Arnault,
06:21qui est quand même à la tête d'une milice.
06:23Parce que là aussi, il faut appeler un chat un chat.
06:25Une députée LFI, et vous avez la maire PS d'Avignon,
06:28les macronistes qui ont voté pour ce monsieur Fichéès, qui est violent.
06:32Il y avait pourtant un bulletin Rassemblement National à côté.
06:34Et puis après, on met tout sur la table.
06:37Effectivement, il y a eu, parce que vous allez me poser la question,
06:39peut-être des candidats qui n'avaient pas le niveau, très certainement.
06:43Donc on va professionnaliser, notamment, peut-être ces circonscriptions
06:47qui n'étaient pas gagnables, où on a été peut-être un petit peu moins regardant.
06:52Mais voyez-nous, quand on fait une erreur, on le dit.
06:54On ne met pas la poussière sous le tapis.
06:56Et Jordan Bardella a été très clair.
06:58Ceux qui ont voté, exclus. Et puis, on sera meilleur la prochaine fois.
07:03Dans ce que vous constatez, c'est-à-dire qu'effectivement,
07:05des gens ont voté pour des candidats dont ils rejettent les idées,
07:09juste pour vous faire battre.
07:10Est-ce que ça ne montre pas qu'il y a peut-être une majorité,
07:13qu'il y a même sûrement une majorité de Français,
07:15qui ne veut pas du Rassemblement National au pouvoir ?
07:18Quitte à voter pour des gens avec lesquels ils ne sont pas d'accord.
07:21Mais on prenait l'exemple du Vaucluse, où il y avait une sorte de...
07:24Mais sur le plan global, sur le plan national, il n'est pas là.
07:26Oui, d'accord, mais quand on prend...
07:28Est-ce que c'est circonscription par circonscription ou pas ?
07:30Par quoi ? Enfin, quand on vote pour quelqu'un qui est fiché,
07:32qui est violent, qui est à la tête d'une milice,
07:34qui s'appelle la Jeune Garde, mais tout ça...
07:35La France n'est pas cette circonscription du Vaucluse,
07:36sur le plan national, à la fois.
07:37Oui, enfin, il y avait M. Poutou aussi dans une autre circonscription.
07:39Tout ça, ça va revenir comme un boomerang à la figure
07:42de ceux qui ont fait ce fameux front républicain.
07:4570% des Français sont déçus et craignent l'issue du résultat de ces législatives.
07:50Alors vous allez me dire, ils ont été 67% à voter.
07:52Donc tac, et c'est une bonne chose.
07:54Mais vous pensez qu'il y a une majorité de Français
07:56qui est prête à accepter que vous soyez au pouvoir aujourd'hui ?
07:58Ah, je pense que s'il y a une dissolution d'ici un an,
08:01oui, le résultat sera différent.
08:04Encore une fois, on fait 11,3 millions voix
08:06quand on cumule le premier et le deuxième tour.
08:09Oui, mais enfin, les autres sont à 7 ou à 6.
08:11Et jusqu'à preuve du contraire, 10 millions, c'est supérieur à 7.
08:15Vous l'avez dit ce matin.
08:17Philippe Ballard, porte-parole du RN.
08:19Vous avez donc porté la parole de ce groupe
08:21qui sera le premier la semaine prochaine pour l'élection
08:23notamment de la présidence de l'Assemblée nationale.
08:25Merci et c'est la suite de Télémathas.