Que faut-il retenir de l'audition très attendue des dirigeants de CNews, première chaîne info de France, ce matin pour le renouvellement de la fréquence ? - Revoir l'audition en intégralité

  • il y a 3 mois
C'était sans doute une des auditions les plus attendue du moment, celle des dirigeants de la première chaîne d'info de France, CNews devant l'ARCOM pour décider du renouvellement de l'autorisation de diffusion sur la TNT. L'occasion pour les dirigeants de la chaîne de prendre une série d'engagements pour favoriser le pluralisme sur son antenne, devant le régulateur de l'audiovisuel qui décide du renouvellement de sa fréquence.

"On a prévu de renforcer la rédaction" sur les sujets politiques, police-justice et économiques, a affirmé M. Nedjar, dont l'équipe compte déjà 200 journalistes. Il s'agit aussi de "muscler le service juridique".

"Nous allons également mettre en place une direction du pluralisme", avec l'embauche de "4-5 personnes", a renchéri Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France.

Alors que CNews se concentrait jusqu'alors sur l'équilibre des temps de parole politiques, la nouvelle direction du pluralisme veillera "à la pluralité des thématiques, des intervenants et des opinions", a indiqué M. Viret. CNews "ne prétend pas, quoi qu'en disent certains, former l'opinion publique", a-t-il insisté.

La question de l'indépendance de la rédaction a également été abordée. "L'actionnaire n'est jamais intervenu sur le contenu éditorial", a martelé le directeur général de CNews. Au-delà, Serge Nedjar a défendu le modèle de la chaîne, pas "un robinet à infos" mais qui apporte "de l'éclairage", avec des experts et éditorialistes en plateau.

La part "d'information stricte" (environ un tiers du temps d'antenne) peut-elle augmenter? Les dirigeants de CNews vont "y réfléchir", ont-ils répondu au président de l'Arcom, Roch-Olivier Maistre, tout en précisant qu'il était compliqué de ne pas considérer que des experts en plateau et du débat ne constituaient pas une information.

Les dirigeants de la chaîne ont également rappelé que lorsque l'actualité l'exigeait la chaîne "cassait" son antenne avec des breaking news et éditions spéciales, comme cela a été le cas pour l'attentat contre Donald Trump ce week-end. Gérald Brice Viret a également indiqué que désormais en cas de grosse actualité, le public venait sur CNews, en faisant la première chaîne info de France.

Vingt-quatre candidats sont en lice dans cette procédure lancée fin février pour renouveler 15 fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT). Les chaînes retenues seront révélées fin juillet.

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00:00:30Très bien. Bonjour à tous. Bienvenue devant le collège de l'ARCOM. Nous reprenons les
00:00:48auditions dans le cadre de l'appel aux candidatures que l'autorité a lancée le 28 février dernier
00:00:53pour l'édition de services de télévision en vocation nationale diffusée par Voyage
00:00:59en vue de l'échéance en 2025 que vous connaissez des autorisations qui sont actuellement accordées
00:01:03à 15 services. Nous entendons ce matin la société CNews pour son service. Conformément
00:01:14à notre délibération du 29 mai, vous connaissez les règles, l'audition durera 1h30 maximum avec
00:01:22un exposé introductif de 30 minutes du candidat suivi d'un temps d'échange avec le collège.
00:01:27Je vous rappelle que conformément à la jurisprudence et aux dispositions du texte de
00:01:33l'appel aux candidatures, le candidat ne peut pas apporter de modification substantielle au dossier
00:01:39qu'il a adressé à l'autorité dans le cadre de sa candidature. Il peut néanmoins apporter des
00:01:44précisions, notamment à travers des engagements qui pourront, le cas échéant, être pris dans
00:01:50les conventions qui seront signées entre l'ARCOM et les candidats que l'autorité retiendra. Je
00:01:56rappelle que l'audition est publique et retransmise sur le site de l'ARCOM ainsi que sur nos réseaux.
00:02:02Monsieur le Président, vous avez la parole. Monsieur le Président, mesdames les conseillères,
00:02:09messieurs les conseillers, je suis très heureux de vous retrouver pour vous présenter la
00:02:13candidature de la chaîne CNews pour l'obtention d'une nouvelle autorisation en TNT à compter du
00:02:1931 août 2025. Je suis aujourd'hui accompagné de Laëtitia Ménassé, secrétaire générale du groupe,
00:02:25d'Amandine Ferré, directrice financière du groupe, de Gérald Briceviret, directeur général de Canal
00:02:31Plus France en charge des programmes et des antennes, de Serge Neidjar, directeur de la
00:02:35chaîne CNews et de Thomas Bauder, directeur de l'information de la chaîne CNews. Je salue
00:02:42également la présence de Christine Kelly, de Rachel Khan et de Brigitte Milot qui ont eu la gentillesse
00:02:46de nous accompagner. Avant de vous exposer plus précisément la candidature de la chaîne CNews,
00:02:52permettez-moi de la replacer dans la stratégie plus globale du groupe Canal Plus. Avec plus de
00:02:576 milliards d'euros de chiffre d'affaires et une présence dans près de 50 pays, le groupe
00:03:01Canal Plus est aujourd'hui le premier groupe privé de télévision en Europe. Il se déploie sur trois
00:03:06activités principales qui sont étroitement liées, la télévision payante dont la principale source
00:03:11de revenus est l'abonnement, la télévision gratuite qui tire ses revenus de la publicité
00:03:15et enfin la production et la distribution de films, de séries, de documentaires et de programmes
00:03:20d'animation via Studio Canal. Au cours des dernières années, nous sommes passés d'une compétition
00:03:26locale à une compétition mondiale dominée par des acteurs américains dont les parcs d'abonnés
00:03:30dépassent souvent les centaines de millions d'abonnés et dont les modèles évoluent de plus en
00:03:34plus vers le gratuit. Pour faire face à ces nouveaux acteurs, le groupe Canal Plus a dû se réinventer
00:03:39et s'est totalement transformé en quelques années. Premier pilier de cette transformation, le
00:03:45redressement économique. En France, en 2016, les chaînes Canal Plus perdaient près de 400 millions
00:03:50d'euros par an et les chaînes gratuites plus de 60 millions d'euros par an. Aujourd'hui, nous avons
00:03:54renoué avec une trajectoire économique positive, désormais très proche de l'équilibre en France
00:03:59et ce, pour nos chaînes gratuites comme pour nos chaînes payantes. C'est notamment vrai pour notre
00:04:05chaîne CNews dont le chiffre d'affaires progresse de près de 30% sur le premier semestre 2024 par
00:04:11rapport à l'année précédente et qui est rentable depuis le mois de mars. Nous reviendrons sur ce
00:04:16point. Second pilier, l'accélération de la digitalisation du groupe. Créé en 2013, notre
00:04:23plateforme propriétaire française MyCanal, qui porte plus de 2000 chaînes live et à la demande
00:04:28dans le monde, s'est développée pour atteindre les meilleurs standards du marché et pour se déployer
00:04:33dans plus de 30 pays. Cet outil digital permet au groupe Canal Plus de proposer une véritable
00:04:39matrice culturelle, prolongeant la promesse éditoriale de nos chaînes éditées avec celles
00:04:44de nos partenaires, constituant ainsi un espace pluriel de création, de divertissement et
00:04:49d'information. Il permet de réunir dans un même espace dédié et sécurisé toutes les chaînes
00:04:55de la TNT, les chaînes partenaires, les services associés et les meilleures plateformes en matière
00:04:59de cinéma, de séries et de sport, à la fois sur le linéaire et le délinéaire. Dernière étape de
00:05:06la transformation de notre groupe, l'internationalisation. En 2015, le groupe Canal Plus rassemblait 11
00:05:12millions d'abonnés. Aujourd'hui, il en compte 26 dans 50 pays, dont 18 millions d'abonnés
00:05:17francophones. C'est une vraie force et cela nous permet de faire voyager des contenus en
00:05:21langue française sur l'intégralité des territoires francophones où nous sommes présents, nos films,
00:05:26nos séries création originales, nos émissions sportives, nos documentaires, mais également
00:05:30nos chaînes gratuites telles que CNews, disponibles dès le premier niveau de nos offres commerciales
00:05:35en Afrique. Qu'est-ce qui différencie aujourd'hui le groupe Canal Plus des autres acteurs du paysage
00:05:42audiovisuel français ? Le premier axe de différenciation est un volume d'investissement
00:05:46massif et pérenne dans les contenus locaux. Nous avons pu revenir avec vous la semaine dernière
00:05:51sur les investissements considérables du groupe en matière de contenus, en particulier en France,
00:05:55où nous investissons annuellement 2,5 milliards d'euros dans le cinéma et l'audiovisuel,
00:06:01le sport, les documentaires ou encore le flux. Notre deuxième axe de différenciation est de
00:06:07favoriser l'accès au contenu, à la culture et à la création, en particulier pour les plus jeunes.
00:06:11C'est pour les plus jeunes, celles et ceux qui ont moins de 26 ans, dont 89% regardent des
00:06:17contenus vidéo en dehors de leur écran de télévision et dont 15% ne disposent tout simplement
00:06:21pas d'écran de télé, que nous avons jugé nécessaire de réinventer l'accessibilité aux
00:06:26chaînes de la TNT. Nous avons ainsi créé une nouvelle plateforme nommée TV+, qui réunit 100%
00:06:31des chaînes de la TNT et des programmes exclusifs de Canal+. Cette offre reprend en outre toutes les
00:06:37chaînes d'information de la TNT, permettant de garantir l'accès de ces jeunes publics aux
00:06:41différentes expressions et propositions offertes sur l'information. Et ce pluralisme global au
00:06:47bénéfice de l'intérêt supérieur de nos publics ne s'arrête pas à cette offre. Il est également
00:06:51assuré par notre distribution sur le satellite et via TNTsat, ainsi que sur notre outil d'agrégation
00:06:56sécurisé que j'ai évoqué plus tôt, MyCanal. Sur l'information uniquement, ce ne sont pas moins
00:07:02de 15 chaînes et services associés qui sont disponibles dans nos offres, les chaînes
00:07:06d'information françaises de la TNT que vous connaissez bien, mais également LCP, France 24,
00:07:11BFM Business, Bloomberg, CNN, CNBC, i24, Al Jazeera, Euronews et BBC News et beaucoup d'autres.
00:07:18Et la question de l'accessibilité n'est pas simplement une affaire technique ou commerciale,
00:07:23vous le savez. Ainsi, nous allons systématiquement au-delà de nos obligations en matière de
00:07:28sous-titrage sourds et malentendants pour l'intégralité de nos chaînes, gratuites et
00:07:32payantes de la TNT. CNews, vous le savez, s'est déjà engagé en mai dernier à sous-titrer 100% de
00:07:37ses programmes pour les personnes sourdes ou malentendantes, et nous sommes disposés à
00:07:40prendre des engagements supplémentaires en matière de langage des signes, si ceux-ci vous
00:07:45agraient bien entendu. Gérald Briceviret y reviendra. Il s'agit aussi d'identifier des
00:07:51leviers innovants et adaptés permettant de véritables évolutions afin de renforcer
00:07:56l'accessibilité des écrans publicitaires. Un exemple avec la proposition de CNews et de
00:08:00notre régie à l'occasion de la journée mondiale de la télévision le 21 novembre 2023, d'un écran
00:08:06avec des spots 100% audio décrits et de deux écrans avec des spots 100% sous-titrés pour
00:08:11sourds et malentendants. J'ajoute que tous les annonceurs qui le souhaitent peuvent diffuser
00:08:15leurs spots en audio description, et je m'engage à ce que le groupe Canal+, le fasse désormais
00:08:20plusieurs fois par an. Notre troisième axe de différenciation, le direct. Le modèle généralisé
00:08:28du groupe Canal+, consacre une place privilégiée au programme en direct, gage un lien immédiat avec
00:08:32nos publics. Nous avons pu en parler la semaine dernière notamment avec le sport, c'est évidemment
00:08:37le cas avec l'information et CNews. Le direct est un élément constitutif, pour ne pas dire
00:08:41consubstantiel, d'une chaîne d'information consacrée à l'actualité. Le volume de directs
00:08:46de CNews représente une moyenne de 15h30 par jour, je dis moyenne car ce chiffre peut monter
00:08:53jusqu'à 18h30 par jour. 15h30 de direct en moyenne jour, c'est plus de 120 heures de directs par
00:08:58semaine et près de 6400 heures par an. Avec au-delà de nos rendez-vous quotidiens et hebdomadaires qui
00:09:06font le succès de la chaîne telle que Face à l'info, merci Christine, des rendez-vous ponctuels
00:09:11comme le débat organisé sur la chaîne à l'occasion des élections européennes qui a réuni 806 000
00:09:16spectateurs en moyenne, hissant CNews en première place des chaînes de la TNT et en quatrième place
00:09:21au plan national devant France 2 et son débat qui était en concurrence frontale. Ce volume de directs
00:09:29et la force de ces rendez-vous ont contribué à faire de CNews une référence sur la TNT et à
00:09:34signer la plus forte progression sur la saison de l'ensemble des chaînes hertziennes, pas simplement
00:09:39des chaînes TNT mais des chaînes hertziennes. CNews est, vous le savez, la première chaîne
00:09:43d'information depuis trois mois. La chaîne fédère désormais 8,4 millions de téléspectateurs chaque
00:09:49jour, soit 35,3 millions de français par mois. Parmi les foyers français recevant la TNT, la TV
00:09:55par exemple, exclusivement par la TNT, CNews touche tous les mois 9,2 millions de téléspectateurs.
00:10:01Ces audiences démontrent sans équivoque l'intérêt renouvelé et croissant du public à l'égard de
00:10:09cette chaîne. Son succès, appuyé par celui de nos autres chaînes gratuites, a permis à notre
00:10:15régie de s'établir comme un acteur important du paysage audiovisuel français. Plus de 1000
00:10:20annonceurs font le choix des chaînes du groupe Canal+, 550 choisissent CNews via des écrans
00:10:26publicitaires quotidiens d'une durée moyenne de 3h04. La chaîne contribue donc ainsi largement
00:10:33aux côtés de nos autres chaînes gratuites et payantes, aux dispositifs élargis qui permettent
00:10:38aujourd'hui au groupe Canal+, d'avoir la troisième régie publicitaire en France et ainsi de proposer
00:10:43une alternative aux duopoles des groupes TF1 et M6. Ces excellents résultats dessinent logiquement
00:10:50une trajectoire économique positive. Sur CNews, nous devrions être profitables sur une base
00:10:55annuelle dès l'année prochaine et peut-être même dès cette année. Et ce n'est pas une affirmation en
00:11:00l'air puisque, je l'ai dit, CNews a été pour la première fois depuis l'attribution de sa fréquence
00:11:04bénéficiaire en mars dernier. C'est un équilibre que nous avons mis du temps à atteindre et qui est
00:11:09fragile, notamment dans un contexte concurrentiel exacerbé dans lequel se trouvent les acteurs du
00:11:13gratuit. En tout état de cause, l'amélioration des comptes de la chaîne est constante depuis la
00:11:19refonte du modèle de ITélé qui n'a jamais été profitable, je le rappelle, en CNews. La TNT reste
00:11:28décisive pour nos chaînes gratuites dont le modèle économique est fondé sur la publicité. Le taux de
00:11:32couverture reste le premier indicateur recherché par les annonceurs. Or, la TNT est un média de
00:11:36masse permettant de toucher le plus grand nombre. C8, Cstar, CNews et Canal+, combinés représentent
00:11:42une couverture moyenne mensuelle de 54 millions de français, soit 89,5% de la population. La TNT
00:11:49est un gage essentiel d'attractivité pour les marques et détermine donc directement le chiffre
00:11:54d'affaires publicitaire de nos chaînes gratuites, que ce soit en volume, via l'audience directement
00:11:58touchée ou en valeur. Permettez-moi maintenant d'en venir à la manière dont la TNT gratuite
00:12:05s'inscrit dans le projet du groupe Canal+. Nous voyons aujourd'hui émerger, nous avons eu l'occasion
00:12:09de l'évoquer, des offres dites hybrides, c'est-à-dire des offres de plateformes qui mixent
00:12:13abonnement et publicité. Initiée par Netflix en novembre 2022, cette toute nouvelle proposition
00:12:18de valeur a bientôt été adoptée par de nombreux acteurs. Disney, Amazon et Warner, le dernier en
00:12:24date avec sa plateforme Max, ont tous lancé ce type d'offres. Ces nouvelles offres s'accompagnent
00:12:29de l'immense succès ininterrompu des plateformes gratuites telles que YouTube ou TikTok. Autre
00:12:35dynamique nouvelle sur le marché publicitaire, l'émergence de chaînes et de plateformes fast,
00:12:40free ads supported television, telles que Pluto TV, 2B ou encore les chaînes des équipementiers
00:12:46Samsung ou LG. Des chaînes qui au passage échappent totalement à votre autorité. TF1 en annonce même
00:12:53quelques-unes désormais sur TF1+. La convergence des modèles des chaînes traditionnelles et des
00:12:58plateformes linéaires et délinéaires, des acteurs du payant et des acteurs du gratuit est évidente et
00:13:04elle ne fait que commencer. Face à cette concurrence, il apparaît impératif pour le groupe Canal+,
00:13:10de s'appuyer sur ces chaînes gratuites en complément de son activité payante. C'est la
00:13:14capacité de commercialiser une offre dans toute sa diversité, chaînes gratuites avec leur audience
00:13:18très conséquente, chaînes payantes et inventaires digitaux de MyCanal pour prémiumiser l'inventaire
00:13:22publicitaire, qui permet à notre régie d'exister sur le marché en tant que troisième régie certes,
00:13:28mais à distance des deux premières régies et en particulier à distance de la régie de TF1
00:13:33dominante sur le marché. En France, nos chaînes gratuites fait lire chaque jour près de 16 millions
00:13:39de téléspectateurs. C8 est aujourd'hui la première chaîne de la TNT, Cnews la première chaîne
00:13:44d'information et Cstar la première chaîne musicale gratuite. Nos chaînes gratuites sont ainsi
00:13:49déterminantes pour favoriser le développement de notre régie, dont le travail est largement
00:13:52reconnu par Détierre, qui lui confère la commercialisation de leur espace publicitaire
00:13:56comme UGC, le Grand Rex, le groupe Warner avec Eurosport et sa plateforme Max, la chaîne RTL9
00:14:01ou encore le groupe Iliade avec son offre Aukey. Sans la performance des chaînes gratuites donc,
00:14:07qui représentent aujourd'hui 60% du chiffre d'affaires de la régie, l'équilibre économique
00:14:12de Canal Plus Brand Solution serait compromis. Dès lors, de même que la TNT est indispensable au
00:14:17modèle économique de Cnews reposant sur la publicité, Cnews est indispensable comme nos
00:14:23autres chaînes gratuites au positionnement de notre régie publicitaire. Et cette expertise
00:14:28publicitaire a vocation à se renforcer encore davantage puisque, vous le savez, nous envisageons
00:14:32d'écrire une nouvelle page de notre histoire avec le projet en cours de notre entrée en bourse qui
00:14:36prendrait la forme d'une scission partielle et dont la conséquence serait la sortie du groupe Canal
00:14:40Plus du périmètre du groupe Vivendi. Cette opération purement technique maintiendrait
00:14:46les équilibres actionnariaux actuels. Elle pourrait aboutir à ce que le nouveau groupe Canal Plus soit
00:14:50rejoint par d'autres actifs du groupe Vivendi, tels que la plateforme gratuite de vidéo Daily
00:14:55Motion qui compte 400 millions d'utilisateurs mensuels dans 190 pays et qui tire tous ses revenus
00:15:00de la publicité. Cet actif viendrait ainsi renforcer notre positionnement sur le marché du
00:15:04gratuit de manière très conséquente, de même que l'acquisition prévue de la plateforme VIEW en
00:15:09Asie dont le modèle s'appuie notamment sur les revenus publicitaires avec des offres gratuites
00:15:13qui fédèrent 62 millions d'utilisateurs mensuels. Vous l'avez compris, nous sommes convaincus de la
00:15:20pertinence de notre projet qui s'appuie sur la TNT payante et la TNT gratuite. Pertinence pour le
00:15:24groupe Canal Plus mais pertinence également pour le secteur car la complémentarité entre la TNT
00:15:30payante et la TNT gratuite est vertueuse et structurante pour le paysage audiovisuel national.
00:15:34Outre les équilibres sur le marché de la publicité et de la diffusion, je tiens à rappeler un truisme
00:15:39sectoriel qui reste capital. Ce sont les mêmes chaînes de la TNT qui, en investissant massivement
00:15:45dans les filières cinématographiques et audiovisuelles nationales, contribuent significativement
00:15:50à leur vitalité et aux équilibres qui soudent les acteurs autour de notre modèle national vertueux.
00:15:55Dans un contexte concurrentiel exacerbé que j'ai décrit, où chaque jour voit naître un
00:16:00nouvel acteur proposant de la publicité, il apparaît donc nécessaire de maintenir un maximum
00:16:04de stabilité pour le secteur en conservant l'équilibre actuel entre l'autorisation de la
00:16:08TNT payante et de la TNT gratuite. J'ajoute que le paysage de la TNT est aujourd'hui structuré et
00:16:14équilibré, garant d'une liberté et d'un pluralisme régulés qui viennent servir les intérêts du
00:16:19téléspectateur. Cet intérêt s'exprime notamment dans les audiences croisées des chaînes
00:16:24d'information. Ces news rassemblent en moyenne, je l'ai dit, chaque jour près de 8,4 millions de
00:16:29téléspectateurs. Parmi eux, 6,1 millions ont également un contact avec BFMTV sur la journée,
00:16:35ce qui représente 73% de l'audience cumulée de ces news et 49% de l'audience cumulée de BFMTV. La
00:16:43moitié de l'audience de BFM vient voir ces news le même jour. Plus de 3,5 millions ont également
00:16:49un contact avec LCI sur la journée, ce qui représente 42% de l'audience cumulée de ces
00:16:54news et 57% de l'audience cumulée de LCI. Encore une fois, plus de la moitié de l'audience cumulée
00:17:00de LCI vient voir ces news dans la journée. Et enfin, parmi les 8,4 millions de téléspectateurs
00:17:06quotidiens de ces news, près de 2,9 millions ont également un contact avec France Info sur la
00:17:10journée, ce qui représente 34% de l'audience cumulée de ces news et 55% de l'audience cumulée
00:17:16de France Info. Au risque de me répéter, plus de la moitié de l'audience de France Info a un
00:17:21contact dans la journée avec ces news. Ces chiffres démontrent incontestablement l'équilibre qui a
00:17:26été trouvé entre les chaînes d'informations. Ils démontrent également que les foyers français
00:17:30sont profondément attachés à tirer pleinement parti du pluralisme de l'offre d'informations
00:17:35qui leur est proposée. Avant de céder la parole à Gérald Briceviret pour la présentation éditoriale
00:17:42de ces news, je souhaiterais terminer mon propos en profitant de ce moment de discussion important
00:17:45qui nous est offert, Monsieur le Président, à travers ces auditions. Mon sentiment est que
00:17:50l'enjeu national devrait être prioritairement celui de savoir comment l'on permet à les
00:17:54acteurs nationaux de rivaliser avec des acteurs qui échappent aux régulations locales. Je pense
00:17:59naturellement aux réseaux sociaux, plébiscités par toutes les tranches d'âge et en particulier
00:18:03par les 15-24 pour lesquels la consommation de vidéos sur internet représente déjà 56% du temps
00:18:08total de consommation vidéo contre 24% pour la télévision. Ces news tantôt première tantôt
00:18:14deuxième chaîne d'informations en France ne représentent que 4% de l'audience
00:18:20télévision. Combien d'audience pour Facebook, X, YouTube ou TikTok ? Ces espaces échappent à toute
00:18:27régulation française européenne véritablement efficace, ce que je constate tous les jours en
00:18:32tant que président de Dailymotion et membre fondateur de l'appel de Christchurch lancé en
00:18:362019 par le président de la République française et la première ministre néo-zélandaise, je le
00:18:41rappelle, à la suite de la diffusion d'une tuerie en direct sur un réseau social. Dailymotion a fait
00:18:47le choix à rebours d'un positionnement différent se constituant comme plateforme consciente de sa
00:18:52responsabilité dans cet environnement dérégulé. C'est donc en toute conscience qu'elle veille à
00:18:57garantir le pluralisme d'une information fiable et contrôlée par le régulateur vous-même en
00:19:01reprenant toutes les chaînes d'informations de télévision française qui le souhaitent, toutes
00:19:04à l'exception de LCI en l'occurrence et toutes les principales radios. Je connais en l'espèce
00:19:09monsieur le président, mesdames les conseillères et messieurs les conseillers, votre attachement
00:19:13à ces enjeux et le sérieux que vous accordez à ces prérogatives qui sont celles de l'ARCOM. Ainsi,
00:19:19je serais ravi d'avoir l'occasion d'y revenir avec vous si vous le souhaitez dans le cadre de
00:19:22cette audition. Je vous remercie monsieur le président, mesdames les conseillères,
00:19:26messieurs les conseillers, de votre écoute. Je passe maintenant la parole à Gérald Briceviret
00:19:30qui va vous préciser nos ambitions pour la chaîne CNews. Préalablement, je vous propose de regarder
00:19:34un film qui revient sur la promesse éditoriale de la chaîne. Merci. CNews, la liberté d'expression
00:19:42n'a jamais fait autant parler. Il y a cette information sur l'Ukraine, on va monter dessus
00:19:46ce matin. CNews vit au rythme de l'actualité avec un point info toutes les 30 minutes. Le point
00:19:52info chanel ousto. Donald Trump a contesté la légitimité de ce procès. Place au journal. La
00:19:57force de la République, c'est de nous battre pour que toutes les voix puissent s'exprimer. C'est
00:20:01l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Gilles. 14 personnes ont été blessées dans
00:20:05une frappe revendiquée par le Hezbollah. Une chaîne d'information qui privilégie la liberté
00:20:10d'expression où toutes les convictions font débat et toutes les opinions s'expriment. 5h55 la
00:20:16matinale, merci d'avoir choisi CNews pour démarrer cette journée. C'est une question qui revient
00:20:22souvent. Est-ce qu'il faut systématiser le port d'armes pour les policiers municipaux ? Le meilleur
00:20:27moyen de débattre, c'est encore de la présence sur un plateau. Eric Di Pomoretti s'attaque à la
00:20:34délinquance des mineurs. Nous parlons de la dette. Qu'est-ce que vous leur répondez ? Malheureusement,
00:20:37tout est possible. Je trouve que c'est démesuré. Pardonnez-moi. Je vous pardonne mais je ne suis pas
00:20:41d'accord. Jean-Marc Morandini dans une seconde. Nous partons tout de suite en direct à Viry-Châtillon
00:20:48où se trouve en ce moment même Gabriel Attal. La France va tout faire pour éviter l'escalade
00:20:54entre l'Iran et Israël. Déclaration d'Emmanuel Macron ce matin. Tout de suite, midi news avec
00:20:59vos soignants. Que représente aujourd'hui la république islamique d'Iran ? Ce sont eux qui
00:21:03alimentent tous les proxys, ce qu'on appelle les proxys qui menacent Israël. Bienvenue à tous,
00:21:07nouvelle semaine en votre compagnie dans 180 minutes info. Bienvenue dans Punchline ce soir
00:21:12sur CNews. On continue ce débat qui est passionnant. Est-ce qu'on peut détecter mieux qu'on ne le fait ?
00:21:17La violence dès le plus jeune âge. Dans un instant, le rappel des titres et surtout face à l'info sur
00:21:21CNews. Ravis de vous retrouver ce soir. Beaucoup de sujets. Les élections européennes, c'est les
00:21:27élections idéales. Raphaël Glucksmann. Merci d'être avec nous dans le meilleur de l'info. On a pas mal
00:21:31d'actualités à vous montrer. On a des milliers de motards qui ont manifesté un peu partout en France.
00:21:36Bonsoir à toutes et à tous. À la une de l'actualité internationale, le Hezbollah libanais. CNews,
00:21:43c'est une rédaction de plus de 200 journalistes avec des correspondants dans le monde, partout où
00:21:47l'actualité l'exige. La population vit au rythme de ces alertes. Comme chaque soir, bien sûr, on est
00:21:53ensemble. Jusqu'à minuit. Je voudrais qu'on parle de la logique internationale. Ils sont contre
00:21:57l'Occident. C'est irresponsable. Parce qu'il faut lire entre les lignes. Je suis ravi de vous accueillir
00:22:02dans la matinale. 12h, 14h, c'est CNews Weekend. Depuis 2018, le succès populaire de CNews n'a cessé
00:22:09de se confirmer avec la plus grande progression de la TNT. Elle est plébiscitée par le grand public
00:22:14parce qu'elle rend l'information accessible à tous. Parmi ses enjeux cruciaux, respecter l'équité
00:22:20politique conformément aux règles en vigueur. Il n'y a qu'un mot évidemment à dire, c'est merci.
00:22:25Bienvenue à l'heure des livres, Jean-Paul Nthoven. CNews met également un point d'honneur à développer
00:22:30la diversité des incarnations et la parité à l'antenne. Passez une excellente soirée. Deuxième
00:22:36chaîne info de France, CNews. La liberté d'expression n'a jamais fait autant parler.
00:22:41Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers, cette bande annonce a été faite au
00:22:48mois d'avril. Nous sommes désormais au coude-à-coude avec BFM, la première chaîne d'information de
00:22:53France. CNews s'est réinventée en 2017 dans un environnement concurrentiel particulièrement
00:22:59concentré. Au-delà de la présence des chaînes d'information déjà bien installées à la
00:23:04télévision, nous avons dû prendre en compte la digitalisation croissante de l'information. Nous
00:23:11avons donc proposé aux Français des analyses qui s'inscrivent dans le temps long, qui relèvent du
00:23:16décryptage, du débat et de la contextualisation. Nous traitons l'actualité dans sa profondeur en
00:23:22allant au-delà des gros titres pour offrir des points de vue uniques, éclairés à l'aune de
00:23:28l'expertise de nos intervenants tout au long de la journée. Nos émissions sont devenues de
00:23:33véritables rendez-vous, comme vous l'avez vu dans la bande annonce, repérées précisément car
00:23:38elles donnent chacune une forme différente de l'information. C'est plus de 50% d'antennes
00:23:45qui est naturellement consacrée aux tranches d'information, 40 journaux et flashs, mais CNews
00:23:51édite également de nombreux magazines et des émissions de débats qui viennent éclairer
00:23:56l'actualité. Le succès de CNews, on le doit à sa rédaction. Aujourd'hui, plus de 200 journalistes
00:24:04professionnels, la rédaction de CNews traite chaque jour, de 5h55 du matin jusqu'à minuit,
00:24:10l'information d'une manière exemplaire. Ils encadrent les débats de manière à offrir aux
00:24:15téléspectateurs toutes les facettes et tous les éléments factuels nécessaires pour leur
00:24:21compréhension et ils réalisent d'innombrables reportages avec le soutien de nos reporters
00:24:27sur le terrain. Au total, CNews, c'est près de 300 collaborateurs. La force de notre rédaction,
00:24:33c'est notre engagement envers le pluralisme, envers l'équilibre des temps de parole politique,
00:24:39envers la véracité de l'information. Nous y reviendrons avec Serge Ledjar, le directeur
00:24:45général de CNews, et Thomas Bauder, le directeur de l'information. Nos journalistes se reposent
00:24:50sur les nombreuses chaînes de validation actives au sein de la chaîne, afin de pouvoir respecter
00:24:56ces engagements et surtout respecter les téléspectateurs qui leur accordent leur
00:25:00confiance. La force de notre rédaction, c'est aussi sa capacité à être si efficacement
00:25:07déployée sur le digital. Nous avons investi dans le digital avec près de 50 collaborateurs. La
00:25:13rédaction digitale enregistre ce mois-ci près de 100 millions de pages vues sur notre site,
00:25:17ces 5 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux, cette présence sur les réseaux sociaux. Elle est
00:25:22cruciale pour CNews, pour porter l'information à tous les français, y compris aux jeunes publics.
00:25:29CNews est une chaîne qui revendique sa diversité, son ancrage territorial, vous l'avez vu, avec des
00:25:35correspondants permanents en région, notamment Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille et Lyon.
00:25:39Présence locale que nous souhaitons renforcer dans les prochaines années. CNews est une chaîne
00:25:44intergénérationnelle qui favorise la transmission, vous l'avez vu sur l'antenne, avec des intervenants
00:25:50de toutes générations, de Gérard Carreyrou à Eliott Deval, de Michel Chevalet à Chana Lusto et de
00:25:57Françoise Laborde à Gautier Lebret. La diversité de CNews est également portée par ses incarnations
00:26:03emblématiques, une majorité de femmes, comme vous l'avez vu, Sonia Mabrouk, que je salue qui nous
00:26:08regarde aujourd'hui, Christine Kelly qui est avec nous, Laurence Ferrari, Anne Fulda, Sophie de
00:26:13Menton, Alexandra Martinez, Nelly Denac et beaucoup d'autres. Une chaîne qui ne prétend pas qu'on
00:26:20dise, quoi qu'en disent certains, former l'opinion publique, mais qui désire lui permettre simplement
00:26:25de s'exprimer dans toutes ses nuances. En devenant la première chaîne d'information de France, plus
00:26:30que jamais, CNews se tiendra à la hauteur de ses responsabilités, continuer à informer avec rigueur,
00:26:37à débattre avec passion, beaucoup de passion, et à refléter toute la diversité des opinions qui font
00:26:43la richesse de la France et de sa démocratie. Pour finir, dans le cadre de sa candidature, CNews
00:26:50renforcera encore ses engagements. Nous en parlions tout à l'heure avec Maxime. CNews s'engage désormais
00:26:58à diffuser, non plus du lundi au vendredi, mais du lundi au dimanche, les tranches doublées en LSF.
00:27:05CNews, nous avons pris de l'avance, s'engage à maintenir le sous-titrage complet de sa grille, y
00:27:12compris si notre audience était inférieure à 2,5%. CNews s'engage à proposer deux émissions en
00:27:19audio-description, soit au total 104 par an, versus 54 aujourd'hui. CNews s'engage à maintenir une
00:27:27émission quotidienne sur l'actualité littéraire. Nous sommes déjà les seuls à le faire. CNews
00:27:33s'engage à valoriser la charte alimentaire à travers une chronique quotidienne et une émission
00:27:40hebdomadaire portée par Brigitte Millot qui est présente avec nous ce matin. CNews s'engage également à
00:27:46maintenir sur sa chaîne une émission mettant en valeur un représentant d'entreprise qui crée des
00:27:51emplois en France et souligne les initiatives pour l'emploi et la transformation énergétique.
00:27:57Enfin, CNews s'engage à diffuser deux fois par semaine une interview ou un reportage mettant en
00:28:04avant des initiatives et des citoyens engagés envers la protection de l'environnement ou la
00:28:09transition écologique dans ses plus grandes émissions en horaire de grande écoute, c'est à
00:28:13dire la matinale de semaine et la matinale du week-end. En vous remerciant, nous sommes
00:28:19disponibles pour vos questions. Merci beaucoup pour votre présentation. On va entamer le dialogue
00:28:27avec le collège en commençant par Hervé Gauthier. Merci Monsieur le Président, merci pour cette
00:28:33présentation liminaire. Le fait est que CNews est une chaîne d'information, c'est écrit en tête de
00:28:42sa convention avec l'ARCOM. Le fait est également que ces dernières années, l'ARCOM, pour parler
00:28:52de ses relations, enfin des relations de CNews avec l'ARCOM, est intervenu à de nombreuses
00:28:59reprises, comme vous le savez, pour des encouragements aux comportements discriminatoires, pour un manque
00:29:08d'expression des différents points de vue, incitation à des comportements dangereux, délinquants,
00:29:12inciviques, maîtrise de l'antenne et surtout honnêteté et rigueur de l'information, neuf fois en
00:29:19trois ans pour une chaîne d'information. En fait, ma première question, il ne s'agit évidemment pas
00:29:25du tout de refaire le match, ce n'est pas du tout le sujet, mais la première des deux questions que je
00:29:30souhaiterais vous poser, c'est, alors que vous vous présentez justement devant l'ARCOM pour souhaiter
00:29:36avoir le renouvellement de votre autorisation et donc vous nous proposez d'une certaine manière un
00:29:41projet nouveau ou en tout cas amendé par rapport à ce qui a été CNews ces dernières années,
00:29:47quels enseignements, quelles conclusions est-ce que vous tirez justement de ce que je viens
00:29:55dénoncer ? Ça c'est ma première question, je viendrai à la deuxième tout de suite derrière.
00:29:59Pour répondre à cette question, il y a eu quelques manquements, en fait peu depuis 2016,
00:30:05si on revient en arrière, mais de ces manquements, sur lesquels nous sommes en partie d'accord,
00:30:09d'autres en désaccord, nous avons appris beaucoup de choses et nous avons encore plus sécurisé la
00:30:15véracité des informations qui sont diffusées sur CNews, mais avant ça et avant de donner la parole
00:30:20à Serge, nos 200 journalistes font un travail exceptionnel sur le terrain, je le confirme,
00:30:26et à l'antenne, vous parlez des quelques manquements et je passe la parole à Serge pour
00:30:30revenir précisément là-dessus. Mesdames, Messieurs, bonjour, donc pour parler des sanctions, juste un
00:30:38petit rappel, la chaîne existe depuis 2017, en 2017 il n'y a eu aucune sanction, 2018 0, 2019 0, 2020 0,
00:30:452021 0, 2021, 2023 0 et 4 en 2024. Ces quatre sanctions que nous contestons en partie,
00:30:55bien évidemment, sont certainement des sanctions de trop, donc on travaille, comme l'a dit Gérald Brice,
00:31:00pour faire en sorte qu'on ne puisse pas se retrouver devant vous et répondre à ce genre de questions,
00:31:07donc bien évidemment il y a une rigueur, une vigilance sur l'ensemble des sujets. Je reprends
00:31:14quand même le chiffre qui a été énoncé par Maxime, nous faisons 6500 heures de direct par an,
00:31:21donc sur 7500 heures de programme, 24h sur 24, nous avons 6500 heures de direct, de 5h50 jusqu'à 1h du
00:31:32matin, 7 jours sur 7, 365 jours par an, donc cela signifie beaucoup beaucoup beaucoup d'informations,
00:31:39beaucoup de débats, beaucoup d'échanges, beaucoup de décryptage et quelques dérapages, inconvénients,
00:31:48remarques, que vous venez de souligner monsieur Gauthier, cela représente 0,012% de notre temps
00:31:56d'antenne, est-ce que c'est déjà trop ? Oui certainement, et nous cherchons à y rémédier,
00:32:01donc avec une organisation qui permet de bétonner nos informations. Nous avons donc tout un système
00:32:08de vigilance tout au long de la journée, et je vais laisser notre ami Thomas Baudet en parler,
00:32:13nous avons cinq systèmes de vérification qui va du rédacteur en chef de la tranche,
00:32:19du rédacteur en chef, du chef d'édition qui accompagne le présentateur sur l'antenne,
00:32:24le rédacteur en chef jour, le directeur de la rédaction et le directeur de l'information.
00:32:30Bonjour mesdames et messieurs, monsieur le conseiller Gauthier, vous avez raison,
00:32:37l'honnêteté de l'information, la fiabilité de l'information sont clés dans notre métier,
00:32:42et c'est la clé de la confiance que le téléspectateur place en nous. Nous faisons
00:32:49toute la journée une délibération éditoriale et rédactionnelle avec les différents rédacteurs en
00:32:56chef. Et comme vient de le dire Serge, nous avons effectivement, instruit par l'expérience et les
00:33:04expériences et les différentes sorties peut-être de l'excellence que vous avez mentionné, renforcé
00:33:16les procédures de contrôle. Donc il y a un niveau de validation avec le rédacteur en chef de
00:33:22l'émission, un niveau de validation avec le rédacteur en chef du bocal, un niveau de
00:33:27validation avec le chef d'édition. Ensuite, il y a aussi un niveau de validation avec le
00:33:32rédacteur en chef jour. Et ensuite, contrairement peut-être à nos confrères, moi-même et Serge ne
00:33:40sommes pas là dans des rôles de représentation, nous sommes dans l'opérationnel. Serge et moi
00:33:45avons un intercom dans notre bureau qui nous permet d'intervenir en permanence à l'antenne.
00:33:50Nous avons, nous, un léger délai entre ce qui est sur le plateau, ce qui est diffusé sur le
00:33:56plateau et la diffusion sur les antennes. Et nous pouvons rectifier, nous pouvons appuyer,
00:34:05nous pouvons donner des instructions ou des ordres afin d'éviter les différents problèmes que vous
00:34:12avez signalés. Serge a noté le ratio entre le nombre d'heures de direct et les quelques sujets
00:34:21que vous avez mentionnés. En fait, il y a ce qu'on voit et puis il y a tout ce qu'on ne voit
00:34:25pas. C'est-à-dire, effectivement, toute la journée, nous contrôlons l'information,
00:34:30nous maîtrisons les débats, nous maîtrisons les expressions. Et cela, effectivement,
00:34:35personne ne le voit et c'est tant mieux. Juste pour terminer, donc, nos plages de discussion,
00:34:47ce que d'aucuns appellent des débats, sont surtout pour nous des plages d'informations
00:34:51développées. Nous développons quatre ou cinq types d'actualités par heure, à peu près. Nous
00:34:56avons un présentateur. Ce présentateur a pour fonction de faire vivre le plateau, mais surtout
00:35:02de temporiser et de recadrer les propos qui relèvent d'opinions personnelles. On sait bien,
00:35:06et c'est la signature de CNews, c'est de pouvoir parler de tous les sujets. La liberté d'expression
00:35:10est en effet... Pardon de vous couper la parole. Y compris pour lui-même ? Y compris pour lui-même.
00:35:15Mais pour vous expliquer la complexité de ce travail, il y a donc autour de la table à peu
00:35:19près quatre, cinq personnes, dont à chaque fois sur des sujets forts, un expert ou une experte.
00:35:25Nous avons également des éditorialistes maison et également des éditorialistes issus d'autres
00:35:33médias. L'échange, par définition, c'est souvent clair, quelquefois un petit peu bruyant. Le
00:35:44présentateur sur le plateau n'entend pas toujours tout ce qui se passe sur son plateau. Malheureusement,
00:35:49il y a des moments où les échanges sont tellement vifs, les uns se marchent sur les autres,
00:35:54et il y a un peu de difficulté. C'est la raison pour laquelle il y a le premier premier repère,
00:35:59le chef d'édition, qui se trouve en régie dans le calme et qui entend un peu mieux ce qui se passe
00:36:04sur le plateau. À ce moment-là, le chef d'édition, avec l'oreillette du présentateur, lui, attention,
00:36:10il y a peut-être quelque chose qui se dit. Et puis le chef d'édition, il doit gérer sur une heure à
00:36:15peu près une dizaine d'éléments qui passent à l'antenne, des interviews, des sujets, etc. Donc
00:36:21lui-même peut-être peut avoir un manque de concentration. Je parle d'exception. À partir de
00:36:26ce moment-là, vous avez un rédacteur en chef bocalier qui se trouve à un étage supérieur,
00:36:30qui est plutôt dans le calme et qui aussi peut servir de garde-fou. Mais surtout, et j'insiste
00:36:39là-dessus, c'est ce que vient de dire bien évidemment le directeur de l'information Thomas
00:36:43Bauder, nous avons ce qu'on appelle un intercom. Enfin, c'est un petit truc. On appuie sur un
00:36:48bouton, il y a un micro et on parle. On parle à la personne qui se trouve en régie. Et ça nous
00:36:52arrive très souvent. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle il y a si peu de rappels à l'ordre.
00:36:57Ça nous arrive très souvent, que ce soit Thomas ou moi, de spécifier au chef d'édition, de dire
00:37:03au présentateur, attention, il y a peut-être quelque chose qui dérange. Il y a peut-être
00:37:06quelque chose qui peut, qui est susceptible de blesser, de gêner ou de poser problème. À ce
00:37:10moment-là, et dans 99,9% des cas, lorsque ça a échappé au présentateur, celui-ci prend la parole,
00:37:18même avec un petit décalage de quelques secondes, ce n'est pas grave, pour dire ce que vous avez
00:37:23dit sur le plateau ne nous convient pas. Ça ne correspond absolument pas à ce que pense la
00:37:27rédaction de CNews. Donc, ça, c'est tous les jours. C'est tous les jours, quand il y a malheureusement
00:37:32quelques petits dérapages. N'oublions pas, encore une fois, que notre concept, c'est de parler de tous
00:37:36les sujets, y compris ceux qui peuvent être inflammables, y compris ceux qui peuvent fâcher.
00:37:42Mais en tout cas, l'idée, et c'est ce qui fait aussi le succès de CNews, qui, je pense que vous
00:37:47l'avez vu, moi, j'ai été scéléré par la bande annonce, je ne l'avais pas vue, donc bravo pour les services.
00:37:51Franchement, je ne sais pas vous, mais moi, ça me donne envie de la regarder, cette chaîne. Donc, je me
00:37:55retrouve tout à fait sur ce qu'on fait, et ça correspond à 100% du travail et de l'investissement
00:37:59de nos 250, 300 collaborateurs, mais surtout nos 200 journalistes.
00:38:05Merci. Ma deuxième question, d'abord un tout petit commentaire personnel. J'entends ce que vous dites sur le fait que vous assurez énormément d'heures de direct
00:38:15chaque jour, ce qui est le cas de toutes les chaînes d'information, mais le fait est aussi que CNews est quand même la chaîne d'information auprès de laquelle
00:38:23l'ARCOM a dû le plus intervenir ces dernières années. Donc, il y a quand même quelque chose, peut-être, à comprendre dans les fonctionnements.
00:38:30On vous a entendu sur ce que vous avez dit. C'est d'autant plus vrai que vous ambitionnez de stabiliser la position de première chaîne d'information
00:38:41de CNews dans le paysage, ce qui vous oblige à un moment où le fait est, vous conviendrez avec moi, que les Français ont particulièrement besoin d'être
00:38:48informés de manière honnête et de manière rigoureuse, afin de pouvoir, eux-mêmes, se faire leur propre opinion. Et c'est là qu'on revient à la notion, quand même,
00:38:58d'information de CNews. Or, Gérald Breziret l'a rappelé lui-même il y a quelques instants, c'est vrai que CNews est quand même très axé sur le décryptage
00:39:07et la contextualisation. Votre dossier de candidature fait apparaître que vous proposez 2 365 heures d'informations par an contre 4 652 heures de débat.
00:39:20On est donc dans un rapport qui est très majoritairement favorable en termes de programmation au débat et à l'échange. Le débat, c'est du commentaire,
00:39:30ce n'est pas de l'information brute qu'on apporte véritablement aux téléspectateurs. Et donc, en fait, ma question, elle me tient d'autant plus à cœur
00:39:44que, sur toutes les interventions qu'il y a eu de l'ARCOM, que je ne vais pas à nouveau citer, dans l'immense majorité des cas, cela a porté non pas sur de l'information,
00:39:55mais sur du débat, justement. Justement sur du débat. Donc, en fait, ma question est la suivante. Seriez-vous prêt, dans un nouveau projet de CNews, si j'ose dire,
00:40:04à vous engager à faire remonter très largement la part d'information, qui doit être véritablement l'essence même d'une chaîne d'information
00:40:14qui a, comme vous le rappelez, 200 journalistes, par rapport à celle du débat et de la discussion, pour reprendre votre terme. Merci.
00:40:23— Juste avant de laisser la parole à mes collègues, je voudrais juste rebondir sur votre commentaire. Vous avez dit... Vous avez rappelé que l'ARCOM intervient plus souvent
00:40:31sur CNews que sur les autres chaînes. Les interventions de l'ARCOM, elles sont aussi, comme vous le savez, provoquées par des sollicitations...
00:40:37— Non. Alors des alertes. — Des alertes, si vous voulez. Voilà. Qui sont beaucoup plus fréquentes. On a eu l'occasion d'en parler sur la publicité clandestine.
00:40:47Donc on s'étonne de pas du tout faire les mêmes constats que l'ARCOM quand on regarde les chaînes concurrentes et les programmes concurrents.
00:40:53Et j'ai pas besoin, je pense, de vous dire que dès que le nom Bolloré est cité, ça suscite beaucoup beaucoup plus de commentaires.
00:41:01Il suffit de taper sur n'importe quel moteur de recherche et de regarder le nombre de publications quotidiennes sur ce groupe et sur l'attention qu'il suscite.
00:41:10Je pense qu'il faut pas négliger que dans les interventions de l'ARCOM, il y a aussi une raison basique et qu'on constate sur toutes nos chaînes.
00:41:18C'est qu'il y a beaucoup plus d'alertes qui sont provoquées par des gens auprès de l'ARCOM, de sollicitations – entre guillemets – de l'extérieur que...
00:41:25— On coupe tout de suite, M. Sahada. Le régulateur sait faire la part des chauves. — Oui. — Merci.
00:41:31— Alors je vais répondre sur la notion de débat. D'abord, c'est un mot qui a servi à nous caricaturer par tous les gens qui nous aiment bien.
00:41:41Nous avons tout au long de la journée une quarantaine de JT ou de rappels de titres du matin au soir.
00:41:47Donc il n'y a pas un téléspectateur à qui pourraient échapper les titres principaux, ceux qui sont sur CNews et qui se trouvent également sur l'ensemble des médias.
00:41:55Le matin, le midi, le soir, l'après-midi, à n'importe quel moment. Donc nous avons décidé de répartir les JT tout au long de la journée,
00:42:02une quarantaine, beaucoup plus que nos confrères et concurrents. Ça, c'est le premier point.
00:42:07Ce que vous appelez « débat », c'est en fait de l'info développée. Alors bien évidemment, c'est plus facile de dire « débat ».
00:42:15Mais on reprend les titres du JT... — Mais qui a déjà été délivré. — Oui, mais... Eh bien, il a été délivré par nos amis.
00:42:21En revanche, moi, je veux dire que c'est... On reprend les gros titres de l'information qui sont énoncés par nos journalistes.
00:42:27Et certains méritent certainement des explications, des décryptages. Donc soit on fait un robinet info, ce qui était le cas avant que nous existions.
00:42:35On a changé de modèle. On a créé un modèle qui, aujourd'hui, est suivi par l'ensemble de nos confrères.
00:42:42Donc on s'est rendu compte que d'éviter les infos du matin au soir, un autocar qui tombe dans un ravin 70 fois dans la journée,
00:42:49ça n'a pas vraiment d'importance depuis la création de ce qu'on appelle le smartphone. Donc à partir de ce moment-là, nous, on s'est dit
00:42:54plutôt que de donner du matin au soir de l'information brute, sans explication, ce que l'on a partout,
00:43:01ben nous, on va essayer en même temps d'apporter un éclairage. C'est la raison pour laquelle nous avons sur l'ensemble de notre plateau,
00:43:06je vous l'ai dit, des spécialistes qui traitent de tel ou tel sujet, des témoins de ce que l'on énonce, des témoins de la vie tout simplement aussi,
00:43:14des éditorialistes, qui apportent un éclairage également et une connaissance tout à fait particulière. Mais c'est de l'info.
00:43:20Parce que lorsque l'on fait un sujet, dans une tranche de deux heures, on fait à peu près cinq à six sujets. Lorsque l'on prend un sujet,
00:43:26ce sujet, il débute toujours par un ou deux, ce qu'on appelle PAD, un petit sujet d'une minute et demie qui est fait par nos journalistes.
00:43:34Ce même sujet, pendant l'heure de discussion, de décryptage, on prend très souvent ce journaliste et d'autres en duplex
00:43:43pour essayer d'apporter d'autres informations. Puisque bien évidemment, entre le moment où l'information brute arrive et le moment où on passe,
00:43:51il s'est passé d'autres choses. Donc on réactualise en temps réel, je crois que ça fait partie aussi de la convention, réactualiser en temps réel toute notre actualité.
00:43:58Ensuite, nous avons énormément d'éléments qui passent, des tweets, des témoins. Donc en fait, c'est que de l'information.
00:44:06Pendant l'heure de décryptage, d'explication, ce ne sont que des informations et des gens qui s'expriment autour du plateau. La différence, c'est ça.
00:44:15C'est qu'on ne se contente pas de donner une information brute comme ça. Elle existe sur les réseaux sociaux et souvent, elle est malvenue, pas vérifiée.
00:44:23Nous, on a fait l'effort de rajouter des choses en plus. Donc c'est de l'information et c'est plus que de l'information.
00:44:29— Donc vous n'êtes pas prêt à rééquilibrer... Enfin, je ne parle pas de faire du robinet à info. Je parle de rééquilibrer la partie véritablement informationnelle.
00:44:41— L'information est présente du matin au soir sur CNews. Donc 40 JT. Aucune chaîne info concurrente ne fait 40 journaux, télévisions ou rappels de titres sur une journée.
00:44:53Aucune. Ensuite, en revanche... Pardonnez-moi. Avant de donner la parole, je vais revenir sur un point important. Il y a eu des maladresses, des problèmes.
00:45:04Vous les avez soulignés. Vous les soulignez d'ailleurs quand on vient vous voir de temps en temps. Ça, on en tient compte, bien sûr.
00:45:11Chaque fois qu'il y a un incident, quelque chose que l'on n'estime pas naturel, qui passe à l'antenne ou pas, on en parle avec Thomas Baudet,
00:45:20on en parle avec le présentateur. Il y a toujours un débrief après chaque émission. On en parle également avec les programmateurs.
00:45:27Nous avons un service de programmation de 5 à 6 personnes. Les personnes sur le plateau que nous invitons et dont les paroles sont malvenues, inacceptables,
00:45:38ne reviennent plus sur les plateaux. Tout ça pour dire qu'il y a encore une vigilance. Et il y a toujours un travail de suite lorsqu'il y a des petits incidents
00:45:47ou lorsqu'on estime qu'il peut y avoir des propos qui ne devraient pas être tenus. Donc, on est très vigilants. Et on a décidé de rajouter encore de la surveillance.
00:45:58Et donc, on a prévu pas mal de recrutements cette saison, la saison à partir de septembre, pour justement permettre de donner plus de qualité à nos informations.
00:46:10Une petite précision qu'on connaît tous, mais qui est quand même assez importante sur la notion de débat et d'information, parce qu'aujourd'hui,
00:46:22j'ai l'impression qu'on antagonise beaucoup les deux sujets entre l'information brute et le débat. Je crois qu'il y a une décision qui nous a tous beaucoup interpellés,
00:46:32sur laquelle nous avons beaucoup échangé, qui est la décision RSF, qui précisément, c'est poser la question de savoir si les débats qui étaient à l'antenne de CNews
00:46:42pouvaient être considérés comme n'étant pas justement de l'information.
00:46:45La décision du Conseil d'État.
00:46:47La décision du Conseil d'État, absolument. Le juge suprême des autorités administratives. Et sur cette question, la réponse a été très claire.
00:46:57La notion de débat, quelle qu'en soit la quantité, n'implique pas qu'une chaîne ne soit plus une chaîne d'information, ou en tout cas qu'elle ne soit...
00:47:05Oui, on ne peut pas prendre effectivement dans l'arrêt RSF ce qui nous arrange et ce qui ne nous arrange pas.
00:47:10La réalité, c'est que cette décision est très claire sur ce point-là.
00:47:13La notion de débat, sa quantité, n'implique pas qu'une chaîne ne soit plus qualifiée de chaîne d'information.
00:47:18Et l'arrêt est d'ailleurs très clair de ce point de vue-là.
00:47:21Ces news aient une chaîne d'information au regard du Conseil d'État, précisément pour cette raison aussi.
00:47:29— Mais vous ne répondez quand même pas à la question qui vous est posée par Hervé Gauchot.
00:47:36C'est vrai que dans votre dossier de candidature, journaux d'information et flash, c'est un peu moins d'un tiers de la programmation.
00:47:42Est-ce que ce taux peut être monté, que la part de hard news, comme on dit, d'information brute, qu'elle soit commentée après par des émissions,
00:47:50toutes les chaînes d'info sont sur ce mouvement-là ? Donc c'est pas ça qui choque le régulateur.
00:47:55La question qui vous est posée, c'est de savoir si la part d'information stricte, journaux, flash, peut être augmentée par rapport au dossier que vous nous avez présenté.
00:48:04— Je crois que... Je vais laisser mes collègues parler. Mais c'est tout à fait possible que ce taux soit augmenté.
00:48:10Est-ce qu'en revanche, on est prêts à prendre l'engagement aujourd'hui d'augmenter ce taux ? Je ne sais pas.
00:48:14Je pense que ce qui a fait le succès de la chaîne, c'est de s'adapter aux circonstances, aux évolutions du paysage et de l'actualité elle-même.
00:48:21Donc je ne sais pas si aujourd'hui, on est en mesure de prendre cet engagement. J'entends la demande. On va peut-être y réfléchir quelques jours.
00:48:27Mais moi, je pense que ce qui est essentiel pour nous, dans le groupe Canal+, et en particulier pour CNews, qui est dans un univers concurrentiel absolument délirant,
00:48:37puisqu'il n'y a pas un pays au monde où il y a autant de chaînes d'informations gratuites, avoir la capacité d'adapter le format à ce même paysage concurrentiel me semble indispensable.
00:48:47Et donc prendre un engagement spécifique sur la grille, plus spécifique en tout cas que ce qu'on a déjà pris, me semble un peu dangereux.
00:48:54Mais on peut y réfléchir. Mais je ne sais pas si mes collègues ont quelque chose à ajouter.
00:48:58On peut y réfléchir. Et j'aimerais donner l'assurance au Conseil que la chaîne, et on l'a vu ces derniers temps malheureusement, a cette capacité à tout moment de débrayer sur de l'actualité chaude.
00:49:11Elle est d'ailleurs aujourd'hui suivie. Avant, nous avions un contexte qui faisait que la première chaîne était davantage suivie sur un contexte d'actualité chaude.
00:49:20Aujourd'hui, CNews est extrêmement suivie aussi sur l'actualité chaude. Donc le fait d'être 100% d'informations brutes à des moments dont la journée nous le sommes quand il le faut,
00:49:31genre malheureusement des événements du 7 octobre ou autres, ou par exemple aujourd'hui dans la recherche désespérément d'un Premier ministre,
00:49:39nous sommes toujours dans cette actualité. Et je pense qu'il faudrait discuter avec vos services qu'est-ce qui est information et ce qui n'est pas information.
00:49:49J'ai du mal à vous comprendre, M. Gaucho, mais je suis prêt à en parler avec vous. Et pourquoi pas augmenter ce taux-là.
00:49:57– Pardonnez-moi, mais je veux bien qu'on se lance dans un débat sémantique sur c'est quoi l'information, c'est pas quoi l'information.
00:50:02Qu'est-ce qui n'est pas de l'information ? Je crois que les choses sont claires.
00:50:05L'information, c'est quand on apprend quelque chose à des gens et qu'ils en découvrent l'existence.
00:50:11Pardonnez-moi, j'entends les décisions du Conseil d'État, mais vous parlez aussi à quelqu'un qui a 30 ans de journalisme derrière lui.
00:50:17Là, pour le coup, c'est la question que je ne comprends pas bien.
00:50:20– Il n'y a pas de question, il y a simplement le fait qu'on apprend tout le temps des choses sur ces news.
00:50:25Nous avons aussi 30 ans, 35 ans de journalisme et nous considérons que ce sont pour la plupart des émissions d'information.
00:50:33Et on peut en débattre une par une, de la Matinal, de l'émission de Pascal, de Morandini, de Sonia Mabrouk, de Face à l'info.
00:50:40Est-ce qu'on est sur une émission d'information ? Oui, nous sommes dans une émission d'information, M. le Conseiller.
00:50:45– Peut-être une dernière remarque, puisque c'est la dernière émission que nous avons mise à l'antenne,
00:50:51qui est une émission d'information avec une thématique, la politique.
00:50:56100% politique, 3 heures d'émission, dans laquelle vous avez, je ne refais pas les chiffres,
00:51:03mais vous avez toutes les dépêches AFP.
00:51:05Nous, on a à la fin de la journée, dans le stock, 250 éléments d'information.
00:51:09Sur 100% politique, vous avez à la fin du stock de 100% politique,
00:51:13vous avez 150 éléments d'information, des sons, des PAD, des duplex, des invités.
00:51:18L'émission est consacrée 100% à la politique.
00:51:21Alors bien sûr, ce n'est pas un journal généraliste où on parlerait peut-être d'économie ou d'autre chose,
00:51:26mais dans la période 100% politique, 3 heures d'information politique de tout ce qui s'est passé la journée,
00:51:33du matin jusqu'à la déclaration ou à la dernière intervention au JT de 20h.
00:51:39Donc ça, ce n'est pas considéré de façon orthodoxe comme un JT, mais c'est une émission d'information.
00:51:46Est-ce que vous envisagez de renforcer la rédaction dans le cadre de votre candidature ?
00:51:52Est-ce que vous laissez entendre dans le dossier, mais ce n'est pas très précis ?
00:51:56Oui, juste avant de répondre à votre question, on parlait de 100% politique qui est une émission
00:52:02qui va de 21h à minuit, donc tous les soirs, 3 heures d'information pure.
00:52:06La matinale qui va de 6h du matin à 9h du matin est de l'information pure, donc il y a 3 heures d'information.
00:52:13À l'intérieur de ces informations, il y a des JT pour relancer un petit peu les titres,
00:52:17mais pendant les 3 heures, ce ne sont que des informations.
00:52:20Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ? Qu'est-ce qui s'est passé hier ? Qu'est-ce qui va se passer aujourd'hui ?
00:52:24Donc on est largement au-dessus des 20, 25, 30% d'informations brutes dont vous parlez, M. Gauthier.
00:52:31En revanche, oui, on a prévu de renforcer la rédaction sur des domaines tout à fait particuliers
00:52:39qui, aujourd'hui, font partie des préoccupations majeures des Français.
00:52:43La politique, tout d'abord, puisque nous avons un service intéressant mais pas suffisant
00:52:52pour pouvoir suivre toutes les échéances qui arrivent, les municipales, les présidentielles et peut-être autre chose.
00:52:58Donc nous avons prévu de muscler ce service. Nous avons prévu également de muscler le service polyjustice
00:53:05puisque le quotidien de nos téléspectateurs nous importe et on sait que c'est une des préoccupations importantes
00:53:10de la part des Français. Donc le service polyjustice. Nous avons également prévu de muscler le service économique.
00:53:19Pour l'heure, l'économie, c'est bien évidemment tous les jours 2-3 éditos le matin,
00:53:25mais c'est également 2 émissions quotidiennes. Ce n'est pas assez au vu de ce qui se passe aujourd'hui.
00:53:33Donc on a constaté également au sein de la rédaction des carences.
00:53:36Et puis on a également décidé surtout de muscler les différents endroits où pourraient nous échapper
00:53:45certaines petites erreurs inconvénientes dont vous parliez tout à l'heure, M. Gauthier,
00:53:48qui pourraient faire l'objet de rappels à l'ordre, de signalements, etc.
00:53:53Donc nous avons également décidé de muscler le service juridique.
00:53:57N'oublions pas que sur la convention que nous avons signée, celle que nous signerons demain certainement,
00:54:03nous avons un engagement quant au temps de parole politique, mais pas que.
00:54:08Et nous avons un service de juriste à plein temps associé à une entreprise qui nous coûte assez cher
00:54:15mais qui permet également de nous apporter tous les détails nécessaires sur le temps de parole.
00:54:18Donc nous avons également décidé de muscler ce service au vu d'ailleurs des demandes du Conseil d'Etat,
00:54:24puisque on n'en a pas encore parlé, mais vous avez certainement nous demandé de rajouter quelques éléments
00:54:31sur la pluralité des idées des personnes et autres.
00:54:33Et nous avons donc, grâce à nos amis de Canal, des budgets supplémentaires pour pouvoir structurer ce service juridique.
00:54:41Merci. Anne Candénon et Laurence Pécoré-Vollier.
00:54:45Bonjour à tous, merci M. le Président.
00:54:48Donc pour rebondir un peu sur votre question par rapport au comité d'éthique,
00:54:52puisque vous indiquez dans votre dossier qu'une réunion trimestrielle a lieu entre la direction générale du groupe et le comité d'éthique.
00:55:01Alors une première question, c'est est-ce qu'à chaque fois qu'il y a des interventions de l'ARCOM, est-ce que vous échangez avec eux ?
00:55:08Et d'autre part, est-ce que vous avez eu une réunion spécifique avec les membres
00:55:12afin justement de partager les réflexions sur la récente décision du Conseil d'État qui prévoit notamment,
00:55:17comme vous le savez, dans l'ensemble de la programmation, la diversité des courants de pensée et d'opinion ?
00:55:23Et de manière plus générale, pouvez-vous nous décrire ce que vous souhaitez mettre en place pour bien respecter cette obligation ?
00:55:29Merci beaucoup. Le comité d'éthique, Laëtitia, peut-être ?
00:55:34Merci, madame la conseillère, pour votre question.
00:55:36Effectivement, notre comité d'éthique est extrêmement actif.
00:55:41Il est prévu qu'il se réunisse à minima deux fois par an et en réalité, ces réunions se passent trimestriellement.
00:55:48Nous les voyons régulièrement, nous échangeons régulièrement sur l'ensemble des décisions qui sont prises par l'ARCOM à notre rencontre.
00:55:56Encore une fois, je crois qu'on avait eu l'occasion déjà d'en parler ici.
00:56:00C'est un comité d'éthique qui vaut pour l'ensemble du groupe, qui intervient systématiquement
00:56:05et sur lesquelles nous faisons systématiquement un panorama des échanges que nous avons avec vous et des éventuelles décisions qui ont pu être prises.
00:56:13Nous n'avons pas eu de session spécifique sur la décision RSF.
00:56:19On a eu l'occasion d'aborder cette décision, évidemment, et d'en discuter.
00:56:24On n'a pas convoqué un comité d'éthique spécifiquement sur cette question,
00:56:27puisqu'à l'époque de la décision, on était dans l'attente des premières guidelines qui pourraient être prises pour justement mettre en application cette fameuse décision.
00:56:40Depuis, nous avons eu quelques débuts d'informations sur ces sujets.
00:56:45Et naturellement, nous avons réfléchi, nous, en interne, à la façon dont nous devions appliquer cette décision,
00:56:52qui, comme vous le savez, est très impactante, naturellement, puisqu'on a évoqué la décision tout à l'heure.
00:57:00Elle implique désormais d'avoir une vision du pluralisme qui est élargie par rapport à l'appréciation que nous avions historiquement,
00:57:08qui était plutôt un pluralisme interne centré sur la comptabilisation des seuls temps de parole.
00:57:14Aujourd'hui, et au vu de la décision RSF, qui précisément nous demande aussi d'avoir une vision plus large de ce spectre d'appréciation du pluralisme,
00:57:25nous allons, comme l'a dit Serge, renforcer les équipes en charge pour s'assurer de la pluralité des intervenants que nous avons à l'antenne, des sujets que nous allons évoquer.
00:57:43C'est tout ce sujet sur lequel nous échangeons très régulièrement avec l'édito de CNews, mais pas que de CNews, d'ailleurs, de l'ensemble des chaînes du groupe,
00:57:54précisément pour être conformes à la délibération à venir de l'ARCOM et qui, évidemment, nous respecteront à la lettre, comme nous l'avons toujours fait sur le pluralisme.
00:58:04Pour être très concret, madame la conseillère, nous avons la rédaction en chef, la direction de la rédaction, avec Sergent Jarre qui est présent,
00:58:14et nous avons un contrôle, nous, et nous l'avons respecté, nous l'avons vu lors des dernières échéances électorales, à la seconde près, les temps de parole.
00:58:24Il y a ici Nicolas Sterrin, qui est en charge de l'antenne de CNews, qui pourrait, bien sûr, le valider avec vous.
00:58:31De la même façon, nous allons mettre en place une direction du pluralisme qui va, comme on le fait sur les temps de parole, regarder – ça va vous demander du temps,
00:58:41mais c'est pour ça qu'on embauchera 4-5 personnes spécifiquement – pour bien voir qu'il y a à la fois une pluralité des thématiques qui seront abordées sur l'antenne,
00:58:50une pluralité des intervenants et une pluralité des opinions. Nous allons le suivre comme on le fait aujourd'hui sur les temps de parole.
00:58:58Certains moments au quotidien, de l'autre, dans des périodes hebdomadaires et mensuelles.
00:59:03Nous donnerons cette information, bien sûr, à la direction de la formation, comme une aide à la décision, afin, sur un mois, si c'était le cas,
00:59:12d'avoir bien ce respect des thématiques, des intervenants et des opinions. D'autre part – et là, je passe la parole à Thomas Bauder –
00:59:21le travail de pluralisme va être avec une formation spécifique sur les programmateurs. Je prends l'exemple des accords que nous avons eus ensemble récemment.
00:59:33Une personne, à côté de la plaque, remettait en cause le réchauffement de la planète sur 17 minutes. Une phrase, 2 minutes. Tout le reste, c'était pour contester cette phrase.
00:59:45Voilà. On l'avait eu également avec un intervenant politique qui a dit quelque chose sur l'antenne. Tout le reste a été pour le contester et le mettre dans un corner, dans un sens interdit.
00:59:53Donc c'est pour ça que je veux dire qu'il y a un contrôle indépendant de la rédaction qui sera mis en place par la direction des antennes pour assurer la pluralité des thématiques,
01:00:01des intervenants et des opinions, et un renforcement de la part de la rédaction pour qu'on soit bien dans ce pluralisme. Thomas ou Serge ?
01:00:08— On reviendra sur la question du pluralisme. Mais pour rester sur les chipipes et les questions d'indépendance, je vous avais déjà posé la question, Maxime Saada.
01:00:16Est-ce que vous accepteriez dans votre convention, comme TF1, M6, maintenant CMA, CGM pour BFM, d'avoir dans vos instances dirigeantes un administrateur indépendant
01:00:28qui soit le correspondant sur les sujets d'indépendance et de déontologie, qui puisse porter ces sujets au sein du conseil d'administration ou du conseil de surveillance de l'entreprise ?
01:00:38— Je vais vous faire la même réponse. Je n'ai pas d'objection de principe. On va y réfléchir dans le cadre de l'évolution de la gouvernance du groupe Canal+.
01:00:44C'est son projet d'introduction en bourse. — Et d'autre part, sur le chipipe, il y a eu plusieurs missions parlementaires, notamment une l'année dernière à l'Assemblée nationale,
01:00:52qui a travaillé sur l'évaluation de la blanche, qui a fait une série de propositions pour donner plus de visibilité à ces comités, renforcer leur indépendance peut-être
01:01:01en faisant évoluer les modes de désignation de leur personnalité. Est-ce que vous adhérez à cette démarche pour leur donner un point plus important,
01:01:11sachant que le régulateur va maintenant s'appuyer davantage – il le fait déjà depuis 2-3 ans – sur ces organes ?
01:01:18— Nous, nous sommes ouverts, effectivement, à encore mieux travailler avec notre comité éthique. Comme vous l'avez relevé vous-même, c'est un des comités éthiques
01:01:26qui travaillent le plus au sein de la chaîne. Donc nous sommes ouverts à cela, sachant que nous avons déjà des personnalités qui sont extrêmement intéressantes,
01:01:33dont leur approche, comme vous les connaissez, vous savez de quelle manière elles abordent cela. Donc nous sommes ouverts à cela.
01:01:39— Laurence Pucot-Rivolier. — Oui. Merci beaucoup. Je reviens sur la question du pluralisme, qui est évidemment essentielle, qui est essentielle
01:01:49quand on est une chaîne d'information, encore plus essentielle quand on fait beaucoup de débats – et ça a été dit jusqu'à présent – et qui est encore plus essentiel
01:01:58lorsque, comme vous le revendiquez vous-même, dans ces débats, on met sur la table un certain nombre de sujets qui sont qualifiés en droit de sujets
01:02:07prétend à controverses et qui nécessitent donc une attention toute particulière sur la question du pluralisme. Votre chaîne est à l'origine de cette décision
01:02:14du Conseil d'État, dont nous avons déjà parlé, qui est quand même un petit coup de tonnerre dans l'univers audiovisuel. Donc forcément, on attend...
01:02:25— Je dirais RSF est à l'origine. — RSF, à propos de CNews. Et donc forcément, on a regardé votre dossier avec beaucoup d'attention sur ce que vous pouviez
01:02:37apporter comme changement sur cette question du pluralisme vue dans le cadre de la décision du Conseil d'État. Et lorsqu'on regarde votre dossier sur le pluralisme,
01:02:47on parle de pluralisme politique, de temps de parole. Mais il n'y a absolument aucun engagement nouveau sur la manière dont vous allez pouvoir appréhender
01:02:57ce que vous avez dit. J'ai noté pluralité thématique, pluralité opinion, pluralité intervenant. Il y a un certain nombre d'autres données.
01:03:07Par exemple, nous vous avons reproché il y a peu d'avoir ouvert aux auditeurs le débat. Et tous les auditeurs allaient dans le même sens.
01:03:17Donc vraiment, il y a un certain nombre de précautions à prendre quand on prend des sujets prétend à controverses. Vous nous dites
01:03:23Nous allons revoir, nous allons engager des personnes pour travailler particulièrement sur cette question-là. C'est pas, c'est concret.
01:03:34Là, il nous faut plus de concret. Il faut qu'on sache exactement quels sont les dispositifs que vous envisagez de mettre en place pour répondre à cette exigence
01:03:43de pluralisme, encore une fois, telle qu'elle se pose plus particulièrement à vous, compte tenu de la manière dont vous appréhendez la chaîne d'information.
01:03:52Alors, un, je conteste totalement ce que vous dites quand vous dites qu'elle s'impose plus particulièrement à nous. Elle s'impose à toutes les chaînes de la même façon.
01:04:00C'est la première chose. Je vois pas pourquoi elle s'imposerait davantage à CNews qu'aux autres chaînes. Et la deuxième chose, c'est qu'il est quand même pas complètement illogique
01:04:09qu'on prenne pas des engagements tant que vous-même, l'ARCOM, vous ne nous avez pas précisé dans une délibération la manière dont vous souhaitez voir appliquer
01:04:16cette décision qui est quand même pas complètement évidente dans son application. On a déjà dit qu'on n'allait pas ficher individuellement les journalistes pour savoir
01:04:24de quel bord politique ils étaient. Et donc, il y a tout un tas de suggestions qui nous ont été faites aussi dans d'autres instances qui nous semblent inconstitutionnelles, par exemple.
01:04:34Donc, plutôt que prendre des engagements en amont de votre délibération et des précisions nécessaires de notre point de vue en termes d'application de cette décision du Conseil d'État,
01:04:44on a choisi en effet d'attendre. Mais comme l'a rappelé Laëtitia Ménassez tout à l'heure, évidemment, on appliquera strictement les conditions d'application que vous mettrez dans votre délibération.
01:04:57C'est une évidence pour nous. Mais on aurait risqué de se retrouver en contradiction potentiellement avec des recommandations ou des demandes que vous auriez faites vous-même dans votre délibération.
01:05:07Donc, ça nous a semblé prématuré. — Non mais Mme la conseillère, vous avez raison, dans le sens où il faut qu'on le fige dans la Convention, il faut qu'on le marque quelque part avec grand plaisir.
01:05:21La loi de 86, elle date de 86. On est aujourd'hui en 2024. Il n'y avait pas les réseaux sociaux, il n'y avait pas tout ça. Et aujourd'hui, les chaînes d'information doivent effectivement avoir
01:05:32une nouvelle réglementation qu'on va échanger ensemble. Il y a eu des premiers échanges déjà sur ces nouvelles règles applicables pour le respect du pluralisme.
01:05:39Nous avons déjà fait une dizaine de réunions en interne pour voir comment elles pourraient être appliquées. Et bien sûr que nous pourrons les mettre dans notre convention avec grand plaisir.
01:05:50— Benoît Loutrel. — Merci beaucoup. Déjà, on se réjouit de l'annonce que vous avez respecté nos futures décisions. Moi, je veux revenir sur les décisions plus existantes, connues.
01:06:01Donc là, je compte sur la décision de 2018 relative à l'honnêteté et à l'indépendance des informations et des programmes qui y concourent.
01:06:10Donc la question que je me pose, c'est... Vous avez un format, donc, qui est organisé autour de journaux et d'émissions de plateau qui sont des émissions d'informations,
01:06:19puisqu'effectivement, on peut y rappeler les faits, mais on leur donne un sens. Et donc il y a un enjeu particulier. Alors je crois que M. Nedjar a utilisé le terme de vous autoriser
01:06:30à traiter les sujets les plus inflammables. Je crois que ça doit être un bon synonyme des questions prêtant à controverses dans notre terminologie.
01:06:38Moi, je m'interroge. Vous avez cette disposition qui dit que l'éditeur, CNews au cas d'espèce, doit veiller au respect d'une présentation honnête des questions prêtant à controverses,
01:06:48en particulier en assurant l'expression des différents points de vue par les journalistes, présentateurs, animateurs ou collaborateurs d'antenne.
01:06:55Donc moi, ma question, c'est vraiment ces émissions de plateau, comment est-ce que vous allez veiller dans le futur à ce qu'elles respectent vraiment strictement
01:07:05cette disposition qui est existante, qui est connue, qui date de 2018 dans la composition des plateaux et puis dans le rôle que vous devez attribuer à l'animateur,
01:07:16qui est essentiel, évidemment. Vous l'avez rappelé, il doit faire vivre le plateau. Je crois que c'est l'expression que vous avez mentionnée, modérer les propos de certains invités.
01:07:25Est-ce que vous pouvez développer un peu plus ? Parce que parfois, on sent qu'il y a une interrogation sur la manière dont certains plateaux peuvent être animés,
01:07:35la manière dont fait venir parfois des gens pour porter différents points de vue. Parfois, on s'interroge en disant est-ce qu'ils sont là juste pour servir de faire valoir à la thèse dominante ?
01:07:46Et quelles sont les règles que vous pouvez vous donner ? Et est-ce qu'il y a matière ? Est-ce que vous ayez un travail nouveau avec votre comité d'éthique pour essayer de mieux définir ce rôle de l'animateur
01:07:58et la manière dont il met en œuvre cette obligation existante et connue ? Thomas.
01:08:06Merci M. le conseiller Loutrel. Pour revenir quand même un petit peu sur le pluralisme, il y a effectivement les JT, les émissions de débat, mais il y a tout un pan de ces news
01:08:19qui, à chaque fois, passent à l'as, qui sont les émissions, les autres émissions qui concourent à l'information et qui sont pluralistes. Une émission littéraire.
01:08:28Nous avions une émission historique. Nous avons une émission philosophique. Nous avons une émission religieuse. Nous avons des émissions économiques. Nous avons une émission de santé.
01:08:35Tout ça, généralement, on l'oublie. On se concentre sur la ratio info et débats polémiques. La deuxième chose, bien entendu, pour l'honnêteté des débats, ça passe par la programmation des invités,
01:08:54des experts, des journalistes, des éditorialistes qui sont sur le plateau. Depuis le printemps, j'ai mis en place un comité de programmation qui, toutes les semaines que je préside,
01:09:12qui, toutes les semaines, fait le point sur les invités qui sont intéressants, les invités qui participent bien au débat, les invités qui sont tendancieux, les invités sur lesquels les retours sont négatifs.
01:09:26Et donc, au fur et à mesure, on filtre, on trie et on change ce qu'on appelle de façon un peu vulgaire – excusez-moi et je m'en excuse auprès d'eux – le vivier des intervenants C News.
01:09:38De la même façon, j'ai instauré, à l'issue de ce comité de programmation, un comité de rédaction hebdomadaire avec les rédacteurs en chef, où nous remontons à la fois toutes les problématiques liées à l'information, au reportage, au lancement et à la façon dont les journalistes qui animent les débats, puisqu'il s'agit de journalistes, pas d'animateurs, pas de, je ne sais pas, de saletains banques, mais de journalistes, comment les débats sont animés et quelles nouvelles règles,
01:10:07quelles recommandations, parfois quelles injonctions leur donner à qui, à quel moment, pour revenir sur un plateau qui aurait effectivement été sans dérapage, mais en tout cas pas suffisamment sécurisé.
01:10:22Donc voilà, j'ai mis en place des nouvelles procédures délibératives.
01:10:28À la fin, je tranche, je vais voir les différents animateurs et je leur parle directement.
01:10:34Par ailleurs, nous avons une boucle éditoriale pour l'ensemble des collaborateurs dans laquelle je fais passer un certain nombre de messages, parfois des suggestions et puis souvent aussi des ordres,
01:10:46d'arrêter sur tel sujet, de réorienter le débat de telle ou telle sorte, ou de faire attention à tel dérapage potentiel, etc.
01:10:57Donc il y a une, comment dire, une maîtrise en tout cas, il y a une vigilance permanente, renforcée, qui se renforce.
01:11:07Alors j'avoue que dans la dernière période, on a été un petit peu bousculé par l'actualité politique, ce qui fait que ce qui était mis en place récemment au printemps a été un petit peu bousculé.
01:11:18Mais voilà, dès cet été, moi je serai là pendant la période des JO et à la rentrée, nous allons renforcer ces procédures pour avoir effectivement une véritable maîtrise de l'antenne
01:11:29et reprendre, parce qu'effectivement parfois on a bien senti qu'il pouvait y avoir une sorte de, je ne dirais pas de laisser aller, mais de faciliter.
01:11:41Et mon boulot, c'est de remettre à chaque fois l'ensemble de la rédaction sur les rails de l'information et sur les rails de l'information, donc avec les bonnes personnalités, les bons experts, les bons intervenants, les bons éditorialistes.
01:11:55Antoine Bollet, puis Denis Rappone.
01:11:58Merci monsieur le Président. Bonjour, j'avais trois questions assez rapidement.
01:12:03La première, vous avez parlé de vos équipes de reporters. Est-ce que vous pourriez rentrer quand même un peu plus dans le détail sur la place accordée sur l'antenne au reportage, au grand reportage, au long format,
01:12:19qui permettent là aussi, au-delà des flashs et des débats, comme le disait monsieur Netjar, de mieux décrypter l'information ? C'est ma première question.
01:12:30Reportage duplex, long format ?
01:12:32Je peux commencer en fait. On a, si je prends une journée type, j'avais pris la semaine dernière lorsqu'il y avait l'audition de C8 sur la charge de la journée.
01:12:43Vous avez 11 rédacteurs en chef, 15 présentateurs, et vous avez 25, 27 reporters, GRI, reporters et journalistes spécialisés à Paris et en région,
01:12:54qui contribuent soit à des interventions en duplex, une fois qu'ils ont réuni les informations, soit à la fabrication de reportages.
01:13:03Et encore une fois, suite au comité de rédaction que j'ai mis en place, on s'est aperçu avec les rédacteurs en chef jour, la rédactrice en chef des régions,
01:13:12la rédactrice en chef des PAD et la rédactrice en chef de coordination des équipes, qu'effectivement, il y avait possibilité d'améliorer le renouvellement et l'update
01:13:23des reportages, et que tant à midi qu'à 17h qu'à 22h, on avait des besoins de reportages et de PAD pédagogiques pour regrouper l'information
01:13:35et ne pas se contenter d'avoir simplement ou des sons ou des citations ou des séquences. Donc nous sommes dans ce processus.
01:13:42Et d'autre part, nous allons développer les longs formats, c'est-à-dire que les équipes de CNews ont testé quelques longs formats qui fonctionnent assez bien
01:13:50et qui nous permettent d'aller vraiment très concrètement, que ce soit à un autre sujet abordé en Ukraine ou par exemple sur la bande de Gaza.
01:13:57Ma deuxième question sur la maîtrise de l'antenne. Je rebondis sur ce que disait M.Nedjar en parlant du 0,012%. En fait, sur toutes ces questions-là, c'est comme en météo,
01:14:11il y a la température, il y a le ressenti. Pareil pour la délinquance ou l'immigration, il y a les chiffres de la délinquance et puis il y a le ressenti,
01:14:21qui est souvent débattu d'ailleurs sur vos plateaux. Au-delà de ça, ce 0,012%, on le sait tous des deux côtés de la table, qu'ils ont créé beaucoup des mois,
01:14:35beaucoup de tristesse parfois chez certains. En tout cas, ça a fait réagir et donc on est bien au-delà du 0,012% sur le ressenti dans l'opinion.
01:14:45Et donc ma question, c'est est-ce que vous pourriez quand même aller un petit peu plus loin sur la manière et les mesures que vous avez mises sur la table
01:14:54pour éviter ce que M. vous qualifiez de maladresse ou de petit problème ? J'aurais pas forcément utilisé ce champ sémantique quand on parle de sanctions de l'ARCOM.
01:15:05Et toujours sur cette maîtrise de l'antenne, mais là pas sur le direct, sur le côté enregistré, on a tous aussi à l'esprit une émission d'enquête d'esprit.
01:15:16Vous pensiez qu'on n'allait pas en parler. Du coup, je me permets d'en parler, qui avait créé il y a plusieurs mois, là encore, beaucoup des mois dans l'opinion publique.
01:15:26Vous aviez exprimé d'ailleurs vos regrets. Ma question, c'est que là, on n'est pas sur du time delay. On est sur de l'enregistré.
01:15:35Donc là encore, quelles sont les mesures supplémentaires que vous avez prises dans ce type de situation pour éviter, non pas de tel petit problème, mais de tel dérapage ?
01:15:48Peut-être que je peux commencer sur enquête d'esprit. Bon, je pense que tout a été dit. On s'est déjà exprimé lors de la commission d'enquête parlementaire.
01:15:58Nous avons présenté nos excuses, et je les représente sans difficulté. Ce qu'on oublie sur ce sujet, d'abord, c'est les plateaux qui ont suivi enquête d'esprit,
01:16:10qui étaient composés notamment de Mme Rachel Khan, de Mme Céline Pina, de Mme Rachel Flor-Pardot, qui étaient des plateaux, on va dire, tout à fait favorables à l'IVG.
01:16:25Aujourd'hui, l'IVG est dans la Constitution. Donc voilà, on ne va pas revenir sur le sujet. En l'occurrence, nous nous appuyons sur cette émission-là.
01:16:37Alors je confesse que sur les émissions religieuses, j'ai une difficulté pictoriale, puisque je pourrais être baptisé, avoir une culture religieuse suffisante
01:16:49pour évaluer la proposition d'Emeric Pourbaix. En l'occurrence, n'étant ni baptisé ni sans culture religieuse, j'ai du mal à évaluer ce qui se passe sur le côté religieux.
01:17:03Et donc, grâce à Gerald Brice-Viré, à qui j'en ai fait la demande, on a désormais le service juridique de KML Plus qui regarde la conformité de l'émission.
01:17:16Moi-même, j'ai demandé à Emeric Pourbaix désormais de me faire un conducteur spécifique, avant l'enregistrement, que je regarde avec l'ensemble des informations du JT des Religions.
01:17:28Et donc, si j'estime qu'il n'y a pas assez de variété et de pluralité dans l'actualité des religions, si c'est monothématique, on va dire, sur la religion catholique,
01:17:38je demande de mettre d'autres informations et de faire part de l'actualité des autres religions. Et par ailleurs, je vérifie dans un conducteur,
01:17:46mais qui est un conducteur qui ne ressemble à aucun autre conducteur de chaîne info, qui est un conducteur où, véritablement, presque tout est écrit à la virgule près.
01:17:54Je le lis. Si j'ai un doute, je le repasse avec un appel spécifique au service juridique pour conformité. Et ça n'a pas eu lieu jusqu'à présent,
01:18:04mais si besoin était, nous ferions changer à Emeric Pourbaix les choses nécessaires.
01:18:11— En lisant votre dossier de candidature, on a l'impression que le format de l'émission sera changé à l'avenir, non ? C'est ce que j'ai cru percevoir.
01:18:21— Oui. Il commence par le journal des religions, d'abord toutes les religions, et après, il y a une thématique en fonction de l'actualité.
01:18:27Là, en l'occurrence, ce sont les Jeux olympiques et la messe de la trêve olympique qui aura lieu ce vendredi. Voilà.
01:18:34Il sera évidemment plus réaliste peut-être dans le journal des religions. Ça a été précisé dans le dossier.
01:18:40— Et alors peut-être toute dernière question avant de passer la parole à mon camarade Denis Rappone. Sur le volet indépendance de l'information
01:18:48au niveau éditorial et journalistique vis-à-vis de l'actionnaire, alors on a bien pris note hors dossier, mais des propos d'un de vos incarnants
01:18:56en fin de semaine dernière qui louait et saluait toute l'indépendance au sein de CNews vis-à-vis de l'actionnaire.
01:19:05Donc c'était un propos la semaine dernière. Mais au-delà de ça, quelles sont éventuellement les mesures complémentaires que vous mettriez
01:19:15là encore sur la table pour garantir peut-être encore plus l'indépendance éditoriale et journalistique vis-à-vis de l'actionnaire ?
01:19:25Ici, j'ai en tête comme beaucoup l'actu autour des législatives, de l'union des droits ou autres. Et donc là-dessus, on aurait besoin
01:19:35peut-être d'un éclaircissement. Merci. — Je vais répondre. Je suis responsable de cette chaîne. Donc avec Thomas Baudet,
01:19:49tous les jours, nous discutons sur les sujets, les thèmes à aborder. Je n'ai jamais eu un coup de fil ni les gros yeux de la part d'un actionnaire
01:20:00pour traiter de tel ou tel sujet. Donc là, je l'ai dit 10 fois, 100 fois, 1 000 fois, l'actionnaire n'est jamais intervenu pour le contenu éditorial.
01:20:11Bien évidemment, nous avons des relations avec les services de Maxime sur la façon de gérer l'antenne, sur ce qu'il faut faire et ne faut pas faire
01:20:19dans le cadre de nos conventions, de façon à mettre un petit peu d'ordre dans tout ce qui pourrait se passer sur ces news. Mais à aucun moment,
01:20:28l'actionnaire, les actionnaires... On imagine bien évidemment l'ombre de qui vous savez sur ces questions-là. À aucun moment, les actionnaires ou l'actionnaire
01:20:38n'est intervenu auprès de moi pour traiter tel ou tel sujet. Et je suis la porte d'entrée de ces news. Donc j'imagine que s'il ne l'a pas fait avec moi,
01:20:46il ne l'a pas fait avec d'autres. Voilà. – Peut-être pour revenir spécifiquement sur l'exemple que vous citiez, M. le conseiller,
01:20:55il y a eu quand même un moment historique. C'est-à-dire que pour la première fois, un dirigeant, le président des Républicains, prend l'ongue
01:21:02avec le Rassemblement national et casse la digue qui séparait les deux camps de la droite. Donc il y a une nécessité, me semble-t-il, à traiter cette information
01:21:14et à lui donner l'importance qui est la sienne. Donc nous avons traité de ce sujet particulier pendant 24, 36 heures. Et puis après, en l'occurrence,
01:21:27l'actualité s'est déplacée sur le Nouveau Front populaire. Mais ce que les commentateurs et ce que nos chers confrères ont remarqué, c'était notre traitement
01:21:37de ce rapprochement entre le président des LR et le Rassemblement national et absolument pas notre traitement de la constitution du Nouveau Front populaire.
01:21:47On est habitués à force. Mais disons que moi, je ne regrette pas. Ça fait partie de ma liberté éditoriale, de notre liberté éditoriale, de la liberté éditoriale
01:21:59de CNews, qui est garantie par Serge, d'avoir traité cette actualité-là de façon importante. Voilà. On n'est pas partis en break non plus. On n'est pas partis en break.
01:22:10L'attentat contre le président Trump, on est partis en break. Le ralliement d'Éric Ciotti ou en tout cas les négociations d'Éric Ciotti avec le Rassemblement national,
01:22:19on n'est pas partis en break. Voilà. — Il faut juste rappeler que nous sommes une chaîne à 100% info. Et c'est l'info qui décide du contenu éditorial.
01:22:27C'est l'info qui dessine la ligne de la journée. C'est l'info qui s'impose. Et là, l'info était ce rapprochement tout à fait inédit, inattendu.
01:22:36— Denis Rappone. — Oui. Merci, monsieur le président. Par rapport au traitement de l'information, j'entends à travers effectivement ce que vous avez dit précédemment
01:22:47qu'il y a une très grande interpénétration entre l'information dite brute, hard news, et le débat, et qu'effectivement, le débat lui-même traite de l'information.
01:23:00Par rapport à non pas l'arrêt du 13 février mais des arrêts plus récents qui datent de quelques jours du Conseil d'État, le Conseil met beaucoup en avant
01:23:09la distinction qu'il y a opérée entre les faits et leurs commentaires. Comment cette distinction, qui est très importante aux yeux du Conseil d'État
01:23:20pour fonder l'honnêteté et la rigueur de l'information, est-elle portée ou sera-t-elle portée, puisqu'on parle d'un projet à venir, notamment dans cette forme,
01:23:30j'allais dire, très indissociable de l'info en débat ? Et je précise peut-être ma question. Comment les présentateurs eux-mêmes, puisqu'au fond, c'est eux qui pilotent,
01:23:46qui animent, qui donnent la tonalité au débat, vont-ils eux-mêmes s'imposer en quelque sorte cette règle de distinction très claire entre ce qui est info,
01:23:57info brute, on va dire, hard news, et ce qui est commentaire et qui est propre à la manière dont ensuite ils vont donner la parole aux uns et aux autres
01:24:05sans forcément s'impliquer eux-mêmes ?
01:24:08Sans éléments d'information, il n'y a pas de débat. On lance toujours les débats à partir des éléments d'information. Alors en fonction de la rapidité de l'urgence,
01:24:21il peut arriver que l'élément d'information puisse être une déclaration, un communiqué ou un son, une prise de parole, un micro-tendu d'un responsable politique.
01:24:34Il ne faudrait pas croire qu'en fait, une chaîne d'infos sur l'ensemble de la journée, de 6 heures du matin jusqu'à minuit, le tempo doit rester le même.
01:24:44C'est-à-dire que vous avez une densité dans la matinale, vous en avez une autre différente dans l'heure des pros. Dans le midi news, vous revenez à une intensité plus grande
01:24:53en termes d'infos. L'après-midi, certes, vous avez des débats, mais vous avez des JT, monsieur le conseiller Gauthier, plus traditionnels.
01:25:03Puis vous avez punchline. Face à l'info est un autre tempo du débat d'actualité avec des éditorialistes où là, effectivement, on essaie de...
01:25:15Enfin, on essaie, ce n'est pas qu'on essaie, c'est le concept. On est très calme. Puis il y a l'heure des pros 2 qui revient sur une partie de la journée
01:25:21et vous avez cette nouvelle émission où là, on envoie des éléments, où on est dans une dynamique. L'idée, c'est de ramasser l'ensemble des éléments
01:25:30et de pouvoir les analyser ou les commenter ou les faire réagir. Nous, nous sommes des professionnels de l'info et de la télévision.
01:25:40Et nous-mêmes, quand on s'aperçoit que la matière est trop peu importante, à la fois les animateurs, lorsqu'il n'y a pas suffisamment d'éléments,
01:25:49enfin, je prends le cas de Pascal Praud, il arrive souvent que Pascal Praud vienne dans mon bureau et dit,
01:25:54« Ami, il nous manque un sujet, là. Il nous manque un sujet. J'aurais aimé faire ça. Je n'ai pas de sujets. »
01:26:00Alors, on va le faire. OK. On rebascule ce qu'on avait prévu. On fabrique le sujet en temps réel le plus rapidement possible.
01:26:08On en parle parfois la veille pour le lendemain. Tout ça est, comment dire, en permanence adapté.
01:26:15C'est-à-dire que la matinale, il y a quelque chose qui tourne, mais on peut toujours casser le modèle pour l'adapter à l'actualité.
01:26:21L'heure des pros, de la même façon, il y a un modèle, mais on peut le casser en fonction de l'actualité.
01:26:25Et je pourrais dire la même chose de toutes les tranches info. C'est-à-dire ce qui est prévu, eh bien, cèdera la place à l'actualité la plus chaude,
01:26:33une fois que Serge et moi aurons pris la décision de modifier l'ensemble de ce qui était prévu et le tempo de l'émission. J'espère avoir répondu à votre question.
01:26:43— Et pour compléter la question de M. Rappone, il s'agit à la fois de s'appuyer sur des journalistes dans un débat, mais aussi sur des experts et des experts.
01:26:52Il nous faut renforcer le nombre d'experts et d'experts dans les émissions qui sont irréprochables sur leur thématique afin d'éclairer eux aussi les journalistes.
01:27:01Et j'aimerais faire une parenthèse, parce que c'est vrai que nous avons avec nous des journalistes qui font des éditos.
01:27:08Et un édito reste un édito qui n'est pas consubstantiel de l'émission. Donc c'est important d'expliquer. Vous savez ce qu'est un édito.
01:27:16Et un édito est complètement indépendant à la fois du directeur de la rédaction. Et c'est un édito. Et c'est heureusement qu'il est différent que sur les autres chaînes.
01:27:26Les éditos, il y en a sur toutes les chaînes de radio et de télévision. Et nous avons des journalistes qui font des éditos.
01:27:31Et après, on développe l'information sous toutes ses facettes durant 12 minutes ou 15 minutes lors de ces débats d'actualité.
01:27:39Mais les experts et les experts, c'est là aussi extrêmement important dans le débat. Et il nous faut les renforcer.
01:27:46Ménédic Le Sage.
01:27:48— Merci, M. le Président. Justement à propos d'experts, dans votre dossier de candidature, il a indiqué que CNEWS se mobilisera sur les questions liées à l'égalité hommes-femmes,
01:28:00à la lutte contre les stéréotypes, aux discriminations et les violences faites aux femmes. Pourriez-vous nous préciser de quelle manière et à quelle fréquence
01:28:09vous êtes prêts à vous engager sur cette thématique ? Et plus concrètement, quelle serait la place des séquences comme celles diffusées sans contradiction le 12 juillet sur CNEWS ?
01:28:23Je fais référence aux propos exprimés par un psychiatre, donc un expert, que vous avez invité. Je vais citer un court extrait de ses propos.
01:28:35« C'est très compliqué, donc je le cite, c'est très compliqué aujourd'hui pour les garçons d'avoir des relations sexuelles. Ils sont tétanisés.
01:28:43Tout acte sexuel peut prendre dans un deuxième temps une valeur de viol, ce qui est un problème civilisationnel. Aujourd'hui, on ne fait plus de bébés en Occident.
01:28:53Il est possible que ce ne soit pas sa relation avec la généralisation de MeToo, dans lequel tout homme est potentiellement un violeur, toute relation est potentiellement un viol. »
01:29:06Et donc ?
01:29:09Et donc, par rapport à votre engagement à lutter contre les stéréotypes, les violences faites aux femmes, quelle place comptez-vous accorder à ce type d'intervention d'expert ?
01:29:22Puisque c'est un psychiatre, donc c'est censé être un expert, que ses propos n'ont pas été contredits.
01:29:30Donc voilà, comment pouvez-vous nous expliquer, comment vous allez cadrer vos propositions d'émissions, de séquences, de nature de vos émissions qui vont vous permettre de lutter contre les stéréotypes ?
01:29:45Je suis un peu gêné parce que je ne voudrais pas être désagréable, mais ce que vous venez de faire, c'est exactement ce que les gens nous reprochent, c'est-à-dire de retirer deux phrases sur 20 minutes de débat.
01:29:53Et si vous regardez bien, parce qu'on l'a bien évidemment rediffusé en intégralité sur les réseaux sociaux, sur le site, parce que c'est chez Jean-Marc Morandini, l'émission de Morandini dont vous parlez,
01:30:02on a bien rediffusé l'ensemble de l'intervention et vous avez du début à la fin des contradictions, y compris de la part de Jean-Marc Morandini et des gens sur le plateau.
01:30:12On n'a pas de contradictions sur le fond. On a des contradictions sur l'affaire dont je ne veux pas parler parce que c'est une affaire judiciaire en cours.
01:30:20Et je ne parle pas de cette partie-là puisque je pense que ça n'a pas lieu d'être. Mais sur ses propos, précisément, il n'y a pas de contradiction.
01:30:29Donc on ne va pas en faire ici. Ce n'est pas le lieu pour en discuter. C'est juste, voilà, quels engagements pouvez-vous prendre pour que les questions de lutte contre les discriminations,
01:30:40contre les stéréotypes, contre les violences faites aux femmes, puisque vous dites que vous souhaitez vous y engager dans votre prochaine convention, comment cela va s'exprimer ?
01:30:49L'idée n'étant pas de faire de la polémique sur cette séquence.
01:30:53Alors, on parle de droits des femmes, de diversité, de parité. Je pense véritablement que CNews est l'exemple type de ce qui se fait le mieux aujourd'hui sur les chaînes info.
01:31:06Si l'on parle de parité, on est la seule chaîne info qui, huit heures d'affilée, donne la parole à des présentatrices femmes.
01:31:15Donc nous avons de 12 heures à 20 heures, huit heures d'affilée, où les quatre émissions phares sont dirigées, tenues, y compris la rédaction en chef, par des femmes.
01:31:27Donc, de Sonia Mabrouk, Nelly Denac, Laurence Ferrari, Christine Kelly, huit heures d'affilée.
01:31:33Donc, en ce qui concerne la parité, véritablement, je pense que CNews ne peut pas être critiquable.
01:31:38Sur la diversité, moi, je suis toujours gêné. La diversité, c'est quoi ? C'est de pointer du doigt une couleur, une race, une religion ?
01:31:44Je suis très gêné, parce qu'avant tout, les gens qui sont sur CNews sont des journalistes professionnels.
01:31:48Et à aucun moment on se fait le distinguo de savoir d'où ils viennent et de quelle origine.
01:31:54Et si vraiment il faut répondre, nous avons quand même, y compris derrière nous, quelques personnalités qui prouvent bien que nous avons aussi un point d'honneur
01:32:04à illustrer sur notre antenne toute la diversité de notre pays, culturel, religieuse, ethnique.
01:32:10Là où le bas blesse, c'est sur les experts.
01:32:14Et nous avons, au niveau du groupe, mené une opération avec l'association PFDM, où nous allons renforcer toutes nos chaînes, y compris CNews, d'expertes.
01:32:28Nous nous sommes fixés l'objectif, avec Maxime, d'être à 40% de femmes en expertes et d'atteindre les 50% pour 2025.
01:32:38Donc c'est très important de le souligner, c'est un engagement de notre part d'avoir 50% d'expertes et d'experts.
01:32:47Et sur la séquence dont vous avez parlé, bien évidemment, nous avons d'abord été sous le choc de ce qui s'est passé.
01:32:54Et nous avons interrogé un psychologue qui parle très souvent sur nos antennes, et ce qu'il a dit nécessitera évidemment un autre débat.
01:33:02Je suis complètement d'accord avec vous. Mais le présentateur a bien effectivement joué son rôle.
01:33:07Non mais je pense qu'on peut dire qu'en effet, le sujet des violences faites aux femmes est un sujet dont le groupe a fait une priorité de le traiter.
01:33:15Donc on va réfléchir à des engagements supplémentaires. Si vous avez des suggestions, n'hésitez pas.
01:33:19Mais je pense que c'est un point clé pour le groupe, et il est hors de question de donner un sentiment contraire, même pour quelques minutes.
01:33:26Merci. Peut-être une dernière question, Juliette Théry ?
01:33:30Oui. Alors assez rapidement, parce qu'au terme de cette audition, ce dont je me rends compte, c'est peut-être une incompréhension.
01:33:37Parce qu'on a lancé un appel à candidature qui précisait quand même, demandait aux candidats des engagements inconditionnels, précis, justifiés,
01:33:46notamment pour les informations, le programme concourant à l'information, de pluralisme, d'indépendance, l'indépendance du shipipe,
01:33:53la question de la présence d'une personnalité indépendante au sein de l'organe de gouvernance.
01:33:58La distinction, comme il a été demandé aussi, entre le temps et le volume respectif des journaux, des émissions de débat.
01:34:05Voilà. Et en fait, ces questions, elles ne sont pas nouvelles, les questions qu'on vous pose.
01:34:09Encore une fois, inconditionnels, précis, justifiés. Et ce qu'on a beaucoup entendu, c'est des déclarations, des exemples.
01:34:15Mais voilà, comment ça se retranscrit dans la Convention ? C'est ça, ma question.
01:34:20Sur quels sujets précisément, pardon ?
01:34:23En fait, sur quoi vous vous engagez ? Sur les sujets majeurs pour une chaîne d'information.
01:34:28C'est le pluralisme, l'indépendance à l'égard des actionnaires et des annonceurs. Ce n'est pas moi qui vais vous l'expliquer.
01:34:34C'est la question de l'indépendance des shipipes. On a posé la dernière fois la question aussi de nombre d'autosaisines des shipipes.
01:34:42En fait, c'est très concret. C'est comment ça s'écrit dans une Convention. Et là, ce que j'entends, c'est qu'on va réfléchir.
01:34:49Le Conseil d'Etat, c'était février. La Convention, elle est propre au service. Ce n'est pas une délibération.
01:34:54Donc en fait, c'est ça que je me pose comme question au terme de cette audition.
01:34:58Et vu votre candidature, quelles sont les réponses que vous avez concrètement à poser ?
01:35:04Ce n'est pas une question de personne, ni même de « je n'ai pas reçu de coup de fil ». C'est une question d'organisation.
01:35:10C'est très structurel. C'est objectif. Et vous l'aviez dit de manière très claire. Vous avez tout à fait raison.
01:35:16Vous n'êtes absolument pas le seul impliqué dans des engagements conventionnels. Bien sûr que tous vos concurrents le seront.
01:35:21Ils le sont déjà, d'ailleurs, pour la question de l'organe indépendant, de la personne indépendante dans un Conseil d'administration.
01:35:29Ils le sont déjà. Là, j'ai pas entendu quelque chose de concret, en fait.
01:35:34Je vais laisser mes collègues compléter. Sur le pluralisme, j'y reviens. J'attends quelque chose de concret aussi.
01:35:39Mais la décision du Conseil d'État en l'état n'est pas concrète. Elle n'est concrète en rien. Et on a eu l'occasion d'en parler ici, ici même.
01:35:46Le Conseil d'État, il rappelle une disposition qui est dans la loi de 146, que vous connaissez.
01:35:50Le pluralisme des courants de pensée et d'opinion doit se retrouver dans l'ensemble des programmes des chaînes de télévision.
01:35:55C'est une obligation qui s'impose, vous l'avez dit vous-même, d'ailleurs, à l'ensemble des éditeurs. C'est ça que rappelle la décision du Conseil.
01:36:01Absolument. Et rien d'autre. Et donc rien qui ne soit concrètement applicable pour CNews comme pour les autres chaînes.
01:36:07Le pluralisme des courants de pensée et d'opinion, c'est un concept qui est quand même assez clair.
01:36:13Il faut retrouver sur les antennes une diversité de courants de pensée et d'opinion sur l'ensemble des programmes.
01:36:19Et comme le rappelait Laëtitia Ménassé, le Conseil d'État a aussi jugé que CNews était une chaîne d'information contrairement à ce qui avait été indiqué par RSF comme tant d'autres.
01:36:29Je ne peux pas dire autre chose qu'il y a mille manières d'appliquer cette décision.
01:36:35Et pour être certain que le groupe Canal+, et CNews, se conforment aux règles éditées par l'ARCOM comme toujours, nous attendons la délibération.
01:36:43Et nous prendrons les engagements nécessaires pour se conformer à cette décision.
01:36:49Très bien. On arrive au terme de cette audition. Nous vous remercions.
01:36:53Merci.
01:36:54Merci beaucoup.
01:36:58Merci.

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