Présent dans la capitale nigérienne pour le premier sommet des Pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE a eu des échanges directs, le vendredi 5 juillet 2024, avec les Burkinabè vivant au Niger.
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00:00Vous êtes des ambassadeurs, ici, au Niger, aujourd'hui par le fait donc de la guerre,
00:12les impérialistes ont voulu déchirer notre société, nous anéantir et faire en sorte
00:21que nous ne puissions plus jamais relever la tête et nous soumettre pour toujours.
00:25Mais l'effet escompté, pour eux, n'aura jamais lieu parce qu'au lieu de cela, cette
00:38guerre est venue nous souder, nous unir et plus que jamais nous restons debout et nous
00:44leur disons que nous n'allons jamais pleurer et nous n'allons jamais plaider les genoux
00:48devant qui que ce soit encore.
00:50Cette guerre qui nous est imposée nous a unis, c'est dans cette guerre qu'est née
00:59l'AES.
01:00L'AES va changer l'histoire de l'Afrique, va changer l'histoire du monde.
01:10Vous, ici, vous êtes les témoins privilégiés de tout le mal que ces gens font à nos populations,
01:19vous avez vécu depuis le 26 juillet dernier jusqu'aujourd'hui les souffrances qui ont
01:25été infligées aux peuples nigérains en particulier, à tous les peuples de l'AES
01:31à travers des sanctions inhumaines mais ça nous a soudés encore plus et ça nous a permis
01:40de comprendre pourquoi nous devons lutter et c'est ça le plus important.
01:45Je tiens à vous féliciter, vous qui n'êtes pas au pays, qui êtes loin et aujourd'hui
01:52par le fait des réseaux sociaux qui ont un aspect positif mais aussi négatif, j'imagine
02:00combien peut être votre souffrance à devoir imaginer que peut être la réalité, quel
02:07mensonge parce que vous entendez toutes sortes de nouvelles, vous souffrez plus que ceux-là
02:13qui sont au pays mais je pense que, Dieu faisant, ce soir nous avons quelques minutes,
02:20nous allons en tout cas échanger à bâton rompu sur beaucoup de thèmes et aussi et
02:28surtout les doléances éventuelles que vous aurez parce que ce sont les mêmes réalités
02:32que nous partageons désormais avec nos frères du Niger.
02:38Je veux donc remercier une fois de plus parce qu'étant distant de la mère patrie, vous
02:46avez toujours contribué et à travers vous tous et de la diaspora au fond de soutien
02:52patriotique pour continuer à donner un coup de pouce aux forces combattantes qui se battent
03:00jour et nuit sur le terrain.
03:02Toute la patrie vous remercie pour ces gestes que vous faites jour et nuit.
03:08Quand j'ai écouté, j'ai compris que vous avez compris toute la manœuvre.
03:17Il n'y a pas eu de doléances, il n'y a pas eu de préoccupations posées, c'est l'expression
03:26même que vous avez compris le fond de la lutte.
03:29Merci encore.
03:31Merci à vous qui faites véhiculer ce message-là.
03:36Merci d'être à nos côtés parce que c'est ça le carburant qu'il nous faut, le courage
03:41qu'il nous faut d'avancer, c'est ce que vous êtes en train de nous donner ainsi.
03:44Vous comprenez la situation et il n'y a pas de raison de se décourager, de se fatiguer
03:50ou de baisser la tête.
03:51Nous allons avancer.
03:52Je me ferai donc le devoir de vous donner des nouvelles du pays.
03:58Comme vous l'avez suivi depuis plusieurs années, nous sommes attaqués de toutes parts.
04:05Le Burkina Faso particulièrement, de l'est à l'ouest, du nord au sud, partout il y avait
04:12des attaques et nous nous faisions reculer.
04:16Aujourd'hui, nous avons pu réinstaller un bon nombre de villages, réouvrir beaucoup
04:21d'écoles.
04:22Dans beaucoup de zones, les activités ont repris et il n'y a pas cette zone où nos
04:28forces ne peuvent pas mettre pied quand ils veulent y aller.
04:32Mais malgré cela, vous entendez des narratifs chez ceux qu'on appelle les impérialistes
04:42ou leurs valets locaux qui sont avec nous.
04:47Et ils ne se préoccupent pas de savoir si une zone a été reprise ou pas, mais c'est
04:53lorsqu'une zone est perdue qu'ils sont sur leurs grands chevaux.
04:57Ils prennent les haut-parleurs, ils crient et souvent ils inventent toutes sortes d'histoires.
05:04Nous sommes victimes d'un terrorisme physique qui se manifeste sur le terrain par des assassinats
05:10lâches de nos populations et des attaques barbares et lâches.
05:15En plus de cela, au niveau stratégique, il y a du terrorisme, la désinformation, la
05:23manipulation.
05:25Vous avez vécu ces derniers temps ce qui s'est passé au Burkina Faso.
05:30Je sais que vous avez été perturbés.
05:34Beaucoup de gens n'avaient pas d'informations parce qu'à des moments comme ça où chacun
05:39invente ce qu'il veut, peut-être des médias à qui vous croyez sérieux se mettent à
05:45relayer certaines informations.
05:47Cela vous a prouvé que ce ne sont pas des médias sérieux.
05:50Ils ont passé le temps à manipuler les Africains.
05:53Mais aujourd'hui, Dieu merci, vous avez pu découvrir que tout est faux, c'est de la
05:58manipulation.
06:00Ils prennent l'information, ils la manipulent et vous serrent ce qu'ils veulent.
06:05Vous avez tout compris et je pense qu'on n'a plus besoin de sensibiliser quelqu'un
06:10que ce soit sur ça.
06:12Malheureusement, ces gens trouveront toujours des nègres de salon qui vont tout faire pour
06:21faire ce qu'ils veulent.
06:24Et c'est ce que nous vivons aussi.
06:26Je sais que vous le suivez.
06:28Malheureusement, certains burkinabés se sont retirés encore d'ivoires voisins et se mettent
06:35à tirer sur les ficelles avec les impérialistes pour essayer encore de déstabiliser notre
06:39pays.
06:41Mais c'est peine perdue.
06:43Nous avons pris un itinéraire, nous avançons.
06:47On ne va jamais regarder derrière.
06:50La pression monte un peu partout dans l'AES en termes d'attaques terroristes.
06:57Vous pouvez suivre.
06:59Les forces veillent au grain et nous continuons de nous battre.
07:04Mais nous pouvons vous assurer d'une chose.
07:08Se battre en est une, mais l'autre, c'était que nous étions dans une configuration qui
07:14ne nous permettait même pas d'être libres dans la manoeuvre.
07:17Dieu merci aujourd'hui.
07:19Personne ne peut nous empêcher d'aller nous équiper où nous voulons.
07:23Personne ne vient pour concevoir des manoeuvres avec nous.
07:27Les États-majors réfléchissent comme ils veulent et mènent leurs opérations.
07:32Nous achetons nos moyens aériens où nous voulons et nous les employons comme nous voulons.
07:37Personne ne peut nous restreindre de survoler une partie du territoire où personne ne viendra
07:45dans nos opérations nous interdire d'accéder à une zone.
07:49Tout cela se passait avant.
07:52Renseignez-vous avec les FDS qui ont manœuvré avec ces forces impérialistes qui étaient ici.
07:59Voilà pourquoi nous disons que c'est maintenant l'indépendance.
08:04Et la bataille ne fait que commencer.
08:07Certains individus ont le malin plaisir depuis belle durée de passer pour expliquer à des veuves
08:20ou à des femmes même de soldats toujours actifs, de leur faire comprendre qu'il y a une manière
08:28de négocier avec les terroristes et que nous nous refusions de négocier avec les terroristes.
08:33Primo, nous ne négocierons pas.
08:42Nous allons combattre. Que ce soit clair pour tout le monde.
08:46On voit certains qui se font le malin plaisir de se retrouver souvent sur des plateaux télé.
08:53On ne sait pas où est-ce qu'ils ont appris leurs stratégies.
08:57Des experts en sécurité de je ne sais quoi.
08:59Et dire non, il faut dialoguer.
09:02C'est le terme qu'ils ont trouvé finalement au lieu de négocier. Dialoguer.
09:07Dialoguer avec qui ?
09:12S'ils le connaissent, qu'ils nous les envoient.
09:16A ce que je sache, nous avons ouvert la porte en créant donc le centre d'appel.
09:22C'est lui qui veut déposer les armes, qu'il l'appelle et qu'il dépose les armes.
09:27Nous verrons quoi faire pour lui.
09:30Le Burkina Faso doit être une destination interdite pour ces mercenaires-là.
09:36Et nous combattrons dans tout l'espace de l'AES pour libérer nos terres et pouvoir nous épanouir.
09:43Ils ont passé le temps à nous faire comprendre qu'on est pauvres.
09:49Chaque année, vous voyez le bilan.
09:51Soit le Niger est avant-dernier, le Burkina est quellième.
09:55C'est ce qui se passe.
09:56Et ça les plaît de classer les pays les plus riches jusqu'aux pays les plus pauvres.
10:00Et c'est nous les pays les plus pauvres, les pays sahéliens.
10:03Nous, on s'est fait la bagarre sur la queue.
10:06On a pris nos responsabilités, on vous dit quittez chez nous, on va s'organiser et se développer.
10:12Là aussi, vous dites que vous ne partez pas.
10:17Je ne peux pas comprendre.
10:19Si on est pauvres, on n'a rien.
10:21Mais partez, laissez-nous, on va travailler.
10:23Pourquoi vous ne partez pas ?
10:27Ah, ce n'est pas clair alors.
10:31C'est qu'il y a quelque chose en bas.
10:33Il y a Anguissou Roche.
10:37Depuis 1968, prenons le cas du Niger.
10:41Ils exploitent l'uranium.
10:44Mais le Niger n'a pas d'électricité.
10:47Mais Paris vit lumière.
10:50C'est normal ça.
10:54Mais laissez-nous, on va se développer, on va se débrouiller avec notre uranium aussi.
10:59On saura quoi faire.
11:05Depuis des années, chez nous au Burkina, ils exploitent l'or partout.
11:10Vous n'avez même pas de bonne route pour accéder au site d'or.
11:14Pour l'instant, il n'y a pas de route.
11:16Il n'y a pas de route pour accéder au site d'or.
11:19Pourquoi ?
11:22Maintenant, nous, nous savons exploiter l'or.
11:25Je ne sais pas pourquoi nous donnons même des permis à des multinationales venant de ces pays-là.
11:29On va exploiter notre or nous-mêmes.
11:31On a déjà lancé, on va commencer, on va le faire.
11:36Nous sommes toujours en train de réorganiser et d'équiper l'armée.
11:39Nous ne sommes pas arrivés au niveau que nous voulons.
11:42Mais nous contrôlons la situation, nous maintenons le cap.
11:46Mais nous allons monter en puissance parce que les équipements vont venir, les effectifs vont s'accroître.
11:51Nous allons faire la bataille.
11:53Ça, c'est sûr.
11:59On peut souffrir, mais il nous faut de la patience.
12:03C'est tout.
12:05Parce que la situation s'est tellement dégradée durant plusieurs années.
12:11Il faut aller avec force pour que ça ne puisse pas revenir après.
12:16Lorsqu'on la résout, c'est une bonne fois pour toutes.
12:22Nous sommes en train de réunir tout ce qu'il faut pour pouvoir ouvrir les différents axes qui lient les états de l'AIS.
12:30Et eux, ils luttent pour que ces axes ne puissent pas s'ouvrir.
12:33Parce que l'AIS, c'est un cauchemar pour eux.
12:36Ça ne doit pas avoir lieu.
12:38On ne doit pas s'intégrer.
12:39Nous devons les vaincre.
12:45En tout cas, vous avez beaucoup attendu.
12:48Je ne peux pas écrire tous les sujets.
12:52Mais sachez une chose, sur tous les volets, il y a des combats menés.
12:58Vous êtes les garants de ce qui va s'écrire demain.
13:02C'est vous qui devrez tout faire pour que jamais on ne fasse machine arrière.
13:12Ce n'est même pas possible.
13:14C'est un chemin de non-retour, comme l'a dit le Colonel Guetta la dernière fois.
13:17Et nous comptons sur vous.
13:19Soyez solidaires de vos frères nigériens.
13:22Soyez des ambassadeurs du Burkina Faso ici.
13:26Il faut que cette solidarité s'exprime sur tous les plans.
13:31Nous savons ce que le peuple nigérien endure.
13:34Nous faisons tout ce que nous pouvons pour diminuer cette souffrance.
13:39Mais c'est un peuple résilient.
13:44Ceux-là qui nous font souffrir comme ça,
13:47je parie que leur peuple ne peut pas supporter ce que les Nigériens ont supporté.
13:55Tenez bon.
13:57Soyez solidaires.
13:58Quant à nous, nous ne ménagerons aucun effort
14:02pour faire en sorte que les aspirations légitimes de nos peuples soient assouvies.
14:08C'est pour ça que nous sommes là.
14:11Tenez bon encore.
14:13Et passez le message à toute la diaspora pour tenir bon et rester debout.
14:19Parce que le Burkina Faso, c'est ça aussi.
14:23Ce sont ces gens qui se sont battus pour nous laisser cette terre.
14:25Et nous avons le devoir de nous battre pour la génération à venir.
14:30Un grand merci à tous.
14:32La patrie est en nous.